- Von KuroChampion squelette
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Re: Le prix de la liberté
Sam 14 Jan 2012 - 18:34
Je vien de lire ton étonante saga(oui, j'ai du courage) tu a plus que tu talent pour l'écriture: si tu écrit de livre dans un avenir proche passe moi ton nom d'auteur(sinon un passage entre les main de nagash te parraitera le paradis)
Mais avant tout: SUITE! SUITE! SUITE!
PS: je lis dans ta signa que tu a lu pierre boterro, partage tu comme moi la certitude que la suite de la croissée des ames(si elle avait exister) rejoindrait les personnage(ou leur désendant) de l'Autre?
EDIT: Prem's de la cinquiéme page bien mérité de ton histoire!!
Mais avant tout: SUITE! SUITE! SUITE!
PS: je lis dans ta signa que tu a lu pierre boterro, partage tu comme moi la certitude que la suite de la croissée des ames(si elle avait exister) rejoindrait les personnage(ou leur désendant) de l'Autre?
EDIT: Prem's de la cinquiéme page bien mérité de ton histoire!!
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- Spoiler:
Devinez qui est passé derière?
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Re: Le prix de la liberté
Dim 15 Jan 2012 - 19:18
Salut, Arken, j'ai enfin pris le temps de lire les 2,5 pages que je n'avais pas lues. Et moi, curieusement j'ai pensé aux Chevaliers d'Emeraude pour les noms des vampires.
C'est toujours aussi sympa que la dernière fois que j'ai lu. Mais ces Lahmiannes, je suppose que s'en est, sont étranges. Et comment est-il possible qu'une vampire nouvelle-née après plusieurs semaines sans se nourrir ne se soit pas jetée au cou du nécromancien ?
Sinon continue et je me demande comment Pénombre va réagir à sa nouvelle maîtresse ?
a) Elle va finir en steak ? (mon option préférée )
b) Elle va être tuée puis réssucitée ? (ma deuxième option préférée )
c) Elle va s'enfuir ou accepter de plein gré ? (la moins cool des trois )
Bref, j'attends la suite !
C'est toujours aussi sympa que la dernière fois que j'ai lu. Mais ces Lahmiannes, je suppose que s'en est, sont étranges. Et comment est-il possible qu'une vampire nouvelle-née après plusieurs semaines sans se nourrir ne se soit pas jetée au cou du nécromancien ?
Sinon continue et je me demande comment Pénombre va réagir à sa nouvelle maîtresse ?
a) Elle va finir en steak ? (mon option préférée )
b) Elle va être tuée puis réssucitée ? (ma deuxième option préférée )
c) Elle va s'enfuir ou accepter de plein gré ? (la moins cool des trois )
Bref, j'attends la suite !
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Re: Le prix de la liberté
Mer 8 Fév 2012 - 18:18
Voilà la petite suite tant attendue...
L'odeur d'abord. Comme un délicat fumet qui joue avec tes sens. Elle te chatouille les narines pour aviver ta curiosité. Et quand tu t'approches un peu plus, elle s'insinue violemment dans tes poumons et t'enivre l'esprit. Ensuite viens le bruit. Ce bruit de battement incessant qui te faire perdre tout raisonnement logique. Il prend toute la place dans ton cerveau, s'installe dans chaque recoin. Tu es obligé de te livrer à lui, de vivre à son rythme si entêtant… Enfin, au détour d'une ruelle, tu l'aperçois. Ce corps chaud et vulnérable. Tu le veux tellement que tu as l'impression de voir ses veines et le sang qui y coule à travers sa peau rosée. Ton esprit s'évapore. Tu ne sais pas ce qui est arrivé, mais tu te retrouves à te délecter de son cou tendre sous tes crocs, de savourer le sang qui remplit ta bouche dans une explosion de saveur...
Je relevai la tête, les yeux fermés. Je baissai mes bras et le corps s'affaissa. Je sentais le liquide chaud passer dans chacune de mes veines endormies. Une sensation unique et grisante. Toute la puissance que je ressentais me donnait l’envie et la folle possibilité de tenir le monde dans ma main. Plus aucune brûlure dans la gorge. Je goûtais enfin à une liberté totale. Pourquoi je ne le comprenais seulement maintenant ? Je ne voulais que ma liberté, et je me rendais compte que je l’avais reniée jusqu’à présent. Tant pis si son accession ne se faisait que par le biais du mal… ce que certains considéraient comme le mal. Tuer quelques humains n’est rien dans l’immensité qu’ils représentaient… Surtout qu’ils pourraient enfin voir leur dieu, si cher à leur cœur…
- Ta gentille maman ne t’a jamais appris à manger proprement ?
Je rouvris les yeux. Topaze me regardait avec un sourire sarcastique. Je ravalai ma réplique quand je remarquai mes vêtements. Effectivement, je n’y étais pas allée de main morte… La vampire me jeta un regard global et hautain avant de repartir.
Je soupirai. L’euphorie était retombée, et je contemplai ce qui m’entourait. Nous étions dans un village d’une dizaine de maisons. Il était à l’écart de toute grande ville, perdu dans la forêt, et relié au reste de l’empire par une piste à moitié effacée. Je baissai la tête. Deux cadavres jonchaient le sol. Leur seule blessure était les entailles profondes que je leur avais laissées dans le cou. Je les dévisageai. Toujours aucun sentiment de culpabilité ou de remord. Je souris. Je commençais à fortement apprécier ma nouvelle nature…
Comme les filles semblaient toujours occupées à se nourrir, je décidai d’entrer dans la vieille maison de bois qui se tenait un peu à l’écart et qui m’intriguait. La porte grinça. Je découvris une petite pièce encombrée de centaines de bibelots. J’en reconnus certains comme faisant partie de l’équipement du bon alchimiste. Une étagère croulait sous des livres de toutes sortes, juste à côté d’une table envahie par des herbes plus étranges les unes que les autres. Une forte odeur d'encens planait dans la pièce et les murs suintaient l'humidité.
Je me tournai vivement quand j’entendis un bruissement feutré. Un corbeau venait de se poser sur le rebord de la seule fenêtre de la masure. Nous nous observâmes un moment. Il croassa et décida de picorer des restes de viandes qui ne gisaient pas loin.
Cette soudaine attention m’avait permis de détecter un autre bruit. Un battement plus exactement. Quelqu’un se trouvait dans la chambre, derrière la petite porte noire en face de moi. Je contournai les meubles éparpillés dans toute la pièce et m’approchai discrètement. Je perçu enfin une odeur. Désagréable et reconnaissable entre toutes. J’ouvris la porte en grand et m’exclama :
- Que fais-tu ici ? Je te croyais à nous attendre dans la diligence…
Gestank sursauta, fit tomber un livre de ses mains et se retourna. Je n’écoutais pas ses excuses confondues en jérémiades. Mes yeux s’étaient arrêtés sur le grimoire tombé au sol. Une sensation étrange émanait de se livre. La même que dégageaient ceux d’Emeraude. Je le ramassai. Son contact me glaça les mains et me fit frissonner les bras de façon malsaine… Mais curieusement agréable.
- Où l’as-tu trouvé ?
- Sur le bureau, me répondit précipitamment le nécromancien. Mais c’était juste par curiosité… Il n’a aucune valeur…
- Es-tu si idiot pour penser que je vais croire à ton mensonge ?! Je sais reconnaître un artefact de magie noire !
Je le toisai et il se recroquevilla. Je fis un mouvement sec de la tête et il déguerpit à toutes jambes. Je quittai la petite chambre confinée et sombre à mon tour, le livre à la main, quand un fracas assourdissant survint dans l’autre pièce. Je me précipitai alors que les gémissements de Gestank parvenaient à mes oreilles. L'ordre de la salle s'était encore détérioré, si cela était possible. Le petit homme avait renversé la table d’alchimie en tombant dessus, projeté par le sort de la vieille femme qui se tenait sur le seuil. Elle ignora le nécromancien pour fixer le livre que j’avais entre les mains.
Elle était emmitouflée dans un manteau noir, et ses longs cheveux blancs contrastaient avec le plumage noir du corbeau qui s’était posé sur son épaule. Elle avait le dos légèrement voûté, mais ses yeux me prévenaient de ne pas me fier aux apparences.
Je sentis comme une fluctuation dans l’air quand elle leva la main. Je compris juste à temps qu’elle allait jeter un sort. Je me laissai tomber au sol et la porte derrière moi vola en éclats dans un bruit assourdissant. Nous parlâmes en même temps. Elle prononça un mot étrange alors que j’ordonnai à Gestank de se relever. Ce dernier préféra ramper derrière la table renversée quand les yeux du corbeau devinrent rouges et qu'il s’envola vers moi à toute vitesse alors que je me relevai. Mon instinct réagit immédiatement, sans que je n’eusse le temps de réfléchir. Mon esprit repoussa l’animal et, à mon grand étonnement, il fit demi-tour pour attaquer sa maîtresse. Elle se débattit un instant avant de réussir à l'assommer. Gestank profita de ce moment de répit pour se relever et prononcer une phrase dans un dialecte étrange. La pression de l'air s'alourdit et une vague de puissance déferla du nécromancien vers son adversaire. La sorcière hurla et s’effondra. L'ambiance redevint normale malgré un silence pesant qui flottait. Le corbeau reprit connaissance. Il regarda autour de lui, hésita un moment puis commença à picorer le cadavre.
Je retrouvais mes esprits de longues secondes plus tard et me détendis. Gestank se laissa choir sur une chaise rescapée de la bataille. Ce sort de mort l’avait apparemment vidé de ses forces. Des débris d'alambic jonchaient le sol à côté des herbes maintenant mélangées et éparpillées. L'étagère était encore debout, mais elle semblait sur le point de s'écrouler à tout instant, juste retenue par un pan de la table brisée. Quelques livres n'avaient pas résisté au choc et s'étaient écrasés au sol.
J’ouvris celui que j’avais toujours en main et découvris des centaines de pages incompréhensibles de symboles étranges. Je restai un moment sceptique… Avant de me souvenir des paroles d'Emeraude. Je fermai les yeux et me concentrai. Je ne m'étonnai pas de percevoir l'étincelle de vie du corbeau, mais je haussai les sourcils quand celle de Gestank apparut. C'était la première fois que je pouvais détecter un humain… Je rouvris les yeux et restai béate. Une dizaine de couleurs flottait dans l'air. Elles semblaient conscientes et se mouvaient par rapport aux autres. Gestank était englobé d'un flux noir agressif qui le défendait dès qu'une autre couleur s'approchait. Le corbeau attirait le brun et les autres couleurs flânaient sans but dans la pièce. Le livre, quant à lui, absorbait toute teinte noire à portée, mais il restait toujours intraduisible. Je clignai des yeux et refermai mon esprit. Le monde redevint normal. Je réfléchis et regardai autour de moi. Mes yeux se posèrent à nouveau sur la sorcière. Avec un peu de chance, la vieille femme avait peut-être un indice sur elle. Je voulu m’approcher d’elle mais l’oiseau me regarda d’un air de défi.
«Je ne volerai pas ta nourriture.
- Moi se méfier quand même.»
Surprise, je restai muette un instant. En plus des émotions qu'il transmettait par la télépathie naturelle, la sorcière lui avait appris à communiquer ! Après un moment d’hésitation, je réessayai :
«Je me suis déjà nourrie. Je n’ai plus faim, tu ne risques rien.
- Toi autorisation approcher alors.»
Il me fixa tout de même avec suspicion quand je m’assis près de lui. Ce phénomène m’intriguait énormément. Mais peut-être que le corbeau pouvait m’aider… Je désignai le cadavre.
« C’est elle qui t’a appris à parler ?
- Oui, car elle solitude. Moi aider elle pour trouver herbes forêt. Moi obéir elle car avoir beaucoup viande.
- Sais-tu d’où vient ce livre ?
- Femme avoir trouvé dans ruines proches.
- Comment le traduisait-elle ?
- Pas comprendre.
- Comment elle comprenait le livre ?
- Pas savoir. Mais elle prendre livre couleur sang toujours avec.»
Je tournai la tête vers la bibliothèque. Plusieurs livres rouges étaient entassés pêle-mêle. L’un d’eux devait sûrement contenir la traduction de ces symboles. Je me mis à fouiller tandis que le corbeau continuait son repas. Gestank m’observa trier les livres. Il me proposa son aide et me désigna le plus gros après avoir regardé leur couverture. Je le feuilletai et souris. Le corbeau confirma ma trouvaille. Le nécromancien trouva la force de se lever et me proposa de repartir. Je réfléchis un instant et reporta mon intention sur le corbeau.
«Si tu viens avec moi tu auras plus de viande que celle que tu trouves ici.»
L’animal hésita, regarda le cadavre de la sorcière et déclara :
«Toi et elle être mortes. Mais toi bouger et parler encore, donc toi pouvoir nourrir moi. Moi te suivre.»
Je sortis de la baraque les deux livres sous le bras et le corbeau sur l’épaule. Gestank me dévisagea mais ne dit rien. Nous nous dirigeâmes vers la diligence.
Je dois dire que même moi je ne m'attendais pas à cette nouvelle rencontre... Mais elle est déjà parfaitement intégrée dans la suite des aventures...
Von Kuro : Oui, les Ames Croisées devait être le point de rencontre de beaucoup de personnages, mais pas seulement de L'Autre... Les trois personnes que voit Nawel à la fin du livre sont Destan, le fils d'Ellana et d'Edwin ; Eryn, la fille d'Ewilan et de Salim ; et Ezio, le héros du tome trois de L'Autre.
Blood Knight : C'est justement ce point là qui me pose encore problème
L'odeur d'abord. Comme un délicat fumet qui joue avec tes sens. Elle te chatouille les narines pour aviver ta curiosité. Et quand tu t'approches un peu plus, elle s'insinue violemment dans tes poumons et t'enivre l'esprit. Ensuite viens le bruit. Ce bruit de battement incessant qui te faire perdre tout raisonnement logique. Il prend toute la place dans ton cerveau, s'installe dans chaque recoin. Tu es obligé de te livrer à lui, de vivre à son rythme si entêtant… Enfin, au détour d'une ruelle, tu l'aperçois. Ce corps chaud et vulnérable. Tu le veux tellement que tu as l'impression de voir ses veines et le sang qui y coule à travers sa peau rosée. Ton esprit s'évapore. Tu ne sais pas ce qui est arrivé, mais tu te retrouves à te délecter de son cou tendre sous tes crocs, de savourer le sang qui remplit ta bouche dans une explosion de saveur...
Je relevai la tête, les yeux fermés. Je baissai mes bras et le corps s'affaissa. Je sentais le liquide chaud passer dans chacune de mes veines endormies. Une sensation unique et grisante. Toute la puissance que je ressentais me donnait l’envie et la folle possibilité de tenir le monde dans ma main. Plus aucune brûlure dans la gorge. Je goûtais enfin à une liberté totale. Pourquoi je ne le comprenais seulement maintenant ? Je ne voulais que ma liberté, et je me rendais compte que je l’avais reniée jusqu’à présent. Tant pis si son accession ne se faisait que par le biais du mal… ce que certains considéraient comme le mal. Tuer quelques humains n’est rien dans l’immensité qu’ils représentaient… Surtout qu’ils pourraient enfin voir leur dieu, si cher à leur cœur…
- Ta gentille maman ne t’a jamais appris à manger proprement ?
Je rouvris les yeux. Topaze me regardait avec un sourire sarcastique. Je ravalai ma réplique quand je remarquai mes vêtements. Effectivement, je n’y étais pas allée de main morte… La vampire me jeta un regard global et hautain avant de repartir.
Je soupirai. L’euphorie était retombée, et je contemplai ce qui m’entourait. Nous étions dans un village d’une dizaine de maisons. Il était à l’écart de toute grande ville, perdu dans la forêt, et relié au reste de l’empire par une piste à moitié effacée. Je baissai la tête. Deux cadavres jonchaient le sol. Leur seule blessure était les entailles profondes que je leur avais laissées dans le cou. Je les dévisageai. Toujours aucun sentiment de culpabilité ou de remord. Je souris. Je commençais à fortement apprécier ma nouvelle nature…
Comme les filles semblaient toujours occupées à se nourrir, je décidai d’entrer dans la vieille maison de bois qui se tenait un peu à l’écart et qui m’intriguait. La porte grinça. Je découvris une petite pièce encombrée de centaines de bibelots. J’en reconnus certains comme faisant partie de l’équipement du bon alchimiste. Une étagère croulait sous des livres de toutes sortes, juste à côté d’une table envahie par des herbes plus étranges les unes que les autres. Une forte odeur d'encens planait dans la pièce et les murs suintaient l'humidité.
Je me tournai vivement quand j’entendis un bruissement feutré. Un corbeau venait de se poser sur le rebord de la seule fenêtre de la masure. Nous nous observâmes un moment. Il croassa et décida de picorer des restes de viandes qui ne gisaient pas loin.
Cette soudaine attention m’avait permis de détecter un autre bruit. Un battement plus exactement. Quelqu’un se trouvait dans la chambre, derrière la petite porte noire en face de moi. Je contournai les meubles éparpillés dans toute la pièce et m’approchai discrètement. Je perçu enfin une odeur. Désagréable et reconnaissable entre toutes. J’ouvris la porte en grand et m’exclama :
- Que fais-tu ici ? Je te croyais à nous attendre dans la diligence…
Gestank sursauta, fit tomber un livre de ses mains et se retourna. Je n’écoutais pas ses excuses confondues en jérémiades. Mes yeux s’étaient arrêtés sur le grimoire tombé au sol. Une sensation étrange émanait de se livre. La même que dégageaient ceux d’Emeraude. Je le ramassai. Son contact me glaça les mains et me fit frissonner les bras de façon malsaine… Mais curieusement agréable.
- Où l’as-tu trouvé ?
- Sur le bureau, me répondit précipitamment le nécromancien. Mais c’était juste par curiosité… Il n’a aucune valeur…
- Es-tu si idiot pour penser que je vais croire à ton mensonge ?! Je sais reconnaître un artefact de magie noire !
Je le toisai et il se recroquevilla. Je fis un mouvement sec de la tête et il déguerpit à toutes jambes. Je quittai la petite chambre confinée et sombre à mon tour, le livre à la main, quand un fracas assourdissant survint dans l’autre pièce. Je me précipitai alors que les gémissements de Gestank parvenaient à mes oreilles. L'ordre de la salle s'était encore détérioré, si cela était possible. Le petit homme avait renversé la table d’alchimie en tombant dessus, projeté par le sort de la vieille femme qui se tenait sur le seuil. Elle ignora le nécromancien pour fixer le livre que j’avais entre les mains.
Elle était emmitouflée dans un manteau noir, et ses longs cheveux blancs contrastaient avec le plumage noir du corbeau qui s’était posé sur son épaule. Elle avait le dos légèrement voûté, mais ses yeux me prévenaient de ne pas me fier aux apparences.
Je sentis comme une fluctuation dans l’air quand elle leva la main. Je compris juste à temps qu’elle allait jeter un sort. Je me laissai tomber au sol et la porte derrière moi vola en éclats dans un bruit assourdissant. Nous parlâmes en même temps. Elle prononça un mot étrange alors que j’ordonnai à Gestank de se relever. Ce dernier préféra ramper derrière la table renversée quand les yeux du corbeau devinrent rouges et qu'il s’envola vers moi à toute vitesse alors que je me relevai. Mon instinct réagit immédiatement, sans que je n’eusse le temps de réfléchir. Mon esprit repoussa l’animal et, à mon grand étonnement, il fit demi-tour pour attaquer sa maîtresse. Elle se débattit un instant avant de réussir à l'assommer. Gestank profita de ce moment de répit pour se relever et prononcer une phrase dans un dialecte étrange. La pression de l'air s'alourdit et une vague de puissance déferla du nécromancien vers son adversaire. La sorcière hurla et s’effondra. L'ambiance redevint normale malgré un silence pesant qui flottait. Le corbeau reprit connaissance. Il regarda autour de lui, hésita un moment puis commença à picorer le cadavre.
Je retrouvais mes esprits de longues secondes plus tard et me détendis. Gestank se laissa choir sur une chaise rescapée de la bataille. Ce sort de mort l’avait apparemment vidé de ses forces. Des débris d'alambic jonchaient le sol à côté des herbes maintenant mélangées et éparpillées. L'étagère était encore debout, mais elle semblait sur le point de s'écrouler à tout instant, juste retenue par un pan de la table brisée. Quelques livres n'avaient pas résisté au choc et s'étaient écrasés au sol.
J’ouvris celui que j’avais toujours en main et découvris des centaines de pages incompréhensibles de symboles étranges. Je restai un moment sceptique… Avant de me souvenir des paroles d'Emeraude. Je fermai les yeux et me concentrai. Je ne m'étonnai pas de percevoir l'étincelle de vie du corbeau, mais je haussai les sourcils quand celle de Gestank apparut. C'était la première fois que je pouvais détecter un humain… Je rouvris les yeux et restai béate. Une dizaine de couleurs flottait dans l'air. Elles semblaient conscientes et se mouvaient par rapport aux autres. Gestank était englobé d'un flux noir agressif qui le défendait dès qu'une autre couleur s'approchait. Le corbeau attirait le brun et les autres couleurs flânaient sans but dans la pièce. Le livre, quant à lui, absorbait toute teinte noire à portée, mais il restait toujours intraduisible. Je clignai des yeux et refermai mon esprit. Le monde redevint normal. Je réfléchis et regardai autour de moi. Mes yeux se posèrent à nouveau sur la sorcière. Avec un peu de chance, la vieille femme avait peut-être un indice sur elle. Je voulu m’approcher d’elle mais l’oiseau me regarda d’un air de défi.
«Je ne volerai pas ta nourriture.
- Moi se méfier quand même.»
Surprise, je restai muette un instant. En plus des émotions qu'il transmettait par la télépathie naturelle, la sorcière lui avait appris à communiquer ! Après un moment d’hésitation, je réessayai :
«Je me suis déjà nourrie. Je n’ai plus faim, tu ne risques rien.
- Toi autorisation approcher alors.»
Il me fixa tout de même avec suspicion quand je m’assis près de lui. Ce phénomène m’intriguait énormément. Mais peut-être que le corbeau pouvait m’aider… Je désignai le cadavre.
« C’est elle qui t’a appris à parler ?
- Oui, car elle solitude. Moi aider elle pour trouver herbes forêt. Moi obéir elle car avoir beaucoup viande.
- Sais-tu d’où vient ce livre ?
- Femme avoir trouvé dans ruines proches.
- Comment le traduisait-elle ?
- Pas comprendre.
- Comment elle comprenait le livre ?
- Pas savoir. Mais elle prendre livre couleur sang toujours avec.»
Je tournai la tête vers la bibliothèque. Plusieurs livres rouges étaient entassés pêle-mêle. L’un d’eux devait sûrement contenir la traduction de ces symboles. Je me mis à fouiller tandis que le corbeau continuait son repas. Gestank m’observa trier les livres. Il me proposa son aide et me désigna le plus gros après avoir regardé leur couverture. Je le feuilletai et souris. Le corbeau confirma ma trouvaille. Le nécromancien trouva la force de se lever et me proposa de repartir. Je réfléchis un instant et reporta mon intention sur le corbeau.
«Si tu viens avec moi tu auras plus de viande que celle que tu trouves ici.»
L’animal hésita, regarda le cadavre de la sorcière et déclara :
«Toi et elle être mortes. Mais toi bouger et parler encore, donc toi pouvoir nourrir moi. Moi te suivre.»
Je sortis de la baraque les deux livres sous le bras et le corbeau sur l’épaule. Gestank me dévisagea mais ne dit rien. Nous nous dirigeâmes vers la diligence.
Je dois dire que même moi je ne m'attendais pas à cette nouvelle rencontre... Mais elle est déjà parfaitement intégrée dans la suite des aventures...
Von Kuro : Oui, les Ames Croisées devait être le point de rencontre de beaucoup de personnages, mais pas seulement de L'Autre... Les trois personnes que voit Nawel à la fin du livre sont Destan, le fils d'Ellana et d'Edwin ; Eryn, la fille d'Ewilan et de Salim ; et Ezio, le héros du tome trois de L'Autre.
Blood Knight : C'est justement ce point là qui me pose encore problème
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- HasdrubalVampire
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Re: Le prix de la liberté
Mer 8 Fév 2012 - 18:40
Suite très sympa même si pas de liens avec la partie précédente, que s'est il passé entre les deux?
Bref premier a poster et premier ravis! D'ici deux semaines j'aurais moins de boulot et je pense très fortement a me coller aussi au fluff!
J'attends la suite en brulant d'impatience !
Amicalement
Hasdru'
Bref premier a poster et premier ravis! D'ici deux semaines j'aurais moins de boulot et je pense très fortement a me coller aussi au fluff!
J'attends la suite en brulant d'impatience !
Amicalement
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Les Chroniques d'Hasdrubal : Les Limbes de sang
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- Arcanide valtekSeigneur vampire
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Re: Le prix de la liberté
Mer 8 Fév 2012 - 19:14
Une suite intéressante, et une nouvelle rencontre tout à fait surprenante.
Cependant, je suis sûr que tu peux faire mieux. Je trouve ce texte trop court comparé à tout ce qui s'y passe, ça manque de descriptions et de mises en ambiance.
L'idée est là, c'est indéniable, mais certaines parties devraient être davantage développées, comme l'exploration de la masure, le duel contre la sorcière, la conversation avec le corbeau. Sans compter que comme le souligne Hasdrubal, le seul rapport avec le précédent texte est que Tilla s'est (enfin) nourrie.
Bref, avec quelques retouches, ce texte serait vraiment formidable, mais là je le trouve trop rapide. En revanche la partie où Tilla se nourrit est très réussie, et place vraiment une bonne ambiance, similaire à celles que tu arrivais à créer dans tes autres textes.
Je sais ce que ça fait d'avoir hâte de poster un texte juste après l'avoir écrit, mais l'expérience m'a prouvé qu'il faut au moins au moins une heure de battement avant une première relecture, comme ça on se rafraîchit la tête et on voit mieux le texte dans son ensemble.
EDIT : au vu des commentaires des autres, il s'avère que je sois un peu le seul à penser ça...
Cependant, je suis sûr que tu peux faire mieux. Je trouve ce texte trop court comparé à tout ce qui s'y passe, ça manque de descriptions et de mises en ambiance.
L'idée est là, c'est indéniable, mais certaines parties devraient être davantage développées, comme l'exploration de la masure, le duel contre la sorcière, la conversation avec le corbeau. Sans compter que comme le souligne Hasdrubal, le seul rapport avec le précédent texte est que Tilla s'est (enfin) nourrie.
Bref, avec quelques retouches, ce texte serait vraiment formidable, mais là je le trouve trop rapide. En revanche la partie où Tilla se nourrit est très réussie, et place vraiment une bonne ambiance, similaire à celles que tu arrivais à créer dans tes autres textes.
Je sais ce que ça fait d'avoir hâte de poster un texte juste après l'avoir écrit, mais l'expérience m'a prouvé qu'il faut au moins au moins une heure de battement avant une première relecture, comme ça on se rafraîchit la tête et on voit mieux le texte dans son ensemble.
EDIT : au vu des commentaires des autres, il s'avère que je sois un peu le seul à penser ça...
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"Et quand les morts se lèvent, leurs tombeaux sont remplis par les vivants"
Livre d'armée V8 : 8V/2N/3D
Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun
Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
- Blood-DwarfLoup funeste
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Re: Le prix de la liberté
Mer 8 Fév 2012 - 20:26
Je sais ce que ça fait d'avoir hâte de poster un texte juste après l'avoir écrit, mais l'expérience m'a prouvé qu'il faut au moins au moins une heure de battement avant une première relecture, comme ça on se rafraîchit la tête et on voit mieux le texte dans son ensemble.
Toujours cet élan d'enthousiasme après le point final ! Cependant, je trouve ce texte très bien et assez original (notamment quant au corbeau, sa façon de parler est assez hilarante ).
C'est vrai que le début est assez flou, avant que l'on comprenne ce qu'il se passe. Mais cette hésitation passée, le texte est très bien écrit et les événements s'enchaînent sans heurt ni incohérence. Personnellement, j'ai trouvé ce passage assez savoureux ! Continue comme ça !
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Ne cherchez pas à comprendre : il n'y a rien à comprendre.
- LastshadowBanshee
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Re: Le prix de la liberté
Mer 8 Fév 2012 - 21:44
J'ai aussi adoré, mais je suis aussi un peu d'accord avec Arcanide, le combat aurait pu être vraiment plus développé, tu aurais pu nous tenir en haleine plus longtemps, par contre le dialogue avec le corbeau est juste génial, je n'ai qu'un seul reproche : il cède un peu vite. Mais bon c'est un animal Pour le début il est parfait
- Von KuroChampion squelette
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Re: Le prix de la liberté
Jeu 9 Fév 2012 - 19:23
Très belle suite, un peu courte comme dit plus haut mais de qualité : de mon avis le fait que le combat contre la sorcière soit court met en avant l’insignifiance de la vie des mortels face à ta vampiresse.
De plus ton texte soulève 3 questions existentielles :
-Combien d’autres animaux vont rejoindre l’aventure ?
-Le corbeau va-t-il apprendre la conjugaison ?
- Quels sombres secrets contient ce fameux livre ?
Je me suis permis d'ajouter quelques petits trucs, parce qu'il ne manquait 3 fois rien pour que tu nous fasses un sans-faute Tes efforts se voient et sont l'incarnation de "qui veut, peut", respect [P]
De plus ton texte soulève 3 questions existentielles :
-Combien d’autres animaux vont rejoindre l’aventure ?
-Le corbeau va-t-il apprendre la conjugaison ?
- Quels sombres secrets contient ce fameux livre ?
Je me suis permis d'ajouter quelques petits trucs, parce qu'il ne manquait 3 fois rien pour que tu nous fasses un sans-faute Tes efforts se voient et sont l'incarnation de "qui veut, peut", respect [P]
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Devinez qui est passé derière?
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Re: Le prix de la liberté
Sam 11 Fév 2012 - 15:00
Coucou mam'zelle,
Ça fait déjà quelques 24 - 48 H que j'ai tout lu, mais je souhaitais disposer de tous mes neurones pour me permettre un commentaire un tant soit peu censé. Alors, j'apprécie tes récits et certains aspects de ton écriture sont vraiment uniques. Ce qui me frappe le plus, ce sont les passages que j'appellerai "symbiotiques". Au tout début où l’héroïne se "connecte" avec sa jumeau, j'ai vraiment été projeté ailleurs sous l'effet de ta plume et de ses formules. Ta façon d'écrire ces passages est terrible. La "connexion" avec le chien (quand elle est prisonnière) et le ressenti entre l'héroïne et le nécromancien lorsqu'ils se croisent la première fois sont autant d'exemples qui vraiment scotché (et je ne parle pas de la discussion avec le corbeau ). A ces moments, ton écriture prend vraiment de l'ampleur et de l'épaisseur et rien que pour ça, ton récit est une réussite.
Ce que j'aime moins, en revanche, c'est le côté héroïne parfaite : elle sait jouer de la musique à la perfection, elle sait se battre avec une épée, tirer à l'arc, lire / écrire et elle parle un langage très soutenu... alors que c'est une paysanne. Niveau crédibilité, je trouve que ça déstabilise ton récit. C'aurait été l'histoire d'une jeune fille aristocratique (ou de la haute bourgeoise) je ne dis pas, mais là tout le monde sait lire Mais bon, il n'y a rien de grave là dedans, mais si jamais tu pouvais y songer à l'avenir (si tu le juges utile), je pense que ton récit gagnerait en cohérence.
Autre point que je trouve très positif : le rythme auquel tu avances. Parfois tu zappes des passages en faisant des "sauts dans le temps" et je trouve ça très intéressant et maitrisé Ça m'évite de lire quelque chose de trop linéaire et j'apprécie vraiment.
Je ne peux que t'encourager à continuer
Cordialement,
Poilu
Ça fait déjà quelques 24 - 48 H que j'ai tout lu, mais je souhaitais disposer de tous mes neurones pour me permettre un commentaire un tant soit peu censé. Alors, j'apprécie tes récits et certains aspects de ton écriture sont vraiment uniques. Ce qui me frappe le plus, ce sont les passages que j'appellerai "symbiotiques". Au tout début où l’héroïne se "connecte" avec sa jumeau, j'ai vraiment été projeté ailleurs sous l'effet de ta plume et de ses formules. Ta façon d'écrire ces passages est terrible. La "connexion" avec le chien (quand elle est prisonnière) et le ressenti entre l'héroïne et le nécromancien lorsqu'ils se croisent la première fois sont autant d'exemples qui vraiment scotché (et je ne parle pas de la discussion avec le corbeau ). A ces moments, ton écriture prend vraiment de l'ampleur et de l'épaisseur et rien que pour ça, ton récit est une réussite.
Ce que j'aime moins, en revanche, c'est le côté héroïne parfaite : elle sait jouer de la musique à la perfection, elle sait se battre avec une épée, tirer à l'arc, lire / écrire et elle parle un langage très soutenu... alors que c'est une paysanne. Niveau crédibilité, je trouve que ça déstabilise ton récit. C'aurait été l'histoire d'une jeune fille aristocratique (ou de la haute bourgeoise) je ne dis pas, mais là tout le monde sait lire Mais bon, il n'y a rien de grave là dedans, mais si jamais tu pouvais y songer à l'avenir (si tu le juges utile), je pense que ton récit gagnerait en cohérence.
Autre point que je trouve très positif : le rythme auquel tu avances. Parfois tu zappes des passages en faisant des "sauts dans le temps" et je trouve ça très intéressant et maitrisé Ça m'évite de lire quelque chose de trop linéaire et j'apprécie vraiment.
Je ne peux que t'encourager à continuer
Cordialement,
Poilu
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"C'était un vrai cauchemar de végétarien, un abattoir géant. Une espèce de nuage de chair s'éparpillait au-dessus de la horde.
Rien ne peut survivre à ça, je me rappelle avoir pensé, et pendant un bon moment ça a été le cas... Jusqu'au moment où les tirs ont cessé."
Max Brooks (World war Z, p. 159)
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Re: Le prix de la liberté
Lun 13 Fév 2012 - 18:15
Merci pour tous vos avis messieurs
Je retravaille quand même ce passage dans l'optique de mieux décrire la cabane ainsi que le combat.
D'ailleurs, je vais en profiter pour rajouter un détail que, shame on me, j'ai totalement oublié
Poilu : j'avoue que Rubis sait faire beaucoup de choses... Mais il ne faut pas oublier que pour ce qui est des armes, elle n'en est que novice pour l'instant, même si la fureur lui a fait réussir l'exploit de faire un massacre
Le langage soutenu... C'est pas du tout fait exprès... Ça doit être moi-même qui déteint sur elle
Mais elle fait exprès de parler correctement au corbeau pour qu'il comprenne
Pour la musique, elle a pas un très grand niveau, mais elle vous en donne l'impression parce qu'elle adore en jouer donc c'est comme si elle était dans un autre univers quand elle en joue
Enfin, les sauts dans le temps sont intentionnels, car je n'ai pas d'inspiration pour des passages où il ne se passe pas grand chose
Je retravaille quand même ce passage dans l'optique de mieux décrire la cabane ainsi que le combat.
D'ailleurs, je vais en profiter pour rajouter un détail que, shame on me, j'ai totalement oublié
Poilu : j'avoue que Rubis sait faire beaucoup de choses... Mais il ne faut pas oublier que pour ce qui est des armes, elle n'en est que novice pour l'instant, même si la fureur lui a fait réussir l'exploit de faire un massacre
Le langage soutenu... C'est pas du tout fait exprès... Ça doit être moi-même qui déteint sur elle
Mais elle fait exprès de parler correctement au corbeau pour qu'il comprenne
Pour la musique, elle a pas un très grand niveau, mais elle vous en donne l'impression parce qu'elle adore en jouer donc c'est comme si elle était dans un autre univers quand elle en joue
Enfin, les sauts dans le temps sont intentionnels, car je n'ai pas d'inspiration pour des passages où il ne se passe pas grand chose
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Re: Le prix de la liberté
Ven 17 Fév 2012 - 19:06
Je me permets de faire un double post ( ) pour que vous soyez prévenus que j'ai modifié mon dernier texte
Bonne lecture !
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Re: Le prix de la liberté
Mar 28 Fév 2012 - 23:40
Ca y'est j'ai tout rattrapé !
Je me suis demandé plusieurs fois quand est-ce que l'ambiance allait s'assombrir (ben ouais on est quand même chez les comtes vampires ici, pas chez les nèfles ), et bien je constate que ça s'est fait de manière assez brutale.
En 2 textes à peine, ton héroïne est passé de jeune fille amoureuse et insouciante à une vampire presque cruelle et complètement détachée de l'humanité. Ceci dit ce n'est pas pour me déplaire.
Je n'ai pas lu ton ancien dernier texte mais j'aime beaucoup cette version. Elle est assez conséquente mais très bien développée. Les descriptions des passages un peu "surnaturels" (au début du texte quand elle perçoit le pouls, et les "connexions" dont parle Poilu) sont vraiment très bien rendus.
En tout cas ne t'arrête pas en si bon chemin, ça nous arracherait le coeur (même si Rubis aimerait sans doute ça ! )
Je me suis demandé plusieurs fois quand est-ce que l'ambiance allait s'assombrir (ben ouais on est quand même chez les comtes vampires ici, pas chez les nèfles ), et bien je constate que ça s'est fait de manière assez brutale.
En 2 textes à peine, ton héroïne est passé de jeune fille amoureuse et insouciante à une vampire presque cruelle et complètement détachée de l'humanité. Ceci dit ce n'est pas pour me déplaire.
Je n'ai pas lu ton ancien dernier texte mais j'aime beaucoup cette version. Elle est assez conséquente mais très bien développée. Les descriptions des passages un peu "surnaturels" (au début du texte quand elle perçoit le pouls, et les "connexions" dont parle Poilu) sont vraiment très bien rendus.
En tout cas ne t'arrête pas en si bon chemin, ça nous arracherait le coeur (même si Rubis aimerait sans doute ça ! )
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Re: Le prix de la liberté
Mer 29 Fév 2012 - 10:20
Yop, je suis remis à jour ! Et vous savez quoi ? Ca fait un bien fou !
Bon alors j’avais zappé plusieurs textes et voici mon sentiment : c’est excellent.
Je suis arrivé trop tard pour pouvoir lire la première version de ton dernier texte mais l’actuelle est vraiment chouette. En effet la sorcière tombe un peu vite mais en même temps ce n’est qu’une sorcière de village contre une Vampire et un Nécromancien, alors…
Non, ce qui me choque d’avantage c’est la quantité de livres dans la chaumière ; Poilu a déjà fait remarquer que pour une paysanne, Tilla est remarquablement érudite, mais là rien qu’en revendant le contenu de sa chaumière la vieille aurait pu s’acheter une jolie maison à la capitale. Rappelons que les imprimeries n’en sont encore qu’à leur balbutiement dans l’Empire et que leurs publications ne comprennent certainement pas de grimoires magiques !
Mais tout cela importe finalement assez peu ; le Vieux Monde doit offrir un carde intéressant pour nos récits, pas un carcan étriqué qui nous limite !
Le niveau est très bon, le passage dans les ténèbres est manié de main de maître (ou plutôt de maîtresse en l’occurrence) et les liens avec les animaux sont tout à fait savoureux.
Continue comme ça Arken !
Bon alors j’avais zappé plusieurs textes et voici mon sentiment : c’est excellent.
Je suis arrivé trop tard pour pouvoir lire la première version de ton dernier texte mais l’actuelle est vraiment chouette. En effet la sorcière tombe un peu vite mais en même temps ce n’est qu’une sorcière de village contre une Vampire et un Nécromancien, alors…
Non, ce qui me choque d’avantage c’est la quantité de livres dans la chaumière ; Poilu a déjà fait remarquer que pour une paysanne, Tilla est remarquablement érudite, mais là rien qu’en revendant le contenu de sa chaumière la vieille aurait pu s’acheter une jolie maison à la capitale. Rappelons que les imprimeries n’en sont encore qu’à leur balbutiement dans l’Empire et que leurs publications ne comprennent certainement pas de grimoires magiques !
Mais tout cela importe finalement assez peu ; le Vieux Monde doit offrir un carde intéressant pour nos récits, pas un carcan étriqué qui nous limite !
Le niveau est très bon, le passage dans les ténèbres est manié de main de maître (ou plutôt de maîtresse en l’occurrence) et les liens avec les animaux sont tout à fait savoureux.
Continue comme ça Arken !
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Re: Le prix de la liberté
Dim 1 Avr 2012 - 15:58
Voilà voilà, enfin une suite ! Toute fraiche ! Lisez, et dites si quelque chose ne vous convient pas
Je laissai tomber le grimoire sur ma couchette en soupirant. Cette traduction était impossible. Le livre maléfique était si vieux que je devais faire attention de ne pas arracher par inadvertance les pages jaunies. Je portai mon regard sur le livre rouge. Enfin… L'objet que je qualifiais de livre. Ce n'était que deux couvertures rigides liées ensemble par une vieille ficelle, et les pages n'étaient pas imprimées. En cela rien d'étonnant. Mais l'écriture tremblante de la sorcière était illisible. De plus, les seuls symboles que j'avais la chance de traduire n'avaient aucun sens. Je soupirai une énième fois.
«Dame bleue arriver.
- Merci Rabe.»
Je relevai les yeux vers l'entrée de la pièce. Rabe, le corbeau, s'était trouvé une petite niche dans le couloir. De sa place, il voyait qui se dirigeait vers ma chambre et me prévenait à chaque fois. J'eus encore le temps de me demander si cet oiseau n'était pas un peu paranoïaque avant l'arrivée de Saphir. Je sentis la présence de la vampire sur le seuil.
- Tu peux entrer !
Elle se montra, un grand sourire aux lèvres, dans son éternelle armure. L'enlevait-elle au moins une fois dans la journée ? Je débarrassai ma couche et elle s'assit près de moi.
- Sais-tu que ça fait une semaine que tu mènes la vie dure aux filles ? Tu as de la chance que Diamant leur a ordonné de ne pas t'attaquer autre que verbalement…
- J'ai déjà dis à Emeraude que je ne lui donnerai pas ce livre. Je suis peut-être vampire depuis peu, mais je sais très bien qu'elle en profiterait et qu'elle en retirerait tous les avantages sans m'en faire part. Mais qu'ai-je donc fais à Topaze ?
- Elle n'a toujours pas digérer l'effet secondaire de ta magie incontrôlée. En essayant de retrouver ta jument, tu as lâché une vague d'énergie qui a faillit la faire disparaître. Seule la magie peut atteindre les êtres éthérés. Elle te déteste car elle a conscience de ton potentiel et que tu peux la faire disparaître si l'envie t'en prends. Elle a peur de toi.
- Mais la seule chose que je sais faire c'est de détecter les consciences qui m'entourent et de parler aux animaux. Je ne contrôle pas le reste !
- Ce n'est pas pour la rassurer…
Saphir sourit. Je la fixai un moment et souris à mon tour. Je sifflai et Rabe apparut dans la chambre et se posa à mes côtés. Je lui donnai quelques morceaux de viandes tandis que Saphir continuait dans son raisonnement.
- Diamant doit vraiment t'avoir en faveur. Te garder sous sa protection dans les conflits internes au groupe, t'autoriser à garder un corbeau et le grimoire…
- Je dois lui plaire sans doute.
- Même si elle t'apprécie, ça ne doit pas en être la cause. Comme tu l'as dit avant, tu viens à peine d'intégrer la… société étrange des vampires. Et même si tu as déjà percé quelques comportements perfides de certains, tu ne peux pas avoir conscience de tout ce qui se trame dans un esprit d'immortel. Si Diamant te protège autant, c'est que tu occupes une place importante dans ses plans et qu'elle a besoin de toi "vivante".
- Donc je devrais me méfier d'elle ? Et qui me dis que je ne devrais pas me méfier de toi justement ?
- Ah ! Tu fais ce que tu veux, rigola-t-elle. Je te conseille juste de rester sur tes gardes. Après, si tu te trompes de cible, ce n'est pas mon problème.
Elle se leva et sortit à grands pas de ma chambre. Je me laissai tomber sur le lit. Pourquoi les autres étaient si compliqués ? Après cette discussion, j'étais encore plus perdue qu'avant. J'avais compris que dans ce monde, on ne pouvait pas accorder sa confiance à n'importe qui. Mais comment faire le bon choix ?
«Elle pas avoir même aura que dame jaune.
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Dame jaune avoir aura mauvaise pour toi. Pas elle.
- Tu vois les auras des gens ?
- Oui. Normal pour corbeau.»
Je restai surprise un moment. Des simples animaux avaient ce pouvoir ?! C'était peut-être la cause de la mauvaise réputation de ces volatiles…
«Quelle est celle de Saphir ?
- Dame bleue aimer toi.
- Ah bon ? Pour quelle raison ?
- Moi voir aura. Pas lire pensées.
- Certes… Et Emeraude, Diamant et Gestank ?
- Dame verte être dérangée par toi. Grande dame être bizarre, pas savoir. Homme à mauvaise odeur avoir très peur.»
Je souris. La façon dont les animaux différenciaient les humains était parfois assez amusante…
J'essuyai le sang qui coulait de ma joue. L'égratignure ne mit pas longtemps à se refermer. Essoufflée, je me remis en garde. Je fixai mon adversaire et me concentrai, prête à réagir à n'importe lequel de ses mouvements. J'esquivai sa charge d'un pas sur le côté et fis une parade maladroite. Je n'eus pas le temps de me préparer. Je ployai déjà sous ses coups, et réussit à parer qu'avec chance. Je reculai, buttai sur une pierre et tombai. Mon épée chut à quelques mètres. Je retins ma respiration quand le fil de sa lame se posa sur mon cou.
Saphir sourit, rengaina et me tendit sa main. Je la pris et me relevai. Je rangeai aussi mon arme et regardai ma camarade avec un air fatiguée. Voilà plus d'un mois que je subissais cet entrainement intensif deux heures par nuit. Pourtant, Saphir était toujours en pleine forme et semblait prendre beaucoup de plaisir à cet exercice. Rabe, sur la corniche du vieux temple, avait compris que nous avions fini. Il vint se poser sur mon épaule et claqua du bec.
«Faim.»
Je lui sortis une tranche de viande séchée de ma poche et lui donnai distraitement. Et dire que je devais encore affronter les leçons étranges d'Emeraude jusqu'au levé du jour… Je saluai Saphir et rentrai. Je traversais les couloirs et me dirigeais vers la pièce qui servait de laboratoire à Emeraude et Gestank quand je perçus la présence de Topaze qui s'approchait. Je m'arrêtai et l'attendis. Elle sortit d'un mur et flotta devant moi. Elle me toisa quelques instants avant de m'informer :
- Dame Diamant t'attend dans ses appartements.
Elle repartit aussi vite qu'elle était arrivée. Je levai les yeux au ciel et fis demi-tour. Au moins, cette entrevue me permettait d'avoir un peu de répit avant les exercices mentaux d'Emeraude. Je montai les escaliers pour arriver dans les quelques pièces encore debout du premier étage. Outre les murs que Diamant avait laissés nus, elle avait redécoré l'endroit avec divers meubles assez stylisés d'une époque que je ne connaissais pas.
Je trouvai la matriarche à la fenêtre de son bureau à observer la lune. Sur la table était déployée une carte. Je compris qu'elle représentait l'empire car Altdorf était inscrit en majuscule. Diamant se retourna, les mains derrière le dos, et me regarda avec sérieux.
- Cela fait environ deux mois que tu nous as rejoint, Rubis. Selon tes sœurs, tu arrives maintenant à contrôler le vent de Ghur et tu as beaucoup progressé aux armes.
J'essayai de ne pas montrer ma surprise. Je savais qu'elle aimait à nous appeler sœurs et à dire que l'on formait une famille. Ce qui m'étonnait, c'était les rapports que mes camarades faisaient à Diamant. J'avais conscience que c'était elle qui avait ordonné mon entrainement, mais je n'aurais jamais pensé qu'elle s'en intéressait autant. Enfin, ce qui m'intriguait le plus, c'était l'avis de Saphir. Je m'étais rendue compte que je contrôlais le vent de Ghur, mais où étaient mes progrès à l'épée ?
- Donc il est temps que je teste tes capacités.
Elle s'approcha de la carte sous mon regard interloqué. Elle me montra enfin où était situé le vieux temple.
- Nous nous trouvons entre les collines Färlic et les collines Kölsa. Tu vas te rendre à Krugenheim qui se trouve plus à l'est, au bord du Stir. Si tu cours, tu y arriveras en moins de quatre nuits.
- Je n'y vais pas en diligence ? Je fais comment pour me protéger du soleil ?
- Emeraude a prévu qu'il y aura un orage dans deux jours. Tu partiras à ce moment. A mi-chemin, il y a un autre temple abandonné, plus petit. Si tu n'atteins pas la ville après, utilise le sort qu'elle t'a enseigné. Ce ne sera qu'une question d'heures. Si jamais tu dévies ta trajectoire et que tu arrives au Stir sans voir la ville, remonte la rivière et tu finiras par y arriver.
- Et que dois-je faire en ville ?
Diamant releva la tête de la carte et me fixa, un grand sourire aux lèvres.
Je laissai tomber le grimoire sur ma couchette en soupirant. Cette traduction était impossible. Le livre maléfique était si vieux que je devais faire attention de ne pas arracher par inadvertance les pages jaunies. Je portai mon regard sur le livre rouge. Enfin… L'objet que je qualifiais de livre. Ce n'était que deux couvertures rigides liées ensemble par une vieille ficelle, et les pages n'étaient pas imprimées. En cela rien d'étonnant. Mais l'écriture tremblante de la sorcière était illisible. De plus, les seuls symboles que j'avais la chance de traduire n'avaient aucun sens. Je soupirai une énième fois.
«Dame bleue arriver.
- Merci Rabe.»
Je relevai les yeux vers l'entrée de la pièce. Rabe, le corbeau, s'était trouvé une petite niche dans le couloir. De sa place, il voyait qui se dirigeait vers ma chambre et me prévenait à chaque fois. J'eus encore le temps de me demander si cet oiseau n'était pas un peu paranoïaque avant l'arrivée de Saphir. Je sentis la présence de la vampire sur le seuil.
- Tu peux entrer !
Elle se montra, un grand sourire aux lèvres, dans son éternelle armure. L'enlevait-elle au moins une fois dans la journée ? Je débarrassai ma couche et elle s'assit près de moi.
- Sais-tu que ça fait une semaine que tu mènes la vie dure aux filles ? Tu as de la chance que Diamant leur a ordonné de ne pas t'attaquer autre que verbalement…
- J'ai déjà dis à Emeraude que je ne lui donnerai pas ce livre. Je suis peut-être vampire depuis peu, mais je sais très bien qu'elle en profiterait et qu'elle en retirerait tous les avantages sans m'en faire part. Mais qu'ai-je donc fais à Topaze ?
- Elle n'a toujours pas digérer l'effet secondaire de ta magie incontrôlée. En essayant de retrouver ta jument, tu as lâché une vague d'énergie qui a faillit la faire disparaître. Seule la magie peut atteindre les êtres éthérés. Elle te déteste car elle a conscience de ton potentiel et que tu peux la faire disparaître si l'envie t'en prends. Elle a peur de toi.
- Mais la seule chose que je sais faire c'est de détecter les consciences qui m'entourent et de parler aux animaux. Je ne contrôle pas le reste !
- Ce n'est pas pour la rassurer…
Saphir sourit. Je la fixai un moment et souris à mon tour. Je sifflai et Rabe apparut dans la chambre et se posa à mes côtés. Je lui donnai quelques morceaux de viandes tandis que Saphir continuait dans son raisonnement.
- Diamant doit vraiment t'avoir en faveur. Te garder sous sa protection dans les conflits internes au groupe, t'autoriser à garder un corbeau et le grimoire…
- Je dois lui plaire sans doute.
- Même si elle t'apprécie, ça ne doit pas en être la cause. Comme tu l'as dit avant, tu viens à peine d'intégrer la… société étrange des vampires. Et même si tu as déjà percé quelques comportements perfides de certains, tu ne peux pas avoir conscience de tout ce qui se trame dans un esprit d'immortel. Si Diamant te protège autant, c'est que tu occupes une place importante dans ses plans et qu'elle a besoin de toi "vivante".
- Donc je devrais me méfier d'elle ? Et qui me dis que je ne devrais pas me méfier de toi justement ?
- Ah ! Tu fais ce que tu veux, rigola-t-elle. Je te conseille juste de rester sur tes gardes. Après, si tu te trompes de cible, ce n'est pas mon problème.
Elle se leva et sortit à grands pas de ma chambre. Je me laissai tomber sur le lit. Pourquoi les autres étaient si compliqués ? Après cette discussion, j'étais encore plus perdue qu'avant. J'avais compris que dans ce monde, on ne pouvait pas accorder sa confiance à n'importe qui. Mais comment faire le bon choix ?
«Elle pas avoir même aura que dame jaune.
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Dame jaune avoir aura mauvaise pour toi. Pas elle.
- Tu vois les auras des gens ?
- Oui. Normal pour corbeau.»
Je restai surprise un moment. Des simples animaux avaient ce pouvoir ?! C'était peut-être la cause de la mauvaise réputation de ces volatiles…
«Quelle est celle de Saphir ?
- Dame bleue aimer toi.
- Ah bon ? Pour quelle raison ?
- Moi voir aura. Pas lire pensées.
- Certes… Et Emeraude, Diamant et Gestank ?
- Dame verte être dérangée par toi. Grande dame être bizarre, pas savoir. Homme à mauvaise odeur avoir très peur.»
Je souris. La façon dont les animaux différenciaient les humains était parfois assez amusante…
J'essuyai le sang qui coulait de ma joue. L'égratignure ne mit pas longtemps à se refermer. Essoufflée, je me remis en garde. Je fixai mon adversaire et me concentrai, prête à réagir à n'importe lequel de ses mouvements. J'esquivai sa charge d'un pas sur le côté et fis une parade maladroite. Je n'eus pas le temps de me préparer. Je ployai déjà sous ses coups, et réussit à parer qu'avec chance. Je reculai, buttai sur une pierre et tombai. Mon épée chut à quelques mètres. Je retins ma respiration quand le fil de sa lame se posa sur mon cou.
Saphir sourit, rengaina et me tendit sa main. Je la pris et me relevai. Je rangeai aussi mon arme et regardai ma camarade avec un air fatiguée. Voilà plus d'un mois que je subissais cet entrainement intensif deux heures par nuit. Pourtant, Saphir était toujours en pleine forme et semblait prendre beaucoup de plaisir à cet exercice. Rabe, sur la corniche du vieux temple, avait compris que nous avions fini. Il vint se poser sur mon épaule et claqua du bec.
«Faim.»
Je lui sortis une tranche de viande séchée de ma poche et lui donnai distraitement. Et dire que je devais encore affronter les leçons étranges d'Emeraude jusqu'au levé du jour… Je saluai Saphir et rentrai. Je traversais les couloirs et me dirigeais vers la pièce qui servait de laboratoire à Emeraude et Gestank quand je perçus la présence de Topaze qui s'approchait. Je m'arrêtai et l'attendis. Elle sortit d'un mur et flotta devant moi. Elle me toisa quelques instants avant de m'informer :
- Dame Diamant t'attend dans ses appartements.
Elle repartit aussi vite qu'elle était arrivée. Je levai les yeux au ciel et fis demi-tour. Au moins, cette entrevue me permettait d'avoir un peu de répit avant les exercices mentaux d'Emeraude. Je montai les escaliers pour arriver dans les quelques pièces encore debout du premier étage. Outre les murs que Diamant avait laissés nus, elle avait redécoré l'endroit avec divers meubles assez stylisés d'une époque que je ne connaissais pas.
Je trouvai la matriarche à la fenêtre de son bureau à observer la lune. Sur la table était déployée une carte. Je compris qu'elle représentait l'empire car Altdorf était inscrit en majuscule. Diamant se retourna, les mains derrière le dos, et me regarda avec sérieux.
- Cela fait environ deux mois que tu nous as rejoint, Rubis. Selon tes sœurs, tu arrives maintenant à contrôler le vent de Ghur et tu as beaucoup progressé aux armes.
J'essayai de ne pas montrer ma surprise. Je savais qu'elle aimait à nous appeler sœurs et à dire que l'on formait une famille. Ce qui m'étonnait, c'était les rapports que mes camarades faisaient à Diamant. J'avais conscience que c'était elle qui avait ordonné mon entrainement, mais je n'aurais jamais pensé qu'elle s'en intéressait autant. Enfin, ce qui m'intriguait le plus, c'était l'avis de Saphir. Je m'étais rendue compte que je contrôlais le vent de Ghur, mais où étaient mes progrès à l'épée ?
- Donc il est temps que je teste tes capacités.
Elle s'approcha de la carte sous mon regard interloqué. Elle me montra enfin où était situé le vieux temple.
- Nous nous trouvons entre les collines Färlic et les collines Kölsa. Tu vas te rendre à Krugenheim qui se trouve plus à l'est, au bord du Stir. Si tu cours, tu y arriveras en moins de quatre nuits.
- Je n'y vais pas en diligence ? Je fais comment pour me protéger du soleil ?
- Emeraude a prévu qu'il y aura un orage dans deux jours. Tu partiras à ce moment. A mi-chemin, il y a un autre temple abandonné, plus petit. Si tu n'atteins pas la ville après, utilise le sort qu'elle t'a enseigné. Ce ne sera qu'une question d'heures. Si jamais tu dévies ta trajectoire et que tu arrives au Stir sans voir la ville, remonte la rivière et tu finiras par y arriver.
- Et que dois-je faire en ville ?
Diamant releva la tête de la carte et me fixa, un grand sourire aux lèvres.
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- LanoarChevalier de sang
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Re: Le prix de la liberté
Lun 2 Avr 2012 - 12:57
Des relations qui se développent et un entrainement qui se peaufine pour finir sur un suspens insoutenable ! Viiiiiiiiiiiiiiiite la suite
Par contre on ne sait toujours pas grand chose de ces vampires aux noms de cailloux
Par contre on ne sait toujours pas grand chose de ces vampires aux noms de cailloux
- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Le prix de la liberté
Lun 2 Avr 2012 - 13:43
Yop, une suite intéressante. Les choses évoluent doucement jusqu'à cette intriguante mise à l'épreuve.
Je déplore juste que tu ne passes pas plus de temps à décrire et "faire vivre" le repaire de ces damoiselles. Un tel lieu mériterait d'être d'avantage mis en avant selon moi. Quand j'essaye de me figurer les scènes que tu décris, le manque de décors me gêne un peu.
Voilà, voilà, simple petit conseil en passant. Je reste un fervent admirateur
Je déplore juste que tu ne passes pas plus de temps à décrire et "faire vivre" le repaire de ces damoiselles. Un tel lieu mériterait d'être d'avantage mis en avant selon moi. Quand j'essaye de me figurer les scènes que tu décris, le manque de décors me gêne un peu.
Voilà, voilà, simple petit conseil en passant. Je reste un fervent admirateur
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Re: Le prix de la liberté
Mer 11 Avr 2012 - 20:29
Alors alors... Pour Thomov : C'est vrai que je n'ai pas été très descriptive, mais ça va s'arranger quand elle sera de retour. Mais ne t'attend pas à une toute grande description, j'aime bien rajouter des détails au fur et à mesure de l'histoire.
Pour Lanoar : Eh bien, tu es vraiment impatient... L'origine des noms viendra assez loin dans l'histoire (mais je sais pas quand exactement ) et leur utilité apparaitra encore plus loin
Un suspens insoutenable ? Et si je te dis que dans la suite ci-dessous, le suspens est encore plus terrible ?
Bonne lecture !!
Les mains sur les créneaux, je me hissai légèrement et observai. Je me glissai sur les remparts sans plus de bruit qu’une ombre. Rabe se posa sur mon épaule dans un bruissement d’aile. Nous nous approchâmes de l’autre côté des murailles. Je fixai quelques instants la ville sous les rayons lunaires. Il s’envola. Je le vis descendre silencieusement vers les maisons. Tandis qu’il repérait ma cible, je m’accroupis sur le bord. L’étincelle de vie d’un garde apparut dans la tour proche. J’étais sur son chemin de ronde. Je me laissai tomber le long du mur, ma pèlerine pourpre fouettant l’air. Elle retomba docilement autour de moi quand je touchais terre sur la délicate pelouse d’une vaste demeure. J’en fis le tour et arrivai dans la rue. Rabe revint avec un petit croassement et se réinstalla sur mon épaule. Je marchai tranquillement mais d’un bon pas dans les entrailles de la ville tandis qu’il me guidait. Je traversai la place principale sans détourner le regard. Je souris quand j’entendis les pas d’un garde venir à ma rencontre. Cela faisait quelques jours que je ne m’étais pas nourrie, et le repas venait tout seul. Je ne le laissai pas le temps de me poser la moindre question et m’abreuvai. Je faillis abandonner le corps sur la place mais je changeai d’avis. Si je devais attendre toute une journée dans cette ville avant de repartir, autant me faire discrète. Je cachai le cadavre et repartis.
J’arrivai bientôt devant une grande bâtisse qui semblait pouvoir accueillir une dizaine de personnes sans contrainte. Rabe se percha sur le toit et commença à faire le guet. Je m’approchai de la porte et utilisai le tour de passe-passe que Gestank m’avait appris. Son passé de nécromancien solitaire n’avait pas été inutile. Je posai ma main sur la serrure et laissai échapper un filet de magie noire. J’entendis un déclic et la porte s’ouvrit.
Il releva la tête. Il avait réussi à entendre un bruit imperceptible venant du salon. Il prit l’épée posée sur le coffre et sortit lentement de son bureau. Il descendit les escaliers de cèdre sans les faire grincer. Il passa dans le couloir orné de tableaux, le regard fixé sur la porte entrouverte. Il fronça les sourcils. Il n’y avait aucune lumière. Ce n’était pas de simples voleurs inconscients. Il resserra le pommeau dans sa main pâle et entra dans la pièce. Il découvrit une jeune femme encapuchonnée d’un habit noir écarlate qui fouillait l’étagère de pin satiné. Il n’eut pas le temps de faire un pas qu’elle se retournait. Elle avait détecté sa présence. Elle avait les cheveux noirs qui tombaient de chaque côté de son cou et qui encadraient l’attache de sa pèlerine faite d’un rubis. Elle le regardait du même air étonné que lui. Chacun venait de percevoir la nature de l’autre. Les yeux rouge de la vampire descendirent un peu pour fixer le collier. Il comprit son but. Il n’hésita pas plus longtemps et chargea.
J’étais rentrée dans la demeure sans détecter de présence. J’avais ouvert mon esprit aux vents de magie, mais je n’avais pas repéré de magie noire. Le collier devait être caché. J’avais donc décidé de fouiller chaque pièce. Il me restait quelques heures avant le lever du soleil. J’inspectais les meubles du fond du salon quand je sentis une brûlure sur mon cou. Je me retournai par instinct et découvris un homme, épée au point. Un autre vampire. Il ne venait pas de l’extérieur, Rabe ne m’avait pas prévenue. J’eus un léger mouvement vers mon fourreau avant de m’immobiliser. Il portait le bijou. C’était pour cela que je n’avais pas ressentis sa présence. Il vit mon intérêt. Il me chargea.
Je pus esquiver de justesse. Je dégainai en vitesse. Je réussis à parer son premier coup, mais trop concentrée sur son épée, je ne pus éviter son coup de pied qui me projeta à travers la fenêtre. Je tombai brutalement sur le sol. Je voulus me relever, mais mon arme devint lourde, mes membres se bloquèrent et j'avais l'impression qu'ils s’enfonçaient dans les pavés de la rue. Je fixai mon adversaire, véritable cette fois, enjamber la fenêtre lentement et s’approcher. J’avais eu la malchance de tomber sur un magicien. Il me regarda avec mépris et rangea son épée. Il ne bloquait pas seulement mon corps, mais aussi mes facultés magiques. Un éclair malsain passa dans ses yeux.
- Quel vampire est assez fou pour envoyer un simple nouveau-né voler cet artefact ? Si tu ne veux pas me le dire, je saurai te convaincre…
Je déglutis péniblement. Il était là, devant moi, totalement désarmé, et pourtant en position de force. J'essayai sans résultat de soulever ma main droite, où était toujours enfermée ma lame. Il rouvrit la bouche pour parler mais ne put que pousser un cri de douleur. Rabe venait de fondre sur lui et de lui crever les yeux avec ses serres. Je sentis la pression s'atténuer. Il avait perdu sa concentration. J'eus juste besoin de faire un effort de volonté pour me libérer. Je précipitai mon épée vers sa poitrine. Je perçai son corps et chancelai. Il venait de briser une patte au corbeau en se débattant. Nous retombâmes à terre, mes genoux appuyés sur son ventre. Je sortis la dague de Pierre de son fourreau et voulus percer son cœur. Sa poigne ferme se referma sur la mienne et l'arme se rapprocha dangereusement de moi. Mon corps se tendit de plus en plus alors qu'un sourire de triomphe naissait sur ses lèvres. Je faillis perdre ma concentration quand Rabe s'infiltra dans mon esprit.
«Toi contrôler le vent des animaux. Toi pouvoir parler avec, mais aussi pouvoir leur ressembler.»
La dague avait encore avancé et se retrouvait à quelques millimètres de mon cœur quand je compris la phrase du corbeau. Je fermai les yeux, appelai Ghur et imaginai posséder la force d'un ours. Je sentis le vent tourbillonner autour de moi. Je regardai mes mains et vis le flux venir les envelopper. Le vampire avait froncé les sourcils et cherchait ce qu'il se passait. Je criai et mis toute ma force à repousser l'arme. Mon adversaire résista quelques instants avant que la lame aille transpercer son cœur.
Je restais immobile et reprenais mon souffle. Je retrouvais la raison quand je vis Rabe boitiller jusqu'au corps avec curiosité. Je me relevai lentement, sortis mon épée de son corps, hésitai un peu, et le décapitai. Puis je sortis ma dague, essuyai les deux lames sur ses vêtements et les rengainai. Je fis rouler la tête un peu plus loin pour plus de précautions. Je pris le collier dans mes mains et l'observai. Une chaîne ouvragée en argent retenait un réservoir de magie noire. Un pendentif fait de malpierre était sculpté comme un minuscule pommeau d'épée. Le bout de la poignée était décoré d'arabesques et la garde formait deux petites ailes de chauve-souris. Au milieu était encastré un cristal rouge qui semblait contenir la source d'un maléfice. Un minuscule crâne humain de malpierre se trouvait au centre et les yeux luisaient lugubrement. Je le rangeai dans ma bourse.
Je rabattis mon capuchon. Rabe se posa sur mon épaule avec précaution. Nous observâmes le corps puis les dégâts causés. Notre duel n'avait pas été des plus discrets. Je devais malheureusement repartir cette nuit si je ne voulais pas me faire repérer.
Les gardes choisirent se moment pour arriver. Ils étaient une dizaine. J'écartai bien vite la possibilité de les affronter. Le précédent combat m'avait déjà pris des forces, et ces humains étaient plus forts, mieux entrainés et mieux armés que les simples brigands que j'avais réussi à vaincre. Je partis en courant et remontai la rue jusqu'à la place. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Le reste de la garnison attendait le rapport au centre de la place. Ils étaient une vingtaine. Je remarquai avec ironie que les villes proches de la Sylvanie savaient s'organiser lors d'évènements nocturnes. Les soldats m'aperçurent et se mirent tout de suite en garde. Ils savaient aussi repérer d'un coup d'œil les potentiels dangers. Je m'arrêtai et regardai derrière moi. Les éclaireurs m'avaient rattrapée. Je sortis ma dague et mon épée et tournai autour de moi. J'étais encerclée.
«Dommage, ironisa le corbeau. Toi pas voler.»
Pour Lanoar : Eh bien, tu es vraiment impatient... L'origine des noms viendra assez loin dans l'histoire (mais je sais pas quand exactement ) et leur utilité apparaitra encore plus loin
Un suspens insoutenable ? Et si je te dis que dans la suite ci-dessous, le suspens est encore plus terrible ?
Bonne lecture !!
Chapitre 7
Les mains sur les créneaux, je me hissai légèrement et observai. Je me glissai sur les remparts sans plus de bruit qu’une ombre. Rabe se posa sur mon épaule dans un bruissement d’aile. Nous nous approchâmes de l’autre côté des murailles. Je fixai quelques instants la ville sous les rayons lunaires. Il s’envola. Je le vis descendre silencieusement vers les maisons. Tandis qu’il repérait ma cible, je m’accroupis sur le bord. L’étincelle de vie d’un garde apparut dans la tour proche. J’étais sur son chemin de ronde. Je me laissai tomber le long du mur, ma pèlerine pourpre fouettant l’air. Elle retomba docilement autour de moi quand je touchais terre sur la délicate pelouse d’une vaste demeure. J’en fis le tour et arrivai dans la rue. Rabe revint avec un petit croassement et se réinstalla sur mon épaule. Je marchai tranquillement mais d’un bon pas dans les entrailles de la ville tandis qu’il me guidait. Je traversai la place principale sans détourner le regard. Je souris quand j’entendis les pas d’un garde venir à ma rencontre. Cela faisait quelques jours que je ne m’étais pas nourrie, et le repas venait tout seul. Je ne le laissai pas le temps de me poser la moindre question et m’abreuvai. Je faillis abandonner le corps sur la place mais je changeai d’avis. Si je devais attendre toute une journée dans cette ville avant de repartir, autant me faire discrète. Je cachai le cadavre et repartis.
J’arrivai bientôt devant une grande bâtisse qui semblait pouvoir accueillir une dizaine de personnes sans contrainte. Rabe se percha sur le toit et commença à faire le guet. Je m’approchai de la porte et utilisai le tour de passe-passe que Gestank m’avait appris. Son passé de nécromancien solitaire n’avait pas été inutile. Je posai ma main sur la serrure et laissai échapper un filet de magie noire. J’entendis un déclic et la porte s’ouvrit.
Il releva la tête. Il avait réussi à entendre un bruit imperceptible venant du salon. Il prit l’épée posée sur le coffre et sortit lentement de son bureau. Il descendit les escaliers de cèdre sans les faire grincer. Il passa dans le couloir orné de tableaux, le regard fixé sur la porte entrouverte. Il fronça les sourcils. Il n’y avait aucune lumière. Ce n’était pas de simples voleurs inconscients. Il resserra le pommeau dans sa main pâle et entra dans la pièce. Il découvrit une jeune femme encapuchonnée d’un habit noir écarlate qui fouillait l’étagère de pin satiné. Il n’eut pas le temps de faire un pas qu’elle se retournait. Elle avait détecté sa présence. Elle avait les cheveux noirs qui tombaient de chaque côté de son cou et qui encadraient l’attache de sa pèlerine faite d’un rubis. Elle le regardait du même air étonné que lui. Chacun venait de percevoir la nature de l’autre. Les yeux rouge de la vampire descendirent un peu pour fixer le collier. Il comprit son but. Il n’hésita pas plus longtemps et chargea.
J’étais rentrée dans la demeure sans détecter de présence. J’avais ouvert mon esprit aux vents de magie, mais je n’avais pas repéré de magie noire. Le collier devait être caché. J’avais donc décidé de fouiller chaque pièce. Il me restait quelques heures avant le lever du soleil. J’inspectais les meubles du fond du salon quand je sentis une brûlure sur mon cou. Je me retournai par instinct et découvris un homme, épée au point. Un autre vampire. Il ne venait pas de l’extérieur, Rabe ne m’avait pas prévenue. J’eus un léger mouvement vers mon fourreau avant de m’immobiliser. Il portait le bijou. C’était pour cela que je n’avais pas ressentis sa présence. Il vit mon intérêt. Il me chargea.
Je pus esquiver de justesse. Je dégainai en vitesse. Je réussis à parer son premier coup, mais trop concentrée sur son épée, je ne pus éviter son coup de pied qui me projeta à travers la fenêtre. Je tombai brutalement sur le sol. Je voulus me relever, mais mon arme devint lourde, mes membres se bloquèrent et j'avais l'impression qu'ils s’enfonçaient dans les pavés de la rue. Je fixai mon adversaire, véritable cette fois, enjamber la fenêtre lentement et s’approcher. J’avais eu la malchance de tomber sur un magicien. Il me regarda avec mépris et rangea son épée. Il ne bloquait pas seulement mon corps, mais aussi mes facultés magiques. Un éclair malsain passa dans ses yeux.
- Quel vampire est assez fou pour envoyer un simple nouveau-né voler cet artefact ? Si tu ne veux pas me le dire, je saurai te convaincre…
Je déglutis péniblement. Il était là, devant moi, totalement désarmé, et pourtant en position de force. J'essayai sans résultat de soulever ma main droite, où était toujours enfermée ma lame. Il rouvrit la bouche pour parler mais ne put que pousser un cri de douleur. Rabe venait de fondre sur lui et de lui crever les yeux avec ses serres. Je sentis la pression s'atténuer. Il avait perdu sa concentration. J'eus juste besoin de faire un effort de volonté pour me libérer. Je précipitai mon épée vers sa poitrine. Je perçai son corps et chancelai. Il venait de briser une patte au corbeau en se débattant. Nous retombâmes à terre, mes genoux appuyés sur son ventre. Je sortis la dague de Pierre de son fourreau et voulus percer son cœur. Sa poigne ferme se referma sur la mienne et l'arme se rapprocha dangereusement de moi. Mon corps se tendit de plus en plus alors qu'un sourire de triomphe naissait sur ses lèvres. Je faillis perdre ma concentration quand Rabe s'infiltra dans mon esprit.
«Toi contrôler le vent des animaux. Toi pouvoir parler avec, mais aussi pouvoir leur ressembler.»
La dague avait encore avancé et se retrouvait à quelques millimètres de mon cœur quand je compris la phrase du corbeau. Je fermai les yeux, appelai Ghur et imaginai posséder la force d'un ours. Je sentis le vent tourbillonner autour de moi. Je regardai mes mains et vis le flux venir les envelopper. Le vampire avait froncé les sourcils et cherchait ce qu'il se passait. Je criai et mis toute ma force à repousser l'arme. Mon adversaire résista quelques instants avant que la lame aille transpercer son cœur.
Je restais immobile et reprenais mon souffle. Je retrouvais la raison quand je vis Rabe boitiller jusqu'au corps avec curiosité. Je me relevai lentement, sortis mon épée de son corps, hésitai un peu, et le décapitai. Puis je sortis ma dague, essuyai les deux lames sur ses vêtements et les rengainai. Je fis rouler la tête un peu plus loin pour plus de précautions. Je pris le collier dans mes mains et l'observai. Une chaîne ouvragée en argent retenait un réservoir de magie noire. Un pendentif fait de malpierre était sculpté comme un minuscule pommeau d'épée. Le bout de la poignée était décoré d'arabesques et la garde formait deux petites ailes de chauve-souris. Au milieu était encastré un cristal rouge qui semblait contenir la source d'un maléfice. Un minuscule crâne humain de malpierre se trouvait au centre et les yeux luisaient lugubrement. Je le rangeai dans ma bourse.
Je rabattis mon capuchon. Rabe se posa sur mon épaule avec précaution. Nous observâmes le corps puis les dégâts causés. Notre duel n'avait pas été des plus discrets. Je devais malheureusement repartir cette nuit si je ne voulais pas me faire repérer.
Les gardes choisirent se moment pour arriver. Ils étaient une dizaine. J'écartai bien vite la possibilité de les affronter. Le précédent combat m'avait déjà pris des forces, et ces humains étaient plus forts, mieux entrainés et mieux armés que les simples brigands que j'avais réussi à vaincre. Je partis en courant et remontai la rue jusqu'à la place. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Le reste de la garnison attendait le rapport au centre de la place. Ils étaient une vingtaine. Je remarquai avec ironie que les villes proches de la Sylvanie savaient s'organiser lors d'évènements nocturnes. Les soldats m'aperçurent et se mirent tout de suite en garde. Ils savaient aussi repérer d'un coup d'œil les potentiels dangers. Je m'arrêtai et regardai derrière moi. Les éclaireurs m'avaient rattrapée. Je sortis ma dague et mon épée et tournai autour de moi. J'étais encerclée.
«Dommage, ironisa le corbeau. Toi pas voler.»
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Re: Le prix de la liberté
Jeu 12 Avr 2012 - 10:49
Pas mal, pas mal!
Voilà Rubis dans une position pour le moins inconfortable... Mais elle trouvera sans doute une astuce pour se tirer d'affaire (à moins que ce ne soit le dernier épisode de sa non-vie? ).
Juste une question, comment son manteau peut-il être à la fois noir et écarlate (et pourpre quelques lignes plus haut)?
Voilà Rubis dans une position pour le moins inconfortable... Mais elle trouvera sans doute une astuce pour se tirer d'affaire (à moins que ce ne soit le dernier épisode de sa non-vie? ).
Juste une question, comment son manteau peut-il être à la fois noir et écarlate (et pourpre quelques lignes plus haut)?
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Re: Le prix de la liberté
Jeu 12 Avr 2012 - 13:13
Une rencontre assez inattendue, et qui ne s'est pas éternisée en tout cas
Je me demande bien comment elle va faire pour se sortir de ce guêpier. En tout cas la vigilance des gardes est assez irrégulière : le premier qu'elle croise fait sa ronde tout seul alors qu'au moindre bruit ils rappliquent par paquets de 10. Sont pas très malins ces humains
La dernière phrase du corbeau m'a fait sourire.
Je me demande bien comment elle va faire pour se sortir de ce guêpier. En tout cas la vigilance des gardes est assez irrégulière : le premier qu'elle croise fait sa ronde tout seul alors qu'au moindre bruit ils rappliquent par paquets de 10. Sont pas très malins ces humains
La dernière phrase du corbeau m'a fait sourire.
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Re: Le prix de la liberté
Jeu 12 Avr 2012 - 13:28
Juste une question, comment son manteau peut-il être à la fois noir et écarlate (et pourpre quelques lignes plus haut)?
Hum... Je voulais dire qu'elle était d'un rouge très sombre, alors j'ai trouvé que ça sonnait bien "noire écarlate"
le premier qu'elle croise fait sa ronde tout seul alors qu'au moindre bruit ils rappliquent par paquets de 10.
Celui qui était tout seul était sur les remparts, et donc ça sert à rien de mettre plusieurs guetteurs au même endroit. La dizaine de gardes était dans la rue et sont restés groupés parce qu'ils ont entendus le grabuge de la bagarre
La dernière phrase du corbeau m'a fait sourire.
Au départ je voulais m'arrêter sur "J'étais encerclée", puis je me suis dis qu'une touche d'humour ne ferait pas de mal
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Re: Le prix de la liberté
Jeu 12 Avr 2012 - 15:37
Ben ça sent un peu le sapin pour la jeune donzelle en manque d'amour!
Jolie suite, j'aurais été le vampire j'aurais pas caché mon bijoux précieux et magique en évidence a mon cou (à moins qu'il ne lui procure durant le combat des facultés spéciales dont on ne s'est pas encore rendu comptes).
Je développerais en effet un peu plus l'interaction entre "soeur" et leur repaire dans plus de détails (glauques ou pas d'ailleurs)
Ca reste un récit (mis bout à bout) que je juge très bon !
Amicalement
Hasdru'
Jolie suite, j'aurais été le vampire j'aurais pas caché mon bijoux précieux et magique en évidence a mon cou (à moins qu'il ne lui procure durant le combat des facultés spéciales dont on ne s'est pas encore rendu comptes).
Je développerais en effet un peu plus l'interaction entre "soeur" et leur repaire dans plus de détails (glauques ou pas d'ailleurs)
Ca reste un récit (mis bout à bout) que je juge très bon !
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Re: Le prix de la liberté
Jeu 28 Juin 2012 - 21:41
Une histoire qui m'accroche comme un grappin. Personnellement, j'apprécie l'utilisation de pierres précieuses pour nommer tes Lahmianes. J'ai hâte de connaître la raison.
Je meurs d'envie de connaître la suite !
Je meurs d'envie de connaître la suite !
- Keraad de GespenstBanshee
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Re: Le prix de la liberté
Lun 2 Juil 2012 - 11:11
Ça m'a pris du temps, mais j'ai fini par rattraper mon incommensurable retard.
Assez rapidement, ton récit devient plus sombre, et c'est tant mieux. Jusqu'alors on avait l'impression d'être dans un conte de fée (sûrement parce qu'on voit le monde par les yeux d'une jeune fille innocente), mais avec l'enlèvement, la sombre réalité du Vieux Monde reprend ses droits. Ces textes sont vraiment très bons, cette transition bien faite et les personnages évoluent de manière intéressante. J'ai trouvé les bandits un rien "gentils" (ils mettent leurs prisonnières dans des cages mais les nourrissent et à part ça ils les laissent tranquilles) mais c'est mineur.
Par contre le passage de la jeune demoiselle insouciante et assez candide (elle "voit" quelque chose dans les yeux de Pierre, mais n'arrive pas à l'identifier) à la vampire détachée et froide est un brin rapide à mon goût. Elle n'a aucun regret après le massacre, se montrant même cruelle en laissant les corps aux corbeaux, alors qu'au départ c'est sous le coup de la colère et de la peur qu'elle s'est battue. Et peu de temps après, elle tue des humains pour se nourrir sans sourciller. Compte tenu de la personnalité, que tu avais très bien développée, de Tilla, je m'attendais à une ou deux petites scènes de regrets, pleurs ou assimilés permettant une transition plus douce entre Tilla et Rubis. Qu'elle commence par ne vouloir se nourrir que de bandits par exemple, ou qu'elle tue un homme devant sa femme et qu'elle fasse le parallèle avec la mort de Pierre...ce ne sont que quelques exemples en vrac, il manque AMHA quelques phrases pour donner une plus grande impression de progressivité dans son changement d'état d'esprit.
Mis à part ce point, la transformation en vampire est je trouve très réussie. Du point de vue physique, tout le monde a déjà fait l'éloge de la scène de l'entrée dans la non-vie d'un rendu impeccable. On s'y croirait. Quant à son adaptation à sa nouvelle famille, elle reste encore un brin naïve (ce qui fait bien le lien avec son ancienne personnalité) mais apprend vite à se méfier (elle garde les livres). Son apprentissage est lui aussi très bien décrit, et le comportement des autres vampires vis-à-vis d'elle est bien réaliste...je ne vais pas faire la liste de tout ce qui est bien, ça va finir par être long Ah si:
Dans un autre registre quelques petites remarques de fautes malencontreuses:
Maintenant que je ne suis plus en retard, je vais pouvoir te harceler pour avoir LA SUITE!
Assez rapidement, ton récit devient plus sombre, et c'est tant mieux. Jusqu'alors on avait l'impression d'être dans un conte de fée (sûrement parce qu'on voit le monde par les yeux d'une jeune fille innocente), mais avec l'enlèvement, la sombre réalité du Vieux Monde reprend ses droits. Ces textes sont vraiment très bons, cette transition bien faite et les personnages évoluent de manière intéressante. J'ai trouvé les bandits un rien "gentils" (ils mettent leurs prisonnières dans des cages mais les nourrissent et à part ça ils les laissent tranquilles) mais c'est mineur.
Par contre le passage de la jeune demoiselle insouciante et assez candide (elle "voit" quelque chose dans les yeux de Pierre, mais n'arrive pas à l'identifier) à la vampire détachée et froide est un brin rapide à mon goût. Elle n'a aucun regret après le massacre, se montrant même cruelle en laissant les corps aux corbeaux, alors qu'au départ c'est sous le coup de la colère et de la peur qu'elle s'est battue. Et peu de temps après, elle tue des humains pour se nourrir sans sourciller. Compte tenu de la personnalité, que tu avais très bien développée, de Tilla, je m'attendais à une ou deux petites scènes de regrets, pleurs ou assimilés permettant une transition plus douce entre Tilla et Rubis. Qu'elle commence par ne vouloir se nourrir que de bandits par exemple, ou qu'elle tue un homme devant sa femme et qu'elle fasse le parallèle avec la mort de Pierre...ce ne sont que quelques exemples en vrac, il manque AMHA quelques phrases pour donner une plus grande impression de progressivité dans son changement d'état d'esprit.
Mis à part ce point, la transformation en vampire est je trouve très réussie. Du point de vue physique, tout le monde a déjà fait l'éloge de la scène de l'entrée dans la non-vie d'un rendu impeccable. On s'y croirait. Quant à son adaptation à sa nouvelle famille, elle reste encore un brin naïve (ce qui fait bien le lien avec son ancienne personnalité) mais apprend vite à se méfier (elle garde les livres). Son apprentissage est lui aussi très bien décrit, et le comportement des autres vampires vis-à-vis d'elle est bien réaliste...je ne vais pas faire la liste de tout ce qui est bien, ça va finir par être long Ah si:
J'adore l'idéeJe ne voulais que ma liberté, et je me rendais compte que je l’avais reniée jusqu’à présent. Tant pis si son accession ne se faisait que par le biais du mal…
Dans un autre registre quelques petites remarques de fautes malencontreuses:
C'est empressai...Je rougis comme une pivoine et m'empressa
Même remarque.Je reportai mon attention sur les captives et m'approcha
Là c'est plus subtil, c'est plus une histoire de concordance de temps. Tu as le choix entre passé simple et imparfait. Dans une description, c'est plutôt l'imparfait, bien choisit avec le "serrait", mais dans ce cas-là, les phrases précédentes étant tout aussi "descriptives" que la dernière, on devrait mettre là aussi de l'imparfait: regardais et pleurais. Ce n'est pas vraiment une faute, mais dans ce cas-ci du moins je crois bien que l'imparfait est plus correct (avec ou sans jeux de mot )Moi, assise dans l'herbe, immobile, je regardai danser les flammes du petit bûcher. Je ne pleurai plus. A la place du chagrin, une haine frustrante me serrait le cœur.
Haleine, non?halène
Maintenant que je ne suis plus en retard, je vais pouvoir te harceler pour avoir LA SUITE!
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La mort est dans la vie la vie aidant la mort
La vie est dans la mort la mort aidant la vie.
historique: https://whcv.forumactif.com/recits-fanfics-et-fanart-f10/le-vampire-de-gespenst-t2742.htm
photos: https://whcv.forumactif.com/galeries-des-membres-f23/galerie-de-keraad-t2854.htm
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Re: Le prix de la liberté
Lun 2 Juil 2012 - 18:59
Avec tout ton retard, il faut que je retrouve de quels passages sont ces fautes !
Je voyais son changement de cette façon surtout parce que même si elle ne veut pas s'en rendre compte, elle est encore affectée par la mort de Pierre et en veut à tout le monde
Son chagrin, son désir de vengeance (qu'elle n'a pas satisfait avec la mort des brigands, loin de là) et les effets de sa transformation font qu'elle est sans remords... Pour l'instant
Hum... Pour la suite, c'est déjà plus compliqué
Je sais déjà la manière dont elle va s'en sortir, mais de façon très... globale
Je me suis piégée moi-même dans un problème que j'essaye de résoudre. Il faut que je transforme cette idée pour obtenir une logique et une solution plausibles.
Mais bon. Avant je n'ai pas pu y réfléchir sérieusement, avec les cours et surtout le BAC. Maintenant que je suis en vacances, je vais m'y atteler correctement
Compte tenu de la personnalité, que tu avais très bien développée, de
Tilla, je m'attendais à une ou deux petites scènes de regrets, pleurs ou
assimilés permettant une transition plus douce entre Tilla et Rubis.
Je voyais son changement de cette façon surtout parce que même si elle ne veut pas s'en rendre compte, elle est encore affectée par la mort de Pierre et en veut à tout le monde
Son chagrin, son désir de vengeance (qu'elle n'a pas satisfait avec la mort des brigands, loin de là) et les effets de sa transformation font qu'elle est sans remords... Pour l'instant
Hum... Pour la suite, c'est déjà plus compliqué
Je sais déjà la manière dont elle va s'en sortir, mais de façon très... globale
Je me suis piégée moi-même dans un problème que j'essaye de résoudre. Il faut que je transforme cette idée pour obtenir une logique et une solution plausibles.
Mais bon. Avant je n'ai pas pu y réfléchir sérieusement, avec les cours et surtout le BAC. Maintenant que je suis en vacances, je vais m'y atteler correctement
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Re: Le prix de la liberté
Ven 6 Juil 2012 - 19:49
Voilà voilà voilà !
Après une longue pose et quelques réclamations, voici une petite suite !
Il descendit la ruelle au trot. Son cheval fit un écart et il le corrigea en grommelant. Après deux mois de dressage, cette monture était encore rebelle. La cerise sur le gâteau, on venait de le réveiller au milieu de la nuit pour un soi-disant problème sur la Grand-Place. Pourquoi ses hommes n'étaient pas foutus de prendre des décisions tous seuls ? Il reprit son sérieux quand il découvrit la scène. Toute la garnison nocturne, armes tirées, encerclait une jeune fille. Un corbeau sur l'épaule, une épée dans une main et un poignard dans l'autre, elle faisait virevolter sa pèlerine à chaque fois qu'elle se retournait pour observer les gardes. On l'avait réveillé pour une simple donzelle farouche ?! Il s'approcha et modifia son opinion. La jeune fille dégageait une aura étrange qui l'incitait à se méfier. Il avait déjà ressentit ce genre d'impression… Lorsque… Lors des raids en Sylvanie ! Cette petite en était-elle ? Cela semblait inconcevable. Dans son esprit, il revoyait encore les visions d'épouvantes de vampires sanglants et cruels dans des armures ténébreuses. Il arrêta son cheval juste derrière ses hommes. La jeune femme leva les yeux. Leurs regards se croisèrent.
Mon regard plongea dans ses yeux. Mon esprit se vida. Je restai immobile, ne pouvant plus me détacher de cette vision que je pensai perdue à jamais. Un lien se tissa. Se rafistola. Des milliers d'images se succédèrent dans ma tête, sans que je ne pusse les contrôler. Un sentiment de joie m'emplissait de plus en plus à chaque seconde. Je souris.
Pénombre rua dans un hennissement éclatant et le soldat sur son dos tomba à terre. Les gardes n'eurent pas le temps de réagir qu'elle sauta au-dessus d'eux pour me rejoindre. J'attrapai sa crinière et montai sur elle dans le même mouvement. Je rangeai mon poignard et gardai juste mon épée à la main. Le fil de ma lame devint écarlate en tranchant les chairs des humains les plus réactifs alors que ma jument repassait par-dessus la garnison. Nous partîmes au galop dans une rue. Rabe s'était envolé et nous suivait. Je vis par ses yeux l'aube arriver, et le soleil se lever. Ses rayons passeraient bientôt les murailles. Je récitai distraitement la formule pour me protéger du soleil. Les nuages s'amassaient dans le ciel alors que je réfléchissais à toute allure pour nous sortir d'ici. Nous ne pourrions rester dans la ville plus d'une heure avec les gardes à nos trousses. Et le jour qui arrivait petit à petit et qui m'affaiblirait… Le jour ! Si l'aube pointait, les soldats ne tarderaient pas à ouvrir la porte de la ville. Pénombre bifurqua dans une ruelle. Je me laissai guider. Elle semblait connaître chaque recoin de Krugenheim et nous arrivâmes bientôt dans l'artère principale. La porte venait d'être ouverte. Malheureusement, un garde surgît et cria de refermer l'entrée en nous montrant du doigt. Les soldats en poste aux mécanismes d'ouverture s'empressèrent de revenir et de refermer la porte. Pénombre doubla son allure. Voyant que cela ne suffirait pas, je fermai les yeux et me concentrai. Si je pouvais tirer ma force des animaux, je pouvais certainement faire l'inverse. Je sentis le vent de Ghur répondre à mon appel et Pénombre accéléra encore. Sa vitesse était telle qu'elle laissa des marques brûlantes sur les pavés. Nous passâmes in-extrémis et le bruit assourdissant des portes résonna derrière nous. Nous nous arrêtâmes seulement lorsque nous fûmes cachés par la forêt.
Pénombre reprit son souffle. J'entourai son encolure de mes bras pendant quelques instants, heureuse de retrouver ma chère amie. Elle renâcla de plaisir avant de me demander de la lâcher afin de pouvoir manger. Pour elle, l'herbe de la forêt était bien meilleure que le foin qu'on lui donnait depuis deux mois. La laissant à sa pause bien méritée, j'entrepris de nettoyer mon épée, encore souillée du sang des quelques gardes qui avaient voulu m'arrêter. Rabe se posa sur une branche et croassa de douleur. J'avais totalement oublié qu'il avait la patte cassée ! Je m'approchai de lui, tendis les mains et les retirai.
«Désolée Rabe. Emeraude ne m'a pas appris de sort de guérison. Je ne sais pas comment faire.
- Ghur savoir guérir animaux.
- Le soleil arrive. Si je te guéris maintenant, je n'aurais plus assez d'énergie pour le cacher toute la journée.
- Moi chercher abri pour toi. Quand toi être à l'abri, toi pouvoir guérir moi ?
- Oui.»
Il s'envola à travers les arbres. Ce fut au tour de Pénombre de renâcler avec agacement. Je souris et vins l'aider à enlever son filet. Je pris les rennes et les jetai au loin. Enfin libre, elle secoua la tête gaiement. Rabe revint peu de temps après avec la satisfaction d'avoir accompli sa mission. Je flattai l'encolure de la jument et nous nous enfonçâmes dans les bois.
Après une longue pose et quelques réclamations, voici une petite suite !
Il descendit la ruelle au trot. Son cheval fit un écart et il le corrigea en grommelant. Après deux mois de dressage, cette monture était encore rebelle. La cerise sur le gâteau, on venait de le réveiller au milieu de la nuit pour un soi-disant problème sur la Grand-Place. Pourquoi ses hommes n'étaient pas foutus de prendre des décisions tous seuls ? Il reprit son sérieux quand il découvrit la scène. Toute la garnison nocturne, armes tirées, encerclait une jeune fille. Un corbeau sur l'épaule, une épée dans une main et un poignard dans l'autre, elle faisait virevolter sa pèlerine à chaque fois qu'elle se retournait pour observer les gardes. On l'avait réveillé pour une simple donzelle farouche ?! Il s'approcha et modifia son opinion. La jeune fille dégageait une aura étrange qui l'incitait à se méfier. Il avait déjà ressentit ce genre d'impression… Lorsque… Lors des raids en Sylvanie ! Cette petite en était-elle ? Cela semblait inconcevable. Dans son esprit, il revoyait encore les visions d'épouvantes de vampires sanglants et cruels dans des armures ténébreuses. Il arrêta son cheval juste derrière ses hommes. La jeune femme leva les yeux. Leurs regards se croisèrent.
Mon regard plongea dans ses yeux. Mon esprit se vida. Je restai immobile, ne pouvant plus me détacher de cette vision que je pensai perdue à jamais. Un lien se tissa. Se rafistola. Des milliers d'images se succédèrent dans ma tête, sans que je ne pusse les contrôler. Un sentiment de joie m'emplissait de plus en plus à chaque seconde. Je souris.
Pénombre rua dans un hennissement éclatant et le soldat sur son dos tomba à terre. Les gardes n'eurent pas le temps de réagir qu'elle sauta au-dessus d'eux pour me rejoindre. J'attrapai sa crinière et montai sur elle dans le même mouvement. Je rangeai mon poignard et gardai juste mon épée à la main. Le fil de ma lame devint écarlate en tranchant les chairs des humains les plus réactifs alors que ma jument repassait par-dessus la garnison. Nous partîmes au galop dans une rue. Rabe s'était envolé et nous suivait. Je vis par ses yeux l'aube arriver, et le soleil se lever. Ses rayons passeraient bientôt les murailles. Je récitai distraitement la formule pour me protéger du soleil. Les nuages s'amassaient dans le ciel alors que je réfléchissais à toute allure pour nous sortir d'ici. Nous ne pourrions rester dans la ville plus d'une heure avec les gardes à nos trousses. Et le jour qui arrivait petit à petit et qui m'affaiblirait… Le jour ! Si l'aube pointait, les soldats ne tarderaient pas à ouvrir la porte de la ville. Pénombre bifurqua dans une ruelle. Je me laissai guider. Elle semblait connaître chaque recoin de Krugenheim et nous arrivâmes bientôt dans l'artère principale. La porte venait d'être ouverte. Malheureusement, un garde surgît et cria de refermer l'entrée en nous montrant du doigt. Les soldats en poste aux mécanismes d'ouverture s'empressèrent de revenir et de refermer la porte. Pénombre doubla son allure. Voyant que cela ne suffirait pas, je fermai les yeux et me concentrai. Si je pouvais tirer ma force des animaux, je pouvais certainement faire l'inverse. Je sentis le vent de Ghur répondre à mon appel et Pénombre accéléra encore. Sa vitesse était telle qu'elle laissa des marques brûlantes sur les pavés. Nous passâmes in-extrémis et le bruit assourdissant des portes résonna derrière nous. Nous nous arrêtâmes seulement lorsque nous fûmes cachés par la forêt.
Pénombre reprit son souffle. J'entourai son encolure de mes bras pendant quelques instants, heureuse de retrouver ma chère amie. Elle renâcla de plaisir avant de me demander de la lâcher afin de pouvoir manger. Pour elle, l'herbe de la forêt était bien meilleure que le foin qu'on lui donnait depuis deux mois. La laissant à sa pause bien méritée, j'entrepris de nettoyer mon épée, encore souillée du sang des quelques gardes qui avaient voulu m'arrêter. Rabe se posa sur une branche et croassa de douleur. J'avais totalement oublié qu'il avait la patte cassée ! Je m'approchai de lui, tendis les mains et les retirai.
«Désolée Rabe. Emeraude ne m'a pas appris de sort de guérison. Je ne sais pas comment faire.
- Ghur savoir guérir animaux.
- Le soleil arrive. Si je te guéris maintenant, je n'aurais plus assez d'énergie pour le cacher toute la journée.
- Moi chercher abri pour toi. Quand toi être à l'abri, toi pouvoir guérir moi ?
- Oui.»
Il s'envola à travers les arbres. Ce fut au tour de Pénombre de renâcler avec agacement. Je souris et vins l'aider à enlever son filet. Je pris les rennes et les jetai au loin. Enfin libre, elle secoua la tête gaiement. Rabe revint peu de temps après avec la satisfaction d'avoir accompli sa mission. Je flattai l'encolure de la jument et nous nous enfonçâmes dans les bois.
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Re: Le prix de la liberté
Ven 6 Juil 2012 - 20:56
Tu as un style tout à toi qui me plaît bien. J'apprécie que tu développes ainsi la relation unissant Rubis à ses animaux ; Pénombre et Rabe. On sent un rapprochement constant entre eux, bien que je ne sois pas convaincu des véritables intentions du corbeau. (Par ailleurs, je suis « fan » de ce corbeau tant une aura de mystère plane au-dessus de sa tête.)
D'un point de vue littéraire, ton récit est correct bien que quelques petites erreurs grammaticales subsistent. Néanmoins, j'espère que personne ne t'en tiendra rigueur, puisque franchement, tu nous as servi un autre beau texte, fluide et saisissant.
La fuite de Krugenheim me semble un peu facile, mais l'idée de transmettre ton énergie à celle de la jument, via le Vent de Ghur, est une belle trouvaille. Bientôt, le lien entre elles sera si fort qu'elles ne feront qu'une.
Finalement, merci pour cette suite, petite Arken. Inutile de te mentionner que j'attends impatiemment le prochain récit.
p.s: À l'instar de certains de mes compatriotes, j'espère également voir le quotidien de la vie au sein de la sororité, ainsi que le développement des relations entre Rubis et ses soeurs.
D'un point de vue littéraire, ton récit est correct bien que quelques petites erreurs grammaticales subsistent. Néanmoins, j'espère que personne ne t'en tiendra rigueur, puisque franchement, tu nous as servi un autre beau texte, fluide et saisissant.
La fuite de Krugenheim me semble un peu facile, mais l'idée de transmettre ton énergie à celle de la jument, via le Vent de Ghur, est une belle trouvaille. Bientôt, le lien entre elles sera si fort qu'elles ne feront qu'une.
Finalement, merci pour cette suite, petite Arken. Inutile de te mentionner que j'attends impatiemment le prochain récit.
p.s: À l'instar de certains de mes compatriotes, j'espère également voir le quotidien de la vie au sein de la sororité, ainsi que le développement des relations entre Rubis et ses soeurs.
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Re: Le prix de la liberté
Mar 28 Aoû 2012 - 19:29
Voici une petite suite. Pas un grand texte, mais de quoi se remettre dans le bain pour la nouvelle année (scolaire) qui commence, les nouvelles intrigues qui attendent cette chère Rubis, et bien sûr pour se préparer au concours ! Quel meilleur entrainement que d'écrire encore et toujours ?
J'arrivai devant notre repère au bout de deux nuits. Quelques flocons tombaient docilement jusqu'au sol. La première neige de l'année allait bientôt recouvrir le temple troglodyte d'un linceul fantomatique. La seule pièce qui émergeait de la terre était le bureau de Diamant. La bougie qui scintillait depuis la fenêtre semblait se battre en vain contre le froid qui s'installait progressivement sur tout l'empire. Sur tout l'empire, sauf sur nos épaules d'immortelles déjà glacées par la mort. J'informai Pénombre de l'écurie creusée dans la terre de l'autre côté de la bute. Je la regardai partir avant de me dirigée vers l'entrée. Elle était piégée entre deux talus et les friches givrées dissimulaient un tunnel qui s'enfonçait dans les ténèbres. Rabe passa comme une flèche devant moi, importuné par les flocons qui s'en prenaient à son plumage.
- Pourquoi l'avez-vous envoyée ? Vous savez très bien que ce collier nous est vital ! Ce n'est qu'une nouveau-née. Si le vampire la tue et s'enfuit avec le bijou, nous n'avons presque aucune chance de le retrouver !
Diamant regardait par la fenêtre en soupirant. Topaze avait quand même réussi à aborder ce sujet…
- Je croyais que vous m'aviez choisie, moi ! Pourquoi ce n'est pas moi qui suis allée chercher cet artefact ? C'est moi qui vais m'en servir ! Il est tout à fait normal que c'est moi qui m'en occupe !
Diamant aperçut une silhouette entre les arbres. Elle sourit. Rubis était de retour… Elle se tourna et avança vers Topaze avec sévérité.
- Tu n'as pas à contester mes décisions ! Aurais-tu oublié que c'est moi qui t'ai sauvée ? Si j'ai envoyé Rubis, c'est pour tester ses compétences. Si elle n'avait pas été capable de survivre à cette épreuve, c'est qu'elle ne méritait pas l'immortalité. Et je te rappelle que l'ancien possesseur de ce collier était un sorcier. Me crois-tu assez stupide pour t'envoyer à sa recherche alors qu'il pouvait te détruire ? Tu l'as dit toi-même. Je t'ai choisie pour cette mission. Alors il est hors de question que tu t'approches d'un sorcier ennemi avant que l'heure ne soit venue.
- Veuillez excuser mon emportement, se calma la disciple. Mais pourquoi parlez-vous au passé ?
- Rubis vient d'arriver. C'est donc qu'elle a réussi. Tu devras encore la supporter assez longtemps, alors je te conseille d'être un peu plus conciliante. Et maintenant, sors d'ici si tu ne veux pas la croiser.
Topaze s'inclina légèrement et disparut dans le couloir, les lèvres pincées d'amertume.
- Pourquoi ne pas m'avoir prévenue que le possesseur était un immortel ?
Je me tenais devant le bureau. Rabe se lavait les plumes sur mon épaule. Tout mon corps était de marbre. Seuls mes yeux suivaient les mouvements de Dame Diamant qui examinait le bijou.
- Tu découvre à peine notre monde, Rubis. Et même si tu as pris conscience de certaines choses depuis ta renaissance, je te trouve encore trop naïve.
- Je ne vois pas le rapport.
- C'était une leçon, très chère. Pour que tu apprennes à toujours rester sur tes gardes, que tu considères toutes les possibilités, que tu soupèse chaque information sans jamais la considérer comme entièrement sûre, et qu'au final, tu puisses discerner le vrai du faux de la situation, et surtout des personnes qui t'entourent. Tu trouves peut-être mon discours un peu exagéré, mais un jour tu me remercieras. Vas maintenant. Emeraude t'attend avec impatience pour une nouvelle leçon.
Elle me tourna le dos pour ranger le collier de malpierre dans une boite à bijoux. J'observai encore un instant l'immense étagère remplie d'objets hétéroclites avant de faire une petite révérence et de sortir de la pièce.
«Grande dame faire moins peur. Aura à elle change. Avant, elle indécise sur toi. Maintenant, elle fière de toi.»
Je souris. Diamant me trouvait encore trop naïve… Mais personne ne connaissait l'atout que j'avais en la présence de Rabe. Et maintenant que j'avais retrouvé Pénombre, je me sentais plus forte face aux intrigues et dangers qui m'attendaient. Je dévalai l'escalier, prête à en découdre avec la nouvelle leçon laborieuse d'Emeraude.
Voilà voilà. Les relations se développent petit à petit, mais j'espère que ce nouvel aspect répond à votre curiosité sur le comportement de quelques-unes.
A vos commentaires !
J'arrivai devant notre repère au bout de deux nuits. Quelques flocons tombaient docilement jusqu'au sol. La première neige de l'année allait bientôt recouvrir le temple troglodyte d'un linceul fantomatique. La seule pièce qui émergeait de la terre était le bureau de Diamant. La bougie qui scintillait depuis la fenêtre semblait se battre en vain contre le froid qui s'installait progressivement sur tout l'empire. Sur tout l'empire, sauf sur nos épaules d'immortelles déjà glacées par la mort. J'informai Pénombre de l'écurie creusée dans la terre de l'autre côté de la bute. Je la regardai partir avant de me dirigée vers l'entrée. Elle était piégée entre deux talus et les friches givrées dissimulaient un tunnel qui s'enfonçait dans les ténèbres. Rabe passa comme une flèche devant moi, importuné par les flocons qui s'en prenaient à son plumage.
- Pourquoi l'avez-vous envoyée ? Vous savez très bien que ce collier nous est vital ! Ce n'est qu'une nouveau-née. Si le vampire la tue et s'enfuit avec le bijou, nous n'avons presque aucune chance de le retrouver !
Diamant regardait par la fenêtre en soupirant. Topaze avait quand même réussi à aborder ce sujet…
- Je croyais que vous m'aviez choisie, moi ! Pourquoi ce n'est pas moi qui suis allée chercher cet artefact ? C'est moi qui vais m'en servir ! Il est tout à fait normal que c'est moi qui m'en occupe !
Diamant aperçut une silhouette entre les arbres. Elle sourit. Rubis était de retour… Elle se tourna et avança vers Topaze avec sévérité.
- Tu n'as pas à contester mes décisions ! Aurais-tu oublié que c'est moi qui t'ai sauvée ? Si j'ai envoyé Rubis, c'est pour tester ses compétences. Si elle n'avait pas été capable de survivre à cette épreuve, c'est qu'elle ne méritait pas l'immortalité. Et je te rappelle que l'ancien possesseur de ce collier était un sorcier. Me crois-tu assez stupide pour t'envoyer à sa recherche alors qu'il pouvait te détruire ? Tu l'as dit toi-même. Je t'ai choisie pour cette mission. Alors il est hors de question que tu t'approches d'un sorcier ennemi avant que l'heure ne soit venue.
- Veuillez excuser mon emportement, se calma la disciple. Mais pourquoi parlez-vous au passé ?
- Rubis vient d'arriver. C'est donc qu'elle a réussi. Tu devras encore la supporter assez longtemps, alors je te conseille d'être un peu plus conciliante. Et maintenant, sors d'ici si tu ne veux pas la croiser.
Topaze s'inclina légèrement et disparut dans le couloir, les lèvres pincées d'amertume.
- Pourquoi ne pas m'avoir prévenue que le possesseur était un immortel ?
Je me tenais devant le bureau. Rabe se lavait les plumes sur mon épaule. Tout mon corps était de marbre. Seuls mes yeux suivaient les mouvements de Dame Diamant qui examinait le bijou.
- Tu découvre à peine notre monde, Rubis. Et même si tu as pris conscience de certaines choses depuis ta renaissance, je te trouve encore trop naïve.
- Je ne vois pas le rapport.
- C'était une leçon, très chère. Pour que tu apprennes à toujours rester sur tes gardes, que tu considères toutes les possibilités, que tu soupèse chaque information sans jamais la considérer comme entièrement sûre, et qu'au final, tu puisses discerner le vrai du faux de la situation, et surtout des personnes qui t'entourent. Tu trouves peut-être mon discours un peu exagéré, mais un jour tu me remercieras. Vas maintenant. Emeraude t'attend avec impatience pour une nouvelle leçon.
Elle me tourna le dos pour ranger le collier de malpierre dans une boite à bijoux. J'observai encore un instant l'immense étagère remplie d'objets hétéroclites avant de faire une petite révérence et de sortir de la pièce.
«Grande dame faire moins peur. Aura à elle change. Avant, elle indécise sur toi. Maintenant, elle fière de toi.»
Je souris. Diamant me trouvait encore trop naïve… Mais personne ne connaissait l'atout que j'avais en la présence de Rabe. Et maintenant que j'avais retrouvé Pénombre, je me sentais plus forte face aux intrigues et dangers qui m'attendaient. Je dévalai l'escalier, prête à en découdre avec la nouvelle leçon laborieuse d'Emeraude.
Voilà voilà. Les relations se développent petit à petit, mais j'espère que ce nouvel aspect répond à votre curiosité sur le comportement de quelques-unes.
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Re: Le prix de la liberté
Mar 28 Aoû 2012 - 20:19
Sympa ! J'en ai d'ailleurs profité pour rattraper le dernier texte que je n'avais pas lu. Je me permettrai d'ailleurs une petite remarque : dans une phrase tu dis que. Rubis transperce du fil de sa lame des humains. Hors sauf erreur de ma part, le. Fil d'une lame, c'est son côté, le tranchant, et non la pointe. Du coup, en transpercer quelqu'un est plutôt compliqué mais je pinaille. Vraiment, c'est du très beau boulot. Mais je me demande ou tu veux en venir avec tout ça... J'attend
- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Le prix de la liberté
Mer 29 Aoû 2012 - 10:03
Comme notre ami LastShadow, j'avais un peu de retard dans mes lectures.
Mais voilà qui est à présent réparé!
La fin de la première mission de Rubis et ses retrouvailles avec Pénombre: tout semble en place pour que les choses sérieuses commencent!
Miam!
Mais voilà qui est à présent réparé!
La fin de la première mission de Rubis et ses retrouvailles avec Pénombre: tout semble en place pour que les choses sérieuses commencent!
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Re: Le prix de la liberté
Mer 29 Aoû 2012 - 12:05
Et bien décidément, l'approche du concours pousse tout le monde à écrire on dirait!
Deux textes très agréables à lire, le rythme est bon et on se laisse emporter très facilement.
AMHA il manque un mot (leva?) avant "les yeux";
A partir de là, tu arrive à nous tromper pendant quelques lignes avant de comprendre que c'est le cheval qu'elle reconnait. Ça doit être intentionnel (sinon, c'est que c'était évident pour tout le monde sauf pour moi, ce qui serait assez inquiétant ), donc je te félicite, c'était très bien rendu.
Deux textes très agréables à lire, le rythme est bon et on se laisse emporter très facilement.
La jeune femme les yeux.
AMHA il manque un mot (leva?) avant "les yeux";
Leurs regards se croisèrent.
A partir de là, tu arrive à nous tromper pendant quelques lignes avant de comprendre que c'est le cheval qu'elle reconnait. Ça doit être intentionnel (sinon, c'est que c'était évident pour tout le monde sauf pour moi, ce qui serait assez inquiétant ), donc je te félicite, c'était très bien rendu.
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La mort est dans la vie la vie aidant la mort
La vie est dans la mort la mort aidant la vie.
historique: https://whcv.forumactif.com/recits-fanfics-et-fanart-f10/le-vampire-de-gespenst-t2742.htm
photos: https://whcv.forumactif.com/galeries-des-membres-f23/galerie-de-keraad-t2854.htm
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