Les errances de Thomov Le¨Poussiéreux

C'est bon j'ai tout lu. C'était long mais non d'une pipe que c'était bon!!!!
Franchement tu as du talent pour retranscrire les aventures de Thomov. Je suis vraiment imprésionné de la qualité de tes textes. Moi qui d'habitude n'aime pas lire j'ai pris un réel plaisir à te lire.

Sincerement bravo!!

PS : As tu une galerie, j'ai cherché j'ai pas trouvé... j'aurais bien aimé voir de quoi à l'air ce Thomov.

Pas encore de galerie, mais l'idée fait son chemin.
Il ne me reste plus qu'à mettre la main sur un APN de bonne qualité et je m'y attelerai; tu n'es pas le premier à me poser la question!

Quoi qu'il en soit je suis flatté de tous ces nouveaux lecteurs qui affluent en masse! Thomov Le Poussiéreux et ses sbires n'ont pas fini de faire rêver les foules, manifestement.
Votre soutien ma fait chaud au coeur

Bon, arrêtez les compliments passk'après, Thomov, il se voit déjà avec ses groupies qui arrachent leur t-shirt sur son passage en scandant son nom dans une cacophonie de cris orgasmiques.

Et pis après, c'est sur notre épaule qu'il pleure quand la seule femme qui se présente à sa porte, c'est la factrice !

Très amusant, sire marsupial...
Et vous, que pensez-vous de mes textes au juste? Soyez sincère, je saurai faire face à la critique.

Hop, je viens de finir de lire les aventures de ton vampire et je dois dire qu'on passe un bon moment à suivre l'évolution de ton armée et de tes parties à travers tes récits

Je ne te cacherai pas que j'ai un petit faible pour les rp complétement détachés du jeu comme tu le fais dans tes derniers postes mais ça doit venir de mon côté amateur de jeu de rôle ^^.

En tout cas félicitation ! Je te souhaite de continuer à trouver l'inspiration

Et bien, voilà qui est plaisant à lire!
Un lecteur de plus pour les Errances, c'est toujours une excellente nouvelle. Je suis super pris ces derniers temps mais je vous mijote une suite dès que possible, promis.

Kalren a écrit:Je te souhaite de continuer à trouver l'inspiration

Aucun soucis à se faire de ce côté; il faut savoir que même si j'ai quelques lecteurs assidus (pour ne pas dire acharnés), le premier que font rêver les Errances de Thomov le Poussiéreux, c'est moi.

Très bon texte (comme toujours?), ça fait plaisir de voir que tu n'es pas resté inactif pendant mon absence.

Mais je dois avouer que je suis un peu déçu...après trois mois, je m'attendais à "devoir" (pauvre de moi )rattraper un retard d'une bonne dizaine de textes! Et là il n'y en a qu'un, datant d'octobre. Qu'est-ce que tu attends Thomov? Au boulot et que ça saute!

Arken, une boîte de douze! (fouets, bien sûr)

(Ah, et sinon, c'est quoi un pleureur de Morr? Juste pour savoir si j'y ai déjà goûté. )

Les Pleureurs sont les prêtres de Morr ayant en charge la gestion des cimetières et les rites funéraires. Ils ont une larme caractéristique tatouée sous un œil.
Je suis bien aise que mon dernier texte te plaise, Keraad et je dois confesser en effet une très nette baisse de régime (temporaire, n'en doutez pas chers lecteurs!) due à certains évènements de ma vie de mortel...
Bref, une reprise en bonne et due forme est à prévoir prochainement (la situation est encore un tantinet compliquée mais ça se résout tout doucement); je peux vous dire que la suite du Mercenaire et de la vie pathétique de Léopold Krautheim sont toutes deux en chantier au moment où vous lisez ces lignes!
Pour les Errances de Thomov Le Poussiéreux, ne vous tracassez pas: je m'y remets dès que les deux autres textes seront finis.

Encore merci de ton soutien quasi-inconditionnel Keraad, et même si c'est l'évidence je le dis quand même: ça fait vraiment plaisir de te voir traîner dans les parages!

Et une boite pour la douze, une!

Sinon, ne l'émoustille pas trop... La flemmardise aigüe a touché la plupart des écrivains de ce forum (voir tous).
En espérant que les fêtes de fin d'année nous remettrons d'aplomb! (cf la discussion floodique du topic "absence de modos" )

Bon, pour la suite c'est quand tu veux hein je viens de rattraper mon retard et je constate que les araignées commencent à squatter

Cordialement,

Poilu

Bon, bon, on va voir ce qu'on peut faire à ce sujet...

En attendant, j'attends toujours tes commentaires (enthousiastes ou déçus) sur mes textes "Le Mercenaire" et "Léopold Krautheim" mon cher Poilu

Well
4 février / 4 mars, un mois que je divise par la durée de vie du sujet... wé, ça passe

Je me permets (Nyark) de poster enfin mon avis sur cette belle saga que je viens enfin de commencer (de la fin vers le début je dis). Et puis je ne pouvais pas ne pas réagir sur les textes d'un de ceux qui m'a fait cet honneur sur mes propres oeuvres

J'admets être "rapidement" passé sur les rapports de bataille de début mais les récits sont de toute beauté, et j'ajouterai même de mieux en mieux.
Que du très bon, j'ai hâte de voir la suite.

Sur ce

=> []

Bonsoir à tous!
Je constate avec un plaisir non dissimulé que "Les Errances de Thomov Le Poussiéreux" viennent de dépasser les 6000 visites malgré le manque flagrant de nouveau textes ces derniers mois (mea culpa   ).
Pour vous remercier de votre soutien et de votre fidélité sans faille en ces temps difficiles, je vous annonce les trois choses suivantes:

-je me suis remis à l'écriture des Errances et le premier texte suit tout de suite après!

-je reprendrai la tête des hordes de la Non-Vie dans moins d'un mois si tout se déroule comme escompté et des rapports de batailles "à l'ancienne" devraient venir enrichir encore ce sujet peu après!

-vous êtes tous merveilleux, que vous ayez posté vos commentaires ou pas!


Bon, trêve de sensiblerie (on est des Comtes Vampires tout de même...) et place au texte; je pense que ça fait assez longtemps que vous l'attendiez  



Thomov Le Poussiéreux était assis sur son massif trône de pierre froide, parcourant distraitement une missive qui venait de lui parvenir.

A ses côtés se tenait Dame Emmanuelle, sa défunte épouse, flottant dans l’air à un mètre à peine de son seigneur. Ses longs cheveux d’un roux flamboyant étaient le dernier vestige de son ancienne beauté ; le reste n’était qu’un amas d’ossement sans expression et vêtements en lambeaux.

Au bas des marches menant à sa position, « Le Sombre » était en faction. Eternellement stoïque, éternellement vigilant et éternellement fidèle ; qui pouvait rêver meilleur serviteur que celui-là ? Sa lourde armure restait une protection formidable malgré l’usure du temps, et sa lame ensorcelée le rendait mortellement redoutable au combat.

La grande salle était vivement éclairée par les candélabres et les torchères disséminés autour des lourdes colonnes soutenant la voûte qui les surplombait. Cet espace, comme tout le reste du repaire du Vampire, avait été creusé à même la roche à partir d’une fort modeste caverne naturelle.

Les esclaves morts-vivants de Thomov Le Poussiéreux avaient travaillé sans relâche pendant des années entières pour égaliser à la perfection les parois ainsi que le pavement.
Si le sol était dénué de tout ornement, les murs en revanche arboraient d’innombrables tapisseries d’âges divers. Les plus anciennes semblaient sur le point de tomber en morceaux malgré un entretien rigoureux. Les couleurs en étaient presque totalement passées et il fallait s’écorcher les yeux pour pouvoir en discerner les détails. Les plus récentes, à l’inverse, étaient flambant neuves et la finesse de leur réalisation aurait ébahi quiconque aurait posé le regard dessus.

Au total, ce n’était pas moins d’une centaine de tapisseries qui ornaient les murs gris de la salle. Toutes, de la plus ancienne à la plus nouvelle, racontaient l’histoire tout à la fois tragique et grandiose de Thomov Le Poussiéreux et de ses suivants.

Très peu de personnes connaissaient l’existence du repaire perdu dans les montagnes du Vampire et de sa suite, et aucune ne prenait le temps de consulter cette formidable fresque ; s’ils s’en étaient donné la peine, ils auraient pu retracer les grands faits de la vie et de la mort de leur seigneur et maître. Sur l’une, il apparaissait lors de sa vie de mortel en tant que noble Sylvanien. Une autre voyait son trépas et sa résurrection d’entre les morts. Celle-ci vous montrait telle ou telle grande bataille ; alors que celle-là décrivait l’acharnement sans répit des répurgateurs à ses trousses et son retrait loin de la vie des hommes.

Sur les plus neuves, on pouvait distinguer d’autres épisodes célèbres des dernières années : depuis son réveil, seul et affaibli, jusqu’à ses dernières victoires retentissantes, en passant par l’assouvissement de ses vassaux et son retour parmi la société des vivants.


Un homme entra dans la salle et, sans jeter ne serait-ce qu’un coup d’œil à toute cette histoire racontée au fil des murs, se dirigea droit vers le trône. Son pas était sûr et décidé.

Son beau visage avait l’apparence de la jeunesse, on lui aurait donné à peine une vingtaine d’années. Il avait la pâleur caractéristique des gens bien nés qui n’ont jamais dû travailler pour subvenir à leurs besoins et ses cheveux auburn retombant plus bas que ses larges épaules n’en avaient que plus d’éclat. Il portait de riches atours et son surcot arborait un blason où figuraient un pan de brume et une épée.

Il s’arrêta au pied des marches menant au trône, à bonne distance du Sombre, dont il se défiait malgré l’assurance qu’il ne lui serait fait aucun mal.

Il mit un genou en terre et courba la tête.

-Je réponds à votre appel, mon seigneur.

Thomov Le Poussiéreux ôta son regard de la fine écriture qui couvrait la lettre qu’il lisait et laissa choir le parchemin sur le large accoudoir de son siège avant de baisser enfin les yeux sur le nouveau venu.

-Relevez-vous, Kriestov, mon cousin.

Celui-ci s’exécuta et les deux Vampires se toisèrent un moment sans que nul ne profèrent un seul mot. Finalement, Thomov repris la parole.

-J’ai ici un message de ce bon Heinrich von Erkinmund, dit-il en tapotant le parchemin. Il souhaite que nous resserrions les liens qui nous unissent et me demande de lui envoyer quelqu’un qui pourrait entrer à son service. En échange de quoi, il laisse entendre qu’un mariage entre nos deux maisons ne serait pas inenvisageable… J’ai pensé à vous ; votre titre de chevalier fait de vous le candidat idéal. Je veux que vous vous mettiez à son service et que vous me rendiez compte toutes les semaines. Vous mesurez certainement l’importance de cette tâche, au vu de l’influence d’Heinrich dans la région et de notre volonté de nous imposer comme autorité légitime auprès de ses habitants…

Kriestov paru surpris de cette demande mais n’en dit rien. Il se contenta de hocher la tête. Thomov Le Poussiéreux repris :

-Fort bien. Je me permets d’insister sur la délicatesse de cette mission ; il n’est pas question une seule seconde de vous trahir pour quelque raison que ce soit. J’ai besoin de l’appui inconditionnel d’Heinrich et des épousailles avec l’une de ses filles représenteraient l’aboutissement de plusieurs années de travail et de patience. Je ne permettrai pas que vous ou qui que ce soit d’autre ne mette cette chance en péril. Me suis-je bien fait comprendre ?

Son seigneur souriait affablement, mais Kriestov ne s’y trompait pas un seul instant ; qu’il échoue et le châtiment serait plus rude que tout ce qu’il avait pu subir jusqu’à maintenant. Sa cousine Emmanuelle avait été l’épouse de Thomov Le Poussiéreux, faisant de lui son cousin par alliance, et il tremblait encore au simple souvenir de ce qu’il lui avait fait endurer quand il lui avait annoncé sa perte, près de septante ans plus tôt.
Aujourd’hui encore, il se refusait à croiser les orbites vide et sans vie de sa cousine.

-Je suis votre serviteur, mon cousin. Je ferai selon vos ordres et me mettrai au service de ce von Erkinmund. Quand dois-je me mettre en route ?

Thomov fit un geste négligent de la main et répondit sans même plus accorder le moindre regard à son interlocuteur.

-Vous pouvez partir immédiatement. Prenez grand soin de vous faire aimer de tous et persuadez en douceur autant de gens que vous le pourrez de la justesse de notre cause. Ceci n’est que le premier pas que nous posons dans une longue marche vers le pouvoir ; un pas décisif et d’une importance appréciable. J’espère que vous prenez la juste mesure de l’honneur qui vous est fait en vous en confiant la bonne exécution. Vous pouvez disposer, Kriestov.

Déjà Thomov Le Poussiéreux avait repris pour une énième fois l’avide lecture de la fameuse lettre. C’est à peine s’il prit garde à la sortie de son cousin.

Et flûte, ma campagne de boycott de ce sujet n'a pas fonctionné, et voici qu'il a atteint les 6000 visites.

Bon, restons sérieux un instant. Ce texte, le premier de 2012 si je ne m'abuse, est toujours aussi bien écrit et poignant. J'espère que la suite ne va pas se faire autant attendre, car sinon il y aura du sang sur ses pages, et pas le mien . Le passage du temps n'a apparemment pas affecté tes facultés d'écriture.

vous êtes tous merveilleux, que vous ayez posté vos commentaires ou pas!

La prochaine fois, dis moi une chose que j'ignore . Mais ça fait quand-même plaisir que tu le reconnaisse.

Hé bien, cela faisait longtemps que j'avais fini de lire les célèbres Errances mais que j'attendais un nouveau texte pour me manifester, et je dois bien avouer que tous les textes, anciens comme récents, sont d'une impressionnante qualité ! Heureux que le sujet se redynamise et que de nouveaux ennemis mordent la poussière devant l'implacable armée de Thomov !

Bon, j'imagine que tout ce qui doit être dire est dit dans ces 9 pages de commentaires, je ne m'épancherai pas en louanges au risque d'un usage abusif de la touche quote, mais disons que j'approuve la plupart (pour ne pas dire tous) des commentaires enthousiastes du topic !

Bonne continuation, en espérant de prochains textes !

Ouais! Le retour de Thomov!!

Et la suite est trèèès intéressante...

Hum... Septante... Certes... Ahahah!!
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Yop, merci mes petits lapins!  
Ca fait plaisir de voir que les réponses ne se font pas attendre; vous êtes indécrottables décidément  

Quelle joie de voir que tu reprends ton ouvrage Je me lirai ce texte quand je serai moins fatigué, car là je ne le savourerai pas à sa hauteur (? Doit pas être ça l'expression exacte )... mais je vais faire un saut ici dans pas longtemps (et dès que je peux surtout Demain devrait être bon)

Cordialement,

Poilu

Salut !

Juste une petit post pour dire que j'apprécie, entre autres, grandement ta nouvelle et que depuis que j'ai découvert la section récits du forum, ma productivité en prend un sale coup !

@poilu, j'aurais employé l'expression "apprécier à sa juste valeur", personnellement ...

Desmogone, qui devrait se faire un petit historique mais qui, au vu de la qualité de ce qui est posté dans cette section, n'ose plus trop ...

Et bien, le retour de Poilu dans les parages, ça fait plaisir (même s'il n'a pas encore lu mon texte...) y a pas à dire.

Merci aussi pour ton commentaire Desmogone, un lecteur de plus pris dans mes filets à ce qu'il semble Mouhahahaha!

desmogone a écrit:Desmogone, qui devrait se faire un petit historique mais qui, au vu de la qualité de ce qui est posté dans cette section, n'ose plus trop ...

Ha non, c'est exactement l'effet inverse de ce que nous souhaitons dans cette section!
Ici, tu trouveras des lecteurs assidus, prompts à te conseiller pour te faire avancer et toujours dans une démarche positive.
Et puis si tu ne postes pas, tu n'avanceras jamais... Allez, lance-toi!

C'est vraiment bien. J'aime beaucoup le style et la dimension humaine donnée aux personnages.
J'ai pas encore tout lu! ^^

Rhhhhaaaaa!!!! Je suis remplis d'un sentiment d'extase doucereuse, car j'ai adoré ton texte (y'a quand même un ou deux p'tits détails qui m'ont fait tiqué mais j'ai déjà oublié )

Vivement la suite, nom d'un tas de poussière!

Respectueusement,

Poilu

Yep, merci beaucoup mon cher Poilu !
Ton commentaire me fait un plaisir immense, mais je suis tout de même curieux de savoir quels sont ces fameux détails qui te font tiquer.

mais j'ai déjà oublié

bon, je te l'accorde, il était noyé dans les smileys roses bonbon ( ) Il faudrait que je relise tout le texte pour débusquer "le" truc qui m'a légèrement fait bizarre sans nuire un seul instant à mon immersion totale dans ton récit.

En bref, je vais devoir filer là et j'ai trop la flemme

Cordialement,

Poilu

J'ai lu les deux dernier textes à la suite et j'ai cru un moment que j'en avait loupé un car je n'avais pas saisi l'ellipse temporelle qui a été faite

De jolies descriptions et des scènes d'action au poil, que demander de plus ? Ah si : la suite !

Thomov reprend du service! Toujours pas de bataille, mais la suite des textes d'ambiance.
J'espère que ce sera à votre goûts messeigneurs et gentes dames


Thomov Le Poussiéreux regardait pensivement par la fenêtre ouverte la bourgade de Lassenburg. Sa demeure dominait de beaucoup la plupart des maisons et il avait de son poste une vue magistrale sur les toits de la ville.
Un serviteur ouvrit la porte et s’éclaircit la gorge. Thomov sorti de sa rêverie et s’enquit de la raison de cette interruption.

-Qu’est-ce que c’est ?

Le domestique prit un air solennel et annonça pompeusement :

-Le Marquis Taggart von Breiterzahn, de retour de la ville d’Erkinmund, maître.

D’un geste de la main, Thomov lui fit part tout à la fois de son assentiment et de son congé.

-Fais-le entrer et laisse-nous.

Un instant plus tard, le Vampire faisait son entrée de son habituelle démarche dynamique. Il était chauve et son regard reflétait une part de la cruauté surnaturelle qui l’habitait et bouillonnait en lui continuellement. Ses habits étaient du dernier luxe et il mettait globalement beaucoup de soin dans son apparence.
Comment un tel dandy pouvait se montrer si bestial sur un champ de bataille, Thomov ne se l’expliquerait sans doute jamais. Il semblait que plus il faisait de manières en société et multipliait les galanteries, et plus sa rage et sa brutalité explosaient une fois ses épées dans les mains. Thomov n’était pas non plus sans savoir que son acolyte se livrait de temps à autres à des séances de torture des plus sadiques. Il semblait que son raffinement en la matière devenait peu à peu sans égal, ce qui n’était pas tout à fait au goût de Thomov ; mais ce dernier le laissait malgré tout poursuivre dans son vice. Après tout, ce pourrait un jour ou l’autre se révéler utile…

Taggart salua son seigneur courtoisement avant de refermer derrière lui la porte.

-Nous voilà seuls, seigneur.

-Quelles nouvelles d’Erkinmund, mon ami ?

Taggart sourit de toutes ses dents et ne put réprimer un gloussement répugnant.

-Les maisons de plaisir y foisonnent de jolies putains qui ne demandent qu’à se faire un peu malmener avant de servir de repas ! Pourquoi ne pas vous y rendre à l’occasion ? Vous êtes tellement austère ; je gage que ce maudit Bretonnien a sur vous la plus déplorable influence.

Thomov fit une grimace méprisante. Son ton se fit froid et dur comme une lame.

-Je me passe de connaître vos frasques, Taggart ! Je m’emploie à nous hisser au sommet de cette société et vous persistez à en côtoyer les bas-fonds et à vous y vautrer tel un pourceau dans la fange. J’en ai bien assez entendu de vos histoires idiotes. A présent, rendez-moi compte de votre séjour avant que je ne vous y contraigne…

Le sourire disparu des lèvres du Vampire et il prit un air de profond ennui avant de reprendre la parole :

-Nos affaires avancent plutôt bien. Kriestov est apprécié pour son amabilité et ses prouesses aux armes dont ne se lassent pas les damoiseaux et les jouvencelles de la cour. J’ai dîné voilà trois jours avec Heinrich von Erkinmund en personne et il est fort satisfait de son nouveau chevalier. Il m’a laissé entendre qu’il envisageait pour lui une épouse de sa propre famille, bien qu’il s’agisse certainement d’une quelconque puînée issue d’une obscure et lointaine branche de l’arbre familial. Une insignifiante cousine ou nièce, très certainement. Quant à vous, il envisage à mots à peine couverts de vous unir à sa cadette, Eveline. La dot serait appréciable, bien que je ne me sois pas trop enquit de ce détail.

Le regard de Thomov flamba à cette annonce.

-La dot est le dernier de nos soucis ; nos comptes sont florissants et c’est grâce à vous, par ailleurs. Eveline ferait une parfaite épouse pour von Ernst. Je n’ai que trop longtemps repoussé le moment de reprendre femme, puisse Emmanuelle me pardonner.
Kriestov agit comme je le lui ai ordonné et nous gagne peu à peu des partisans. C’est exactement ce dont nous avons besoin. Quand vous reverrez Heinrich, éconduisez poliment son offre de cousine lointaine, à moins qu’il ne s’agisse d’une dame de quelque influence. Nous choisirons nous-mêmes pour lui une meilleure épouse qui nous offrira une alliance différente. Je songe à vous marier aussi, Taggart, mais c’est bien les diables si je sais à qui…

Taggart fit une mine maussade.

-Je ne suis pas pressé de me marier, Thomov. Mon existence est telle que je la désire, merci bien.

La réplique de Thomov claqua comme un coup de fouet, cinglante et sans appel.

-Vous vous oubliez, mon ami ; vos envies n’ont strictement rien à faire dans cette histoire. Le fait est que nous avons le besoin le plus urgent de nous mêler à la société et d’y contracter autant d’alliance qu’il se pourra. Le mariage constitue un moyen parmi d’autres d’y parvenir et c’est pour cela que vous vous marierez. La seule chose qui en repousse la date est qu’il me faille trouver une famille assez avide de pouvoir pour vous sacrifier une de leurs filles, marquis! Vous semblez omettre parfois à quel point vous n’êtes qu’une bête sauvage mal dégrossie qui se pavane autant dans les salons que dans les bordels. J’ai la ferme intention de vous marier de gré ou de force et ma seule inquiétude est d’assurer la sécurité de votre future épouse. Je ne voudrais pas qu’un matin on la retrouve la gorge arrachée parce que vous vous êtes laissé stupidement emporté une fois de plus ou que vous confondez vos putains et votre femme. Je vous interdis désormais de vous montrer dans de semblables gargotes ; vous allez vous rachetez une honorabilité coûte que coûte, même s’il vous faut pour cela mettre de côté vos inextinguibles soifs plus malsaines les unes que les autres. Est-ce clair ?

Taggart eut un mouvement furieux vers son seigneur mais Thomov fut plus rapide. Il lui saisit le poignet au vol et referma son autre main sur sa gorge, froissant irrémédiablement la collerette de fines dentelles. Les yeux du maître virèrent au vert le plus profond alors qu’il plaquait son serviteur contre le battant de la porte, enfonçant ses longs ongles dans la chair tendre.
Il approcha sa bouche très près de son oreille pour y murmurer, chaque mot craché comme une injure :

-Qui croyez-vous être au juste, Marquis? Qui croyez-vous intimider de la sorte ? Vous n’êtes plus dans vos dîners mondains, ni dans vos claques de bas étage ; vous êtes devant votre seigneur et maître. Vous êtes plus jeune, plus faible, vous êtes plus lent et moins adroit. Je pourrais vous broyer le cou ici même et sans le moindre effort. La seule chose qui me retienne est que nos sangs sont liés à jamais. Vous êtes utile quand vous vous souvenez que vous n’êtes pas le dernier des imbéciles et que vous parlez en mon nom, mais n’allez surtout pas imaginer que vous êtes indispensable ou irremplaçable. Si vous ne restez pas à la place qui est la vôtre, je vous assigne dans les montagnes à la merci et au bon vouloir de Rohémond ; je ne doute pas qu’il se passionne à son tour subitement pour les sévices corporels.

Relâchant sa prise, Thomov fit quelques pas en arrière pendant que Taggart massait son cou meurtri. Le halot verdâtre perdit peu à peu de son intensité dans les yeux du Vampire.

-J’espère que vous vous souviendrez de cette leçon pour longtemps. Maintenant, déguerpissez. Je veux que vous repreniez les discussions avec Heinrich dès la semaine prochaine. Confirmez-le dans son idée de me faire épouser Eveline et tâchez de vous conduire bien afin que l’on vous trouve une épouse à votre tour. Ne me forcez pas à vous rappeler cet épisode à l’avenir, vous vous en mordriez les doigts…

Sans plus un mot, les yeux brillants de rage, Taggart von Breiterzahn quitta la pièce.
Se retournant vers la fenêtre, Thomov Le Poussiéreux reprit paisiblement le fil de ses songes en contemplant les toits de Lassenburg.

Et bien, ça rigole pas tous les jours dans ce château ! Avec Thomov, faut que ça file droit comme on dit.
Toujours autant de style, mais ça je ne le dirai jamais assez

Vivement le prochain.

Ah, mon cher Thomov. Ton personnage ne cesse de m'étonner

Par contre, tu nous avais donné l'habitude de textes plus longs... Que t'arrive-t-il ?

La suite !

Hey, merci pour les commentaires les amis. Je suis toujours content de lire que mes textes plaisent

Pour Lanoar: Thomov est quelque peu soupe au lait parfois, mais sinon c'est quelqu'un de charmant
Ha et il ne vit pas dans un château, c'est plutôt une demeure bourgoise dans les beaux quartiers de Lassenburg.

Pour Arken: Content de continuer à te surprendre malgré que tu ne sois plus une nouvelle lectrice des Errances! Je n'avais pas vraiment remarqué que ce texte était plus court. Je raconte ce qui me passe par la tête et quand j'arrive au bout de mon idée, je m'arrête tout simplement
J'essaierai de pondre quelque chose de plus long la prochaine fois, mais c'est sans garantie!

Impatient de découvrir cette Eveline...