- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Lun 17 Fév 2014 - 23:25
Voilà, voilà, c'est corrigé
Pour la suite je ferai mon possible pour que ça ne traîne plus autant, mais ce foutu mariage me donne des nuits blanches (et des pages tout aussi blanches, hélas).
Mais j'y arriverai, n'ayez crainte
Pour la suite je ferai mon possible pour que ça ne traîne plus autant, mais ce foutu mariage me donne des nuits blanches (et des pages tout aussi blanches, hélas).
Mais j'y arriverai, n'ayez crainte
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Dim 9 Mar 2014 - 14:23
Un petit retour en arrière dans l'histoire. Enfin "petit"...
Je vous annonce que nous avons pour la première fois dans les Errances une invitée avec laquelle nous avons mis ce texte au point.
Je la remercie grandement pour le travail accompli et je vous laisse au texte:
Thomov Le Poussiéreux soutenait sa jeune épouse pendant que Kriestov amenait les chevaux.
-Elle ne pourra pas monter, je le crains; elle est trop faible. Charge donc nos bagages sur sa monture, elle chevauchera avec moi.
Le chevalier se mit à l'ouvrage et Thomov souleva Emmanuelle sans le moindre effort pour la déposer en selle avant de monter lui-même.
-Je suis désolé de vous imposer cela, ma mie, mais nous ne pouvons rester une minute de plus. Le danger nous menace et il nous faut regagner nos terres sans délais...
La jeune femme acquiesça doucement. Elle n'avait pratiquement pas prononcé le moindre mot depuis qu'il l'avait tirée du lit où elle reprenait des forces. Une maladie; une simple et bénigne maladie. Il avait presque oublié que la chose était possible. Son propre corps était depuis longtemps débarrassé de cette faiblesse. Il ne ressentait plus la douleur physique que comme une information, vague réminiscence de son existence antérieure.
Et ce simple refroidissement menaçait aujourd'hui de lui enlever sa compagne.
Il ne subsistait plus pour elle qu'un mince espoir: qu'ils parviennent à échapper aux foules vindicatives qui partout dans l'Empire pourchassaient ses semblables à présent que le plus grand d'entre eux était tombé.
Vlad von Carstein, patriarche de la Lignée qui portait son nom, n'était plus. Il avait été défait sur les murailles de la puissante Altordf et ses armées innombrables s'étaient aussitôt disloquées.
La contre-offensive du peuple de l'Empire ne s'était pas fait attendre. Partout les citoyens impériaux organisaient de véritables purges pour se débarrasser à jamais des monstres qui s'étaient répandus comme une peste sur les terres de Sigmar ces dernières années.
-Nous emprunterons les routes forestières; nous ne pouvons nous risquer sur les grandes voies pavées sans craindre d'être reconnus.
Kriestov hocha la tête à cette annonce.
-Espérons seulement que ma cousine tienne jusqu'à ce que nous soyons tous en sécurité. Thomov, si le pire devait se produire il vous faudrait...
-Plus un mot à ce sujet, Kriestov! Vous connaissez mon sentiment sur la question. Mettons-nous en route.
Sans rien ajouter, ils talonnèrent leurs montures et quittèrent la cour ensommeillée de l'auberge-relais où ils avaient fait halte quelques jours plus tôt. Ils chevauchèrent prudemment jusqu'à être hors de portée d'oreille puis se mirent au galop en direction de l'épaisse forêt qui barrait la quasi-entièreté de l'horizon.
Ils avaient chevauché tout le jour sans presque jamais faire de halte. Il était mal aisé de progresser dans le sous-bois et la piste qu'ils suivaient n'était guère plus qu'un sentier caillouteux et irrégulier.
Ils parvinrent finalement dans une petite clairière et Thomov tira sur les rennes de son destrier.
-Arrêtons-nous un instant, Emmanuelle a besoin de se reposer.
Kriestov scruta les lieux quelques instants avant d'acquiescer.
-Très bien, tout à l'air calme et la nuit sera bientôt tombée. Si quelqu'un nous suit, il faudra bien qu'il s'arrête. Mais ne restons pas plus qu'il n'est nécessaire à votre épouse.
Thomov porta sa gourde aux lèvre d'Emmanuelle qui but lentement. Elle avait à peine la force de rester en selle et le Vampire pensait qu'elle serait depuis longtemps tombée de cheval s'il ne la tenait si fermement.
-La fièvre l'a reprise. Dire qu'il lui suffirait d'un peu de repos pour guérir et être rayonnante à nouveau. Maudits soient ces chiens qui ont défait le Comte... Fallait-il qu'il soit détruit justement maintenant?
Kriestov ne réagit pas tout de suite à ces paroles. Il garda le silence, raide sur sa selle, avant de parler bas.
-Quelqu'un vient, ils sont tout près.
Thomov répondit sur le même ton.
-Comment est-ce possible? Nous aurions dû les entendre approcher!
Les deux êtres échangèrent un regard alarmé mais avant qu'ils ne puissent faire le moindre geste, une jeune femme sorti des fourrés à quelques pas de leur position. Elle portait une lourde pèlerine dont le fermoir était ornementé d'un rubis scintillant. Elle tenait dans ses bras un corbeau qui s'agitait. Elle sembla aussi surprise qu'eux de leur rencontre.
D'autres silhouettes sortirent des ombres après elle. Trois femmes et un homme, visiblement un guerrier.
Kriestov porta immédiatement la main à son épée, mais ne la tira pas. Il avait senti comme son maître que les nouveaux venus étaient comme eux des immortels.
L'homme du groupe tira sa lame et s'avança d'un air menaçant, mais la première venue le retint.
-Non attends, ils sont des nôtres.
Il se passa un instant sans que personne ne bouge ni de dise quoi que ce soit. Puis la femme qui avait parlé s'avança. Elle avait manifestement perçu qu'Emmanuelle n'était pas une Vampire.
-Vous ne trouvez pas cela dangereux de fuir en emportant votre proie?
Thomov la regarda avec irritation avant de répondre:
-Elle n'est pas ma proie. Et je pourrais vous retourner la question avec le volatile que vous portez.
-C'est grâce à lui si nous avons pu fuir les humains à temps. Il a repéré un mage de la Lumière. Ils sont sur nos traces.
Thomov ne put retenir une grimace. Les chasseurs qui les suivaient ne s'arrêteraient pas là; et fuir avec Emmanuelle semblait impossible.
-Voilà qui complique bien les choses... Qu'allons-nous faire, ma douce Emmanuelle? Je ne peux vous transporter indéfiniment dans cet état...
Son épouse répondit par un faible gémissement, sans qu'il puisse deviner si elle était seulement en état de comprendre ce qu'il lui disait.
L'étrange inconnue qui parlait pour le groupe étudia quelques instants la souffrante en fronçant les sourcils. Puis son regard se porta sur SombreAugure qui pendait toujours au côté de Thomov.
-Monseigneur, savez-vous la manier?
Tout à son inquiétude pour sa compagne, le Vampire se méprit sur le sens de sa question.
-Bien entendu, mais l'heure n'est pas aux défis entre gens de notre race. D'autres périls requièrent notre attention.
-Sauf votre respect, ce n'est pas pour un défi. Je vois que la demoiselle se porte fort mal et que vous tenez beaucoup à elle.
Thomov la fixa d'un air interrogateur.
-Où voulez-vous donc en venir?
-Avec votre aide, nous pouvons vaincre ce mage et la troupe qui l'accompagne. En contrepartie, je sauve la demoiselle.
Thomov plissa les yeux avec suspicion; d'où venait que cette inconnue se souciât du sort de son épouse? Les Vampires n'étaient pas très enclins à se porter assistance les uns aux autres et il avait fallu toute la puissance de Vlad von Carstein pour unifier assez d'entre eux pour lever une armée capable de dévaster l'Empire.
Leur situation devait être aussi désespérée que la sienne pour qu'ils offrent ainsi de leur venir en aide.
-Vous avez la faculté de guérir?
-Le Vent de la Bête me permet d'effectuer des guérisons mineures sur des êtres vivants. J'ai déjà réparé la patte de ce corbeau.
Thomov eu un sursaut d'indignation.
-Emmanuelle n'a que peu de points communs avec ce volatile...
L'inconnue tenta alors de rattraper sa maladresse.
-Il ne s'agit pas exactement de soin. Je peux lui insuffler assez de force pour voyager, jusqu'à retrouver le confort d'un lit dans un endroit sec.
A ces mots Kriestov talonna sa monture pour venir se ranger aux côtés de son maître.
-Nous ne pourrons pas les distancer, mon cousin. Emmanuelle est trop mal pour voyager prestement. Elle ne peut pas supporter le froid aussi bien que nous. Il faut vous décider. Maintenant.
Thomov garda le silence un moment. Il explorait dans son esprit les différents chemins qu'il pourrait emprunter à partir de ce point, mais tous finissaient par coûter la vie à Emmanuelle. Tous, sauf un où persistait un mince espoir. Si cette jeune femme disait vrai et qu'elle pouvait sauver son épouse, il devait saisir cette chance.
-Il semble que nous n'ayons guère le choix... Combien sont-ils d'après vous?
-Une cinquantaine. Plus le mage.
-Je crains de ne pas vous être d'une grande utilité face à lui, ma connaissance de la magie est trop limitée pour le contrer.
-Ne vous inquiétez pas. Mes compagnons seront avec vous, dit-elle en désignant le reste du groupe. Vous avez ici trois bretteurs hors pair et une magicienne talentueuse.
Une poignées de Vampires qu'il ne connaissait pas contre une cinquantaine de soldats et un magicien. La bataille s'annonçait difficile. Mais il n'était plus temps de reculer; il fallait faire ce qui devait être fait. Pour Emmanuelle.
Remarquant le bâton singulier de l'une des trois femmes, Thomov en conclu que c'était elle qui s'opposerait au mage de la Lumière.
-Madame, puis-je me permettre de vous demander dans quel Domaine vous exercez votre art?
-Je maîtrise Dhar et Shyish. Et je suis en train d'apprivoiser Ulgu.
Thomov fut impressionné à cette annonce. Trois des huit Domaines de la magie, en plus de ses pouvoirs vampiriques, alors qu'un mortel ne pouvait espérer contrôler qu'un seul d'entre eux après une existence entière consacrée à son étude. Le sorcier adverse aurait probablement trop fort à faire pour contenir ses assauts pour interférer dans le combat. Voilà qui leur laissait une chance.
Il inclina la tête et répondit avec courtoisie:
-Je suis fort aise de faire équipe avec une aussi talentueuse thaumaturge.
Après quoi il se tourna pour faire face à sa première interlocutrice et parla avec gravité.
-Madame, je vous confie mon épouse. Prenez soin d'elle. Et faites attention, je ne l'ai pas encore informée de l'altération de notre nature. Mais sachez que s'il lui arrive malheur, vous en serez responsable et je n'aurai de cesse de vous pourchasser tant qu'il m'en restera la force.
Son ton était si ferme et son regard si intense qu'il ne douta pas un instant qu'elle le prit au sérieux sur ce dernier point.
La jeune Vampire hocha la tête pour marquer qu'elle avait bien comprit, puis ouvrit les bras et laissa s'envoler l'oiseau qui y était blotti. Elle s'avança alors jusqu'au cheval de Thomov qui souleva Emmanuelle avec mille précautions et la déposa dans les bras de l'inconnue.
Il la regarda longuement alors qu'on l'enlevait à lui, sans savoir s'il aurait jamais loisir de la contempler à nouveau.
Puis, se détournant de ces vaines pensées pour affronter le présent, il se tourna vers ses nouveaux compagnons d'arme en saisissant les rênes de sa monture. De sa main libre, il tira SombreAugure dans un long sifflement. A son contact, Thomov senti le pouvoir affluer dans ses veines et l'appel du sang lui étreignit le cœur. Une lueur verte apparut dans son regard quand il déclara:
-Kriestov, veillez sur votre cousine. Protégez-la au péril de votre existence s'il le faut. Quant à vous mesdames et monsieur, allons donc faire rendre gorge à ces damnés soudards qui vous pourchassent!
Sur quoi il piqua des deux et sa monture partit au trot, aussitôt suivie par le reste du groupe.
Kriestov resta sur place à regarder son maître partir jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. Il descendit alors de cheval et son regard passa de sa cousine à l'inconnue à qui ils l'avaient confiée et il soupira.
-Le sort d'Emmanuelle est entre vos mains à présent. Si les mortels parviennent jusqu'à nous, je ferai le nécessaire pour gagner du temps. Espérons que cela suffira.
Je vous annonce que nous avons pour la première fois dans les Errances une invitée avec laquelle nous avons mis ce texte au point.
Je la remercie grandement pour le travail accompli et je vous laisse au texte:
Thomov Le Poussiéreux soutenait sa jeune épouse pendant que Kriestov amenait les chevaux.
-Elle ne pourra pas monter, je le crains; elle est trop faible. Charge donc nos bagages sur sa monture, elle chevauchera avec moi.
Le chevalier se mit à l'ouvrage et Thomov souleva Emmanuelle sans le moindre effort pour la déposer en selle avant de monter lui-même.
-Je suis désolé de vous imposer cela, ma mie, mais nous ne pouvons rester une minute de plus. Le danger nous menace et il nous faut regagner nos terres sans délais...
La jeune femme acquiesça doucement. Elle n'avait pratiquement pas prononcé le moindre mot depuis qu'il l'avait tirée du lit où elle reprenait des forces. Une maladie; une simple et bénigne maladie. Il avait presque oublié que la chose était possible. Son propre corps était depuis longtemps débarrassé de cette faiblesse. Il ne ressentait plus la douleur physique que comme une information, vague réminiscence de son existence antérieure.
Et ce simple refroidissement menaçait aujourd'hui de lui enlever sa compagne.
Il ne subsistait plus pour elle qu'un mince espoir: qu'ils parviennent à échapper aux foules vindicatives qui partout dans l'Empire pourchassaient ses semblables à présent que le plus grand d'entre eux était tombé.
Vlad von Carstein, patriarche de la Lignée qui portait son nom, n'était plus. Il avait été défait sur les murailles de la puissante Altordf et ses armées innombrables s'étaient aussitôt disloquées.
La contre-offensive du peuple de l'Empire ne s'était pas fait attendre. Partout les citoyens impériaux organisaient de véritables purges pour se débarrasser à jamais des monstres qui s'étaient répandus comme une peste sur les terres de Sigmar ces dernières années.
-Nous emprunterons les routes forestières; nous ne pouvons nous risquer sur les grandes voies pavées sans craindre d'être reconnus.
Kriestov hocha la tête à cette annonce.
-Espérons seulement que ma cousine tienne jusqu'à ce que nous soyons tous en sécurité. Thomov, si le pire devait se produire il vous faudrait...
-Plus un mot à ce sujet, Kriestov! Vous connaissez mon sentiment sur la question. Mettons-nous en route.
Sans rien ajouter, ils talonnèrent leurs montures et quittèrent la cour ensommeillée de l'auberge-relais où ils avaient fait halte quelques jours plus tôt. Ils chevauchèrent prudemment jusqu'à être hors de portée d'oreille puis se mirent au galop en direction de l'épaisse forêt qui barrait la quasi-entièreté de l'horizon.
Ils avaient chevauché tout le jour sans presque jamais faire de halte. Il était mal aisé de progresser dans le sous-bois et la piste qu'ils suivaient n'était guère plus qu'un sentier caillouteux et irrégulier.
Ils parvinrent finalement dans une petite clairière et Thomov tira sur les rennes de son destrier.
-Arrêtons-nous un instant, Emmanuelle a besoin de se reposer.
Kriestov scruta les lieux quelques instants avant d'acquiescer.
-Très bien, tout à l'air calme et la nuit sera bientôt tombée. Si quelqu'un nous suit, il faudra bien qu'il s'arrête. Mais ne restons pas plus qu'il n'est nécessaire à votre épouse.
Thomov porta sa gourde aux lèvre d'Emmanuelle qui but lentement. Elle avait à peine la force de rester en selle et le Vampire pensait qu'elle serait depuis longtemps tombée de cheval s'il ne la tenait si fermement.
-La fièvre l'a reprise. Dire qu'il lui suffirait d'un peu de repos pour guérir et être rayonnante à nouveau. Maudits soient ces chiens qui ont défait le Comte... Fallait-il qu'il soit détruit justement maintenant?
Kriestov ne réagit pas tout de suite à ces paroles. Il garda le silence, raide sur sa selle, avant de parler bas.
-Quelqu'un vient, ils sont tout près.
Thomov répondit sur le même ton.
-Comment est-ce possible? Nous aurions dû les entendre approcher!
Les deux êtres échangèrent un regard alarmé mais avant qu'ils ne puissent faire le moindre geste, une jeune femme sorti des fourrés à quelques pas de leur position. Elle portait une lourde pèlerine dont le fermoir était ornementé d'un rubis scintillant. Elle tenait dans ses bras un corbeau qui s'agitait. Elle sembla aussi surprise qu'eux de leur rencontre.
D'autres silhouettes sortirent des ombres après elle. Trois femmes et un homme, visiblement un guerrier.
Kriestov porta immédiatement la main à son épée, mais ne la tira pas. Il avait senti comme son maître que les nouveaux venus étaient comme eux des immortels.
L'homme du groupe tira sa lame et s'avança d'un air menaçant, mais la première venue le retint.
-Non attends, ils sont des nôtres.
Il se passa un instant sans que personne ne bouge ni de dise quoi que ce soit. Puis la femme qui avait parlé s'avança. Elle avait manifestement perçu qu'Emmanuelle n'était pas une Vampire.
-Vous ne trouvez pas cela dangereux de fuir en emportant votre proie?
Thomov la regarda avec irritation avant de répondre:
-Elle n'est pas ma proie. Et je pourrais vous retourner la question avec le volatile que vous portez.
-C'est grâce à lui si nous avons pu fuir les humains à temps. Il a repéré un mage de la Lumière. Ils sont sur nos traces.
Thomov ne put retenir une grimace. Les chasseurs qui les suivaient ne s'arrêteraient pas là; et fuir avec Emmanuelle semblait impossible.
-Voilà qui complique bien les choses... Qu'allons-nous faire, ma douce Emmanuelle? Je ne peux vous transporter indéfiniment dans cet état...
Son épouse répondit par un faible gémissement, sans qu'il puisse deviner si elle était seulement en état de comprendre ce qu'il lui disait.
L'étrange inconnue qui parlait pour le groupe étudia quelques instants la souffrante en fronçant les sourcils. Puis son regard se porta sur SombreAugure qui pendait toujours au côté de Thomov.
-Monseigneur, savez-vous la manier?
Tout à son inquiétude pour sa compagne, le Vampire se méprit sur le sens de sa question.
-Bien entendu, mais l'heure n'est pas aux défis entre gens de notre race. D'autres périls requièrent notre attention.
-Sauf votre respect, ce n'est pas pour un défi. Je vois que la demoiselle se porte fort mal et que vous tenez beaucoup à elle.
Thomov la fixa d'un air interrogateur.
-Où voulez-vous donc en venir?
-Avec votre aide, nous pouvons vaincre ce mage et la troupe qui l'accompagne. En contrepartie, je sauve la demoiselle.
Thomov plissa les yeux avec suspicion; d'où venait que cette inconnue se souciât du sort de son épouse? Les Vampires n'étaient pas très enclins à se porter assistance les uns aux autres et il avait fallu toute la puissance de Vlad von Carstein pour unifier assez d'entre eux pour lever une armée capable de dévaster l'Empire.
Leur situation devait être aussi désespérée que la sienne pour qu'ils offrent ainsi de leur venir en aide.
-Vous avez la faculté de guérir?
-Le Vent de la Bête me permet d'effectuer des guérisons mineures sur des êtres vivants. J'ai déjà réparé la patte de ce corbeau.
Thomov eu un sursaut d'indignation.
-Emmanuelle n'a que peu de points communs avec ce volatile...
L'inconnue tenta alors de rattraper sa maladresse.
-Il ne s'agit pas exactement de soin. Je peux lui insuffler assez de force pour voyager, jusqu'à retrouver le confort d'un lit dans un endroit sec.
A ces mots Kriestov talonna sa monture pour venir se ranger aux côtés de son maître.
-Nous ne pourrons pas les distancer, mon cousin. Emmanuelle est trop mal pour voyager prestement. Elle ne peut pas supporter le froid aussi bien que nous. Il faut vous décider. Maintenant.
Thomov garda le silence un moment. Il explorait dans son esprit les différents chemins qu'il pourrait emprunter à partir de ce point, mais tous finissaient par coûter la vie à Emmanuelle. Tous, sauf un où persistait un mince espoir. Si cette jeune femme disait vrai et qu'elle pouvait sauver son épouse, il devait saisir cette chance.
-Il semble que nous n'ayons guère le choix... Combien sont-ils d'après vous?
-Une cinquantaine. Plus le mage.
-Je crains de ne pas vous être d'une grande utilité face à lui, ma connaissance de la magie est trop limitée pour le contrer.
-Ne vous inquiétez pas. Mes compagnons seront avec vous, dit-elle en désignant le reste du groupe. Vous avez ici trois bretteurs hors pair et une magicienne talentueuse.
Une poignées de Vampires qu'il ne connaissait pas contre une cinquantaine de soldats et un magicien. La bataille s'annonçait difficile. Mais il n'était plus temps de reculer; il fallait faire ce qui devait être fait. Pour Emmanuelle.
Remarquant le bâton singulier de l'une des trois femmes, Thomov en conclu que c'était elle qui s'opposerait au mage de la Lumière.
-Madame, puis-je me permettre de vous demander dans quel Domaine vous exercez votre art?
-Je maîtrise Dhar et Shyish. Et je suis en train d'apprivoiser Ulgu.
Thomov fut impressionné à cette annonce. Trois des huit Domaines de la magie, en plus de ses pouvoirs vampiriques, alors qu'un mortel ne pouvait espérer contrôler qu'un seul d'entre eux après une existence entière consacrée à son étude. Le sorcier adverse aurait probablement trop fort à faire pour contenir ses assauts pour interférer dans le combat. Voilà qui leur laissait une chance.
Il inclina la tête et répondit avec courtoisie:
-Je suis fort aise de faire équipe avec une aussi talentueuse thaumaturge.
Après quoi il se tourna pour faire face à sa première interlocutrice et parla avec gravité.
-Madame, je vous confie mon épouse. Prenez soin d'elle. Et faites attention, je ne l'ai pas encore informée de l'altération de notre nature. Mais sachez que s'il lui arrive malheur, vous en serez responsable et je n'aurai de cesse de vous pourchasser tant qu'il m'en restera la force.
Son ton était si ferme et son regard si intense qu'il ne douta pas un instant qu'elle le prit au sérieux sur ce dernier point.
La jeune Vampire hocha la tête pour marquer qu'elle avait bien comprit, puis ouvrit les bras et laissa s'envoler l'oiseau qui y était blotti. Elle s'avança alors jusqu'au cheval de Thomov qui souleva Emmanuelle avec mille précautions et la déposa dans les bras de l'inconnue.
Il la regarda longuement alors qu'on l'enlevait à lui, sans savoir s'il aurait jamais loisir de la contempler à nouveau.
Puis, se détournant de ces vaines pensées pour affronter le présent, il se tourna vers ses nouveaux compagnons d'arme en saisissant les rênes de sa monture. De sa main libre, il tira SombreAugure dans un long sifflement. A son contact, Thomov senti le pouvoir affluer dans ses veines et l'appel du sang lui étreignit le cœur. Une lueur verte apparut dans son regard quand il déclara:
-Kriestov, veillez sur votre cousine. Protégez-la au péril de votre existence s'il le faut. Quant à vous mesdames et monsieur, allons donc faire rendre gorge à ces damnés soudards qui vous pourchassent!
Sur quoi il piqua des deux et sa monture partit au trot, aussitôt suivie par le reste du groupe.
Kriestov resta sur place à regarder son maître partir jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. Il descendit alors de cheval et son regard passa de sa cousine à l'inconnue à qui ils l'avaient confiée et il soupira.
-Le sort d'Emmanuelle est entre vos mains à présent. Si les mortels parviennent jusqu'à nous, je ferai le nécessaire pour gagner du temps. Espérons que cela suffira.
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Dim 9 Mar 2014 - 14:40
Marrant. J'ai déjà lu ça quelque part
Du coup, aucune surprise, c'est aussi bon que d'habitude. Au fait, on l'aura quand ce fameux mariage ? Parce que ça commence à faire un bon bout de temps qu'on l'attends celui-là.
Du coup, aucune surprise, c'est aussi bon que d'habitude. Au fait, on l'aura quand ce fameux mariage ? Parce que ça commence à faire un bon bout de temps qu'on l'attends celui-là.
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Dim 9 Mar 2014 - 15:02
Le mariage viendra en son temps petit scarabée, patience...
Content que ça te plaise
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- ArkenMaîtresse des fouets
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Dim 9 Mar 2014 - 15:09
C'est étrange... Ces inconnus me disent quelque chose...
Vivement le mariage
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- Arcanide valtekSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 25 Avr 2014 - 18:33
Tiens tiens, ces vampires inconnues ne seraient-elles pas fortement inspirée de quelque récit qui m'est familier ?
Cela faisait longtemps que je n'étais pas passé, mais je constate que le temps n'a pas altéré ton talent pour l'écriture.
Cela faisait longtemps que je n'étais pas passé, mais je constate que le temps n'a pas altéré ton talent pour l'écriture.
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"Et quand les morts se lèvent, leurs tombeaux sont remplis par les vivants"
Livre d'armée V8 : 8V/2N/3D
Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun
Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Lun 9 Juin 2014 - 20:44
Salut à toutes et à tous, Thomov Le Poussiéreux est de retour une fois encore!
Ce n'est toujours pas le mariage, mais plutôt la suite du texte commun avec ma chère Arken.
Il reprend l'action exactement là où se terminait le passage précédent.
La première partie est le fruit d'une rédaction commune et la seconde est de mon cru. Arken a donc la main pour le prochain texte
Je suis sûr qu'elle ne vous fera pas languir autant que moi...
Bonne lecture.
Après quelques instants de chevauchée, Thomov Le Poussiéreux arrêta sa monture ; le reste de la compagnie le rattrapa aussitôt. Le Vampire huma l'air un long moment du haut de sa selle avant de s'adresser à ses compagnons de fortune :
- Fort bien, je peux sentir leur approche. Les premiers seront bientôt là ; et ils ne seront pas nombreux. Moins d'une dizaine, probablement.
- Et qu'en savez-vous au juste, "monseigneur" ?
C'était le plus jeune qui avait parlé, celui qui s'appelait Firmin. Il avait un peu trop appuyé le dernier mot, ce qui laissait clairement sous-entendre qu'il ne goûtait guère de se retrouver sous les ordres d'un inconnu. Mais la jeune Vampire avait donné sa parole et il était manifestement décidé à lui obéir, même de mauvaise grâce. Thomov reprit d'un ton plus sec :
- Il fait nuit noire et nous sommes dans les bois ; aucune troupe de cette importance ne s'avancerait sans envoyer des éclaireurs pour reconnaître le terrain. Nous allons éliminer cette poignée d'hommes dans le plus grand silence. Chacun de vous est un tueur redoutable à sa façon ; je compte sur vous pour ne pas en laisser un seul en réchapper. Après quoi, nous nous retrouverons ici-même.
A ses mots, il descendit de selle et noua les rênes à une solide branche d'arbre.
- Madame, dit-il en s'adressant à la magicienne, j'attends de vous que ce maudit sorcier de la Lumière ne puisse se servir de ses pouvoirs pour nous nuire. Ne vous préoccupez pas du reste de la troupe, nous nous en chargerons. Contentez-vous de contrer votre homologue humain.
La dénommée Emeraude hocha la tête et saisit son bâton. Elle s'éloigna de quelques pas et s'assit en tailleur près de la monture de Thomov. La femme blonde qui les accompagnait s'approcha alors.
- Pouvons-nous savoir quel est votre plan, messire ? Même si nous sommes plus forts qu'eux, ils risquent bien de nous submerger sous le seul poids du nombre ; je doute que le moindre d'entre nous en sorte indemne...
- Nous n'allons pas leur laisser l'occasion de faire jouer leur nombre contre nous, ma dame. Nous allons faire ce que notre nature nous pousse à accomplir, ce dont nous nous délectons insatiablement et que nous faisons mieux que quiconque depuis des siècles : semer la terreur dans le cœur des mortels !
Trois équipes de trois hommes progressaient simultanément. Chaque éclaireur était distant de son voisin d'une bonne quinzaine de pas, afin de pouvoir progresser discrètement et de couvrir un maximum de terrain. La nuit était froide et humide et d'énormes nuages noirs masquaient l'éclat de la lune. Chacun d'entre eux s'était vu remettre une lanterne sourde qu'il ne devait utiliser qu'avec la plus extrême prudence afin de ne pas se faire repérer par l'ennemi ; mais dans ces taillis et ces ronciers, ils étaient bien forcés de s'éclairer un peu... Ces hommes avaient été choisis avec soin ; tous avaient un sens de l'orientation très sûr et la vue perçante. Tous avaient l'oreille fine et savaient se déplacer plus silencieusement qu'un chat.
Le plus jeune d'entre eux, Andreas, n'avait pas encore dix-huit ans. Il était engagé depuis moins d'une année ; il avait été enrôlé de force alors que les armées impies du sinistre Comte Vlad von Carstein approchaient de la capitale. Son village lui manquait, ainsi que les siens, mais il savait qu'il était vain de tenter de les revoir un jour. L'avancée des Morts-Qui-Marchent avait détruit à tout jamais ce qui avait été pour lui un foyer et une famille...
Un bruit lui fit soudainement dresser l'oreille. Cela venait de la gauche, approximativement de là où Hans devait se trouver. Ce n'était pas une brindille qui se brise sous une botte, ni un de ses célèbres jurons à demi-étouffés ; on aurait dit comme un souffle très bref.
Andreas joignit ses mains comme on le lui avait enseigné et les porta à sa bouche. Il imita par deux fois un hululement de chouette. Si Hans ne répondait pas rapidement, c'est qu'il lui était arrivé quelque chose.
Quelques secondes passèrent, puis Andreas décida qu'il avait suffisamment attendu. Il se tourna vers la droite pour avertir Anton. Quelques secondes plus tard, toujours pas de réponse.
Instinctivement, le jeune homme se baissa autant qu'il pu et commença précautionneusement à rebrousser chemin. Quoi qu'il soit advenu à ses deux camarades, le capitaine devait être mis au courant sans délais. Il fit ainsi une bonne quinzaine de mètres pratiquement plié en deux et sans faire plus de bruit que les insectes qui grouillaient sur le sol spongieux de la forêt.
Puis, un autre bruit le fit s'arrêter. Il risqua un œil prudent entre deux fougères et vit un homme se tenant non loin de lui, à moins de deux mètres de sa position. Il était grand et armé d'une épée remarquablement longue. Il se déplaçait dans un silence total qui laissa Andreas bouche bée. C'était comme quand il avait servi auprès des artilleurs dans les premiers mois de son enrôlement : le bruit des détonations était tellement assourdissant qu'après la quatrième salve il n'entendait plus rien du tout. Cela lui avait fait une impression très étrange de voir la bataille se dérouler devant lui sans qu'il perçoive le moindre son.
L'inconnu se déplaçait avec aisance, nullement gêné par les taillis qui menaient la vie dure à Andreas depuis le début de cette mission. L'homme trainait négligemment quelque chose derrière lui, mais Andreas ne pouvait distinguer de quoi il s'agissait. Une autre silhouette entra alors en scène et rejoignit la première. Malgré la noirceur de la nuit, Andreas pu distinguer qu'il s'agissait d'une femme.
Il se dégageait d'elle comme une lueur diffuse, une sorte de halo blafard. Andreas dut retenir un hoquet de surprise et d'horreur quand il vit cette femme avancer droit sur un rocher et le traverser comme s'il était constitué d'eau. Elle tenait à la main un pieu grossièrement taillé dans le tronc d'un jeune arbre ; elle souleva le pieu sans effort avant de la planter en terre à la seule force de ses bras. Le jeune éclaireur ouvrit des yeux ronds devant un tel prodige, mais ne proféra pas le moindre son de peur de trahir sa présence. Enfin, le premier homme qu'il avait vu souleva son fardeau, qui se révéla être la moitié supérieure du corps de Hans, avant de l'empaler brutalement ; jetant partout alentour du sang et des viscères. Le visage figé d'horreur d'Andreas fut lui aussi éclaboussé et cette fois il ne put s'empêcher de pousser un cri de peur et de dégoût.
Ne prenant pas même la peine de voir si les inconnus l'avaient ou non repéré, il se releva d'un bond et courut de toute la force de ses jeunes jambes. Il ne voyait pas où il allait ; il ne savait même pas s'il courrait vers sa troupe où s'il s'en éloignait. Tout ce qui comptait était de mettre autant de distance que possible entre lui et ces créatures de cauchemar. Il fit ainsi une bonne trentaine de pas avant que le bruit qu'il avait déjà entendu plus tôt ne lui parvienne aux oreilles. Comme un souffle, comme un soupir très bref. Il ne vit pas la lame qui le faucha en pleine course et sa tête se détacha du reste de son corps, tranchée nette.
Et voici la seconde partie, dont je suis plutôt fier il faut bien le dire :
Le sergent Veit Glücksbein renifla bruyamment, lourdement appuyé comme de coutume sur le manche de sa hallebarde. Il scruta les taillis des yeux avant de déclarer :
- C'est pas normal, cap'taine. Devraient déjà êtres rev'nus... S'sont proba'ment tirés tel'ment z'avaient la frousse.
L'homme cracha à cette annonce et laissa un filet de bave se mêler à sa barbe mal taillée ; plus par une répugnante habitude que pour réellement marquer un quelconque mépris.
"Dans leur foutue situation, j'aurais pt'êt' bien fichu l'camp tout pareil", songea-t-il. Mais il se garda bien d'en faire la remarque à son supérieur.
Le capitaine Sigismund ne plaisantait pas avec la désertion. Il ne plaisantait d'ailleurs avec rien à la connaissance de Veit. Depuis la coordination du foutu pas de ses hommes jusqu'à l'entretien quotidien de son armure, sur laquelle on pouvait voir d'exquises ciselures reluire à la lueur des torches. Le capitaine interrogea du regard Zacharias Dasaufgeklärte, le magicien que le Collège de la Lumière leur avait adjoint. Celui-ci secoua négativement la tête.
- Non capitaine, je ne parviens pas à user de mes pouvoirs pour faire sortir nos proies de leur cachette. Il semble malheureusement qu'ils soient prévenus de notre arrivée et qu'ils tentent de bloquer mes propres perceptions. Hélas, cela n'augure rien de bon pour les hommes que vous avez envoyé plus avant...
Après avoir grommelé un inintelligible chapelet de malédictions, le capitaine Sigismund prit la parole de son implacable voix de supérieur :
- Compagnies en ordre de marche ! Silence complet dans les rangs et soyez prêts à abattre ce qui sortira de ces bois à mon ordre ! Sergent, veuillez regagner votre unité et veiller à ce que vos hommes ne me fassent pas honte, une fois encore. Rompez !
Ne se faisant pas prier pour s'éloigner de cette peau-de-vache, Veit se redressa en faisant ployer le manche de son arme et partit rejoindre ses gars.
- Allez, tas d'crapauds, on forme les rangs et on ferme son claque-merde ! Cinq hommes de front ! Notre unité ferm'ra la marche. On va débusquer ces saloperies et leur faire bouffer leurs foutues canines, c'est clair ?
Les hommes de la troupe marmonnèrent un vague "oui, sergent", mais le cœur n'y était pas. Veit ne pouvait leur en vouloir, lui non plus n'était pas d'humeur à courir les bois en pleine nuit à la recherche de monstres buveurs de sang... Peu à peu, la compagnie se mit en branle et emboîta le pas à celle du capitaine Sigismund.
L'horreur monta peu à peu. Les hommes eurent un premier choc en découvrant ce qu'il restait des éclaireurs : neuf pieux de près de cinq pieds étaient plantés dans le sol et supportaient le poids de neuf cadavres mutilés. Pire que tout : leurs anciens compagnons s'agitaient encore mollement et poussaient de temps à autres d'odieux gémissements désarticulés. Sur chaque uniforme en lambeau étaient tracés en lettres de sang les mots suivants : "Partez, mortels". Un exemple ; comme une dernière sommation... Un pas de plus et vous finirez comme eux. Le capitaine Sigismund ordonna que l'on abatte et enterre ces malheureux séance tenante, face contre terre pour éviter qu'ils ne reviennent hanter leurs anciens camarades une seconde fois. Cette tradition sylvanienne, Sigismund l'avait lui-même souvent tournée en ridicule par le passé ; mais par les temps qui courraient, on n'était jamais trop prudent.
La compagnie se remit en marche sans tarder. On ne se souciait plus tant de progresser en silence, désormais. La perte des éclaireurs montrait à la fois que l'on touchait au but de cette éprouvante poursuite et que l'ennemi était fin prêt à nous recevoir...
Parmi les hommes de la troupe, beaucoup murmuraient avec leurs voisins et le sergent Veit pouvait presque voir le courage de ses soldats les quitter progressivement. D'autres ne parlaient pas. Ils se contentaient de se cramponner au manche de leur hallebarde et serraient les dents. Deux types d'hommes se comportent ainsi, songea Veit : les lâches qui sont pétrifiés par la peur et ceux que la haine rend aveugles au danger. Ces deux extrêmes se mélangeaient allègrement au sein d'une même compagnie, entre ceux qui mouillaient leurs chausses et ne rêvaient que de rompre la ligne et ceux qui étaient obnubilés par la colère et, souvent, par une vengeance personnelle.
Tout en marchant, Veit se tourna vers son compagnon de droite qui portait haut l'étendard de la compagnie. C'était sa quatrième année à ce poste, Veit l'avait nommé lui-même après que son prédécesseur fut tombé contre les Orques. L'homme gardait d'ailleurs depuis ce jour une longue cicatrice qui courait de son front à l'arrête de son menton.
- Hé, La Balafre, t'es avec moi ? Va pas traîner à faire mauvais temps dans l'coin, j'dis...
La Balafre ne s'émouvait pas facilement ; voir de si près les énormes kikoup' des Orques lui avait comme qui dirait fait sortir toute la trouille des tripes en une fois. Il était à présent un homme qui gardait son calme quand bien même tous cédaient à la panique autour de lui.
- Vous l'fait pas dire, sergent.
Les longues phrases n'étaient pas le point fort de La Balafre ; les mauvaises langues de la compagnie disaient que quand la trouille avait foutu le camp hors de lui, elle était partie avec une bonne portion de cervelle sous son bras.
- J'ai b'soin qu'tu tiennes le coup, camarade. L'cap'taine est fort comme un taureau, mais j'crois pas qu'il puisse t'nir longtemps face à ces saloperies. Si j'ai appris un truc ces dernières années, c'est bien qu'ces foutus suceurs de sang vont pas pouvoir résister au plaisir de l'couper en deux ; rapport à c'qu'il est l'chef tu vois...
La Balafre indiqua qu'il voyait par un grognement et un crachat. Mécaniquement, Veit cracha à son tour et couvrit sa barbe en broussaille d'une nouvelle traînée de salive.
- J'parierais pas un sou qu'sa compagnie tienne plus d'cinq minutes quand y s'ra plus là pour gueuler après. Et j'donne pas cher d'not peau si la moitié d'l'effectif fout le camp à travers bois. Alors voilà c'qu'on va faire : tu t'arranges pour tenir bon et garder c'bout d'tissus bien en vue de nos gars. Tant qu'y verront l'drapeau flotter, y perdront pas espoir. Moi j'm'occupe de la manœuvre. Faudra pas s'trouver trop loin d'la sortie quand les choses commenc'ront à mal tourner. Sans attendre de voir si La Balafre opinait, Veit se tourna vers son joueur de fifre et lui flanqua un coup de coude.
- T'es là, Tauber ?
- Sergent.
Veit réfléchit à toutes vitesses. Il n'avait pas l'intention de crever ici pour ce crétin pompeux de capitaine.
- Va falloir jouer serré, camarade. J'la sens pas, cette chasse...
- Votre jambe, sergent ?
La jambe droite de Veit était, parmi ses hommes, un présage plus important que la bénédiction de Sigmar lui-même. Il boitait depuis qu'une épée lui avait traversé la cuisse lors de sa toute première bataille. Il n'était encore qu'un gamin, tout juste sorti des jupes de sa mère et avide de se battre. Cela faisait presque vingt ans qu'il trimbalait sa patte folle dans toutes les campagnes de l'Empire et il était non seulement toujours en vie, mais sans recevoir d'autre blessure que celle qui le faisait boiter depuis si longtemps. Si sa cicatrice le démangeait, autant dire que la bataille était perdue, quoi qu'en disent les supérieurs. Personne ne tenait aussi longtemps que Veit dans un métier comme celui-là sans un truc, une bonne étoile, n'importe quoi. Dès que sa jambe le grattait, il s'arrangeait pour esquiver le combat et faisait en sorte que ses gars en réchappent. Ses hommes tenaient à lui plus qu'à l'Empereur, car il était leur billet pour un retour au pays.
- Ca me gratte drôlement d'puis un moment.
Tauber regarda furtivement en tous sens comme si la mauvaise intuition de son sergent allait se matérialiser sous ses yeux.
- Z'avez un plan ?
- Faudra faire bien tout c'que j'dis. Dès que j't'en donnerai l'signal, faudra jouer notre air spécial ; tu vois l'quel, hein ?
Cet air de retraite secret se transmettait de musicien en musicien au sein de la compagnie depuis plusieurs années. C'était quelques fois le seul moyen de quitter la boucherie sans se faire accuser de désertion... et sans provoquer la fuite de toute la ligne impériale. Les autres compagnies ne le connaissaient pas, ce qui évitait qu'elles ne rompent le combat trop tôt et elles couvraient ainsi Veit et ses hommes dans leur fuite.
- J'sais l'quel, sergent.
- Bon.
Veit se passa la main dans la barbe et l'en retira toute poisseuse de bave. Puis il reprit :
- J'ai l'impression qu'on ne va pas tarder à s'y mettre, les gars...
Le capitaine Sigismund venait de donner l'ordre de faire halte. A une vingtaine de mètres de leur position, on pouvait voir la lueur d'un feu. Un homme seul, juché sur une impressionnante monture de guerre se tenait entre eux et les flammes. Il était grand et solidement bâtit et à son flanc pendait une longue épée mais il était impossible de distinguer ses traits à cause de la lumière du feu sur laquelle il se découpait. Quand il parla, sa voix avait le timbre glacial et implacable d'un homme dont la volonté ne cédait devant rien ni personne.
- Ainsi donc, vous voici malgré mes avertissements. Je ne vous croyais pas si stupides...
Le capitaine Sigismund tira son épée et harangua ses troupes.
- Hardis, fils de Sigmar ! Pour l'Empereur !
Les épéistes de Sigismund s'élancèrent sur l'inconnu au pas de charge alors même que celui-ci tirait sa longue épée. Ses yeux se teintèrent d'un vert si vif qu'ils luisaient dans la pénombre de sa silhouette.
- Vous êtes à moi, capitaine, j'aurai tranché votre col avant le lever du soleil !
Sur quoi il lança sa monture à la rencontre des humains alors que deux autres silhouettes sortaient des ombres des fourrés pour se joindre à sa ruée. La première était entièrement couverte d'une lourde armure de guerre, malgré quoi elle se déplaçait à une vitesse ahurissante; quant à la seconde, il s'agissait d'un homme jeune brandissant son épée et hurlant comme un possédé. Avant que les protagonistes ne se rejoignent, Zacharias Dasaufgeklärte tendit brusquement les bras devant lui en éructant des sons à peine humains. Ses mains s'illuminèrent brièvement et un rai de lumière aveuglante fusa depuis son corps vers les abominations qui se rapprochaient dangereusement. Le rayon frappa le cavalier ténébreux de plein fouet et tous s'attendirent à le voir se désintégrer en un clin d'œil. Un nuage de fumée s'éleva bel et bien, masquant le cavalier. Des vivats s'élevèrent des rangs impériaux avant que de l'écran de fumée ne surgissent le vampire, indemne et bien droit sur sa monture à présent lancée en plein galop, son épée diabolique reflétant la lumière tremblotante des torches des soldats.
L'impact fut violent et, de son poste d'observation, Veit vit distinctement plusieurs hommes décoller du sol sous le choc de la charge. Trois petites mêlées se formèrent autour des trois abominations pendant que quatre hommes escortaient le mage hors du combat pour rejoindre l'unité du sergent. Dès qu'il fut à portée de voix, Veit l'apostropha :
- Qu'est-ce que vous fichez, l'magicien ? Pourquoi votre truc lui a rien fait ?!
Zacharias bredouilla quelques paroles qui se perdirent dans le chaos des combats. Veit tendit le bras et saisit les vêtements amples du thaumaturge à pleine main avant de le tirer brusquement vers lui. Leurs deux visages se retrouvèrent à un centimètre de distance.
- Trois de ces saloperies sont en train d'étriper des copains alors vous allez m'es'pliquer fissa pourquoi qu'votre lumière a rien fait du tout, compris ?
Veit s'était mis à secouer le mage comme un prunier. Le petit homme ne put que bafouiller quelques mots que le sergent interpréta comme suit : un autre sorcier était de la partie et contrait les pouvoirs de Zacharias. Il jeta un œil sur la mêlée et sut que ce combat était perdu ; le capitaine Sigismund hurlait des ordres et des injures à ses hommes pour qu'ils tiennent leur formation, mais les trois créatures semblaient invulnérables et s'approchaient irrésistiblement de l'officier. Le sergent Veit Glücksbein prit alors la seule décision logique et raisonnable qui se présentait à lui : écouter une fois encore son instinct de survivant. Il cracha une ultime fois avant de déclarer.
- Allez, Tauber, sors ta foutue flute et joue-nous un air qui nous ramènera tous à la maison. A la manœuvre, les gars ; on tire not' révérence !
Il se tourna vers le mage dont le regard brillait d'un espoir soudain. Veit n'avait pas pris conscience du choc que le petit homme semblait avoir subi quand les monstres avaient contré ses pouvoirs. Il scruta rapidement les hommes qui se tenaient autour du sorcier et trois d'entre eux secouèrent la tête et passèrent la langue. Le message était clair : "pas fiable, il va baver dès qu'on sera de retour".
- Hans, tu t'charges d'not'nouveau compagnon.
Il posa une main apaisante sur l'épaule de Zacharias.
- Bienvenue à bord, camarade, et désolé pour tout.
Le dénommé Hans plaqua alors sa main gauche sur la mâchoire du mage et lui releva la tête brusquement pendant que la droite lui tranchait la gorge d'un geste fluide. La compagnie entama aussitôt son énième ignominieuse retraite et scella le sort du reste de la troupe.
J'espère que cela vous aura plu
Ce n'est toujours pas le mariage, mais plutôt la suite du texte commun avec ma chère Arken.
Il reprend l'action exactement là où se terminait le passage précédent.
La première partie est le fruit d'une rédaction commune et la seconde est de mon cru. Arken a donc la main pour le prochain texte
Je suis sûr qu'elle ne vous fera pas languir autant que moi...
Bonne lecture.
Après quelques instants de chevauchée, Thomov Le Poussiéreux arrêta sa monture ; le reste de la compagnie le rattrapa aussitôt. Le Vampire huma l'air un long moment du haut de sa selle avant de s'adresser à ses compagnons de fortune :
- Fort bien, je peux sentir leur approche. Les premiers seront bientôt là ; et ils ne seront pas nombreux. Moins d'une dizaine, probablement.
- Et qu'en savez-vous au juste, "monseigneur" ?
C'était le plus jeune qui avait parlé, celui qui s'appelait Firmin. Il avait un peu trop appuyé le dernier mot, ce qui laissait clairement sous-entendre qu'il ne goûtait guère de se retrouver sous les ordres d'un inconnu. Mais la jeune Vampire avait donné sa parole et il était manifestement décidé à lui obéir, même de mauvaise grâce. Thomov reprit d'un ton plus sec :
- Il fait nuit noire et nous sommes dans les bois ; aucune troupe de cette importance ne s'avancerait sans envoyer des éclaireurs pour reconnaître le terrain. Nous allons éliminer cette poignée d'hommes dans le plus grand silence. Chacun de vous est un tueur redoutable à sa façon ; je compte sur vous pour ne pas en laisser un seul en réchapper. Après quoi, nous nous retrouverons ici-même.
A ses mots, il descendit de selle et noua les rênes à une solide branche d'arbre.
- Madame, dit-il en s'adressant à la magicienne, j'attends de vous que ce maudit sorcier de la Lumière ne puisse se servir de ses pouvoirs pour nous nuire. Ne vous préoccupez pas du reste de la troupe, nous nous en chargerons. Contentez-vous de contrer votre homologue humain.
La dénommée Emeraude hocha la tête et saisit son bâton. Elle s'éloigna de quelques pas et s'assit en tailleur près de la monture de Thomov. La femme blonde qui les accompagnait s'approcha alors.
- Pouvons-nous savoir quel est votre plan, messire ? Même si nous sommes plus forts qu'eux, ils risquent bien de nous submerger sous le seul poids du nombre ; je doute que le moindre d'entre nous en sorte indemne...
- Nous n'allons pas leur laisser l'occasion de faire jouer leur nombre contre nous, ma dame. Nous allons faire ce que notre nature nous pousse à accomplir, ce dont nous nous délectons insatiablement et que nous faisons mieux que quiconque depuis des siècles : semer la terreur dans le cœur des mortels !
Trois équipes de trois hommes progressaient simultanément. Chaque éclaireur était distant de son voisin d'une bonne quinzaine de pas, afin de pouvoir progresser discrètement et de couvrir un maximum de terrain. La nuit était froide et humide et d'énormes nuages noirs masquaient l'éclat de la lune. Chacun d'entre eux s'était vu remettre une lanterne sourde qu'il ne devait utiliser qu'avec la plus extrême prudence afin de ne pas se faire repérer par l'ennemi ; mais dans ces taillis et ces ronciers, ils étaient bien forcés de s'éclairer un peu... Ces hommes avaient été choisis avec soin ; tous avaient un sens de l'orientation très sûr et la vue perçante. Tous avaient l'oreille fine et savaient se déplacer plus silencieusement qu'un chat.
Le plus jeune d'entre eux, Andreas, n'avait pas encore dix-huit ans. Il était engagé depuis moins d'une année ; il avait été enrôlé de force alors que les armées impies du sinistre Comte Vlad von Carstein approchaient de la capitale. Son village lui manquait, ainsi que les siens, mais il savait qu'il était vain de tenter de les revoir un jour. L'avancée des Morts-Qui-Marchent avait détruit à tout jamais ce qui avait été pour lui un foyer et une famille...
Un bruit lui fit soudainement dresser l'oreille. Cela venait de la gauche, approximativement de là où Hans devait se trouver. Ce n'était pas une brindille qui se brise sous une botte, ni un de ses célèbres jurons à demi-étouffés ; on aurait dit comme un souffle très bref.
Andreas joignit ses mains comme on le lui avait enseigné et les porta à sa bouche. Il imita par deux fois un hululement de chouette. Si Hans ne répondait pas rapidement, c'est qu'il lui était arrivé quelque chose.
Quelques secondes passèrent, puis Andreas décida qu'il avait suffisamment attendu. Il se tourna vers la droite pour avertir Anton. Quelques secondes plus tard, toujours pas de réponse.
Instinctivement, le jeune homme se baissa autant qu'il pu et commença précautionneusement à rebrousser chemin. Quoi qu'il soit advenu à ses deux camarades, le capitaine devait être mis au courant sans délais. Il fit ainsi une bonne quinzaine de mètres pratiquement plié en deux et sans faire plus de bruit que les insectes qui grouillaient sur le sol spongieux de la forêt.
Puis, un autre bruit le fit s'arrêter. Il risqua un œil prudent entre deux fougères et vit un homme se tenant non loin de lui, à moins de deux mètres de sa position. Il était grand et armé d'une épée remarquablement longue. Il se déplaçait dans un silence total qui laissa Andreas bouche bée. C'était comme quand il avait servi auprès des artilleurs dans les premiers mois de son enrôlement : le bruit des détonations était tellement assourdissant qu'après la quatrième salve il n'entendait plus rien du tout. Cela lui avait fait une impression très étrange de voir la bataille se dérouler devant lui sans qu'il perçoive le moindre son.
L'inconnu se déplaçait avec aisance, nullement gêné par les taillis qui menaient la vie dure à Andreas depuis le début de cette mission. L'homme trainait négligemment quelque chose derrière lui, mais Andreas ne pouvait distinguer de quoi il s'agissait. Une autre silhouette entra alors en scène et rejoignit la première. Malgré la noirceur de la nuit, Andreas pu distinguer qu'il s'agissait d'une femme.
Il se dégageait d'elle comme une lueur diffuse, une sorte de halo blafard. Andreas dut retenir un hoquet de surprise et d'horreur quand il vit cette femme avancer droit sur un rocher et le traverser comme s'il était constitué d'eau. Elle tenait à la main un pieu grossièrement taillé dans le tronc d'un jeune arbre ; elle souleva le pieu sans effort avant de la planter en terre à la seule force de ses bras. Le jeune éclaireur ouvrit des yeux ronds devant un tel prodige, mais ne proféra pas le moindre son de peur de trahir sa présence. Enfin, le premier homme qu'il avait vu souleva son fardeau, qui se révéla être la moitié supérieure du corps de Hans, avant de l'empaler brutalement ; jetant partout alentour du sang et des viscères. Le visage figé d'horreur d'Andreas fut lui aussi éclaboussé et cette fois il ne put s'empêcher de pousser un cri de peur et de dégoût.
Ne prenant pas même la peine de voir si les inconnus l'avaient ou non repéré, il se releva d'un bond et courut de toute la force de ses jeunes jambes. Il ne voyait pas où il allait ; il ne savait même pas s'il courrait vers sa troupe où s'il s'en éloignait. Tout ce qui comptait était de mettre autant de distance que possible entre lui et ces créatures de cauchemar. Il fit ainsi une bonne trentaine de pas avant que le bruit qu'il avait déjà entendu plus tôt ne lui parvienne aux oreilles. Comme un souffle, comme un soupir très bref. Il ne vit pas la lame qui le faucha en pleine course et sa tête se détacha du reste de son corps, tranchée nette.
Et voici la seconde partie, dont je suis plutôt fier il faut bien le dire :
Le sergent Veit Glücksbein renifla bruyamment, lourdement appuyé comme de coutume sur le manche de sa hallebarde. Il scruta les taillis des yeux avant de déclarer :
- C'est pas normal, cap'taine. Devraient déjà êtres rev'nus... S'sont proba'ment tirés tel'ment z'avaient la frousse.
L'homme cracha à cette annonce et laissa un filet de bave se mêler à sa barbe mal taillée ; plus par une répugnante habitude que pour réellement marquer un quelconque mépris.
"Dans leur foutue situation, j'aurais pt'êt' bien fichu l'camp tout pareil", songea-t-il. Mais il se garda bien d'en faire la remarque à son supérieur.
Le capitaine Sigismund ne plaisantait pas avec la désertion. Il ne plaisantait d'ailleurs avec rien à la connaissance de Veit. Depuis la coordination du foutu pas de ses hommes jusqu'à l'entretien quotidien de son armure, sur laquelle on pouvait voir d'exquises ciselures reluire à la lueur des torches. Le capitaine interrogea du regard Zacharias Dasaufgeklärte, le magicien que le Collège de la Lumière leur avait adjoint. Celui-ci secoua négativement la tête.
- Non capitaine, je ne parviens pas à user de mes pouvoirs pour faire sortir nos proies de leur cachette. Il semble malheureusement qu'ils soient prévenus de notre arrivée et qu'ils tentent de bloquer mes propres perceptions. Hélas, cela n'augure rien de bon pour les hommes que vous avez envoyé plus avant...
Après avoir grommelé un inintelligible chapelet de malédictions, le capitaine Sigismund prit la parole de son implacable voix de supérieur :
- Compagnies en ordre de marche ! Silence complet dans les rangs et soyez prêts à abattre ce qui sortira de ces bois à mon ordre ! Sergent, veuillez regagner votre unité et veiller à ce que vos hommes ne me fassent pas honte, une fois encore. Rompez !
Ne se faisant pas prier pour s'éloigner de cette peau-de-vache, Veit se redressa en faisant ployer le manche de son arme et partit rejoindre ses gars.
- Allez, tas d'crapauds, on forme les rangs et on ferme son claque-merde ! Cinq hommes de front ! Notre unité ferm'ra la marche. On va débusquer ces saloperies et leur faire bouffer leurs foutues canines, c'est clair ?
Les hommes de la troupe marmonnèrent un vague "oui, sergent", mais le cœur n'y était pas. Veit ne pouvait leur en vouloir, lui non plus n'était pas d'humeur à courir les bois en pleine nuit à la recherche de monstres buveurs de sang... Peu à peu, la compagnie se mit en branle et emboîta le pas à celle du capitaine Sigismund.
L'horreur monta peu à peu. Les hommes eurent un premier choc en découvrant ce qu'il restait des éclaireurs : neuf pieux de près de cinq pieds étaient plantés dans le sol et supportaient le poids de neuf cadavres mutilés. Pire que tout : leurs anciens compagnons s'agitaient encore mollement et poussaient de temps à autres d'odieux gémissements désarticulés. Sur chaque uniforme en lambeau étaient tracés en lettres de sang les mots suivants : "Partez, mortels". Un exemple ; comme une dernière sommation... Un pas de plus et vous finirez comme eux. Le capitaine Sigismund ordonna que l'on abatte et enterre ces malheureux séance tenante, face contre terre pour éviter qu'ils ne reviennent hanter leurs anciens camarades une seconde fois. Cette tradition sylvanienne, Sigismund l'avait lui-même souvent tournée en ridicule par le passé ; mais par les temps qui courraient, on n'était jamais trop prudent.
La compagnie se remit en marche sans tarder. On ne se souciait plus tant de progresser en silence, désormais. La perte des éclaireurs montrait à la fois que l'on touchait au but de cette éprouvante poursuite et que l'ennemi était fin prêt à nous recevoir...
Parmi les hommes de la troupe, beaucoup murmuraient avec leurs voisins et le sergent Veit pouvait presque voir le courage de ses soldats les quitter progressivement. D'autres ne parlaient pas. Ils se contentaient de se cramponner au manche de leur hallebarde et serraient les dents. Deux types d'hommes se comportent ainsi, songea Veit : les lâches qui sont pétrifiés par la peur et ceux que la haine rend aveugles au danger. Ces deux extrêmes se mélangeaient allègrement au sein d'une même compagnie, entre ceux qui mouillaient leurs chausses et ne rêvaient que de rompre la ligne et ceux qui étaient obnubilés par la colère et, souvent, par une vengeance personnelle.
Tout en marchant, Veit se tourna vers son compagnon de droite qui portait haut l'étendard de la compagnie. C'était sa quatrième année à ce poste, Veit l'avait nommé lui-même après que son prédécesseur fut tombé contre les Orques. L'homme gardait d'ailleurs depuis ce jour une longue cicatrice qui courait de son front à l'arrête de son menton.
- Hé, La Balafre, t'es avec moi ? Va pas traîner à faire mauvais temps dans l'coin, j'dis...
La Balafre ne s'émouvait pas facilement ; voir de si près les énormes kikoup' des Orques lui avait comme qui dirait fait sortir toute la trouille des tripes en une fois. Il était à présent un homme qui gardait son calme quand bien même tous cédaient à la panique autour de lui.
- Vous l'fait pas dire, sergent.
Les longues phrases n'étaient pas le point fort de La Balafre ; les mauvaises langues de la compagnie disaient que quand la trouille avait foutu le camp hors de lui, elle était partie avec une bonne portion de cervelle sous son bras.
- J'ai b'soin qu'tu tiennes le coup, camarade. L'cap'taine est fort comme un taureau, mais j'crois pas qu'il puisse t'nir longtemps face à ces saloperies. Si j'ai appris un truc ces dernières années, c'est bien qu'ces foutus suceurs de sang vont pas pouvoir résister au plaisir de l'couper en deux ; rapport à c'qu'il est l'chef tu vois...
La Balafre indiqua qu'il voyait par un grognement et un crachat. Mécaniquement, Veit cracha à son tour et couvrit sa barbe en broussaille d'une nouvelle traînée de salive.
- J'parierais pas un sou qu'sa compagnie tienne plus d'cinq minutes quand y s'ra plus là pour gueuler après. Et j'donne pas cher d'not peau si la moitié d'l'effectif fout le camp à travers bois. Alors voilà c'qu'on va faire : tu t'arranges pour tenir bon et garder c'bout d'tissus bien en vue de nos gars. Tant qu'y verront l'drapeau flotter, y perdront pas espoir. Moi j'm'occupe de la manœuvre. Faudra pas s'trouver trop loin d'la sortie quand les choses commenc'ront à mal tourner. Sans attendre de voir si La Balafre opinait, Veit se tourna vers son joueur de fifre et lui flanqua un coup de coude.
- T'es là, Tauber ?
- Sergent.
Veit réfléchit à toutes vitesses. Il n'avait pas l'intention de crever ici pour ce crétin pompeux de capitaine.
- Va falloir jouer serré, camarade. J'la sens pas, cette chasse...
- Votre jambe, sergent ?
La jambe droite de Veit était, parmi ses hommes, un présage plus important que la bénédiction de Sigmar lui-même. Il boitait depuis qu'une épée lui avait traversé la cuisse lors de sa toute première bataille. Il n'était encore qu'un gamin, tout juste sorti des jupes de sa mère et avide de se battre. Cela faisait presque vingt ans qu'il trimbalait sa patte folle dans toutes les campagnes de l'Empire et il était non seulement toujours en vie, mais sans recevoir d'autre blessure que celle qui le faisait boiter depuis si longtemps. Si sa cicatrice le démangeait, autant dire que la bataille était perdue, quoi qu'en disent les supérieurs. Personne ne tenait aussi longtemps que Veit dans un métier comme celui-là sans un truc, une bonne étoile, n'importe quoi. Dès que sa jambe le grattait, il s'arrangeait pour esquiver le combat et faisait en sorte que ses gars en réchappent. Ses hommes tenaient à lui plus qu'à l'Empereur, car il était leur billet pour un retour au pays.
- Ca me gratte drôlement d'puis un moment.
Tauber regarda furtivement en tous sens comme si la mauvaise intuition de son sergent allait se matérialiser sous ses yeux.
- Z'avez un plan ?
- Faudra faire bien tout c'que j'dis. Dès que j't'en donnerai l'signal, faudra jouer notre air spécial ; tu vois l'quel, hein ?
Cet air de retraite secret se transmettait de musicien en musicien au sein de la compagnie depuis plusieurs années. C'était quelques fois le seul moyen de quitter la boucherie sans se faire accuser de désertion... et sans provoquer la fuite de toute la ligne impériale. Les autres compagnies ne le connaissaient pas, ce qui évitait qu'elles ne rompent le combat trop tôt et elles couvraient ainsi Veit et ses hommes dans leur fuite.
- J'sais l'quel, sergent.
- Bon.
Veit se passa la main dans la barbe et l'en retira toute poisseuse de bave. Puis il reprit :
- J'ai l'impression qu'on ne va pas tarder à s'y mettre, les gars...
Le capitaine Sigismund venait de donner l'ordre de faire halte. A une vingtaine de mètres de leur position, on pouvait voir la lueur d'un feu. Un homme seul, juché sur une impressionnante monture de guerre se tenait entre eux et les flammes. Il était grand et solidement bâtit et à son flanc pendait une longue épée mais il était impossible de distinguer ses traits à cause de la lumière du feu sur laquelle il se découpait. Quand il parla, sa voix avait le timbre glacial et implacable d'un homme dont la volonté ne cédait devant rien ni personne.
- Ainsi donc, vous voici malgré mes avertissements. Je ne vous croyais pas si stupides...
Le capitaine Sigismund tira son épée et harangua ses troupes.
- Hardis, fils de Sigmar ! Pour l'Empereur !
Les épéistes de Sigismund s'élancèrent sur l'inconnu au pas de charge alors même que celui-ci tirait sa longue épée. Ses yeux se teintèrent d'un vert si vif qu'ils luisaient dans la pénombre de sa silhouette.
- Vous êtes à moi, capitaine, j'aurai tranché votre col avant le lever du soleil !
Sur quoi il lança sa monture à la rencontre des humains alors que deux autres silhouettes sortaient des ombres des fourrés pour se joindre à sa ruée. La première était entièrement couverte d'une lourde armure de guerre, malgré quoi elle se déplaçait à une vitesse ahurissante; quant à la seconde, il s'agissait d'un homme jeune brandissant son épée et hurlant comme un possédé. Avant que les protagonistes ne se rejoignent, Zacharias Dasaufgeklärte tendit brusquement les bras devant lui en éructant des sons à peine humains. Ses mains s'illuminèrent brièvement et un rai de lumière aveuglante fusa depuis son corps vers les abominations qui se rapprochaient dangereusement. Le rayon frappa le cavalier ténébreux de plein fouet et tous s'attendirent à le voir se désintégrer en un clin d'œil. Un nuage de fumée s'éleva bel et bien, masquant le cavalier. Des vivats s'élevèrent des rangs impériaux avant que de l'écran de fumée ne surgissent le vampire, indemne et bien droit sur sa monture à présent lancée en plein galop, son épée diabolique reflétant la lumière tremblotante des torches des soldats.
L'impact fut violent et, de son poste d'observation, Veit vit distinctement plusieurs hommes décoller du sol sous le choc de la charge. Trois petites mêlées se formèrent autour des trois abominations pendant que quatre hommes escortaient le mage hors du combat pour rejoindre l'unité du sergent. Dès qu'il fut à portée de voix, Veit l'apostropha :
- Qu'est-ce que vous fichez, l'magicien ? Pourquoi votre truc lui a rien fait ?!
Zacharias bredouilla quelques paroles qui se perdirent dans le chaos des combats. Veit tendit le bras et saisit les vêtements amples du thaumaturge à pleine main avant de le tirer brusquement vers lui. Leurs deux visages se retrouvèrent à un centimètre de distance.
- Trois de ces saloperies sont en train d'étriper des copains alors vous allez m'es'pliquer fissa pourquoi qu'votre lumière a rien fait du tout, compris ?
Veit s'était mis à secouer le mage comme un prunier. Le petit homme ne put que bafouiller quelques mots que le sergent interpréta comme suit : un autre sorcier était de la partie et contrait les pouvoirs de Zacharias. Il jeta un œil sur la mêlée et sut que ce combat était perdu ; le capitaine Sigismund hurlait des ordres et des injures à ses hommes pour qu'ils tiennent leur formation, mais les trois créatures semblaient invulnérables et s'approchaient irrésistiblement de l'officier. Le sergent Veit Glücksbein prit alors la seule décision logique et raisonnable qui se présentait à lui : écouter une fois encore son instinct de survivant. Il cracha une ultime fois avant de déclarer.
- Allez, Tauber, sors ta foutue flute et joue-nous un air qui nous ramènera tous à la maison. A la manœuvre, les gars ; on tire not' révérence !
Il se tourna vers le mage dont le regard brillait d'un espoir soudain. Veit n'avait pas pris conscience du choc que le petit homme semblait avoir subi quand les monstres avaient contré ses pouvoirs. Il scruta rapidement les hommes qui se tenaient autour du sorcier et trois d'entre eux secouèrent la tête et passèrent la langue. Le message était clair : "pas fiable, il va baver dès qu'on sera de retour".
- Hans, tu t'charges d'not'nouveau compagnon.
Il posa une main apaisante sur l'épaule de Zacharias.
- Bienvenue à bord, camarade, et désolé pour tout.
Le dénommé Hans plaqua alors sa main gauche sur la mâchoire du mage et lui releva la tête brusquement pendant que la droite lui tranchait la gorge d'un geste fluide. La compagnie entama aussitôt son énième ignominieuse retraite et scella le sort du reste de la troupe.
J'espère que cela vous aura plu
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mer 18 Juin 2014 - 16:38
Et nous sommes partis pour une petite suite
Bonne lecture à toutes et à tous
Kriestov s'occupait d'alimenter le feu que l'on venait d'allumer alors que Rubis était assise auprès de sa cousine. Elle semblait absorbée dans une sorte de transe magique à laquelle le Vampire ne comprenait rien; ses talents de bretteur surpassant largement ses aptitudes de thaumaturge.
La jeune femme ouvrit soudain les yeux et déclara:
-Le combat va bientôt commencer.
Le Chevalier la regarda un instant avec perplexité, puis décida qu'elle savait certainement de quoi elle parlait et reprit son ouvrage.
Emmanuelle poussa un faible gémissement et Rubis lui posa délicatement la main sur le front. Puis elle interpella son taiseux compagnon:
-Essayez de trouver un point d'eau et d'y mouiller un bout de tissu pour soulager sa fièvre.
Kriestov acquiesça sans ajouter un mot, se leva et laissa là les deux femmes. Il marcha quelques instants droit devant lui sans trouver la moindre marre où tremper son mouchoir et entreprit de progresser en arc de cercle pour couvrir une plus grande distance.
Après quelques minutes, il tomba sur le lit d'un minuscule ruisseau qui courait à travers les arbres et formait un nouveau méandre à chaque fois que son parcours le faisait buter sur une nouvelle pierre.
Il imbiba soigneusement son mouchoir d'eau glacée et se redressa.
Alors qu'il allait se remettre en chemin, un lointain craquement le fit s'arrêter net. Ce n'était pas le fait d'un biche égarée ni d'un sanglier qui furetait au hasard; il s'agissait de quelque chose de gros, massif même. Quelque chose comme un ours, qui ne se soucie pas du bruit qu'il peut produire en se déplaçant. Il passa quelques instants à scruter les bois qui l'entouraient, son ouïe surnaturelle aux aguets du moindre son qui lui paraîtrait incongru puis, comme tout semblait calme et silencieux à nouveau, reprit la direction du feu de camp où les deux femmes l'attendaient.
Il n'était plus qu'à une quinzaine de mètres du camps quand il perçut l'appel de Rubis. On eut dit qu'elle hésitait entre hurler pour qu'il l'entende et murmurer afin de rester cachée. Kriestov se mit aussitôt à courir en poussant un juron. Il sortit son épée sans ralentir sa course et atteignit la petite clairière juste au moment où toute une compagnie de hallebardiers faisait irruption, visiblement très surprise de trouver Rubis et Emmanuelle.
Kriestov hésita un court instant sur la conduite à suivre: la fuite paraissait impossible avec sa cousine pratiquement inconsciente et l'affrontement lui semblait très clairement impossible à remporter... Mais il se ressaisit avant les mortels et décida que s'il parvenait à gagner suffisamment de temps, Rubis pourrait peut-être trouver une issue plus favorable que lui. Il brandit donc son épée et se rua en hurlant sur les hallebardiers qui formèrent les rangs en un clin d'œil et abaissèrent leurs armes pour recevoir une charge perdue d'avance.
Mais avant même que le Vampire n'atteigne ses ennemis, une silhouette énorme jaillit des fourrés et, le prenant de vitesse, percuta le flanc vulnérable de la compagnie impériale.
La créature était gigantesque et monstrueuse; elle semblait animée d'une rage sans limite qui la poussait à tailler les humains en pièces. Chaque coup de ses interminables bras envoyaient plusieurs de ses adversaires voler à plusieurs mètres de là, chaque fois que son improbable gueule refermait ses crocs acérés sur le corps d'un des hommes qui lui faisaient face, la titanesque pression de ses mâchoires broyait sans effort l'armure et les os de sa victime.
Kriestov reconnu un puissant Varghulf, anciennement un de ses semblables qui s'était laissé dominé par la Bête qui sommeillait en chacun d'eux.
La brutalité de l'assaut désorganisa totalement la défense humaine, ce qui permit à Kriestov de prendre à partie quelques uns des hallebardiers qui tentaient de s'éloigner de cette créature infernale. Le Chevalier ne tenait pas tellement à entrer lui aussi dans la mêlée tant que son providentiel allié ne semblait pas directement en danger; il doutait fortement que le monstre parvienne à distinguer avec précision sur qui elle abattait sa fureur tant ses coups étaient rapides et violents.
En quelques instants, la compagnie entière était réduite en pièces et seuls quelques rares survivants avaient pu prendre la fuite à travers bois.
Ils ne présentaient plus la moindre menace, désormais.
Bonne lecture à toutes et à tous
Kriestov s'occupait d'alimenter le feu que l'on venait d'allumer alors que Rubis était assise auprès de sa cousine. Elle semblait absorbée dans une sorte de transe magique à laquelle le Vampire ne comprenait rien; ses talents de bretteur surpassant largement ses aptitudes de thaumaturge.
La jeune femme ouvrit soudain les yeux et déclara:
-Le combat va bientôt commencer.
Le Chevalier la regarda un instant avec perplexité, puis décida qu'elle savait certainement de quoi elle parlait et reprit son ouvrage.
Emmanuelle poussa un faible gémissement et Rubis lui posa délicatement la main sur le front. Puis elle interpella son taiseux compagnon:
-Essayez de trouver un point d'eau et d'y mouiller un bout de tissu pour soulager sa fièvre.
Kriestov acquiesça sans ajouter un mot, se leva et laissa là les deux femmes. Il marcha quelques instants droit devant lui sans trouver la moindre marre où tremper son mouchoir et entreprit de progresser en arc de cercle pour couvrir une plus grande distance.
Après quelques minutes, il tomba sur le lit d'un minuscule ruisseau qui courait à travers les arbres et formait un nouveau méandre à chaque fois que son parcours le faisait buter sur une nouvelle pierre.
Il imbiba soigneusement son mouchoir d'eau glacée et se redressa.
Alors qu'il allait se remettre en chemin, un lointain craquement le fit s'arrêter net. Ce n'était pas le fait d'un biche égarée ni d'un sanglier qui furetait au hasard; il s'agissait de quelque chose de gros, massif même. Quelque chose comme un ours, qui ne se soucie pas du bruit qu'il peut produire en se déplaçant. Il passa quelques instants à scruter les bois qui l'entouraient, son ouïe surnaturelle aux aguets du moindre son qui lui paraîtrait incongru puis, comme tout semblait calme et silencieux à nouveau, reprit la direction du feu de camp où les deux femmes l'attendaient.
Il n'était plus qu'à une quinzaine de mètres du camps quand il perçut l'appel de Rubis. On eut dit qu'elle hésitait entre hurler pour qu'il l'entende et murmurer afin de rester cachée. Kriestov se mit aussitôt à courir en poussant un juron. Il sortit son épée sans ralentir sa course et atteignit la petite clairière juste au moment où toute une compagnie de hallebardiers faisait irruption, visiblement très surprise de trouver Rubis et Emmanuelle.
Kriestov hésita un court instant sur la conduite à suivre: la fuite paraissait impossible avec sa cousine pratiquement inconsciente et l'affrontement lui semblait très clairement impossible à remporter... Mais il se ressaisit avant les mortels et décida que s'il parvenait à gagner suffisamment de temps, Rubis pourrait peut-être trouver une issue plus favorable que lui. Il brandit donc son épée et se rua en hurlant sur les hallebardiers qui formèrent les rangs en un clin d'œil et abaissèrent leurs armes pour recevoir une charge perdue d'avance.
Mais avant même que le Vampire n'atteigne ses ennemis, une silhouette énorme jaillit des fourrés et, le prenant de vitesse, percuta le flanc vulnérable de la compagnie impériale.
La créature était gigantesque et monstrueuse; elle semblait animée d'une rage sans limite qui la poussait à tailler les humains en pièces. Chaque coup de ses interminables bras envoyaient plusieurs de ses adversaires voler à plusieurs mètres de là, chaque fois que son improbable gueule refermait ses crocs acérés sur le corps d'un des hommes qui lui faisaient face, la titanesque pression de ses mâchoires broyait sans effort l'armure et les os de sa victime.
Kriestov reconnu un puissant Varghulf, anciennement un de ses semblables qui s'était laissé dominé par la Bête qui sommeillait en chacun d'eux.
La brutalité de l'assaut désorganisa totalement la défense humaine, ce qui permit à Kriestov de prendre à partie quelques uns des hallebardiers qui tentaient de s'éloigner de cette créature infernale. Le Chevalier ne tenait pas tellement à entrer lui aussi dans la mêlée tant que son providentiel allié ne semblait pas directement en danger; il doutait fortement que le monstre parvienne à distinguer avec précision sur qui elle abattait sa fureur tant ses coups étaient rapides et violents.
En quelques instants, la compagnie entière était réduite en pièces et seuls quelques rares survivants avaient pu prendre la fuite à travers bois.
Ils ne présentaient plus la moindre menace, désormais.
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- EssenSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mer 18 Juin 2014 - 20:41
Splendide !
Quelle terrible fin pour tous ces troupiers... Le mystère demeure cependant : s'agissait-il des traîtres, ou d'une autre compagnie en vadrouille ?
La suite !!
Quelle terrible fin pour tous ces troupiers... Le mystère demeure cependant : s'agissait-il des traîtres, ou d'une autre compagnie en vadrouille ?
La suite !!
- ValnorZombie
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Sam 5 Juil 2014 - 19:15
Alors j'ai pas tout lu, j'ai découvert ce sujet aujourd'hui et j'en ai lu quand même 4 pages tellement je trouve ton idée géniale.
C'est super bien écrit.
On suit l'évolution de ton armée, on a du fluff, des rapports de bataille.
C'est vraiment géniale.
Bravo, bon je retourne à ma lecture^^
C'est super bien écrit.
On suit l'évolution de ton armée, on a du fluff, des rapports de bataille.
C'est vraiment géniale.
Bravo, bon je retourne à ma lecture^^
- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mer 29 Oct 2014 - 21:25
Malgré une sacrée baisse de régime (du moins en tant qu'auteur), je suis de retour!
Un grand merci à ma chère Arken pour son talent, sa patience et sa bonne humeur; c'est un grand plaisir de travailler avec toi
Bienvenue à Valnor dans les Errances, j'espère que tu auras trouvé le temps/courage nécessaire pour terminer ta lecture
Je tiens à signaler que j'ai enfin entamé la rédaction du mariage de Thomov, ce qui est une étape sacrément importante (même si ça ne veut pas dire que ce sera terminé rapidement ).
Je salue aussi le fait que le sujet vient juste de passer au dessus de la barre des 11.000 visites! Arken ne tardera plus à me dépasser, mais je savoure encore la douce sensation d'être le premier en section "Récits" à avoir atteint un tel nombre
Allez, merci à tous de votre fidélité et place au texte (vu par Thomov, naturellement):
Le cheval, le chat et la corneille étaient de retour dans la clairière. Thomov et Kriestov étaient très surpris de voir autant de compagnons animaliers pour une personne, mais ils ne firent aucun commentaire. Les autres rassemblaient quelques affaires éparses. Thomov avait prévu de rejoindre la prochaine ville afin de mettre Emmanuelle en sécurité. Saphir, Firmin et Rubis avaient alors décidé de les suivre, en attendant de savoir quoi faire d'autre. Emmanuelle était manifestement en voie de guérison, mais elle était encore fragile.
Kriestov finit par ranger sa couverture et le groupe fut fin prêt.
Thomov se tourna vers Rubis, l’air hésitant.
- Nous irions plus vite à cheval. Mais malheureusement, même avec notre monture qui sert de mule et votre jument, il nous manque toujours un destrier.
- Saphir prendra Pénombre et Firmin votre cheval.
- Et vous ? Je ne vais tout de même pas vous faire courir à côté.
- Ne vous inquiétez pas pour moi. Je saurai tenir la cadence.
La jeune femme se métamorphosa alors en loup. Thomov eut un hoquet de surprise et Kriestov avança d’un pas, ahuri.
- Vous ne cesserez point de me surprendre. Je pense que nous pouvons partir.
Il n'en était pas sûr, mais Thomov aurait juré que la louve avait opiné avant de se mettre en chemin.
Le groupe se mit en route et mit plusieurs heures pour seulement sortir des bois et il fit bientôt jour. La magie générée par le groupe ainsi que par les innombrables troupes en fuite des von Carstein maintenait une grisaille tenace que le soleil ne trouait qu'en de rares percées. Une fois qu'ils eurent rejoint une voie pavée de quelque importance, ils la suivirent en direction de l'Est et de la Sylvanie.
Thomov profita d'une courte halte pour s'entretenir avec son cousin.
- Avez-vous aperçu la jeune louve depuis que nous avons quitté les bois ?
Comme Kriestov secouait la tête, le vampire soupira.
- Espérons qu'elle soit aussi rapide et endurante qu'elle le prétend, je ne ferais pas demi-tour pour lui porter secours avec Emmanuelle dans cet état. La ville ne doit plus être fort éloignée à présent et j'ai bon espoir de l'atteindre au point du jour. Par les temps qui courent depuis la chute du Comte, nous éveillerons moins de soupçons en arrivant avant la nuit.
Il retourna vers les autres qui discutaient eux aussi à voix basse. Pris par une pernicieuse habitude de ses semblables, Thomov se demanda un instant s'ils ne complotaient pas dans son dos et s'il ne serait plus sage de les éliminer à leur tour...
Puis il se ressaisit et songea avec amertume que sa nature le poussait contre sa volonté aux pires bassesses pour assurer sa propre survie.
L'existence des immortels s'étirait en une longue et vaste routine faite tout à la fois d'une puissance extrême et d'une menace latente de dégénérescence, avant de brutalement se contracter en quelques instants à peine qui pouvaient changer les choses à tout jamais.
Après des décennies de patience et de planification minutieuse, une seule erreur pouvait souffler vos projets comme autant de cartes à jouer et vous mettre aux prises avec un répurgateur bien décidé.
Peu d'âmes étaient taillées pour supporter la langueur insipide du temps qui s'allonge à l'infini et tout à la fois rester capables de réagir avec la promptitude et la brutalité nécessaire pour assurer sa sauvegarde quand le danger menaçait.
Fort peu d'âmes...
Et jamais il n'infligerait un tel état à sa bien aimée. Quelques fois il sentait en lui le désir poignant qu'elle le rejoigne dans les ténèbres ; mais son amour finissait toujours par l'emporter et il l'épargnait.
Un jour, que sa résolution faiblisse ou qu'Emmanuelle ne finisse par vieillir et mourir, tout cela se terminerait. D'une façon ou d'une autre. Il se torturait souvent en s'imaginant face à l'éternité de son existence, avec ses regrets pour seule compagnie.
Laissant pour plus tard ses sombres pensées, il adressa un signe à Kriestov qui se prépara au départ. Après quoi, il s'adressa à Saphir et Firmin :
- Allons, en selle, nous ne devons pas perdre de temps. Emmanuelle est toujours inconsciente et par ces temps troublés nous ne devons pas attirer sur nous la méfiance des mortels.
Les autres, soudain silencieux, hochèrent la tête et remontèrent en selle.
Un grand merci à ma chère Arken pour son talent, sa patience et sa bonne humeur; c'est un grand plaisir de travailler avec toi
Bienvenue à Valnor dans les Errances, j'espère que tu auras trouvé le temps/courage nécessaire pour terminer ta lecture
Je tiens à signaler que j'ai enfin entamé la rédaction du mariage de Thomov, ce qui est une étape sacrément importante (même si ça ne veut pas dire que ce sera terminé rapidement ).
Je salue aussi le fait que le sujet vient juste de passer au dessus de la barre des 11.000 visites! Arken ne tardera plus à me dépasser, mais je savoure encore la douce sensation d'être le premier en section "Récits" à avoir atteint un tel nombre
Allez, merci à tous de votre fidélité et place au texte (vu par Thomov, naturellement):
Le cheval, le chat et la corneille étaient de retour dans la clairière. Thomov et Kriestov étaient très surpris de voir autant de compagnons animaliers pour une personne, mais ils ne firent aucun commentaire. Les autres rassemblaient quelques affaires éparses. Thomov avait prévu de rejoindre la prochaine ville afin de mettre Emmanuelle en sécurité. Saphir, Firmin et Rubis avaient alors décidé de les suivre, en attendant de savoir quoi faire d'autre. Emmanuelle était manifestement en voie de guérison, mais elle était encore fragile.
Kriestov finit par ranger sa couverture et le groupe fut fin prêt.
Thomov se tourna vers Rubis, l’air hésitant.
- Nous irions plus vite à cheval. Mais malheureusement, même avec notre monture qui sert de mule et votre jument, il nous manque toujours un destrier.
- Saphir prendra Pénombre et Firmin votre cheval.
- Et vous ? Je ne vais tout de même pas vous faire courir à côté.
- Ne vous inquiétez pas pour moi. Je saurai tenir la cadence.
La jeune femme se métamorphosa alors en loup. Thomov eut un hoquet de surprise et Kriestov avança d’un pas, ahuri.
- Vous ne cesserez point de me surprendre. Je pense que nous pouvons partir.
Il n'en était pas sûr, mais Thomov aurait juré que la louve avait opiné avant de se mettre en chemin.
Le groupe se mit en route et mit plusieurs heures pour seulement sortir des bois et il fit bientôt jour. La magie générée par le groupe ainsi que par les innombrables troupes en fuite des von Carstein maintenait une grisaille tenace que le soleil ne trouait qu'en de rares percées. Une fois qu'ils eurent rejoint une voie pavée de quelque importance, ils la suivirent en direction de l'Est et de la Sylvanie.
Thomov profita d'une courte halte pour s'entretenir avec son cousin.
- Avez-vous aperçu la jeune louve depuis que nous avons quitté les bois ?
Comme Kriestov secouait la tête, le vampire soupira.
- Espérons qu'elle soit aussi rapide et endurante qu'elle le prétend, je ne ferais pas demi-tour pour lui porter secours avec Emmanuelle dans cet état. La ville ne doit plus être fort éloignée à présent et j'ai bon espoir de l'atteindre au point du jour. Par les temps qui courent depuis la chute du Comte, nous éveillerons moins de soupçons en arrivant avant la nuit.
Il retourna vers les autres qui discutaient eux aussi à voix basse. Pris par une pernicieuse habitude de ses semblables, Thomov se demanda un instant s'ils ne complotaient pas dans son dos et s'il ne serait plus sage de les éliminer à leur tour...
Puis il se ressaisit et songea avec amertume que sa nature le poussait contre sa volonté aux pires bassesses pour assurer sa propre survie.
L'existence des immortels s'étirait en une longue et vaste routine faite tout à la fois d'une puissance extrême et d'une menace latente de dégénérescence, avant de brutalement se contracter en quelques instants à peine qui pouvaient changer les choses à tout jamais.
Après des décennies de patience et de planification minutieuse, une seule erreur pouvait souffler vos projets comme autant de cartes à jouer et vous mettre aux prises avec un répurgateur bien décidé.
Peu d'âmes étaient taillées pour supporter la langueur insipide du temps qui s'allonge à l'infini et tout à la fois rester capables de réagir avec la promptitude et la brutalité nécessaire pour assurer sa sauvegarde quand le danger menaçait.
Fort peu d'âmes...
Et jamais il n'infligerait un tel état à sa bien aimée. Quelques fois il sentait en lui le désir poignant qu'elle le rejoigne dans les ténèbres ; mais son amour finissait toujours par l'emporter et il l'épargnait.
Un jour, que sa résolution faiblisse ou qu'Emmanuelle ne finisse par vieillir et mourir, tout cela se terminerait. D'une façon ou d'une autre. Il se torturait souvent en s'imaginant face à l'éternité de son existence, avec ses regrets pour seule compagnie.
Laissant pour plus tard ses sombres pensées, il adressa un signe à Kriestov qui se prépara au départ. Après quoi, il s'adressa à Saphir et Firmin :
- Allons, en selle, nous ne devons pas perdre de temps. Emmanuelle est toujours inconsciente et par ces temps troublés nous ne devons pas attirer sur nous la méfiance des mortels.
Les autres, soudain silencieux, hochèrent la tête et remontèrent en selle.
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mer 29 Oct 2014 - 21:34
"La corneille" ? Je crains qu'il ne s'agisse d'un corbeau, et que tu ne doives rapidement corriger ça sous peine de voir la maîtresse des fouets venir débarquer violemment avec ses instruments de plais de torture
C'est toujours aussi bon, mais rien n'attire plus ma curiosité que le mariage tant attendu
C'est toujours aussi bon, mais rien n'attire plus ma curiosité que le mariage tant attendu
- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mer 29 Oct 2014 - 21:42
Thomov a peu d'affinités avec les volatiles; pour lui corneille ou corbeau c'est du pareil au même...
Je bosse sur la mariage, je bosse...
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mar 9 Déc 2014 - 9:58
Salut à toutes et à tous, chers lecteurs!
Voici enfin la suite de ma collaboration avec ma chère Arken.
J'espère que le texte vous plaira et nous restons tous deux ouverts aux idées et remarques pertinentes
Bonne lecture:
Le soleil se couchait dans leur dos quand ils aperçurent de timides fortifications. Enfin un village. Les quatre cavaliers reprirent leur route. Le noble chuchota à l’oreille de sa dulcinée, heureux de voir enfin la fin du calvaire. Mais au bout de quelques pas, l’un d’eux s’arrêta. Saphir fronça les sourcils. Thomov l’interpella :
- Pourquoi vous arrêtez-vous, madame ?
- Ce n’est pas moi, c’est Pénombre.
Ce fut au tour de Firmin de s’arrêter. Il avait levé la tête, d’un air attentif. Les deux cousins se mirent sur leurs gardes, croyant avoir raté les indices d’une présence dangereuse. Mais le chevalier les rassura.
- Rubis m’ordonne de faire descendre Saphir de cheval. Si tu veux bien, s’il te plait, je n’ai pas envie d’avoir mal au crâne…
Elle démonta et regarda le groupe d’un air interrogateur. Firmin mit le pied au sol à son tour. Il s’approcha de Pénombre, prit les sacoches de la jument et les ficela sur la mule des nobles. Pénombre renâcla comme pour dire au revoir avant de partir au galop.
- Mais que se passe-t-il enfin ? s’écria Kriestov, la main sur son épée.
- Je crois comprendre, répondit Saphir. Pénombre n’étant plus vivante, elle fuit les villes comme la peste. Et Rubis nous l’a rappelé par l’intermédiaire d’ordres donnés à son infant, Firmin.
Les deux hommes se rassérénèrent. Ils reprirent la route, au pas cette fois-ci. Au bout de quelques minutes et après quelques échanges de regards intrigués, Thomov reprit la parole :
- Dites-moi, Firmin, pourquoi restez-vous à terre à guider la mule ?
- Je ne sais pas. Il faudra le demander à Rubis.
Cette situation devenait de plus en plus étrange. Le noble espérait fortement la retrouver bientôt pour enfin éclaircir cette histoire… Il l’aperçut à l’entrée du petit fort. Elle vint à leur rencontre.
- Je vous pensais derrière nous.
- J’ai pris de l’avance pour organiser notre arrivée. J’ai trouvé une auberge bien tenue et y ai pris des chambres. Je suis officiellement la suivante de madame, ce qui m’aidera à veiller sur elle. Firmin et Saphir sont des mercenaires engagés pour vous protéger en ces temps de trouble…
- Nous voilà bien organisés. Je vous remercie pour cette attention. Entrons donc, et mélangeons-nous aux mortels…
Emmanuelle ouvrit les yeux. Elle découvrit un vieux plafond de bois. Elle entendait une rumeur dans une pièce annexe, et un léger fumet de potage arrivait à ses narines. Elle essaya de retrouver ses souvenirs. Elle se souvenait d’une auberge relais, et du regard soucieux de son bien-aimé et de son cousin. Elle savait qu’elle était tombée malade et qu’ils avaient dû quitter l’auberge. Puis, sa mémoire devenait confuse et les quelques images qu’elle avait semblaient être des hallucinations. Elle avait l’image d’une clairière et d’une femme. Comme une présence bienveillante. La fraicheur d’un linge sur son front, et la saveur de la viande de lapin. Et la voilà à nouveau à l’intérieur. Mais de quoi ? Elle tourna la tête et découvrit une petite chambre. Une jeune femme aux cheveux noirs était assise de l’autre côté, occupée à nettoyer un poignard.
- Qui êtes-vous ?
- Oh, vous êtes réveillée.
L’inconnue se leva et s’approcha. Emmanuelle eut un sursaut de peur et se blottit contre le mur.
- Vos yeux…
- Ah, ça. Ne vous inquiétez pas, c’est normal. C’est l’effet secondaire de ma magie.
Elle se rasséréna réellement quand la femme rangea le poignard dans son fourreau et déclara :
- Je vais prévenir sire Thomov de votre réveil. Si vous avez soif, il y a de l’eau sur la commode.
Elle hocha la tête, encore perturbée. Elle attendit sa sortie pour se précipiter sur la carafe.
Thomov entra dans la chambre et trouva Emmanuelle assise sur le lit. Elle semblait un peu pâle mais de meilleur forme malgré tout.
- Content de vous voir éveillée, Emmanuelle.
Elle lui sourit faiblement et il la rejoignit près du lit.
- Je me sens bien mieux que depuis fort longtemps, rassurez-vous. Cette femme que j'ai vue tout à l'heure, qui est-elle ?
Thomov répondit sans attendre.
- Elle est une thaumaturge, issue de l'un des Collèges de Magie Impériaux. Nous avons eu beaucoup de chance de la trouver sur notre route avec tous ces troubles depuis la chute du Comte. Sans elle, je ne sais pas comment aurait tourné votre convalescence ; elle a toute ma gratitude pour vous avoir rendu la santé. Nous sommes contraints de voyager pour regagner au plus tôt la sécurité de nos terres en Sylvanie et y imposer l'ordre. La mort de notre seigneur va entraîner une grave crise politique...
Emmanuelle l'interrompit.
- Allons mon ami, ne vous tourmentez pas tant. Je vais mieux et je suis sûre que vous parviendrez à maintenir la paix sur nos terres. Nous n'étions pas parmi les proches du Comte et je sais que vous avez toujours eu à cœur de vous tenir à l'écart des intrigues de sa cour.
Elle eut soudain une idée et son visage s'éclaira un instant. Elle s'accrocha à son bras avant d'ajouter avec un sourire.
- Nous devrions donner un bal à notre retour ! Les temps troublés sont toujours propices à ces célébrations ; les petits nobles ont besoin d'êtres rassurés, les grands de se souvenir que vous êtes leur allié et tous seront ravis d'avoir une bonne occasion de ripailler. Et puis, vous savez comme j'aime à danser. Me ferez-vous tournoyer comme lors du jour de nos noces ?
Thomov la serra doucement contre lui.
- Je vous le promets, ma mie. L'idée est excellente. Mais il faut vous reposer pour le moment, je vais veiller sur votre sommeil.
Thomov soupira profondément et goûta un instant la quiétude de la chambre. Emmanuelle était assoupie et semblait recouvrer rapidement ses forces.
Mais la sérénité de la pièce fut bientôt interrompue par des éclats de voix provenant de la chambre voisine où logeaient ses nouveaux compagnons. Il tendit l'oreille et les quelques paroles qu'il put entendre lui apprirent qu'une âpre dispute se jouait entre Tilla et son jeune infant Firmin. Emmanuelle s'agita dans son sommeil et Thomov prit peur que le bruit finisse par la réveiller. Les épaisses cloisons qui séparaient les chambres retenaient l'essentiel du bruit et même si son épouse s'éveillait elle ne pourrait saisir l'exacte teneur des propos qui étaient échangés ; lesquels ne faisaient pas grand mystère de la nature très particulière de leur groupe. Comment pouvait-on manquer à ce point de la plus élémentaire prudence ?
Thomov se leva finalement et quitta la chambre sans un bruit. Il toqua doucement à la porte de Kriestov qui donnait juste en face de la sienne. Le visage de son cousin ne tarda pas à apparaître par l'embrasure.
- Un problème, seigneur ?
- N'entendez-vous donc pas le raffut dont nous gratifie ce jeune imbécile de Firmin ? Allez veiller votre cousine pendant que j'y mets bon ordre.
Sur quoi il tourna les talons, sûr d'être parfaitement obéi, et franchit de son pas énergique les quelques mètres qui le séparaient encore de la source du bruit importun. Une fois face à l'huis, il entra sans cérémonie.
A l'intérieur, il trouva un Firmin visiblement hors de lui alors que Tilla était assise à l'autre bout de la pièce ; calme en apparence mais dont le visage affichait un air de ferme résolution qui lui rappela fugacement sa propre rigidité d'humeur coutumière. Saphir enfin, parée comme de coutume de sa pesante armure, se tenait coite entre les deux, un peu en retrait comme si elle ne souhaitait pas paraître arbitrer leurs échanges en aucune façon.
En deux enjambées il fut sur le jeune inconscient et lui saisit l'épaule d'une poigne de fer, l'obligeant à se tourner pour lui faire face. Il laissa un instant s'écouler avant de prendre finalement la parole de la voix froide et basse qu'il employait quand il voulait marquer son interlocuteur et lui faire clairement savoir que sa patience arrivait à épuisement.
- Quel est cet insupportable tintamarre ? Je vous invite à plus de mesure, autant en ce qui concerne la teneur de vos propos qu'au volume où vous les exprimez. Je ne tolérerai pas d'avantage de perturbation à un moment où Emmanuelle a tant besoin de se reposer. Tenez-le vous pour dit.
Firmin tenta de se dégager de la prise de son aîné et commença une phrase d'explications indignées que Thomov interrompit aussitôt. Il raffermit sa poigne sur l'épaule du jeune homme jusqu'à être sûr de lui faire mal. Sa voix siffla de colère et ses yeux se tintèrent d'une lueur verdâtre malsaine qui était le plus clair des avertissements pour qui le connaissait tant soi peu.
- En voilà assez ! La seule chose qui m'empêche de vous réduire au silence de manière plus radicale est le respect que j'ai de votre Parente. Si vous ne pouvez régler cette affaire avec plus de discrétion, je vous enjoins vivement à trouver un lieu plus approprié pour en discourir. A présent soit vous vous expliquez séance tenante, soit je m'en retourne à mes appartements où j'espère bien n'être plus dérangé par vos frasques. Bonsoir.
Il desserra finalement son étreinte et se détourna lentement quand il fut sûr que son vis-à-vis ne répliquerait pas. Celui-ci se massait le bras en grimaçant mais ne semblait visiblement pas près à s'exposer d'avantage aux rudes manières de Thomov.
Au moment où il allait quitter la pièce, il sentit une main se poser sur son épaule. A sa surprise, ce n'était pas Firmin qui revenait à la charge mais Saphir qui posait sur lui un regard emprunt d'une gravité extrême. Quelque chose n'allait vraiment pas, bien au delà de la simple révolte d'un infant trop turbulent. Ce geste lui demandait clairement de demeurer là et de participer à ce qui allait suivre.
Il dirigea son regard sur Tilla et lui trouva l'air aussi solennel et soucieux que sa consœur. Elle soutenait son regard sans prononcer une parole et Thomov se décida à partager leur secret, quel qu'il puisse être.
Voici enfin la suite de ma collaboration avec ma chère Arken.
J'espère que le texte vous plaira et nous restons tous deux ouverts aux idées et remarques pertinentes
Bonne lecture:
Le soleil se couchait dans leur dos quand ils aperçurent de timides fortifications. Enfin un village. Les quatre cavaliers reprirent leur route. Le noble chuchota à l’oreille de sa dulcinée, heureux de voir enfin la fin du calvaire. Mais au bout de quelques pas, l’un d’eux s’arrêta. Saphir fronça les sourcils. Thomov l’interpella :
- Pourquoi vous arrêtez-vous, madame ?
- Ce n’est pas moi, c’est Pénombre.
Ce fut au tour de Firmin de s’arrêter. Il avait levé la tête, d’un air attentif. Les deux cousins se mirent sur leurs gardes, croyant avoir raté les indices d’une présence dangereuse. Mais le chevalier les rassura.
- Rubis m’ordonne de faire descendre Saphir de cheval. Si tu veux bien, s’il te plait, je n’ai pas envie d’avoir mal au crâne…
Elle démonta et regarda le groupe d’un air interrogateur. Firmin mit le pied au sol à son tour. Il s’approcha de Pénombre, prit les sacoches de la jument et les ficela sur la mule des nobles. Pénombre renâcla comme pour dire au revoir avant de partir au galop.
- Mais que se passe-t-il enfin ? s’écria Kriestov, la main sur son épée.
- Je crois comprendre, répondit Saphir. Pénombre n’étant plus vivante, elle fuit les villes comme la peste. Et Rubis nous l’a rappelé par l’intermédiaire d’ordres donnés à son infant, Firmin.
Les deux hommes se rassérénèrent. Ils reprirent la route, au pas cette fois-ci. Au bout de quelques minutes et après quelques échanges de regards intrigués, Thomov reprit la parole :
- Dites-moi, Firmin, pourquoi restez-vous à terre à guider la mule ?
- Je ne sais pas. Il faudra le demander à Rubis.
Cette situation devenait de plus en plus étrange. Le noble espérait fortement la retrouver bientôt pour enfin éclaircir cette histoire… Il l’aperçut à l’entrée du petit fort. Elle vint à leur rencontre.
- Je vous pensais derrière nous.
- J’ai pris de l’avance pour organiser notre arrivée. J’ai trouvé une auberge bien tenue et y ai pris des chambres. Je suis officiellement la suivante de madame, ce qui m’aidera à veiller sur elle. Firmin et Saphir sont des mercenaires engagés pour vous protéger en ces temps de trouble…
- Nous voilà bien organisés. Je vous remercie pour cette attention. Entrons donc, et mélangeons-nous aux mortels…
Emmanuelle ouvrit les yeux. Elle découvrit un vieux plafond de bois. Elle entendait une rumeur dans une pièce annexe, et un léger fumet de potage arrivait à ses narines. Elle essaya de retrouver ses souvenirs. Elle se souvenait d’une auberge relais, et du regard soucieux de son bien-aimé et de son cousin. Elle savait qu’elle était tombée malade et qu’ils avaient dû quitter l’auberge. Puis, sa mémoire devenait confuse et les quelques images qu’elle avait semblaient être des hallucinations. Elle avait l’image d’une clairière et d’une femme. Comme une présence bienveillante. La fraicheur d’un linge sur son front, et la saveur de la viande de lapin. Et la voilà à nouveau à l’intérieur. Mais de quoi ? Elle tourna la tête et découvrit une petite chambre. Une jeune femme aux cheveux noirs était assise de l’autre côté, occupée à nettoyer un poignard.
- Qui êtes-vous ?
- Oh, vous êtes réveillée.
L’inconnue se leva et s’approcha. Emmanuelle eut un sursaut de peur et se blottit contre le mur.
- Vos yeux…
- Ah, ça. Ne vous inquiétez pas, c’est normal. C’est l’effet secondaire de ma magie.
Elle se rasséréna réellement quand la femme rangea le poignard dans son fourreau et déclara :
- Je vais prévenir sire Thomov de votre réveil. Si vous avez soif, il y a de l’eau sur la commode.
Elle hocha la tête, encore perturbée. Elle attendit sa sortie pour se précipiter sur la carafe.
Thomov entra dans la chambre et trouva Emmanuelle assise sur le lit. Elle semblait un peu pâle mais de meilleur forme malgré tout.
- Content de vous voir éveillée, Emmanuelle.
Elle lui sourit faiblement et il la rejoignit près du lit.
- Je me sens bien mieux que depuis fort longtemps, rassurez-vous. Cette femme que j'ai vue tout à l'heure, qui est-elle ?
Thomov répondit sans attendre.
- Elle est une thaumaturge, issue de l'un des Collèges de Magie Impériaux. Nous avons eu beaucoup de chance de la trouver sur notre route avec tous ces troubles depuis la chute du Comte. Sans elle, je ne sais pas comment aurait tourné votre convalescence ; elle a toute ma gratitude pour vous avoir rendu la santé. Nous sommes contraints de voyager pour regagner au plus tôt la sécurité de nos terres en Sylvanie et y imposer l'ordre. La mort de notre seigneur va entraîner une grave crise politique...
Emmanuelle l'interrompit.
- Allons mon ami, ne vous tourmentez pas tant. Je vais mieux et je suis sûre que vous parviendrez à maintenir la paix sur nos terres. Nous n'étions pas parmi les proches du Comte et je sais que vous avez toujours eu à cœur de vous tenir à l'écart des intrigues de sa cour.
Elle eut soudain une idée et son visage s'éclaira un instant. Elle s'accrocha à son bras avant d'ajouter avec un sourire.
- Nous devrions donner un bal à notre retour ! Les temps troublés sont toujours propices à ces célébrations ; les petits nobles ont besoin d'êtres rassurés, les grands de se souvenir que vous êtes leur allié et tous seront ravis d'avoir une bonne occasion de ripailler. Et puis, vous savez comme j'aime à danser. Me ferez-vous tournoyer comme lors du jour de nos noces ?
Thomov la serra doucement contre lui.
- Je vous le promets, ma mie. L'idée est excellente. Mais il faut vous reposer pour le moment, je vais veiller sur votre sommeil.
Thomov soupira profondément et goûta un instant la quiétude de la chambre. Emmanuelle était assoupie et semblait recouvrer rapidement ses forces.
Mais la sérénité de la pièce fut bientôt interrompue par des éclats de voix provenant de la chambre voisine où logeaient ses nouveaux compagnons. Il tendit l'oreille et les quelques paroles qu'il put entendre lui apprirent qu'une âpre dispute se jouait entre Tilla et son jeune infant Firmin. Emmanuelle s'agita dans son sommeil et Thomov prit peur que le bruit finisse par la réveiller. Les épaisses cloisons qui séparaient les chambres retenaient l'essentiel du bruit et même si son épouse s'éveillait elle ne pourrait saisir l'exacte teneur des propos qui étaient échangés ; lesquels ne faisaient pas grand mystère de la nature très particulière de leur groupe. Comment pouvait-on manquer à ce point de la plus élémentaire prudence ?
Thomov se leva finalement et quitta la chambre sans un bruit. Il toqua doucement à la porte de Kriestov qui donnait juste en face de la sienne. Le visage de son cousin ne tarda pas à apparaître par l'embrasure.
- Un problème, seigneur ?
- N'entendez-vous donc pas le raffut dont nous gratifie ce jeune imbécile de Firmin ? Allez veiller votre cousine pendant que j'y mets bon ordre.
Sur quoi il tourna les talons, sûr d'être parfaitement obéi, et franchit de son pas énergique les quelques mètres qui le séparaient encore de la source du bruit importun. Une fois face à l'huis, il entra sans cérémonie.
A l'intérieur, il trouva un Firmin visiblement hors de lui alors que Tilla était assise à l'autre bout de la pièce ; calme en apparence mais dont le visage affichait un air de ferme résolution qui lui rappela fugacement sa propre rigidité d'humeur coutumière. Saphir enfin, parée comme de coutume de sa pesante armure, se tenait coite entre les deux, un peu en retrait comme si elle ne souhaitait pas paraître arbitrer leurs échanges en aucune façon.
En deux enjambées il fut sur le jeune inconscient et lui saisit l'épaule d'une poigne de fer, l'obligeant à se tourner pour lui faire face. Il laissa un instant s'écouler avant de prendre finalement la parole de la voix froide et basse qu'il employait quand il voulait marquer son interlocuteur et lui faire clairement savoir que sa patience arrivait à épuisement.
- Quel est cet insupportable tintamarre ? Je vous invite à plus de mesure, autant en ce qui concerne la teneur de vos propos qu'au volume où vous les exprimez. Je ne tolérerai pas d'avantage de perturbation à un moment où Emmanuelle a tant besoin de se reposer. Tenez-le vous pour dit.
Firmin tenta de se dégager de la prise de son aîné et commença une phrase d'explications indignées que Thomov interrompit aussitôt. Il raffermit sa poigne sur l'épaule du jeune homme jusqu'à être sûr de lui faire mal. Sa voix siffla de colère et ses yeux se tintèrent d'une lueur verdâtre malsaine qui était le plus clair des avertissements pour qui le connaissait tant soi peu.
- En voilà assez ! La seule chose qui m'empêche de vous réduire au silence de manière plus radicale est le respect que j'ai de votre Parente. Si vous ne pouvez régler cette affaire avec plus de discrétion, je vous enjoins vivement à trouver un lieu plus approprié pour en discourir. A présent soit vous vous expliquez séance tenante, soit je m'en retourne à mes appartements où j'espère bien n'être plus dérangé par vos frasques. Bonsoir.
Il desserra finalement son étreinte et se détourna lentement quand il fut sûr que son vis-à-vis ne répliquerait pas. Celui-ci se massait le bras en grimaçant mais ne semblait visiblement pas près à s'exposer d'avantage aux rudes manières de Thomov.
Au moment où il allait quitter la pièce, il sentit une main se poser sur son épaule. A sa surprise, ce n'était pas Firmin qui revenait à la charge mais Saphir qui posait sur lui un regard emprunt d'une gravité extrême. Quelque chose n'allait vraiment pas, bien au delà de la simple révolte d'un infant trop turbulent. Ce geste lui demandait clairement de demeurer là et de participer à ce qui allait suivre.
Il dirigea son regard sur Tilla et lui trouva l'air aussi solennel et soucieux que sa consœur. Elle soutenait son regard sans prononcer une parole et Thomov se décida à partager leur secret, quel qu'il puisse être.
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mar 9 Déc 2014 - 11:17
Bon, bah comme dit dans l'autre sujet c'est une excellente suite. J'en attends la suite avec impatience.
Cette partie est aussi bien que les précédentes même s'il se passe moins de choses.
Comme dit juste au-dessus, vivement la prochaine partie (en espérant attendre un peu moins longtemps). Et vivement le mariage
Cette partie est aussi bien que les précédentes même s'il se passe moins de choses.
Comme dit juste au-dessus, vivement la prochaine partie (en espérant attendre un peu moins longtemps). Et vivement le mariage
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Dim 21 Déc 2014 - 11:41
J'ai récupéré tout mon retard et attend la suite avec envie, car je me suis régalé encore une fois Merci Thomov
Cordialement,
Poilu
Cordialement,
Poilu
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"C'était un vrai cauchemar de végétarien, un abattoir géant. Une espèce de nuage de chair s'éparpillait au-dessus de la horde.
Rien ne peut survivre à ça, je me rappelle avoir pensé, et pendant un bon moment ça a été le cas... Jusqu'au moment où les tirs ont cessé."
Max Brooks (World war Z, p. 159)
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Lun 22 Déc 2014 - 10:57
Alors à part bombarder de quolibets en hurlant que je veux la suite fissa, et que c'est n'importe quoi de nous faire attendre si longtemps, je ne sais pas quoi ajouter. Ah si, que c'est toujours aussi bien écrit, et que l'histoire gagne en complexité.
En fait, le seul bémol tient plus à une incohérence au niveau du background, à laquelle je viens de penser. En effet, les collèges de magie ont été fondés lors de la grande guerre contre le chaos, soit 200 ans avant les évènement "actuels", soit environ en 2300. Mais Vlad est mort en 2051, donc il est impossible que des mages impériaux existent à cette époque.
Bon, j'ai conscience d'être un gros lourd du background, et je ne fais que souligner ce point, car je le répète, votre histoire (à Arken et à toi) est géniale et très bien écrite. Continuez comme ça, et ne faites pas attention à mes commentaires ennuyeux.
En fait, le seul bémol tient plus à une incohérence au niveau du background, à laquelle je viens de penser. En effet, les collèges de magie ont été fondés lors de la grande guerre contre le chaos, soit 200 ans avant les évènement "actuels", soit environ en 2300. Mais Vlad est mort en 2051, donc il est impossible que des mages impériaux existent à cette époque.
Bon, j'ai conscience d'être un gros lourd du background, et je ne fais que souligner ce point, car je le répète, votre histoire (à Arken et à toi) est géniale et très bien écrite. Continuez comme ça, et ne faites pas attention à mes commentaires ennuyeux.
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"Et quand les morts se lèvent, leurs tombeaux sont remplis par les vivants"
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Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun
Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Lun 29 Déc 2014 - 9:24
Merci à vous trois pour les commentaires
Poilu: ça faisait un sacré bout de temps qu'on ne t'avais plus vu dans le coin. Je suis ravis que tu sois enfin de retour
Arca: tu fais bien de souligner ce fait, Arken et moi sommes très préoccupés par la cohérence avec le fluff officiel (exception faite de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à La Fin Des Temps en ce qui me concerne ). Cette collaboration pose un autre problème qui est l'âge d'Emmanuelle. Si on reprend les premiers textes où elle apparaît, on comprend qu'initialement j'avais prévu de la faire vivre juste avant la disparition de Thomov quelques 60 ans avant le début du récit. Mais les textes communs avec Arken nous ramènent très loin en arrière, soit presque 500 ans plus tôt.
Un détail, certes, mais qui me travaille quand même
Poilu: ça faisait un sacré bout de temps qu'on ne t'avais plus vu dans le coin. Je suis ravis que tu sois enfin de retour
Arca: tu fais bien de souligner ce fait, Arken et moi sommes très préoccupés par la cohérence avec le fluff officiel (exception faite de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à La Fin Des Temps en ce qui me concerne ). Cette collaboration pose un autre problème qui est l'âge d'Emmanuelle. Si on reprend les premiers textes où elle apparaît, on comprend qu'initialement j'avais prévu de la faire vivre juste avant la disparition de Thomov quelques 60 ans avant le début du récit. Mais les textes communs avec Arken nous ramènent très loin en arrière, soit presque 500 ans plus tôt.
Un détail, certes, mais qui me travaille quand même
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mar 13 Jan 2015 - 9:16
Nous y voilà pour la suite de ma collaboration avec ma chère Arken; en espérant que cela vous plaise toujours
Le groupe chevauchait au pas vers l’est. Kriestov et son maître sur leurs destriers, Firmin sur la mule et Saphir sur un cheval qu’elle avait acheté dans la petite bourgade. Rubis avait retrouvé sa monture, Pénombre, qui avait accepté une deuxième cavalière en la personne d’Emmanuelle. Cette dernière était la seule à parler avec enthousiasme. Elle avait totalement récupéré de sa maladie et avait retrouvé le dynamisme dont son époux avait fait les louanges. Malheureusement, le reste du groupe n’était pas dans le même état d’esprit. Un froid s’était installé entre Firmin et Rubis depuis la nuit dernière, Saphir prononçait à peine trois mots par jour, Thomov s’était muré dans le silence depuis les sinistres révélations de la veille et enfin, Kriestov, dubitatif, ne faisait que respecter le mutisme de ses compagnons.
Le groupe avançait donc dans un silence pesant que seule Dame Emmanuelle ne semblait pas percevoir. Elle ne cessait de vouloir engager la conversation avec les nouveaux serviteurs de son époux, mais ni Saphir ni Firmin ne lui répondaient avec plus de deux mots. Elle s’était donc rabattue sur Rubis, qui se sentait sans doute obligée de préserver sa bonne humeur, en plus d'une pointe de curiosité naturelle.
- Comment vous a-t-il rencontré ? Qu’est-ce qui dirige vos pas vers notre comté ? Resterez-vous au castel en notre compagnie ? A quel collège de magie appartenez-vous ?
La jeune femme répondait au mieux à toutes ces questions sous l’œil inquisiteur du mari. Rubis fut affublée du rôle de prêtresse de Rya, déesse de la nature, voyageant en Sylvanie en compagnie de son escorte pour aller s’occuper d’une jument d’un haut connétable. Elle remercia également Emmanuelle pour son invitation à venir résider dans leur domaine, mais semblait avoir fort à faire en ce moment, et les bals n’étaient visiblement pas son domaine de prédilection. Emmanuelle fut quelque peu déçue par son refus, mais ne perdit pas de sa repartie. Elle changea de sujet et lui demanda de quelle nature étaient ses pouvoirs. Son regard pétillant montrait en réalité une grande intelligence, malgré son comportement candide. Un léger sourire complice apparut sur les lèvres de la Vampire qui souleva le bras alors que les yeux d'Emmanuelle suivaient le mouvement. Premièrement intriguée par le fait qu’il ne se passait rien, ses prunelles s’éclairèrent quand elle vit un corbeau planer dans notre direction pour se poser sur le fin poignet de sa maîtresse. Un léger soupir d’admiration s’échappa de sa bouche. Elle leva la main dans sa direction et la retira aussitôt quand le volatile tourna la tête vers elle.
- Vous n’avez aucune crainte à avoir. Il ne pince pas.
Emerveillée, elle se rapprocha doucement. Un rire cristallin résonna quand elle fit glisser ses doigts sur les plumes de l’oiseau. Thomov tourna la tête dans notre direction, le regard rempli d’amour pour sa dulcinée. Rubis présenta un morceau de viande séchée au volatile qui le goba d’un seul coup de bec.
- Vous devez avoir terminé votre apprentissage pour être en mission, non ?
- Euh, oui, c’est exact.
- Oh ! Alors vous devez être très douée pour être maître du savoir à votre âge.
- Hum… Certes…
Le regard du noble s’assombrit légèrement. Rubis cherchait manifestement comment ne pas révéler son âge véritable en observant Rabe et en lui prodiguant quelques caresses.
- J’ai également été très étonnée et découvrant votre jument, Dame Rubis. Elle ne possède pas de mord. La contrôlez-vous aussi à l’aide de vos pouvoirs ?
- Ma mie, cessez donc d’importuner cette chère demoiselle. Pensez plutôt à la remercier pour votre rétablissement.
- Mon aimé, sachez qu’elle peut voir en mes sentiments toute la gratitude dont je peux faire preuve. Mais cela n’empêche pas de faire plus ample connaissance.
Elle vit son mari se renfrogner. Ignorant la raison, elle haussa les épaules. Le silence revint peu à peu sur le groupe, et le voyage continua dans cette ambiance festive…
Thomov Le Poussiéreux enfilait d'un pas vif une ruelle sinueuse et humide des bas-quartiers. Il fronçait le nez, les narines sans cesse assaillies par des remugles d'urines et de vomis. Toute cette partie de la ville vivait dans la crasse et la puanteur, mais cette ruelle en particulier semblait encore plus immonde que le reste; comme si, par quelque mauvais sort, toutes les évacuations et tous les écoulements des rues avoisinantes terminaient ici leur course en un rendez-vous nauséabond.
Il parvint jusqu'à une porte grossière au dessus de laquelle se balançait mollement une enseigne fatiguée dont le motif était déjà indiscernable bien des années plus tôt. Il poussa le lourd battant de l'entrée du "Sabot Fendu". L'endroit n'était pas des plus recommandables de la ville ; le genre d'établissement que la milice locale aimait à visiter énergiquement plusieurs fois par semaine.
Thomov méprisait l'engeance vile qui se vautrait ici dans les pires vices qui se puissent imaginer, mais les circonstances lui forçaient parfois la main et certains des habitués pouvaient rendre des services bien utiles.
Depuis la chute du Comte qui menait jusqu'alors ses armées de victoires en victoires, les temps avaient brutalement changés... De proies résignées face à l'avancée implacable des forces de la Non-Vie, les mortels étaient devenus des chasseurs tenaces et retors pleins d'une fureur vengeresse et animés par une foi fanatique. La plupart de leurs attaques étaient vaines et dérisoires, mais un Vampire accablé par une traque de longue haleine finissait immanquablement par relâcher sa vigilance. Un seul pieu bénit pouvait mettre un terme à l'existence séculaire de ses semblables...
Voyager ouvertement à destination de la Sylvanie avait de tout temps éveillé les soupçons, mais c'était devenu à présent un moyen parfaitement sûr d'être pris pour cible par tous les répurgateurs sur plusieurs lieues à la ronde.
Voilà pourquoi Thomov Le Poussiéreux était ici ce soir, voilà pourquoi il frayait avec ces êtres repoussants qui méritaient à peine qu'on les appelle des hommes. Préserver son épouse et prolonger sa propre existence ; continuer pas à pas à défier le temps et à se jouer du trépas.
Le Vampire pris place au bar où il s'obligea à commander une pinte de bière, songeant avec soulagement qu'il était depuis fort longtemps hors d'atteinte de toutes les maladies qui devaient peupler abondamment le broc crasseux que le tavernier posa devant lui.
Il laissa passer quelques instants puis posa le regard sur un groupe de joueurs de cartes dans une alcôve. Des mises de toutes natures jonchaient la table, allant de simples pièces de monnaie rognées aux plus improbables produits des larcins de la journée.
Thomov s'approcha silencieusement et toisa l'un des hommes assis là jusqu'à ce qu'il parvienne à capter son regard. Il sonda son esprit et éveilla en lui une peur ancienne, primale, qui n'était suscitée par rien de clairement défini mais contre laquelle le malheureux ne pouvait pas lutter.
L'instant d'après, le gaillard se leva maladroitement et bafouilla quelques mots avant de quitter l'établissement d'un pas chancelant sous les moqueries et les quolibets de ses adversaires de jeu.
Le Vampire s'avança alors et posa la main sur le dossier de la chaise nouvellement inoccupée.
- Je vois qu'il vous manque un homme pour poursuivre votre partie, je me permets donc de me joindre à vous.
Sur quoi il s'assit gracieusement sans laisser aux autres le temps de rétorquer quoi que ce fut.
- Bien, où en sont les mises je vous prie ?
Les trois hommes qui lui faisaient à présent face formaient une belle brochette de gibiers de potence ; rien qu'à les regarder on ne pouvait s'empêcher de vérifier discrètement que les cordons de sa bourse étaient toujours en place.
Ils échangèrent un bref regard avant que le plus costaud des trois ne prenne la parole. De longs cheveux filasses encadraient son visage malhonnête qu'il avait abondamment poudré de blanc avec deux ronds d'un rouge criard aux joues, en une pittoresque imitation de certains nobles fardés ; l'effort était louable, bien que le résultat final le fasse d'avantage passer pour une p.utain à deux sous que pour un véritable marquis.
Il portait ce qui semblait être de riches atours au premier coup d'œil et à la faveur de la pénombre de la salle, mais le tissu en était élimé jusqu'à la trame et reprisé en tant d'endroits qu'il ne faisait pas illusion plus d'une poignée de secondes.
L'homme renifla bruyamment puis cracha à même la table.
- Qu'est-ce qui vous fait penser qu'vous êtes l'joueur qui nous manque ? C'est pas tous les soirs qu'un minet dans vot'genre vient se j'ter dans la gueule du loup...
Le second homme intervint alors. Il portait un bandeau sur l'œil masquant en partie une vilaine balafre, ainsi qu'un chapeau en feutre à larges bords piqué d'une plume défraîchie.
- Laisse, Thibald. Peut-être que sa seigneurie est pas v'nue les mains vides ? J'vois pas d'mal à gagner quelques pièces en jouant à la régulière contre un rupin qu'à pas froid aux yeux.
Sur quoi le dénommé Thibald se saisit d'un poignard à demi-rouillé qu'il portait à la ceinture et le planta vigoureusement dans le bois de la table.
- J'vois pas bien c'qui m'empêcherait d'les prendre de toute façon ! J'pourrais vous saigner avant qu'vous ayez l'vé le p'tit doigt, vot'seigneurie !
Il toisait Thomov d'un regard fiévreux et le Vampire ne douta pas que le drôle s'adonnait de temps à autres au meurtre pour arranger ses finances. Il haussa un sourcil et répondit calmement :
- Ho, vraiment ? Voilà qui m'incommoderait fort, c'est certain...
La brute fut debout en un éclair et arracha son couteau de la table dans le même mouvement. Il s'apprêtait à en donner un coup quand le troisième larron entra dans la danse.
- Assez, Thibald ! Tu sais quels ennuis on récolte quand on touche à un noble ? Ouvre donc un peu les yeux avant de nous mettre tous dans le pétrin. N'importe comment, il nous manque un joueur ; il sera toujours temps que tu fasses l'imbécile quand on aura terminé.
Il se tourna vers Thomov qui n'avait pas bougé un muscle de tout l'échange, les yeux toujours braqués sur ceux de l'homme debout à moins d'un mètre de lui.
- Si vous avez de quoi payer vous pouvez rejoindre la partie, l'ami. La mise est à une pistole, payable en or ou en mettant un objet en gage, bien que je doute que ce soient là vos manières.
Thibald reprit en maugréant place sur sa chaise pendant que le borgne distribuait à chacun deux cartes. Thomov saisit les siennes qui étaient usées et grasses au toucher. Il regarda sa main pendant que le donneur retournait d'autres cartes au centre de la table. Le dessin des cartes était grossier mais il reconnu les symboles de l'Empereur et de la Comète Bifide. Sur la table étaient révélés le Croc Runique, le Loup Blanc et le Théogoniste ; en les combinant aux siennes, le Vampire était sûr de gagner. Le coup était classique : trois tricheurs, un jeu marqué et un pigeon mis en confiance par quelques mains heureuses en début de partie...
Thomov n'avait rien contre le jeu, mais il ne goûtait pas franchement la compagnie de ses partenaires du jour aussi décida-t-il de mettre sans attendre un terme à cette mascarade.
- Au risque de vous surprendre, messieurs, je désire bel et bien mettre un objet en gage.
Il tira alors de l'une de ses poches une chevalière frappée de ses armoiries personnelles et la posa devant lui.
- Je vous invite à considérer la finesse de la gravure avec le plus grand intérêt ; une telle qualité témoigne à mon sens du profond respect de l'artisan pour son commanditaire, dont je suis le représentant. Je suis sûr que vous-mêmes éprouvez un respect similaire à l'égard d'un personnage aussi illustre et que vous ferez tout le nécessaire pour l'obliger...
Thomov avait mis des années à établir un réseau de contacts dans la plupart des villes de quelque importance autour de la Sylvanie et jusqu'assez loin dans l'Empire. C'était un travail incertain et onéreux et qui demandait beaucoup de temps ; l'argent, la peur, la brutalité, l'envoûtement étaient autant de moyens de lier les mortels à son service. Aucun ne connaissait sa nature véritable et seuls une poignée d'entre eux avait seulement vu son visage.
Le borgne prit la bague et l'examina longuement de son seul œil valide. Il la reposa ensuite délicatement sur la table.
- Je pense que nous devrions discuter vous et moi dans un endroit plus calme. Il y a une salle à l'arrière où nous seront tranquilles.
Thibald le regarda avec étonnement comme il se levait pour diriger ses pas vers une porte située derrière le comptoir.
Thomov se leva à son tour, dévoila ses cartes avec un fin sourire et dit en regardant la brute :
- Il semble que j'emporte cette manche... Messieurs, au plaisir.
Sur quoi il reprit son bien ainsi que les mises des autres et emboîta le pas de son contact.
- Il y a... si longtemps que j'ai accepté ce marché. Je pensais que ce jour n'arriverait jamais.
L'homme était visiblement perdu dans de lointains souvenirs ; souvenirs que Thomov Le Poussiéreux en personne partageait avec lui.
Le bougre n'était alors qu'un jouvenceau avenant ; aucun bandeau crasseux ne masquait son orbite vide, ses deux yeux encore valides faisaient se pâmer bien des pucelles.
Puis un combat dans une venelle sordide, une blessure cuisante au visage et un homme sombre qui volait à son secours. Beaucoup de sang autour de lui, la moitié de son regard arrachée à jamais. Enfin une promesse : la vie et la vengeance contre un simple service un jour, peut-être dans très longtemps.
Thomov l'avait secouru et avait traqué pour lui les malandrins avant de les tuer devant lui d'une horrible façon. Il venait aujourd'hui réclamer son paiement, sa part du marché.
- Vous avez engagé votre parole jadis ; honorerez-vous aujourd'hui votre serment ?
Son œil valide était toujours perdu dans les brumes d'un passé trouble et une larme solitaire roula sur sa joue mal rasée.
- "La vie et la vengeance"... J'ai tout perdu ce jour-là. Plus personne ne m'a jamais trouvé beau, on se détourne de moi. Estropié, défiguré. La vengeance fut accomplie, mais le supplice de ces hommes hante toujours mon sommeil. Quant à ma vie, elle est triste et misérable. Ce marché à condamné mon âme ; je n'aspire plus qu'au repos aujourd'hui, un repos que je ne parviens pas à trouver.
- Et vous n'y parviendrez pas tant que vous n'aurez pas respecté notre pacte.
L'homme porta alors le regard sur le Vampire qu'il scruta un long moment.
- C'était vous, n'est-ce pas ? Ce soir-là dans cette ruelle, c'était déjà vous... Tant d'années ont passé pourtant, mais vous êtes toujours le même.
Thomov soutint son regard sans sourciller et répondit simplement :
- C'était moi.
L'homme tressailli à cette annonce et le silence s'installa qu'il finit par briser après quelques instants.
- Je vous aiderai, bien que je sache désormais ce que vous êtes en vérité. Que voulez-vous de moi ?
Thomov posa une main apaisante sur l'épaule de l'homme effondré.
- Je veux juste rentrer chez moi...
Le groupe chevauchait au pas vers l’est. Kriestov et son maître sur leurs destriers, Firmin sur la mule et Saphir sur un cheval qu’elle avait acheté dans la petite bourgade. Rubis avait retrouvé sa monture, Pénombre, qui avait accepté une deuxième cavalière en la personne d’Emmanuelle. Cette dernière était la seule à parler avec enthousiasme. Elle avait totalement récupéré de sa maladie et avait retrouvé le dynamisme dont son époux avait fait les louanges. Malheureusement, le reste du groupe n’était pas dans le même état d’esprit. Un froid s’était installé entre Firmin et Rubis depuis la nuit dernière, Saphir prononçait à peine trois mots par jour, Thomov s’était muré dans le silence depuis les sinistres révélations de la veille et enfin, Kriestov, dubitatif, ne faisait que respecter le mutisme de ses compagnons.
Le groupe avançait donc dans un silence pesant que seule Dame Emmanuelle ne semblait pas percevoir. Elle ne cessait de vouloir engager la conversation avec les nouveaux serviteurs de son époux, mais ni Saphir ni Firmin ne lui répondaient avec plus de deux mots. Elle s’était donc rabattue sur Rubis, qui se sentait sans doute obligée de préserver sa bonne humeur, en plus d'une pointe de curiosité naturelle.
- Comment vous a-t-il rencontré ? Qu’est-ce qui dirige vos pas vers notre comté ? Resterez-vous au castel en notre compagnie ? A quel collège de magie appartenez-vous ?
La jeune femme répondait au mieux à toutes ces questions sous l’œil inquisiteur du mari. Rubis fut affublée du rôle de prêtresse de Rya, déesse de la nature, voyageant en Sylvanie en compagnie de son escorte pour aller s’occuper d’une jument d’un haut connétable. Elle remercia également Emmanuelle pour son invitation à venir résider dans leur domaine, mais semblait avoir fort à faire en ce moment, et les bals n’étaient visiblement pas son domaine de prédilection. Emmanuelle fut quelque peu déçue par son refus, mais ne perdit pas de sa repartie. Elle changea de sujet et lui demanda de quelle nature étaient ses pouvoirs. Son regard pétillant montrait en réalité une grande intelligence, malgré son comportement candide. Un léger sourire complice apparut sur les lèvres de la Vampire qui souleva le bras alors que les yeux d'Emmanuelle suivaient le mouvement. Premièrement intriguée par le fait qu’il ne se passait rien, ses prunelles s’éclairèrent quand elle vit un corbeau planer dans notre direction pour se poser sur le fin poignet de sa maîtresse. Un léger soupir d’admiration s’échappa de sa bouche. Elle leva la main dans sa direction et la retira aussitôt quand le volatile tourna la tête vers elle.
- Vous n’avez aucune crainte à avoir. Il ne pince pas.
Emerveillée, elle se rapprocha doucement. Un rire cristallin résonna quand elle fit glisser ses doigts sur les plumes de l’oiseau. Thomov tourna la tête dans notre direction, le regard rempli d’amour pour sa dulcinée. Rubis présenta un morceau de viande séchée au volatile qui le goba d’un seul coup de bec.
- Vous devez avoir terminé votre apprentissage pour être en mission, non ?
- Euh, oui, c’est exact.
- Oh ! Alors vous devez être très douée pour être maître du savoir à votre âge.
- Hum… Certes…
Le regard du noble s’assombrit légèrement. Rubis cherchait manifestement comment ne pas révéler son âge véritable en observant Rabe et en lui prodiguant quelques caresses.
- J’ai également été très étonnée et découvrant votre jument, Dame Rubis. Elle ne possède pas de mord. La contrôlez-vous aussi à l’aide de vos pouvoirs ?
- Ma mie, cessez donc d’importuner cette chère demoiselle. Pensez plutôt à la remercier pour votre rétablissement.
- Mon aimé, sachez qu’elle peut voir en mes sentiments toute la gratitude dont je peux faire preuve. Mais cela n’empêche pas de faire plus ample connaissance.
Elle vit son mari se renfrogner. Ignorant la raison, elle haussa les épaules. Le silence revint peu à peu sur le groupe, et le voyage continua dans cette ambiance festive…
Thomov Le Poussiéreux enfilait d'un pas vif une ruelle sinueuse et humide des bas-quartiers. Il fronçait le nez, les narines sans cesse assaillies par des remugles d'urines et de vomis. Toute cette partie de la ville vivait dans la crasse et la puanteur, mais cette ruelle en particulier semblait encore plus immonde que le reste; comme si, par quelque mauvais sort, toutes les évacuations et tous les écoulements des rues avoisinantes terminaient ici leur course en un rendez-vous nauséabond.
Il parvint jusqu'à une porte grossière au dessus de laquelle se balançait mollement une enseigne fatiguée dont le motif était déjà indiscernable bien des années plus tôt. Il poussa le lourd battant de l'entrée du "Sabot Fendu". L'endroit n'était pas des plus recommandables de la ville ; le genre d'établissement que la milice locale aimait à visiter énergiquement plusieurs fois par semaine.
Thomov méprisait l'engeance vile qui se vautrait ici dans les pires vices qui se puissent imaginer, mais les circonstances lui forçaient parfois la main et certains des habitués pouvaient rendre des services bien utiles.
Depuis la chute du Comte qui menait jusqu'alors ses armées de victoires en victoires, les temps avaient brutalement changés... De proies résignées face à l'avancée implacable des forces de la Non-Vie, les mortels étaient devenus des chasseurs tenaces et retors pleins d'une fureur vengeresse et animés par une foi fanatique. La plupart de leurs attaques étaient vaines et dérisoires, mais un Vampire accablé par une traque de longue haleine finissait immanquablement par relâcher sa vigilance. Un seul pieu bénit pouvait mettre un terme à l'existence séculaire de ses semblables...
Voyager ouvertement à destination de la Sylvanie avait de tout temps éveillé les soupçons, mais c'était devenu à présent un moyen parfaitement sûr d'être pris pour cible par tous les répurgateurs sur plusieurs lieues à la ronde.
Voilà pourquoi Thomov Le Poussiéreux était ici ce soir, voilà pourquoi il frayait avec ces êtres repoussants qui méritaient à peine qu'on les appelle des hommes. Préserver son épouse et prolonger sa propre existence ; continuer pas à pas à défier le temps et à se jouer du trépas.
Le Vampire pris place au bar où il s'obligea à commander une pinte de bière, songeant avec soulagement qu'il était depuis fort longtemps hors d'atteinte de toutes les maladies qui devaient peupler abondamment le broc crasseux que le tavernier posa devant lui.
Il laissa passer quelques instants puis posa le regard sur un groupe de joueurs de cartes dans une alcôve. Des mises de toutes natures jonchaient la table, allant de simples pièces de monnaie rognées aux plus improbables produits des larcins de la journée.
Thomov s'approcha silencieusement et toisa l'un des hommes assis là jusqu'à ce qu'il parvienne à capter son regard. Il sonda son esprit et éveilla en lui une peur ancienne, primale, qui n'était suscitée par rien de clairement défini mais contre laquelle le malheureux ne pouvait pas lutter.
L'instant d'après, le gaillard se leva maladroitement et bafouilla quelques mots avant de quitter l'établissement d'un pas chancelant sous les moqueries et les quolibets de ses adversaires de jeu.
Le Vampire s'avança alors et posa la main sur le dossier de la chaise nouvellement inoccupée.
- Je vois qu'il vous manque un homme pour poursuivre votre partie, je me permets donc de me joindre à vous.
Sur quoi il s'assit gracieusement sans laisser aux autres le temps de rétorquer quoi que ce fut.
- Bien, où en sont les mises je vous prie ?
Les trois hommes qui lui faisaient à présent face formaient une belle brochette de gibiers de potence ; rien qu'à les regarder on ne pouvait s'empêcher de vérifier discrètement que les cordons de sa bourse étaient toujours en place.
Ils échangèrent un bref regard avant que le plus costaud des trois ne prenne la parole. De longs cheveux filasses encadraient son visage malhonnête qu'il avait abondamment poudré de blanc avec deux ronds d'un rouge criard aux joues, en une pittoresque imitation de certains nobles fardés ; l'effort était louable, bien que le résultat final le fasse d'avantage passer pour une p.utain à deux sous que pour un véritable marquis.
Il portait ce qui semblait être de riches atours au premier coup d'œil et à la faveur de la pénombre de la salle, mais le tissu en était élimé jusqu'à la trame et reprisé en tant d'endroits qu'il ne faisait pas illusion plus d'une poignée de secondes.
L'homme renifla bruyamment puis cracha à même la table.
- Qu'est-ce qui vous fait penser qu'vous êtes l'joueur qui nous manque ? C'est pas tous les soirs qu'un minet dans vot'genre vient se j'ter dans la gueule du loup...
Le second homme intervint alors. Il portait un bandeau sur l'œil masquant en partie une vilaine balafre, ainsi qu'un chapeau en feutre à larges bords piqué d'une plume défraîchie.
- Laisse, Thibald. Peut-être que sa seigneurie est pas v'nue les mains vides ? J'vois pas d'mal à gagner quelques pièces en jouant à la régulière contre un rupin qu'à pas froid aux yeux.
Sur quoi le dénommé Thibald se saisit d'un poignard à demi-rouillé qu'il portait à la ceinture et le planta vigoureusement dans le bois de la table.
- J'vois pas bien c'qui m'empêcherait d'les prendre de toute façon ! J'pourrais vous saigner avant qu'vous ayez l'vé le p'tit doigt, vot'seigneurie !
Il toisait Thomov d'un regard fiévreux et le Vampire ne douta pas que le drôle s'adonnait de temps à autres au meurtre pour arranger ses finances. Il haussa un sourcil et répondit calmement :
- Ho, vraiment ? Voilà qui m'incommoderait fort, c'est certain...
La brute fut debout en un éclair et arracha son couteau de la table dans le même mouvement. Il s'apprêtait à en donner un coup quand le troisième larron entra dans la danse.
- Assez, Thibald ! Tu sais quels ennuis on récolte quand on touche à un noble ? Ouvre donc un peu les yeux avant de nous mettre tous dans le pétrin. N'importe comment, il nous manque un joueur ; il sera toujours temps que tu fasses l'imbécile quand on aura terminé.
Il se tourna vers Thomov qui n'avait pas bougé un muscle de tout l'échange, les yeux toujours braqués sur ceux de l'homme debout à moins d'un mètre de lui.
- Si vous avez de quoi payer vous pouvez rejoindre la partie, l'ami. La mise est à une pistole, payable en or ou en mettant un objet en gage, bien que je doute que ce soient là vos manières.
Thibald reprit en maugréant place sur sa chaise pendant que le borgne distribuait à chacun deux cartes. Thomov saisit les siennes qui étaient usées et grasses au toucher. Il regarda sa main pendant que le donneur retournait d'autres cartes au centre de la table. Le dessin des cartes était grossier mais il reconnu les symboles de l'Empereur et de la Comète Bifide. Sur la table étaient révélés le Croc Runique, le Loup Blanc et le Théogoniste ; en les combinant aux siennes, le Vampire était sûr de gagner. Le coup était classique : trois tricheurs, un jeu marqué et un pigeon mis en confiance par quelques mains heureuses en début de partie...
Thomov n'avait rien contre le jeu, mais il ne goûtait pas franchement la compagnie de ses partenaires du jour aussi décida-t-il de mettre sans attendre un terme à cette mascarade.
- Au risque de vous surprendre, messieurs, je désire bel et bien mettre un objet en gage.
Il tira alors de l'une de ses poches une chevalière frappée de ses armoiries personnelles et la posa devant lui.
- Je vous invite à considérer la finesse de la gravure avec le plus grand intérêt ; une telle qualité témoigne à mon sens du profond respect de l'artisan pour son commanditaire, dont je suis le représentant. Je suis sûr que vous-mêmes éprouvez un respect similaire à l'égard d'un personnage aussi illustre et que vous ferez tout le nécessaire pour l'obliger...
Thomov avait mis des années à établir un réseau de contacts dans la plupart des villes de quelque importance autour de la Sylvanie et jusqu'assez loin dans l'Empire. C'était un travail incertain et onéreux et qui demandait beaucoup de temps ; l'argent, la peur, la brutalité, l'envoûtement étaient autant de moyens de lier les mortels à son service. Aucun ne connaissait sa nature véritable et seuls une poignée d'entre eux avait seulement vu son visage.
Le borgne prit la bague et l'examina longuement de son seul œil valide. Il la reposa ensuite délicatement sur la table.
- Je pense que nous devrions discuter vous et moi dans un endroit plus calme. Il y a une salle à l'arrière où nous seront tranquilles.
Thibald le regarda avec étonnement comme il se levait pour diriger ses pas vers une porte située derrière le comptoir.
Thomov se leva à son tour, dévoila ses cartes avec un fin sourire et dit en regardant la brute :
- Il semble que j'emporte cette manche... Messieurs, au plaisir.
Sur quoi il reprit son bien ainsi que les mises des autres et emboîta le pas de son contact.
- Il y a... si longtemps que j'ai accepté ce marché. Je pensais que ce jour n'arriverait jamais.
L'homme était visiblement perdu dans de lointains souvenirs ; souvenirs que Thomov Le Poussiéreux en personne partageait avec lui.
Le bougre n'était alors qu'un jouvenceau avenant ; aucun bandeau crasseux ne masquait son orbite vide, ses deux yeux encore valides faisaient se pâmer bien des pucelles.
Puis un combat dans une venelle sordide, une blessure cuisante au visage et un homme sombre qui volait à son secours. Beaucoup de sang autour de lui, la moitié de son regard arrachée à jamais. Enfin une promesse : la vie et la vengeance contre un simple service un jour, peut-être dans très longtemps.
Thomov l'avait secouru et avait traqué pour lui les malandrins avant de les tuer devant lui d'une horrible façon. Il venait aujourd'hui réclamer son paiement, sa part du marché.
- Vous avez engagé votre parole jadis ; honorerez-vous aujourd'hui votre serment ?
Son œil valide était toujours perdu dans les brumes d'un passé trouble et une larme solitaire roula sur sa joue mal rasée.
- "La vie et la vengeance"... J'ai tout perdu ce jour-là. Plus personne ne m'a jamais trouvé beau, on se détourne de moi. Estropié, défiguré. La vengeance fut accomplie, mais le supplice de ces hommes hante toujours mon sommeil. Quant à ma vie, elle est triste et misérable. Ce marché à condamné mon âme ; je n'aspire plus qu'au repos aujourd'hui, un repos que je ne parviens pas à trouver.
- Et vous n'y parviendrez pas tant que vous n'aurez pas respecté notre pacte.
L'homme porta alors le regard sur le Vampire qu'il scruta un long moment.
- C'était vous, n'est-ce pas ? Ce soir-là dans cette ruelle, c'était déjà vous... Tant d'années ont passé pourtant, mais vous êtes toujours le même.
Thomov soutint son regard sans sourciller et répondit simplement :
- C'était moi.
L'homme tressailli à cette annonce et le silence s'installa qu'il finit par briser après quelques instants.
- Je vous aiderai, bien que je sache désormais ce que vous êtes en vérité. Que voulez-vous de moi ?
Thomov posa une main apaisante sur l'épaule de l'homme effondré.
- Je veux juste rentrer chez moi...
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Vulnerant Omnes, Ultima Necat.
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mar 13 Jan 2015 - 9:27
Hum... Il semblerait que tu t'es loupé cette fois, mon cher
Je relis à chaque fois ton post, pour voir comment tu adaptes mes passages à ton histoire... Hors, il se trouve que pour le coup, tu as oublié plein de détails... Rien que la première phrase, avec un joli "nous chevauchions"... Et dans le texte, je retrouve plusieurs fois le "je" de Rubis, ainsi qu'un petit "notre"...
Alors mon cher, votre texte est à la première ou à la troisième personne ?
Je relis à chaque fois ton post, pour voir comment tu adaptes mes passages à ton histoire... Hors, il se trouve que pour le coup, tu as oublié plein de détails... Rien que la première phrase, avec un joli "nous chevauchions"... Et dans le texte, je retrouve plusieurs fois le "je" de Rubis, ainsi qu'un petit "notre"...
Alors mon cher, votre texte est à la première ou à la troisième personne ?
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- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Mar 13 Jan 2015 - 10:12
J'ai corrigé ce que j'ai trouvé mais mon état de fatigue avancée explique peut-être en partie ces oublis... Si tu en trouves d'autres, fais m'en part par MP et j'arrangerai ça.
PS: "Il semblerait que tu t'es loupé cette fois, mon cher"
La forme correcte ne serait-elle pas plutôt: "Il semblerait que tu te sois loupé cette fois, mon cher"?
PS: "Il semblerait que tu t'es loupé cette fois, mon cher"
La forme correcte ne serait-elle pas plutôt: "Il semblerait que tu te sois loupé cette fois, mon cher"?
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 7 Aoû 2015 - 11:20
Salut à toutes et à tous!
Un peu en retard par rapport à ma chère Arken, il est vrai, mais voici finalement la suite du texte.
Comme d'habitude, je me repose sur la seule vision de Thomov et de mes propres personnages. Pour la version intégrale je vous renvoie bien évidement vers "Le Prix de la Liberté".
Bonne lecture à tout le monde.
- Est-ce encore loin, Homme Sombre ? Mes jambes fatiguent à galoper de la sorte toute la nuit ; je ne suis plus aussi jeune que lors de notre première rencontre...
Thomov Le Poussiéreux arrêta son avance et se retourna vers son compagnon de route.
- Cessez donc de vous plaindre, nous y serons dans un instant. Une fois là-bas, je vous recommande vivement de faire profil bas si vous tenez à voir l'aube poindre ; les personnes que nous allons voir ont traversé quelques journées difficiles, je le crains. Je vous protégerai, mais ne faites rien qui puisse attiser leur colère. Allons, remettons-nous en route.
Sur quoi il repartit de son habituel pas vif, laissant le borgne suffoquer pour suivre son allure.
A peine une lieue plus loin, ils tombèrent sur les ruines de ce qui semblait être une ancienne tour perdue au milieu des bois. Elle n'était pas détruite, mais presque complètement enterrée comme si quelque Dieu distrait avait posé le pied dessus et que l'édifice tout entier s'était alors enfoncé dans le sol, ne laissant plus dépasser que la moitié d'un étage.
Thomov patienta le temps que le mortel le rejoigne et lui dit pendant qu'il reprenait son souffle:
- C'est ici. Ne vous effrayez pas de ce que vous verrez en ces lieux et souvenez-vous de ce que je vous ai dit : restez coi autant que possible, contentez-vous de nous conduire en lieu sûr et tout ira bien.
Ne laissant pas le bougre répondre, Thomov le conduisit vers quelques buissons qui dissimulaient habilement l'entrée de la tour.
Le Vampire entra dans la pièce où ses semblables attendaient, suivi de près par le guide qui prenait grand soin de ne plus le quitter d'une semelle. A la vue de leurs visages émaciés et sombres, Thomov comprit tout de suite que le moindre faux-pas entraînerait la mort de l'humain. Il pouvait sentir leur faim presque comme si elle était sienne, bien qu'il ait mis à profit son passage en ville pour se sustenter. Il s'installa dignement malgré l'absence quasi totale de mobilier et attendit d'être certain qu'il disposait de l'attention de chacun avant de prendre la parole :
- Voici quel est mon plan : mon ami que voici nous conduira derrière la frontière Sylvanienne, d'où nous pourrons rejoindre nos terres sans plus de difficulté pendant que vous, mesdames et monsieur, irez de votre chemin.
Thomov pointa alors le doigt vers le borgne :
- Toi, comment comptes-tu t'y prendre pour nous faire traverser discrètement la ville ?
L'homme avala sa salive et fit un pas en avant. Il tenait son chapeau à larges bords des deux mains et parla en s'efforçant de contrôler les chevrotements de sa voix.
- Je connais la cité comme ma poche, mon seigneur ; les rondes de sa milice, ses gardes corrompus et toutes ses ruelles louches. Cependant, il nous faudra sûrement organiser une diversion pour nous faufiler entre les mailles du filet. La Guilde des Voleurs n'a pas manqué de remarquer qu'un nombre inhabituel de Répurgateurs est arrivé en ville ces dernières semaines. Depuis la chute du Comte Vlad ils se massent à la frontière de la Province pour intercepter autant d'Immortels qu'ils le pourront en coupant la retraite de l'armée en déroute. J'ai des contacts utiles qui pourront faire un peu de grabuge, mais moins que je ne le pensais. La plupart refusent de se mouiller avec toutes les exécutions que l'Eglise de Sigmar organise depuis l'arrivée des Chasseurs de Sorcière. C'est comme s'ils sentaient déjà les flammes du bûcher leur roussir les orteils...
-Bien, il nous faudra donc du renfort.
Rubis, après un bref coup d’œil entendu vers Saphir, prit la parole :
-Peut-être pourrait-on vous venir en aide, Thomov. Vous nous avez tendu la main dans les bois alors que nous étions traqués, et puis je ne voudrais pas qu'il arrive malheur à Emmanuelle.
Elle se tourna alors vers le guide.
-Assurez-vous de conduire nos amis en lieu sûr, humain, et laissez-nous nous charger d'attirer l'attention des chiens de garde de l'Inquisition...
Emmanuelle était allongée dans son lit, tout au fond de cette curieuse tour ensevelie. Mais elle ne dormait pas comme le pensait son bien aimé ; elle reprenait des forces plus vite qu'il ne voulait bien l'admettre. Plus que tout, elle ne voulait pas être pour lui une source de tracas dans cette situation déjà périlleuse. Bien qu'elle ne s'intéressât pas de très près aux affaires politiques, Emmanuelle savait que le Comte Vlad était un homme dangereux et d'un très grand pouvoir. Son époux n'avait jamais tenté de paraître à sa cour et affirmait que ses rêves de grandeur étaient au mieux une arme à double tranchant.
Au travers de l'entrebâillement de la porte, elle percevait des bribes de la conversation qui avait lieu à l'étage. Elle ne pouvait tout saisir, mais l'essentiel lui parut clair. Ils devaient traverser une dernière ville où ils ne seraient pas les bienvenus avant de retrouver leurs terres et leurs gens. Une ultime épreuve et puis enfin la paix.
Quelques phrases lui parvinrent : Rubis qui s'adressait à un inconnu en l'appelant "humain", quelque chose à propos d'êtres immortels et d'un plan pour attirer des gardiens dans un piège dont ils ne sortiraient pas vivants...
Une boule d'angoisse hélas coutumière se forma dans sa poitrine et lui coupa la respiration. Elle savait ; elle savait ce qu'était son mari, son cousin, le Comte Vlad,... Non, il ne fallait pas y songer. Les choses étaient différentes depuis que les von Carstein gouvernaient la Sylvanie : plus de brigands qui mettaient jusqu'alors la Province à feu et à sang, plus de Seigneur abusant de sa position pour faire crever les paysans à coups de taxes exubérantes, plus de honte à être de la noblesse de ce coin de terre dont les Dieux eux-mêmes s'étaient détournés...
Le prix à payer était peut-être terrible, mais quel autre choix leur restait-il ? Qui d'autre leur aurait tendu la main ? Emmanuelle inspira profondément et se répéta qu'elle n'avait rien à craindre de ceux qu'elle appelait sa famille.
Le lendemain elle reprendrait son rôle et ferait bonne figure ; elle obéirait aux ordres de son époux sans discussion tant qu'ils ne seraient pas rentrés sur leurs terres et serait aimable et courtoise autant qu'il est possible pour alléger leur fardeau par sa bonne compagnie ainsi que son éducation le lui commandait.
Avec cette conviction à l'esprit, Emmanuelle fit ce que tous les Sylvaniens avaient appris à faire depuis bien avant la venue du Comte Vlad : elle chassa ses craintes et ses peurs et sombra dans un sommeil sans rêve.
Un peu en retard par rapport à ma chère Arken, il est vrai, mais voici finalement la suite du texte.
Comme d'habitude, je me repose sur la seule vision de Thomov et de mes propres personnages. Pour la version intégrale je vous renvoie bien évidement vers "Le Prix de la Liberté".
Bonne lecture à tout le monde.
- Est-ce encore loin, Homme Sombre ? Mes jambes fatiguent à galoper de la sorte toute la nuit ; je ne suis plus aussi jeune que lors de notre première rencontre...
Thomov Le Poussiéreux arrêta son avance et se retourna vers son compagnon de route.
- Cessez donc de vous plaindre, nous y serons dans un instant. Une fois là-bas, je vous recommande vivement de faire profil bas si vous tenez à voir l'aube poindre ; les personnes que nous allons voir ont traversé quelques journées difficiles, je le crains. Je vous protégerai, mais ne faites rien qui puisse attiser leur colère. Allons, remettons-nous en route.
Sur quoi il repartit de son habituel pas vif, laissant le borgne suffoquer pour suivre son allure.
A peine une lieue plus loin, ils tombèrent sur les ruines de ce qui semblait être une ancienne tour perdue au milieu des bois. Elle n'était pas détruite, mais presque complètement enterrée comme si quelque Dieu distrait avait posé le pied dessus et que l'édifice tout entier s'était alors enfoncé dans le sol, ne laissant plus dépasser que la moitié d'un étage.
Thomov patienta le temps que le mortel le rejoigne et lui dit pendant qu'il reprenait son souffle:
- C'est ici. Ne vous effrayez pas de ce que vous verrez en ces lieux et souvenez-vous de ce que je vous ai dit : restez coi autant que possible, contentez-vous de nous conduire en lieu sûr et tout ira bien.
Ne laissant pas le bougre répondre, Thomov le conduisit vers quelques buissons qui dissimulaient habilement l'entrée de la tour.
Le Vampire entra dans la pièce où ses semblables attendaient, suivi de près par le guide qui prenait grand soin de ne plus le quitter d'une semelle. A la vue de leurs visages émaciés et sombres, Thomov comprit tout de suite que le moindre faux-pas entraînerait la mort de l'humain. Il pouvait sentir leur faim presque comme si elle était sienne, bien qu'il ait mis à profit son passage en ville pour se sustenter. Il s'installa dignement malgré l'absence quasi totale de mobilier et attendit d'être certain qu'il disposait de l'attention de chacun avant de prendre la parole :
- Voici quel est mon plan : mon ami que voici nous conduira derrière la frontière Sylvanienne, d'où nous pourrons rejoindre nos terres sans plus de difficulté pendant que vous, mesdames et monsieur, irez de votre chemin.
Thomov pointa alors le doigt vers le borgne :
- Toi, comment comptes-tu t'y prendre pour nous faire traverser discrètement la ville ?
L'homme avala sa salive et fit un pas en avant. Il tenait son chapeau à larges bords des deux mains et parla en s'efforçant de contrôler les chevrotements de sa voix.
- Je connais la cité comme ma poche, mon seigneur ; les rondes de sa milice, ses gardes corrompus et toutes ses ruelles louches. Cependant, il nous faudra sûrement organiser une diversion pour nous faufiler entre les mailles du filet. La Guilde des Voleurs n'a pas manqué de remarquer qu'un nombre inhabituel de Répurgateurs est arrivé en ville ces dernières semaines. Depuis la chute du Comte Vlad ils se massent à la frontière de la Province pour intercepter autant d'Immortels qu'ils le pourront en coupant la retraite de l'armée en déroute. J'ai des contacts utiles qui pourront faire un peu de grabuge, mais moins que je ne le pensais. La plupart refusent de se mouiller avec toutes les exécutions que l'Eglise de Sigmar organise depuis l'arrivée des Chasseurs de Sorcière. C'est comme s'ils sentaient déjà les flammes du bûcher leur roussir les orteils...
-Bien, il nous faudra donc du renfort.
Rubis, après un bref coup d’œil entendu vers Saphir, prit la parole :
-Peut-être pourrait-on vous venir en aide, Thomov. Vous nous avez tendu la main dans les bois alors que nous étions traqués, et puis je ne voudrais pas qu'il arrive malheur à Emmanuelle.
Elle se tourna alors vers le guide.
-Assurez-vous de conduire nos amis en lieu sûr, humain, et laissez-nous nous charger d'attirer l'attention des chiens de garde de l'Inquisition...
Emmanuelle était allongée dans son lit, tout au fond de cette curieuse tour ensevelie. Mais elle ne dormait pas comme le pensait son bien aimé ; elle reprenait des forces plus vite qu'il ne voulait bien l'admettre. Plus que tout, elle ne voulait pas être pour lui une source de tracas dans cette situation déjà périlleuse. Bien qu'elle ne s'intéressât pas de très près aux affaires politiques, Emmanuelle savait que le Comte Vlad était un homme dangereux et d'un très grand pouvoir. Son époux n'avait jamais tenté de paraître à sa cour et affirmait que ses rêves de grandeur étaient au mieux une arme à double tranchant.
Au travers de l'entrebâillement de la porte, elle percevait des bribes de la conversation qui avait lieu à l'étage. Elle ne pouvait tout saisir, mais l'essentiel lui parut clair. Ils devaient traverser une dernière ville où ils ne seraient pas les bienvenus avant de retrouver leurs terres et leurs gens. Une ultime épreuve et puis enfin la paix.
Quelques phrases lui parvinrent : Rubis qui s'adressait à un inconnu en l'appelant "humain", quelque chose à propos d'êtres immortels et d'un plan pour attirer des gardiens dans un piège dont ils ne sortiraient pas vivants...
Une boule d'angoisse hélas coutumière se forma dans sa poitrine et lui coupa la respiration. Elle savait ; elle savait ce qu'était son mari, son cousin, le Comte Vlad,... Non, il ne fallait pas y songer. Les choses étaient différentes depuis que les von Carstein gouvernaient la Sylvanie : plus de brigands qui mettaient jusqu'alors la Province à feu et à sang, plus de Seigneur abusant de sa position pour faire crever les paysans à coups de taxes exubérantes, plus de honte à être de la noblesse de ce coin de terre dont les Dieux eux-mêmes s'étaient détournés...
Le prix à payer était peut-être terrible, mais quel autre choix leur restait-il ? Qui d'autre leur aurait tendu la main ? Emmanuelle inspira profondément et se répéta qu'elle n'avait rien à craindre de ceux qu'elle appelait sa famille.
Le lendemain elle reprendrait son rôle et ferait bonne figure ; elle obéirait aux ordres de son époux sans discussion tant qu'ils ne seraient pas rentrés sur leurs terres et serait aimable et courtoise autant qu'il est possible pour alléger leur fardeau par sa bonne compagnie ainsi que son éducation le lui commandait.
Avec cette conviction à l'esprit, Emmanuelle fit ce que tous les Sylvaniens avaient appris à faire depuis bien avant la venue du Comte Vlad : elle chassa ses craintes et ses peurs et sombra dans un sommeil sans rêve.
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 17 Juin 2016 - 7:14
Je reviens faire un tour sur ce forum afin de renouer avec mes anciens amours et je ne peux que me réjouir que les Errances de Thomov le Poussiéreux se soient poursuivies !
Je ne me rappelais toutefois plus où j'en étais rendu alors je n'ai pris aucune chance... j'ai tout relu depuis le début. Non seulement cette relecture m'a rappelé de bons souvenirs, elle m'a aussi permis de suivre la progression de ce célèbre seigneur vampire qu'est ce ce cher Thomov.
Ceci étant, j'ai la malheureuse impression que Thomov fait tristement honneur à son surnom. S'il me faut me fier aux dates de parution, voilà près d'un an que les Errances demeurent dans l'ombre. Y a-t-il eu de nouvelles batailles à archiver ? Quant à ce mariage... verra-t-il le jour ?
Bref, j'espère qu'à l'instar du personnage éponyme, les Errances de Thomov le Poussiéreux renaîtront !
Je ne me rappelais toutefois plus où j'en étais rendu alors je n'ai pris aucune chance... j'ai tout relu depuis le début. Non seulement cette relecture m'a rappelé de bons souvenirs, elle m'a aussi permis de suivre la progression de ce célèbre seigneur vampire qu'est ce ce cher Thomov.
Ceci étant, j'ai la malheureuse impression que Thomov fait tristement honneur à son surnom. S'il me faut me fier aux dates de parution, voilà près d'un an que les Errances demeurent dans l'ombre. Y a-t-il eu de nouvelles batailles à archiver ? Quant à ce mariage... verra-t-il le jour ?
Bref, j'espère qu'à l'instar du personnage éponyme, les Errances de Thomov le Poussiéreux renaîtront !
- Keraad de GespenstBanshee
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Sam 6 Aoû 2016 - 0:18
Diable, j'avais beaucoup de retard! Le voilà rattrapé, et comme j'avais beaucoup oublié j'ai (également) tout relu. Ce qui m'a permis de constater que ces errances font désormais la taille d'un petit livre: plus de 100 pages Word, voilà qui est plus que respectable.
Que dire? J'ai particulièrement apprécié la scène de la bataille "vue des humains", particulièrement réaliste notamment grâce aux détails pittoresques que tu as inséré sans que le texte en soit alourdi. J'aime un peu moins celle du massacre des éclaireurs, qui aurait pu je pense être un peu plus terrifiante.
Quant à l'écriture conjointe par deux des plus prolifiques plumes du forum, je suis partagé. Le récit y gagne indéniablement, et retrouver l'équipe de Rubis fut une surprise autant qu'un plaisir. Mais je vais être forcé de rattraper également mon retard dans les aventures de Rubis, et probablement les reprendre également depuis le début. Il va me falloir un demi-siècle au moins.
Faute d'avoir trouvé de vrais défauts à critiquer, je dois me rabattre sur les inévitables petites erreurs de grammaire.
A ses mots, il descendit de selle et noua les rênes
"ces mots"
afin de pouvoir progresser discrètement et de couvrir un maximum de terrain
Avec le "pouvoir" un peu avant je ne suis pas sur que le "de" ici soit nécessaire. La proposition correspondant à [afin de pouvoir] couvrir un maximum de terrain.
Chaque coup de ses interminables bras envoyaient plusieurs de ses adversaires voler à plusieurs mètres
"Envoyait" plutôt? Et peut-être remplacer un des deux "plusieurs" successifs.
s'était laissé dominé
dominer
distinguer avec précision sur qui elle abattait
On parle du "monstre", c'est donc "il".
Tenez-le vous pour dit.
Tenez-vous le plutôt? J'avoue avoir un gros doute.
elle savait ce qu'était son mari, son cousin, le Comte Vlad
"ce qu'étaient"
Que dire? J'ai particulièrement apprécié la scène de la bataille "vue des humains", particulièrement réaliste notamment grâce aux détails pittoresques que tu as inséré sans que le texte en soit alourdi. J'aime un peu moins celle du massacre des éclaireurs, qui aurait pu je pense être un peu plus terrifiante.
Quant à l'écriture conjointe par deux des plus prolifiques plumes du forum, je suis partagé. Le récit y gagne indéniablement, et retrouver l'équipe de Rubis fut une surprise autant qu'un plaisir. Mais je vais être forcé de rattraper également mon retard dans les aventures de Rubis, et probablement les reprendre également depuis le début. Il va me falloir un demi-siècle au moins.
Faute d'avoir trouvé de vrais défauts à critiquer, je dois me rabattre sur les inévitables petites erreurs de grammaire.
A ses mots, il descendit de selle et noua les rênes
"ces mots"
afin de pouvoir progresser discrètement et de couvrir un maximum de terrain
Avec le "pouvoir" un peu avant je ne suis pas sur que le "de" ici soit nécessaire. La proposition correspondant à [afin de pouvoir] couvrir un maximum de terrain.
Chaque coup de ses interminables bras envoyaient plusieurs de ses adversaires voler à plusieurs mètres
"Envoyait" plutôt? Et peut-être remplacer un des deux "plusieurs" successifs.
s'était laissé dominé
dominer
distinguer avec précision sur qui elle abattait
On parle du "monstre", c'est donc "il".
Tenez-le vous pour dit.
Tenez-vous le plutôt? J'avoue avoir un gros doute.
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La mort est dans la vie la vie aidant la mort
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 15 Déc 2017 - 12:15
Bon, je ne promets ni régularité ni même cohérence mais voici une courte suite à ma collaboration avec ma chère Arken.
J'ai également écrit quelques passages sur le mariage de Thomov que j'ajouterai dans les jours ou semaines à venir.
Pour repartir en fanfare, nous avions besoin d'une chose en particulier je pense: un antagoniste.
Bonne lecture.
Siegfried caressa machinalement son collier du bout des doigts tout en donnant ses dernières instructions.
Quelque chose se préparait, il en avait l’absolue conviction ; la vermine s’agitait dans les bas-fonds, ainsi que la poignée de gardes corrompus qu’il tenait à l’œil en toutes circonstances. Voilà qui faisait quelques coïncidences de trop…
D’autres abominations tenteraient le passage cette nuit. Il prit congé de ses hommes après s’être assuré que chacun d’eux avait bien compris le plan. Ces créatures immondes ne laissaient aucune place aux approximations.
Il quitta le corps de garde et se dirigea sans hâte vers l’église de Sigmar, à deux rues de là. Il marchait droit devant lui sans soucis de bousculer quelqu’un. Les passants faisaient un large écart pour s’ôter du chemin de cet austère colosse.
Les frères de faction à l’entrée du temple le saluèrent joyeusement et il leur rendit leur bonjour en se signant, la main sur le cœur, pouce replié et index et majeur écartés pour former le symbole de la comète à deux queues. Il traversa la foule des fidèles en prière et poussa une lourde porte qui le fit pénétrer auprès du Frère Supérieur. Il referma l’huis et mit aussitôt un genou en terre devant son maître.
-Ha, Siegfried. Comment se passe cette mission de maintien de l’ordre ?
Sans se relever, Siegfried leva son regard pour croiser celui du vieil homme.
-Brûler vif six notables a mis la populace en émoi, Fratrex, mais c’était devenu indispensable. La corruption de leur âme ne faisait pas de doute et il nous fallait faire un exemple… Les troubles se tarissent déjà presque partout en ville.
La main du Frère Supérieur se posa sur sa puissante épaule.
-Toujours cette irréprochable efficacité ; je constate avec plaisir que ma confiance en vous était bien placée. Maintenant debout et dites-moi ce qui vous amène.
Siegfried se releva, dominant le vieillard de plus d’une tête.
-Il y aura une autre tentative, Fratrex ; ce soir même si j’en crois les signes.
-D’autres abominations ? Voilà qui nous changerait agréablement des exécutions d’hérétiques ordinaires… Aurez-vous besoin de troupes supplémentaires ?
-Ma compagnie est bien formée et expérimentée ; ces hommes ne me feront pas défaut. Je ne réclame pour toute aide que la bénédiction de Sigmar, transmise par vos saintes mains, Fratrex.
Le vieil homme eu un sourire aimable et donna une tape sur le bras musculeux de son disciple.
-Sigmar accompagne toujours le Juste qui se dresse contre l’hérésie, Siegfried. Je serai heureux de t’accorder ce que tu demandes.
Le géant retomba à genoux et, tenant devant lui son immense marteau de guerre sanctifié à l’horizontale, il baissa la tête et pria silencieusement alors que le Frère Supérieur posait une main noueuse sur l’arme et l’autre sur la nuque de taureau de son Prêtre-Guerrier.
De retour dans la rue, halluciné par cette expérience mystique, Siegfried resta sans bouger quelques longs instants.
Puis il se rendit soudain compte qu’il pleuvait à verse. Il passa sa large main sur son crâne fraîchement rasé avant que celle-ci ne revienne machinalement caresser son collier et jouer avec la dizaine de longues canines sinistres qui s’y balançaient.
Avant la fin de la nuit, il comptait bien en accrocher quelques unes de plus.
J'ai également écrit quelques passages sur le mariage de Thomov que j'ajouterai dans les jours ou semaines à venir.
Pour repartir en fanfare, nous avions besoin d'une chose en particulier je pense: un antagoniste.
Bonne lecture.
Siegfried caressa machinalement son collier du bout des doigts tout en donnant ses dernières instructions.
Quelque chose se préparait, il en avait l’absolue conviction ; la vermine s’agitait dans les bas-fonds, ainsi que la poignée de gardes corrompus qu’il tenait à l’œil en toutes circonstances. Voilà qui faisait quelques coïncidences de trop…
D’autres abominations tenteraient le passage cette nuit. Il prit congé de ses hommes après s’être assuré que chacun d’eux avait bien compris le plan. Ces créatures immondes ne laissaient aucune place aux approximations.
Il quitta le corps de garde et se dirigea sans hâte vers l’église de Sigmar, à deux rues de là. Il marchait droit devant lui sans soucis de bousculer quelqu’un. Les passants faisaient un large écart pour s’ôter du chemin de cet austère colosse.
Les frères de faction à l’entrée du temple le saluèrent joyeusement et il leur rendit leur bonjour en se signant, la main sur le cœur, pouce replié et index et majeur écartés pour former le symbole de la comète à deux queues. Il traversa la foule des fidèles en prière et poussa une lourde porte qui le fit pénétrer auprès du Frère Supérieur. Il referma l’huis et mit aussitôt un genou en terre devant son maître.
-Ha, Siegfried. Comment se passe cette mission de maintien de l’ordre ?
Sans se relever, Siegfried leva son regard pour croiser celui du vieil homme.
-Brûler vif six notables a mis la populace en émoi, Fratrex, mais c’était devenu indispensable. La corruption de leur âme ne faisait pas de doute et il nous fallait faire un exemple… Les troubles se tarissent déjà presque partout en ville.
La main du Frère Supérieur se posa sur sa puissante épaule.
-Toujours cette irréprochable efficacité ; je constate avec plaisir que ma confiance en vous était bien placée. Maintenant debout et dites-moi ce qui vous amène.
Siegfried se releva, dominant le vieillard de plus d’une tête.
-Il y aura une autre tentative, Fratrex ; ce soir même si j’en crois les signes.
-D’autres abominations ? Voilà qui nous changerait agréablement des exécutions d’hérétiques ordinaires… Aurez-vous besoin de troupes supplémentaires ?
-Ma compagnie est bien formée et expérimentée ; ces hommes ne me feront pas défaut. Je ne réclame pour toute aide que la bénédiction de Sigmar, transmise par vos saintes mains, Fratrex.
Le vieil homme eu un sourire aimable et donna une tape sur le bras musculeux de son disciple.
-Sigmar accompagne toujours le Juste qui se dresse contre l’hérésie, Siegfried. Je serai heureux de t’accorder ce que tu demandes.
Le géant retomba à genoux et, tenant devant lui son immense marteau de guerre sanctifié à l’horizontale, il baissa la tête et pria silencieusement alors que le Frère Supérieur posait une main noueuse sur l’arme et l’autre sur la nuque de taureau de son Prêtre-Guerrier.
De retour dans la rue, halluciné par cette expérience mystique, Siegfried resta sans bouger quelques longs instants.
Puis il se rendit soudain compte qu’il pleuvait à verse. Il passa sa large main sur son crâne fraîchement rasé avant que celle-ci ne revienne machinalement caresser son collier et jouer avec la dizaine de longues canines sinistres qui s’y balançaient.
Avant la fin de la nuit, il comptait bien en accrocher quelques unes de plus.
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 15 Déc 2017 - 13:56
Thomov! Thomov! Thomooooooooov motherf***er!!!
Ha que ça fait plaisir de revoir ce brave vampire en circulation, et surtout content de voir que l'Inquisition impériale se préoccupe de lui... Il était temps. Un beau scénar en perspective pour une prochaine partie.
Ha que ça fait plaisir de revoir ce brave vampire en circulation, et surtout content de voir que l'Inquisition impériale se préoccupe de lui... Il était temps. Un beau scénar en perspective pour une prochaine partie.
Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 15 Déc 2017 - 16:19
J'en perds mon clavier.
Le Comte est de retour et il fait sans le dire la promesse d'une nouvelle lutte entre la lumière et les ténèbres.
Inutile de dire que je suis impatient de découvrir quelle aventure tu vas nous présenter après cette collaboration inédite !
Le Comte est de retour et il fait sans le dire la promesse d'une nouvelle lutte entre la lumière et les ténèbres.
Inutile de dire que je suis impatient de découvrir quelle aventure tu vas nous présenter après cette collaboration inédite !
- GilgaladMaître floodeur
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 15 Déc 2017 - 16:22
ALERTE GENERALE !!! TOUS LES SOLDATS SONT DEMANDES A LEUR POSTE !!! LA FIN DU MONDE ARRIVE !!!
Bah quoi ? Thomov a posté une suite à son récit C'est donc le signe que la fin du monde approche, non ?
Plus sérieusement, ça fait plaisir de te revoir par ici et de voir ce récit continuer. J'espère que cela continuera ainsi encore un bout de temps
En tout cas, j'ai bien aimé cet extrait qui promet de belles choses pour la suite
Et vivement la suite
Bah quoi ? Thomov a posté une suite à son récit C'est donc le signe que la fin du monde approche, non ?
Plus sérieusement, ça fait plaisir de te revoir par ici et de voir ce récit continuer. J'espère que cela continuera ainsi encore un bout de temps
En tout cas, j'ai bien aimé cet extrait qui promet de belles choses pour la suite
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 15 Déc 2017 - 16:40
Oh mon dieu, ne serait-ce pas le fantôme de Noël passé ?
C'est toujours très agréable de te lire, et je suis très content de te voir revenir parmi nous, même pour un texte de ci de là. Et celui-ci n'a qu'un seul défaut : nous faire languir de la suite.
Et d'ailleurs je note un petit truc pour la modération : qu'en est-il de la mise à jours du titre de Thomov ? Il est "seulement" comte de la crypte 2010 et 2013, il lui manque 2017.
C'est toujours très agréable de te lire, et je suis très content de te voir revenir parmi nous, même pour un texte de ci de là. Et celui-ci n'a qu'un seul défaut : nous faire languir de la suite.
Et d'ailleurs je note un petit truc pour la modération : qu'en est-il de la mise à jours du titre de Thomov ? Il est "seulement" comte de la crypte 2010 et 2013, il lui manque 2017.
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Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun
Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
- Thomov Le PoussiéreuxSeigneur vampire
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Re: Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux
Ven 15 Déc 2017 - 18:40
Content de vous retrouver, chers amis.
La collaboration avec Arken n'est pas terminée mais nous nous sommes donné un rythme d'écriture très cool (oui, encore plus qu'avant ). Je posterai un texte sur le mariage de-ci, de-là pour alimenter un peu le sujet; tant pis pour la continuité de la ligne du temps...
La collaboration avec Arken n'est pas terminée mais nous nous sommes donné un rythme d'écriture très cool (oui, encore plus qu'avant ). Je posterai un texte sur le mariage de-ci, de-là pour alimenter un peu le sujet; tant pis pour la continuité de la ligne du temps...
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