Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux

Facile pour les nom, je n'ai qu'une dizaine de personnages...
J'ai créé un sujet dans cette même section pour innover quelque peu; je vous demande de voter pour votre/vos personnage(s) secondaire(s) favori(s) et le plus populaire sera mis en avant dans mon prochain texte d'ambiance.
Vous en pensez quoi? Bonne idée? Tout pourri?

Je trouve que c'est une très bonne idée, ça fait participer le public comme dans un bon concert de rock

EST-CE QUE VOUS ETES BIEN CE SOOOOIIIIIR ???!!!
OOUUUAAAAAAIIIIS *lecteurs en délire*
VOUS VOULEZ DU LOURD POUR LE PROCHAIN TEEEEEXTE ?? ALOOOOOOOORS...... VOTEZ !!

*solo d'écriture endiablé sur fond de musique gothique*

Désolé, c'est le matin, je craque.

Yeah!

Bon, un petit texte d'ambiance en passant. Je l'avais déjà annoncé mais j'ai pris un peu de retard sur le planning initial...
Bref, le voici:


Les trois jeunes garçons exploraient les grottes depuis le matin quand ils débouchèrent dans une sorte de petite caverne naturelle. Leurs lanternes éclairaient faiblement les parois de roche ainsi que les premiers mètres du tunnel qui continuait sa course plus avant.
Ils s’étirèrent en tous sens, ravis de pouvoir enfin se tenir droit sans risquer de se cogner.

-Nous devrions partir, on ne sait pas jusqu’où va ce passage et on pourrait se perdre.

Le plus âgé avait une quinzaine d’années et railla son compagnon.

-Tu as peur Karl, je peux sentir d’ici que tu es tout prêt de mouiller tes chausses ! Nous continuerons comme convenu tant que nous n’aurons pas épuisé la moitié de nos réserves d’huile de lampe ; pour ce qui est de retrouver notre chemin ne t’en inquiètes surtout pas, j’en fais mon affaire !

Ils se remirent donc en chemin, parfois devant carrément se plier en deux pour ne pas que leur tête frotte contre la voûte.

Leurs efforts finirent par s’avérer payants quand le boyau qu’ils suivaient déboucha en hauteur sur une assez vaste salle. Il ne s’agissait visiblement plus d’une vulgaire grotte, mais bien d’un endroit travaillé par la main de l’homme. Les parois étaient égalisées et le sol dallé avec soin.
Leur position se trouvait alors à plus de deux mètres au dessus du sol et, étant le plus vieux, Ludwig se laissa pendre de tout son long avant de lâcher prise pour se recevoir avec souplesse. Il inspecta brièvement les alentours avant de faire signe à ses comparses de le rejoindre.

-Nous n’avons rien à faire ici, nous allons nous attirer des ennuis chuchota Karl, de plus en plus nerveux.

Ludwig eut un sourire moqueur et lui asséna une petite claque sèche à l’arrière du crâne.

-Ca craint rien, froussard ; regarde la poussière qui tapisse le sol, personne n’est venu ici depuis des années.

Malgré sa prétendue assurance, il ne parlait pas plus fort que son cadet.
Le troisième, nommé Albrecht, leva haut sa lanterne pour se donner une idée des dimensions de la salle. Il constata avec dépit qu’elle était vide de tout mobilier ou ornement et se demanda à quoi elle avait bien pu servir.

-Il y a une autre pièce de ce côté, annonça-t-il simplement.

Loin des jérémiades de Karl ou des bravades idiotes de Ludwig, il parlait d’un ton calme et mesuré qui faisait de lui le chef incontesté du groupe, malgré ses quatorze ans.

Les adolescents se remirent en marche et pénétrèrent dans la seconde salle. Leurs pas laissaient de larges empruntes dans l’épaisse couche de poussière ; elle amortissait le son de leur souliers comme s’ils marchaient sur de l’ouate.

Ils passèrent sous une arche suffisamment large pour qu’ils se tiennent à deux de front et entrèrent dans une pièce beaucoup plus étroite mais très longue. Sur un piédestal à quelques pas d’eux se trouvait un petit autel sur lequel reposait ce qui paraissait être une tête en pierre portant un casque majestueux quoiqu’ayant visiblement déjà beaucoup servi. Le visage figé portait une longue barbe et tout dans les détails de la sculpture était d’un réalisme fascinant malgré la couche de poussière et les toiles d’araignées qui recouvraient l’ensemble.
Après avoir contemplé un moment la statue, Albrecht leva sa lanterne et tous purent voir que de semblables autels se dressaient tous les deux ou trois mètres ; chacun portant une chose différente. Le groupe entreprit donc de faire le tour de cette étrange galerie. Il y avait là une vieille peau mitée couvertes d’épaisses écailles, ici se trouvait un bâton d’une élégance et d’une finesse qu’aucun des trois jeunes hommes n’avaient jamais vu. Ils tombèrent ensuite sur les fragments de quelque étrange et complexe mécanisme semblant être faits d’un métal inconnu. Plus loin, c’était une banale amulette représentant la Comète à Deux Queues et les garçons s’étonnèrent de sa présence ici ; malgré son assez bonne facture, c’était un objet très courant…

Ils allaient poursuivre leur exploration quand un murmure les pétrifia sur place. Quelqu’un parlait bas derrière le groupe !
Franz devint pâle comme un linge et se glissa à l’abri de l’un des autels ; Albrecht sorti un poignard des replis de son vêtement et scruta intensément les ténèbres ; quant à Ludwig, il semblait tout prêt à rejoindre Franz dans sa cachette, mais hésitait à se couvrir de honte devant Albrecht.
Ce dernier fit quelques pas en avant et revint à hauteur du tout premier autel qu’ils avaient rencontré. Le bruit était tout proche à présent… Sa lanterne perçait les ténèbres mais sans dévoiler la présence de qui que ce soit.

Finalement, l’adolescent réalisa que le murmure venait de l’autel lui-même, bien qu’il ne vit pas qui aurait bien pu se dissimuler là. Plissant les yeux, il remarqua alors que de la poussière voletait autour de la bouche de la statue, comme si un léger souffle d’air la déplaçait. Sans réfléchir, Albrecht tendit une main hésitante vers cette bouche ; chaque centimètre parcouru augmentait la tension ambiante d’un cran supplémentaire.
Franz geignait pitoyablement dans son coin alors que la respiration de Ludwig se faisait plus haletante, son regard rivé sur cette main et son avance inexorable.
Quand enfin Albrecht atteignit la bouche, il ne rencontra pas la surface froide et dure qu’il s’attendait à toucher, mais une répugnante et moite mollesse. Sa main chassa doucement la poussière du visage et tous purent alors clairement voir que c’était ce visage qui murmurait faiblement.

Sans la crasse qui la couvrait et à la lumière directe de la lanterne, il était clair qu’il s’agissait d’une authentique tête coupée, appartenant jadis à quelque noble Nain ; les yeux étaient vitreux, le teint grisâtre, mais l’on pouvait encore voir l’ancienne coulée de sang aujourd’hui séché qui avait coulé du cou tranché, des narines et des yeux.

Trop fasciné pour avoir peur, Albrecht se pencha pour tenter de saisir ce que la tête disait.

-…ible. Mes passes d’arme étaient vaines et il paraissait impossible de traverser sa garde. Sa lourde lame noire volait dans l’air comme une plume gracieuse, parant mes coups et me laissant de longues estafilades…

Un bruit sourd se fit entendre depuis l’autre salle et Albrecht perdit quelque peu le fil du discours ; loin de s’inquiéter d’en savoir l’origine, il reprit son écoute.

-…je sentis alors SombreAugure traverser mon armure sans perdre en vitesse ni en force et sa pointe me perça le ventre. Je pus sentir l’acier maudit se frayer un chemin dans mes entrailles avant de crever la peau de mon dos. Mon glorieux adversaire continua son geste et je fus soulevé de terre, embroch…

Karl s’était brusquement tu, cessant ces gémissements lamentables.

Interloqué, Albrecht fit un pas en arrière et se tourna vers Ludwig. Il était rigide et grave, le regard fixe. Albrecht leva sa lanterne pour mieux distinguer ses traits et il réalisa alors que ses cheveux avaient blanchi d’un seul coup ; n’étaient ses traits juvéniles, on eut dit un vieillard pitoyable. Il ne lui rendait pas son regard, mais semblaient obnubilé par une vision d’horreur visible de lui seul.

Comme dans un rêve, Albrecht fit volte-face pour voir à son tour. Son mouvement était lent, et il savait que quand il l’aurait accompli il serait face à quelque chose de terrible, une indicible fatalité.

Peu à peu, une silhouette se dessina ; il distingua un vêtement verdâtre en lambeaux, des mains décharnées. Quand il leva machinalement sa lanterne, la lumière parut passer au travers de son corps sans l’éclairer d’avantage. Elle-même baignait dans une sorte de lueur blafarde qui n’augurait rien de bon. Il aurait dû s’enfuir, il le savait, mais il était incapable de faire autre chose que de poursuivre son geste et de relever machinalement son regard. Quand enfin il atteignit son visage, le souffle lui manqua. Il ne restait rien de la chair qui avait dû un jour le couvrir. Les orbites vides semblaient darder sur lui un regard d’une profondeur abyssale. D’épais cheveux roux flottaient autour de ce crâne horrible, ceint d’un diadème d’or terni par les années.

Le temps sembla se suspendre alors que le garçon faisait face à la terrifiante Banshee. Il n’osait plus le moindre geste, il pouvait sentir son sang se glacer dans ses veines et un étrange picotement lui parcourir le cuir chevelu ; il sut instinctivement que ses cheveux aussi étaient désormais aussi blancs que ceux de l’infortuné Ludwig.

Rien ne se passa pendant de longues secondes, puis, brusquement, la créature entrouvrit les mâchoires et le cœur d’Albrecht cessa de battre. Il n’entendit pas l’abominable hurlement, il ressentit juste une immense douleur lui vriller le cerveau et se senti tomber.
Puis, ce fut le néant.


En espérant que ça vous plaise, j'attends vos remarques et commentaires.

Quel réalisme!on a l'impression d’assister à la scène!J'adore la tête du nain qui raconte sa défaite.Par contre c'est dommage au début, j'ai crus que Albretch allait rencontrer THomov qui lui aurait proposer de le servir(il avait l'air d’être réfléchit pour son age)en tant que vampire(un vampire enfant plutôt innovateur non?).En tout super chapitre,LA SUITE!

C'est (encore une fois) un très bon texte. Comme promis, dame Emmanuelle y fait une apparition, ainsi que semble-t-il un autre personnage important de Warhammer.

Parce qu'à moins que tu ais fait une erreur, le même personnage est d'abord appelé "Karl" puis "Franz", ce qui laisse imaginer qu'il s'agit de l'empereur étant enfant.

Très bon texte. Ta plume est toujours aussi élégante Thomov et j'en redemande !
Quel sera le prochain personnage de ton futur texte d'ambiance ? vas-tu suivre l'ordre des votes ?

Damned, une légère erreur Arcanide (changement effectué)... Les jeunes garçons devaient initialement être quatre et en modifiant le texte j'ai oublié d'effecteur tous les changements de prénoms. Il aurait été sympathique de faire intervenir l'Empereur enfant, mais ça ne collait pas vraiment au fluff officiel (il n'est pas Sylvanien et il est toujours en vie à l'âge adulte...). J'ai un instant songé aussi les faire parler de leur ami Wolfgang qui avait refusé de les accompagner dans leur expédition pour faire un clin d'oeil à cet autre personnage mais finalement je trouvais ça un peu trop gros; ais-je eu tort?

Pour Vladimir, Albrecht reviendra peut-être sous une autre forme plus tard car son personnage était effectivement intéressant mais ce ne sera définitivement pas un Vampire. Thomov ne donne pas le Baiser de Sang à la légère et un garçon d'à peine quatorze ans ne fais pas un candidat idéal, si calme et décidé puisse-t-il être.
Quant à la tête du Nain, cela se rapporte à l'un de mes tout premiers affrontements; il s'agit de la tête du Nick que Thomov a récupéré pendant la "Bataille des Trois Collines" (ce doit être à la première page du sujet). Cela lui valu depuis une solide rancune de son fils "LeNickson" que l'on rencontre un peu plus tard.
Tous les objets qu'ils trouvent sont d'ailleurs des trophées pris sur le champ de bataille à un moment ou à un autre au fil des anciens textes. Vous l'aviez remarqué?

Pour répondre à Lanoar, Dame Emmanuelle fait effectivement une brève apparition (juste le temps de faire le ménage; une vraie femme au foyer ) mais c'est sans lien direct avec le sondage; celui qui emportera le plus de vote sera réellement au centre du récit qui développera un peu plus sa propre histoire.

Merci de vos commentaires à tous les trois!

Très bon texte d'ambiance, on s'y croirait! Voilà ce qui arrive quand on ose pénétrer le domaine d'un vampire.

Bizarrement je n'ai pas pensé un seul instant qu'un des trois enfants puisse survivre. Même caché, comment ce Karl pourrait-il espérer échapper à une banshee?

J'adore cette salle des trophées, la tête parlante est une très bonne idée et l'amulette fait plaisir à revoir.

Essayez de ne pas répondre à des sujets trop vieux .

Croc d'ail a écrit:Essaye de ne pas répondre à des sujets trop vieux .

Heu... C'est des Errances que tu parles, là? Trop vieux, mon sujet?!
Je tiens les Errances en activité depuis bien avant ton arrivée sur le forum, jeune insolent!
Et onze malheureux jours entre deux réponses, je ne juge pas qu'il s'agisse de nécromancie de sujet.

Non mais...


Bon, Keraad je suis très content de ton appréciation. Dès le départ je ne prévoyais pas de survivant. Dame Emmanuelle n'est pas du genre à faire le travail à moitié (et puis La Bête des Bois de Lassov veille toujours au cas ou...)!

En ce qui concerne cette fameuse tête parlante, c'est une vieillerie que je suis ravi de ramener au premier plan. En effet, dans le récit de ma seconde bataille à la tête des Morts-Vivants on pouvait lire ceci:

Une fois les Nains partis, Thomov revint sur le champ de bataille et entreprit de relever ses troupes. Il maudit ses ennemis qui avaient emportés leurs morts, empêchant le Vampire de gonfler ses rangs avec leurs cadavres frais.
Quand sa magie eut fait son œuvre, il se remit en route vers son repaire resté inviolé. Ce n’était plus la pitoyable caverne d’autrefois bien qu’elle resta presque impossible à trouver de l’extérieur. Ses esclaves Morts-Vivants avaient travaillé sans relâche pour en faire un domaine un peu plus digne leur maître. Les murs étaient égalisés et juste au dessus de son tombeau était suspendu la peau du chef Homme-Lézard qu’il avait vaincu. Sur un autel, la tête tranchée du thane Nain qui avait mené l’expédition était exposée, portant toujours son casque ouvragé. Quand Thomov était à proximité, le macabre trophée s’animait faiblement pour relater encore et encore comment le Vampire avait triomphé de lui en combat singulier.

Ca faisait un bout de temps que je voulais faire jouer un rôle aux divers trophées que Thomov prend sur les champs de bataille après ses victoires.

Essaye de ne pas répondre à des sujets trop vieux

Et onze malheureux jours entre deux réponses, je ne juge pas qu'il s'agisse de nécromancie de sujet.

Soit tu t'es fourvoyé, Thomov, soit c'est moi qui ai mal compris. Je crois qu'il voulait dire que lui même essayait de ne pas répondre à un sujet qui tourne depuis longtemps avant son arrivée.
Mais j'avoue que ça porte à confusion. Pour éclaircir tout ça, il faudrait éditer le post pour que ça devienne :
"J'essaye de ne pas répondre à des sujets trop vieux"
ou
"J'ai la flémardise de lire les huit pages et je ne peux pas poster avant de les avoir lu."
Quoi? Qu'est-ce qu'il a mon deuxième exemple?

Mouais, mouais, mouais, je lui laisse le bénéfice du doute jusqu'à ce qu'il éclaircisse ses propos lui-même.

En même temps, poster pour dire qu'il essaye de ne pas poster, c'est non seulement absurde mais cela ferait de plus de son message un monoligne non-constructif comme on les adore, nous autres membres de la modération...!

C'était sans doute pour vous faire plaisir, chers modos!

Au fait, elle est où la suite?

*Sort son fouet*
*Sourire innocent*

Frappez pas mademoiselle! J'y travaille, j'y travaille...
Je médite en ce moment sur un texte prenant Dame Emmanuelle comme personnage central (histoire de correspondre aux votes de mon petit sondage) avant le premier septembre.

PS: et je me creuse toujours la tête pour trouver un thème pour le concours de récits!? Galère...

5000 visites pour le comtes de la cryptes,félicitations!(vivement le prochain texte!)

Merci à tous!
Un cap de plus de franchi, mais où nous arrêterons-nous?! Pas avant 12.000 visites j'espère!
Je tiens à remercier tout particulièrement Arcanide Valtek pour ses nombreux encouragements; il a toujours cru en mon potentiel et il a tout fait pour que mon sujet soit le plus visité de tous...

Concernant le prochain texte, et comme vous l'aurez certainement déjà remarqué, j'ai pris un peu de retard hélas. Mais je ne baisse pas les bras pour autant, soyez-en assurés!

Bon, bien que n'ayant pas encore terminé la lecture de cet interminable sujet, je félicite tout de même l'auteur pour le cap des 5000 ( le sujet vient de dépasser le nombres de vues que celles de la charte, non ? ) et pour la qualité de ces récits qui sont, il faut bien le dire, excellents !

En essayant rattraper très prochainement mon retard sur le sujet le plus populaire de la section, Blood-Dwarf !

Je tiens à remercier tout particulièrement Arcanide Valtek pour ses nombreux encouragements; il a toujours cru en mon potentiel et il a tout fait pour que mon sujet soit le plus visité de tous... Tongue

Oh, mais de rien, c'est toujours un plaisir de contribuer à ta renommée.

le sujet vient de dépasser le nombres de vues que celles de la charte, non ?

Ce n'est pas étonnant, moi-même je ne suis jamais allé lire la charte.

Enfin bon, je vais me mettre en mode mauvaise foi :

Bon, Thomov, c'est quand ton prochain texte là ? Il me faudrait un fouet tiens...

Il me faudrait un fouet tiens...

Désolée, mais Thomov a pris les derniers de la journée... Une correction en vue peut-être?
Mais j'ai toujours mes personnels...
Alors Thomov, il est où ce texte?

Bon, un tout petit peu en retard sur le planning initial (à peine deux petites semaines...) je vous livre ci-dessous le texte promit mettant en scène Dame Emmanuelle.
Je dois bien avouer qu'elle n'est pas la seule star de ce récit puisque le casting lui a adjoint comme partenaire rien moins que Kriestov le Flottant en personne!


Emmanuelle posa sa fine main sur une pierre et tenta de reprendre son souffle. Elle était épuisée, mais il était pourtant hors de question de se reposer plus de quelques instants.

Son seigneur l’avait prévenue : ils n’abandonneraient pas la traque.

Elle retrouva peu à peu une respiration plus calme et fit signe à son cousin qu’elle était prête à se remettre en route.

-Sommes-nous encore loin, Kriestov ?

-Plus tellement, ma cousine. Nous devrions atteindre l’auberge peu avant la tombée de la nuit. Ensuite, nous poursuivrons à cheval. Le tenancier est un homme de votre mari.

Ils repartirent sans échanger un mot de plus.

Elle avait enfilé de robustes bottes de marche pour ne pas trop souffrir des rigueurs de la route, mais elle ne portait d’habitude que les plus délicates chaussures à la dernière mode sylvanienne et ses pieds se couvraient déjà de cloches douloureuses.
Comment était-il possible que la veille encore elle fut en parfaite sécurité, épouse du craint et respecté seigneur Thomov von Ernst, et qu’elle en soit aujourd’hui réduite à fuir devant une bande de sauvages assoiffés de violence et de tueries.
Son amour était contraint de la laisser, trop affaibli pour lutter encore. Il avait besoin de se retirer pour survivre à cette meute de chiens enragés lancée à ses trousses par la prétendue sainte inquisition de Sigmar, maudit soit son nom !

Il avait laissé Emmanuelle aux bons soins de son cousin bien aimé, Kriestov, qui devait l’emmener aussi discrètement que possible hors de sa demeure jusqu’à cette fameuse auberge nommée « La Rose Flétrie » où des chevaux leur seraient remis. Ils étaient donc partis seuls, à pied au travers de collines escarpées où aucun cheval ne pourrait les suivre.
Elle pouvait encore entendre sa voix résonner au creux de son oreille, si agréablement basse et vibrante d’amour pour elle.

« Voyagez vite et hors des routes ; et restez discrète surtout. Gardez-vous de tous, hormis votre cousin. J’ai une pleine et entière confiance en vous confiant à lui, car il vous aime tendrement. Je vous donne ma parole que nous ne serons pas séparés pour toujours ; je ne permettrai pas que semblable chose arrive. Soyez prudente et restez en vie, madame, c’est le plus beau présent que vous pourrez me faire. »

Elle chassa une larme de son œil et accéléra le pas pour rattraper Kriestov qui progressait à quelques pas devant elle.

-Kriestov, attendez-moi ! Mon époux vous a-t-il dit au juste à combien de poursuivants nous avions à faire ? Que ferons-nous si d’aventure ils nous rattrapaient ?

Son cousin fronça le sourcil à cette pensée, comme s’il n’avait pas encore songé que la chose puisse être possible.

-Hé bien ; je me verrais alors obligé de les tuer tous, ma cousine. Je ne laisserais personne vous faire le moindre tort. Je ne me le pardonnerais jamais, et votre mari non plus. Il tient à vous plus qu’à toute autre chose, madame.

Elle allait répondre quand il lui fit signe de se taire et de tendre l’oreille. Au loin, des aboiements furieux se faisaient entendre. Pas aussi éloignés qu’ils l’auraient tous deux souhaité cependant.

-Nous devons forcer le pas, ma cousine, ils ne tarderont pas à trouver notre piste.

Ils se remirent en marche sans plus de cérémonie, progressant difficilement entre les rochers qui affleuraient du sol mais refusant toujours de ralentir l’allure. Emmanuelle serait tombée maintes fois si Kriestov ne s’était pas montré si prévenant. Il lui offrait toujours sa main et la portait même lorsque le terrain se trouvait trop fortement accidenté.
Ils progressèrent de la sorte plusieurs heures encore avant de faire halte et de se reposer.

Emmanuelle avait grandit avec Kriestov et elle le considérait d’avantage comme un frère que comme un cousin. C’est lui qui lui avait présenté le seigneur Thomov à l’occasion d’un bal donné en l’honneur de ses seize ans dans la demeure familiale et elle avait vu au-delà de sa mine sévère une force de caractère et une noblesse qu’elle n’avait jamais rencontrée jusqu’alors.

Kriestov la tira de sa rêverie en posant sa main sur son épaule.

-L’auberge n’est plus qu’à une lieue, ma cousine. Le soir ne tardera plus à tomber et nous nous ferons passer pour des voyageurs ordinaires. Votre époux m’a enseigné comment me faire connaître de l’aubergiste et nous chevaucherons tous deux avant l’aube. Avant que midi ne sonne nous serons loin et vos tourments seront terminés.

Ils atteignirent « La Rose Flétrie » au moment où le soleil disparaissait à l’horizon et l’aubergiste ferma la porte à double tour derrière eux, ajoutant même une lourde barre pour garder le mal dehors pour la nuit.
Kriestov conduisit Emmanuelle à une table déserte et ils s’y installèrent. Du regard, elle fit le tour des autres clients. Des paysans pour la plupart, deux patrouilleurs de la milice d’Erkinmund et ce qui paraissait être un Pleureur de Morr, au vu de sa bure noire et de la larme tatouée juste sous son œil droit.

La salle était sombre, enfumée et sentait la bière rance et la sueur. Jamais Emmanuelle ne serait venue dans un tel établissement si elle avait encore eut le luxe de choisir…
L’aubergiste vint à leur rencontre pour prendre leur commande et Kriestov lui saisit brièvement le bras au dessus du coude en lui glissant discrètement une couronne d’or dans la main. L’homme hocha imperceptiblement la tête et s’en fut dans les cuisines.

-L’affaire est bien engagée, ma cousine. Encore un peu de patience et nous serons saufs.

Emmanuelle poussa un profond soupir à cette nouvelle et laissa derechef son regard errer sur les autres clients. Elle vit un serveur apporter leur repas aux patrouilleurs et cru voir que le garçon paraissait nerveux. Il s’en fut ensuite porter une chope fumante au prêtre de Morr et échangea quelques mots avec lui avant de repartir prestement vers les cuisines.

Elle blêmit en constatant que les trois personnages échangeaient un signe de connivence avant de se lever de table comme un seul homme.

-Kriestov mon cousin, trois hommes se lèvent et se dirigent vers nous… Ils sont armés.

Kriestov se leva d’un bond et posa la main sur le pommeau de son épée. Voyant que leur approche était découverte, le Pleureur sortit une masse d’arme de sous ses robes alors que des épées courtes apparaissaient dans les mains des deux patrouilleurs.

Emmanuelle vit son cousin tirer sa lame à son tour alors qu’elle-même se mettait prudemment en retrait.
Kriestov rugit puissamment tout en brandissant son arme d’un air menaçant.

-Halte-là, drôles ! Un pas de plus et je vous coupe en deux par le côté !

Les assaillants sourirent sinistrement puis s’élancèrent sans une parole sur leur proie.

Emmanuelle n’avait jamais assisté à d’autres combats que les tournois organisés pour la noblesse locale et elle était terrorisée à l’idée que son cousin fut blessé et que tous deux soient pris.
Mais Kriestov semblait à l’aise dans cette situation et repoussa sans mal le prêtre et l’un des patrouilleurs qui allèrent valdinguer au travers de la salle avant de se prendre les pieds dans quelque tabouret et de s’affaler de tout leur long. Avant qu’ils ne se fussent remis debout, Kriestov avait percé le corps de leur compagnon de sa lame et repoussa dédaigneusement le corps du pied qui laissa une traînée sanglante sur le sol de terre battue de l’auberge.

-Vous étiez prévenus, misérables ! Aubergiste, à moi ! Et vous autres tous, aidez nous donc !
Quelques clients empoignèrent chaises et gourdins à cet appel mais le prêtre de Morr se dressa alors devant eux et pointa un doigt rageur vers Emmanuelle et son cousin.

-Ces deux voyageurs sont accusés par l’Eglise de Morr de s’êtres livrés à des actes de vampirisme et de nécromancie !

Un murmure d’effroi parcouru alors l’assemblée et les plus proches clients reculèrent en faisant machinalement le signe de la Comète sur leur poitrine. Le prêtre repris de plus belle sa harangue.

-Au nom de Morr, je vous somme de vous rendre immédiatement pour être soumis à la question ! Faute de quoi, je vous ferai abattre ici même et sans délais ! Saisissez-vous d’eux !

Kriestov cracha alors par terre devant la tournure que prenait la situation et résolu de faire face à la petite foule qui s’opposait désormais à lui.
Il se battit comme un lion, tranchant bras et jambes sans discernement, taillant et perçant à tout va. Il saisissait ses ennemis de son bras libre et les soulevait de terre sans effort avant de les projeter au travers de la pièce en hurlant comme un dément. Ses traits se déformaient et il fut bientôt évident que le prêtre disait vrai.

Emmanuelle savait ; elle savait même depuis des années, mais elle n’avait jamais vu les terribles pouvoirs dont disposait son cousin ainsi que son propre époux.

Devant le véritable carnage qui s’opérait, les paysans refluèrent rapidement. Ils n’étaient pas de taille à se dresser devant un combattant aussi redoutable. Bien vite, il ne resta plus que le Pleureur et le second patrouilleur qui s’étaient bien gardés de s’exposer alors qu’ils envoyaient les autres à la mort.
Ils se séparèrent de manière à prendre le Vampire en tenaille et lancèrent contre lui de petits assauts prudents qui ne parvenaient pas à tromper sa garde mais l’obligeaient à rester vigilant pour ne pas que l’un d’eux se glisse dans son dos et atteigne sa cousine. Tout à son combat, il ne remarqua pas que l’aubergiste faisait de grands efforts pour débarrer la porte de son auberge.

Comprenant que ses opposants cherchaient à gagner du temps, Kriestov décida de reprendre l’initiative. Il feinta, dévia la lame grossière du patrouilleur et lui asséna un coup de taille d’une telle puissance que le tronc du malheureux s’en retrouva séparé du reste de son corps.
Devant ce macabre exploit, l’homme en robes noires sembla hésiter. Kriestov en profita pour forcer son avantage et lui assena une véritable pluie de coups, l’obligeant à reculer toujours d’avantage vers le fond de la salle. Le Pleureur avait de plus en plus de mal à dévier chaque estoc fulgurante et à bloquer les coups de tailles rageurs tout en maintenant son équilibre. Sentant qu’il tenait son homme, Kriestov le fit chuter d’une bourrade. Le prêtre lâcha son arme dans sa chute et se retrouva de fait à la merci de son adversaire.

-Je t’avais pourtant mis en garde, il est temps à présent de servir ton dieu d’un peu plus près…

Kriestov leva sa lame, mais au moment où il allait l’abattre pour achever le religieux, une détonation se fit entendre et un projectile de plomb vint se ficher dans l’épaule du Vampire.
Accusant le coup, il se retourna pour découvrir que l’aubergiste avait rouvert sa porte, laissant entrer un nouveau groupe dont l’identité ne faisait pas de doute.

-Les répurgateurs ! Fuyez, ma cousine ! Je retiendrai ces chiens galeux autant que je le pourrai !

A ces mots, il effectua un bond d’une longueur surnaturelle pour se précipiter sur ses nouveaux assaillants, épée en avant. Loin de se laisser démonter par la brusquerie de l’attaque, les nouveaux venus brandirent chacun deux pesants pistolets et effectuèrent un tir de barrage.
Kriestov fut fauché en plein vol et s’abattit lourdement au sol, criblé de plomb.

Le prêtre s’était relevé, et il se saisit sans mal d’Emmanuelle qui hurlait le nom de son cousin et tentait de le rejoindre.

Un des répurgateurs s’avança pour achever sa proie à terre.

-Gerhart ! Un autre !

Son aide lui fournit précipitamment un pistolet chargé et le répurgateur le pointa aussitôt vers la tête du Vampire. Celui-ci ne le quittait pas des yeux et murmurait des paroles incompréhensibles.

Une nouvelle détonation et la balle partit.

Mais elle ne rencontrât pas la tête de Kriestov comme le tireur l’avait escompté. A la place, un éclat de bois sauta du plancher sous lui. Déjà, les contours du Vampire devenaient plus flous et un étrange tintement se fit entendre alors que les autres balles fichées dans son corps le traversaient à présent sans mal pour retomber par terre.

Kriestov tourna la tête vers sa cousine toujours prisonnière des bras du Pleureur alors que ses propres traits s’estompaient de seconde en seconde et elle parvint à lire sur ses lèvres à peine quelques mots avant qu’il ne disparaisse tout à fait : « je suis désolé, ma cousine ».
L’instant d’après, il n’était plus là. Seule, livrée à ses ennemis sans espoir de secours, elle s’évanouit.


En espérant humblement que ce sera à votre goût, chers lecteurs.

Oh l'enfoiré!! Il préfère fuir plutôt que de sauver sa cousine, simple humaine en plus!

Hum... bref... Ton texte est très prenant, surtout que pour une fois, une fille est à l'honneur!

Douze minutes pour te rendre compte qu'un nouveau message est arrivé, le lire et poster ton commentaire: je crois que c'est un nouveau record de célérité!

Merci pour ton appréciation-éclair!

Mais je t'en prie, c'est toujours un plaisir quand on a deux heures de perm au lycée

C'est du propre... Au lieu de réviser tes leçons! (bon ok, moi je partais en douce et j'allais boire des bières avec les potes, mais je ne suis pas un très bon exemple...).

Cela dit, le forum et Moi-même te remercions bien.

Moi, ce n'est pas Kriestov que je vomis, mais plutôt l'aubergiste. Il était sensé assurer leur survie, mais à la place il les a vendu. Quel enfoiré, quel {CENSURÉ}, si je le vois, je le {CENSURÉ} avant de le {CENSURÉ}.

Par contre, je suis étonné que Kriestov ne se soit pas servi de ses pouvoirs de dématérialisation pour se battre, juste pour s'enfuir. Il a trop d'honneur pour ça ou quoi ?

C'était encore un jeune Vampire à l'époque. En fait, dans mon esprit c'est Thomov qui lui a donné le baiser de sang mais il n'avait alors que la vingtaine.
Ce récit doit se passer quelques années plus tard alors qu'il est un Vampire depuis quatre ou cinq ans à tout casser. Donc je pense qu'il ne maitrise pas encore pleinement son don.

EDIT: et oui, l'aubergiste est un ignoble vendu!

Je viens de lire et de découvrir tes errances, et je dois dire que je suis épaté c'est digne d'un romancier j'attend avec impatience la suite qui j'espère ne se fera pas attendre

Ha! Un lecteur de plus pour les Errances!
Ca fait toujours plaisir, indéniablement
Merci de ton soutien et je ferai en sorte que l'attente ne soit pas trop longue.
Cela dit, j'avance à grands pas sur la suite des mésaventures de ce cher Léopold Krautheim ainsi que sur ma participation au concours...
En clair, n'espérez pas trop avant mi-octobre.

J'avoue ne pas avoir lu toutes les "errances" mais une fois qu'on commence un paragraphe on a du mal à s'arrêter et on est toujours avide de connaitre la fin