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Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard - Page 2 Empty Re: Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard

Ven 26 Mai 2017 - 9:21


Trois heures avant le lever du soleil…:


***


     Dans la cité impériale d'Altdorf, les villageois se réveillaient et, comme d'habitude, il y avait eu des victimes durant la nuit passée. On n'y prêta pas plus d'attention qu'en temps qu'il faisait (en plus, il faisait beau), et pour ne rien arranger, l'attention des citadins, toujours avides de sensations fortes, était pleinement consacrée à l'ouverture du Grand Tournoi de la Reiksguard !!

Journée normale du Grand Tournoi de la Reiksguard :


     L'arène près du palais impérial fut agrandie au prix d'une audace architecturale des plus louables : les places les moins chères en étaient devenues si haut perchées que toute chute accidentelle pouvait s'avérer dommageable, et si le culte de Shallya n'existait pas, personne ne serait allé se soucier des malchanceux... La tribune, cependant, avait également été rénovée, offrant à sa Majesté Impériale, ainsi qu'aux invités de marque, une vue imprenable sur l'ensemble de l'arène. Levé de bonne heure, l'Empereur présidait l'ouverture des combats, et fit un discours d'une certaine longueur sur les mérites de toutes les personnes présentes, de toutes les personnes ayant contribué à l'événement, des églises, de la campagne récemment remportée, des perspectives d'un avenir commun... Il fallut que le Reiksmarshall remarque les mines somnolentes des illustres seigneurs bretonniens pour aller avertir sa Majesté qu'il était temps de donner le signal du départ. Alors, Karl Franz donna le signal.

     Ce fut dès lors six jours de liesse, six jours de défi, six jours de combats. Six jours durant, la cité respira au rythme des affrontement, des détonations des fusils, du fracas des armes. L'équivalent du budget impérial fut parié, gagné et perdu de manières diverses et variées, ce même équivalent étant cambriolé dans le quartier aisé de la capitale, les adeptes de Ranald n'ayant aucun scrupule à rater un combat pour vider une maison de son argenterie, à un tel point que l'on dut faire doubler les patrouilles.
     Les participants, eux, n'avaient cure de ces basses occupations. Chaque jour, les combats s'enchainaient avec la précision impériale, les plus faibles étaient éliminés, les vainqueurs progressaient vers la victoire. Chacun avait ses raisons, sa motivation, sa volonté guidant son bras. Mais tous ressentaient cette même mélodie, la mélodie de la gloire, la mélodie de l'honneur.




Au bout de six jours de combats, trente-et-un participants s'étaient qualifiés, et tous les regards étaient désormais braqués sur eux.


***
***
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Ven 26 Mai 2017 - 12:13

Epreuves à pied
Septième jour



     Dans l’administration impériale, il y eut quelques remous lorsque l’on se rendit compte que le nombre de participants à pied était impair. Les fonctionnaires d’Altdorf, que même l’influence chaotique ne pouvait défaire de leur attachement à la perfection mathématique, furent perturbés. Il fallut qu’un grand prêtre de Verena vienne à leur secours en leur suggérant que les probabilités faisaient également partie du monde merveilleux des chiffres, aussi il fut décidé qu’un tirage au sort déciderait d’un participant qui serait automatiquement qualifié pour les quarts de finale.

     Epreuves à pied : Mathias Thulmann accède automatiquement aux quarts de finale !
     (Interrogé par les imprimeurs de la gazette d’Altdorf, il répondit : « Priez Sigmar, et il vous entendra ! »)

     Qualifiés aux huitièmes de finale :
- Samuel Aidamis des Sept Monts (Aidamis)
- Helmut van Orsicvun (Arcanide Valtek)
- Jacques le limier (Calidus5)
- Léonard de Rouergue (Chevalier Rouergue)
- Albéric Sérigac de la Motte d’Artois (Gromdal)
- Eléonore de Boisserand (Hjalmar Oksilden)
- Thelma Auerbach (Oleg von Raukov)
- Jürger Friedwald (vg11k)
- Vladimir Nessenov (Von Essen)
- Malvira de Madrugada (Arken)
- Dmitrij Donskoj (MagnanXXIII)
- Robin Osbourne (Agilgar de Grizac)
- Friedrich Uhrmacher (Nyklaus von Carstein)
- Richter Ketzerfeuer (Ethgri Wyrda)



     Thelma Auerbach (Oleg von Raukov) contre Vladimir Nessenov (Von Essen)


     Fille d’un comte électeur, Thelma ne semait pas, elle fauchait. Elle fauchait avec les balles de son long fusil, et si cela ne suffisait pas, elle sortait « Couteau à beurre », son arme devenue célèbre dans le public, voire même fort convoitée. L’ingénieure était cependant tellement redoutable qu’il ne s’était trouvé aucun roublard assez brave pour tenter le larcin.
     Pour ce septième jour de tournoi, elle était tout aussi fraiche et déterminée qu’elle l’avait été au début.
     Sa détermination fut décuplée lorsqu’elle aperçut de loin son nouvel adversaire.

     Vladimir, alias Von Essen le vampire, l’aperçut également. Il avait espéré, viscéralement espéré que « veste de cuir » se fasse éliminer avant qu’il ne puisse la croiser sur l’arène, peine perdue. Le chroniqueur dégaina sa propre rapière.

     Dans les tribunes toujours aussi bondées, on scanda le nom de Thelma, qui semblait bien plus populaire que l’estranger qui était manifestement un noble aristocrate qu’une raison obscure avait obligé à quitter sa tour d’ivoire. Armé d’une rapière et d’une petite rondache, portant par-dessus son costume une simple cuirasse d’acier doré, le sire Nessenov portait une perruque blanche, et lui-même semblait avoir le visage poudré jusqu’à ne plus en vouloir…


     Malgré ce déguisement grotesque, Thelma reconnut le « monsieur-grande-gueule » de l’autre fois, et arma son long fusil du Hochland. Le signal fut donné.

     Une détonation résonna, alors-même que le noble kislévite était lancé dans une course folle vers son adversaire ; cette fois-ci le sixième sens du vampire le secourut, car il braqua sa rondache au bon moment (1T annulée !).
     Nullement perturbée, Thelma rechargea avec une efficacité à toute épreuve, braqua et tira une seconde fois, mais la balle siffla par-dessus l’épaule de l’aristocrate que rien ne semblait arrêter.
     La foule retint son souffle alors que Nessenov approchait…

     L’impact fut brutal : le noble renversa littéralement l’ingénieure, tous deux tombant à terre, Thelma lâchant son fusil ; elle ne s’attendait guère à un tel contact et ne put riposter efficacement (Test de peur raté ; 0T). Les deux combattants roulèrent dans la poussière de l’arène, Von Essen sentant déjà les effets du maudit talisman sur lui (0T).
     Thelma elle-même ressentit une vigueur incroyable l’envahir, repoussa violemment Vladimir et se remit sur pied (Test de peur réussi !). Avant-même de dégainer sa lame, elle asséna au noble un coup de pied qui l’envoya rouler dans la poussière (1T, 1B, 1PV !). Un tonnerre d’acclamations de la populace accueillit cet élan de violence. Von Essen, complètement déboussolé, ne put que se relever péniblement (0T).
     - Hé ! – lança-t-il. – Je croyais que la violence n’était jamais la bonne solution…
     - On est en tournoi, monsieur-je-me-poudre-les-fesses… - l’ingénieure sortit alors sa fameuse lame, et s’approcha du vampire.
     La rondache opposée par Von Essen eut l’efficacité d’un tissu de soie : « Couteau à beurre » lui ôta un bout, avant d’entailler profondément la cuirasse du vampire (test raté, 1T, 1B, 1 PV !).
     - JE, - le vampire bondit de nouveau sur l’ingénieure, - NE ME, - il évita la lame, - POUDRE PAS, - et fracassa la garde de sa rapière contre la joue de l’ingénieure, - LES FESSES !! (1T, 1B, 1 PV !)
     Thelma, stupéfaite, recula de quelques pas. Le noble qui lui faisait face, finalement, faisait presque pitié à voir : perruque de travers, costume ravagé, rondache amochée…
     - Hé, - dit-elle finalement. – On est quand-même en tournoi.
     Fulgurante, elle chargea Nessenov, qui n’eut guère l’occasion d’opposer quoi que ce soit ; « Couteau à beurre » acheva de laminer sa cuirasse, et le noble tomba à la renverse, pour ne plus se relever (3T, 2B, 2PV !!).

     Premier test des règles de la mascarade (8 tests réussis, test de fuite raté  Fou ) :
     A ce moment-là, alors que la tête de Vladimir n’était plus couverte de sa perruque poudrée, un cri parmi tant d’autre retentit : « Eh bah ! Mais c’est cette canaille de Von Essen ! ‘Faut le brûler, c’ui-là ! »
     Le cri aurait pu se perdre dans le tumulte, mais quelque chose venait de changer : les époux Boisserand le perçurent immédiatement. Ce fut comme si un voile venait de se lever de leurs regards, révélant que l’individu gisant sur l’arène n’avait rien de naturel.
     « Bouge pas, Shannon. »
     « Hein ? Jürger ? »
     « Dagan ? Tu le sens, toi aussi ? »
     « Que veux-tu dire, Jürger ? »
     « Il est pas net, ce type. »
     De l’autre côté de l’arène, un vieux répurgateur se leva brusquement de son siège et se mit descendre les gradins en bousculant la populace. «  A mort les morts !! » - grinça-t-il d’une voix éraillée et terrifiante.
     Cela acheva d’interpeller Heinrich Reinhardt, qui se leva de son siège à son tour. Hrofil Halfdane, le chevalier géant, fronça les sourcils et ressembla à un dieu des mers courroucé. Le baron de Joli-Tonneau, qui ne se séparait plus du baron de Vigne-Bleue et du seigneur Dangorn de Castagne, eut comme un moment de sobriété miraculeuse :
     « Par la Dame, mais c’pas un péquenaud comme les autres ! »
     Au sein d’une des loges de luxe, une dame de la cour se mordit la langue… Et dame Arken qui est en Azérotte… - pensa-t-elle.

     Le répurgateur finit par bondir sur le sable de l’arène, sous les yeux médusés de la tribune impériale. Avant que quiconque n’ait pu l’en empêcher, il sortit un pieu de ses vêtements, s’approcha du noble gisant à terre et planta le pieu dans sa poitrine.
     Von Essen n’émit qu’un hurlement muet ; son corps se rigidifia dans la seconde. Le répurgateur sortit alors une torche… avant d’être accosté par le sire Robin Osbourne.
     - Vous voulez du feu ?
     Friedrich Uhrmacher accepta machinalement le briquet, et fut même vaguement satisfait en voyant le chevalier asperger le vampire d’un alcool fort.
     Depuis la tribune de l’empereur, des cris retentirent : sa Majesté exigeait de savoir ce qui pouvait bien se passer pour… un tel acte… et ce fut le sire Osbourne qui se chargea de la chose :
     - Ouais ! Ouais on le brûle parce que c’t’un vampire ! Il a même organisé le tournoi du Fort de Sang, celui que vous avez pris pour une menace d’invasion bretonnienne !
     Et déjà, les flammes crépitaient, devant les yeux nébuleux du répurgateur, l’air terrifié de Thelma (qui ne voyait pas du tout la fin de son duel ainsi) et les regards ahuris de la foule.
     - Je dois racheter mes erreurs en contrepartie de quelques vies maudites… - murmura Uhrmacher en serrant son médaillon sacré.

***

     Quelque part dans les limbes, où l’impossible côtoie l’irréel…
     - Ah bah alors ? On vient à peine de s’installer ici et t’es déjà mort !
     - Hein ? Vous êtes qui, vous, et je suis où ?!
     - Ben…
     Devant le chroniqueur se tenaient deux individus : un grand homme aux longs cheveux noirs, portant une armure nipponne, et un vieillard barbu vêtu d’une robe noire couverte d’arabesques.
     - … Ashur, protecteur de Lahmia, sabreur anobli du Nippon.
     - … Friedrich von Nettesheim. Je ne m’attendais pas à vous voir ici, messire. Enfin, vous êtes de nature impulsive, ça peut s’expliquer…
     - M’enfin… Je suis mort ?!!
     - Toujours aussi perspicace, - remarqua le sabreur en souriant. – Si tu n’étais pas mort, tu serais allé loin.
     - EH OH ! Je n’ai aucune intention de mourir !
     - Bon bah tu vas p’tet revenir. Il y en a qui reviennent. Après tout, on est là où l’impossible côtoie le possible…  




banane
 


Dernière édition par Von Essen le Sam 27 Mai 2017 - 10:03, édité 1 fois
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Ven 26 Mai 2017 - 14:40



     Il fallut attendre la fin de la matinée pour que la foule soit calmée, que l’arène soit nettoyée, et surtout, surtout, pour contenir les ardeurs de l’église sigmarite qui voyait désormais le péché partout, même dans l’œil de l’empereur. Ce dernier dut par ailleurs user de son autorité impériale pour y parvenir, faisant même appeler la garde pour appuyer son propos : le Tournoi de la Reiksguard était destiné à unir les peuples, il était hors de question de le faire capoter sous prétexte qu’un criminel notoire s’était glissé parmi les dizaines de participants… Ainsi, bon gré mal gré, (et un peu contre le gré des sigmarites), les combats purent reprendre. Dans les tribunes, quelques individus se dirent qu’il faudrait redoubler de prudence…


     Samuel Aidamis des Sept Monts (Aidamis) contre Helmut van Orsicvun (Arcanide Valtek)


     Le jeune noble, qui avait jusque là combattu vaillamment et voyait l’avenir d’un œil optimiste, entra dans l’arène un peu secoué. Non seulement il pouvait croire que n’importe qui de ses adversaires n’était pas humain, mais en plus on cramait les suspects avec une efficacité… expéditive ; est-ce qu’ils se sont déjà dit que ça pouvait résulter en une erreur judiciaire irréparable ?
     Helmut van Orsicvun se dit platement que voila bien un participant de moins, il faudra qu’il raye son nom de ses notes personnelles, ou du moins qu’il y fasse état de son décès.

     Le signal fut donné, et le sire des Sept Monts tira immédiatement sur la gâchette de son pistolet. La balle, toutefois, fut incapable de passer outre l’écu de son adversaire (1T, 0B).
Samuel dégaina, et les épées des deux combattants de croisèrent.
     - Toi !! – asséna soudain Helmut. - Je te reconnais, c’est toi qui as tué mon père !!
     - J… Qu’…
     Pris de court par une telle accusation, Samuel perdit totalement ses moyens (test de peur raté malgré la relance ! 0T).
     - C’est toi !!
     Son adversaire, qu’il voyait pour la première fois, lui asséna une série de coups furieux, dont l’un finit par le blesser sévèrement à la cuisse (2T, 2B, 1 svg, 1PV !).
     - Mais, je ne vous connais même pas !
     La douleur lui faisant reprendre ses esprits, le sire des Septs Monts riposta (Test réussi ! 1T, 0B), mais son adversaire para toutes ses attaques, avant de repartir dans un enchainement de frappes létales…
     - Tu as tué mon père !!!
     Helmut, se disant intérieurement que dans un tournoi, tous les moyens sont bons, même la calomnie, canalisa toute sa maîtrise sur son adversaire amoché (3T, 3B, 3 PV !!!) et le projeta à terre. Saignant de plusieurs blessures, le jeune homme fut immédiatement pris en charge par les shaléennes.



     Jürger Friedwald (vg11k) contre Léonard de Rouergue (Chevalier de Rouergue)


     Une fois les tâches de sang recouvertes de sable neuf, un nouveau combat fut annoncé. Un temps précieux avait été perdu dans la matinée, et l’administration impériale ne supportait pas les retards.

     Lorsque Jürger se présenta sur l’arène, il fut largement acclamé par les tribunes : déjà, depuis la fatidique soirée à l’auberge, les clients avaient bizarrement changé de comportement envers lui, comme pour donner tort aux propos de… du type qu’on venait d’envoyer ad patres. On le regardait, faisant visiblement l’effort de ne plus grimacer à cause de son apparence troublante, on lui disait bonjour. Lors du tournoi, il gagna même une sacrée renommée parmi la populace, étant le seul simple soldat à s’être hissé aussi loin dans les combats, abattant ses adversaires d’un tir bien ajusté ou achevant les blessés alors qu’ils croyaient l’avoir au contact. Il était quelqu’un, il était… accepté. Pour le plus grand plaisir de ses amis.
     En face de lui se tenait un solide chevalier bretonnien, aux armoiries chatoyantes et à la renommée grandissante : un paladin du Graal, Léonard de Rouergue. Lui reçut une ovation tonitruante de la tribune des bretonniens, qui décidément ne voulaient pas trop se mêler à la populace impériale. Les nobles sires s’époumonaient à l’encourager, car en dépit de sa légendaire maladresse, Léonard était parvenu à devenir graaleux, tuer un démon majeur sans le faire exprès, conjurer le spectre qui hantait la Saincte Cave du baron de Havras et, enfin, parvenir en huitièmes de finale du tournoi de la Reiksguard.

     Au signal, Léonard s’élança vers Jürger en invoquant le nom de la Dame.
     Le tirailleur, lui, vida la charge de son long fusil : la première balle se ficha dans le cimier du chevalier (0T), qui fonçait la tête la première. Précis et rapide, Jürger rechargea et tira, mais quelque bonne étoile semblait protéger le chevalier : la balle frôla son épaulière et ricocha vers une destination inconnue (0T).
     Interloqué, Jürger dégaina une courte épée et se prépara à esquiver la charge. Habitué aux attaques frontales des orques, il n’eut aucun mal à tromper la garde du chevalier (qui en fait voyait mal à travers son heaume) et tenta une frappe à la jambe (1T, 1B, 0 svg…)
     Quelque part dans une forêt bretonnienne… il s’avéra que Dame Nawenn, la sainte patronne du chevalier, n’avait encore fini de se maquiller…
     (… le chevalier n’a que son invu à 5… 1 invu !!)
     … le glaive du tirailleur fut alors repoussé d’une manière inexpliquée. Dans la populace impériale, des cris indignés s’élevèrent, d’aucuns crièrent même à l’hérésie, mais les bretonniens (railleurs), louèrent haut et fort le nom de la Dame du Lac.
     « Et alors, dame Nawenn ?! »
     «Je suis désolée, Madame. »
     « C’est la dernière fois que je me foule à votre place, nous sommes d’accord ? »
     « Oui Madame. »

     Le chevalier Léonard, quant à lui, retrouva enfin ses repères et brandit la grande épée qu’il avait choisie pour les épreuves. Totalement pris de court par l’intervention divine, Jürger ne vit pas le coup venir, et son pourpoint fut aisément traversé au niveau du flanc… (2T, 2B, 2 PV !!).
Grognant de douleur, le tirailleur leva la main et déclara forfait.



***



Dernière édition par Von Essen le Sam 3 Juin 2017 - 9:58, édité 1 fois
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Ven 26 Mai 2017 - 16:19
Epreuves des joutes
Septième jour


     Aux combats mouvementés du matin succéda la pause de midi. Les tavernes furent brièvement pleines à craquer, et durant deux bonnes heures la capitale entière se remplit la panse en attendant la reprise du tournoi… le septième jour des joutes !
     Cependant, le retour aux tribunes ne se fit pas totalement dans l’ordre : les impériaux avaient du mal à avaler la régularité de l’intervention de la Dame, en toute mauvaise foi car il s’agissait d’un favori des soldats. Des regards, puis des mots en trop furent échangés, mais avant que la situation ne dégénère, Jürger en personne reparut.
     Un sorcier de Jade s’était présenté à l’hospice, et par ses soins le tirailleur était de nouveau sur pieds. C’est avec sévérité qu’il fit entendre qu’il respectait la victoire de son adversaire, et que la bénédiction de la Dame était bel et bien une bénédiction, sinon il ne serait pas ami avec le sire Dagan.
     L’ordre fut donc rétabli, pour le plus grand plaisir de Karl Franz et de son Conseil. Les joutes pouvaient reprendre.


     Qualifiés aux huitièmes de finale :
- Rance du Corbeau (Aidamis)
- Wilhelm Kruger (Arcanide Valtek)
- Le baron de Joli-Tonneau (Calidus5)
- Aliénor (Chevalier Rouergue)
- Ivan Niedovski de Zhedevka (Gromdal)
- Roland de Boisserand (Hjalmar Oksilden)
- Hrofil Halfdane (Oleg von Raukov)
- Dagan d'Aquitanie (vg11k)
- Yorek Stormoff (Von Essen)
- Katarina Snjegynka (Arken)
- Alain Magnan (MagnanXXIII)
- Martin Delatour (Dangorn de Castagne)
- Silvère de Castagne (Lord del Insula)
- Boris Unschuldig (Ethgri Wyrda)
- Heinrich Reinhardt (Ludwig Schwartzhelm)
- Abrams Göttlichglück (Nyklaus von Carstein)


     Martin Delatour (Dangorn de Castagne) contre Roland de Boisserand (Hjalmar Oksilden)


     Comme cela était arrivé de nombreuses fois précédemment, deux chevaliers bretonniens se firent face. Comme cela n’était point arrivé précédemment, l’un était encore un jeune écuyer, rêvant d’adoubement, alors que l’autre était un vétéran aguerri, qui plus est béni par la Dame en personne.
     - Place aux jeunes !!! – beugla le brave comte Dangorn depuis les tribunes.
     - Oui ! Par la Dame du *Hic* ! – ajouta le baron de Joli-Tonneau, légèrement aviné.
     De son côté, Eléonore de Boisserand observait le jeune Martin avec une pointe de compassion. Bien qu’elle ne doutât pas de son potentiel, elle savait que la force n’avait encore point quitté le bras de son époux.

     Le signal fut donné, et le sire Roland éperonna sa monture, son adversaire faisant de même. Le premier ne broncha pas lorsqu’un carreau d’arbalète, tiré par le second, le frôla de peu : des tireurs montés… Qu’est-ce que la jeunesse n’allait pas inventer de nos jours !
     Le chevalier du Graal abaissa sa lance, et alors, l’impensable se produisit : alors même qu’il allait faire mouche, un éclair de lumière fugace surgit entre lui et sa cible, déviant l’attaque envers et contre tout (4T, 1T annulée, 3B, 2svg, 1 invu !). Martin, lui-même pris de court, ne put frapper efficacement avec son épée (0T), et les deux combattants se retrouvèrent à l’autre bout de la lice, indemnes.
     …
     - OUI !!!
     - Par la *Hic* du Lac !!!
     …
     Croulant sous les acclamations des bretonniens, Roland et Martin chevauchèrent l’un vers l’autre, le sire de Boisserand jetant sa lance et dégainant son épée bénie. Les lames s’entrechoquèrent, se séparèrent pour se croiser à nouveau, trouvèrent soudain l’ouverture tant attendue, quand subitement un nouvel éclat lumineux affola les montures et sépara les combattants (Roland : 4T, 2B, 1 invu, 1 PV ! – Martin : 1T, 1B, 0 svg, 1 PV !).
     - Par la Dame…
     Roland haussa les sourcils : c’était la deuxième fois d’affilée que la Dame du Lac semblait favoriser l’écuyer, et son coup pourtant redoutable en était amoindri, et lui-même ne s’en sortait guère indemne…
     Martin, quant à lui, adressait mentalement de ferventes prières à la Dame, étourdi par la violence de l’échange d’estocades, tant et si bien que malgré les cris provenant des tribunes (Sors-toi les doigts du c*** !!!), il fut presque éjecté de sa monture, et seule une volonté extérieure sembla s’opposer à la défaite de l’écuyer (Roland : 4T, 3B, 2 invus, 1 PV ! – Martin : 0T).
     Roland, décidé à en finir, ou du moins à ne pas rendre l’épreuve trop simple à son jeune adversaire, chargea derechef et asséna quelques coups de taille bien sentis (4T, 1B, 1 invu !!) mais, avec l’agilité qui était la sienne et l’aide de la Dame, Martin parvint à dévier les attaques, et eut même assez d’audace pour déséquilibrer son adversaire (1T, 1B, 0 svg, 1 PV !).

     Dans les tribunes, on retenait son souffle. Les impériaux finissaient par être contaminés par l’euphorie de la tribune bretonnienne où la moitié des participants priait, et l’autre avait les yeux rivés sur l’affrontement. Même quelques individus peu recommandables furent impressionnés par la présence de la Dame lors de cette joute.

     Ils n’étaient pas au bout de leurs surprises. De plus en plus échauffés, les deux combattants échangèrent des passes si féroces que dame Eléonore commença à se sentir inquiète pour son époux, quand soudain, un éclat lumineux encore plus aveuglant fit ouvrir les yeux à ceux qui priaient… Lorsque la lumière retomba, tout le monde vit le sire Roland chuter lentement de sa monture (Roland : 4T, 2B, 2 invus !!! – Martin : 2T, 1B, 0 svg, 1 PV !!!). Le jeune écuyer avait remporté cette manche…  

     Immédiatement descendue dans l’arène, Eléonore de Boisserand fut rassurée en entendant battre le cœur de son époux : il était simplement assommé. Elle laissa alors les shaléennes faire leur travail, et regarda en direction des trois hurluberlus (Dangorn, Joli-Tonneau et Vigne-Bleue) qui portaient le jeune Martin dans la tribune bretonnienne : il le méritait, se dit-elle, et ce fut vraiment un beau combat.



Clap



Dernière édition par Von Essen le Mer 31 Mai 2017 - 12:21, édité 2 fois
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Ven 26 Mai 2017 - 18:26



     Hrofil Halfdane (Oleg von Raukov) contre Dagan d’Aquitanie (vg11k)


     S’il était venu depuis les rivages de l’océan jusqu’à la capitale, le grand amiral des Fils de Manann avait de bonnes raisons. Il avait en effet entendu les rumeurs suivantes : parmi les amateurs de tournoi, certains s’étaient amusés à rédiger un petit ouvrage destiné à la lecture de loisirs de la haute société. Ils y décrivaient un tournoi conduit par le dieu Manann en personne, avec des combats entre saumons et morues, bref, rien de sérieux, et tout cela ne pouvait que nuire à l’autorité du culte du Dieu des Mers. Hrofil était donc venu dans l’espoir de mettre la main sur ces plaisantins, sans que ses espoirs soient couronnés de succès pour le moment.
     Après, s’il pouvait emporter un coffre rempli d’or au passage, c’était toujours bon à prendre.

     Dagan d’Aquitanie, lorsqu’il se présenta à l’arène, eut droit à des sourires venant de toutes parts. Droit, chaleureux envers tous ceux qui le croisaient, le compagnon du soldat maudit de Mörlenfurt semblait être son exact opposé, et certains mauvais esprits trouvaient leur amitié fort douteuse. Enfin, ceux-là se taisaient, car la majorité des personnes présentes, l’empereur en tête, saluaient cette belle amitié entre chevalier et soldat.

     Au dessus de leurs têtes, le ciel s’était couvert. De gros nuages chargés de pluie, prélude à un orage d’été, s’amassèrent, plongeant la lice et les tribunes dans leur ombre intimidante.
     Le signal fut néanmoins donné, et dans l’air devenu peu à peu chaud et humide, les cris de guerre des deux adversaires retentirent.
     Les spectateurs furent surpris par cette joute peu orthodoxe : trident contre épée ! Les deux jouteurs se rencontrèrent un milieu de lice dans un bref fracas métallique et se séparèrent : ils s’en étaient sortis indemnes… (Hrofil : 4T, 1T annulée, 3T, 3B, 2+1 svg ! – Dagan : 2T, 1B, 0+1 svg !)
     Dans les tribunes, il y eut comme un silence gêné. Après l’affrontement spectaculaire qui avait eu lieu, cette rencontre commençait de manière bien fade. Cependant, le géant des mers planta son trident dans le sable, et dégaina son sabre. Dagan l’attendait de pied ferme.
     Au moment où ils se croisaient à nouveau, Hrofil feinta, laissant son adversaire frapper et opposant son bouclier au moment opportun (Dagan : 2T, 1B, 0+1 svg) ; il riposta dès lors avec brutalité, quand une faible lueur dorée sembla ralentir son coup au dernier moment… (3T, 2B, 1 invu, 1 PV !)
     Dagan se rendit compte de la dangerosité de son adversaire : son armure faite d’écailles métalliques miroitait et présentait des failles qui étaient des leurres… Tentant de trouver la vraie faille, il frappa à des angles difficiles à atteindre, sans succès (1T). Hrofil, à l’aise avec son sabre béni par un prêtre de Manann, enfonça sans ménagement l’armure du chevalier (3T, 1B, 1 PV !).
     Se sentant faiblir, entendant de loin les encouragements de Shannon, Dagan tenta une ultime passe, mais fut vigoureusement repoussé par le bouclier ouvragé de l’amiral (1T, 1B, 1 svg), alors que ce dernier, déterminé, à en finir, lacéra le flanc du sire d’Aquitanie, se jouant manifestement de l’acier bretonnien (3T, 1B, 1 PV !!)
     Se sentant incapable de poursuivre, Dagan brandit son épée lame vers le bas, en signe de reddition.



     Katarina Snjegynka (Arken) contre Silvère de Castagne (Lord del Insula)


     La pluie finit par tomber, rendant le sable de la lice humide et les costumes des braves gens trempés. Des fracas de tonnerre retentirent au loin.
     Cependant, le mauvais temps n’étant rien pour l’administration impériale, nul ne songea à interrompre les joutes.

     Wilhelm Kruger observa avec envie les deux chevaliers qui allaient se faire face : l’un était celui qui lui devait une revanche, l’autre était une prodigieuse combattante qu’il aurait bien voulu combattre.
     Silvère de Castagne, lui, savait parfaitement qu’on pensait à lui. Le nom du sire Kruger fut annoncé dès les premiers jours du tournoi, mais celui-ci finit par le retrouver avant qu’il ne trouve l’occasion de le prendre en chasse : Wilhelm l’assura qu’il voulait à tout prix une revanche, fut-ce un combat à mort si tel était le désir du paladin. Il jura même sur son honneur qu’il ne se nourrirait pas durant tout le tournoi, pourvu que Silvère lui laisse le loisir de se battre en tournoi, et peut-être lui faire face.
     Ayant un sens des valeurs légèrement différent de celui des répurgateurs, le sire de Castagne finit par accepter.
     Quant à Dangorn, son cousin, sa fréquentation des barons du vin importé l’empêchait de reconnaitre parfois son propre écuyer…

     Silvère chargea au signal, voyant devant lui la demoiselle Snjegynka, l’une des rares femmes à participer au tournoi. S’il lui avait fait face dix ans auparavant, il aurait cru à une mauvaise farce. Or, sa rencontre avec Penthésilée de Gransette eut à jamais changé sa vision sur la gent féminine…
     Katarina, elle, chargea tout simplement.

     Les tribunes s’étaient un peu endormies, et la pluie en distrayait plus d’un. Lorsque toutefois un fracas qui n’avait rien à voir avec le tonnerre résonna, tout le monde se rappela qu’il se passait quelque chose…
     Ceux qui l’avaient vu n’en croyaient pas leurs yeux : Silvère, le chevalier blanc de Bretonnie, avait failli être désarçonné ! Et son adversaire plantait déjà sa lance dans le sol, indemne ! (Katarina : 3T, 3B, 1 invu, 2 PV ! – Silvère : 1T annulée)
     « Bah ? Allez, tous ensemble, SILVERE, SILVERE ! » - entendit-on le brave cousin du chevalier.
     Mais déjà, la guerrière kislévite fonçait sur le sire de Castagne qui souffrait d’une profonde blessure en haut du torse… Il ne put qu’opposer une défense efficace (1T, 0B), se protégeant de plusieurs attaques aussi puissantes que précises (Katarina : 3T, 2B, 2 svg).
     « Si tu crois que tu as le temps de souffler… »
     Armant soudain un coup encore plus redoutable, la guerrière abattit un tel revers de taille que l’écu du chevalier vola en éclats (4T, 4B, 3 svg, 1 PV !!) ; manquant de tomber de sa monture, Silvère sentit soudain une douleur fulgurante dans son bras gauche, qui ne lui répondait plus… Blessé davantage dans son orgueil, mais sachant faire preuve d’humilité, le paladin tint son épée lame vers le bas, et Katarina rengaina.




**************



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Sam 27 Mai 2017 - 18:18


Intermède I


     Dans l'après-midi qui suivait son premier duel, Thelma avait rendez-vous dans l'école Impériale d'Ingénieur, la prestigieuse institution où elle avait fait ses études. Elle profitait de son retour à Altdorf pour voir quelques amis.
     Elle descendit donc de carrosse devant la petite porte de l'école, salua le vieux portier qu'elle n'avait plus besoin de soudoyer pour sortir quand elle le voulait, et traversait la première cour vers le Laboratoire de Machinerie Thermodynamique lorsque le directeur adjoint à la communication de l'école surgit du bâtiment administratif en la hélant :
     « - Frau Ingénieure Auerbach, vous n'allez pas au bon endroit !
     - Comment ça, Herr Ingénieur-Docteur-Directeur ?
     - Vos amis ont organisé une petite fête, venez donc dans la salle Stefan Franz. »

     La salle Stefan Franz, du nom du Prince du Reikland qui avait créé l'école avec l'aide du grand ingénieur Leonard Da Miragliano plus de 500 ans auparavant, était la grande salle de réception, celle où la cérémonie de remise de diplôme avait lieu. Au bout de cette cette pièce de 5 mètres de haut, une estrade supportait le poids du volumineux directeur de l'école, qui s'interrompit dans sa péroraison lorsqu'elle entra. Thelma fut donc applaudie pendant la minute qu'elle mit à traverser la partie buffet où s'affairaient encore des serviteurs, puis celle où l'attendait le public d'ingénieurs réunis à la hâte. Elle regardait les bustes des grands ingénieurs, disposés le long des murs à intervalle régulier, son regard s’arrêtant sur celui de Frau Ingénieure Meikle, la première femme à avoir été admise dans le collège, avant de se porter sur la fresque représentant le Maître en personne, Leonardo da Miragliano, entouré des douze exemplaires de son invention la plus fameuse, le Tank à vapeur.
     Elle fut félicitée d'avoir non seulement révélé un vampire, mais en plus de l'avoir vaincu au corps à corps, et presque sans difficulté ! C'était donc bien la preuve de la grande valeur des ingénieurs au combat, et de leur excellence dans tous les domaines de l'art de la guerre ! Cet exemple devrait rabattre le caquet de tous ces arrogants chevaliers qui nous sous-estiment ! Le discours du directeur de l'école fut suivi de celui du Maître de la guilde des Ingénieurs, qui rappela la provenance des objets utilisés par Thelma. L'efficacité pour trancher le métal de son épée, qu'elle avait fait elle-même à partir d'un matériaux qu'elle avait inventé, était à présent prouvée. L'école proposait donc de produire ces lames à grande échelle, pour en équiper tous les ingénieurs, sous le nom de « Lames en Céramique Fendeuse d'Armure de Auerbach ».
     Mais il fallait à Thelma une explication. Elle avait déjà gagné un tournoi et abattu un chef ogre (puis un officier de la Reiksguard dans la foulée), et elle n'avait pas été à ce point acclamée par ses pairs. Un chef ogre, ça vaut bien un vampire, non ?
     Les discours prirent fin à l'heure où les ingénieurs estiment acceptable de commencer à boire, et le buffet commença. A la question qui lui brûlait les lèvres, le maître de guilde répondit :
     « Mais enfin, c'était à Carroburg ! Au Middenland ! C'est beaucoup moins prestigieux, et les informations ne sont pas toujours fiables, surtout avec ces ulricains ! Vous avez vaincu un monstre ancien, connu pour ses crimes depuis des décennies, et devant l'ensemble de la cour et sous les yeux de l'Empereur lui-même, c'est pas comme affronter un goinfre dans une masure abandonnée d'une province reculée ! »
     Une heure plus tard et le punch aidant, Thelma parvenait à convaincre Herr Ingénieur-Professeur-Directeur de l'école de lui prêter le Fiabilité pour quelques jours...
     Encore une heure après, le jeune greffier du poste des inscriptions, Hans Friedrich von Hansa, qui se satisfaisait d'avoir été oublié par ses supérieurs après la fin des inscriptions, et qui n'avait donc rien à faire, subit le débarquement de l'ingénieure dans son bureau.
     « Je viens m'inscrire, mais pour la joute cette fois. »
     Hans Friedrich regarda la jeune femme étrangement calme.
     « Mais vous savez que les inscriptions sont finies, ce n'est pas possible !
     - Faites un petit effort, je vous rappelle que ce bureau est au rez-de-chaussée...
     - Excusez-moi, mais je ne vois pas le rapport.
     - Attention, vous ne voudriez pas que je fasse entrer ma monture dans votre bureau, mais je suis sûre que ça vous persuaderait. »
     La jeune femme avait un grand sourire et un fusil dans les mains.
     - Je crois que je vais aller voir votre monture, juste pour être sûr, hein.
     - Oui, et prenez donc le registre des inscriptions avec vous. »
     Le bruit devant le bâtiment était assourdissant. Hans Friedrich n'avait jamais vu un tank à vapeur de si près, et ne s'était pas attendu à voir un panache de fumée en sortir, ni les sillons laissés par les roues du véhicule dans les pavés de la rue.
     - Fiabilité est très heureux de vous voir ! Vous savez, c'est une race un peu particulière, au lieu d'avoir un canon à vapeur à l'avant, il a un canon à répétition Feu d'enfer. C'est plus pratique dans un tournoi. Il a tendance à l'utiliser contre ceux qui le contrarie... »
     Un mélange de Hochlander et de Ostlander, il est évident que ça ne peut pas être subtil, pensait Hans Freidrich, qui prit quand même le risque de contrarier un peu Fiabilité en rappelant qu'il ne pouvait pas y avoir d'équipage dans l'épreuve de joute. Mais Thelma se pensait capable de conduire cette bête seule. Le greffier garda donc pour lui ses autres réserves.
     L'ingénieure se répéta :
     « Alors, vous m'inscrivez ? »


***


     La fin de l'après-midi approcha. Mathias attendit que les combattants et la foule sortent de l'arène pour pouvoir commencer son enquête. En effet, les événements de la journée ne firent que confirmer ses craintes... Les ténèbres rôdent dans Altdorf, un vampire y fut déjà vaincu. Un tel tournoi au cœur de l'Empire est une opportunité pour un vampire pour franchir les remparts en toute discrétion. Sigmar sait ce qu'un vampire peut engendrer à proximité du Palais Impérial... Rien que de penser à cela lui hérissa son épaisse moustache poivre-sel.

     La pluie continua de tomber sur le sable encore chaud de l'arène. Un orage était sur le point de débuter.
     Les recherches ne menèrent à rien, l'eau ayant déjà effacé toute trace. Le répurgateur devra redoubler d'effort, les combats à venir pourront être ses derniers. Cela n'altéra en rien la foi de l'homme au chapeau à longs bords, qui retourna sans ses quartiers une longue pipe en bois béni en bouche, en attendant d'en savoir un peu plus sur les participants. L'austère personnage avait déjà une petite idée...


***

     Malgré l'incident survenu pendant les épreuves à pied, le précepteur Reinhardt fut présent lors de chaque combat. Il put déjà avoir une première impression sur certains candidats et savait de toute évidence que ce tournoi n'allait pas être une promenade de santé.
     Après les derniers combats, Heinrich dut se diriger vers la Commanderie de la Reiksguard. Des nouveaux ordres furent reçus quant à la sécurité de la population au sein de la cité-état, le Reiksmarshall ne pu se permettre d'attendre le lendemain de l'incident, la protection de l'Empereur devait être augmentée.
     Mannslieb éclairait Altdorf lorsque le chevalier rentra à la caserne, dans l'espoir d'y trouver le sommeil pour le huitième jour des épreuves.





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Sam 27 Mai 2017 - 18:37


***


     En plus du tournoi, Halfdane avait des responsabilités en lien avec son ordre à remplir. Recruter en fait partie, et les Reiklander, s'ils sont des marins d'eau douce, n'en sont pas moins des marins. Le culte de Manànn, particulièrement à travers celui du fleuve Reik, y est très fort. Avec sa garde de chevaliers du cercle intérieur, L'amiral des Fils de Manànn devait donc rendre visite aux corps de Pistoliers d'Altdorf.
     Halfdane n'aurait jamais atteint ce grade dans l'Empire, alors qu'il est étranger, s'il n'était pas habile. Connaissant les Altdorfers, il se prépara en prenant un long bain, peigna sa barbe (ce qui n'est pas facile lorsqu'il y a des coquillages dedans) et ses cheveux et se coiffa « style négligé », pour être le plus proche possible des représentations de son dieu. Ses écuyers le vêtirent de son armure d’apparat aux motifs changeants comme l'océan, lustrèrent son trident et lui tendirent son sabre d'abordage magique, qui, puisqu'il était composé d'eau, pouvait entrer dans n'importe quelle armure. Il vérifia l'apparence de chacun de ses chevaliers. Enfin, ils partirent, chevauchant les grands destriers blancs que les ignorants prennent pour des élémentaires d'eau.
     Évidement, ils firent forte impression en entrant dans la caserne en formation du trident. Bien que la date ne lui convienne pas particulièrement bien du point de vue du tournoi, Hrofil l'avait choisie pour une raison très simple : les chevaliers de l'Ours Noir, certainement l'ordre le plus rustre et le moins esthétique de tout l'Empire, étaient en train de repartir dans le plus grand désordre avec leur équipement dépareillé et en aidant leurs congénères déjà (ou encore) ivres. En plus, sa victoire en duel, qui datait d'à peine trois heures, était dans tous les esprits.
     Il connaissait son discours par cœur et savait l'adapter en fonction du public. A l'écouter, les Reiklanders crurent qu'ils seraient respectés par les bons chevaliers « forts, mais pas très futés, qui ont besoin d'un altdorfer qui s'y connaît » venant du Nordland et de l'Ostland, c'est à dire la majorité de l'ordre. Il eu des entretiens avec les futurs chevaliers les plus motivés. « Ton père est capitaine dans la flotte du Reikland, tu adores Manann mais tu as le mal de mer ? Ça tombe bien, on y va presque jamais, en mer, on est sur le littoral et autour des rivières. Nous sommes de véritables chévaliers, pas des marins ». « Pourquoi les Fils de Manann plutôt qu'un autre ordre de templier de Manann ? Parce que les autres sont des suppôts de Marienburg, nous sommes le seul ordre véritablement au service de l'Empire. Lorsque l'Empire reprendra la province rebelle des Wersterland, tu peux être sûr que eux, ils seront du côté de la cité séparatiste ! »
     Pendant ce temps, ses chevaliers parlaient aussi avec les jeunes gens, enquêtant discrètement sur la parution d'un certain livret tournant en dérision le dieu des océans...


***


     La nuit s’était doucement installée en ce septième jour. Le mauvais temps avait étrangement fini par disparaître et laissait ainsi les cieux aux étoiles.
     L’empereur avait forcément fait organiser de grandes fêtes entre chaque jour de tournoi et les participants y étaient conviés. Une bonne partie de la noblesse bretonienne, impériale ou d’autres horizons s’était donc réunie au palais impérial.

     Dans la grande salle de bal, parmi les différents attroupements qui s’étaient formés autour des personnalités, un petit groupe de bretonniens entourait le couple des Boisserands. Des remarques fusèrent ainsi que des compliments pour le spectacle du précédent combat. On louait les prouesses du chevalier du Graal et celles de son adversaire dans le même temps.
     Participant activement à la discussion, Eléonore était dans son élément et surprenait quelque peu les nobles alentour en parvenant à leur faire oublier momentanément qu’elle portait toujours ses atours guerriers. Elle avait certes laissé sa cotte de maille de facture naine dans leurs appartements, mais sa fine gambison lui allait pourtant comme une robe. A ses côtés, Roland s’était délesté de son armure ancienne qu’il avait donné à un forgeron pour qu’il la répare. Il arborait donc une tunique en lin de couleur bordeaux et brodée d’argent. Un atour qu’il portait rarement, mais son épée à son flanc rappelait rapidement à ses interlocuteurs ses vœux guerriers. Cependant, même s’il ne portait pas son armure, la présence presque mystique du chevalier du Graal faisait toujours effet et les autres nobles lui parlaient avec déférence. De même, faisant honneur à ses origines, le gisorois lançait ses remarques laconiques avec soin.
      Après quelques minutes de discussions supplémentaires, Eléonore interrompit le débat pour se retirer avec son époux. Alors que le groupe si dispersait pour aller chercher diverses boissons ou autres sujets de discussions, la dame se tourna vers son mari avec un regard légèrement contrit.
     « Tu sais, je te connais, Roland. Tu n’as presque point pipé mot de la soirée, enfin encore moins que d’habitude. Tu es encore tracassé par cette défaite malheureuse ? »
     Roland fit tourner le verre de cognac bretonnien qu’il tenait encore dans sa main et regarda sa bien-aimée. Comme à son habitude, il réfléchissait à sa réponse.
     « Pas exactement.
     - Si tu souhaitais bien développer tes propos, j’en serais fort aise… - soupira Eléonore en taquinant gentiment Roland.
     - Je ne prétends pas comprendre la Dame ou ses plans pour ses servants, mais ce qui s’est passé dans l’arène n’était pas « commun ». Cela arrive souvent qu’en tournoi, Elle nous protège de coups mortels. Or ici, on aurait pu croire qu’Elle souhaitait faire arrêter le combat. Un simple écuyer a été protégé de mes bottes à maintes reprises et lui aussi avait du mal à ne serait-ce que me toucher.
     - Roland… Je t’ai connu mauvais perdant, mais je pensais que ce trait malencontreux de ta personnalité avait été enterré depuis longtemps. »
     Le chevalier du Graal roula des yeux en entendant la remarque, mais il ne put réprimer un petit sourire. Sa femme était bien la seule à oser lui parler de la sorte et il ne s’en plaignait pas. Cela lui rappelait constamment qu’il pouvait encore s’améliorer. Mais en ce moment, la situation était plus grave.
     « Je ne remets pas en doute les capacités martiales du sieur Delatour, bien au contraire. Le combat aurait peut-être eu la même issue même sans l’intervention de la Dame. Non, ce qui me gêne c’est que le seigneur de Castagne, un chevalier du Graal reconnu, a été mis à bas plus tôt. Et cette fois-ci la présence de la Dame ne s’était pas réellement faite sentir. »
     Eléonore remarqua que son mari avait commencé à passer sa main sur sa barbe finement taillée en bouc. Il était donc perplexe.
     « Tu penses que cela aurait un lien ?
     - Rien n’est sûr ma chère, mais… la présence d’engeance vampirique ne me rassure pas plus. Cela fait beaucoup trop de coïncidences en bien peu de temps. La Dame doit vouloir quelque chose. Peut-être veut-elle nous prévenir ? Elle nous préfère peut-être en dehors des combats pour nous permettre d’être plus alerte au cas où un autre incident devait se produire ? »
     Eléonore se rapprocha de son époux avec un air compatissant et lui posa sa main sur sa joue.
     « Tant de questions qui vous tourmentent et si peu de réponses… Laissons-nous une nuit de repos avant toute chose. Si quelque chose se trame derrière ce tournoi, nous le trouverons… mais en temps voulu. Il serait dommageable de gâcher l’occasion quand elle arrivera.
     - Comme toujours, tu es la voix de la raison, - soupira Roland qui prit la main de sa femme dans la sienne. Je ne comptais pas agir aussi brusquement que le répurgateur de ce matin. Il a eu la chance de tomber sur un véritable vampire cette fois-ci, mais sa prochaine accusation pourrait être faussée. La confiance aveugle fait que le juste se perd parfois sur sa propre voie.
     - De belles paroles, cependant... » - Eléonore prit le verre de Roland et le posa avec le sien sur un plateau non loin. – « Cette réception est de toute beauté, mais elle m’ennuie un peu à vrai dire.
     - Je partage ton avis. Si un de ces nobliau revient me demander s’il m’arrive d’être réveillé par un halo de lumière durant la nuit, je lui tords le cou. »
     Le couple rit de plus belle et, d’un commun accord, ils se dirigèrent vers leurs appartements. La nuit avait à peine débuté, ils avaient donc encore un peu de temps pour une balade nocturne dans les forêts environnantes. L’ambiance sylvestre leur manquait quelque peu et la voute étoilée était de toute beauté ce soir. Une fois équipés, ils quittèrent donc le palais, puis la cité, pour s’installer dans une clairière à quelques minutes à cheval. Une fois leur campement monté, comme de très nombreuses fois auparavant, Roland se saisit d’une branche qu’il tailla rapidement en forme d’épée longue.
     « Je suis peut-être éliminé du tournoi, mais tu as encore ton duel ! lança Roland en riant. »
     Sa femme gloussa devant le numéro de maître d’armes de son mari et elle s’équipa de son espadon. Leur séance d’entrainement allait durer un certain temps, mais elle ne fut point trop longue. Une blessure avant un combat important serait terriblement malvenue et une bonne nuit de sommeil valait parfois bien plus qu’un entrainement intensif.
     Une fois les passes d’armes terminées, Eléonore avait écopé de quelques bleus et elle n’avait réussi qu’à entamer un morceau de la lame en bois improvisée de son mari. Il restait le plus expérimenté des deux après tout. Mais elle avait pu perfectionner sa maîtrise de la garde du fou qui demande de garder sa lame vers le sol et ainsi laisser son adversaire tomber dans la contre-attaque qui suivait. La dame et le chevalier se couchèrent ainsi à la belle étoile, heureux comme toujours mais aussi curieux de savoir comment ce tournoi allait se dérouler. Cette fois-ci, ils allaient redoubler de vigilance...



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Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard - Page 2 Empty Re: Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard

Dim 28 Mai 2017 - 18:31

***


     Hmpf. Le combat à peine terminé, Albéric de Sérignac de la Motte se leva sans attendre et se dirigea vers la sortie des gradins, les sourcils froncés sous ses mèches rebelles, et la mine soucieuse. Les rivets de son armure cliquetèrent à peine alors qu’il louvoyait dans la foule qui se pressait aux portiques, et il bousculait sans ménagement les quelques civils qu’il trouvait sur son chemin, sans accorder d’attention à leurs cris de protestation.
     Perdu dans ses pensées, il ruminait sur le premier combat de la matinée, et plus particulièrement sur la manière … expéditive dont le vampire démasqué avait été congédié. Cela avait été pour le moins inattendu… Soudainement, il haussa négligemment les épaules, et tout soucis sembla disparaître de ses traits.  Haha, voilà qui rajoutait un piment bienvenu aux épreuves ! Le jeune vampire avait hâte de voir où tout cela l’emmènerait. Peut-être irait-il lui aussi jusqu’à mour…
      « Albéric ! »
      Une main lui agrippa soudainement le poignet, le prenant par surprise et rompant le fil de ses pensées. Réagissant au quart de tour, le jeune homme se retourna, une expression de colère se dessinant presque instinctivement sur son visage, le gantelet déjà prêt à frapper. Son regard tomba sur une jeune femme aux cheveux bruns et bouclés laissés libres, vêtue de vêtements de voyages simples mais de bonne facture, et dont les yeux bruns, encadrés par un visage d’une grande beauté, le fixaient d’une étonnante intensité. Le vampire s’arrêta dans son geste, et toute hostilité disparut de son visage.
      « Éléan… mais qu’est-ce qu…
      — Pas ici ! le coupa-t-elle à voix basse. Trouvons d’abord un endroit plus calme. »
      Comme il ne réagissait pas, elle le tira d’abord par la main au travers de la foule et, une fois qu’Albéric fut remis de sa surprise, elle le lâcha et il la suivit diligemment, un petit sourire amusé sur le visage. Sur leur passage, nombreux furent ceux qui se retournèrent pour admirer l’un ou l’autre de ce couple de jeunes gens à l’étonnante beauté.

     Ayant laissé une distance raisonnable entre eux et la foule qui se déversait depuis les arènes, ils s’installèrent dans une petite auberge sombre, à l’ambiance calme et tamisée, où ils pourraient discuter tranquillement. Dans le brouhaha de la salle, un Estalien faisait courir avec agilité ses doigts sur les cordes de son instrument, égayant l’ambiance d’une douce mélodie.
     Une fois qu’ils furent assis, Albéric se pencha sur sa table et, un petit sourire narquois et le regard curieux, adressa la parole à son interlocutrice.
     « Alors, vais-je enfin avoir droit à la raison de ta présence ici ? »
     La jeune dame fit une moue désintéressée. « Peu importe ma présence ici. Depuis … depuis la dernière fois que nous nous sommes vus, je suis partie en voyage, et bien évidemment j’ai entendu parler du fameux tournoi de la Reiksguard et nous avons décidé de venir à Altdorf. Je voulais y participer, mais il m’a dit que c’était trop…
     — Parce que tu voyages avec lui ? le jeune vampire haussa un instant les sourcils de surprise. Ha ! J’aurais du m’en douter ! Comment va-t-il ? »
     La jeune femme sourit avant de répondre : « Il a bien changé, tu aurais peine à le reconnaître ! Mais nous voyageons discrètement… D’ailleurs, pour les inconnus, je m’appelle Jeanne, et lui Sérène.
     — Jeanne ? Sérène ? Haha ! Ça lui va bien ! »
     Intrigué par ces changements de prénoms, il lui demanda quelles raisons pouvait bien les avoir poussées à quitter la Bretonnie pour voyager sous de faux noms. Ils divaguèrent ainsi pendant un petit moment, racontant les aventures respectives qui les avaient menés jusqu’au Tournoi de la Reiksguard, et se remémorant les souvenirs de leurs jours passés ensembles. Mais, soudain, Jeanne redevint sérieuse et coupa court à leur discussion.
     « Mais là n’est pas la question. Depuis que je t’ai reconnu pendant les épreuves éliminatoires, je n’ai pas arrêté de te chercher… Tu es devenu fou ? » Le jeune vampire haussa un sourcil à cette mention, et eut une moue amusée, mais la laissa continuer. « Tu as vu ce que ce pauvre homme est devenu lors de la première épreuve ?
     — Homme, homme… » Albéric tenta de s’imposer, mais Jeanne ne lui en laissa pas l’occasion.
     « Sérène ne voulait pas que nous participions, et finalement je trouve qu’il avait raison ! Tu veux finir comme lui ?
     — Allons, allons, tu me connais, je ne me laisserai pas avoir si facilement.
     — Je te connais, répondit Jeanne nullement impressionnée, et c’est justement pour ça que je m’inquiète.
     — Tu devrais arrêter de te soucier de fous sauvages comme moi, ils n’en valent pas la peine. »
     Albéric ne perdait pas son petit sourire, bien qu’il fût difficile de juger s’il se voulait désinvolte ou rassurant. « Si cela peut te rassurer, je ne me laisserais pas prendre aussi facilement. Cela dit, je dois bien avouer que je ne saurais dire si j’arriverais à me … contrôler pendant les combats. Mais c’est cela qui fait le sel de la vie, le fait de ce savoir en véritable danger, de se savoir évoluer sur le seuil entre l’existence et le néant ! Haha, j’en frémis d’avance… Que j’ai hâte, que j’ai hâte ! »
     Alors qu’il se frottait les mains d’excitations, la jeune femme secoua la tête et soupira en signe de reddition. Décidément, Albéric ne changerait jamais…
     Ce dernier se pencha d’ailleurs de nouveau sur la table, ses yeux pétillants de connivence.
     Lorsqu’il prit la parole, c’était presque en chuchotant.
     « Tu sais, il y a bien plus que les épreuves en jeu qui se trament derrière ce tournoi… Le pauvre idiot qui s’est fait découvrir de ce matin et moi sommes loin d’être les seuls à de la … » Il regarda autour de lui avant de continuer : « De la société de la nuit à nous être joints à cette folle mascarade… Ô comment tout cela est excitant. S’il n’en tenait qu’à moi, je serais allé en débusquer un rien que pour voir sa tête, haha ! »
     Il s’arrêta un moment avant de reprendre, ses yeux se rétrécirent jusqu’à l’état de fentes, et il parla d’une voix grave.
     « Et il y a pire. On nous espionne. Si je ne me trompe pas, il ne s’agit pas que de moi : tous autant que nous sommes, partisans du tournoi, on nous observe, on nous guette, on nous catalogue. Je sens leurs yeux sur moi, presque en permanence.
     — Allons, Albéric, tu es sûrement encore en train de divagu…
     — Mon instinct ne me trompe jamais ! » Répondit-il immédiatement d’une voix soudainement sifflante. En un instant, le visage du vampire c’était assombri comme un orage d’été soudain et violent. Tout aussi vite, avant que Jeanne n’ait pu réagir, il reprit sa contenance comme si de rien n’était. « Enfin, ce n’est qu’une question de temps. Et quand je mettrais la main sur lui… »
     Le cuir sous ses gantelets protesta alors qu’il serrait la main d’une force insoupçonnée… un sourire carnassier perla sur son visage. Puis il haussa les épaules comme il dégagerait une mince couche de neige de sa cape en hiver, et il se retourna vers son amie. Chose rare, son regard était empreint de sérieux.
     « C’est pourquoi je ne veux pas rester longtemps avec toi. Je vais partir avant qu’ils ne reviennent. Je ne veux pas qu’ils puissent te relier à moi, cela vaut mieux. Et je suis sûr que Sérène, comme tu l’appelles, doit se morfondre en ton absence.
     — Oh, je l’ai prévenu que j’allais te voir, il doit être en train de se promener dans la ville … Tu le connais, c’est la première fois qu’il parcourt une grande cité, et Altdorf est sans pareille. Et ce n’est pas un espion humain qui saurait m’effrayer ! »
     Mais Albéric ignora sa dernière remarque. « Tu sais qu’il ne m’apprécie pas, n’est-ce pas. »
     Son regard était sans équivoque. « Tu seras en bien meilleure compagnie avec lui qu’avec moi. Si tu restes trop longtemps avec moi, il va t’arriver des ennuis. » Elle allait protester, mais il ne lui en laissa pas le temps. « Allez, regarde : je m’en vais. Je ne vais pas t’importuner plus longtemps, je te laisse retourner jouer les tourtereaux avec l’autre. »
     Il la sentit réagir à sa dernière pique, mais elle ne répondit pas.
     « Allons, tu devrais lui donner un indice de temps en temps. Timide et perdu comme il doit être, tu pourrais bien lui donner un coup de main… Tu ne l’as pas suivi dans ses errances pour rien, non ? »
     En rencontrant son regard, il vit qu’elle s’était mis à rougir, et elle baissa les yeux. Pour la première fois depuis leur réunion, la jeune femme parut moins sûre d’elle, plus vulnérable, et peut-être plus féminine. Qu’elle était belle, se dit Albéric l’espace d’un instant, avant de baisser les yeux lui-même. Finalement, sans lui laisser le temps de répondre, il se leva et quitta la table, sans un regard en arrière.

     Une fois sorti de l’auberge, ayant regagné sa contenance désinvolte habituelle, le vampire regarda à droite puis à gauche. Ses narines se dilatèrent, et soudainement, il se retourna, le regard fixé sur une ruelle sombre qui tournait à l’angle de la taverne. Mais ses yeux ne percèrent que les ténèbres ordinaires dans lesquelles baignaient les vieux pavés et les pierres moussues des murs. Il n’y avait visiblement pas âme qui vive.  
     Un sourire déchira à nouveau son visage, dévoilant des dents incroyablement blanches.
     L’espion ne pourrait pas lui échapper indéfiniment. Ce n’était qu’une question de temps.



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Lun 29 Mai 2017 - 19:07

...

...


     - Bon sang, que se passe-t-il ? Elle est attaquée ? Pourquoi restes-tu ici à ne rien faire ?!
     - Non, elle est seule là-haut.
     - Mais... Tout ce raffut...
     - Je crois que ça doit bien faire quelques siècles que je ne l'ai pas vue dans cet état. Depuis...
     - Le Duc, oui. Il faut faire quelque chose, elle va alerter tout le quartier.
     - Ma maîtrise des mots n'est pas aussi bonne que la tienne.
     - ... J'y vais.

     Salira profita d'un silence temporaire pour frapper timidement à la porte. Aucune réponse. Pas de bruit non plus. Elle osa pénétrer dans la pièce. Le bureau n'était plus qu'un ramassis de bois fumant. Toute la salle n'était que destruction, jusqu'aux murs qui portaient les sévices d'une magie qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle la trouva devant la fenêtre, les mains serrées autour de la rambarde, les jointures blanchies. Aucune respiration. Aucun mouvement. Une statue. La colère et le silence.
     - Dame...
     La suivante osa quelques pas dans sa direction. Aucune réaction. Elle tourna le regard vers la droite, observant la porte qui avait miraculeusement survécu. Les appartements de ses mortels. Le sang la calmerait. Elle s'y dirigea lentement. Elle ne put retenir un hoquet de stupeur en découvrant le charnier. Ses quatre esclaves gisaient dans un amas de sang et de débris. Elle sentit soudain un regard sur sa nuque. Elle déglutit, réprimant tant bien que mal ce sentiment qu'elle croyait ne plus connaître. La peur. Non, la terreur. Elle se retourna avec précaution.
     Arken se tenait droite, les bras croisés, tout le corps tendu. Son menton relevé et barbouillé d'écarlate témoignait du récent massacre, tout comme ses yeux rouges luminescents, qui la fixaient intensément.
     - Dame...
     - Que veux-tu ?
     - Le bruit... les mortels... Nous sommes en ville...
     - Je m'en contrefiche. Qu'ils viennent.
     Salira ferma les yeux un court instant. Elle respira profondément. Quand elle releva la tête, son regard affichait une grande détermination. Elle savait être la seule à oser faire ça, la seule à pouvoir le faire sans en payer le prix. Sa maîtresse allait bientôt se souvenir des raisons qui l'avaient poussée à la choisir.
     - Dame Arken Von Geld, Comtesse d'Argent, Haute Conseillère de notre Reine et confidente de ses plus noirs secrets, vous allez vous ressaisir ! Vous êtes une digne aristocrate de Lahmia, pas une de ces vulgaires bêtes sans cervelle !
     Sa tirade achevée, elle se crispa, attendant sa propre fin. Rien. Elle jeta un bref coup d’œil. La vampiresse faisait des yeux ronds, leur lueur rouge teintée de surprise. La colère avait été remplacée par... de la joie ?
     - Une bête... Mais bien sûr !
     Ce murmure s'acheva par un sourire euphorique. Arken s'approcha de sa suivante, prit sa tête entre les mains et l'embrassa sur le front.
     - Rejoins Massa et trouvez-moi son corps. Je le veux dans la cave avant le lever du soleil ! Je pars, je n'en aurai pas pour long.
     La Dame invoqua son bâton d'une pensée et disparut dans des volutes obscures. Salira resta stoïque quelques instants avant de soupirer de soulagement. Puis, elle s'empressa de retrouver Massa, sa sœur.


***


     Katarina, le heaume sous le bras, se dirigeait vers la caserne pour rejoindre sa chambre temporaire. La journée avait été longue et, malgré sa victoire, la mort de son congénère l'avait plus marquée qu'elle voulait bien l'admettre. Elle devait...
     - Katarina Snjegynka ?
     Deux hommes arrivaient à sa hauteur, tous deux vêtus sobrement mais avec distinction. Le plus grand, les cheveux en brosse, affichait un sourire qui se voulait certainement charmeur.
     - Pierre Patrick d'Aquitanie, journaliste renommé de cette chère cité. Je viens vous poser quelques questions.
     - Des questions ? A quel sujet ?
     - Votre victoire bien sûr ! Mes lecteurs seront heureux d'avoir le témoignage direct de la première femme à avoir vaincu le grand Seigneur de Castagne.
     - Oh. Je n'ai rien à dire. Nous avons combattu, j'ai gagné.
     - Mais, et vos impressions, vos émotions après votre victoire ? Ce que vous ressentiez au moment de charger ?
     - Je ne réfléchis pas à ce genre de chose quand je suis en combat.
     - Oh, je vois, intéressant.
     - Attendez... Que fait votre acolyte ?
     - Il prend des notes !
     - Des notes ? Mais...
     - Un problème Kat' ?
     Une femme venait d'apparaitre au détour d'une maison. Pierre Patrick n'arrivait pas à deviner son âge, car son visage était caché dans la pénombre d'une capuche d'une longue pèlerine pourpre. Seuls de longs cheveux noirs en dépassaient. Il tendit sa main avec confiance.
     - Pierre Patrick d'Aquitanie. Journaliste d'Altdorf. Et vous êtes ?
     La femme ne fit pas un seul geste vers lui, et sa main resta en suspens quelques secondes avant qu'il ne la baisse avec gêne. Elle se tourna vers la chevalière qui répondit à sa place :
     - Tatiana Rubyn. Mon écuyère.
     Cette information lui fit oublier le manque de politesse flagrant de la nouvelle venue. Son assistant nota fébrilement quelques mots alors que lui-même haussa les sourcils. Il voulut poser une nouvelle question. Il regarda la combattante, il se tourna vers l'écuyère... Un léger frisson lui remonta la colonne vertébrale. Perturbé par ce nouveau sentiment tout à fait incongru en cette situation, il jeta un coup d'oeil à son apprenti. Il avait arrêté d'écrire, tenant son stylet à quelques pouces de la feuille. Sa main... tremblait ?
     - Hans ?
     - Chef ?
     Leurs deux voix étaient chevrotantes. Il osa un regard vers la guerrière, le sourire crispé.
     - Nous... nous vous dérangerons pas plus. Passez une bonne soirée. Au revoir !
     Les deux journalistes firent un effort pour ne pas partir en courant. Les deux femmes attendirent qu'ils disparaissent avant de repartir toutes deux en direction de la caserne.
     - Tu m'expliques ?
     - Oh, juste une aura de peur primale. Rien de bien méchant.
     - Tu devrais faire attention. Tu as vu ce qu'il s'est passé ce matin.
     - Hélas... On est déjà venu m'en parler.
     Rubis porta la main à son front d'un geste distrait.
     - Elle voudrait réunir les trois pour le ramener. Mais je lui ai dit qu'il fallait d'abord qu'elle trouve le troisième si elle voulait avoir les nôtres.
     - Oh. Il est vrai qu'Emeraude ne nous a pas laissé de charmante lettre pour nous avertir de sa position. Mais... Tu lui fais assez confiance pour lui confier les bijoux ?
     - Je te l'ai dit. C'est une femme d'honneur.





Dernière édition par Von Essen le Mar 30 Mai 2017 - 12:05, édité 1 fois
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Lun 29 Mai 2017 - 19:32

Vampire


     La lame siffla en fendant l’air, l’éclat de la lune se reflétant dessus de façon distordue par les fines nervures et rainures ornant l’acier sombre. Le monde changeait-il si vite ? Pourtant le tournoi du Fort de Sang n’était pas si lointain, du moins le lui semblait-il. Rapide comme l’éclair, l’épée virevolta en une série de mouvements de gauche et de droite. Silvère ne lui avait pas semblé différent, sa défaite n’était donc pas à mettre sur la cause de l’âge. Mais alors quoi ?
     D’une pirouette il se retrouva au milieu de la cour, et se remémorant une bataille passée Wilhelm se mit à enchaîner coups et parades alors que d’imaginaires guerriers de Khorne se ruaient sur lui. Une chose était sûre : il n’avait pas vu lors de sa charge l’éclat qui naguère animait le paladin blanc de Bretonnie, cet éclat que tous au Fort de Sang avaient vu et craint, cet éclat que lui-même avait vu pour la première fois juste avant que son bouclier ne soit brisé, et qui l’avait ensuite poussé à s’entraîner encore plus. Non, cette lumière avait disparu comme par enchantement lorsque la lance de Katarina Snjegynka avait approché le sire de Castagne. Un coup de malchance ? La Dame aurait-elle abandonné son favori ? Ou cela était-il un présage ? Le dragon de sang grimaça de dégoût. Si c’était un présage, cela avait peut-être à voir avec le duel d’avant. Après tout, la Divinité Bretonnienne avait été fort occupée lorsque les sires Delatour et Boisserand avaient croisé le fer. Peut-être avait-elle perdu toute son énergie à empêcher les deux chevaliers de s’étriper ? Non, impossible. Il avait vu cette bénédiction faire des miracles lors de situations désespérées, alors défendre un seul paladin contre une simple lance aurait été un jeu d’enfant.
     Les guerriers de Khorne laissèrent place à un chef de guerre orque noir, Murkad Dent d’fer, affronté en pleine bataille lors du siège d’une forteresse naine. Wilhelm s’était alors introduit dans les souterrains pour combattre l’orque dont la renommée était devenue assez grande pour parvenir à ses oreilles. Mais si la Dame avait pu protéger Silvère et l’amener à la victoire, elle devait avoir une raison pour ne pas l’avoir fait. L’image de l’orque s’estompa, et le vampire rengaina son épée, réalisant qu’il n’arrivait pas à se concentrer ce soir. Il lui fallait comprendre ce qui était arrivé à Silvère, sinon leur duel n’aurait pas de valeur, sans compter que le paladin avait été blessé dans son affrontement contre Katarina. Mais pour cela ses propres connaissances seraient loin d’être suffisantes. Y avait-il quelqu’un dans ce tournoi qui pourrait lui apporter une réponse ? Après tout, nombre de chevaliers Bretonniens étaient présents, mais Wilhelm avait l’intuition qu’il allait avoir besoin d’un avis extérieur, car il doutait de leur réelle érudition sur le sujet. Une damoiselle peut-être ? Mais y en avait-il seulement une dans les parages ? Wilhelm fixa la lune, sa décision prise : s’il voulait affronter Silvère au mieux de sa forme, il lui faudrait résoudre ce mystère, quel qu’en soit le coût.


******************


     Helmut ferma son carnet, l’esprit occupé. La découverte de Von Essen s’était révélée être ce qu’on appelle dans le jargon « un coup à faire perdre ses cornes à un gor », littéralement un gros coup de malchance. Maintenant, non seulement les humains étaient sur leurs gardes, mais en plus les vampires l'étaient aussi. Le chroniqueur vampire avait péri sous le pieu d’un répurgateur, ce qui avait bien secoué l’assemblée, et qui plus est lui-même se trouvait alors en coulisses pour participer au duel suivant. Une chance que le sire des Sept Monts eût succombé à la ruse, parce que le public devait certainement être sur les dents.
     Pour autant, Helmut ne se laissa pas abattre, et entreprit immédiatement de passer en revue la liste des non-morts présents au tournoi. Si l’un d’eux devait servir de fusible, autant que le plan fût prêt.
     Ses rapports du jour avaient été fort instructifs. Manifestement certains participants œuvraient chacun de leur côté à quelques activités mystérieuses. Thelma Auerbach était à une petite fête organisée par son école d’ingénierie, qui devait ma foi être fort réputée pour fournir des diplômés aussi capables. Aux dernières nouvelles, le couple Boisserand se préparait pour une soirée mondaine tout à fait banale, et Albéric Sérignac de la Motte avait rencontré une jeune femme en ville. Impossible de savoir ce qu’ils s’étaient dits, mais il avait demandé à son agent de retrouver la demoiselle et de la suivre. Simple précaution, mais dans ce genre d’activités on peut toujours tomber sur des trésors d’intérêt simplement en étant rigoureux. Qui sait quels secrets un vampire comme Albéric pouvait cacher ? Helmut sourit tout en sortant dans le crépuscule, observant au passage le sire Kruger qui s’entraînait déjà dans la cour. Quelques chevaliers avaient repéré son manège et avaient décidé de rester tard pour l’observer, mais ils ne s’éternisaient jamais très longtemps, surtout quand ils s’étaient aperçus qu’il n’accordait pas plus de cas à leur présence qu’à celle d’une mouche. Le visage du chevalier trahissait une réflexion intense, bien plus que d’habitude, et Helmut devina que cela avait à voir avec les combats récents. Le sire Kruger avait-il un lien particulier avec l’un des combattants du jour ? À sa connaissance, seuls Von Essen et Silvère de Castagne avaient participé au tournoi du Fort de Sang. Avait-il tissé des liens d’amitiés avec l’un ou l’autre ? Ou des liens d’inimitié, et alors il ruminait sa colère de ne pas avoir pu les vaincre lui-même ? Helmut sortit son carnet et nota quelques mots, décidant que cette piste était intéressante.
     Ses déambulations l’amenèrent à l’endroit qu’il cherchait : l’auberge où Albéric et la jeune demoiselle avaient eu leur conversation quelques heures plus tôt. L’établissement était vivant, avec une ambiance joviale renforcée par la lumière tamisée. Des effluves de bière et de ragout emplissaient l’air, et Helmut se sentit soudain la cible de plusieurs regards lorsqu’il entra. Après tout il savait qu’il détonait, avec ses habits ostensiblement bretonniens et de bonne facture. Il avait pris la précaution de se déguiser avant de sortir, préparant son rôle jusque dans sa manière de parler. Tout en marchant tranquillement vers le comptoir il distribua de gauche et de droite quelques sourires chaleureux, sachant parfaitement comment le jouer. Une fois devant la planche en bois verni sur laquelle l’aubergiste servait ses clients, il s’assit nonchalamment et commanda un verre de vin. Le tenancier, un homme rugueux d’une quarantaine d’années à la barbe garnie et aux bras puissants, le regarda d’un air moqueur.
     « Un verre de vin ? C’est comme vous voulez, mais ici on n’a pas de grands crus. Mes clients sont plus habitués à la bière. »
     Helmut prit un air légèrement désolé, et répondit en prenant un accent bretonnien : « C’est que je ne suis pas un grand connaisseur de bières, voyez-vous. Ma famille n’a emménagé dans l’empire que récemment, et importe encore beaucoup de vin de ce pays. Je n’ai donc jamais encore testé la bière. »
     L’aubergiste sourit et sortit une large chope de sous son comptoir. « Alors n’attendez plus cher monsieur. Je brasse moi-même ma bière, et vous n’en trouverez pas de meilleure de ce côté du Reik, et même de l’autre si j’en crois mes clients.
     - Vraiment ? » Helmut prit un air intéressé. « C’est vrai que l’occasion parait être idéale. Je dois avouer que si le goût de ce breuvage est à la hauteur de ses vapeurs, alors il doit être délicieux. La chaleur des gradins est devenue désagréable en fin d’après-midi et je meurs de soif voyez-vous. »
     Avec un petit rire joyeux, l’aubergiste remplit la chope et la tendit à ce sympathique étranger. Helmut s’en saisit et l’approcha doucement de ses lèvres, fronçant les sourcils, avant d’avaler une petite gorgée. Devant le sourire de son interlocuteur, il ouvrit plus grand les yeux et but plusieurs lampées du breuvage ambré. Le goût était effectivement bon, mais ne valait pas la réputation que l’homme lui adressait. La bière faite au « Mulot Jovial », un établissement à quelques rues d’ici, était bien meilleure. Cependant, il prit un air satisfait lorsqu’il s’adressa à l’aubergiste.
     « Quel somptueux breuvage ! Ma foi, c’est criminel que l’on n’en ait pas plus en Bretonnie. Je vais parler de votre établissement autour de moi Monsieur, je peux vous l’assurer. »
     Le tenancier ne pouvait pas cacher sa fierté. « Ça fait plaisir de recevoir des compliments d’un étranger comme vous mein herr. Un artisan aime à savoir que son travail est apprécié.
     - Oh mais vous devez en voir beaucoup des étrangers ces jours ci, non ? Avec le tournoi, et tout.
     - C’est vrai qu’on a bien plus de clients qu’on avait jamais vu ces derniers temps. Tenez, pas plus tard que cette après-midi, on a eu un jeune chevalier accompagné d’une superbe donzelle.
     - Ah ça, je reconnais que les jeunes filles d’Altdorf sont toutes très jolies. Ce chevalier a bien fait son choix.
     - Mais elle n’était pas d’ici non plus, je vous l’assure. Quand on passe sa vie dans le coin, on sait reconnaître quelqu’un qui vient d’ailleurs.
     - Oh, s’était-il agit d’un rendez-vous amoureux ? Dites-moi tout monsieur, je trouve que cette histoire devient incroyablement romantique.
     - Oh, ce n’était sans doute pas vraiment ça, en passant entre les tables j’ai cru les entendre parler d’un certain Sérane, Sarène, ou Sérène, un truc comme ça. Même que le jeune homme a piqué une petite crise après et a parlé d’espions. C’est pas vraiment des sujets de rendez-vous amoureux non ? Et appelez-moi Franz, je ne veux pas que mes clients ne m’appellent pas par mon prénom. » Helmut sourit à cette remarque, sachant par là qu’il venait de faire un pas de plus vers l’acceptation sociale.
     « Eh bien monsieur Franz, je lève ma chope à votre bière, à ce tournoi, et à l’amitié entre la Bretonnie et l’Empire. Santé ! » Quelques exclamations appréciatives fusèrent, et quand Helmut sortit de l’établissement, quelques heures plus tard, sa bourse s’était allégée de plusieurs pistoles, mais il avait gagné quelques informations très intéressantes.
     Ainsi Albéric Sérignac de la Motte sentait qu’il était épié ? Voilà qui rendait l’évènement ma foi très amusant, mais aussi encore plus dangereux. Il allait falloir faire quelque recherche sur l’individu, et Helmut savait par expérience que ce genre d’homme ne devait pas être sous-estimé.



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Lun 29 Mai 2017 - 19:59

***


     - Pourtant, je croyais que ce tournoi ne t'intéressait pas, - lui fit remarquer Shannon avec un sourire malicieux.
     - C'est... difficile à expliquer, - concéda-t-il en fuyant son regard à la lueur des torches.
     Le soleil n'était pas encore levé. Pas encore. Son capuchon gisait en travers du banc. Le menton posé sur ses bras croisés, il était assis à une table près des terrains d’échauffement, à l'extérieur de l'arène. Jürger suivait du regard un bretonnien qui menait sa monture par la bride. Assise sur le coin de table, les jambes battant le vide, la ménestrelle attendit qu'il en dise davantage. Qu'il se confie à elle. Et pourtant, elle devinait que cela n'arriverait p...
     - Ce n'est pas tant avoir perdu en fait qui me met mal à l'aise, - commença-t-il en tendant un bras.
     Index pointé vers l'étranger, il le suivit du regard en le gardant dans sa ligne de mire. La jeune femme retenait son souffle.
     - C'est cette acclamation lorsque je suis entré... c'était... je ne saurais le dire. A Morlenfürt nous avons été acclamés, mais c'était différent. Ici, les gens ont entendu ta balade. Mais doutaient de tes mots.
     - Ils...
     - Ils ont douté de moi. Mais cela ce n'est pas une nouveauté. En revanche, au fil des duels, ce que j'ai commencé à lire dans leurs regards... c'était nouveau. Ce n'était pas le mépris ou la crainte d'avant. Ce n'était pas le respect d'un de tes auditeurs. C'était...
     - … de l'admiration, devina-t-elle en arrêtant d'agiter les jambes.
     - En quelque sorte, - reconnut-il. - Et après que j'ai assommé ce Marienbourgeois d'un coup de crosse, cela s'est répandu à travers toute la garde. J'étais « le seul soldat » à atteindre ce niveau du tournoi. Puis j'ai ressenti l'engouement dans leurs acclamations quand je suis entré...
     Relevant le poignet en simulant un tir, il tourna son regard vers l'Est. Et grimaça en plissant le regard, apercevant les premiers rayons.
     - Tu ne dois pas avoir honte, Jürger, - déclara Shannon en posant sa main sur la sienne, blafarde. - C'était un beau combat et crois-moi, personne ne t'en veux d'avoir abandonné. Tu as fais battre le cœur de tes frères d'armes. Ils ne l'oublieront pas.
     - Si tu le dis...
     Retirant sa main, il se releva et attrapa son capuchon.
     - Allons dès maintenant chercher de meilleures places qu'hier, - déclara-t-il en souriant malgré tout. J'ai hâte de voir la suite. Quant je pense que Silvère de Castagne, le finaliste du Fort de Sang, a déjà perdu... Cela promet pour les prochains duel.
     - C'est vrai, - déclara la ménestrelle en le suivant. Quel combat ce fut ! Peut-être reverrons même nous un autre vam... au fait, comment as-tu su pour Nessenov ?


______


     - Excusez-moi, gente dame, je recherche l'un des participants de la veille. Sauriez vous m'indiquer où le trouver ?
     Les mains croisées devant lui, le bretonnien de haute stature dominait la prêtresse de Shallya. Étonnée de voir un visiteur à cette heure matinale, elle dut relever sa capuche immaculée pour voir son visage.
     - Je... vous étiez ici hier, je me trompe ? - hésita-t-elle en le reconnaissant.
     - C'est exact, - reconnut Dagan avec un sourire. - L'une de vos sœurs que je ne saurais remercier à la hauteur de son ouvrage a prit soin de mes blessures.
     - Ce n'est que notre devoir, - modéra-t-elle en rougissant. - Je ne vous avais pas reconnu sans votre armure. Vous êtes ce brave chevalier à l'écu écarlate ayant affronté le représentant de Manann. Toutefois je ne saurais vous dire où le trouver, celui-ci n'est pas venu nous...
     - C'est moi, en effet, - l'interrompit le bretonnien, visiblement pressé. - Toutefois, vous vous méprenez. Ce n'est pas le combattant au trident – quel adversaire ! - que je recherche, mais l'adversaire de mon compagnon. Léonard de Rouergue.
     - Je... je ne comprends pas. Pourquoi...
     - Laissez moi vous expliquer. Au vu de votre profession, je suppose que le terme de 'fotofobie' ne vous est pas étranger.
     - La sensibilité à la lumière ? - traduisit-elle au prononcé hasardeux du chevalier.
     - C'est cela. Jürger... en est affligé. Et j'ignore si vous avez vu les combats, mais celui-ci a manqué ses deux tirs avant d'être surclassé en duel. Pour autant, je puis vous assurer que, de nuit, par deux fois il aurait fait mouche.
     - Je crois comprendre où vous voulez en venir...
     - Jürger est bien trop orgueilleux pour aller lui-même lui proposer une revanche après la nuit tombée, - expliqua enfin Dagan. - Je sais toutefois que rien ne lui ferait plus plaisir que pouvoir l'affronter en pleine possession de ses moyens. Vous comprenez, qu'il gagne ou perde lui importe peu. C'est une personne peu concernée par ce genre de choses tant que l'honneur est présent. Et en tant que chevalier bretonnien, je partage ce sentiment.
     Reprenant son souffle, il reprit :
     - Si d'aventure vous retrouviez Léonard, expliquez-lui cela ou mieux, demandez lui de venir me voir. Je lui expliquerai moi-même. Il saura où nous trouver, notre amie ménestrelle faisant la route avec nous ne nous permet pas vraiment de passer inaperçus...



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Mar 30 Mai 2017 - 0:10

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   Peu après la fin des joutes, Ivan Niedovsky avait décidé de quitter les arènes pour s’aventurer dans les rues tortueuses d’Altdorf, chose qu’il n’avait pu faire depuis qu’il était arrivé, tant les épreuves éliminatoires des joutes avaient été prenantes.
   Plutôt que de suivre le chemin habituel de son auberge, il se décida à prendre à gauche de la Kaiserplatz. Rapidement, il traversa le Domplatz Distrikt, où la foule se faisait moins animée, les soldats et civils faisant place aux moines en bures transportant quelques antiques parchemins, aux prêtres guerriers au regard sévère. Le vieux guerrier put s’émerveiller des hauts bâtiments à l’architecture gothique, parfois droite, parfois torturée, aux grands crânes de pierres et autres statues à l’effigie de grandes figures du clergé, souvent armées du marteau emblématique de l’Empire et de son culte. Par-delà les hauts toits d’ardoise grise se dessinaient les hautes tours aux vitraux éclatants du Sigmar Haupthof, le Grand Temple de Sigmar. Poursuivant son chemin sans trop s’attarder, il déboucha enfin sur le Reikmarkt Distrikt, le quartier marchand de l’Ouest de la cité, qui s’étendait sur la rive occidentale du Reik.
   Là, la cité s’offrait aux yeux du kislévite dans toute sa splendeur et son excès, et il ralentit le pas pour pouvoir apprécier le spectacle tout entier.
   Sous les avancées des toits des maisons à colombages tortueuses qui surplombaient les rues étroites, une foule bigarrée louvoyait entre des étals en tout genre. Aux citoyens aisés d’Altdorf aux vêtements colorés, manches bouffantes, hautes bottes de cuir ornementées, chapeaux extravagants aux longues plumes et larges bords, s’ajoutaient les civils moins riches, souvent vaquant à leurs occupations, hommes de mains à la mine patibulaire et aux habits sobres gardant un riche marchant bouffi, messagers pressés aux importantes missives scellées, hommes en chemises de lin blanche portant sur leur dos de lourdes caisses. À tout cela se mélangeaient des soldats, mercenaires en brigandine porteurs aussi bien de longues cicatrices que de grandes épées, ou gardes aux hallebardes au tranchant éclatant, porteurs de la livrée rouge et bleue de la cité impériale. Ensuite venaient, plus rares mais non moins remarquables, les voyageurs venus de bien plus loin. Parmi ceux-là il y avait des hérauts bretonniens, en cotte de maille malgré la chaleur, des compatriotes kislévites aux larges épaules et aux barbes fournies, des halflings à la démarche chaloupée, voire même quelques nains aux regards méfiants et aux cottes de maille rutilantes. Ivan crut même apercevoir un elfe, mais ce dernier disparut dans la foule avant qu’il ne puisse le vérifier. Tous se mélangeaient dans une cohue mouvante, toujours changeante, au brouhaha incessant, au milieu de laquelle couraient des enfants aux pieds nus et aux habits sales, louvoyant entre les jambes des grandes personnes dans la plus grande insouciance.
   Les marchands aux produits variés et parfois exotiques contribuaient au tohu-bohu, haranguant les passants à leur portée pour les ramener vers leurs étals. Il y en avait pour tous les goûts et de toutes les formes, du colporteur de passage avec son petit étal aux produits exotiques, en passant par l’étal du boulanger et de ses petits pains chauds cuits sur place, au commerçant saisonnier, habitué du quartier, à l’étal de grande taille et fourni en produits. Ici, l’odeur âcre de la boue mélangée aux déchets et aux excréments, habituellement de mise dans les rues de la grande ville, était remplacée par le musc des animaux à vendre, les effluves des étals des petits commerçants cuisiniers, les senteurs des épices exotiques et les parfums capiteux.
   Un petit pain à la main, le vieux kislévite se laissa errer au gré de la foule, émerveillé par tout ce qu’il voyait. Il lui semblait que, n’importe où qu’il pose les yeux, quelque chose de nouveau et d’inconnu s’offrait à lui.

   Une heure plus tard, le soleil amorçant sa lente descente journalière, Ivan Niedovsky se retrouvait bien embêté. Un peu plus tôt, il avait voulu rebrousser chemin, mais s’était égaré. Chercher son chemin une seconde fois s’était avéré un échec, et s’il avait quitté les principales rues du District du Reikmarkt, il se trouvait à présent dans une ruelle sombre et peuplée de quelques mendiants qui avaient reculés à sa vue, sans aucune idée d’où il venait ni de la direction à prendre. Alors qu’il regardait tout autour de lui dans l’espoir de repérer une échappatoire, une voix claire aux accents juvéniles le fit se retourner.
   « Z’êtes perdu, m’sire ? Ou bien vous aimez visiter les bas quartiers ? »
   C’était un petit garçon, à peine dans sa dizaine, aux cheveux sombres et ébouriffés, au visage et aux vêtements crasseux, qui s’avançait vers lui en souriant. Ivan remarqua qu’il était pieds nus, et qu’il claudiquait légèrement.
   Comme le kislévite ne répondait pas, et se contentait de le regarder avancer, un sourcil haussé de façon évocatrice, le garçon insista :
   « Pour un sou, je vous fais sortir d’ici. Pour deux je vous fais la visite de tous l’Ouest de la ville. »
   Un deuxième sourcil se dressa.
   « Tu es bien entreprenant, jeune homme. » lui répondit simplement Ivan.
   L’interpellé haussa les épaules :
   « Il le faut bien, si vous voulez survivre ici. Bon, vous la voulez, cette visite ? »
   Le kislévite eut un petit sourire et, finalement, mis la main à sa bourse, d’où il sortit une petite pièce en cuivre, qu’il lança au garçon.
   « Voilà pour sortir d’ici, la même ce soir si je suis content de la visite. »
   Le visage de l’enfant s’éclaira, et il rattrapa la pièce au vol, avant de la faire disparaître promptement.
   « Vous ne le regrettez pas m’sire ! Z’allez voir, je vais vous en mettre plein les mirettes ! »
   Et, sur ce, il se lança dans la ruelle adjacente, sautillant plus qu’il ne marchait. Ivan le regarda un moment s’en aller, amusé, avant de lui emboiter le pas.

   Effectivement, il ne regretta pas son choix. Le garçon semblait infatigable, et devait avoir une excellente mémoire. Sans aucune hésitation, il les menait à travers des suites de ruelles sombres et tortueuses, toujours pour déboucher sur une grande place ou large rue où se trouvait quelque monument important. Ils passèrent des places désertées, à l’ambiance calme et méditative, peuplées de statues de déesses oubliées, des coins de rues animés par des prêcheurs de fin du monde, des allées aux maisons somptueuses, et à côté des grands bâtiments de la cité.
   Ils s'arrêtèrent tout d’abord sur les docks, d’où ils purent contempler le Pont de Sigmar et le Pont de l’Empereur Karl Franz, le garçon lui expliquant l’origine des têtes coupées qui ornaient ce dernier. Au loin, on pouvait voir la fumée qui s’échappait des fournaises du Collège Flamboyant.
   Ils s’enfoncèrent de nouveau dans les rues pour déboucher sur le Collège de Jade, où les quatre gardes, l’un jeune, l’un dans la fleur de l’âge, l’autre mûr et le dernier vieillissant, représentant ainsi les cycles de la vie, surveillaient l’entrée de la haute muraille, sans tours ni meurtrières, qui en interdisait l’accès, et le dissimulait à la vue des simples mortels. Ils longèrent la Grande Pyramide du Collège Lumineux, les laboratoires du Collège Doré, et l’emplacement du Collège Céleste, dissimulé aux yeux de ceux qui n’ont pas le regard empreint de magie.
   Vers l’heure du dîner, le garçon, qui n’avait fait que parler et marcher pendant au moins une heure, montra enfin des signes de fatigue. Alors qu’il allait se lancer dans une description du Collège Améthyste, Ivan le coupa :
   « Dis-moi, petit, comment t’appelles-tu ? »
   L’enfant leva les yeux vers lui, interloqué.
   « Tom, m’sire. Juste Tom.
   — Eh bien, Tom, tu ne m’avais pas menti, c’était une belle visite de la ville. Mais il se fait tard, et il est temps pour elle de toucher à sa fin. » Le garçon eut l’air attristé, mais il l’ignora. « Et, en guise de dernier tour, j’aimerais que tu m’emmènes dans le meilleur restaurant du district du Reikmarkt. »
   Il y eut un moment de silence, où Ivan perçut l’hésitation de l’enfant. Finalement Tom l’invita à le suivre et prit les devants, et le vieux kislévite lui emboîta le pas en silence.
   Ils arrivèrent ainsi, Tom visiblement persuadé que le vieux kislévite allait le laisser là, devant une auberge à la riche façade, s’étendant sur la rue avec quelques tables basses protégées par un auvent coloré. Pour l’instant, l’ambiance était au calme plat, et seulement quelques clients buvaient une chopine dedans comme dehors. À peine Ivan avait-il enlevé ses sabres de son dos et s’était avancé sur la terrasse qu’un homme de forte corpulence, vêtu d’un tablier et torchon en main, s’empressa de l’accueillir.
   « Bien le bonsoir, monseigneur. » commença-t-il avec une petite courbette « Désireriez-vous une table pour le dîner ?
   — Oui, s’il-vous-plaît, répondit simplement le kislévite.
   — Pour une personne, je présume ?
   — Non, pour deux. Pour moi et ce jeune homme. » D’un mouvement de la main, il désigna Tom, qui sursauta, surpris.
   Le tavernier n’en était pas moins pris de court, et il dut s’y reprendre à plusieurs fois avant de parler :
   « Comment ? Mais, voyons, c’est un gueux !
   — Vraiment ? Dommage. » Le visage arborant une expression quelque peu amusée, il contempla, dans une main, sa bourse qui cliqueta abondamment, et dans l’autre, ses deux sabres. L’aubergiste lui aussi regarda tour à tour l’une et l’autre, une goutte de sueur perlant sur son dégarni. Calmement, le vieux guerrier oscillait entre les deux, sans rien dire.
   Finalement, le gros homme capitula et s’inclina à nouveau.
   « Très bien… Si ces messieurs veulent me suivre. »

   Ils furent servis comme des rois, avec un demi porcelet, grillé à la broche, sur un lit de légumes cuits au feu eux aussi. La peau était croustillante, la viande fondante, le plat dégoulinant de gras. Si le vieux kislévite prit plaisir au repas, le jeune garçon, en contrepartie, était clairement aux anges, et engloutit la moitié du plat avec un appétit qui ne manqua pas de faire sourire Ivan.
   Lorsqu’ils ressortirent de l’auberge, la bourse allégée mais le ventre plein, la nuit était tombée sur la ville, et partout dans les rues, torches, lampions et lampadaires s’étaient allumés, baignant la ville et le tohu-bohu qui ne semblait pas diminuer d’une douce lumière dorée.
   Ivan se retourna vers Tom qui se tenait le ventre, un sourire satisfait aux lèvres.
   « Eh bien, il est temps pour nous de nous séparer. Quant au repas, je pense qu’il valait bien la visite de la ville. »
   Le jeune garçon lui lança un regard attristé, mais ne s’y opposa pas. Comme il ne faisait pas mine de bouger, le vieil homme lui poussa gentiment l’épaule.
   « Allons, file ! La nuit vient de tomber, ne devrais-tu pas rentrer chez toi ? »
   Mais sa remarque ne fit que renfrogner l’enfant, qui baissa la tête.
   « Encore faudrait-il avoir un chez-soi où rentrer. » dit-il sombrement, prenant Ivan par surprise.
   « Pas de chez toi, pas de parents ? Allons, tout de même… »
   Mais le garçon ne lui laissa pas le temps de finir.
   « Non, pas de parents non plus. Ils n’ont pas du trouver leur enfant avec une jambe plus longue que l’autre à leur goût. » Il y avait de l’amertume dans sa voix. « Ils en avaient sûrement d’autres qui n’étaient pas difformes dont ils pouvaient s’occuper. »
   Ivan ne réagit pas, ne sachant quoi répondre. Là d’où il venait, qu’un enfant naisse avec un bras dans le dos n’était pas si anodin…
   Mais l’enfant pris son silence pour une insulte.
   « Eh bien, puisque vous n’avez plus l’air de vouloir de moi, adieu ! »
   Le visage fermé, il lui tourna le dos d’un seul bloc et s’en alla de son pas boitillant. Le vieux kislévite le regarda partir, interloqué, avant de prendre lui-même le chemin opposé, quelque peu attristé de devoir en finir ainsi. Ils étaient dans la Grand’Rue du Reikmarkt, et il lui serait facile de remonter jusqu’à la Kaiserplatz.
   Cependant, l’idée que le petit n’avait pas de toit, et l’amertume dans la voix l’enfant lorsqu’il le lui avait avoué le taraudait. Il essaya de la chasser de son esprit, se disant que s’il avait survécu jusque-là de cette façon, alors une nuit de plus ne lui ferait rien, mais en vain. Après tout, si sa propre chambre était bien étroite, il y avait de la place dans les écuries dans son auberge…
   Soupirant pour lui-même, Ivan Niedovsky fit demi-tour, à la recherche du petit garçon.

   Partant de l’auberge où ils s’étaient quittés, il demanda son aide aux passants et aux marchands. Si la plupart l’ignorèrent en haussant les épaules, un petit colpoteur lui indiqua une petite ruelle au détour de la Grand’Rue, et il s’en approcha.
   Mais, avant même qu’il n’arrive au croisement, une voix grosse et grasse éclata depuis la ruelle.
   « Où qu’il est le vieux qu’était avec toi tout à l’heure, gamin ? Parle ! »
   Glissant un coup d’œil dans la ruelle, le kislévite se fit une rapide idée de la scène. Accolant Tom contre un mur et le maintenant fermement immobile d’une seule main, un homme gras à la mine patibulaire, aux vêtements sales et rapiécés, protégé d’un plastron de métal étonnamment en bon état, interrogeait l’enfant, appuyés par deux acolytes, petits et maigres qui souriaient méchamment derrière lui, dévoilant leurs chicots noirs et usés. L’un était vêtu d’une cotte de maille et d’un vieux casque rouillé, l’autre d’une simple veste de cuir. Un peu plus loin, dans la pénombre, un vieillard rachitique, aux guêtres noires de crasse, ricanait doucement, courbé sur un bâton.
   L’espace d’un instant, Ivan considéra de s’interposer, mais il se ravisa, curieux de voir la réaction de l’enfant. Pendant ce temps, le gros homme continuait, secouant le jeune garçon.
   « Alors, t’vas parler dis !? L’vieux R’bert, y dit qu’y t’a vu avec un vioque bien friqué qu’avait pas l’air du coin ! Dis où qu’il est, avant que j’te refasse le portrait ! » Derrière lui, le vieillard acquiesçait avec enthousiasme, son ricanement de plus en plus insistant.
   Mais Tom ferma les yeux et secoua la tête, s’écriant d’une voix plaintive qu’il ne savait pas de quoi le vieux parlait.
   À la surprise de tous, le bandit envoya un revers de main au visage du garçon, tellement fort que ses échos rebondirent sur les murs. S’il n’avait pas été retenu de son autre main par le truand, l’enfant en aurait été jeté à terre, et un filet de sang s’écoula de sa bouche.
   « Mais tu m’écoute ou bien ? J’t’ai dit que j’hésiterais pas à te r’faire l’portrait ! »
   Mais même avec le truand lui hurlant à plein poumons dans les oreilles, l’enfant ne faisait pas mine de parler. Le vieux kislévite en avait assez vu.
   « Si c’est moi que vous cherchez, eh bien me voici. » dit-il alors qu’il s’avançait dans la ruelle, dégainant ses sabres.
   Le brigand lui lança un sourire troué, et lâcha le jeune garçon, qui s’effondra sur les pavés.
   « Ha, c’tait pas si compliqué finalement. Réglez lui son compte les gars, l’a pas l’air coriace ! »
   Un rictus malfaisant aux lèvres, les deux acolytes dégainèrent des coutelas rouillés et s’avancèrent vers lui, sans se presser.
   Mais l’assaut ne se passa comme prévu. Alors que le premier s’apprêtait à frapper, Ivan s’élança et, dans un sifflement cristallin, son sabre outrepassa la lame du bandit et lui entailla profondément le poignet, lui faisant lâcher son arme dans un cri étranglé de douleur.
   Alors que le deuxième écarquillait à peine les yeux sous son casque cabossé, le kislévite était déjà sur lui, et sa gorge s’ouvrit en deux presque sans un bruit de la part du second sabre.
   « Hein ? » le gros truand n’en revenait pas, et, son cerveau incapable de reconnaître ce qu’il avait devant lui, chargea aveuglément le vieux guerrier, lame rouillée au clair.
     Ivan ne réfléchit qu'à peine, laissant ses instincts prendre le dessus. La pointe de sa lame alla droit au cœur… et fut déviée dans un crissement de métal par le plastron du brigand. Celui-ci allait amorcer un sourire triomphal, mais le second sabre le lui empêcha, transperçant sa gorge de part en part.  
      Dans le fond de la ruelle, il n'y avait plus aucune trace du vieillard caquetant, qui s'était prestement fondu entre les ombres.

      Le vieux kislévite resta un moment interloqué devant le cadavre du bandit, perturbé. Voilà quelque chose qu’il n’avait pas prévu… Après toutes ses années passées à combattre des démons sans armures et des maraudeurs sans grande protection non plus, il avait presque oublié que ses adversaires du tournoi serait bien mieux protégé que le pauvre bougre devant lui, et ses lames n’étaient pas du tout faites pour ce genre d’adversaires… Il tourna la tête vers ses sabres, les yeux dans le vide. Le tournoi allait s’annoncer plus rude que prévu, il allait devoir redoubler de précision lors des combats.  
      L’on tira sur sa brigandine, le tirant de ses pensées. C’était le jeune Tom, qui le regardait avec ses grands yeux.
      « Messire guerrier… vous êtes revenu ? »
      Ses soucis s’effaçant de son esprit, Ivan lui tapota la tête avec un grand sourire.
      « Haha, en effet mon garçon… Il semblerait que j’ai encore besoin d’un guide pour le restant de mon séjour à Altdorf… »



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Mar 30 Mai 2017 - 13:42

Epreuves à pied
Huitième jour



     Au petit matin, le précepteur Heinrich Reinhardt se rendit personnellement à l'école Impériale d'Ingénieur d’Altdorf : depuis la veille, la commanderie de la Reiksguard avait un nouveau voisin : « Fiabilité », un tank à vapeur aussi gros qu’un carrosse et aussi lourd qu’une maison.
     Pour pouvoir entrer, Reinhardt dut tout d’abord réveiller le vieux portier, qui, ne comprenant guère la raison d’une telle visite, le laissa passer sans trop d’amabilité. Une fois à l’intérieur, le précepteur dut remonter plusieurs escaliers avant de se retrouver devant la porte du secrétariat de l’école. Un parchemin y figurait, avec un message visiblement écrit à la va-vite :
L’administration est exceptionnellement fermée le 28e jour du Sommerzeit.

     Haussant un sourcil, Reinhardt frappa tout de même, d’abord poliment, puis avec une certaine fermeté. Personne ne vint ouvrir. Légèrement frustré, le précepteur se dirigea alors vers le bureau du directeur de l’école, dut monter un escalier supplémentaire, avant de trouver de nouveau porte close : les horaires affichés indiquaient que le bureau était ouvert uniquement les après-midis.
     Quelque peu excédé, momentanément à court d’idées, Heinrich resta devant la porte un petit moment, avant d’être soudain interpellé par une claire voix féminine :
     « Messire ? Je peux peut-être vous aider ? »
     Le précepteur vit approcher une jeune femme assez haute, même aussi haute que lui, bien que guère robuste. Elle portait une robe modeste, étrangement surmontée d’un gilet de cuir, et dans ses mains il y avait un bâton surmonté d’une serpillère. Derrière elle, Reinhardt remarqua un seau en bois.
     « Vous travaillez ici, Fräulein ?
     - J’étudie ici. Le balai, c’est pour payer mes études, messire. Et sinon, vous cherchez qui ?
     - Je… » - décidément, cette étudiante était fort directe. « Hum, Fräulein, il est impératif que je voie les personnes responsables dans cette école, sur le champ !
     - Sur le champ ? Ben… L’directeur n’arrive qu’après la pause de midi, et si voulez le voir chez lui, c’t’ à l’autre bout d’la ville. Môssieur ne supporte pas le bruit des machines, tiens…
     - Et l’administration ??
     - Vraiment désolée, messire, mais comme ils changent de personnel assez souvent, on sait jamais trop où ils habitent… »
     La dernière réplique de l’ingénieure étudiante laissa le précepteur muet pendant un petit moment, moment durant lequel son interlocutrice le regarda avec un air de compréhension.
     « Est-ce que c’est vraiment beaucoup urgent, messire ?... » – tenta-t-elle finalement.
     « … Il y a UN TANK A VAPEUR devant notre commanderie !! OUI, c’est urgent… » - le précepteur se ressaisit alors, réalisant qu’il haussait le ton devant la mauvaise personne. « Hum, pardonnez-moi, Fräulein, mais oui, c’est assez urgent. »
     La Fräulein, quant à elle, faisait les gros yeux.
     «  Un tank à vapeur ? Vous êtes sérieux ?
     - Ramené devant chez nous par votre collègue, la Frau Auerbach. La Großmeister Gentevigne l’a mise aux arrêts dès qu’elle a entendu et vu l’engin, ce qui ne m’étonne pas et ne me surprend pas du tout de sa part. Un tel manque de discipline, sans compter les dégâts collatéraux sur la chaussée…
     - Attendez, Thelma a vraiment ramené Fiabilité devant la commanderie ? »
     L’étudiante retenait visiblement son hilarité. Elle y mettait d’autant plus de bonne volonté que le précepteur levait un sourcil courroucé, ce qui ne contribuait qu’à la faire rire davantage.
     « Hum, Fräulein…
     - Ex-cusez-moi, messire, hum, je… Je vais retourner à mon travail. »
     Reinhardt l’observa s’éloigner dans le couloir avec son bâton et son seau, passablement agacé par ce qu’il venait d’apprendre : ainsi, il faudrait au moins attendre quelques heures avant de mettre la main le maudit responsable… Et vu qu’il risquerait d’être aux joutes, ce serait à quelqu’un d’autre de s’en occuper, peut-être la Großmeister.
     Il serra le poing tout d’un coup : si c’était la Großmeister qui s’en occupait, leur administration n’avait qu’à bien se tenir.





**************





     Du côte de l’arène de la Reiksguard, les tribunes se remplirent avec autant d’entrain que la veille. Seul l’Empereur manquait à l’appel, pris par ses obligations régaliennes à propos de certains rapports inquiétants provenant du littoral impérial. Ce fut à son illustre champion, Ludwig Schwarzhelm, qu’il remit l’honneur de présider cette huitième journée du tournoi.


     Jacques le limier (Calidus5) contre Robin Osbourne (Agilgar de Grizac)


     Jacques fut immédiatement acclamé par tous les spectateurs haut-perchés des tribunes : bien que peu l’eussent porté véritablement dans leurs cœurs, toutes les petites gens d’Altdorf convenaient que c’était cocasse de voir ce bouseux de la lointaine terre bretonienne terrasser des grands bourgeois en leur envoyant des traits d’arbalète et des coups d’espadon. Le baron de Joli-Tonneau, maître et principal soutien de Jacques, le salua bruyamment depuis son siège, et fut accompagné par le baron de Vigne-Bleue.
     De plus, les deux barons acceptèrent immédiatement de parier phynance sur la victoire de Jacques : Dangorn, leur nouveau compère pariait gros sur la victoire de son adversaire.

     Robin Osbourne, bien que mal réveillé, sourit et salua ceux et celles qui le soutenaient. Sa réputation de démolisseur de châteaux maudits était passée par monts et par vaux, au point qu’il reçut une proposition de faire sauter le Fort Oberstyre en Sylvanie…
     Pour l’heure, cependant, il avait l’esprit occupé par la mystérieuse disparition de sa charrette bourrée de feux d’artifices…

     Au signal, faisant face à un chevalier qui le chargeait bouclier devant, Jacques tira un redoutable trait d’arbalète. Il fut pris de court en voyant son adversaire bondir sur le côté, esquivant le trait qui alla se ficher dans la barrière de l’arène (0T).
     Robin Osbourne, certain d’avoir saisi l’avantage, frappa de taille, mais fut stupéfait en voyant Jacques lui tourner le dos : son coup s’écrasa sur l’espadon qu’il portait (Robin : 3T, 1B, 1 svg !), arme dont  Jacques s’empara dans la seconde pour frapper à son tour !
     La grande lame siffa, quand une vive lumière dévia le coup qui, visant le flanc, fracassa finalement la cuisse du chevalier (Jacques : 3T, 2B, 1 invu ! 1 PV !).

     Sur les tribunes, le baron de Joli Tonneau leva les bras et se joignit aux acclamations générales, quand le sire Dangorn cria à son tour : visiblement réveillé par la douleur, le sire Osbourne riposta avec tant de férocité que Jacques, blessé un peu partout, dut reculer (Robin : 3T, 2B, 2 PV !). La foule retint son souffle, voyant le limier réunir ses dernières forces et foncer droit sur le chevalier ; l’espadon s’écrasa avec une telle force que l’écu se fendit en deux ! Or, une vive lumière s’interposa encore, arrêtant la frappe redoutable… (Jacques : 2T, 1B, 1 invu !)
     « Pour la Dame ! Pour Rottingham ! »
     Déterminé à l’emporter, le sire Osbourne, shérif de Rottingham, frappa avec une telle véhémence que le pauvre Jacques chuta sur le coup (Robin : 3T, 3B, 3PV !!), et son adversaire eut droit à de sacrées remontrances des bonnes sœurs de Shallya.





     Albéric de Sérignac de la Motte (Gromdal) contre Friedrich Uhrmacher (Nyklaus von Carstein)


     Une fois l’arène remise en état, les deux combattants suivants se firent face et se détaillèrent. L’un était jeune, beau, robuste et sympathique. L’autre était vieux, à moitié chauve et certainement antipathique.

Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard - Page 2 Vamp_v11

     Friedrich Uhrmacher sortit deux pistolets chargés : la vue de ce gringalet l’insupportait, et de plus il lui paraissait terriblement louche. Si d’aventure, une des balles venait à se planter dans son front, ce ne serait pas dommage.
     Le jeune homme quant à lui, dégaina son épée et salua les tribunes en souriant, recevant même quelques charmants sourires en retour.
     Albéric paraissait content de faire montre de son habileté devant ces dames. En vérité, il jubilait de faire face au répurgateur qui naguère avait envoyé un vampire ad patres. Il allait être si proche de ce fanatique, si proche…

     Le signal fut donné, doublé d’une double détonation : ce furent les armes à feu de Friedrich, or le répurgateur vit qu’aucune des balles ne fit mouche (1T annulée !), et son adversaire s’avançait vers lui avec l’air de celui qui allait s’amuser. Cette vision ne fit qu’attiser la colère du vieil homme, qui chargea avec un terrifiant cri de guerre.

     Albéric esquiva avec… grâce, fracassant sa lame dans l’épaule de Friedrich avec un entrain sadique (3T, 3B, 1 svg, 2 PV !). Hurlant de douleur, le répurgateur ne peut que tenter de riposter (1T, 0B). Son adversaire, cependant, afficha un sourire presque compatissant à son encontre, se rapprochant soudain au point que leurs nez se touchaient presque, arrachant au vieil homme une horrible grimace alors que sa lame s’enfonçait dans son ventre (4T, 4B, 1 svg, 3PV !!).
     Friedrich Uhrmacher s’effondra dans un râle. Les sœurs de Shallya qui accoururent parurent au bord du désespoir, ne se privant pas d’accabler Albéric de mille blâmes accompagnés de larmes. Sur les tribunes, une sorte de confusion régnait : le jeune homme était certes brillant, et un tournoi était un tournoi, mais…
     Ce dernier, s’assurant que sa victoire était bien enregistrée, quitta l’arène et se déroba à tous les regards.

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Mar 30 Mai 2017 - 15:59

     Richter Ketzerfeuer (Ethgri Wyrda) contre Eléonore de Boisserand (Hjalmar Oksilden)


     Il n’eut réalisé que le lendemain de son inscription ce qui s'était passé, et, furieux contre l'organisation impériale, fut résolu à « pendre sur le champ ce fieffé sot truand qui m'a embourbé dans cette affaire », à savoir le pauvre scribe. Lorsque toutefois, il dut faire face à la Großmeister Gentevigne, la pendaison dut attendre que toutes les parties soient entendues. Sans grande surprise, son fourbe prisonnier déclara qu’ils étaient bel et bien inscrits au Grand Tournoi de la Reiksguard, et qu’il ne comprenait pas le soudain revirement de son… partenaire. Bouillonnant de fureur, Richter fut immédiatement averti par la vieille halfling qu’il pouvait décider de se retirer du tournoi, mais il ne pouvait le décider pour quelqu’un d’autre. Quant aux accusations de blasphème et de culte du chaos, Narcisse les balaya d’un revers de main : elle connaissait les répurgateurs, et surtout, elle connaissait Boris Unschuldig, chez qui elle n’avait jamais hésité à acheter du pain.  
     Rongeant son frein, le répurgateur maintint sa participation à contrecœur. Il se jura de remettre la main sur le greffier (sans doute un hérétique, lui aussi), et s’établit même dans la commanderie, prenant une chambre avec vue sur la fenêtre de Boris. Avec un long fusil du Hochland pointé sur la fenêtre du boulanger, il se sentait sûr de le perforer si jamais son prisonnier tentait de sortir la nuit, ou en dehors des heures du tournoi.

     Depuis, il perfora bien du monde, mais dans l’arène. Il n’était pas l’un des meilleurs serviteurs de Sigmar pour rien !
     Dame Eléonore de Boisserand, elle, reçut moult acclamations de la part des bretonniens, mis à part quelques étroits d’esprits dont on ne fit pas grand cas.


     Richter tira au signal, mais loupa sa cible (0T). La violente défaite d’Uhrmacher était encore vive dans son esprit, il ne cessait de se poser des questions. Il fut toutefois forcé de réagir lorsqu’une flèche, tirée d’une main experte, ricocha sèchement sur son armure de plates.
     En face, Dame Eléonore abaissa son arc long (Eléonore : 1T, 1B, 1 svg !). Les animaux qu’elle chassait, eux, n’avaient pas de carapace !
     Elle vit cependant le répurgateur foncer sur elle et se prépara à se défendre. Son adversaire l’attaqua à l’épée longue, mais elle para toutes ses attaques avec son espadon (Richter : 1T, 0B – Eléonore : 0T) ; ils engagèrent alors un impressionnant échange de politesses, Richter essayant de trouver la faille dans la défense de la femme (2T, 0B), cette dernière compensant sa lenteur avec la force brute de ses coups, tant et si bien qu’Eléonore remporta le premier sang (2T, 1B, 1 PV !).
     « Comment oses-tu, par Sigmar !! »
     Au grand dam des spectateurs bretonniens et du sire de Boisserand, Richter martela soudain avec une férocité décuplée, faisant ployer son adversaire… (2T, 2B, 2 PV !)
… grand mal lui en prit de vouloir l’achever, car l’espadon de la dame siffla contre ses jambes et le projeta à terre à son tour (Eléonore : 2T, 1B, 1 PV !).
     Tous deux se relevèrent, haletants, mais le répurgateur fut plus rapide : frappant du plat de l’épée, il visa la tête découverte de la dame, l’espadon de celle-ci arrivant trop tard pour parer le coup (Richter : 1T, 1B, 1PV !!). A moitié sonnée, Eléonore tomba sur un genou, avant de sentir la lame adverse sur son épaule. Fort essouflée, elle gratifia Richter d’un regard approbateur, avant de lever la main en signe de forfait.



     Dmitrij Donskoj (MagnanXXIII) contre Malvira de Madrugada (Arken)


     Fort échauffée par les trois premiers affrontements de la matinée, la foule accueillit les derniers combattants des huitièmes de finale avec entrain. Personne n’en croyait ses yeux en voyant un duo aussi bigarré, une frêle jeune femme faisant face à un colosse barbu et armé jusqu’aux dents. Leurs techniques de combat différaient tellement que même les plus apathiques des spectateurs furent intrigués par l’issue de l’affrontement, qui ne tarda pas à commencer.

     Pour la plus grande joie et même l’incrédulité des tribunes, les deux combattants se chargèrent mutuellement, au signal, sans plus de cérémonies. Comment une dame de la cour pouvait-elle ne pas trembler face à un kislévite aussi large qu’un ours ?!

     Le choc… n’eut pas lieu ?! Eberlués, tous les spectateurs virent le colosse frapper totalement à côté de sa cible (3T, 3B, 3 invus !), alors que la demoiselle plantait sa dague dans une faille de son armure ! (2T, 1T annulée, 1B, 1 PV !)

     Le guerrier sentit la douleur et s’aperçut enfin que… mais pourtant, il était convaincu d’avoir frappé…
     Malvira, elle, retira sèchement la dague de la blessure, arma un second coup, quand la lame du kislevite s’interposa au dernier moment, crissa sur la dague et entailla cruellement l’épaule de la jeune femme (Malvira : 1T, 1B, 1 svg ! – Dmitrij : 2T, 1B, 1 PV !).
     La foule vit alors de tels moulinets enragés que la demoiselle fut lacérée de toutes parts. Une sorte de chance insolente l’avait préservée jusque là et, agile, elle l’était, mais son ample tenue de soie n’offrait aucune protection contre des coups bien ajustés…
     Cruellement blessée, elle s’effondra, et le kislévite lui tourna le dos, déterminé à s’éloigner, quand tout d’un coup une douleur nouvelle fusa dans sa cuisse gauche… La garce venait de lui balancer sa dague en traitre ! Il se retourna, furieux, puis aperçut la demoiselle redevenir subitement inerte… (Dmitrij : 5T, 5B, 2 invus, 3 PV !! – Malvira : 2T, 1B, 1 PV !)
     Lorsqu’il la foula du pied, il se rendit compte qu’elle était définitivement inconsciente.


***

     Dans l’hospice de Shallya, les bonnes sœurs furent surprises de recevoir la visite de sa sainteté le répurgateur Mathias Thulmann, armé jusqu’aux dents et impatient de… rendre ses hommages à la belle dame qui avait été confiée à leurs soins après le dernier combat. Lorsque toutefois il fut conduit là où elle se reposait, le répurgateur grimaça : vide ! La couche était vide.
     « Où est-elle ? »
     La bonne sœur, visiblement affolée, appela ses consœurs, et toutes se dispersèrent à la recherche de la disparue…
     « NOOON !!! »
     Ce cri, qui fit sursauter Mathias lui-même, provenait d’un autre bout de la loge. Le répurgateur y arriva en quelques secondes, et y trouva Friedrich Uhrmacher, à moitié alité et totalement hystérique :
     « ELLE M’A FAIT UNE SAIGNEE, PUIS ELLE A BU MON SANG !! TOUTES DAMNEES ! TOUTES DES VAMPIRES !!! »
     Malgré sa faiblesse, il dispersa sans mal les bonnes sœurs qui tentaient de le retenir, cherchant des yeux une arme, s’emparant finalement d’un gros scalpel… Nul ne sait quel drame serait arrivé si Thulmann ne l’avait pas pris par le bras :
     « Par Sigmar, mon frère ! Par Sigmar !! Où est-elle allée ?! Où est allée cette bonne sœur, OÙ ?! »
     Figé et muet, Friedrich tourna lentement sa tête vers une fenêtre ouverte. Il regarda, ne vit que des passants dans la rue.

     Non pas que sa compagnie allait être vraiment utile, mais Mathias insista pour que Friedrich Uhrmacher sorte de l’hospice avec lui. Il craignait que son ancien collègue ne finisse par s’en prendre à quelques innocentes…
     Ils réquisitionnèrent une charrette qui passait dans la rue. Dans son empressement, Thulmann braqua son pistolet contre la tête du conducteur, lui ordonnant de les ramener au Grand Temple de Sigmar en vitesse. Celui-ci s’exécuta, et Mathias, ignorant les caisses d’explosifs qui remplissaient la charrette, passa l’ensemble du périple à regarder s’il ne remarquait pas une bonne sœur isolée dans la rue, en vain. Arrivés au temple, les deux répurgateurs laissèrent la charrette repartir.


***


     Dans une taverne bretonnienne, Martin Delatour, accoudé au comptoir, se dit à lui-même à haute voix : « Elle est louche, cette demoiselle, que l’on me refuse mon adoubement si elle ne cache pas quelque fourberie dans ses manches ! »
     « Ah, vous aussi vous avez remarqué ? »
     Martin fut stupéfait de voir que son voisin de droite était le célèbre Léonard de Rouergue, chevalier du Graal.
     « Messire Léonard, c’est un honneur !
     - Euh… oui, de même.
     - Vous aussi, vous croyez que cette femme n’est pas normale ?
     - Ben… »
     Le graaleux songea combien de fois Nawenn avait critiqué sa tenue de soie, son teint pâle, son attitude aguicheuse… Ça ne lui plaisait pas vraiment, en fait, et puis c’était quand même bizarre qu’une dame aille en tournoi…


***

     « Mais puisque je vous dis que cette femme est bizarre, et vous voulez même pas aller vérifier !!
     - C’est ça, pour que tu puisses t’enfuir, pendard ? J’ai connu meilleure ruse de la part d’un cultiste ! »
     Ainsi discutaient Richter et Boris, en chemin vers l’auberge la plus proche pour y trouver leur pitance de midi.

Malvira de Madrugada:





...


Dernière édition par Von Essen le Dim 4 Juin 2017 - 10:24, édité 3 fois
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Mar 30 Mai 2017 - 17:19




Epreuves des joutes
Huitième jour


     La matinée n’ayant été émaillée d’aucun incident vraiment notable, c’est avec plaisir que les spectateurs revinrent à l’arène pour admirer les combats en lice. Karl Franz lui-même revint de ses réunions, et tous les impériaux présents louèrent son nom.


    Yorek Stormoff (Von Essen) contre Rance du Corbeau (Aidamis)


     « Edgelord-san ! Edgelord-san ! Edgelord-san ! »
     Rance du Corbeau accueillit les acclamations avec un tel charisme que ses admirateurs hurlèrent son nom de plus belle. Tout au long du tournoi, chacune des victoires du mercenaire avait été auréolée d’une telle classe, d’un tel effet spectaculaire, que les tribunes comptaient désormais une rangée spéciale occupée exclusivement par de fervents admirateurs du sire « Edgelord-san », surnom sous lequel il s’était inscrit aux joutes.
     En dehors de cela, la popularité de Rance était renforcée par son appétit inhumain et sa capacité à boire les litres d’alcool sans broncher. Les jours où il se retrouvait sans le sou, il allait courir la campagne et en ramenait tellement de gibier qu’il pouvait s’acheter une cave entière avec, et les taverniers rivalisaient de ruse et d’éloquence afin d’attirer le mercenaire chez eux. Mais quand quelqu’un devenait trop familier avec le sire Rance, celui-ci le gratifiait d’une remarque si pointue, si terrible, que ce dernier se recroquevillait de honte, et si même ça ne marchait pas, c’était un terrible coup de poing dans le menton qu’il se prenait. Ainsi vivait Edgelord-san.

     Ulrich von Stromdorf, qui lui faisait face en ce jour, se morfondait encore sur le drame de la veille. Valait-il mieux que le chroniqueur à présent ? Quand Von Essen était sur le point d’être tué, lui, Ulrich, ne s’était pas foulé pour risquer sa vie à le secourir…


     Les deux chevaliers en armure complète chargèrent au signal. Rance apprêta son javelot ogre, qu’il utilisait comme une lance, alors qu’Ulrich, lui, galopait avec son épée.
     Ils se rencontrèrent dans un terrible fracas métallique, et tout le monde vit que ni l’un, ni l’autre ne fut blessé dans la charge (Rance : 5T, 1T annulée, 2B, 2 svg ! – Ulrich : 4T, 1T annulée, 1B, 1 svg !)
     « Kono… »
     Le sire du Corbeau n’eut guère le temps de finir sa phrase : le colossal chevalier était déjà presque sur lui, et ils échangèrent des estocades tellement rapides que le public peina à suivre (Ulrich : 3T, 2B, 1 svg, 1 invu ! – Rance : 2T, 1B, 1 svg !).
     Ils se séparèrent aussi subitement.

     « Impressionnant ! » - lança le sire Rance. « Tu veux sans doute savoir pourquoi ton dernier coup ne m’a pas blessé ? Eh bien, je vais te l’expliquer : mon tabard est nul autre que le Tabard de la Lune Bleue, un artefact puissant, datant d’un temps où Morrslieb n’était point encore maudite !
     - Hum… »
     Le sire Ulrich, dont l’immobilité s’expliquait plus par une mélancolie dont il essayait de se défaire, ne répondit pas.
     « Ho… » - reprit le sire Rance. « Il me semble que tu es troublé par mes paroles. Si tu décides de déclarer forfait, je ne t’en voudrai pas, car il n’y a point de honte à déclarer forfait à Edgelord-san !

     Cette dernière réplique fut acclamée par son groupe d’admirateurs, alors que le reste des tribunes était pantois. Qui étaient donc ces mystérieux guerriers pour interrompre le combat de la sorte ?    



SHONEN CLIFFHANGER
Générique de fin d'un épisode des aventures d'Edgelord-san !






Dernière édition par Von Essen le Mer 31 Mai 2017 - 12:28, édité 2 fois
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Mer 31 Mai 2017 - 10:47

***

     « Alors, quelle est ta réponse ? »
     En guise de toute réponse, le sire Ulrich fit soudainement cabrer son énorme monture, et lui-même poussa un tonitruant cri de guerre. Rance fut chargé dans la seconde, et une fois encore, une cruelle mêlée s’engagea…
     « ONORE !!! » - hurla le sire du Corbeau.
     Quelque chose n’allait plus : son adversaire ne visait plus du tout son torse, protégé par le tabard, mais enchainait des frappes visant ses bras et sa tête. Le sang gicla (Ulrich : 2T, 2B, 1 svg, 1PV ! – Rance : 1T, 1B, 0+1 svg !), Ulrich para toutes les ripostes du mercenaire (Rance : 3T, 0B), lui-même infligeant une sévère entaille sur le bras gauche de Rance (2T, 2B, 1 svg, 1PV !).
     « N-NANI ?! MASAKA !! »
     Il vit le coup venir, mais fut trop lent pour le parer : la lame de von Stromdorf s’abattit sur son casque, et ce fut le noir complet. (Ulrich : 4T, 4B, 2 svg, 2 PV !!)



     Heinrich Reinhardt (Ludwig Schwartzhelm) contre Abrams Gottlichglück (Nyklaus von Carstein)

     
     Une fois que l’on eut évacué les admirateurs enragés du sire Rance (« IIIEEE ! Edgelord-saaan !!! »), la joute suivante fut annoncée.
     Pour une fois, les deux adversaires reçurent des acclamations plutôt mesurées et équitables : l’un était un précepteur de la Reiksguard, respecté de tous et admiré pour sa maîtrise des armes, l’autre était un jeune chevalier bretonnien, bon vivant et également fort habile au combat.
     Tous deux eurent même le reflexe de se saluer avant d’abaisser leurs visières.

     Au signal, les deux cavaliers chargèrent puis abaissèrent leurs lances. Il y eut un choc et un éclat lumineux, pendant lesquels les tribunes furent silencieuses… L’un des deux combattants était blessé ! Une fois de plus, le précepteur montrait à tous qui était le maître ! (Abrams : 2T, 1B, 1 svg ! – Heinrich : 1T, 1B, 0 svg, 1 invu relancée… 1 PV !!)
     Abrams, souffrant d’une blessure à l’épaule, vit le sire Reinhardt donner sa lance à un écuyer, et, chose curieuse, aperçut un autre écuyer accourir pour lui prendre la sienne. Tout le monde semblait sentir que le combat se passerait… bien, dans les règles de l’art, au point que les écuyers de la Reiksguard étaient là pour servir.

     Les deux chevaliers éperonnèrent alors leurs montures et se rencontrèrent lames au clair. Cette fois, cependant, le sang gicla de l’autre côté : le chevalier errant venait de montrer sa maîtrise à son tour ! (Abrams : 3T, 1B, 1 PV ! – Heinrich : 2T, 2B, 2 svg !)
     Bien échauffés, les deux adversaires enchainèrent les coups et les feintes : l’on vit l’avantage pencher d’un côté (Abrams : 2T ; - Heinrich : 4T, 2B, 2 svg !) puis de l’autre (Abrams : 3T, 1B, 1 svg ! – Heinrich : 0T), sans que l’un ne parvienne à tromper la garde de l’autre.
     Puis, il sembla au public que le précepteur maintenait son adversaire sur la défensive :
     H : 3T, 1B, 1svg ! – A : 1T
     H : 4T, 3B, 3 svg ! – A : 2T, 1B, 1 svg !
     H : 1T, 1B, 1 svg ! – A : 1T
     Quand soudain, le bretonnien sortit une botte redoutable !
     H : 2T, 1B, 1 svg ! – A : 2T, 1B, 1 PV !
     Blessé par une faille dans son armure, Reinhardt tenta de reprendre l’ascendant, mais ne put que contenir l’habileté de son adversaire :
     H : 2T, 1B, 1 svg ! – A : 2T, 1B, 1 svg !
     Puisant dans ses dernières forces, Reinhardt frappa avec tant de vigueur que la maille bretonnienne céda ! H : 1T, 1B, 1 PV ! – A : 2T, 0B

     La foule, d’abord murmurante et attentive, s’anima brusquement de cris d’encouragement et d’acclamations en tout genre ; ce n’était pas souvent que l’on assistait à une joute aussi serrée !
     Serrant les dents, les deux combattants échangèrent encore des passes furieuses (H : 2T, 1B, 1 svg ! – A : 4T, 1B, 0 svg, 1 PV !!!), mais la fougue de la jeunesse l’emporta en ce jour : frappant de taille et d’estoc, le sire Gottlichglück finit par retrouver la faille, et le précepteur, haletant, reconnut sa défaite.  
     
     

cheers


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Mer 31 Mai 2017 - 13:25

     Wilhelm Kruger (Arcanide Valtek) contre Aliénor (Chevalier Rouergue)


     C’est avec une liesse évidente que les tribunes accueillirent les combattants suivants. La joute précédente allait rester dans les mémoires du peuple, et la suite ne promettant que d’être aussi bonne : le sire Kruger et dame Aliénor étaient connus pour avoir combattu honorablement tout au long des six premiers jours, et leur rencontre allait être sans nul doute un bel événement.

     Le chevalier vampire, qui songeait encore au sire de Castagne, fut tiré de ses pensées lorsqu’il apprit l’identité de son adversaire. Il l’avait observée, il la savait habile, et sa surprise ne tenait que du fait qu’il ne s’attendait pas à l’affronter en ce jour.
     Aliénor, quant à elle, avait franchi les étapes du tournoi avec la véritable hardiesse bretonnienne, et ses compatriotes l’encouragèrent chaleureusement.  

     La tribune impériale donna le signal, et les deux chevaliers mirent leurs montures au galop. Wilhelm abaissa sa longue lance, Aliénor fit tournoyer un fléau d’armes ; le public fut une nouvelle fois stupéfait.
     Une lumière divine, encore et toujours, s’interposa entre les combattants ! Wilhelm sentit sa lance déviée par une force surnaturelle, alors qu’un coup effroyable s’abattait sur son crâne (Wilhelm : 3T, 3B, 2 svg, 1 invu ! – Aliénor : 3T, 1T annulée, 2B, 1 svg, 1 PV !).
     Jetant sa lance à un écuyer qui approchait, le sire Kruger fit rapidement demi-tour en dégainant son épée. Diable, pourquoi la Dame était-elle aussi puissante ? Pourquoi avait-elle été absente lorsque Silvère combattit ? Ce manque d’attention, aussi fugace soit-il, coûta cher au chevalier de sang, car il n’aperçut que trop tard la charge renouvelée de la demoiselle : dans la seconde, la chaine du fléau s’enroula autour de l’épée du vampire, et l’arme lui fut arrachée des mains ! Immédiatement après, un coup de bouclier magistral s’abattit contre sa visière avec une telle force que Kruger manqua de vider les étriers (Aliénor (potion d’initiative) : 4T, arme magique détruite ! 4B, 3 svg, 1 PV !).
     Il dégaina immédiatement sa miséricorde et fit pleuvoir une grêle de coups sur son adversaire ; Aliénor, parant au mieux, ne put que limiter les dégâts, et sentit à nouveau la présence de la Dame à ses côtés (Wilhelm (passe à 2 armes de base) : 2T, 2B, 0 svg, 1 invu, 1 PV !).
     N’agissant plus que par ses reflexes, le chevalier vampire engagea une offensive redoutable. Feintant et tranchant à la vitesse de l’éclair, il brisa la garde de la demoiselle, blessant sévèrement son bras armé et l’obligeant à lâcher prise sur le fléau (3T, 2B, 0 svg, 2 PV !!!). Perdant subitement l’avantage, incapable de lever son bras, Aliénor déclara immédiatement forfait ; Wilhelm Kruger, lui-même fortement ébranlé, salua la bravoure de son adversaire.



     Boris Unschuldig (Ethgri Wyrda) contre Alain Magnan (MagnanXXIII)


     Attentif aux souhaits du bon peuple et à l’état des lieux, Karl Franz autorisa un prolongement des joutes jusque tard le soir. Après tout, les jours s’étaient rallongés, et il ne restait que deux combats avant la fin des huitièmes de finale.
     Le premier combat fit rire beaucoup de monde dans les tribunes, alors que certains eurent l’air fort inquiet : comment un simple boulanger allait-il tenir tête à un chevalier-commandeur de la Reiksguard ?

     Boris Unschuldig se posait la même question, des gouttes de sueur perlant sur son front l’une après l’autre. En fait, il savait que dès qu’il serait disqualifié, cet imbécile de répurgateur allait de nouveau vouloir le faire pendre pour hérésie, alors même qu’il avait simplement été arnaqué par la couverture du livre ! Cependant, Richter Ketzerfeuer restait sourd à ses justifications, et même à présent Boris ressentait son regard malveillant posé sur lui.
     De l’autre côté de la lice, Alain Magnan eut presque de la peine pour cette erreur judiciaire ambulante. Il se jura qu’après la fin du combat, il ferait de son mieux afin de protéger le pauvre boulanger, simplement parce que la tête du répurgateur ne lui revenait pas, et pour prouver une fois de plus que l’armée valait plus que l’église de Sigmar.

     Au signal, Boris chargea avec l’hallebarde qu’on lui avait prêtée à la commanderie. Il ne savait guère manier une lance, et quelques souvenirs d’un temps passé dans la milice lui avaient déjà été fort utiles lors de ce tournoi. Le commandeur, lui, apprêta son épée bien affutée.
     Le choc fut brutal et bref, au terme duquel Boris vida les étriers, soufflé par un coup puissant de son adversaire, qui n’eut qu’à opposer son écu à la hallebarde du boulanger (Magnan : 4T, 1T annulée, 3B, 3 PV !!! – Boris : 1T annulée).
     Incapable de retrouver son souffle à cause de sa mauvaise chute, Boris eut au moins l’agréable vision de voir trois prêtresse shalléennes se pencher sur lui et lui poser des questions. Il ne put que cligner des yeux et essayer de leur sourire, et finit par apercevoir la tête inquiète du chevalier-commandeur, s’enquérant auprès des bonnes sœurs sur son cas. Après quelques longues minutes (où mêmes les tribunes étaient fort inquiètes), le boulanger finit par retrouver son souffle et même se retourner sur le dos, suite à quoi les prêtresses le firent allonger sur la civière et l’emportèrent à l’hospice.
     Tout guilleret, Richter Ketzerfeuer s’éclipsa en marmonnant une prière de gratitude à Sigmar.



     Le baron de Joli-Tonneau (Calidus5) contre Ivan Niedovski de Zhedevka (Gromdal)


     La dernière joute s’amorça sous les lueurs écarlates d’un magnifique coucher de soleil. Le baron de Joli-Tonneau était au meilleur de sa forme : il n’était plus ivre de la pause de midi, et il allait pouvoir se reposer juste après son combat. En plus, son adversaire était vieux, alors avec un peu de chance… Ivan, quant à lui, avait passé la journée à observer les combats avec son nouvel écuyer, et se sentait le plus heureux des hommes à lui expliquer les différentes passes des combattants. Lorsque son tour arriva enfin, il invita le jeune Tom à le suivre, et demanda dans les couloirs de l’arène à ce que ce soit le garçon qui s’occupe de sa lance. Ce fut ainsi que Tom, petit homme sorti des bas quartiers d’Altdorf, se retrouva sous les yeux de centaines de personnes, à attendre le signal fatidique, au premières loges pour voir son maître et bienfaiteur au combat. En face, Jacques le limier murmura à l’oreille de son maître :
     « C’est peut-être le moment d’utiliser votre botte secrète !
     - Ah ouais ! C’est pas faux ! » - répliqua le baron.

     Les cavaliers chargèrent au signal, abaissant leurs lances et se rapprochant à une vitesse vertigineuse, quand Ivan aperçut quelque chose d’incroyable : de la pointe du chevalier, un jet de flammes aveuglantes fonçait droit sur lui ! Incapable d’esquiver, il sentit le feu lécher sa peau exposée, lui infligeant moult douleurs, quand au même moment il sentit sa lance percuter son adversaire de plein fouet !
     Tom, abasourdi, vit le jet de flammes, puis une lumière aveuglante, avant d’apercevoir enfin son maître galoper vers lui, tout fumant, avec un cri : « Tom ! Attrape ! » Le jeune garçon se démena pour s’emparer au vol de la lance de cavalerie encore chaude.*
     De l’autre côté de la lice, Jacques était lui-même perplexe : d’habitude, le jet de flammes faisait la taille d’une maison !
     (Lance dragon (2D6 touches auto) : 2T lol , 2B, 1 svg, 1 PV !) (Le baron : 1T, 1B, 1 svg ! – Ivan : 4T, 3B, 0 svg, 2 invus, 1 PV !)

     Le baron de Joli-Tonneau remercia humblement la Dame avant de repartir à la charge. Le kislévite et lui croisèrent le fer au milieu de la lice : Ivan jetant subitement son bouclier, dégaina deux sabres recourbés et assaillit son adversaire de coups de taille, que ce dernier s’empressa de parer (Ivan : 3T, 3B, 3 svg ! – Le baron : 2T, 0B).
     Le kislevite attaqua derechef, mais le baron, qui n’était chevalier du Graal pour rien, non seulement bloqua ses coups, mais parvint en plus à laisser une sévère entaille sur son bras droit (Ivan : 4T, 2B, 2 svg ! – Le baron : 1T, 1B, 0 svg, 1 PV !).
     Mais Ivan n’était pas non plus qu'un simple mercenaire, et Tom le vit combattre avec une telle vélocité qu’il peine à détailler ses mouvements ; le baron de Joli-Tonneau, croulant sous une pluie de frappes fatales, ne put que limiter les dégâts à quelques blessures… (Ivan : 5T, 2B, 1 svg, 1 PV ! – Le baron : 0T)
     Le combat prit des allures d’épique : le vieux kislévite, poussant le chevalier dans ses derniers retranchements, frappa sa ralentir, et seule une lumière divine put empêcher le baron de ployer pour de bon (Ivan : 5T, 3B, 1 svg, 2 invus ! – Le baron : 2T, 0B). Le chevalier du Graal, réunissant toutes ses forces, enchaina de puissants coups destinés à briser la garde du guerrier, mais son épée ne trouva que les plaques métalliques de son armure renforcée (Le baron : 3T, 3B, 3 svg !), alors qu’Ivan, lui, vit de nouveau ses coups détournés par une force divine (4T, 2B, 1 svg, 1 invu !). Nullement découragé, le guerrier persista malgré tout, quand tout d’un coup la lumière devint tellement puissante qu’il dut fermer les yeux, avant de sentir l’épée du baron lui mordre le flanc non défendu par les plaques (Ivan : 5T, 4B, 1 svg, 3 invus !!! – Le baron : 1T, 1B, 1 invu relancée, 1 PV !!!).
     Sentant ses dernières forces l’abandonner, Ivan fit cabrer sa monture, avant de lever le bras gauche avec le sabre vers le bas : si le destin ne voulait pas qu’il fût vainqueur, il n’allait pas s’y opposer maintenant.

     Sur les tribunes, du côté des impériaux, un murmure houleux gronda dangereusement…



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Mer 31 Mai 2017 - 20:11

Intermède II



     Arken entra dans la grande salle à manger de la demeure. D'habitude charmée par le faste de la pièce, elle ne remarqua ni le mobilier, ni même l'air grave de ses suivantes qui y étaient installées. Elle semblait en pleine réflexion qu'elle partagea à voix haute.
     - Elle accepte mon marché. Il faut juste trouver son ancienne soeur, la convaincre de me donner son talisman et elle me donnera les deux autres. En attendant, il faut mettre en place un rituel nécromantique pour préserver son corps. Plus vite nous aurons les reliques, moins de temps sera nécessaire à son retour...
     - Dame...
     La tension dans la voix de Salira fit sortir la vampiresse de ses pensées. Elle releva la tête et vit les visages fermés des deux soeurs. Elle les fixa tour à tour, essayant de lire ce que cachait leur expression. Elle aggripa le haut d'une chaise, tendue à son tour.
     - Je t'écoute.
     - Son corps... Nous n'avons pas pu... Le répurgateur l'a brûlé... Les cendres dispersées...
     La chaise en bois gémit faiblement. Un premier craquement retentit, suivi par d'autres. Le siège se brisa sous la poigne d'Arken. L'air s'obscurcit, formant une ombre autour de son corps. Salira et Massa regardaient leur maîtresse fixement, paralysées. Un temps indéfini passa sans que le moindre bruit, le moindre mouvement, ne vienne interrompre cette rage silencieuse. Elle finit par prendre la parole, dans un murmure à peine audible mais qui résonna comme la plus lourde des menaces aux oreilles de ses suivantes.
     - Je vais descendre dans les limbes. Je dois lui parler. Il y a encore un moyen.
     - Dame... En vaut-il vraiment la peine ? Vous connaissez les risques de ce genre de voyage...
Un regard digne de celui de Nagash se ficha dans l'âme de Salira. Elle hoqueta de terreur et baissa immédiatement les yeux. La Comtesse la toisa encore quelques secondes avant de tourner les talons. Elle disparut dans le couloir dans un silence assourdissant.

   


***






     A l’hospice de Shallya, malgré l’heure tardive, l’effervescence régnait toujours. Les combats de la journée avaient demandé des soins intensifs pour certains participants et une dizaine de spectateurs étaient arrivés blessés après des paris qui avaient dégénérés en escarmouche dans les gradins.
    Rien de bien étonnant pour certaines des sœurs supérieures qui s’étaient déjà retrouvées à recoudre bien pire durant la Tempête du Chaos, mais les nouvelles venues étaient quelque peu déroutées. Elles ne s’attendaient pas à devoir gérer des blessures pareilles durant un tournoi « amical » dans leur propre ville…

    Ainsi, une fois la nuit tombée, deux sœurs de Shallya sortirent d’une des chambres en soupirant lourdement. Leur patiente, Éléonore de Boisserands, n’avait que quelques blessures mineures, mais son mari leur avait causé tellement de soucis qu’elles en étaient exténuées.
    Tout le long des soins, il était resté derrière elles, à leur vriller la nuque avec son regard inquisiteur. Et de temps à autre, il se sentait apparemment forcé de reprendre les choses en mains sous prétexte qu’il connaissait sa femme mieux que personne. S’ensuivait forcément une longue séance d’explications au chevalier du Graal pour lui faire comprendre qu’il fallait laisser les Shalléennes faire leur travail… Au final, ce fut la dame de Boisserands qui demanda à son mari de rester en arrière. Au grand bonheur des sœurs de Shallya, le chevalier l’écouta et ne dit plus rien, mais les sœurs remarquèrent aussi qu’Éléonore avait l’air amusée par la situation.

    Maintenant que les sœurs de Shallya étaient sortis, Roland s’approcha d’Éléonore d’un air inquiet et se mit à vérifier les bandages de sa femme un à un.
    « Mon très cher ami, vous devriez faire plus confiance aux autres…
    -On n’est jamais mieux servi que par soi-même, grommela Roland qui passait sa main sur un onguent en faisant la moue. »
    Éléonore laissa faire son époux pendant encore quelques secondes, puis elle le repoussa gentiment pour lui faire comprendre que s’il continuait ainsi il allait défaire tout le travail accompli par les sœurs. Le chevalier du Graal prit un air résigné et marmonna dans sa barbe.
    « Votre verdict ? lui demanda Éléonore en remettant sa tunique de lin et sa gambison.
    -Mmoui… Ce n’est point trop mal, mais j’ai vu mieux. »
    Éléonore leva les yeux au ciel avec un sourire, son mari était parfois incorrigible. Cependant, quand la gisoroise eu finit de s’habiller, elle remarqua que Roland avait l’air perplexe. Non, en colère.
    « Vous ne comptez point pourchasser maître Ketzerfeuer tout de même ? Malgré sa dévotion aveugle, il a combattu honorablement.
    -Si je n’ai que peu apprécié de vous voir vous faire rosser par cet impérial, ce n’est point lui qui est la source de mon agacement.
    -Ah ? Qui donc alors ?
    -Albéric Sérignac de la motte d’Artois… »
    En prononçant lentement le nom du chevalier bretonnien, Roland serra ses poings de rage et ses yeux brillèrent d’un feu renouvelé. Éléonore connaissait suffisamment son mari pour savoir qu’il n’était pas juste plongé dans la rage instable qu’il réservait à ses ennemis mortels. Non, cette fois, c’était le courroux du chevalier du Graal. Cette fureur froide qui l’animait quand il se sentait bafoué dans ses principes et de ceux de la Dame.
    « Vous êtes passée juste après son duel contre Friedrich Uhrmacher, vous ne l’avez donc peut-être donc point vu. » - les gantelets de Roland crissèrent sous sa poigne – « Mais la façon dont ce chevalier a agi… était INTOLÉRABLE ! »
    Le chevalier du Graal commença à faire les cent pas dans la chambre devant le regard inquiet d’Éléonore. Il essayait visiblement de se contenir mais en vain.
    « Comment est-ce que ce rustre a-t-il pu obtenir le moindre titre ? Comment peut-il encore se dire Bretonnien après avoir bafoué si ouvertement les règles et les codes de la chevalerie ?!
    -Roland, calmez-vous et expliquez-moi ce qu’il s’est passé, dit Éléonore d’une voix douce.
    -Il a joué avec son adversaire pour ensuite lui ouvrir le ventre ! hurla Roland en se tournant vers Éléonore. Et il en riait presque, c’est à peine s’il a daigné lui accorder un seul regard ! Pourquoi a-t-il blessé mortellement son adversaire ? Il n’avait aucune raison valable de se conduire ainsi ! Son comportement… déshonore la Bretonnie et ses valeurs. »
    La tempête venait de passer et maintenant Roland n’affichait plus qu’un air de dégoût. Quand une sœur de Shallya vint dans l’embrasure de la porte pour vérifier que tout allait bien, Éléonore la rassura d’un mouvement de la main.
    Une fois sûre que ladite sœur était partie, Éléonore se rapprocha de son mari et soutint son regard empli d’une colère sourde. Elle le comprenait en fin de compte. Après tout, elle aussi venait du Gisoreux, le duché le plus à cheval sur les codes de la chevalerie. Et si son mari était un des plus zélés en la matière, elle partageait son code de l’honneur dans une certaine mesure.
    « Si cet homme fait à nouveau preuve d’un tel comportement, alors nous agirons. En attendant, nous ne sommes pas en Bretonnie et si vous l’agressez il sera dans son droit ici. Dans tous les cas, je veux que nous soyons tous les deux d’accord sur un point : nous ne le tuerons point.  Le courroux de la Dame est grand, mais…
    -…Il est juste, la coupa Roland. Je le sais mieux que quiconque. Ce n’est point mon intention que de le défenestrer, mais ce manant mérite une leçon. Et il la mérite le plus tôt possible ! On ne joue pas avec les valeurs inculquées par la Dame, on s’y plie avec déférence. »
    Roland de Boisserands récupéra son heaume orné d’une paire de cornes qu’il avait posé sur un meuble de la pièce et s’en équipa. Une faible aura dorée se manifesta autour de sa tête juste après, signe de sa fureur à peine contenue.
    Le chevalier du Graal quitta ensuite la pièce, son épouse à sa suite. Sur le chemin de la sortie, personne n’osa s’interposer devant le bretonnien irascible pour lui signaler que sa femme aurait mieux fait de rester dormir dans l’hospice pour se reposer. Ses vociférations n’étaient pas vraiment passées inaperçues…

    De son côté, Éléonore était à peine gênée d’avoir été éliminée du tournoi, mais elle s’inquiétait sérieusement pour le dénommé Albéric. Peut-être ne méritait-il pas qu’elle se ronge les sangs pour lui, mais si Roland lui mettait la main dessus… Eh bien, elle préférait ne pas se l’imaginer.


***
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Jeu 1 Juin 2017 - 0:36


    Hans Friedrich von Hansa, greffier dans l'administration de la garde impériale de son état, était un grand poète. Un futur grand poète, certes, d'après le peu d'effet de ses poèmes pour enflammer le cœur de sa belle. S'il n'avait pas encore connu le succès, c'était à cause de son métier. Écrire les noms des gens qui viennent dans son bureau, c'est la meilleure façon de tuer la poésie.
    Ce jour-là, le huitième du tournoi de la Reiksguard, il se rua dès la fin de son travail à la librairie pour chercher l'inspiration dans les œuvres d'artistes oubliés de tous, sauf des érudits qui les éditaient. Caché parmi les rayonnages, il recopiait rapidement des vers du XXIIe siècle...

Ta pâle chevelure ondoie
Parmi les parfums de ta peau


    ...quand il entendit : « La librairie ferme, sortez tous. Aller, plus vite. Vous pourrez revenir finaliser vos achats dès demain ». Hans Friedrich estimait qu'il était bien tôt pour fermer, et qu'il avait encore probablement bien cinq minutes pour finir de recopier, lorsqu'on le pris par l'épaule et le retourna de force. Il se retrouvait face à un cygne blanc. L'oiseau recouvrait un espèce d’œuf d'acier aux reflets turquoises. Dans cette œuf, une ouverture en croix laissait apparaître deux yeux durs, un nez cassé et une bouche qui l’engueulait :
    « - La librairie est fermée, barrez-vous ! »
    Le chevalier au cimier à forme de cygne le raccompagna fermement jusqu'à la porte et le jeta dehors.

    Le libraire, quant à lui, tremblait de tous les membres de son corps. Il tendait devant lui une copie du Livre de l'Albatros, un livre sacré pour les adorateurs de Manann, en espérant que le précieux ouvrage le protège du grand maître templier qui se dressait devant lui. Le mur derrière lui et les templiers qui l'encadraient empêchaient toute fuite aussi sûrement que son obésité. Il balbutiait frénétiquement des excuses et ignorant pourquoi il s'excusait. Bref, il énervait Hrofil Halfdane, qui supportait plus difficilement l'idée de défendre l'Empire et ses citoyens contre le mal lorsqu'il croisait de tels spécimens.
    Hrofil tira son épée enchantée et la dirigea droit vers le livre. La lame, en réalité composée d'eau de mer, contourna le tome au lieu de le détruire. Le libraire vit donc avec horreur la pointe de l'épée se diriger vers son cœur. Il fut dès lors bien plus disposé à répondre à « quelques petites questions innocentes ».
    « Grand Amiral, il y en a là une caisse entière ! »
    Le marchand de livre compris alors pourquoi ces hommes étaient venus : dans la caisse se trouvaient l’œuvre humoristique dans laquelle des poissons se battaient en duel au cours d'un grand tournoi sous l’œil passablement ridicule du dieu des mers.
    « Quel ignoble hérétique se cache derrière cet ouvrage ?
    - Je l'ignore, c'est un ouvrage anonyme, mais vous pouvez peut-être le retrouver grâce à l'éditeur ! » -
répondit un libraire qui entrevoyait une façon de se débarrasser rapidement de ses tourmenteurs.
    « Cela vous convient-il si je vous donne son adresse ? C'est une petite maison d'édition dans l'est d'Altdorf.  »
    Hrofil rangea son épée, pris le Livre de l'Albatros sous son bras, remercia le libraire aussi simplement que s'il était simplement en train de faire ses courses et dit au chevalier qui tenait encore la caisse de livres de vider celle-ci au milieu de la rue devant la librairie. Un autre, ayant compris les intentions de son chef, attrapa une lanterne.

    Dehors, les altdorfers passaient autour du tas de livre sans y prêter trop d'attention, les autodafés étant monnaie courante dans la capitale. Celui-la était même petit. La seule source d'étonnement était l’absence de répurgateur sigmarite autour du bûcher qui s'élevait. Pendant qu'ils s'éloignaient, Hrofil dit à ses chevaliers :
    « Vous êtes six, formez trois binômes. Je veux que deux d'entre vous soient toujours avec moi. Les autres, enquêtez sur cette maison d'édition. Localisez-là, surveillez-la discrètement et trouvez-moi tous ce qu'il y a à savoir sur elle. Moi, j'ai un tournoi à gagner en attendant de pouvoir châtier les mécréants ! »
    Ils croisèrent des répurgateurs et des gardes attirés par le feu et le tumulte...



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Jeu 1 Juin 2017 - 16:55


***


     Dans une cave d'Altdorf, un chevalier impérial aux tissus rouges et blancs était assis sur une vieille chaise, les pieds posés sur un tonneau. Il semblait attendre.
     « Ils en mettent du temps, dit-il tout bas, j’espère qu’ils n’ont pas été pris... »

     La porte en face de lui, qui menait vers les égouts, s’ouvrit enfin et trois lascars vêtus de noirs mirent pied dans la cave apportant avec eux les délicates odeurs des sous-sol humides d’Altdorf.

     « Mission accomplie messire ! Annonça le voleur au tricorne.
     - Par Ranald ! Excellent ! Donnez moi les livres ! Ordonna le chevalier impatient.
     - Ou-là, doucement mon ami ! La paye d’abord. »

     Le chevalier se leva et détacha une bourse pleine de pièces de sa ceinture puis la jeta vers les voleurs, l’homme au tricorne attrapa la récompense, et sans un mot, confia la bourse à son collègue dernière lui qui commença immédiatement à compter les pièces. Le chevalier informa :

     « J’ai rajouté quelques pièces supplémentaires pour le deuxième livre, ce dernier n’était pas prévu dans le contrat initial. Vous avez bien les deux livres ? »

     Le dernier voleur au chapeau de feutre s’avança et sortit trois livres de son sac, il en confia deux au chevalier. Ce dernier analysa la couverture de ces ouvrages. Le premier était le plus important, il était épais et fait de parchemins. Il ne pu s’empêcher de lire le titre à haute voix :

     « Les mystères de la tablette d’Hatonphapohis »

     Blasius, car tel était le nom du chevalier, ouvrit le livre et tourna délicatement quelques pages, s’arrêta un instant pour lire en diagonale puis referma le manuscrit avec un large sourire. Puis ses yeux se posèrent sur le deuxième livre. Ce dernier était beaucoup plus récent et avait bénéficié des dernières évolutions de l’imprimerie. Il était moins épais et fait de papier. On pouvait lire sur la couverture : « Voyage en Bretonnie : Toute la vérité sur les chevaliers du Graal. De Domenikus Lakhaus ». Blasius se demanda bien pourquoi le chef lui avait demandé au dernier moment de chercher un tel ouvrage, et ceci même au compte du Cercle. Le chevalier remercia les agents de la guilde des voleurs mais, bien que ce n’était pas ses affaires, osa les questionner sur la nature du troisième livre que le chapeau de feutre gardait. Le tricorne lui répondit simplement :

     « Oh ! Ce n’est rien, c’est l’encapuchonné qui a repéré ce livre dans la troisième bibliothèque, il le trouvait fort amusant et a pris la liberté de l’emporter. On a aussi le droit de se faire plaisir en dehors des missions nous les voleurs. »

     Blasius ne s’intéressa donc pas plus au troisième livre, « Le grand tournoi de Manann » qu’il s’intitulait. Il invita donc ses interlocuteurs à discuter de leur prochaine mission : Voler la tablette d’Hatonphapohis au musée d’Altdorf.

     « Sans vouloir juger vos méthodes de travail, avez vous déjà un plan pour pénétrer dans le musée ? Il paraît qu’il est très bien gardé et cela depuis fort longtemps, une histoire d’attaque Nehekarienne en 1248, je vous passe les détails.
     - Vous nous prenez pour qui ? Des amateurs ? On a déjà repéré les lieux, ça ne sera pas chose aisée mais vu la récompense que vous nous proposez, toute la guilde sera dans le coup. On a déjà repéré un tank à vapeur et une charrette d’explosifs qui pourraient nous être utiles, pour faire diversion ou pour forcer les murs blindés du bâtiment. Rien n’a encore été décidé mais ne vous inquiétez pas, notre guilde compte de grands stratèges.
     - Bien, mais ne tardez pas. Le coup doit se faire durant le tournoi pendant que tout Altdorf a les yeux rivé sur la compétition. De plus, il sera facile de répandre des rumeurs et accuser les agents de la Non-Vie, beaucoup se sont déplacés pour l’événement.
     - Les vampires ! Beaucoup vous dites ? Vous en êtes sûr ? »

     Blasius était embarrassé, il avait trop parlé. Il tenta donc de réveiller les valeurs professionnels de ces voyous et de mettre fin à la conversation.

     « Est-ce que je vous demande de révéler tous vos secrets professionnels moi ? Non ! Bon, on devrait en rester là.
     - Je comprend... Le prochain rendez-vous sera demain, même heure, sous le toit de l’arracheur de dents « Les grosses pinces aiguisées de Gustav », rue Frédéric le Grand, quartier marchand.
     - J’y serais, à demain. »

     Les voleurs retournèrent dans les égouts et laissèrent un Blasius songeur. Les vertus de la tablette d’Hatonphapohis furent récemment découvertes par un prêtre liche du Cercle, elle permettrai le retour à la vie des morts. Certains sorciers pensent même qu’un certain prêtre guerrier proche du chef a eut recours aux pouvoirs de cet artefact pour ressusciter après une mort violente au tournoi du Conseil Impérial. Mais si c’était le cas, personne ne savait comment le prêtre guerrier a fait pour activer ce pouvoir alors même que la tablette se trouvait enfermée dans le musée loin de l’arène…

     Blasius regarda le gros manuscrit, il aura de la lecture aujourd’hui. S’il arrivait à percer le mystère de cette tablette, il gagnerait sûrement un grade au sein des gardes des reliques. Ah oui, et il ne fallait pas oublier de transmettre le livre des chevaliers du Graal au chef.


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Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard - Page 2 Empty Re: Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard

Jeu 1 Juin 2017 - 17:06



     Comme à son habitude après les joutes, Albéric s’empressa de quitter les gradins pour s’enfoncer dans les ruelles tortueuses de la grande cité impériale, plongées dans la pénombre, les combats ayant exceptionnellement duré jusqu’à tard dans la soirée. Le vampire était particulièrement content de cette journée, et s’il avait eu tout le temps de savourer sa victoire, il ne parvenait toujours pas à effacer le sourire supérieur qui avait orné son visage depuis la fin du duel.
     Ha ! Ils étaient tous venus pour du spectacle, et qu’est-ce qu’il leur en avait donné ! Encore maintenant, il jubilait au souvenir des visages horrifiés de certains des spectateurs… Ah, ils en voulaient, des combats, mais dès que le sang giclait trop fort, s’en était trop pour eux. Quels crétins idiots, voilà qui les ferait réfléchir à deux fois ! Qui plus est, le pauvre personnage qu’il avait massacré n’était autre que celui qui naguère avec envoyé le vampire poudré dans l’au-delà… S’il savait qu’il avait été défait par la main même de ce qu’il avait lui-même défait !
     Le jeune homme en tremblait presque d’excitation, tant il savourait les multiples ironies de la situation. Mais il se ressaisit bien vite, et son sourire bascula du rire sadique à celui du chasseur confiant et amusé : présentement, il avait d’autres problèmes à aborder.
     Presque doucement, ses narines se dilatèrent et se refermèrent alors qu’il reniflait profondément l’air comme le ferait un fin limier. Si ses sens ne l’avaient pas trompé la veille, alors cela ne serait pas long… Soudain, il s’arrêta, et son sourire se fit encore moins humain.
Spoiler:

     Trouvé !
     Il s’élança alors dans le dédale de rues désertes que formait le quartier devant lui avec une énergie renouvelée. C’était à peine si, au lieu de courir, il bondissait de pavé en pavé tel un animal en chasse. Mais justement, il ne chassait pas, ou du moins pas encore. Tout d’abord, il fallait appâter la proie, la forcer à se débusquer.
     Il s’arrêta au détour d’un croisement étroit, baigné d’un rayon de lune. Il avait assez couru. Maintenant, il fallait… disparaître. Regardant les bâtisses autour de lui, faites de briques et de colombages, il avisa une avancée de toit avantageuse au-dessus de lui. Le jeune homme eut une petite moue amusée en contemplant la petite dizaine de mètres qui la séparait de lui et, s’accroupissant sur lui-même, il bondit d’un seul coup, visant l’avancée d’un balcon du bâtiment d’en face. Sans s’arrêter, il prit appuis sur la rambarde pour effectuer un deuxième saut qui l’emmena encore plus haut sur la maison voisine. Il grimpa ici, sautant d’étage en étage de ses bonds agiles et puissants, comme si l’armure qu’il portait ne pesait rien. Arrivé ainsi sur le toit, il put commencer à observer tranquillement la rue et le croisement en contrebas, doucement éclairés par la lune.
     L’attente ne se fit pas longue et, glissant au-dessus des pavés, un spectre fantomatique s’avança dans le rayon de lumière. Le vampire s’accorda un sourire satisfait en regardant l’esprit hésiter entre les différentes directions.
     Alors, comme ça, on le suivait ? Et qui plus est l’espion en question s’avérait être un fantôme… C’était donc sûrement un autre vampire qui envoyait ses sbires après lui. Un vampire… Albéric en avait remarqué certains parmi les participants du tournoi. Était-ce l’un d’eux, ou bien y avait-il d’autres candidats dont il n’avait pas encore percé la véritable nature ? Un sourire déchira l’ombre qui cachait le visage d’Albéric. Voilà qui allait se montrer intéressant…
     Mais, alors que le vampire se délectait à l’idée de la traque visiblement folle qui s’annonçait, il sentit plus qu’il ne vit la tête fantomatique de l’esprit se lever vers lui, et il n’eut le temps que de se cacher précipitamment derrière l’avancée du toit. Lorsqu’il regarda à nouveau par-dessus les ardoises, le fantôme avait disparu. Avait-il remarqué sa présence, et s’était-il empressé de partir pour en informer son maître ? Voilà qui allait compliquer les choses, et l’excitation que provoqua cette pensée suffit à écarter la petite déception qu’il avait éprouvé en constatant que sa proie lui avait échappé. Les canines du vampire brillèrent dans la nuit.
     « Que la chasse commence... » - murmura-t-il pour lui-même.


***



Dernière édition par Von Essen le Jeu 1 Juin 2017 - 17:40, édité 1 fois
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Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard - Page 2 Empty Re: Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard

Jeu 1 Juin 2017 - 17:15


     On frappa à la porte.
     « Qui est-ce ? Demanda prudemment le boulanger.
     - Le commandeur Magnan, j’ai une proposition à vous faire herr Unschuldig.
     - Le commandeur Magn… argl ! Émit le boulanger très surpris. »

     Magnan n’attendit pas la réponse et entra dans la chambre de Boris Unschuldig, ce dernier était allongé sur son lit et était couvert de bandages. Il voulu se lever pour accueillir le chevalier mais le commandeur l’invita à rester couché. Après lui avoir demandé si tout allait bien ainsi que de le féliciter pour le dernier combat, bien que rapide, Magnan le questionna :

     « Entre nous, c’est vrai cette histoire d’hérésie ?
     - Et ben… Heu, messire, je…
     - C’est bien ce que je pensais, une erreur de jugement, je les reconnais bien ces répurgateurs.
     - Messire, je, le boulanger semblait gêné, puis-je retourner dans ma boulangerie maintenant ?
     - Ce serait du suicide mon brave, l’inquisition vous a à l’œil et une personne aux sens de l’humour douteux a peint sur la façade de votre boulangerie une étoile du Chaos avec ce mot très révélateur : « Hérétique ».
     - Grands dieux !
     - Mais ne vous inquiétez pas, le grand Magnan, magnanime tel qu’il est, vous a trouvé un plan de secours pour fuir cette misérable situation. Je connais un château près de ma commanderie qui a grand besoin de cuisinier tel que vous.
     - C’est que… Je ne sais faire que du pain.
     - Les arts culinaires s’apprennent très vite une fois qu’on a les bases mon ami. Pensez, vous serez bien plus à l’abri de l’inquisition au Middenland qu’à Altdorf.
     - Au Middenland ! Mais…
     - Il y a des gens très sympa au Middenstag, ils seront ravis de vous avoir en tant que nouveau cuisinier. Bon, comme ils viennent de tous l’Empire certains sortent de l’ordinaire et ont des caractères assez… spécifiques je dirais.
     - Spécifiques ?
     - Un prêtre guerrier en particulier, il lui est arrivé d’éclater son repas à coup de marteau à deux mains soi-disant parce qu’« Y avait oune mosquito dans l’plato », mais il n’est pas méchant vous verrez.
     - Je ne suis pas sûr que…
     - Allez, on fait comme ça. Une fois le tournoi terminé je viendrais vous chercher. Et pour que vous soyez plus vite sur pied j’ai fait appel à une vielle connaissance, un sorcier de Jade. Il viendra vous soigner. Et ne faites pas attention à sa gueule de bois.
     - Il est alcoolique ?
     - Non, il a vraiment une tête de bois. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, ses tisanes ont des vertus incroyables. Enfin, c’est ce qu’il dit, j’ai jamais osé en boire une seule.
     - Comment ça ?
     - Bon, il se fait tard et j’ai un rendez-vous avec un ami. Je dois vous laisser, au revoir !
     - Mais ?!

     Le commandeur claqua la porte en partant, laissant Boris seul, lui et ses interrogations qu’il n’avait pas eu l’occasion d’exprimer…


***


     Deux étrangers aux accents du Nord marchèrent dans les rues de la capitale impériale. Le plus grand marchait devant d’un pas ferme mais rapide tandis que son compagnon tentait de le suivre.
     « Mon seigneur, dit le plus petit, les villes de l’Empire sont de vrais labyrinthes on devrait demander notre chemin à quelqu’un.
     - Un fils du loup ne se perd jamais, beugla le plus grand.
     - C’est comme Hjalmar Oksilden.
     - ?
     - Ben oui, Hjalmar ne se perd jamais, il est tellement craint que les maisons et les arbres lui indiquent le chemin. »
     - Ah ah ! »
     C’était visiblement le seul type de blague qui faisait rire son seigneur.

     Après avoir tourné en rond dans la capitale pendant plus d’une heure, le grand homme se décida enfin à demander son chemin à un passant, d’une voix forte, grave et sévère :
     « Moï cherchoué tapleu d’Oulrik !
     - Je… je… je vous demande pardon ? - demanda le passant terrifié de cette rencontre si brutale.
     - Excusez mon ami Dmitrij, intervint le compagnon, il ne parle pas bien le Reikspiel. Il cherche le temple d’Ol…, il réfléchit, d’Oulric, heu Ülric, oui c’est ça, le temple d’Ulric. »

     Le passant compris immédiatement à qui il avait affaire. Des barbus vêtus comme des barbares, ne parlant pas bien la langue et vénérant Ulric... c’était forcément des Middenlanders et le passant ne manqua pas de faire une remarque xénophobe.

     « Il n’y a pas de temple pour les Middenlanders ici, tout comme il n’y pas de place pour vous dans cette ville civilisée !
     - Hmm, il y a méprise. Nous sommes kislevites. »

     L’altdorfer fut confus, il était étrange en effet que les kislevites fussent mieux considérés à Altdorf que leurs voisins Middenlanders, surtout après la dernière guerre contre le Chaos qui avait mis à feu et à sang le royaume des glaces. Les kislevites avaient la réputation d’être des vaillants défenseurs de la frontière du Vieux Monde et leur sacrifice avait une fois de plus sauvé l’humanité de la destruction. La majorité des impériaux étaient reconnaissants envers les kislevites et l’Empire avait envoyé de l’aide pour reconstruire leur pays. Le passant s’empressa de s’excuser :

     « Que Sigmar me pardonne, messires. Le temple de ce chie… pardon, d’Ulric se trouve deux rues plus loin, vous prenez à gauche après la fontaine du griffon puis à c’est la première à droite. Le temple n’est pas bien grand mais vous remarquerez les loups gravés sur sa façade de pierre blanche. »

     Le compagnon du dénommé Dmitrij remercia l’habitant avec diplomatie et les deux hommes reprirent leur route. Arrivé au temple, Dmitrij remercia la divinité guerrière de lui avoir apporté la victoire en ce jour. Ce qui inspira une remarque à son compagnon :

     « C’est comme Hjalmar Oksilden.
     - ?
     - Oui, une fois Hjalmar avait parlé aux dieux tellement fort, que Tzeentch qui l’espionnait devint sourd.
     - Ah ah ! »


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Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard - Page 2 Empty Re: Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard

Jeu 1 Juin 2017 - 22:12


     Hans Friedrich von Hansa errait dans les rues d’Aldorf, après s’être fait éjecter de la librairie. Cet évènement l’avait profondément meurtri et il ressentait un fort ressentiment pour ce chevalier qui l’avait malmené de la sorte.

     Chemin faisant, il arrivait maintenant dans la rue où moult tavernes et autres échoppes accueillait le plus fort de la communauté bretonnienne. Tout à sa rancœur, le scribe maugréait intérieurement sur le peu de retenue dont faisaient preuve ces derniers, particulièrement dans la beuverie, et était bien décidé à ne pas leur adresser la parole. Malheureusement pour lui, un trio de joyeux lurons, composé des Seigneurs Dangorn de Castagne, de Joli-Tonneau et de Vigne Bleue, sortait justement en titubant de la taverne la plus proche, et l’un des trois le héla :

     - Holà, mais quelle heureuse rencontre messire Greffier. Mes compagnons et moi-même avons besoin céans de vos lumières.
     - Je suis désolé messieurs, - prétexta Hans, mais je suis urgemment attendu pour des choses de la plus hautes importance.
     - Permettez-nous d’insister, - reprit l’un des compagnons du premier, ça ne prendra qu’un instant.
     - Le Seigneur Dangorn veut retrouver son cousin, vous ne seriez pas du genre à empêcher des retrouvailles familial ? - demanda le troisième larron d’un air qui se voulait menaçant, mais que les effets de l’alcool rendait comique.

     Le greffier soupira. Décidément, se disait-il, cette fin de journée prenait un vilain tour et côtoyer ces étrangers ne lui apportait que des ennuis. Voyant qu’il ne pouvait couper court à la conversation, il se résigna à écouter leur requête.

     - Fort bien, Messires, que voulez-vous savoir ?
     - Comme l’a si bien indiqué Messire de Vigne Bleue, je recherche mon cousin, le dénommé Silvère de Castagne afin de boire avec lui quelques vertueux breuvages de cette enseigne. Mais nous ne trouvons poinct et serions curieux de savoir si vous pouviez nous dire où il se trouve.

     Silvère de Castagne ? Hans se souvenait clairement du visage du chevalier du Graal ainsi que d’avoir noté son élimination lorsqu’il avait entériné par écris les résultats des combats de la veille. Il lui semblait également que ça n’était pas la première fois qu’on lui demandait des nouvelles du héros bretonniens.

     - Messire, je ne puis vous aider dans votre recherche. Essayer de vous renseigner auprès des prêtresses de Shallya : il me semble bien que celui que vous cherchez a fait appel à leur aide pour soigner ses blessures.
     - Nous y avons déjà pensé, - l’interrompit Dangorn, - mais les soigneuses m’ont indiqué qu’il s’est retiré immédiatement après qu’elles lui aient administré leurs soins. Auriez-vous une idée du lieu où il peut se trouver ?
     - Votre cousin a décliné nos propositions d’hébergement, et il semblerait fort qu’il n’ait pas pris villégiature dans une quelconque auberge. Et peut-être a-t-il quitté Altdorf après sa défaite.
     - Nenni, je l’ai aperçu dans les gradins lors des épreuves tantôt. Il est bien encore présent, mais nous ne savons où.
     - Je suis bien navré de ne pouvoir vous aider. Mais j’ai affaire ailleurs. Aussi Messires, permettez-moi de prendre congé de vous.
     - Je vous en prie. Merci à vous et mille excuses de vous avoir ralenti dans votre hâte pour… pour aller où ?

     Hans se retrouva tout penaud. Il avait prétexté une urgence pour se défiler, mais n’avait pas pensé à un alibi pour argumenter. Il lui fallait maintenant une excuse, sans quoi il sentait bien que les trois chevaliers lui en tiendraient rigueur.

     - C’est que je ne dois pas être en retard pour… pour mon entrainement à la pratique équestre en milieu aquatique, - bredouilla-t-il rougissant.

     Et sur ces mots, il prit la poudre d’escampette, sous le regard médusé de nos trois bretonniens.
     - Vous ne m’ôterez pas de l’idée que ces impériaux ont des pratiques quelques peu pittoresques, - déclara de Joli-Tonneau à ses deux compagnons.

***

     Pendant cet échange, une ombre avait épié la conversation depuis une ruelle sombre. Wilhelm Kruger avait eu lui-aussi l’idée d’interroger le greffier, mais avait été devancé par les bretonniens. Cependant, il n’avait pas perdu une miette et avait recueilli les informations données.

     Le dragon de sang réfléchissait maintenant. Même s’il était certain que Silvère ne quitterait pas Altdorf avant la fin du Tournoi, l’avoir entendu l’avait rassuré. Resté à déterminer où il pouvait rencontrer celui-ci afin d’enfin pouvoir croiser le fer avec lui.

     Visiblement le bretonniens ne se trouvait pas en ville. Wilhelm Kruger se redressa et se mit en marche. Il devait bien y avoir dans les forêts alentour un lac où un chevalier du Graal pourrait se recueillir.

***

     La harde d’hommes bêtes tenta de prendre le chevalier en surnombre. Mais ce dernier semblait inébranlable. Parant avec son bouclier les coups de ses assaillants, chacun de ses coups d’épée touchait mortellement l’un d’eux. De taille ou d’estoc, aucun des rejetons du Chaos ne pouvait échapper à son art de l’escrime. Quelques uns rompirent le combat pour échapper à la vindicte de cet homme transcendé. Ils se retrouvèrent alors face à une damoiselle à cheval qui ne semblait pas surprise ni paniquée par leur présence. Elle prononça quelques mots et la nature autour d’elle s’anima : les arbres prirent vie et enlacèrent les hommes bêtes de leurs branchages, les broyant et les étouffant, tandis que les pierres lévitèrent puis se projetèrent sur eux.

     Suite à ce rapide combat contre les hommes bêtes, Silvère reprenait des forces en buvant l’eau limpide du lac auprès duquel il s’était installé. Il en profitait pour adresser une prière de remerciement à la Dame pour avoir guidé sa lame. La damoiselle le regardait en silence.

     - Messire Silvère, je vois que vous vous amusez beaucoup.
     - Bienvenue à vous, Dame Gaea. Excusez cet accueil viril. Malheureusement, il semble que les rejetons du Chaos soient très actif dans la région.
     - Ceci est le cas en de très nombreuses forêts. Mais passons. Qu’avez-vous à m’apprendre ?

     Silvère se releva et fit face à l’enchanteresse. Ils étaient partis chacun de leur côté après avoir convenu de se retrouver en ce lieu, un des rares lacs de la région. Tout deux se connaissaient depuis maintenant plusieurs année. Depuis le fameux tournoi du Fort de Sang. Depuis, ils avaient mené conjointement de nombreuses quêtes et développé une forme de complicité certaine bien que formelle.

     - Ma Dame, vous avez bien fait de me demander de participer à ce tournoi. Vos intuitions se sont révélées exactes, il y a bien plusieurs Seigneur de la nuit qui ont infiltré le tournoi.
     - Avez-vous donc des preuves irréfutables de leur présence ?
     - J’y venais. Il se trouve justement que l’un d’eux a été démasqué hier lors des combats. Et pas n’importe lequel : le vil Von Essen en personne a subi le courroux d’un répurgateur.
     - Von Essen ! Encore lui ! Décidément, ce vil personnage est dans tous les mauvais coups.
     - Rassurez-vous ma Dame. Il n’est désormais plus en mesure de commettre aucun méfait. Il a été immolé par le feu. Par ailleurs, un autre vampire m’a clairement révélé sa nature en me défiant pour un combat. Et si j’en crois les conversations entendues, ils ne seraient pas les seuls en activité.
     - Bien, la disparition de Von Essen est réjouissante, mais il ne faut pas oublier que des manigances sont à l’œuvre. Il est grand temps d’intervenir. Êtes-vous prêt à reprendre une chasse au Vampire ?

     Silvère reste un instant silencieux. Gaea savait pertinemment que cette perspective faisait remonter en lui de vieux souvenirs, mais elle n’en avait cure. Le chevalier du Graal avait tourné la page et était désormais un autre homme. Ce dernier esquissa d’ailleurs un sourire :

     - Je suis toujours prêt à chasser cette vil engeance, ma Dame. Et puis je suis surtout venu pour cela.
     - Et le tournoi ? - interrogea l’enchanteresse en haussant un sourcil.
     - Il semblerait que j’en sois déjà libéré, - s’esclaffa Silvère. Et ne me regardez pas de manière suspicieuse, je ne l’ai point fait volontairement. Je suis tombé sur une combattante des plus talentueuses et la Dame ne m’a pas souri lors de la joute. Mais cela fait nos affaires, n’est ce pas ?
     - Certes oui mon ami. Mais votre honneur n’en souffrirait pas de quelques blessures ?
     - Nullement, ma Dame, en tout cas pas plus que si un gentilhomme m’avait défait. Dame Penthésilée de Gransette a prouvé par le passé qu’une gente Dame pouvait très bien en remontrer à nous autres.
     - Bon, dans ce cas nous aurons une plus grande liberté d’action. Mettons nous en route, la nuit ne va point tarder à tomber.

     Nos deux personnages chevauchaient à présent en direction d’Altdorf, décidés une fois de plus à affronter les créatures de la nuit. Tandis que Silvère donnait d’autres précisions sur la situation en ville, une idée lui vint :

     - Ma chère, je vous suggèrerais que nous prenions contact avec le Sire Osbourne. Ses capacités particulières pourraient grandement nous être utiles.
     - Bonne idée, espérons tout de même qu’il n’ait pas l’idée saugrenue de mettre le feu à la ville, - s’inquiéta l’enchanteresse.

     Et alors qu’ils galopaient, la forêt résonna du rire de Silvère.



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Jeu 1 Juin 2017 - 23:33


     Le soleil déclinait, et Mathias Thulmann était encore dans le grand temple de Sigmar. Un bâtiment imposant situé face au palais impérial, de l'autre côté de la grande place principale.
     Le répurgateur priait à Sigmar dans la zone sacro-sainte, au rez de chaussée, en face du trône. Les prières quotidiennes de l'austère personnage à son Dieu-Guerrier lui permettaient de fermer l’œil durant la nuit. Il n'est pas rare pour un répurgateur de ne plus pouvoir dormir. Au cours de leur sombre carrière, les immondicités chaotiques s'inscrivent dans leurs esprits et les marquent à jamais.

     Mathias en profita pour lire divers parchemins dans la bibliothèque puis sortit dans les rues agitées de la capitale.
     Le bruit de ses sombres bottes en cuir attirait de nombreux regards, mais les curieux quittèrent le personnage des yeux aussitôt qu'ils le reconnurent. Cependant, un nuage de fumée non loin l'interpella, des gardes courraient déjà dans sa direction. Il marmonna un nom dans sa barbe grise - formant un bouc - avec un regard sévère et hâta le pas.

     Mathias se mit à courir, percuta un garde sur place en criant : "Je sais que tu es là sale chien !!  Montre-toi Hel..."
     Le répurgateur fut coupé en voyant le tas de livre brûlant sous ses yeux. Aucun hérétique n'était jonché dessus.
     Un groupe d'hommes - sûrement des chevaliers marins à leur tenue - étaient sur le point de partir. Mathias reconnut Hrofil Halfdane sur le champ, et ils se regardèrent dans les yeux deux bonnes secondes, après quoi le grand maître des Fils de Manann partit avec un homme, le reste de son groupe suivait une autre direction.
     Mathias resta stoïque et, manteau au vent, sortit sa pipe en regardant les marins disparaître. La milice accourue, elle, essayait d'éteindre le feu tant bien que mal.

     "Je te retrouverai" - dit le répurgateur en pensant à une tout autre personne...

***

     La journée se termina enfin, les combats s'étant effectivement étalés jusqu'à tard dans la soirée. Le précepteur Reinhardt n'eut pas de mal à récupérer grâce aux soins prodigués des sœurs de Shallya. Ce fut la tête remplies de pensées que le précepteur sortit des tentes shalléennes: être éliminé du tournois au premier combat des grandes joutes... Qu'a bien pu penser l'Empereur du précepteur de la Reiksguard perdant le premier grand match venu ?! Et le Reiksmarshall ?

     Heinrich relativisa, son combat avec Messire Gottlichglück allait très certainement rentrer dans les mémoires du Grand Tournoi de la Reiksguard ! La victoire de ce dernier était amplement méritée.
     De plus, le Commandeur Magnan est encore en course, la Reiksguard n'a pas dit son dernier mot !

     Tout en marchant vers la caserne, Sire Reinhardt se remémora de la frayeur des personnes en charge de l'école Impériale d'Ingénieur d’Altdorf quand la Großmeister Gentevigne - suite à son appel - vint sur place pour s'occuper de Fiabilité... Le chevalier esquissa un sourire et se rendit dans ses appartements. Il n'avait plus qu'à regarder le Commandeur Magnan au cours du tournoi.




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Jeu 1 Juin 2017 - 23:50

***


   La nuit tomba doucement sur Altdorf, les ténébreuses nuances de bleu de la nuit remplaçant peu à peu les couleurs rosées du soleil couchant, laissant les étoiles percer la couverture céleste de leurs blancs éclats. Sur les terrains d’entraînement de la Reiksguard régnait un calme plat.
  Soudain, le maître d’arme ne fut plus seul : du côté opposé de l’arène, un vieil homme, équipé d’une étrange brigandine aux plaques de métal apparentes et de doubles sabres croisés dans son dos, fit son entrée sur le terrain. Il était suivi d’un petit garçon sobrement vêtu, ses vêtements visiblement récemment achetés, portant un seau vide, le vieil homme lui-même transportant une grande bassine remplie d’eau.
  « Allons, Tom, profitons que les chevaliers de la Reiksguard n’aient pas d’entraînement en ce moment, nous avons à faire. »
  Peu après sa défaite, le kislévite était allé gentiment demander si, même après avoir été officiellement éliminé du tournoi, il pouvait encore utiliser les arènes de la Reiksguard pour s’entraîner, lui et son protégé. En insistant un peu, il avait obtenu l’aval d’un intendant, tant que ses actions ne dérangeaient pas les entraînements des membres de la Commanderie. Visiblement, et ce malgré sa défaite, sa performance de l’après-midi lui avait valu un certain respect auprès du public guerrier.

  Ivan se souvenait encore du visage de Tom, qui l’avait fixé de ses grands yeux sans rien dire, lorsqu’il l’avait rejoint après son combat. Le vieux guerrier lui avait souri et haussé les épaules. Le destin, ou « la Dame », comme les bretonniens avait l’air de l’appeler, avait clairement décidé, et ce malgré ses efforts, que ce n’était pas à lui de gagner ce jour-ci. Il avait accepté la défaite sans mauvais sentiments. Lui qui était venu à Altdorf pour gagner le tournoi et ainsi pouvoir fonder son ordre de chevalerie, il n’en avait à présent plus besoin : en la personne de Tom, son savoir aurait un digne héritier pour se perpétrer.
  Le jeune garçon lui-même ne savait encore rien de tout cela, et croyait qu’Ivan ne le gardait sous sa tutelle que pour la durée de son passage à Altdorf. Mais chaque chose venait en son temps, et le vieux guerrier lui annoncerait la nouvelle en temps voulu.

  Arrivés à côté d’un fût coupé dans un large tronc, Ivan demanda à Tom de s’arrêter, lui-même s’asseyant tranquillement sur le fût. Posant le seau à côté de la bassine, son jeune apprenti le regarda, attendant la marche à suivre.
  « Bon, commençons. Tout d’abord, tu vas remplir ce seau avec cette bassine que voilà. »
  S’il s’étonnait des demandes de son maître, Tom n’en montrait rien. Nul doute qu’il se demandait où Ivan voulait en venir en apportant une grande bassine d’eau et un seau pour s’entraîner sur les arènes, mais il s’exécuta sans se plaindre.
  « Bien, maintenant, fais-moi un aller-retour sur une longueur de l’arène en tenant ce seau droit devant toi. En marchant. Le but est de renverser le moins d’eau possible de ton seau. »
  À présent clairement interloqué, le garçon acquiesça, et s’appliqua de son mieux. Ivan le regarda partir et revenir, l’air approbateur. Bien qu’il boitât, l’enfant savait compenser pour conserver son équilibre, et le sceau n’oscillait pas plus que s’il n’avait pas été infirme. Il ordonna ensuite à Tom de poser le seau et de faire un deuxième aller-retour, cette fois en courant.
  Le garçon sautillait plus qu’il ne courait, et Ivan acquiesça de la tête pour lui-même. Il s’y était attendu et, une fois son protégé revenu, il lui montra à nouveau le seau.
  « Maintenant, prends le seau, et continue à faire tes allers-retours en courant. Mais rappelle-toi : il s’agit de perdre le moins d’eau possible. »
  L’exercice s’avéra bien plus difficile, et Tom aspergea avec abondance la terre battue du terrain d’entraînement, sous le regard de son maître qui l’invectivait doucement à aller toujours plus vite. Une fois qu’il vit que le garçon commençait à vraiment s’essouffler, il l’invita à poser son seau et à se rafraichir avec l’eau de la bassine.
  Une fois son souffle repris, Tom tourna son visage vers le vieux guerrier.
  « Mais dites-moi, maître, je ne doute pas de votre enseignement, mais…
  — Mais pourquoi ? le kislévite semblait avoir deviné la question bien à l’avance. C’est pourtant simple. C’est parce que tu es infirme, Tom. » Et, sans que son expression n’ait pu laisser deviner ses intentions, il faucha la jambe du garçon, qui perdit l’équilibre et s’étala de tout son long sur le sable.
  Au lieu de se relever, réflexe d’un passé dans les bas quartiers d’Altdorf, le garçon se crispa dans l’attente d’un coup. Mais ce dernier ne vint jamais et, lorsqu’il ouvrit les yeux, il put voir le vieux kislévite au-dessus de lui, qui lui tendait une main, un doux sourire sur son visage. Tom saisit sa main, et le guerrier le tira sur ses pieds.
  « Mais nous allons t’apprendre, Tom. T’apprendre à te battre non pas sans ton handicap, car cela t’est et te sera toujours impossible, mais avec lui. Tu t’entraineras à vivre avec lui, courir avec lui, combattre avec lui, et tu te forgeras ta propre technique pour arriver à vaincre tes obstacles. Quand nous en aurons fini, je te promets que tu feras aussi bien, sinon mieux, que n’importe quel garçon de ton âge, et alors ton handicap n’en sera plus un. »
Tom ne dit rien. Il ne savait pas quoi répondre.
  « Allez, reprends donc ton seau. Si tu veux que nous arrivions jusque-là, il faut t’entraîner jour et nuit sans relâche ! »
  Toute trace de doute disparue de son visage, le jeune garçon opina du chef et repartit avec le seau rempli à nouveau, son énergie renouvelée. Ivan salua sa détermination d’un hochement de tête approbateur.
 
  Une partie de la soirée disparut ainsi de cette manière et, sans que Tom ne le remarque tant il était concentré, la nuit pris son emprise totale sur la voûte céleste pendant son entrainement. Mais il progressait ! Indéniablement, petit à petit, il le faisait de mieux en mieux. Complètement absorbé par sa tâche, Tom fixait le seau sans presque ciller, guettant la moindre goutte qui menacerait de passer par-dessus bord.
   Soudain, une ombre se dressa devant lui et, avant qu’il ne puisse réagir, il la percuta dans un bruit sourd, et tomba à terre avec son seau. Levant les yeux, il put reconnaître la vieille dame guerrière qu’il avait aperçu le matin même dans l’arène. Plus amusée que gênée, elle le regardait avec un sourire bienveillant. À côté d’elle, son mari le scrutait d’un regard inquisiteur, son visage insondable baigné d’ombres à la lueur de la lune.
   « Eh bien, en voilà des manières, jeune homme ! » lui dit la dame avec une pointe d’amusement.
   Tom se releva dans l’instant, le visage maintenant empourpré par la honte.
   « P…Pardon m’dame ! bredouilla-t-il. Vous n’êtes pas trop trempée ? »
   Le jeune garçon se prépara à courir chercher un linge pour aider à éponger la nouvelle venue, mais cette dernière l’en dissuada.
  « Non, ne t’inquiète donc point. Mes bottes ont déjà vu bien pire. »
   Maintenant qu’il la regardait mieux, la dame avait un air proche de celui des nobles qu’il apercevait parfois dans la rue. Mais à la différence de ces derniers, elle au moins avait l’air sympathique. Cependant, une ombre se plaça entre la lumière des torches environnantes et le garçon. D’un seul coup, le mari de la vieille dame semblait réellement moins avenant que son épouse. Avec son armure lourde colorée de rouge et de noir et ses multiples ornements, il était une tapisserie à lui tout seul. Par contre, son regard ourdi de colère inquiéta progressivement le jeune garçon.
  « A l’avenir, tu devrais regarder où tu vas, jeune étourdi, tonna-t-il d’une voix grave dont l’accent morne indiqua à Tom qu’il s’agissait d’un bretonnien.
  - Et vous avez bien raison de lui donner ce conseil, lança Ivan qui avait rejoint la scène. »
   Son maître à ses côtés, Tom se sentit moins inquiet à l’idée d’affronter le courroux du chevalier bretonnien. Du moins, un petit peu.
  « Ce garçon est avec vous ? demanda poliment la dame.
  - Oui et je vous assure qu’il ne pensait pas à mal. C’est d’ailleurs moi-même qui lui ai demandé de pratiquer cet exercice. » - Ivan se tourna à demi vers Tom – « Et comme l’a dit le sire bretonnien, tu dois aussi considérer ton environnement. A quoi cela pourrait-il bien te servir de courir comme le vent si tu ne peux même pas voir ce qu’il y a devant toi. »
 Sur ce petit rappel à l’ordre, Ivan ébouriffa légèrement la tignasse de Tom qui comprit alors que son maître était tout de même satisfait de ses progrès.
   « Mais je m’égare, dit-il en se retournant vers le couple. Ivan Niedosvki de Zhedevka, enchanté.
   - Roland de Boisserands, dit le chevalier qui semblait étudier les environs dans le même temps.
   - Eléonore de Boisserands, répondit la dame. Et ton nom, jeune homme ?
   - Hm ? Oh ! Heu, c’est Tom, m’dame… Juste Tom. »
  La dame gratifia Tom d’un sourire sympathique qui finit de rassurer le jeune garçon. Le grand chevalier se tourna ensuite vers Ivan, l’air concentré.
  « Si je me souviens bien, vous êtes un participant du tournoi.
   - Effectivement. Enfin plus maintenant, mais c’est ainsi.
  - Auriez-vous vu Albéric Sérignac de la motte d’Artois ?
  - Hmm, non. Pas ici. A bien y réfléchir, je ne l’ai jamais vu ailleurs qu’à l’arène. »
  Roland acquiesça mais eu une moue agacée.
   « Le maudit… Il est insaisissable ma parole ! s’emporta le chevalier.
   - Roland… répliqua sa femme.
   - Oui, certes, soupira-t-il lourdement avant de se tourner vers Ivan et Tom. Mes excuses pour mon comportement irrespectueux. Un combattant émérite tel que vous mérite des louanges plutôt que moultes cris indignés. Nous allons vous laisser en paix. »
   D’un regard commun, Eléonore acquiesça aux dires de son mari et, après un énième sourire amical de sa part, ils tournèrent les talons. Tom et Ivan s’apprêtaient à faire de même lorsque le chevalier se retourna quelque peu.
   « Eh, jeune garçon. » - Roland attendit que Tom le regarde timidement avant de continuer – « Pense à utiliser aussi bien tes yeux que ton ouïe quand tu te déplaces. Un combat a tendance à te focaliser sur l’adversaire en face de toi, mais le reste du monde ne cesse pas d’exister pendant ce temps. Donc reste alerte… Et ne t’appuie pas trop sur ta jambe saine, avec les années tu vas l’abimer. Au contraire, muscle l’autre pour compenser. »
   Sur ces mots, le chevalier s’éloigna quelque peu et partit rejoindre son épouse. Tom resta pantois pendant quelques secondes avant de bredouiller un remerciement au bretonnien. Il continuait de trouver l’homme inquiétant par certains abords, mais une légère pointe d’admiration venait d’éclore dans ses yeux à présent. Il continua alors de les suivre du regard pendant quelques instants. Au final, le couple bretonnien ne partit pas bien loin. La traque d’Albéric avait joué avec les nerfs du chevalier du Graal et ce dernier avait besoin de se défouler avant d’aller se coucher. Sa femme lui proposa donc un duel d’entrainement. Quelques passes d’armes pendant un quart d’heure et vos soucis s’envolaient, diraient certains maîtres d’armes.
   « Eh, Tom, lança Ivan qui s’était à nouveau assis sur le fût. Je te rappelle que l’entrainement n’est pas encore fini. Plus que quelques aller-retours et nous serons bon. »
  Le jeune homme acquiesça vivement et, après avoir rempli son seau à nouveau, il se remit à la tâche. Mais, alors qu’il tentait de retrouver son niveau d’avant, il réalisa qu’il avait un peu de mal. En effet, son regard se perdait par moment sur le couple qui se préparait non loin, ce qui le déconcentrait. Alors quand Roland dégaina son épée flamboyante et commença à enchainer quelques passes rapides avec son épouse, Tom en trébucha presque.
   Ivan, qui n’était pas aveugle, comprit bien vite le problème. Le garçon était jeune et forcément un vrai combat était plus intéressant à regarder que porter un seau en boucle. Le kislévite se tourna à son tour vers les époux Boisserands et les héla. Leur duel s’arrêta aussitôt et Tom fixa son maître en craignant qu’il leur demande de partir parce qu’ils le déconcentraient.
   « Dites-moi, messire Boisserands. Que diriez-vous d’une passe amicale pour montrer à notre jeune ami vos méthodes de combats ? Ce serait instructif pour lui et moi-même et je pourrais peut-être vous surprendre avec quelques bottes de ma confection. »
   Roland sembla surpris un moment, mais un petit sourire en coin finit par apparaitre sur son visage. Ce qui surprit Tom au passage puisqu’il pensait le bretonnien incapable d’un tel exploit facial. Le chevalier jeta ensuite un regard vers Eléonore qui haussa les épaules gracieusement en lui rendant son sourire.
   « Vous avez titillé ma curiosité, j’accepte l’invitation. La nuit est trop avancée pour nous y prêter maintenant, mais que diriez-vous d’après le prochain tour du tournoi ?
  - Cela me va ! répondit Ivan. »
 Les deux combattants vétérans acquiescèrent silencieusement pour sceller leur accord et se réintéressèrent à son duel pour Roland et à Tom pour Ivan.
  « Bien, maintenant que cela est réglé. Je crois que ton seau coule un peu sur la droite.
   - Hein ? Ah !»
   Tom regarda en panique ledit seau dont quelques gouttes tombaient effectivement sur le sol par intermittence. En panique, le pauvre garçon redressa l’objet en vitesse et reparti aussi sec dans son exercice. Cette fois-ci, il le fit avec un air béat sur le visage.





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Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard - Page 2 Empty Re: Combats et intrigues du Grand Tournoi de la Reiksguard

Ven 2 Juin 2017 - 10:24


     Wilhelm observait la cour d’entraînement de la commanderie de la Reiksguard. Depuis le sommet de la plus haute tour il avait une vue parfaite, malgré les ténèbres de la nuit, sur la cour et ses alentours. Il ne savait pas d’où lui venait ce goût pour les hauteurs, mais il était coutumier que lors de ses promenades ses pas le mènent naturellement vers un point surélevé. De là il pouvait se perdre des heures dans la contemplation de son environnement. Peut-être fallait-il y voir la manifestation d’un genre de mégalomanie galopante, avec une métaphore de la recherche du sommet aussi bien dans le domaine martial que dans le monde réel, et que l’observation de l’horizon était la contemplation de l’objectif inatteignable de la perfection martiale à laquelle il aspirait. Ou alors qu’en tant que prédateur-né il cherchait instinctivement un point de vue efficace pour surveiller ses proies, révélant ainsi sa profonde nature. Mais Wilhelm riait bien de ces interprétations, car cela ne faisait aucune différence : il aimait les hauteurs, et c’était ainsi. Walach après tout n’avait jamais partagé ce centre d’intérêt avec lui, et un savant prétentieux aurait pu dire que cela aurait été une révélation du manque de vision à long-terme de l’ancien grand-maître des dragons de sang, expliquant la chute de l’ordre.
     Vrai ou faux, tout cela n’enlevait rien à la beauté de ces moments où, sous la seule lumière des deux lunes, Wilhelm profitait de la quiétude de la nuit. Contrairement à une croyance commune, ni lui ni les autres dragons de sang ne cherchaient le combat à tout prix, sautant sur tout ce qui pouvait éventuellement se battre. Si la perfection était leur objectif, chacun d’entre eux était différent des autres, à sa manière. Lui aimait tout autant profiter de ces moments de calme que de ses entraînements où sa concentration était totale, ou encore des combats auxquels il avait participé.
     Et d’ailleurs, quel combat il avait mené ce soir ! La jeune femme qu’il avait affronté s’appelait Aliénor, Aliénor tout court, sans titre ni nom auquel la raccrocher. Wilhelm aimait ça, car elle n’en avait pas besoin. Pas besoin d’un « Sérignac de la Motte d’Artois » comme suffixe pour avoir de la valeur, il lui suffisait de faire tourner son impressionnant fléau pour que tout le monde comprenne qu’elle était redoutable. Le souvenir du nom de ce jeune impertinent lui fit d’ailleurs froncer les sourcils. En voilà un qu’il aurait aimé remettre à sa place, car on ne faisait pas ça lors d’un tournoi comme celui-ci. Les règles de l’honneur interdisaient de tuer, même si il comprenait la volonté de le faire vu ce que ce vieux répurgateur avait fait la veille. Ce Von Essen avait peut-être été un fieffé coquin, un roublard traître et, pour couronner le tout, sans une once de galanterie, ce goujat ne méritait certainement pas de mourir comme cela. Un pieu dans le cœur et le corps calciné, c’était là la barbarie de l’humanité, quand bien même celle-ci se parait des fois de beaux atours comme ceux des chevaliers du graal. Mais il devait reconnaître qu’une telle pensée était injuste, car dame Aliénor était très certainement d’un honneur irréprochable, tout comme Silvère de Castagne. Il en était au moins pour sauver l’honneur de la race humaine, tout n’était donc pas perdu pour eux.
     Un bruit de pas dans son dos lui fit faire volte-face, et le guerrier vampire se retrouva face à Silvère de Castagne, l’air déterminé même si son bras droit avait été blessé un jour plus tôt. L’aura qui se dégageait de lui était intacte, et Wilhelm ne pouvait ignorer son regard pénétrant. « Je vous salue bien, sire de Castagne. Que me vaut votre présence ce soir, loin des sœurs de Shallya ? ».
     Silvère s’approcha du bord sans dire un mot, et les deux guerriers se retrouvèrent à fixer l’horizon en silence.
     « Vous jouez un jeu dangereux, vampire. » finit par dire Silvère. « Les vôtres se font démasquer les uns après les autres et pourtant vous êtes là, à attendre tranquillement que le couperet tombe. Êtes-vous donc inconscient ? »
     Wilhelm resta silencieux, son visage pâle semblant à une statue de pierre. Puis lui aussi brisa son mutisme :
     « Vous savez, l’autre fois je ne rêvais que d’une chose après ma défaite contre vous : vous affronter de nouveau, sur le champ, autant de fois qu’il le faudrait. Vous représentiez le défi ultime, le parangon de l’humanité pour combattre les impurs, c’est-à-dire nous. Vous avez traversé les épreuves sans subir la moindre égratignure, et moi je m’entraînais sans relâche pour pouvoir vous battre. Et puis vous avez fini par perdre, Oldrick s’étant révélé être trop fort. Mais malgré ça, vous avez brillé durant la bataille qui s’ensuivit, et votre lumière était intacte. »
     Wilhelm se tourna alors vers Silvère et le fixa intensément de ses yeux rouges :
     « Mais aujourd’hui quelque chose a changé. Votre lumière s’est atténuée, comme si vous n’aviez plus autant les faveurs de la dame qu’avant. Je brûle toujours de prendre ma revanche, mais je ne veux pas affronter une ombre, je veux le paladin de la Dame du Lac, dans toute sa splendeur et sa puissance. Vous me demandez pourquoi je reste ici ? Mais qu’ils viennent ceux qui veulent me brûler et me décapiter. Vous comme moi savons que je ne suis pas un danger pour les mortels ici, sauf s’ils lancent la première pierre. Je pense que c’est pour cela que vous ne m’avez pas dénoncé. Comme je vous l’ai promis, je ne me suis pas nourri, et je ne le ferai pas tant que nous ne nous serons pas affrontés. »
     Wilhelm se tourna de nouveau vers la nuit, le regard dirigé vers les nuages cachant momentanément Mannslieb : « Je veux trouver pourquoi les faveurs de la Dame ne sont plus aussi intenses chez vous. Et je veux réparer cela. Je n’ai pas d’autre but ici, excepté de remporter ce tournoi. Les gens ici sont…intéressants, et les affronter sera un défi à ma hauteur. »
     Wilhelm fit volte-face et se dirigea vers la porte, et juste avant de passer sur le palier il reprit la parole : « Je vous laisse la nuit seigneur de Castagne, certains disent qu’elle porte conseil, d’autre le mal. Moi je pense qu’elle apporte la paix. ».
     Et sur ces mots, il descendit les marches menant vers sa chambre, laissant Silvère contempler l’horizon. Quel étrange vampire, et pourtant il avait le sentiment qu’il pouvait croire ce qu’il venait d’entendre. Mais il avait raison sur un point : la Dame ne lui avait point souri lors de sa dernière joute, et il ne savait pourquoi. Mais la présence de dame Gaea allait certainement l’aider à comprendre, et puis la chasse aux vampires n’était pas finie. Le massacre du Fort de Sang allait enfin être vengé.


***

     Les murs de l’auberge étaient faits d’un beau granit de bonne facture, taillé d’une main de maître et assemblé avec talent. Au-dessus de la porte ouvragée se trouvait un panneau avec écrit « Au bon Endroit », un jeu de mot qui fit rire intérieurement Helmut lorsqu’il entra dans l’établissement. Devant lui se trouvait un assortiment de tables bien tenues dans une pièce vaste et accueillante, les clients discutant poliment autour d’un repas copieux et d’une bonne bière. Helmut, maintenant déguisé en noble impérial originaire du Talabecland venu profiter du tournoi pour rencontrer du monde, vit surgir devant lui une serveuse l’air amène qui lui demanda si elle pouvait lui être utile. « Mais bien sûr » répondit-il, « j’aimerais profiter de votre établissement pour me restaurer, si cela est possible. » Bien sûr que ça l’était lui répondit-elle, mais Helmut s’en était assuré lorsqu’il avait surveillé les allées-et-venues des gens entrant et sortant pendant les trente dernières minutes. Elle l’amena vers une petite table où il s’installa et commanda promptement une chope et une assiette de ce délicieux porc rôti dont le fumet ne quitterait plus ses rêves. Une fois la serveuse partie il s’intéressa aux autres badauds. Des petits bourgeois et des voyageurs, pour la plupart, qui devisaient gaiment tout en se restaurant. Mais Helmut n’avait pas d’yeux pour d’autres que pour le jeune couple occupant la table du fond.

     Lui était grand, très grand même, et il s’en dégageait une impression de sérénité. Ses gestes étaient mesurés, précis, et son visage allongé ne manquait pas d’une certaine noblesse austère. Ses traits étaient allongés, son menton droit et large et son nez en bec d’aigle, le tout lui donnant l’apparence d’un oiseau de proie maigre mais puissant. Pourtant, ce soir son expression se déformait en un sourire bienveillant dès qu’il posait ses yeux sur la jeune femme qui lui faisait face. Celle-ci semblait être son exact opposée, à la fois vivace et bavarde, racontant sans s’arrêter les évènements de sa journée. Elle était très belle, grande elle aussi, vêtue d’un pantalon et d’une tunique de bonne facture, et quelque chose chez elle lui fit se concentrer instinctivement Helmut sur quelques signes. Il sourit quelques secondes plus tard. Une vampire. Et particulièrement douée à concéder sa nature si on considérait que sa présence n’affolait personne.

     Cela est en effet peu connu, mais lorsqu’un vampire mange de la nourriture « humaine » il ne se comporte pas comme une personne normale. On ne parle pas ici des manières ou de la perception du goût, mais du fait qu’ils ne ressentent simplement pas le besoin de manger. De fait, la jeune dame ne touchait pas le moins du monde à sa pitance, excepté lorsqu’un discret mais évident signe de son compagnon lui en rappelait l’existence. Ce petit manège fit prendre conscience à Helmut d’un fait surprenant : ce jeune homme connaissait la nature de cette « jeune » femme, et pourtant ne semblait pas s’en affoler.

     Tout ça commençait à devenir diablement intéressant, et tout en mangeant sa tranche de porc aux pommes de terre Helmut commença à les écouter en utilisant ses sens de non-mort. « Oui, mais si tu viens avec moi demain au Reikmarkt Distrikt je suis sûre que tu pourrais y trouver des outils de calligraphie intéressants. Et tu verrais aussi à quel point c’est impressionnant, loin de tout ce qu’on a connu chez nous. Cette ville est formidable. » Elle ne tenait pas en place, et à la façon dont son compagnon la regardait, les yeux pleins de tendresse malgré la banalité de son babillage, il devint évident qu’il était éperdument amoureux. Et ce sentiment semblait réciproque, tant les yeux de la jeune vampire brillaient lorsqu’elle s’adressait à son compagnon. Ainsi le fort rustre Albéric Sérignac avait des amis aussi mignons et attendrissants ? La vie est pleine de belles surprises, et sa suite aussi. Le plus étrange était la nature du jeune Sérène, qui même s’il semblait rompu aux armes au vu de la précision de ses mouvements, était quand-même un mortel. Même si les couples mortels-vampires existaient, ce jeune homme ne le frappait pas comme le type même de l’amoureux transi par une beauté frigide, mais il était vrai que la prénommée Jeanne n’était pas une vampire classique elle non-plus.

     Pourtant Helmut n’était pas là pour se perdre dans la contemplation de deux tourtereaux en pleine parade nuptiale. L’un de ses espions lui avait en effet appris que ce même Albéric l’avait repéré. Cela témoignait d’un grand potentiel, mais Helmut savait que ce n’était que la première étape. Une personne comme le chevalier vampire était tout à fait capable, s’il le découvrait, de tenter de le tuer, et même de réussir. À voir sa prestation plus tôt dans la journée il aimait s’amuser avec ses adversaires avant de les attaquer avec la plus grande sauvagerie, et à en croire ses agents, pas mal de gens semblaient d’ailleurs déjà s’en affoler. Cela lui rappela Konrad, qui lui non-plus n’était pas vraiment recommandable lorsqu’il était en colère. Mais un plan commença à germer dans sa tête, et son sourire revint alors qu’il sauçait le jus de son assiette. Quelle est après tout la valeur d’une information si elle ne sert pas ?

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Ven 2 Juin 2017 - 11:35


Epreuves à pied
Neuvième jour


     Finalement, ce fut la Großmeister qui eut le dernier mot : un équipage d’ingénieurs fut mobilisé et, dès que la lumière du jour fût suffisante, la capitale entière fut réveillée par le vrombissement incroyable de « Fiabilité ». La vieille halfling eut par ailleurs insisté pour que Thelma fasse partie de l’équipage : rien ne valait mieux que de pouvoir réparer ses propres erreurs et, après tout, la Frau Auerbach était l’une des meilleures de sa génération. Tout de même lorsque l’on estima les dommages collatéraux, il fut décidé que les frais de réparation seraient partagés entre l’Ecole d’Ingénieurie d’Altdorf et la responsable directe des faits. Le comte Valmir von Raukov fut fort surpris lorsque, deux semaines plus tard, un messager lui apportait une note de frais s’élevant à l'équivalent du prix de trente armures de plates. Une lettre jointe, marquée du sceau de la Reiksguard, en expliquait les raisons…

     Mais pour le moment, le tournoi reprenait dans la liesse générale, et le côté fâcheux de l’affaire « tank à vapeur » fut très vite oublié !


     Qualifiés aux quarts de finale :
     - Helmut van Orsicvun (Arcanide Valtek)
     - Léonard de Rouergue (Chevalier Rouergue)
     - Albéric Sérigac de la Motte d’Artois (Gromdal)
     - Thelma Auerbach (Oleg von Raukov)
     - Dmitrij Donskoj (MagnanXXIII)
     - Robin Osbourne (Agilgar de Grizac)
     - Richter Ketzerfeuer (Ethgri Wyrda)
     - Mathias Thulmann (Ludwig Schwartzhelm)


     Léonard de Rouergue (Chevalier de Rouergue) contre Robin Osbourne (Agilgar de Grizac)


     Le shérif de Rottingham était perplexe : dans toute la ville, cette histoire de charrette bourrée d’explosifs semblait avoir été vue partout et devenait une véritable légende urbaine. Les plaisantins racontaient que Sigmar lui-même conduisait l’attelage, et que les montures étaient des poissons géants sortis tout droit de l’Ubersreik.
     En réalité, la charrette semblait en déplacement constant, et le brave sire se disait que la Dame avait décidé de mettre son serviteur à l’épreuve de la retrouver.

     Léonard, quant à lui, avait passé la nuit dans une chapelle du Graal : bien que dans les rues, les passants ne se jetaient pas sur lui pour lui demander un autographe, il était si facile de se perdre dans le dédale de grandes et petites rues qu’il avait préféré ne pas trop s’y tenter.

     Voila pourquoi en cette matinée ensoleillée, le sire Osbourne paraissait fort épuisé, alors que son adversaire, lui, était frais comme un gardon !

     Au signal, les deux bretonniens se chargèrent avec un « Yaaaa ! » qui fit sourires les tribunes ; Robin frappa le premier avec son épée, désireux d’en finir au plus vite pour reprendre ses recherches… quand un éclat lumineux se dressa entre sa lame et le chevalier !
     « Ah ! » - fut surpris le sire Osbourne.
     « Chouette ! » - se réjouit Léonard, bien que sonné par la puissance de la botte adverse (Robin : 3T, 3B, 2 invus ! 1 PV !).

     Quelque part dans une forêt bretonnienne…
     « C’est bien, mademoiselle Nawenn, c’est presque ça ! Maintenant, regardez encore une fois comment je le fais avec le sire Robin… »

     
     Le chevalier du Graal abattit sa lourde épée sur le shérif qui ne put esquiver, quand un autre éclat lumineux, plus net et plus vif que le précédent, s’interposa ! (Léonard : 2T, 2B, 2 invus !!)
     Robin Osbourne, totalement abasourdi par la volonté apparemment partagée par la Dame, frappa avec légèrement moins de conviction, avant de se heurter non seulement à un éclat lumineux, mais en plus au coup maladroit du graaleux qu’il ne vit point venir ! (Robin : 2T, 2B, 1 invu ! 1 PV ! – Léonard : 1T, 1B Coup Fatal ! Blessures multiples : 2 PV ! )

     « Mais, appliquez-vous, bon sang ! »
     « Euh… Madame, le sire Osbourne… »
     « Oh non ! Mais je me suis étourdie avec… avec… Oh… »


     Décidément mal en point, le shérif renonça néanmoins à baisser les bras et frappa comme un dératé sur son adversaire également affaibli ; presque immédiatement la lumière s’interposa, au point que dans les tribunes on se posa des questions, quand tout de suite après… l’on aperçut le sire Léonard étendu par terre, et son adversaire, haletant, devant lui. (Robin : 3T, 3B, 2 invus ! 1 PV !!)

     « Bon, je vois que vous faites preuve de bonne volonté, mademoiselle. Il y a encore quelques petites erreurs, mais l’effort est là.
     « Merci madame. »


     Ignorant tout ce qui pouvait se passer à des lieues de là dans une forêt enchantée, toutes les tribunes applaudirent la belle performance des deux paladins.  
       


Clap

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Ven 2 Juin 2017 - 12:33


     Richter Ketzerfeuer (Ethgri Wyrda) contre Thelma Auerbach (Oleg von Raukov)


     Alors que dans son agenda, il y avait écrit « pendaison d’hérétique » dans la case dédiée au matin, Richter fut fort décontenancé lorsque l’on vint le convoquer à la suite des épreuves à pied. L’idée de déclarer forfait lui traversa l’esprit, mais il la rejeta aussi vite : allons donc, abandonner un tournoi aussi prestigieux pour si peu, il deviendrait la risée de ses collègues !
     Thelma Auerbach, après une garde à vue dans la commanderie de la Reiksguard, et après avoir été mise au courant du coût exorbitant des dégâts occasionnés par l’escapade de « Fiabilité », espérait sérieusement remporter les épreuves. Il en allait non seulement de sa bourse, mais aussi de sa bonne réputation naissante !
     Voyant son adversaire braquer son long fusil sur lui, Richter chargea immédiatement, comme inspiré par quelque instinct, et vida son premier pistolet en même temps que le tir partait d’en-face ; ce fut parfait ! Toujours guidé par ce sixième sens qui faisait de lui l’un des meilleurs chasseurs de sorcières, Richter vida son deuxième pistolet en simultané avec le tir de Thelma, et continua à courir…
     Dans les tribunes, seuls quelques prodiges comprirent la chose : les balles du pistolet avaient dévié les balles du fusil ! Ces deux combattants-là étaient des monstres…
     (Richter : 2T, 0B ; - Thelma : 0T + 0T lol )  

     Lames au clair, Richter et Thelma se firent face sous les yeux d’un public désormais bien réveillé. Toujours à l’encontre de ce qui s’était vu précédemment, ni l’un ni l’autre ne semblait pressé de frapper : l’ingénieure feinta, mais le répurgateur ne réagit guère, flairant le piège (Thelma : 1T ; - Richter : 0T). Thelma feinta une seconde fois, et cette fois-ci, son adversaire mordit à l’hameçon ! Frappant dans la direction totalement opposée, l’ingénieure entailla sévèrement son bras armé ! (Thelma : 1T, 1B, 1 PV ! – Richter : 0T)
     Indigné au plus haut point, sentant quelque étrange artifice à l’œuvre, Richter ne se perdit pas en vaines paroles ; passant subitement son épée dans l’autre main, il para toutes attaques de Thelma avant de lui lacérer furieusement la hanche ! (Thelma : 2T, 0B ; - Richter : 1T, 1B, 1 PV !)
     Etouffant son cri, la fille du comte Valmir von Raukov frappa dans la seconde sur son adversaire qui ne s’attendait guère à tant d’agileté, mais le répurgateur bondit en arrière avec une grâce qu’on ne lui soupçonnerait pas à son âge (Thelma : 1T, 1B, 1 invu ! – Richter : 0T). Pressés d’en finir, les deux adversaires se heurtèrent une énième fois, s’opposant l’un à l’autre avec une force égale (Thelma : 1T ; - Richter : 1T).

     Dans les tribunes, l’on retenait son souffle.  
     Thelma feinta encore, et tous deux parurent stupéfaits que Richter tombe dans le panneau de la même manière que la fois précédente ! Ce fut l’avant-bras gauche qui fut touché cette fois-ci (Thelma : 1T, 1B, 1 PV ! – Richter : 0T). Les nerfs à vif, Thelma pressa son avantage en enchainant plusieurs coups de taille, mais la hargne du répurgateur semblait guider son bras armé (Thelma : 2T ; - Richter : 1T). L’ingénieure n’en démordit point, l’adrénaline faisant bouillonner son jeune sang Hochlander et Ostlander, et Richter fit subitement face à un tel déluge d’estocades que même son incroyable instinct ne put en venir à bout ; dépassé puis déséquilibré, le répurgateur tomba à la renverse, et la pointe de « Couteau à beurre » fut pointée sur sa gorge.
     « Désolée, mais je ne peux pas perdre. » - lui dit Thelma avec un sourire de triomphe. (Thelma : 2T, 2B, 1 invu, 1 PV !!!)    



***

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Ven 2 Juin 2017 - 14:14

     Mathias Thulmann (Ludwig Schwartzhelm) contre Albéric de Sérignac de la Motte d’Artois (Gromdal)


     Suite à la soirée mouvementée de la veille, Mathias s’attendait à apercevoir l’hérésie partout, même dans son propre livre de chevet. Ses pistolets soigneusement nettoyés à l’huile bénite étaient fin prêts, de même que son épée longue.
     Albéric de Sérignac ne put s’empêcher de sourire, ayant juste assez de bon sens pour adresser son sourire au public ; pour la deuxième fois d’affilée, le sort lui offrait un répurgateur à tourmenter !
     Le chevalier chargea, le répurgateur braqua ses armes à feu ; les balles fusèrent, mais manquèrent visiblement leur cible ; le public assista soudainement à une mêlée d’une telle rapidité que personne ne comprit rien à ce qui se passait. (Albéric (potion de rapidité) : 3T, 3B, 3 PV !!! – Mathias (potion de rapidité) : 4T, 1T annulée, 1B, 1 invu !)
     La douleur empêcha Mathias de réfléchir au pourquoi du comment ; il avait mal partout, le ciel était une tâche bleue dans sa vision soudain brouillée. Il réalisa à peine que l’on le déplaçait quelque part ; marmonnant « Hérétique !!! » d’une voix à peine audible, il ne comprit que plus tard qu’on l’emmenait à l’hospice.
     Albéric, quant à lui, quitta l’arène avec un empressement non feint : il avait du se surpasser pour être plus rapide que ce maudit mortel, et à présent, il devait à tout prix se faire oublier.  



     Helmut van Orsicvun (Arcanide Valtek) contre Dmitrij Donskoj (MagnanXXIII)


     Dans la tribune du Conseil, une vive agitation était repérable de loin. L’empereur transmettait visiblement des ordres qui étaient vite relayés ailleurs, cependant, rien ne vint interrompre le cours du tournoi.
     Helmut van Orsicvun maudit mille fois Albéric en son for intérieur : voila que tous les mortels sont sur le qui-vive, et la moindre petite erreur peut s’avérer fatale pour son incognito ! Renoncer, cependant, ne le rendrait que suspect.
     Cela dit, lorsqu’il vit son adversaire, le vampire se dit que déclarer forfait contre un tel colosse aurait été compréhensible. C’était « Dmitrij Donskoj », bien que Helmut doutât sérieusement de ses origines kislévites. Ses espions lui avaient apporté quelques détails fort compromettants.

     Le guerrier barbu, quant à lui, s’avança sans tarder vers son adversaire.
Helmut se prépara à… se défendre, ses instincts lui hurlant subitement de s’enfuir, quand son énorme adversaire frappa directement sur son écu, mais avec une telle puissance que le vampire ploya immédiatement ; le colosse enchaina avec une autre frappe tout aussi dévastatrice ; au bout de la troisième l’écu fut fendu, l’épée du kislévite mordant alors l’avant-bras exposé de Helmut. A moitié sonné, ce dernier frappa d’estoc, mais sa lame fut brutalement détournée par le bouclier du guerrier, qui frappa derechef et ravagea l’avant-bras déjà blessé du vampire (Dmitrij : 5T, 5B, 3 svg à 6 !!! 2 PV ! – Helmut : 2T, 1T annulée, 1B, 1 svg !).
     Il aurait du déclarer forfait. Il aurait du… Le kislevite le frappa sur l’exact côté opposé, du plat de l’épée, contre sa tête. La lumière du jour devint un grand rideau immaculé dans le regard du vampire, et il se sentit s’effondrer (Dmitrij : 3T, 3B, 1 svg, 2 PV !!).

***

     Helmut retrouva ses moyens alors qu’il était sur une civière que l’on transportait ; il examina immédiatement son environnement : l’hospice. Il n’avait donc pas été…
     « HELMUT ! ESPECE D’HERETIQUE !!! »
     … d’accord. Il l’avait été.
     Le vampire bondit immédiatement hors de sa civière, ignorant la stupeur des porteurs. Prenant la direction opposée à celle des cris enragés, il réalisa que son bras blessé prendrait du temps à pouvoir lui obéir à nouveau, et redoubla de vitesse. Derrière lui, deux répurgateurs l’avaient pris en chasse : Thulmann et Ketzerfeuer.
     Helmut bondit et défonça une fenêtre pour se retrouver dehors ; une vive douleur le saisit à la tempe, une douleur… Les rayons du soleil ?! Il atterrit lestement et jura : la pommade sur sa tempe blessée était amochée et donc sa peau était vulnérable ! Il s’empressa de bondir dans une ruelle sombre entre deux pâtés de maisons.
Helmut van Orsicvun :





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Ven 2 Juin 2017 - 17:08






Epreuves des joutes
Neuvième jour



     Alors que la pause de midi était déclarée, Ivan Niedovski de Zhedevka eut la surprise d’être approché par un jeune chevalier portant les couleurs de la Reiksguard.
     « Bonjour, messire, êtes-vous bien le sire Niedovski ? »
     Ivan dévisagea brièvement Tom, tout aussi surpris que lui, avant de répondre par l’affirmative.
     « Vous êtes invité à déjeuner à la tribune du Conseil, par la Großmeister Narcisse Gentevigne. »


     Qualifiés aux quarts de finale :
     - Wilhelm Kruger (Arcanide Valtek)
     - Le baron de Joli-Tonneau (Calidus5)
     - Hrofil Halfdane (Oleg von Raukov)
     - Yorek Stormoff (Von Essen)
     - Katarina Snjegynka (Arken)
     - Alain Magnan (MagnanXXIII)
     - Martin Delatour (Dangorn de Castagne)
     - Abrams Göttlichglück (Nyklaus von Carstein)



     Alain Magnan (MagnanXXIII) contre Yorek Stormoff (Von Essen)


     Le chevalier-commandeur de la Reiksguard monta sur selle avec nervosité, et son destrier le ressentit. A peine descendu de la tribune du Conseil, une fois la pause achevée, Alain Magnan avait encore la tête qui bourdonnait de rapports alarmants provenant de l’hospice de Shallya : un autre participant s’était… enfui, et ce n’était forcément pas pour les bonnes raisons. Cela dit, le commandeur avait sa petite idée sur la nature véritable du fuyard…
     Yorek, en vérité Ulrich von Stromdorf, se présentait à l’arène avec une sorte de régularité mécanique. En attendant de faire la part des choses, ou plutôt d’achever son deuil pour le chroniqueur qui, au final, n’était pas un si mauvais bougre, le chevalier de sang se battait pour faire le vide dans sa tête…

     Les deux chevaliers en armure complète chargèrent au signal, mais nulle lance ne fut abaissée : tous deux brandissaient de belles épées longues. Le premier échange d’estocades fut  bref, mais sanglant : Magnan sentit l’acier froid mordre son bras, alors qu’il n’avait guère réussi à blesser Yorek (Magnan : 2T, 1T annulée, 0B ; - Ulrich : 5T, 1T annulée, 4B, 2 svg, 1 invu, 1 PV !).
     Arrivés chacun au bout de la lice, les deux combattants s’empressèrent de se retrouver à nouveau, comme pressés par une fièvre guerrière que la foule acclama aussitôt. Comme la première fois, Ulrich maintint une pression terrible sur son adversaire, mais celui-ci était visiblement mieux paré à le repousser (Ulrich : 4T, 4B, 3 svg, 1 invu ! – Magnan : 3T, 0B).
     Le chevalier-commandeur eut l’impression de combattre une machine infernale, tellement la vitesse et la brutalité des coups de son adversaire étaient grandes. Parant du mieux de ses capacités, il ne put que serrer les dents en sentant une douleur sourde dans ses côtes (Ulrich : 5T, 5B, 2 svg, 2 invus, 1 PV ! – Magnan : 1T, 0B). Puis, c'en fut trop : sentant un autre coût redoutable fracasser son épaulière et malmener ses muscles en dessous (Ulrich : 5T, 5B, 1 svg, 1 invu, 3 PV !!), le sire Magnan comprit tout le risque qu’il prendrait à s’entêter. Levant son bras (le geste le fit grimacer de douleur), il déclara immédiatement forfait.
     Ulrich rengaina sa lame sur le champ, salua son adversaire et quitta l’arène.  


     Le baron de Joli-Tonneau (Calidus5) contre Abrams Gottlichglück (Nyklaus von Carstein)


     Sur les tribunes, la houle des conversations allait bon train. En effet, l’agitation sur la tribune du Conseil était bien peu discrète, et la scène de l’incinération du vampire était encore vive dans l’esprit du peuple. Cependant, toutes les rumeurs sur la présence d’autres hérétiques au tournoi ne fit qu’augmenter l’excitation des petites gens, d’aucuns se disant que les hérétiques étaient bien stupides pour aller se jeter droit dans la gueule du loup.

     Bien peu nombreux furent ceux qui pensèrent que les deux combattants suivants pouvaient être des méchants. Ils étaient bretonniens, ce qui ne plaisait pas à certains, mais ça ne faisait d’eux que des gens qui aiment trop le vin et les chevaux, pas des hérétiques.
     Le baron de Joli-Tonneau eut droit à un accueil mitigé : ses compatriotes le saluèrent avec entrain, mais quelques impériaux un peu gueulards lui envoyèrent quelques quolibets. La présence de la Dame était encore mal acceptée parmi ces gens-là… Le baron (qui ne comprenait pas grand-chose au Reikspiel, finalement) salua les tribunes avec un grand sourire, car il avait bien bu à midi.
     Le sire Gottlichglück, lui, fut salué par moult demoiselles, ainsi que par bon nombre de chevaliers bretonniens parmi les errants et les quêteux : il était jeune, fort, et allait affronter un saint sire dont la lance crachait des flammes tel un dragon ! Que demande le bon peuple !

     Abrams éperonna sa monture au signal, se préparant à encaisser le souffle dévastateur ; le baron, qui ne savait plus si sa botte était secrète ou pas, décida de l’utiliser quand même : le jet fusa, bien plus puissant que la veille, mais le bouclier du sire Gottlichglück était prêt, et les flammes ne l’atteignirent point ! (9T, 3B, 3 svg !)
     Le chevalier errant frappa juste, mais une lumière aveuglante (les tribunes impériales s’animèrent tout d’un coup) dévia la pointe ! Le baron, encore tout à sa réflexion si sa botte était secrète ou pas, arriva au bout de la lice indemne. (Abrams : 3T, 2B, 2 invus !! – Le baron : 0T )
     Perplexe, Abrams dégaina sa fidèle épée et chargea le baron qui regardait ailleurs. Il s’empressa de frapper de tailla afin de le désarçonner, mais son coup ne fit que de secouer le baron sur sa selle, et ce dernier, réalisant enfin qu’il fallait taper, tapa, s’opposant toutefois à une défense efficace (Abrams : 2T – Le baron : 2T, 2B, 2 svg !).
     En beuglant un cri de guerre, le vaillant baron  tambourina sur l’écu adverse et ne remarqua même pas la botte d’Abrams arriver ; il fallut croire que la Dame voulait sa victoire car la lame adverse frappa bizarrement à côté (Le baron : 3T, 3B, 3 svg ! – Abrams : 1T, 1B, 1 invu !).
     Dès lors, la mêlée impitoyable se mua peu à peu dans un combat d’usure ; l’un frappait, l’autre parait, et nul n’était en mesure de prédire l’issue de l’affrontement :
     Abrams Gottlichglück: 2T – Le baron de Joli-Tonneau : 3T, 1B, 1 svg !
     Abrams : 1T – Le baron : 1T, 1B, 1 svg !
     A : 1T, 1B, 1 svg ! – B : 2T, 1B, 1 svg !
     Le baron : 2T, 2B, 1 svg ! – Abrams : 2T, 2B, 2 PV !!
     Au terme d’un échange échauffé, les tribunes poussèrent un soupir de soulagement en voyant le jeune sire infliger une blessure au baron. Ce dernier, mal en point, frappa sans faiblir (2T, 2B, 2 svg !), mais Abrams, dont l’œil de lynx avait aperçu la faille dans l’armure du baron, y planta un tel coup d’estoc que le baron ne put que serrer les dents, avant de déclarer son adversaire vainqueur. (Abrams : 1T, 1B, 1 PV !!!).  

   




Dernière édition par Von Essen le Mer 14 Juin 2017 - 16:14, édité 1 fois
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