Appel aux armes : la Route d'Eldorado

     Sartosa la Superbe, Sartosa la cité des Pirates, Sartosa le havre des Corsaires, Sartosa la Mort aux Princes, Sartosa la Cupide. Le va-et-vient des navires bravant les tempêtes et pillant les flottes marchandes des tiléens, des estaliens, des bretonniens, des impériaux et même parfois des nains ou des elfes. Les projets de gloire et de fortune de quelques centaines d’individus parmi les plus dangereux que le Vieux Monde pouvait offrir, s’entrechoquant au sein de la petite île comme s’entrechoqueraient les dés dans un godet dans une salle de jeux. Le résultat était tout aussi imprévisible et ça, les « grands » de Sartosa avaient parfois tendance à l’oublier. Luthor Harkon, le suprême commodore de la Côte des Vampires, n’en fut qu’un exemple parmi tant d’autres…
     A peine quelques jours après que les premières cartes vers l’Eldorado étaient passées entre les mains des pirates, le seigneur vampire fut averti par un de ses sbires que des copies plus ou moins fidèles de ses propres manuscrits circulaient dans quasiment toutes les tavernes de la cité, vendues à prix d’or et d’argent à qui voulait se donner la chance de parvenir vers l’or lustrien avant tout le monde, provoquant même le départ simultané de dizaines de navires en même temps, lorsque le vent était favorable. Sur les contrefaçons, les cités d’or se retrouvaient ainsi tantôt sur les rives de l’Amaxon, tantôt à quelques dizaines de lieues du fleuve, en pleine jungle :
     Cependant, le seigneur vampire réagit à la nouvelle avec un de ses fameux fous-rires maléfiques dont il était capable : si seulement ces mortels avaient su…
     L’Amaxon, fleuve le plus immense des continents, riche en méandres et élargi de canaux creusés par des civilisations depuis longtemps disparues, deviendrait une gigantesque arène où les navires se rencontreraient au hasard de leur traversée à travers ce labyrinthe aqueux. La route vers l’Eldorado promettait d’être intéressante…



     Salut tout le monde !  

     Votre maître du jeu ne pouvait attendre jusqu'au week-end et a décidé par conséquent de lancer dès à présent La Route d'Eldorado ou "Comment s'enrichir sur le dos des hommes-lézards selon Luthor Harkon"  
     Ce tournoi s'inscrit dans les événements décrits dans La Quête des flots, lien ci-après pour ceux qui se demandent d'où sort toute cette histoire de cartes au trésor, de pirates et de cités disparues : cliquer ici.
     La route vers l'Eldorado est un tournoi ouvert aux membres du Forum Vampire, qu’ils soient des seigneurs de la nuit ou des mortels audacieux qui nous rendent visite. L'hébergement était initialement prévu également pour le foroume bretonnien et le Conseil Impérial, cependant j'ai décidé de l'annuler au vu du peu d'enthousiasme qu'aura suscité la Quête des flots directement chez eux. Je ne leur en tiens point rigueur, leurs membres qui auraient suivi l'affaire de loin sont les bienvenus !

     Ce tournoi s'inspire des éditions précédentes réalisées par MagnanXXIII, le baron de Havras et tous les autres organisateurs qui les ont précédés. Merci à eux !  





     Règles spéciales de la route vers l’Eldorado
     Règle spéciale dite « Sails of Space » (lien pour comprendre la référence)
     Les participants sont cordialement invités à présenter non seulement un personnage seul engagé dans la chasse au trésor, mais un capitaine avec son équipage. Dans le rôle-play, les combats opposeront ainsi les capitaines en duel et les équipages s’affrontant entre eux. Dans les règles des affrontements, seuls les profils des capitaines seront opposés pour déterminer le vainqueur.
     (NB : cette règle est purement esthétique et, de ce fait, reste négociable : vous pouvez également m’envoyer un personnage solitaire, et nous discuterons de la manière dont vont se dérouler ses affrontements dans le RP.)

     Règle spéciale « une fois, mais pas deux ! »
     Tout participant n’est éliminé du tournoi qu’après avoir subi un total de deux défaites.


     Règles des personnages
     Type de combats : combats à pied

     Profils éligibles : seigneur bretonnien, thane nain, général de l'Empire, courtisan vampire, roi revenant, noble haut elfe*, prince haut elfe*

     *Pour cette première introduction des hauts elfes dans un tournoi, certaines options ont été modifiées par le MJ :

Commodore:

Suivante de la Reine:

Chasseur royal:

     Rappels :
• les joueurs qui le souhaitent ont la possibilité, sur accord du MJ, d’appliquer un profil éligible à un personnage issu d’une faction autre que celle qui le désigne (exemple : le profil d’un noble haut elfe peut être appliqué au personnage d’un capitaine corsaire elfe noir)
• Les tests de Peur sont effectivement causés à chaque tour de corps-à-corps.
• Les combattants sont toujours considérés comme étant en situation de défi.

     Les participants devront sélectionner le profil et les équipements de leurs combattants dans le Livre des Tournois conçu par la communauté dont voici le lien : lien.
Vous aurez également besoin du récapitulatif des règles spéciales, dont voici le lien : lien.

     Règle MJ old school : les combos type Bouclier de Chance + Heaume de discorde + Armure du Destin sont autorisés.

     Total de points maximum : 350 pts


     Règles des combats
     Phase de tir :
     Pas de phase de tir. Les attaques supplémentaires conférées par l’option « Suivante de la Reine » ne comptent pas comme des attaques de tir.
     Phase de corps à corps :
     Les personnages se rencontrent comme s'ils avaient tous les deux chargé.
     Les attaques se font par ordre d’initiative normal.
     Ordre des affrontements :
     L’ordre des affrontements sera déterminé aléatoirement par le MJ.



     Role-Play :
   
     Ce tournoi a pour vocation de faire vivre à ses participants une chasse au trésor à l’autre bout du monde. À la clé, une fortune colossale : Chaqua, la mystérieuse cité d’or abandonnée des hommes-lézards. La route vers l’Eldorado promet d’être longue et semée d’embuches, la concurrence n’étant pas des moindres.
     Afin d’informer les participants intéressés sur le déroulement exact du tournoi, vous pouvez voir ci-dessous la feuille de route qui sera utilisée par le MJ :

feuille de route:

    Vous êtes libres (et même invités) de romancer l’introduction de votre personnage. De même, à la fin du tournoi, le texte de conclusion de votre personnage pourra être romancé.

    Les inscriptions commencent dès à présent, et seront closes le dimanche 17 janvier 2021, à minuit. Faites-moi parvenir par MP le profil de votre capitaine, de son équipage, ainsi que leur éventuel texte d’introduction à moi-même, via Discord ou via la messagerie du forum des comtes-vampires.
    Dans le présent sujet, vous êtes invités à manifester votre désir d’inscription, à poser des questions s'il y a des choses qui ne semblent pas claires et à réagir sur les différents événements ayant lieu lors du tournoi.
    Ceux-ci seront narrés sur un autre sujet que j'ouvrirai peu après celui-ci ; la publication dans ce sujet-là sera faite par votre MJ au fur et à mesure de la progression du tournoi.
     Au plaisir de vous accueillir  


    Essen

(Notre chroniqueur préféré a aussi proposé de lui donner comme titre To eat or not to eat. Bon appétit. )

Salut tout le monde !


Luthor Harkon... reprendra peut-être ses aventures après que j'aie réglé quelques monumentales affaires IRL, j'en suis ma foi fort navré

En attendant, je propose à votre attention un petit texte rédigé récemment, modeste mais pas moins miraculeuse réalisation d'un petit projet post-tournoi que je supposais enterré parmi tant d'autres. Les faits se déroulent à Marienburg...

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     C’était une excellente soirée sur les quais du Suiddock. Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre de l’arrivée de l’automne, les nuages se succédaient dans les cieux mais allaient déverser leurs pluies torrentielles un peu plus loin en amont du Reik, sur les têtes de paysans qui devaient sans doute le mériter davantage que d’honnêtes marins marienbourgeois. Le commerce allait bon train, la contrebande aussi, sans parler d’une arrivée on ne savait d’où d’une quantité faramineuse d’or et d’argent que la justice de Ranald avait tôt fait de répartir avantageusement parmi la population. Certains devinaient l’arrivée prochaine de l’inflation et s’empressaient d’investir leur magot dans tout et n’importe quoi, pourvu qu’il ne s’agisse pas d’or et, par ricochet, les tavernes et les maisons de passe réalisaient leurs meilleurs chiffres d’affaires, sans doute de toute une génération.
     Au beau milieu de cette effervescence, Von Essen déambulait avec l’intérêt d’un entomologiste tombé sur une colonie d’insectes particulièrement intrigants. L’individu se confondait dans la masse : ses vêtements, qu’il avait dû voler à une quelconque malheureuse victime, étaient simples et incolores : culotte, chemise, souliers, foulard au cou, chapeau… Non, il avait finalement renoncé au chapeau. Par ailleurs, il scrutait l’activité des mortels avec envie : leurs cris et leurs chansons constituaient un vacarme auquel le vampire se serait joint volontiers, si seulement la froideur sépulcrale de son corps ne lui paraissait pas par trop incommodante au milieu de toute la chaleur humaine ambiante. Le chroniqueur cherchait à passer le temps en attendant les résultats du concours d’écriture de la Crypte noire et, comme cela arrivait souvent, sa propre ambition démesurée l’empêchait de s’abandonner à des loisirs réellement accessibles. Palsambleu, il fallait qu’il fasse sauter un temple, ou quelque chose ; là, au moins, il pourrait se féliciter d’être à la source du capharnaüm engendré.
     Son regard rencontra soudainement celui d’un autre passant, tout comme lui, en apparence indiscernable de la masse grouillante de bipèdes qui s’agglutinaient un peu partout le long des quais. La vision de ce visage fit sourire le chroniqueur, presque malgré lui. Il se sentit quasiment ému jusqu’aux larmes lorsque la main du passant se posa fermement sur son épaule et lorsque ce dernier vissa son regard dans ses traits afin de mieux les distinguer. Von Essen eut franchement envie de rire de bon cœur lorsque la réalisation qu’ils se connaissaient se dessina sur le visage du passant. Autre fait intéressant, il se sentit presque reconnaissant lorsqu’il sentit que la poigne du passant sur son épaule devenait de plus en plus affermie, bien trop ferme, par ailleurs, pour le commun des mortels, et assortie en plus de cela de griffes qui commençaient à s’enfoncer dans sa peau, jusqu’au sang. Ah, que c’était bon de revoir un visage familier au milieu de toute cette fange humaine…
     Le fait qu’ils s’étaient tous deux immobilisés au milieu du flux de passants n’avait pour le moment guère attiré l’attention. Cela dit, LE « passant » n’était pas seul, lui :
     - Capitaine ?
     - Monsieur Flouz, ce visage pâle et malveillant, que vous évoque-il ?
     Le chroniqueur sentit soudain, en plus de la poigne qui serrait son épaule, la pression du bras qui le tenait redoubler brusquement, comme si l’on cherchait à le mettre à genoux. S’avilir de la sorte ne rentrait guère dans ses projets et il resta debout, s’emparant dans la foulée du bras qui commençait à trop se permettre. Bagarre de rue ? Bagarre de rue.
     Son adversaire le tira vers lui avec une telle violence qu’il aurait arraché la clavicule du vampire si ce dernier n’avait été qu’un mortel. Leurs gestes respectifs furent tellement fluides que, dans la cohue qui régnait encore et toujours sur les quais, personne (à part Monsieur Flouz) ne remarqua que les deux individus venaient de se poignarder respectivement les flancs d’un coup de dague bien ajusté (Fiodor : test hypnose raté ! 2T, 2B, 1 invu, 1 PV ! Von Essen : 2T, 2B, 2 PV !!).
     - Enflure… gronda le « passant » à un pouce à peine de l’oreille du chroniqueur.
     - Charmé ! siffla Von Essen pour toute réponse.
     Loin d’un combat quelconque, les deux individus semblaient possédés par la même envie de faire souffrir son vis-à-vis, le tout dans un surprenant empressement de ne rien laisser paraître aux mortels. Monsieur Flouz, quelque peu déboussolé par la tournure que prenaient les événements, aperçut distinctement les deux êtres tordre cruellement leurs dagues au sein même des chairs qu’elles malmenaient déjà.
     - Adorable ! cracha son venin le chroniqueur (Von Essen : 2T, 2B, 2 invus !).
     - Salopard, articula nettement son adversaire (Fiodor : test hypnose raté ! 1T).
     Nul n’aurait su expliquer, de l’extérieur, les raisons anatomiques pour lesquelles les deux individus ne semblaient aucunement faire attention aux étranges appendices métalliques qu’ils venaient de se greffer de force. Von Essen, cependant, finit par tourner sa tête de sorte à croiser directement le regard peu amène de celui qu’il connaissait comme étant Fiodor le Non-Mort, capitaine du Corbeau Centenaire. Dans ce petit manège où le capitaine ne se permettait guère de bottes particulièrement redoutables, le chroniqueur s’empressa de tirer son épingle du jeu en s’immisçant brutalement dans l’esprit de son immortel vis-à-vis. Les pourparlers allaient s’imposer, qu’il le veuille ou non… (Fiodor : test hypnose raté ! 1T, 1B, 1 invu ! Von Essen : 3T, 3B, 1 invu, 2 PV !!!)

     Fiodor se sentit brusquement abusé dans ses sens : le brouhaha des quais s’éteignit pour laisser place aux bruits inquiétants de la jungle et le roulis d’un fleuve que les érudits avaient nommé l’Amaxon. Le chroniqueur était toujours dans son emprise (comme lui dans la sienne), cependant ses prunelles brûlaient tels deux feux à la poupe d’un navire. Le Non-Mort eut la désagréable impression que l’on s’adressait à lui en pensée :
     - Vous n’allez pas m’expédier ad-patres ici, capitaine. Jamais, en tout cas, avec la retenue dans vos gestes dont vous faites admirablement preuve.
     - Je n’en ai pas fini avec vous, traître. Vous me devez la noyade d’une elfette que je tenais particulièrement à voir souffrir jusqu’au bout.
     - Même dans la non-vie, capitaine, l’on n’obtient pas toujours ce que l’on veut.
     - Même dans la non-vie, pendard, il faut des principes. J’ai pour principe de toujours régler mes comptes, et vous avez des comptes à me régler.
     - Alors nous avons un problème. C’est dommage, capitaine. Il me tardait pourtant de vous revoir. Auf Wiedersehen !

     La réalité revint brusquement, comme si l’on venait d’ôter un voile. Son emprise et sa dague, en revanche, ne tâtonnaient que le vide et les quelques passants qui eurent une moue effarée en croisant son chemin. Plus aucune trace de ce satané « chroniqueur ». Pas même son odeur. Juste Monsieur Flouz qui, sans aucun doute, lui confirmerait que, malheureusement, il ne venait pas de rêver. Peste !
     C’était bien ce qui le rapprochait, entre autres, de Thrond Ventre-de-Fer : comme les nains, Fiodor le Non-Mort finissait toujours par régler ses rancunes. Un autre vampire, aussi retors fût-il, n’y dérogerait pas.