Concours de Récits 2018 - Inscriptions et commentaires en tous genres

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    Le concours de la crypte noire était entouré de mystère et de traditions aussi vieilles que ses créateurs. Des coutumes auxquelles les participants tenaient grandement d’ailleurs, comme la période où se tenait le concours par exemple. Mais apparemment, l’une d’entre elles consistait en un fait simple : Hjalmar Oksilden devait être trempé en arrivant. Et à ce niveau de répétition, le nordique n’en avait sincèrement plus rien à faire. Cette fois, il n’allait pas faire le plaisir à ces saligauds là-haut de s’insurger comme à son habitude. Nah.

    Pataugeant alors dans l’éternelle boue que les locaux appelaient la campagne sylvanienne et à présent convaincu que sa cape en cuir contenait à présent plus d’eau que dudit cuir, Hjalmar décida de s’arrêter un moment sur place. Ce n’était pas comme si prolonger sa douche de quelques secondes changerait quoi que ce soit à son état… Est-ce que ça s’essorait un os d’ailleurs ?

    Chassant aussitôt cette pensée, le nordique s’ébroua brusquement, propageant d’autant plus l’eau qui souhaitait l’écraser avec tant de véhémence. Ce n’était pas l’heure des questions idiotes – il n’avait même pas encore de choppe à la main – car à vrai dire, il était surtout l’heure de retrouver son chemin. Abaissant donc sa cape détrempée, le norse découvrit son champ de vision l’espace d’un instant pour le voir se refermer sur un mur d’eau. Enfin, disons que le rempart aqueux s’était déplacé du bout de son nez pour atteindre ses sourcils.

    Mouais, pas bien utile.

    Bon. Retour à sa technique d’avant : avancer à l’aveuglette et espérer ne pas se prendre trop d’arbres.

    Trois platanes et injures correspondantes plus loin, le norse rencontra enfin – de très près – quelque chose de plus solide et gris qu’un tronc. Un des piliers qui soutenait l’entrée de la crypte pour être précis. Il fallait croire que son sens de l’orientation était toujours aussi solide. Ou alors c’était l’appel de son foie qui le guidait vers la beuverie la plus proche. Peut-être que l’un était plus proche de l’autre qu’il ne l’imaginait en fait… Bah, c’était sans importance, il était arrivé et il pouvait enfin être au sec.

    Une fois entré dans les lieux, Hjalmar contempla l’apparence de son manteau, se demanda par quelle magie il avait bien pu changer de consistance et décida de le verser à l’extérieur. Ce n’était pas comme s’il en aurait besoin avant un moment. Il remarqua que la lettre d’invitation avait été réduite en filet liquide elle aussi. Tant pis.

    Puis, le norse s’engagea dans les tunnels qu’il commençait à connaître à force. Pour la forme, il salua même un des gardes squelettes de faction qui eut un léger mouvement de recul à son passage. Sa réputation auprès du personnel tenait toujours, bien.  

    Quelques couloirs plus loin, le norse était arrivé devant la porte qui l’intéressait. Un ouvrage qui transpirait d’un lugubre presque banal à présent aux yeux de Hjalmar. Mais dans le même temps, qui appelait à de belles rencontres et à des échanges d’autant plus glorieux.

    Le norse enfonça donc le morceau de bois avec son tact habituel, tout en prenant soin de ne pas l’abîmer. C’était tout un art qui lui était propre. Aussitôt, le regard perçant du comte le transperça depuis l’autre côté de la pièce. Ce serait là son seul accueil en ces lieux. Mais l’esprit du norse étant encore trop imprégnée de flotte et cela ne lui fit pas grande impression.

    Reniflant et claudiquant à grands renforts de *flic* et de *floc* pathétiques produits par ses chausses maltraitées, le nordique traversa la grande salle pour se planter, lui et son air patibulaire devant le détenteur actuel du titre tant convoité. Et il salua tout simplement de la main – ce qui projeta quelques gouttes d’eau non loin. Cela aussi, c’était une tradition du personnage.

    « Salutations au comte ! Une année de plus, j’ai bien reçu le message et je viens donc noircir quelques pages au nom de l’évènement. Maintenant, tu m’excuseras, mais je vais me sécher. »

    Un chuintement eu lieu alors que Hjalmar tournait sur ses talons pour se diriger vers l’âtre qu’il allait devoir allumer vu qu’il était le premier vivant en ces lieux pour le moment. En s’en approchant, il s’aperçut que sa réserve de papier de l’année dernière était toujours là, juste un peu plus poussiéreuse. Il avait définitivement eu une bonne idée en la laissant là plutôt que de la laisser subir les éléments.

    Mais maintenant, il était temps de réfléchir à la suite. Oh ça oui, parce qu'elle promettait d'être intéressante…

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