Concours de récits 2021 - Inscriptions et commentaires

Une pluie battante frappait le pavé inégal du cimetière. Une forme sombre et voutée avançait entre les tombes. La tempête sylvanienne tentait inlassablement d’assommer les fous qui osaient quitter leur demeure, mais contre ce voyageur nocturne ses efforts étaient vains.

La silhouette s’approcha lentement du mausolée central, si noir qu’il semblait avaler la nuit même. A son fronton, un blason de pierre usée où l’œil averti pouvait distinguer une plume. Sous l’emblème, un imposant portail d’acier assombri. L’eau qui ruisselait dessus faisait entendre un bruit semblable à une plainte. Le visiteur s’arrêta. Des replis de la cape, une main décharnée mais vigoureuse se dressa. Les doigts s’agitèrent comme mus d’une vie propre, dessinant dans l’air des symboles cabalistiques. Le tonnerre gronda, impuissant. La porte s’ouvrit. Keraad entra.

Le cérémonial était un brin excessif, mais parmi les immortels on se souciait beaucoup des traditions. Surtout quand chaque année apportait le risque qu’un vulgaire mortel remporte la victoire et en profite pour fouler au pied les coutumes. Le vampire se remémora avec dégoût les plantes verdoyantes qu’un certain elfe avait subrepticement introduites dans la Crypte. Heureusement, lui-même n’avait eu que peu de nettoyage à faire. Sa prédécesseure avait décoré la salle avec une sobriété digne d’un nécrarque. Une lahmiane ordinaire aurait certainement installé plus de tentures et de matelas pourpres, mais pas la chasseresse.

Poussant les battants de chêne de la seconde porte, Keraad pénétra dans la Crypte elle-même. Une vaste salle tout juste assez éclairée pour qu’on puisse écrire, sol et murs de pierre nue, tables et chaises en sombre bois sylvanien, porte-manteau de fer forgé chargé d’histoire et bientôt de manteaux trempés. Nul autre mobilier, à l’exception du trône central, le siège du vainqueur. Celui qui l’avait installé là avait fait preuve d’un sens aigu de la fourberie, car le vainqueur ne s’y installait qu’au début de la compétition, soit quelques semaines avant son inévitable chute. Le trône narguait son futur ex-occupant. Et malmenait son arrière-train.

Le vampire s’assit, et embrassa la pièce du regard, satisfait. Des ombres vivantes glissaient sur les murs, prêtes à terroriser les intrus. Derrière la porte, les gardes des cryptes avaient pris position le long des couloirs dans une symétrie parfaite. Au-dehors, la tempête faisait rage, et quelques sortilèges judicieux la maintiendraient en place jusqu’au début de la compétition. La Crypte de la Plume Noire était aussi inhospitalière que jamais. Parfait. Les scribouillards de bas étage et les plumeux pompeux n’avaient pas leur place ici. Que vienne l’élite, les téméraires qui osaient accomplir le périlleux voyage. Qu’ils viennent.

Keraad leva la main et donna un ordre sec. « Qu’ils viennent ! ». Aussitôt, une nuée de corbeaux à moitié décomposés prirent leur envol. Les messagers quittèrent la Crypte et se dispersèrent. On pouvait faire plus tape-à-l’œil comme convocation qu’un volatile pourrissant, mais la tradition…

« Qu’ils viennent » songea le Comte de la Crypte. « Je les attends ».

Mais par Nagash, que ce siège est inconfortable !


Salutation à tous nobles seigneurs de la nuit. Et salut à vous également, téméraires mortels qui entrez dans cette demeure maudite.
C'est avec un immense plaisir que je vous retrouverai cette année encore pour le concours littéraire le plus célèbre du Vieux Monde.

Bref, tout ça pour annoncer ce que vous savez depuis que vous avez lu le titre du sujet : le concours de récit 2021 est ouvert!

Je vous incite donc à signaler votre participation de la façon la plus prétentieuse qui soit, comme d'habitude. J'ai hâte de vous lire.

Petit rappel du règlement:
Le concours de récits se tiendra du 6 août au 30 novembre 2021.
Les inscriptions sont autorisées tout au long du concours.
Toute inscription romancée (même courte) donne un point bonus.

Le thème de cette année sera dévoilé le 1er septembre.

Les récits pourront être déposés du 15 septembre au 31 octobre.
Chaque récit doit faire moins de 8000 caractères (espaces inclus) ou moins de deux page word (Times New Roman, police 11, intervalle 1.0).
Les récits doivent se dérouler dans l'univers de Warhammer (Age of Sigmar est également autorisé)

Le mois de novembre sera consacré au vote du public.
Toute personne ayant lu les textes peut voter, qu'elle participe ou non au concours.
Les votes se font par podium de 3 (1er texte 3 points, 2e texte 2 points, 3e texte  point).
Le vainqueur sera sacré Comte de la Crypte 2021 en lieu et place de votre serviteur. Ledit Comte aura tout loisir de parader en se moquant de ses infortunés adversaires.  

Par ailleurs j'annonce que j'ai déjà le thème depuis un an et qu'il s'inspire de certains de vos textes ainsi que de Saint-Exupéry.
De quoi vous faire cogiter d'ici le 1er septembre

Une petite silhouette s'extirpa du sous-bois obscur, marchant à petit pas en direction du portail délimitant le domaine. Un instant, elle s'arrêta devant les grilles grignotées par la rouille et leva la tête, cherchant quelqu'indications sur ce lieu sordide. Au-delà, elle apercevait des tombes s'élevant entre les herbes hautes. Ici et là, des arbres tordus tendaient leurs branches vers l'extérieur non sans ressembler à des doigts crochus, cherchant à ramper loin de ce lieu abandonné des dieux. Puis, au beau milieu de tout cela, un édifice particulier. Sa destination.


Un éclair frappa non loin, faisant sursauter l'arrivant qui fit volte-face avec une éclaboussure boueuse. Mais ce n'était que les éléments exprimant leur colère. Ceux-là même le douchant depuis des heures.


Après une brève hésitation, il se décida à passer l'entrée. Puis pénétra à l'intérieur du bâtiment par l'entrée principale, bien grand pour un petit individu comme lui. Enfin, après avoir essuyé ce désagréable déluge d'eau, il se trouvait au sec. Son capuchon et ses vêtements amples étaient détrempés. Ils gouttaient sur le sol, recouvert d'un matelas de poussière où des empreintes récentes étaient dessinées.


Étudiant celle-ci un instant, il inclina la tête de côté. Puis il écarta un pan de son habit spongieux. L'être dégaina un artefact métallique jusque-là dissimulé qu'il déposa à ses pieds avec précaution. Puis, un autre objet dans ses doigts décharnés, il entama quelques rituels complexes tandis qu'une flaque d'eau commençait à se former autour de lui. Il se bagarra près d'une minute avec son briquet à amadou, mais parvint finalement à produire une étincelle qui enflamma sa chandelle. Satisfait, le visiteur la glissa dans sa lanterne avant de la lever devant lui et éclairer son chemin. Lanterne qui révéla fugacement son faciès osseux et dépourvu de peau, ainsi que ses orbites creuses.


Suivant la piste des pas gravés dans la poussière à la lueur tremblante de sa lanterne, il s'enfonça dans les profondeurs.



Après une rencontre imprévue avec des gardes antiques aussi muets que lui, il arriva au pied d'un escalier. Il remarqua que les pas le menaient à une porte à doubles battants, entrouverte, et où brûlait visiblement un feu de joie. Ravis de quitter les ténèbres, l'individu encapuchonné s'empresse d'aller de l'avant. Tout à son élan, il en oublia la dernière marche et s'étala de tout son long. Il échappa sa précieuse lanterne. Celle-ci rebondit un peu plus loin, mais par miracle ne se brisa pas. La bougie à l'intérieur, pressée contre le verre, se contenta de s'éteindre.


Précipitamment, il se releva et récupéra son bien dont il n'avait plus besoin. Espérant que sa mésaventure était passée inaperçue, l'individu se glissa discrètement à l'intérieur.


Il prit alors le temps d'étudier la pièce où peu de personnes étaient déjà présentes. Attendant.


Un feu brûlait dans l'âtre comme il l'avait deviné, prêt du fameux porte-manteau dont la renommée lui était parvenue. Des tables, chaises et râteliers étaient disposées d'un côté. Un estrade et un trône de l'autre. Le trône. Actuellement occupé.


Réalisant qu'il avait enfin son objectif dans son champ de vision, le visiteur se hâta dans cette direction à petit pas, laissant entendre un floc-floc spongieux à chacun d'entre eux. Sans se soucier de salir l'endroit ou saluer les autres convives, il trotta se poster devant le Comte actuel qu'il dévisagea en levant la tête, son faciès mort totalement impassible.


Puis, comme se rappelant sa mission, il glissa une main squelettique dans le revers de son habit. Puis farfouilla. Farfouilla. Longtemps. Triomphant, il tira un tube de cuir avant de le brandir à son destinataire.


La missive qu'il contenait - légèrement humide depuis que le sceau fut brisé lors d'une certaine chute d'un messager maladroit - transmit le message suivant :


"Salutations cher Comte.

Je suis actuellement retenu fort loin par quelques affaires de grande importance et ne peux venir en personne vous offrir les hommages qui vous sont dus. Néanmoins, soyez assurés de ma participation à cette nouvelle compétition des lettres. Par le biais de ce messager, Mr. Bones, je vous défie une fois encore à la pointe de la plume.


Sombrement,

vg11k"


Après quoi, tout content d'avoir accompli sa mission avec succès, le petit mort-vivant prit le chemin du foyer avec l'intention d'enfin pouvoir sécher ses vêtements.

Mon regard dépité se perd depuis plusieurs minutes dans les nuances de rouge recouvrant les murs de ce qui semble être un atelier. À mes pieds, les cadavres exsangues d’un couple d’artisans, des cordonniers, gisent dans une posture improbable. Le bruit métallique d’un outil tombant au sol me sort de ma rêverie.
« Faites attention, ça servira aux prochains propriétaires ! ».
Le zombie tourne à peine la tête et ramasse négligemment l’outil. Je ne sais même pas pourquoi je les réprimande vu qu’ils ne comprennent rien, une vieille habitude. Je ferme les yeux pour me concentrer un peu sur les prochaines étapes : le nettoyage est en cours ; le chef de la garde a été payé pour regarder ailleurs ; il faudra engager des crieurs de rue pour que quelqu’un reprenne l’activité.
Ces jeunes infantes me causent toujours des problèmes, c’est déjà le troisième dérapage ce mois-ci. Pourquoi ne se contentent-elles pas des vagabonds et autres traînes-savates ?

Je sors pour m’aérer l’esprit à défaut de mes poumons desséchés, bousculant au passage un des esclaves zombifiés chargé de remettre de l’ordre. La lueur de la lune m’apaise un peu. Il est vrai que dominer sa Soif dans les premières années est difficile.
Soudain, le bruit caractéristique d’un battement d’ailes attire mon attention. Je fixe la créature. Un corbeau, à l’allure décharnée, les yeux rouges, un message fixé à la patte. Il me dévisage lui aussi. Un sourire illumine alors mon visage, car je sais. Enfin une bonne nouvelle.

Je rentre en trombe dans ma demeure, trouvant mes deux pestes la où je m’y attendais : avachies sur les canapés miteux du petit salon. Au moins elles ont compris mes réprimandes. Lorsqu’elles me voient, une lueur d’espoir éclaire leur regard, que je m’empresse d’éteindre.
« Je pars pour affaires, seul. Vous allez vous occuper du domaine. Si jamais vous commettez le moindre écart en mon absence –et je le saurais–, je vous cloue dans un cercueil direction Kislev ! À dans trois mois ! »


Je participerai cette année encore avec joie !
Ne faudrait-il pas battre le rappel avec une série de messages privés ? Je ne m’attendais pas à être le troisième en m’inscrivant si tard.

L'orage l'accompagnait déjà depuis plusieurs jours, peut-être même une bonne semaine, peut-être même plus, Alain de Saint Jean ne savait plus trop en fait...

La seule chose dont il se souvenait avec certitude, c'était le corbeau décharné lui apportant la missive l'invitant au concours annuel, c'était encore hier pourtant... Décidément, la magie qui imprégnait ses voyages jusqu'à la crypte se faisait toujours plus capricieuse et chaotique, une tradition de la Non Vie sans aucun doute...

Un éclair déchira le ciel, s'abattant sur une pierre tombale non loin de l'entrée du cimetière, fendant nette celle-ci en deux parts inégales, un grondement sourd, semblable au rugissement de mille canons impériaux, ou à une créature maléfique oubliée de tous, raisonna dans l'orage qui semblait culminer en ces lieux...

Le Chevalier leva la tête pour observer les nuages plus noirs que l'encre d'où tombait une pluie lourde et poisseuse, vous trempant jusqu'aux os; priant la Dame à haute voix, il esquissa un signe de la main en direction des cieux, dans la nuée ténébreuse une trouée apparut, laissant filtrer un rayon de soleil...

Le chevalier, comme d'accoutumée, attacha la bride de son cheval à l'anneau toujours aussi rouillé non loin du portail, et s'avança dans les allées du cimetière, guidé par son instinct en direction de la crypte...

La trouée lumineuse située au dessus de lui, le suivait, l'éclairant constamment comme le ferait le fanal d'un phare; le sol, à chacun de ses pas, ne résonnait pas du lourd bruit de succion de la boue de cette contrée, prête à vous avaler en ses entrailles maudites, mais, au contraire, résonnait du pas vigoureux et décidé du chevalier...

Celui-ci arriva à l'entrée de la crypte, reconnut l'emblème de la plume de corbeau, s'enfonça dans la noirceur des escaliers descendant au tréfonds du cimetière, toujours éclairé de la Saincte Lumière...

Les Gardes de la Crypte, à sa vue, esquissèrent un recul, être confronté à un Saint-Vivant n'était jamais de bonne augure pour les Créatures de la Nuit...

"Je viens en Paix" se contenta de dire le Chevalier tout en continuant son chemin...

Arrivé au bas des escaliers il poussa l'un des battants de la porte, inondant bien malgré lui l'étroite pièce, jusqu'alors obscure, de son aura lumineuse. Divers sifflements et autres grognements, accompagnés de mouvements furtifs cherchant l'abri des ombres, lui indiquèrent qu'il n'était pas le premier, tout autant que la nature des précédents arrivés...

D'un geste de la main il salua les autres invités, s'excusa de la gêne ainsi provoquée, et remercia une fois de plus la Dame de sa Saincte Protection en un murmure, son aura diminua lentement, ne laissant qu'un mince voile de lumière iridescent sur son harnois blanc...

S'avançant d'un pas calme mais décidé en direction du trône, il salua son occupant:

"Bien le bonjour à vous Comte! Me voici, comme d'accoutumée, prêt à relever le défi que vous nous proposez!"

La pluie poisseuse s’abattait lourdement sur la terre grasse de la lande Sylvanienne. Accroupie entre les murs effondrés d’une bâtisse sans toit ni porte, une forme recroquevillée guettait en mâchonnant les restes d’un os de corbeau vieux de trois jours. La forme s’appelait Mangred. C’était une goule crasseuse comme il y en a tant, affamée, et dans l’attente de son prochain repas qui allait bien finir par avoir la politesse de surgir sur le chemin. « Parce que mine de rien, le corbeau ce n’est quand même plus très nourrissant après trois jours dans le ventre » pensa la goule. Après un instant à s’interroger sur sa capacité à continuer les phrases du narrateur, le cerveau primitif de Mangred revint à une tâche plus commune et la créature scruta à nouveau la route boueuse.

Soudain, un petit objet apparut au milieu des rideaux de pluie. Une feuille apparemment. Elle flottait à un mètre et demi du sol, et avançait en suivant la route, accompagnée d’un bruit de « floc floc » habituellement plus caractéristique des repas bipèdes que des feuilles. Son déplacement intrigua aussitôt la goule qui se dit que décidément il se passait des choses étranges depuis deux paragraphes. Mangred sortit de sa cachette et s’approcha de la feuille. Celle-ci se figea et se tourna vers la goule qui arma préventivement son gourdin.

Les deux restèrent ainsi immobiles à se toiser pendant plusieurs pluvieuses minutes. La goule plissa les yeux pour regarder plus attentivement le végétal : il s’agissait bien d’une feuille. Elle faisait la taille d’une main. Elle était un peu flétrie, un peu jaunasse. Une goule plus savante que Mandred aurait peut-être identifié une feuille de marronnier, mais Mandred n’avait que sa licence de cannibalisme. Mais avant tout, cette feuille n’avait rien à faire en Sylvanie, rien à faire sur ce chemin à des lieux de toutes forêts, et surtout rien à faire à un mètre et demi du sol, et cela intriguait Mandred la goule.

La feuille finit par se retourner dans le sens du chemin et reprit sa route en se hâtant. Le « floc floc » fit même place à un « flocflocfloc » rapide. De plus en plus perplexe, la créature cannibale décida de suivre à bonne distance l’intriguant végétal. Après quelques minutes, la feuille arriva à un croisement et bifurqua à gauche en direction du vieux château qui dominait de sa forme sombre la région. Encore une fois, la goule s’étonna car ce n’était pas dans les habitudes des feuilles de bifurquer à gauche en direction du vieux château qui dominait de sa forme sombre la région.

Pendant une heure, le petit végétal suivit la route de la citadelle et monta jusqu’à une petite poterne à l’arrière de l’édifice. Celle-ci était gardée par un squelette de haute taille, armé d’une masse d’arme et équipé d’un casque cabossé. Un trousseau de clefs brillait à sa ceinture rongée par les vers. Tapie derrière un amas de rocher, Mandred attendait la prochaine action de la feuille. Celle-ci contourna lentement le squelette qui ne lui prêtait aucune attention. Soudain, la feuille se baissa et un elfe apparut derrière !  Avant que la goule ne puisse réagir, l’elfe abattit son épée sur le squelette qui s’écroula. Les os perdirent leur cohésion et roulèrent en tous sens. Une rotule dégringola jusqu’à Mandred. La créature bossue sortit de sa cachette et chargea l’elfe en hurlant.

L’elfe leva les yeux vers la goule et mit sa main devant lui… Et il disparut ! Il n’y avait plus que la feuille qui flottait encore en l’air ! Mandred s’arrêta en pleine course, estomaquée. Où pouvait bien être l’elfe-repas ? la créature tourna plusieurs fois sur elle-même, regarda aux alentours, mais l’elfe n’était nulle part. Elle se tourna alors vers la feuille qui, tremblante, continuait de flotter en l’air. Dans un éclair de lucidité, la goule pencha la tête pour regarder derrière le végétal. La feuille suivi le mouvement et s’inclina sur le côté. « Cette feuille est décidément très louche » pensa Mandred. Mais elle ne se mangeait pas, contrairement à l’elfe-repas. La goule se redressa et scruta les pierres autour pour retrouver la piste de l’elfe qui ne pouvait pas être bien loin. Elle ne percevait aucun mouvement, ni sur la route en contrebas, ni sur la muraille, ni autour des rochers.

Un cliquetis dans son dos surprit Mandred qui se retourna en grognant. La porte était ouverte, la clef du squelette dans la serrure. La feuille se glissa à l’intérieure. Perplexe, la goule se massa le menton de ses doigts crasseux. Une partie de son cerveau lui indiquait que puisque la porte était ouverte, l’elfe avait pu entrer, comme la feuille. Mais un autre groupe de neurones faisait la judicieuse remarque que l’elfe avait disparu avant que la poste n’ouvre.

La première idée avait un avantage de taille : la recherche de repas pourrait continuer à l’intérieur, au chaud, à l’abris de la pluie. Mandred passa donc la porte et entra dans le château. La goule se retrouva en haut d’un escalier sombre. Elle eut juste le temps d’apercevoir la feuille arriver en bas des marches et continuer son chemin. La goule descendit à son tour et arriva dans un long couloir. Un tapis miteux gisait au sol et plusieurs armures anciennes étaient posées contre les murs à intervalle régulier. La créature remarqua aussitôt la feuille un peu devant elle, qui avançait rapidement. Une porte s’ouvrit avec un bruyant grincement à l’autre bout du couloir. La goule se cacha derrière une armure et vit la feuille se figer au milieu du chemin. Deux squelettes s’engagèrent dans le couloir et se dirigèrent vers l’escalier. Ils avaient une démarche martiale et leur avancée s'accompagnait de claquements de dents qui signifiaient des choses du genre « Et comment va ta femme ? » « Toujours morte, et la tienne ? » « Pareil » « ce n’est quand même pas une vie de garder la poterne par ce temps » « bas non, on est mort » « haha bien vu bobby » en absence-de-langue squelette.

Mandred osa jeter un coup d’œil hors de sa cachette. Elle vit les deux squelettes s'arrêter devant le végétal volant, la scruter un instant, puis reprendre leur chemin en haussant leurs ensembles homoplates-clavicules. La goule se recroquevilla dans son coin quand les gardes approchèrent. Ils passèrent devant sans la remarquer, montèrent les marches et sortirent en claquant la porte. Un autre claquement à l’autre bout du couloir fit sursauter Mandred : l’autre porte venait de se fermer aussi. La feuille n’était plus là. La goule se retrouva seule dans le grand couloir, toujours aussi affamée. Elle s’approcha du bout du couloir et posa son oreille contre le bois. Des bruits de voix lui parvinrent de l’autre côté :

« Messire Ethgri, peut-on savoir ce que vous faites derrière cette feuille ? Rangez-la dans votre poche et asseyez-vous. Vous êtes presque en retard !
- Est-ce ma faute si votre pays est toujours aussi peu accueillant pour les comestibles comme moi ?
- Pour être honnêtes, répondit une troisième voix, votre comestibilité ne dépend que de vous.
- gnagnagnagnagna... »

Et c'est parti ! l'elfe est inscrit !

Bonne inspiration à tous, et j'ai hâte de vous lire !

.
    Un voyageur s’abritait à l’ombre crépusculaire d’un rocher solitaire. La bise infatigable des steppes l’y avait forcé pour la nuit – une fois de plus. Toutefois, malgré cette répétition presque journalière, l’intéressé ne s’en plaignait plus. A force, il remplaçait l’accès de grogne par un soupir qui introduisait sa première tentative d’allumage du feu de camp.

    Alors qu’il s’affairait à cette tâche justement, une rafale plus carabinée que les précédentes vint souffler la capuche du baroudeur en hululant. Révélant ainsi la crinière hirsute d’un nordique bougon à la barbe bien fournie. Hjalmar Oksilden, car il s’agissait bien de lui, jura doucement une flopée de mots qui pourraient garnir un parterre de fleurs et alla s’asseoir sèchement. Pas de feu ce soir. Tant pis, il attirerait les prédateurs locaux un autre jour.

    Jetant un œil du coté de son petit paquetage qui contenait pourtant toute sa vie, le nordique se demanda combien il pourrait tirer de la tête de... Heum… Hjalmar s’approcha un peu plus du trophée macabre pour confirmer vaguement l’espèce du troll qu’il avait abattu le matin-même. A l’odeur seule, il identifia un troll d’eau. Rien de bien original par ici, mais les kislévites payaient aussi bien que leur paysage était pauvre. Et un simple tour d’horizon donnait le ton des richesses locales : Un arbre rachitique craquant au vent par-ci, un rocher érodé par là et, pour tout le reste, de l’herbe courte à perte de vue qui ne satisfaisait que les quelques troupeaux de petits chevaux du coin.
    Lui qui avait surtout connu des montagnes et des forêts, ce paysage monotone l’usait un peu plus chaque jour. Ou alors, c’était son cheval. Aussitôt, l’étalon tête de mule qui se reposait non loin leva une oreille comme s’il entendait les pensées du norse, mais il se contenta de souffler bruyamment en mâchonnant un bout d’herbe.

    Définitivement le cheval.

    Mais alors que Hjalmar se posait des questions existentielles sur le mode de vie des ungols qui supportaient ces têtes de nœuds chevalines à longueur de journée, quelque chose vint surprendre le norse : un croassement.
    Levant la tête vers le haut du rocher poli par le souffle de la plaine, le baroudeur aperçut le volatile à l’origine dudit cri. Ses yeux à la couleur peu naturelle ainsi que la patte en moins donnèrent quelques indices quant à son origine. En récupérant le message accroché à la seule patte valide, Hjalmar se demanda s’il ne s’agissait pas d’un des corbeaux qu’il avait lui-même utilisé quelques années auparavant. Le pauvre oiseau avait été remis au goût de la nuit semblerait-il.

    Laissant le corbeau effectuer son voyage retour, le norse lut les quelques lignes annonçant un évènement annuel qu’il connaissait bien.
    Quelques instants d’hésitation flottèrent dans l’air pour être finalement balayé par une énième rafale de vent. Le paquetage fut récupéré, la carne réveillé d’un léger coup de botte – le cheval lui rendrait la monnaie de sa pièce après – et au nordique de filer au Sud-Est. Vers les terres bien plus humides de la Sylvanie. Du moins, une fois qu’il aurait été payé pour sa tête de troll.



    Ce fut une fois devant la porte de la crypte que le nordique se dit que si les rafales de vent kislévites n’avaient rien à envier à la douche torrentielle locale, la technique de tassement lombaire de sa monture tenait le pompon cette fois.
    Se guidant vaguement dans les souterrains en tapotant les murs de pierre avec le manche d’une hache – et gênant parfois les gardes locaux – le norse arriva tant bien que mal dans la grande salle de la crypte. Il y avait déjà quelques participants qui échangeaient des plaisanteries ou diverses menaces, l’arrivé d’un nordique détrempé ne fit pas vraiment tâche.
    S’approchant du comte, le norse se contenta d’un salut protocolairement incompréhensible dont il avait le secret et lança :

    « Salutations au comte le plus mal assis de Sylvanie ! Je suis curieux de voir ce que les plumes de cette année vont dessiner. Maintenant, excusez-moi, mais j’dois me remettre le dos en place. »





Je tente une inscription dans un contexte de nouveau boulot et déménagement imminent. Un brin risqué je sais, mais avec de la chance j’arriverais à écrire quelque chose cette année

Un vent froid souffle dans la plaine, pliant les brins d'herbe et les blés tardifs, ce genre de vent qui annonce que les premières glaces seront bientôt là et que les nuits les plus longues de l'année ne sont plus très loin, ce souffle s'engouffra dans l'embrasure de la porte, faisant vaciller les bougies allumées dans ce qui ressemble à une sorte d'auberge ou de relais de poste pour cavaliers, pèlerins et voyageurs, lorsque l'individu entra. Le nouveau venu n'était pas d'une stature imposante, loin de là même, mais une aura semble se dégager de sa silhouette sombre. Sa silhouette se découpant dans le cadre de l'ouverture, projetant son ombre sur l'allée de graviers de l'extérieur, tel un pantin rachitique et malfaisant suivant son petit maître sans broncher, son visage se noie dans la capuche du vêtement en haillon qu'il porte par dessus ses habits, et la teinte noire présente sur la majorité d'entre eux laisse supposer qu'il porte un deuil quelconque... Après avoir toisé l'assemblée durant un cour instant, l'être s'avance à pas lents, et prononce de manière parfaitement audible dans le silence qui s'est fait à son arrivé : "Tenancier ! Je sollicite votre hospitalité, laissez moi un tabouret et portez-moi une Ruby Ale !"

Ce-disant, il leva une main qui se dégage de son voile noir et fit, tel un tour de passe-passe, apparaître trois pièces d'argent entre ses phalanges. C'est ce genre de main calleuse et large de ceux qui ont beaucoup œuvré et voyagé, usée par le labeur et bardée d'ampoules et de petites cicatrices, mais le plus impressionnant reste ce motif à l'encre dessiné à même la peau de l'individu, représentant des sortes de lézards crachant du feu et entouré de suites de runes naines dont la signification échappe probablement à l'entièreté de l'assemblée.

L'individu s'installe seul à une table et entreprend de se découvrir la tète et les épaules, dégageant ainsi une partie de son aura de mystère… quoique à y réfléchir, peut l'agrémente-t-il justement ce-faisant. Il s'agit à n'en point douter d'un nain, probablement un guerrier, un manutentionnaire, ou un ouvrier des forges vu sa carrure digne d'un brise-fer, mais aussi d'un dignitaire ou un bourgeois vu la richesse de ses habits et des ornements la composant, et il est certainement très âgé vu la pâleur de sa barbe tombant en triangle isocèle et non tressée, coupée net en arrêtes lisses, et de ses cheveux d'acier et neige ne recouvrant qu'une moitié de son crâne. L'autre moitié étant à nu, et arborant dessiné à l'encre à même la peau la tête de l'un de ces lézards cracheur de feu entouré de runes. Ses sourcils sont hirsutes et tout aussi clairs que le reste de sa pilosité, et ses yeux se perdent dans des crevasses ridées, au relief accentué par l'éclairage vacillant de la pièce. De là surgissait un regard brillant, sorti de deux pupilles entourées d'un halo grisâtre rappelant la couleur des glaciers au début du printemps. Le tenancier vint en personne lui porter son breuvage, dans une choppe en verre, ce qui est assez rare à cette heure tardive habituellement, et une sorte de rondelle en chêne liège qu'il posa sur la table et sur laquelle il mit la chope, le nain souleva sa main gauche qui était posée sur la table, au moment où le breuvage fut déposé, laissant apparaître une pièce d'argent à l'effigie de l'empereur, que le commerçant s'empressa de saisir et de ranger dans sa poche avant de retourner vaquer à ses occupations. A nouveau tranquille le voyageur sorti de son veston deux parchemins, il déroula le premier et parcouru des yeux d'un air curieux et interrogateur ce qui semblait être un message écrit à l'encre rouge. "Un concours de récits ? Marmonna-t-il à mi-voix. Moi qui ai vécu l'équivalent de 100 vies, voilà où il faut que je me rende." L'individu sorti une plume d'écriture, preuve de plus que l'être en question est instruit, et déplie l'autre parchemin qui en l'occurrence était vierge. Avant de porter une lampée de la bière au reflet carmin à ses lèvres, il lança un regard par dessus son épaule, intimant silencieusement à l'un des clients présents ce soir là de se taire sur le champ. On pouvait très distinctement voir la cicatrice tracée sur l'arcade surcilière et la joue droite à l'encre de souffrance, qui avait bien failli rendre cet étrange invité borgne ce jour là. Qu'avait il bien pu lui arrivé, pour qu'il porte de tels stigmates sur sa carrure courbée et musculeuse ? Était-il vraiment guerrier ? Une fois revenu à sa besogne, il se lança dans sa rédaction, d'une écriture précise et en lettres capitales il traça ces lignes : "Moi Braillard, que l'on nommera simplement "le nain" ou "le non-mort" dans le cadre de votre petit évènement, vous transmet sa candidature pour le Concours de Récits 2021 du Warforum Vampire, et vous souhaite ses plus sincères politesses.
Je vous remercie également cordialement pour m'avoir fait parvenir une invitation , et vous assure que le corvidé ayant transmis ladite invitation est sauf.
Avec mes salutations distinguées, j'espère vous voir au plus tôt."

Ayant terminé, il déposa sa plume et se resservit une lampée de bière. Il roula ensuite son message fraichement écrit, et laissa couler de la cire de l'une des bougies déposées à sa table sur la fibre de peau de bête, et apposa ce qui assurément doit être un sceau dans ses contrées lointaines d'où il venait à l'aide du manche cylindrique et gravé à son extrémité d'un couteau qu'il sorti de sa redingote. Et c'est à ce moment là que l'impossible se produisit ! S'il avait l'air d'avoir un certain talent pour les tours de passe-passe tout à l'heure, celui-ci était beaucoup plus curieux. Il ouvrit sa besace et repoussa au maximum son rabat, une fois l'ouverture béante, il plongea l'une de ses mains caleuse dedans et la remonta doucement, celle-ci tenant le haut d'une cage pour oiseau faisant au moins le double du volume de son sac, dedans un corbeau à l'œil scintillant. Le nain à la chevelure cendrée ouvrit la cage et attacha le parchemin fraichement rédigé, à la patte du volatile. Une fois cela fait, le nain se leva et la cage dans les bras il se rendit à la porte de l'établissement, une fois encore un souffle glacé balaya la pièce lorsqu'il ouvrit la porte, Il sortit l'oiseau au regard espiègle et prononça ces mots "Vas, voles et trouves ton chemin !". Le nain se rendit ensuite à sa table, rangea ses vêtements et ses affaires, et termina d'une gouleuse rassade, la bière vermillon qui lui a été servie. reposant la choppe sur le cercle de bois, il teint à peu près ce langage : "Normalement j'y serai dans un jour et demi, mais si je part maintenant j'y arriverai à la tombée de la nuit demain."

Il se dirigea ensuite vers le comptoir où s'affairait l'hôte de la soirée en bavardant avec un aventurier régulièrement de passage dans la région qui y était assis, et déposa sa choppe et son support sur la planche usée et tachée du meuble, à son côté il déposa tout de même les deux pièces d'argent restantes de celles montrées plus tôt. Le commerçant, un peu triste de voir partir de sa clientèle une telle poule aux œufs d'or, demanda d'un air inquiet : "Vous partez ?" Le silence et le regard stoïque de son interlocuteur en dit long. "Faites attention les routes ne sont pas sûres la nuit par ici". L'étrange individu tourna les talons et se dirigea vers la porte en répondant solennellement "Les villages non plus ne sont pas sûrs la nuit, par ici." En me retournant, je pu voir sa silhouette sombre disparaître dans l'obscurité, non sans qu'un courant d'air ait encore fait vaciller les flames. C'est à ce moment là que je réalisais qu'on ne voyait pas son reflet dans le miroir présent derrière le comptoir…

Tourné vers la fenêtre, Thomov Le Poussiéreux consulta du regard l’horloge du beffroi de Lassenburg, fronça les sourcils et marmonna pour lui-même :

-C’est bien ce que je pensais, nous voici fort en retard. Comme c’est fâcheux…

Dans la pièce derrière lui, les rares convives restant terminaient laborieusement quelque spiritueux tandis que le Marquis von Breiterzhan entretenait une vague conversation avec ceux qui étaient encore en état de l’écouter.
Eveline était venue, mais s’était retirée rapidement sous prétexte d’un mal de tête. Rohémond était prudemment resté à l’écart des invités dont il ne goûtait pas la compagnie. Quant à Léopold… Et bien, disons qu’il valait sans doute mieux qu’il ne se montre pas quand il était possible de l’éviter.
Ses affaires réglées et les obligations de la bienséance enfin remplies, Thomov prit soudainement une décision. Il se retourna vivement vers les invités et fis quelques gestes d’impatience pour pousser les plus rétifs à se lever malgré la torpeur ambiante.

-Mes bons amis, il faut malheureusement que cette soirée s’achève. Je suis certain que vous auriez pu longtemps continuer à deviser avec le si charmant Marquis Taggart, mais je crains qu’il se fasse tard et je souhaite aller m’enquérir de l’état préoccupant de mon épouse. Marquis, je vous confie le soin de raccompagner tout ce petit monde avec votre élégance coutumière.

Il prit encore le temps de saluer moult fois ces corps titubants, si rétifs à s’éloigner de ses largesses, avant de lui-même battre en retraite par une porte de service. Il ne monta pas comme il l’avait prétendu au chevet de dame Eveline, mais descendit plutôt dans les ténébreuses caves de sa demeure citadine. Une fois parvenu dans la réserve, après avoir déplacé sans effort deux ou trois barriques plus hautes qu’un homme, il actionna un mécanisme habillement dissimulé dans un mur et une porte dérobée s’ouvrit silencieusement. Le tunnel obscur qui en partait menait tout droit à la Crypte de la Plume Noire ; une petite fantaisie qu’il s’était accordé jadis.

-Keraad… Encore et toujours Keraad, aussi loin que je me souvienne.

Sans un mot de plus, Thomov Le Poussiéreux s’engouffra dans les ténèbres.


Je serai des vôtres une fois encore, chers amis.

Ben alors, où qu'il est le sujet?

Aux heures les plus avancées de la nuit, l'heure fatidique où même les plus insomniaques disparaissaient du bruit ambiant, où les non-dormants se perdaient dans leur monde de silence, les "ombres vivantes" qu'avait remarquées le Comte en titre lors de son arrivée se mouvèrent avec une certaine vivacité. Elles s'étirèrent, comme sortant d'un long sommeil, rampèrent sur les murs, sur le sol, sur les meubles, se déplaçant avec une lenteur non dénuée de sensualité. Les quelques faibles torches qui combattaient l'obscurité ambiante vacillèrent dangereusement alors que toutes les volutes d'ébène se réunissaient au centre de la salle, à quelques pas du trône tant convoité. Et, comme souvent, celle qui n'était encore qu'un murmure sur les lèvres des conversations de la veille, utilisa son sortilège préféré pour se dévoiler à l'assistance. Les ombres se réunirent, s’agglutinèrent, s'absorbèrent dans un amas toujours plus haut, pour former peu à peu une silhouette svelte et prestigieuse, féminine et hautaine, puissante et mystérieuse. Alors que tous les détails se dessinaient sur la sculpture d'obscurité, cette dernière se dissipa avec légèreté pour laisser apparaitre les couleurs d'albâtre et d'ébène de la vampiresse, agrémentées d'une parure d'un violet nocturne, et de deux perles d'un rouge incandescent soulignées par un sourire fin et narquois dont la réputation n'était plus à refaire. Son bâton tellurique tenu à bout de bras, la Lahmiane parcourut d'un regard mi-fier mi-méprisant la petite assemblée hétéroclite, avant de reporter son attention sur le Comte nonchalamment assis sur son trône.
- Ai-je cédé ma place à un vieil homme trop sénile pour se souvenir de son thème, soi-disant mijoté depuis longtemps? Ou attendiez-vous que je me manifeste pour lancer les joyeusetés? Allons, Comte, cessez de faire languir les ombres et les esprits!

Ethgri regarde la grande table et lit les étiquettes des différentes bouteilles.

Alors... Homme 30 ans Ostland AO... Femme Couronne 20 ans AB... Femme Kislev 35 ans O...Bugman... Enfant Tilée aux épices...Vin bretonnien vieux... Bof bof bof tout ça... Et dans les carafes qu'est-ce qu'il y a ?

L'elfe attrape un récipient en verre rempli d'un liquide orange

Jus d'orange ?

Il fait couler une goute sur on doigt et porte l'échantillon à ses lèvres

Jus d'orange.

La carafe est immédiatement vidée dans le verre du mangeur de salades.

Ha ! c'est mieux ! Je me sens réhydraté.

Son regard se tourne vers le maitre des lieux, qui se tient immobile en bout de table.

Merci pour la boisson Comte !

Bon, à la base je voulais faire une plaisanterie sur mon retard, mais ça ne me semble pas très approprié.  
Je vous présente mes excuses pour ce manquement à mes obligations, et à la politesse la plus élémentaire. Je suis sincèrement désolé de ce retard.


N’attendons pas plus encore, voici le thème de cette année :


La règle est très simple : votre récit doit contenir un nouveau monstre. Par « nouveau », j’entends « qui ne soit pas déjà décrit dans un LA ». Et j’insiste sur le fait que le terme « monstre » est à prendre au sens propre, le tueur psychopathe ne sera pas accepté.

Voilà, à vos plumes !


Et pour ceux qui se posent des questions sur la règle, quelques exemples :
- Kiki le Stégadon => refusé
- Bubu le démon avec des cornes,   des sabots, une peau rouge   et une épée à deux mains , mais c’est pas un sanguinaire  promis  => refusé
- Lulu le démon des miroirs et Nina la jumelle maléfique (souvenirs des concours précédents  ) => accepté
- Mimi la bestiole bizarre qui n’est pas dans les LA mais un des vieux fait remarquer qu’elle ressemble beaucoup à ce monstre, là, dans le troisième tome d’une obscure série de la Bibliothèque interdite => accepté, faut pas exagérer quand même

Ouf on commençait à s'inquiéter !
Merci pour ce thème assez innatendu. On va voir ce que ça donne

Bon concours à tous !

Haa! Content de te retrouver, cher ami

Un thème fort intéressant, bien que je trouve dommage que tu veuilles tant le cadenasser; pour moi une partie de l'intérêt de proposer un thème est aussi de voir comment les esprits des autres concurrents le tournent et le détournent.
Mais soit, nous allons faire des monstres.
Juste une question si tu le permets: est-ce un monstre à proprement parler, ou bien une créature étrange ferait-elle également l'affaire?

Bon, le thème est intéressant quoiqu'un brin directif comme le mentionne mon voisin du dessus!!!...

On fera avec!!!

Un hululement lointain retentit dans les cieux noirs et lourds de Sylvanie. Au alentours du château, les paysans barricadent leurs masures en murmurant des prières. Les quelques nécromanciens hantant les ruines et les nécropoles environnantes fixent le ciel avec un seul et même mot à la bouche :

"Impossible ..."

Le hululement spectral tonne à nouveau et une vaste forme pâle se découpe un bref instantentre les nuages menaçants agglutinés au dessus du château. Les Seigneurs de la nuit peuvent sentir quelque chose approcher. Quelque chose d'ancien et de puissant.
Un éclair couleur d'os fond sur la cour de la forteresse et s'abat sur le sol dans un tourbillon de poussière dissimulant le nouvel arrivant. Les vampires peuvent apercevoir des visages cadavériques et gémissants se former brièvement dans le cyclone avant que celui-ci ne se lève, révélant la chose venue à la rencontre des immortels.
Un dragon se dresse devant le Comte et sa cour, ou plus exactement la momie d'un dragon. La créature est couverte de bandelettes moulant son imposant squelette. Un pectoral d'or gigantesque protège le buste du monstre. Les Seigneurs de la nuit peuvent y voir inscrites d'antiques formules hiéroglyphiques et des représentations de la bête, dévorant les âmes de ceux jugés indignes par les Anciens Dieux de Nehekhara. Entre les bandelettes couvrant le dragon, des amulettes d'or, de jade et de jais ont été fixées. L'étrange forme de nécromancie dont elles ont été imprégnées est presque palpable, vibrant dans l'air autour du dragon.
Une forme noire, jusque là éclipsée par la majesté dégagée par la créature momifiée glisse du dos de cette dernière pour atteindre de le sol et faire face aux vampire. Le cavalier avance d'un pas solennel.
Comme le dragon, son corps squelettique est momifié et couvert de bijoux noirs et dorés. Bien qu'émacié à l'extrême, le nouvel arrivant semble épaissi par les restes des robes sombres couverts de hiéroglyphes accrochés à son pectoral. Son unique œil, habité par une lueur fantomatique toise l'assemblée.
Ce n'est qu'après un long silence que le nouveau venu parle. Sa mâchoire bouge en craquelant mais sa voix sépulcrale semble venir d'ailleurs, comme si la gorge de la créature donnait sur un lieu lointain.

"Je suis Rheûm Nabshat-Nephseth Meneptah, Grand Vizir de la Dynastie Setaph des Rois de Mahrak, Gardien du Temple de Mûnaptra et Émissaire du Culte Mortuaire. Je viens relever votre défi."

Eh bien eh bien, cher Comte, doit-on vous renommer le Comte des retards répétés ?
Voilà des jours que le sujet des textes devrait être ouvert !
Et les autres, dormez-vous, ou êtes-vous trop polis pour secouer l'être sénile assis sur ce trône ?

Réveillez-vous, exigez vos droits!
ON VEUT DES TEXTES ! ON VEUT DES TEXTES !

PS: s'il n'est pas ouvert d'ici samedi, je le ferai moi-même!

Arken a écrit:
Réveillez-vous, exigez vos droits!
ON VEUT DES TEXTES ! ON VEUT DES TEXTES !

C'est exactement ce que je suis en train de demander à mon cerveau !

PAS CONTENTS ! PAS CONTENTS ! PAS CONTENTS ! PAS CONTENTS ! PAS CONTENTS ! PAS CONTENTS ! PAS CONTENTS ! PAS CONTENTS !

Décidément il vieillit mal... Ses précédentes victoires ne l'avaient pas tant affecté.

Il semble qu'il soit plus que temps pour lui de passer la main. Quitte à la réanimer par nécromancie.

En l'absence de signe de non-vie de la part de notre Comte j'ai prit la liberté de moi-même ouvrir le sujet afin de ne pas vous retarder davantage. A vous de publier vos textes ici

J'ouvre les festivités.

Avec de la chance, et si c'est bien le sang elfique qui est la cause de la disparition du Comte, peut-être que les gesticulations de votre serviteur aux oreilles pointues le feront venir ?


j'ai hésité longtemps sur le monstre avant de me dire que le plus simple, finalement, serait de ne pas chercher trop loin du thème proposé par le compte. De ne pas chercher loin du tout en fait...  

Dépêchez-vous d'écrire ! J'ai hâte de vous lire !

(et comme chaque année, il faut que je me rappelle du code pour la couleur du fond...)

Bon ben nous sommes le dernier jour, et pour l'instant seulement 5 textes ont été postés...

Pourtant je compte 11 participants annoncés. Messieurs-dames, avez-vous eu des contretemps ?

Pour le moment les participants encore attendus sont :
- le tenant du titre, Keraad de Gespenst
- Alain de Saint-Jean (curieuse coïncidence, Reyn la Marmotte et lui ont la même image en avatar)
- Hjalmar Oksilden
- Braillard le Non-Mort
- Thomov le Poussiéreux
- Arken

Pour un dernier jour, ça peut effectivement sembler beaucoup. Chers compagnons ? C'est HALLOWEEN ! Puisez donc dans les forces occultes qui se déchaînent en ce jour si spécial et dépêchez-vous de nous régaler !  

Participation de dernière minute avec un texte improvisé de 14h à... maintenant.

J'avais l'idée depuis un temps, or ça a vraiment pris forme cet après-midi. Clairement pas le texte gagnant et ça frise le hors-sujet, mais je tenais à participer même si c'est avec une solution bricolée.  

Et ma participation est postée. Un retour sur une session de jeu de rôle très particulière
Le format s'y prête mal et cela aurait sans doute mérité 20 pages au lieu de 2, mais je dois dire que c'est tout ce que le thème de cette année m'a inspiré.
Allez les derniers traînards, encore quelques petites heures pour vous décider!