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- ArkenMaîtresse des fouets
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Lun 26 Oct 2015 - 22:23
Et après on dit que les nains sont des créatures du côté de la lumière ?
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Ceux qui ne croient pas en la magie ne la trouveront jamais.
- EssenSeigneur vampire
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Lun 26 Oct 2015 - 22:58
Atroce... Je suis bouleversé. Dégouté et en même temps satisfait que quelqu'un soit assez courageux pour aborder si directement la rancoeur naine. Bravo.
- Spoiler:
- J'en profite pour dire que le récit "Oni" m'a beaucoup plu également. Je l'ai lu il y a longtemps, puis j'ai oublié de commenter... Ouh j'espère que ça ne va pas dans le livre, ça
- ethgri wyrdaRoi revenant
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Lun 26 Oct 2015 - 23:41
Ça fait plaisir de enfin voir quelqu'un respecter les traditions!
Au passage, pour voler des nains, il faut être sacrement doué, j'ai essayé une fois, et depuis je m'abreuve à la taverne
et on dit que c'est les elfes qui sont fourbes et méchants, après ce récit, qui veut signer à la NAIN, la Nouvelle Association pour Incinérer du Nabots?
Au passage, pour voler des nains, il faut être sacrement doué, j'ai essayé une fois, et depuis je m'abreuve à la taverne
et on dit que c'est les elfes qui sont fourbes et méchants, après ce récit, qui veut signer à la NAIN, la Nouvelle Association pour Incinérer du Nabots?
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Ethgrì-Wyrda, Capitaine de Cythral, membre du clan Du Datia Yawe, archer d'Athel Loren, comte non-vampire, maitre en récits inachevés, amoureux à plein temps, poète quand ça lui prend, surnommé le chasseur de noms, le tueur de chimères, le bouffeur de salades, maitre espion du conseil de la forêt, la loutre-papillon…
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mar 27 Oct 2015 - 17:18
Je vois que mon récit a bien transmis le message que je voulais faire passer... Rien ne pourrait plus me combler, merci ...
En fait j'avais prévu un passage explicatif à la base, mais il cassait l'ambiance et le rythme du récit, alors je l'ai enlevé. Mais j'assume.
Grom'
T'inquiètes, c'est pas moi qui va pouvoir te reprocher ce genre de choses...Von Essen a écrit:J'en profite pour dire que le récit "Oni" m'a beaucoup plu également. Je l'ai lu il y a longtemps, puis j'ai oublié de commenter... Ouh j'espère que ça ne va pas dans le livre, ça
C'est vrai que j'ai pris un *tousse* petit *tousse* raccourci scénaristique *tousse tousse*...ethgri wyrda a écrit:Au passage, pour voler des nains, il faut être sacrement doué, j'ai essayé une fois, et depuis je m'abreuve à la taverne
En fait j'avais prévu un passage explicatif à la base, mais il cassait l'ambiance et le rythme du récit, alors je l'ai enlevé. Mais j'assume.
Ben oui, nous les nains on a une raison, au moins.ethgri wyrda a écrit:et on dit que c'est les elfes qui sont fourbes et méchants,
Tu veux dire la Nouvelle Association d'Immolateurs de Nelfes ?ethgri wyrda a écrit:après ce récit, qui veut signer à la NAIN?
Grom'
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Uzkul ged a ibid Dawi. Bar Dawi urz grim un grom, un ekrokit "Nai. Drekgit.". Un Uzkul drekged.
La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
Proverbe nain.
Traduction réalisée d'après Grudgelore, de Nick Kyme et de Gave Thorpe.
- Nyklaus von CarsteinSeigneur vampire
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mar 27 Oct 2015 - 18:44
Des nains très rancuniers n'hésitant pas une seconde pour tuer ceux qui les volent !
J'adore donc bravo pour ton récit !
Par contre, tuer tout un village... C'est un peu exagéré non ?
J'adore donc bravo pour ton récit !
Par contre, tuer tout un village... C'est un peu exagéré non ?
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Mon histoire...Histoire de Nyklaus
Mes dessins (avec les fiches de monstres dont vous pouvez vous inspirer dans vos récits) : Dessins de Nyklaus
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mar 27 Oct 2015 - 19:22
Non, ce n'est pas trop, c'est nain.
La responsabilité des actions de chaque homme du clan revient au clan, pas qu'à l'homme. Enfin, c'est ce qu'un nain dirait.
Grom'
La responsabilité des actions de chaque homme du clan revient au clan, pas qu'à l'homme. Enfin, c'est ce qu'un nain dirait.
Grom'
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La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
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- ethgri wyrdaRoi revenant
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mar 27 Oct 2015 - 22:15
il faudrait un jour que tu nous montre un récit ou un dessin sur ton propre livre des rancunes, celui de ton clan et tutti quanti
combien de pages, combien de rancunes, mais plus important: y-suis-je?
combien de pages, combien de rancunes, mais plus important: y-suis-je?
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Ethgrì-Wyrda, Capitaine de Cythral, membre du clan Du Datia Yawe, archer d'Athel Loren, comte non-vampire, maitre en récits inachevés, amoureux à plein temps, poète quand ça lui prend, surnommé le chasseur de noms, le tueur de chimères, le bouffeur de salades, maitre espion du conseil de la forêt, la loutre-papillon…
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 28 Oct 2015 - 23:57
Quel mal de crâne...
Nashrak ouvrit lentement les yeux.
Il ne se souvenait plus du tout de ce qu’il avait fait la veille pour en arriver là. C’est alors qu’il se frotta les yeux.
Mais... c’est quoi ces vêtements noirs bizarre. Et puis... où je suis, là ? Quelle est cette herbe grise et morte par terre... et les murs, pourquoi ils sont aussi lisses. Bon sang de...
Puis tous les démons de l’enfer ce déversèrent par une porte en bois qui n’était curieusement pas en bois.
« Chef !
— Patron !
— Boss ! »
Une bonne demi-douzaine d’humains lui fondit dessus comme la Waaaagh sur le Moot. Nashrak se croyait déjà mort, mais...
« Enfin !
— Où-est-ce que vous vous cachiez, on vous cherchait partout !
— Quel soulagement ! »
Hein ?
Ils n’allaient pas le tuer ? Nashrak n’y comprenait plus rien... le prenaient-ils pour leur chef ?
« Vous avez eu une idée de génie, tout marche à merveille !
— Du pur bonheur !
— L’argent rentre à flot ! »
Et qu’est-ce qu’ils avaient avec leurs vêtements bizarres ? Il n’en avait jamais vu des pareils : tout gris, bien taillé sur le corps, et avec un air pas du tout pratique pour le combat. À quoi ça pouvait bien leur servir ?
« La même boîte, moins de figurines, mais tout plus cher !
— Franchement, qui aurait pu y penser !
— L’ARRRRRRRGENT ! »
Attendez, est-ce que le gars dans le fond est en train de baver ? Faites quelque chose, merde !
« Bon on a perdu quelques clients au passage, des vieux joueurs... Des vieux cons si vous voulez mon avis...
— Mais les affaires marchent comme jamais ! Les Kevins sont toujours là pour acheter !
— BWAHAHAHAHAHAHA MONEY MONEY MONEY ! »
Que d’avidité... Quelle aura de malfaisance... Même le roi nain n’est pas aussi effrayant !
« Et puis, on a enfin réussi à prendre le contrôle du syndicat des employés !
— Plus rien ne s’oppose à nous désormais, les anciens fluffistes ont été enfermés dans la cave...
— Nous allons enfin pouvoir lancer notre dernière invention... AGE OF SIGMARRRRRR !!!!!! »
Bordel, même les fanatiques sont pas aussi fous que ceux-là, j’ai aucune idée de ce qu’ils veulent de moi. Faut que je me casse d’ici !
« Attendez, boss !
— Venez voir notre dernière offre collector O&G !
— Une idée de génie : un rassemblement de plusieurs boîtes... PLUS CHÈRES qu’achetées séparément ! Franchement, on aurait dû faire ça plus tôt... »
On le traîna en train dans un dédale de couloirs tous plus gris les uns que les autres, avec toujours toute cette fausse herbe par terre... Ils entrèrent dans une salle. Et sur une table...
« Et voilà !
— Magnifique non ?
— Et ça va nous faire DU FRIC ****! »
Qu’est-ce que...
Il s’approcha.
GORK TOUT PUISSANT ! Par quelle sorcellerie ...
Ils étaient tous là, Grimgor, Azog... MAIS POURQUOI ÉTAIENT-ILS AUSSI PETITS ? Et qu’étaient les espèces de ronds qui étaient attachés à leurs pieds ? Pourquoi ne bougeaient-ils pas ? Il commençait sérieusement à perdre le contrôle de sa raison...
« Euh, chef, ça va ? Vous êtes vraiment pâle... Regardez-vous bon sang ! »
Et il croisa le regard de son reflet dans la vitre...
Ce costume gris comme les autres... Cette peau blanche, ces cheveux gras, ces petits yeux de rat... il était, il était... UN HUMAIN ?
Non... non... NOOOOOOOOOOOOON !
Lorsque Nashrak se réveilla le lendemain matin, il n’avait aucun souvenir de son rêve. Mais il était sûr d’une chose : il ne reprendrait plus jamais, PLUS JAMAIS, de ces champignons que les fanatiques leur avaient proposés.
_____________________
Il est presque minuit, et je suis complètement fou !
Ouaip, des fois je fais autre chose que du massacre bien gore.
Grom'
Nashrak ouvrit lentement les yeux.
Il ne se souvenait plus du tout de ce qu’il avait fait la veille pour en arriver là. C’est alors qu’il se frotta les yeux.
Mais... c’est quoi ces vêtements noirs bizarre. Et puis... où je suis, là ? Quelle est cette herbe grise et morte par terre... et les murs, pourquoi ils sont aussi lisses. Bon sang de...
Puis tous les démons de l’enfer ce déversèrent par une porte en bois qui n’était curieusement pas en bois.
« Chef !
— Patron !
— Boss ! »
Une bonne demi-douzaine d’humains lui fondit dessus comme la Waaaagh sur le Moot. Nashrak se croyait déjà mort, mais...
« Enfin !
— Où-est-ce que vous vous cachiez, on vous cherchait partout !
— Quel soulagement ! »
Hein ?
Ils n’allaient pas le tuer ? Nashrak n’y comprenait plus rien... le prenaient-ils pour leur chef ?
« Vous avez eu une idée de génie, tout marche à merveille !
— Du pur bonheur !
— L’argent rentre à flot ! »
Et qu’est-ce qu’ils avaient avec leurs vêtements bizarres ? Il n’en avait jamais vu des pareils : tout gris, bien taillé sur le corps, et avec un air pas du tout pratique pour le combat. À quoi ça pouvait bien leur servir ?
« La même boîte, moins de figurines, mais tout plus cher !
— Franchement, qui aurait pu y penser !
— L’ARRRRRRRGENT ! »
Attendez, est-ce que le gars dans le fond est en train de baver ? Faites quelque chose, merde !
« Bon on a perdu quelques clients au passage, des vieux joueurs... Des vieux cons si vous voulez mon avis...
— Mais les affaires marchent comme jamais ! Les Kevins sont toujours là pour acheter !
— BWAHAHAHAHAHAHA MONEY MONEY MONEY ! »
Que d’avidité... Quelle aura de malfaisance... Même le roi nain n’est pas aussi effrayant !
« Et puis, on a enfin réussi à prendre le contrôle du syndicat des employés !
— Plus rien ne s’oppose à nous désormais, les anciens fluffistes ont été enfermés dans la cave...
— Nous allons enfin pouvoir lancer notre dernière invention... AGE OF SIGMARRRRRR !!!!!! »
Bordel, même les fanatiques sont pas aussi fous que ceux-là, j’ai aucune idée de ce qu’ils veulent de moi. Faut que je me casse d’ici !
« Attendez, boss !
— Venez voir notre dernière offre collector O&G !
— Une idée de génie : un rassemblement de plusieurs boîtes... PLUS CHÈRES qu’achetées séparément ! Franchement, on aurait dû faire ça plus tôt... »
On le traîna en train dans un dédale de couloirs tous plus gris les uns que les autres, avec toujours toute cette fausse herbe par terre... Ils entrèrent dans une salle. Et sur une table...
« Et voilà !
— Magnifique non ?
— Et ça va nous faire DU FRIC ****! »
Qu’est-ce que...
Il s’approcha.
GORK TOUT PUISSANT ! Par quelle sorcellerie ...
Ils étaient tous là, Grimgor, Azog... MAIS POURQUOI ÉTAIENT-ILS AUSSI PETITS ? Et qu’étaient les espèces de ronds qui étaient attachés à leurs pieds ? Pourquoi ne bougeaient-ils pas ? Il commençait sérieusement à perdre le contrôle de sa raison...
« Euh, chef, ça va ? Vous êtes vraiment pâle... Regardez-vous bon sang ! »
Et il croisa le regard de son reflet dans la vitre...
Ce costume gris comme les autres... Cette peau blanche, ces cheveux gras, ces petits yeux de rat... il était, il était... UN HUMAIN ?
Non... non... NOOOOOOOOOOOOON !
Lorsque Nashrak se réveilla le lendemain matin, il n’avait aucun souvenir de son rêve. Mais il était sûr d’une chose : il ne reprendrait plus jamais, PLUS JAMAIS, de ces champignons que les fanatiques leur avaient proposés.
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Il est presque minuit, et je suis complètement fou !
Ouaip, des fois je fais autre chose que du massacre bien gore.
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La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
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- EssenSeigneur vampire
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 4 Nov 2015 - 18:17
Pamphlet serait le mot exact, je crois
La vérité qui se cache derrière l'histoire est... affligeante , mais elle n'enlève rien à ton talent de nous faire rire
La vérité qui se cache derrière l'histoire est... affligeante , mais elle n'enlève rien à ton talent de nous faire rire
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 4 Nov 2015 - 21:03
Pas plutôt une satire, non ?Von Essen a écrit:Pamphlet serait le mot exact, je crois
Mes deux buts sont remplis, je ne peux être plus satisfait.Von Essen a écrit:La vérité qui se cache derrière l'histoire est... affligeante , mais elle n'enlève rien à ton talent de nous faire rire
Grom'
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Jeu 5 Nov 2015 - 14:59
Exact ! Le pamphlet ne passe pas par les allégories... Il s'agit d'une satire, en effet
Mon passage préféré je croisGromdal a écrit:GORK TOUT PUISSANT ! Par quelle sorcellerie ...
Ils étaient tous là, Grimgor, Azog... MAIS POURQUOI ÉTAIENT-ILS AUSSI PETITS ? Et qu’étaient les espèces de ronds qui étaient attachés à leurs pieds ? Pourquoi ne bougeaient-ils pas ? Il commençait sérieusement à perdre le contrôle de sa raison...
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 11 Nov 2015 - 18:55
ART
Il avait peint, rouge sur rose, mais il quoiqu’il fasse il n’arrivait jamais à se satisfaire de son travail. Il avait clairement en tête ce qu’il voulait faire, mais n’arrivait pas à donner existence à son rêve. De rage, il déchira la toile. Il tenta la sculpture, mais il ne fut pas capable d’atteindre l’authenticité à laquelle il aspirait. Tout était à présent trop rigide pour qu’il puisse en faire quoique ce soit.
Sa frustration à son comble, la colère bouillait en lui, et il sentait monter ce désir de détruire, d’annihiler, de démonter pièce par pièce tout ce qui se trouvait devant lui. Ses mains tremblaient, ses dents serrées au point de les briser, haletant, tous les muscles de son corps tendus.
Il avait satisfait de ses passions physiques sur l’esclave et, alors qu’elle avait atteint les sommets de son plaisir, il lui avait tranché la gorge. Regarder le corps sans vie de la jeune femme se vider lentement, le sang s’échappant goutte par goutte de sa gorge sur les draps blancs lui avait insufflé l’envie de se donner à l’art, mais il ne tenait plus en place.
Il jeta de rage la toile au feu, et la peau rose, presque blanche, partit en fumée. Il jeta le cadavre écorché de l’esclave aux sangs froids et écouta les craquements des os qui se brisaient sous les assauts des monstres. Les bruits mélodieux, leurs nombreux échos rebondissant sur les murs et les tours qui entouraient la cour, adoucirent peu à peu l’elfe, et il se détendit devant le spectacle apaisant des montures qui éclaboussaient la cours de sang, démembrant le cadavre, écrasant son visage, labourant son torse et déchirant les muscles, engloutissant goulûment de grands lambeaux de chair arrachés à grand bruit. Mais l’amère frustration de n’avoir pas été à la hauteur de ses aspirations originelles résonnait encore dans son esprit et faisait trembler son cœur. Il lui fallait plus que ce petit spectacle, aussi satisfaisant qu’il fût, pour apaiser son âme. Il lui fallait se changer les idées. Il se leva donc et se dirigea vers le marché aux esclaves. Après tout, un échec n’allait pas le forcer à renoncer, et il arriverait probablement à faire mieux en choisissant de meilleures esclaves. Il avait encore toute une éternité devant lui.
___________________
J'ai retrouvé ça parmi mes notes... je me suis dit que c'était pas mal, alors j'espère que ça vous aura "plu". (Peut-on vraiment dire ça d'un tel texte ? ).
Grom'
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 11 Nov 2015 - 19:14
L'art druchii dans toute sa splendeur
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 11 Nov 2015 - 20:20
Si je puis me permettre, j'observe une certaine "censure" sur l'ensemble. Comme le texte n'allait pas jusqu'aux extrêmes limites de son idée. Je sais, en revanche, que si tu avais pris plus de libertés, le texte n'aurait pas été permis par la modération
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Jeu 28 Avr 2016 - 22:03
Un nouveau Monde
Il errait dans le vide, seul parmi les particules qui tombaient, tombaient sans jamais s’arrêter. Il n’y avait plus que lui. L’univers avait disparu.
Les humains, fidèles à eux-mêmes, avaient continué à évoluer, toujours au faîte de leur progrès, jusqu’au jour où il fut suffisant pour qu’ils se détruisent. Mais avant, ils l’avaient créé, lui.
Il avait été humain, autrefois. Ils l’avaient affranchi de son enveloppe corporelle. Ils avaient libéré son esprit, et l’avaient abandonné, seul, l’immortel sans empreinte physique, au milieu des étoiles.
Ils avaient voulu le faire Dieu, alors il avait cherché Dieu, pensant qu’une fois transcendée sa nature d’homme, il pourrait enfin rencontrer le véritable Créateur. Mais il n’avait trouvé personne. S’il avait un jour existé, il devait avoir abandonné sa création il y a bien longtemps, sûrement emporté par le chagrin d’avoir un jour voulu donner naissance au premier être humain.
Il était alors resté, seul et capable de ne rien faire, pas même mourir, alors que les étoiles s’éteignaient une à une dans le ciel, galaxies s’effondraient sur elles-mêmes, que les trous noirs se tarissaient et que l’Univers lui-même s’étiolait peu à peu.
Puis l’Univers avait disparu, et avec lui le Temps lui-même.
Mais lui, il était toujours là. Il errait dans le vide, au milieu des particules infimes que l’effondrement du monde avaient laissées là, à tomber sans jamais s’arrêter, chute éternellement dans un gouffre sans fond et sans parois.
Et il pensait.
Il pensait à la lumière des étoiles, à la terre humide, aux flocons de neige et à la Vie, les arbres dans le vent, le bourdonnement des abeilles, le chant des oiseaux et le brame du cerf dans la forêt en automne. Et les humains aussi. Leurs vies, leurs joies, leurs pleurs, leur injustice, leur violence et leur soif de sang, leur avidité et leur propre destruction vide de sens.
La Vie lui manquait. Il voulait revoir le ciel étoilé lors d’une nuit sans nuage, la nouvelle neige à l’aube et les rais du soleil couchant sur la cime des arbres, et entendre le bruit des criquets dans les champs.
Il allait recréer l’homme, et lui donner l’existence heureuse qu’il méritait. Il serait là pour l’accompagner et le guider. Cette fois, ils ne seraient pas abandonnés par leur créateur.
Il regarda une particule tomber devant lui. Il voulait la voir bouger, s’animer, faire autre chose que tomber inutilement dans le vide infini.
Il se concentra sur cette infime particule, mais elle ne bougea pas.
Tout son être, toute sa volonté était tournée vers l’unique grain élémentaire qui chutait partout et nulle part à la foi.
La particule ne bougeait toujours pas, mais il continuait inlassablement, à pousser de l’esprit la petite particule par sa volonté.
Et après à la fois des siècles et une fraction de seconde là où le temps n’existait plus, la particule frémit.
Petit à petit, elle infléchissait sa course vers l’infini.
Puis elle rencontra une deuxième particule.
Il y eut une explosion. Et l’Univers jailli, tel à l’infime éclat de lumière, aveuglant après la nuit la plus noire, comme le bruit de la chute d’une goutte d’eau qui déchire l’esprit après le silence parfait.
Mais son travail n’était pas encore finit. D’infiniment petit en infiniment petit, rassemblant toutes les particules éparses, il construisait l’Univers. Il y eut tout d’abord les étoiles. Puis la poussière. Puis la Terre. Et partout, dans chaque particule de matière, il était là. Il fit naître l’eau, puis lui insuffla la source de la vie. Et il patienta, toujours présent. Maintenant l’Univers en place, il laissait la vie devenir la Vie.
Et lorsque le premier homme contempla pour la première fois la Création depuis sa conscience naissante, un souffle passa à travers lui.
Tu t’appelleras Adam.
___________________________________________
Ouais, en gros, l'inspiration pour ce récit m'est venue en pleine dissertation de français du Concours Centrale-Supélec.
Je l'ai écrit juste à mon retour de l'épreuve.
Je pense que je l'aurais posté pour le dernier concours de récit si j'avais eu cette idée avant.
Grom'
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La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
Proverbe nain.
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Sam 7 Mai 2016 - 14:22
HERETIQUE !!! Tu nous recrées le cercle infini alors que L'ESSENCE MEME des vampires immortels est de BRISER LE CHARME !!! HERETIIIQUE !!! LE BUCHER ! LE GOUDRON ! LES PLUMES !
C'est super bien écrit, mais il y a un rp à respecter quand même
Mais c'est super bien écrit
C'est super bien écrit, mais il y a un rp à respecter quand même
Mais c'est super bien écrit
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Dim 8 Mai 2016 - 22:08
Haha pour ma défense je dirais que ce n'est pas le cercle infini que j'ai voulu faire transparaître à travers cette petite "métaphore" (si l'on peut dire), mais plutôt que l'homme et un cancer pour lui est pour le monde, et ô combien sa pensée "tout va s'arranger" est vaine. Et que si jamais un dieu tel que celui des Chrétiens a créé les hommes, il doit en être bien triste.
J'avais il y a longtemps écrits quelques citations sur le sujet, maintenant est un moment aussi bon que les autres pour les partager.
"Je rêvais que les rois s'agenouillaient devant moi, que j'avais de l'or à foison et des femmes à mes pieds. Puis je me réveillais et continuait ma vie d'esclave."
"Et l'homme tua son prochain, et son prochain le tua."
"Et l'homme arriva à la croisée des chemins. L'un menait au paradis, à la sagesse et à la vertu, mais il était ardu et parsemé d'obstacles. L'autre arrivait aux enfers, mais il promettait sur la route l'argent, le pouvoir et les femmes faciles. Alors l'homme ferma les yeux sur la vertu, la sagesse et la bonté, et prit le chemin des enfers."
"Un jour un cri déchira le ciel, et des trombes d'eau s'abattirent sur terre. Depuis, plus rien."
"J'errais dans les ténèbres, et la lumière perça, mais je ne pouvais l'atteindre."
Mais il semble qu'à l'époque j'avais gardé un peu d'espoir :
"Alors il s'aperçut de la vanité de l'existence, et voulut mettre fin à ses jours. Mais le sage l'arrêta. « Tu as gâché ta vie, ne rends pas vain ce qu'il t'en reste. » "
Ah, qu'est-ce que la fatigue ne nous fait pas dire.
Grom'
PS : Et puis les vampires "immortels" n'ont pas eu leur mot à dire sur la fin du Monde de Warhammer.
J'avais il y a longtemps écrits quelques citations sur le sujet, maintenant est un moment aussi bon que les autres pour les partager.
"Je rêvais que les rois s'agenouillaient devant moi, que j'avais de l'or à foison et des femmes à mes pieds. Puis je me réveillais et continuait ma vie d'esclave."
"Et l'homme tua son prochain, et son prochain le tua."
"Et l'homme arriva à la croisée des chemins. L'un menait au paradis, à la sagesse et à la vertu, mais il était ardu et parsemé d'obstacles. L'autre arrivait aux enfers, mais il promettait sur la route l'argent, le pouvoir et les femmes faciles. Alors l'homme ferma les yeux sur la vertu, la sagesse et la bonté, et prit le chemin des enfers."
"Un jour un cri déchira le ciel, et des trombes d'eau s'abattirent sur terre. Depuis, plus rien."
"J'errais dans les ténèbres, et la lumière perça, mais je ne pouvais l'atteindre."
Mais il semble qu'à l'époque j'avais gardé un peu d'espoir :
"Alors il s'aperçut de la vanité de l'existence, et voulut mettre fin à ses jours. Mais le sage l'arrêta. « Tu as gâché ta vie, ne rends pas vain ce qu'il t'en reste. » "
Ah, qu'est-ce que la fatigue ne nous fait pas dire.
Grom'
PS : Et puis les vampires "immortels" n'ont pas eu leur mot à dire sur la fin du Monde de Warhammer.
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Uzkul ged a ibid Dawi. Bar Dawi urz grim un grom, un ekrokit "Nai. Drekgit.". Un Uzkul drekged.
La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
Proverbe nain.
Traduction réalisée d'après Grudgelore, de Nick Kyme et de Gave Thorpe.
- Hjalmar OksildenKasztellan
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Palmares : Champion du Fort de Sang, Comte de la Crypte 2018 & 2022, Organisateur des affrontements festifs d'Ubersreik
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mar 10 Mai 2016 - 10:16
Je viens de lire certains de tes textes pour passer le temps. Le format court est très propice à ça d'ailleurs, ça laisse au lecteur beaucoup de pistes d'imagination tout en étant accessible
Par contre j'ai été étonné, comme les autres lecteurs avant moi, par le côté bourrin et sans concession de l'histoire des nains rancuniers. Pendant un moment, j'avais l'impression que les deux personnages étaient poursuivis par une bande de guerriers de Khorne en maraude, cherchant à rajouter d'autres crânes à leur collection... Par ce que leur méthode, là, c'est quasiment la même
Mais si le tout fait un peu "extrême", je reprendrais une anecdote du LA V8 impérial qui corrobore un peu ta vision:
En 2410, des nains avaient été appelé pour construire la forteresse de Kreighof pour le comte électeur de l'Ostermark. Le travail terminé, ils reçurent leur paye (douze chariots remplis d'or) et repartirent chez eux. Malheureusement pour l'impérial, quand les nains comptèrent l'argent il virent qu'il manquait deux sous et demi au total. En représailles, les nains revinrent à la forteresse et la rasèrent jusqu'à ses fondations...
Tes autres récits sont tout aussi sympathiques à lire, mais les récents sont réellement excellents. J'aimerais vraiment savoir écrire aussi bien avec autant de détail. Tu as vraiment le chic pour créer une ambiance sombre à souhait et j'en suis jaloux à vrai dire Mon style d'écriture est encore trop bourrin et concis à mon goût, je vais essayer de prendre exemple
NB: Bon courage pour tes concours !
Par contre j'ai été étonné, comme les autres lecteurs avant moi, par le côté bourrin et sans concession de l'histoire des nains rancuniers. Pendant un moment, j'avais l'impression que les deux personnages étaient poursuivis par une bande de guerriers de Khorne en maraude, cherchant à rajouter d'autres crânes à leur collection... Par ce que leur méthode, là, c'est quasiment la même
Mais si le tout fait un peu "extrême", je reprendrais une anecdote du LA V8 impérial qui corrobore un peu ta vision:
En 2410, des nains avaient été appelé pour construire la forteresse de Kreighof pour le comte électeur de l'Ostermark. Le travail terminé, ils reçurent leur paye (douze chariots remplis d'or) et repartirent chez eux. Malheureusement pour l'impérial, quand les nains comptèrent l'argent il virent qu'il manquait deux sous et demi au total. En représailles, les nains revinrent à la forteresse et la rasèrent jusqu'à ses fondations...
Tes autres récits sont tout aussi sympathiques à lire, mais les récents sont réellement excellents. J'aimerais vraiment savoir écrire aussi bien avec autant de détail. Tu as vraiment le chic pour créer une ambiance sombre à souhait et j'en suis jaloux à vrai dire Mon style d'écriture est encore trop bourrin et concis à mon goût, je vais essayer de prendre exemple
NB: Bon courage pour tes concours !
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"La Mort est un mâle, oui, mais un mâle nécessaire."
Terry Pratchett
Terry Pratchett
- Les livres dans le paquetage du nordique...:
La Saga d'Oksilden :
Tome 1 : La Quête Improbable
Tome 2 : Combattre l'acier par l'acier
Tome 3 : Foi Furieuse
Je vous conseille de le télécharger, mettre l'affichage en deux pages et, si possible, activer le mode "Afficher la page de couverture en mode Deux pages" sous Adode Reader (en gros juste pour s'assurer que les pages sont bien affichées comme dans le vrai livre et non décalées)
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mar 10 Mai 2016 - 22:18
Merci Hjalmar ça fait bien plaisir !
Mais, après, il faut savoir que je suis parti de l'idée de la cruauté des nains et je lui ai cherché une raison après, et pas l'inverse. Donc c'est normal si ça fait un eu extrême, ça l'était déjà quand j'en ai eu l'idée.
M'enfin, n'exagérons pas. Les nains sont intransigeants, autant vers eux-même que chez les autres races. Et encore plus chez les autres races. De plus, un nain existe avant tout pour sa famille et plus généralement son clan. Les actions du clan se reflètent sur le guerrier du clan, et tout ce que fait ce dernier se retourneront sur le clan lui-même. Et terniront la réputation du clan si c'est le cas.
Dans le cas d'un crime aussi grave que celui que voler de l'or à un nain, c'est ici tout le village des humains qui est concerné par le crime. Et c'est lui, tout entier, qui doit payer.
Que la sentence soit la mort, est assez logique pour tout nain. On ne rigole pas avec l'or d'un nain.
Maintenant, que tous payent, et par là j'entends que même les femmes et les enfants soient exécutés, ça n'est pas une décision que prendrait, je pense, n'importe quel nain. Mais pour un nain au comportement plutôt extrémiste, oui. Il faut garder dans l'esprit que les nains se considèrent supérieurs aux autres races en général, et cela peut facilement glisser vers le mépris. Et à partir du moment ou les hommes n'ont plus de valeurs aux yeux d'un nain, ce dernier peut tout leur faire sans remords.
Dans une moindre mesure, ton anecdote est une bonne illustration de cet aspect de la rancune naine.
Voilà pour ma petite analyse de la psyché naine.
Grom'
La petite anecdote drôle est que c'est également plus facile pour moi de poser un petit texte lorsque l'imagination est vivace que de m'épuiser sur les long projets...Hjalmar Oksilden a écrit:Je viens de lire certains de tes textes pour passer le temps. Le format court est très propice à ça d'ailleurs, ça laisse au lecteur beaucoup de pistes d'imagination tout en étant accessible
C'est bien vrai, moi-même j'ai relu par curiosité le texte ce matin, maintenant que je ne m'en souviens plus vraiment, pour pouvoir le prendre avec plus de recul. Et b**del qu'est-ce que je suis allé loin. Surtout la dernière ligne. Elle est certes bien posée, mais elle me tordrait presque l'estomac tant elle est terrible.Hjalmar Oksilden a écrit:Par contre j'ai été étonné, comme les autres lecteurs avant moi, par le côté bourrin et sans concession de l'histoire des nains rancuniers.
Mais, après, il faut savoir que je suis parti de l'idée de la cruauté des nains et je lui ai cherché une raison après, et pas l'inverse. Donc c'est normal si ça fait un eu extrême, ça l'était déjà quand j'en ai eu l'idée.
M'enfin, n'exagérons pas. Les nains sont intransigeants, autant vers eux-même que chez les autres races. Et encore plus chez les autres races. De plus, un nain existe avant tout pour sa famille et plus généralement son clan. Les actions du clan se reflètent sur le guerrier du clan, et tout ce que fait ce dernier se retourneront sur le clan lui-même. Et terniront la réputation du clan si c'est le cas.
Dans le cas d'un crime aussi grave que celui que voler de l'or à un nain, c'est ici tout le village des humains qui est concerné par le crime. Et c'est lui, tout entier, qui doit payer.
Que la sentence soit la mort, est assez logique pour tout nain. On ne rigole pas avec l'or d'un nain.
Maintenant, que tous payent, et par là j'entends que même les femmes et les enfants soient exécutés, ça n'est pas une décision que prendrait, je pense, n'importe quel nain. Mais pour un nain au comportement plutôt extrémiste, oui. Il faut garder dans l'esprit que les nains se considèrent supérieurs aux autres races en général, et cela peut facilement glisser vers le mépris. Et à partir du moment ou les hommes n'ont plus de valeurs aux yeux d'un nain, ce dernier peut tout leur faire sans remords.
Dans une moindre mesure, ton anecdote est une bonne illustration de cet aspect de la rancune naine.
Voilà pour ma petite analyse de la psyché naine.
C'est marrant parce que moi je voudrais parfois être plus concis. On se noie facilement dans les descriptions qui ont la fâcheuse tendance à couper le rythme du récit et à casser tous les effets de style et d'ambiances quand elles ne sont pas bien faites. C'est tellement dur à bien doser, j'en perdrais mes cheveux, parfois.Hjalmar Oksilden a écrit:Tes autres récits sont tout aussi sympathiques à lire, mais les récents sont réellement excellents. J'aimerais vraiment savoir écrire aussi bien avec autant de détail. Tu as vraiment le chic pour créer une ambiance sombre à souhait et j'en suis jaloux à vrai dire Mon style d'écriture est encore trop bourrin et concis à mon goût, je vais essayer de prendre exemple
Merci ! D'ailleurs, je les termine demain, yes !Hjalmar Oksilden a écrit:NB: Bon courage pour tes concours !
Grom'
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Uzkul ged a ibid Dawi. Bar Dawi urz grim un grom, un ekrokit "Nai. Drekgit.". Un Uzkul drekged.
La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
Proverbe nain.
Traduction réalisée d'après Grudgelore, de Nick Kyme et de Gave Thorpe.
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Ven 13 Mai 2016 - 17:54
Voilà, en une petite heure, j'ai fini le récit que j'aurai bien aimé sortir pour le dernier concours du fofo.
Mais bon, j'avais pas l'inspiration ni trop de temps non plus, à l'époque.
En tout cas bonne lecture.
Le vent soufflait, et la lumière du soleil n’atteignait la terre que par un miracle inexpliqué, teintant faiblement de blanc la scène d’une tempête balayant l’un des nombreux cols des montagnes grand Nord. Dans les crevasses cependant, le calme régnait, aveugle au déchainement des éléments à peine quelques pieds plus haut, et le silence était paisible entre les pierres et les fleurs gelées que la glace et la neige teintaient de multiples nuances de bleu et d’éclats de lumière. Mais ce calme ne devait pas durer longtemps, et une avalanche de neige se déversa dans la faille rocheuse. Pendant un moment rien ne bougea, puis une figure se releva, la neige accumulée sur son manteau usé tombant en gros paquets sur le sol gelé. Une deuxième se débattit, mais ne se releva pas.
Le premier jeta un coup d’œil craintif vers le haut de la crevasse, où les flots de flocons de neige virevoltaient dans le ballet fou d’un vent glacé. Il se laissa tomber lourdement par terre, adossé à la paroi de pierre. « Je crois qu’on les a semés. Pour cette fois. »
Le feu brillait dans la grotte, petit renflement dans la paroi rocheuse de la crevasse dans laquelle ils s’étaient réfugiés quelques heures plutôt. Le deuxième venu était désormais assis, adossé au mur froid, ses yeux bruns, grands ouverts et innocents, presque candides, fixant les flammes. « On a abandonné Ludwig aujourd’hui... Il n’y a plus que nous deux. » Il leva les yeux vers son ami, plein d’espoir. « Abel... Tu crois que les autres ont pu s’en sortir? »
Abel haussa les épaules, un sourire dénué de toute joie passant fugitivement sur ses lèvres. « Ils sont probablement tous morts à l’heure qu’il est. » Ce fut à son tour de lever les yeux vers son compagnon. « Tu devrais arrêter de te faire des idées ! On ne vit pas dans un roman, tu sais. »
Les romans. Ils en avaient lu beaucoup, avant de venir ici. Ils n’avaient eu que ça à faire, alors, jeunes nobles mortifiés d’ennui face à leur vie de tous les jours, qu’ils avaient jadis jugée si banale. Ils s’étaient donc bourré le crâne d’aventures merveilleuses et de héros glorieux, couverts d’or. De l’honneur, du courage et de la bravoure. Abel eu un petit rire acide. Des mensonges écrits par des hommes aux paroles bien tournées qui ne connaissaient rien de ce qu’ils décrivaient. De l’encre et du papier, rien de plus. Mais ils y avaient cru jusqu’au bout, éblouis par toute cette beauté. Ils avaient rêvé des aventures, de la gloire et de l’or. Et ils étaient partis poursuivre leur rêve dans le Grand Nord. Après tout, le pays des héros barbares regorgeait de légendes, de monstres et de trésors perdus. Le cœur vaillant et le pied léger, ils avaient mis les voiles vers le pays du gel et de la mort. Pour l’honneur, la gloire et le courage.
Et, comme la fine couche de glace lors des premiers jours d’hiver, ils s’étaient brisés avec leurs rêves sous le regard implacable du soleil éclatant et impitoyable de la réalité. La réalité était un tout autre monde. Elle les avait frappés en pleine face à la manière d’une massue. Il n’y avait pas de légendes, pas de héros, pas de gloire, pas d’or. Juste des hommes et du sang.
La nuit fatidique, ils avaient perdu cinq des leurs. Ils avaient couru jusqu’à l’aube, sans pour autant arriver à semer les cris de leurs camarades capturés, et les échos de leur souffrances perdurèrent dans les montagnes. Et ils avaient continué de courir, tous les jours, sans s’arrêter. Peu à peu, ils étaient passés de vingt à dix-neuf, puis à dix-huit, puis à dix-sept... Leurs poursuivants, le froid, le manque de provisions, les crevasses cachées par la neige, le gel... ils avaient tous pliés face à la force de la réalité. Ils étaient morts. Morts, pour l’honneur, la gloire et le courage. Morts pour de l’encre et du papier. Morts pour des mensonges. Abel se prit la tête dans les mains, les larmes roulant sur ses joues.
« Je ne veux mourir, Cain... Je veux vivre ! Vivre ! »
Mais Cain, aveugle aux émotions de son ami, continuait de sourire : « Ne t’en fait pas, Abel, je suis sûr que nous allons nous en sortir. Écoute, cela fait déjà une semaine que nous avons quitté le... le campement. Le village d’où nous somme parti ne doit plus être très loin... deux jours tout au plus. Tu entends ? Dans deux jours, nous sommes de retour la civilisation... »
Et il y croyait vraiment... « Comment peux-tu être aveugle à ce point ! Tu es blessé, bon sang ! Depuis hier, tes entrailles son sur le point de se déverser à tout moment, et toi tu es là comme si de rien n’était ! On n’a même plus de provision ! » Abel secouait violemment la tête « Espèce de... espèce... Sombre idiot... tu n’as aucune chance de t’en sortir, et tu refuses même de le voir... comment... comment... »
Quand bien même, Cain ne quittait pas son sourire. « Allons, Abel... Il y a toujours, toujours une chance, de s’en sortir. Tout ce que nous avons à faire, c’est de la saisir, j’en suis sûr. »
Tu n’as aucune chance de t’en sortir, sombre idiot !
Les mains d’Abel tremblaient. Ses yeux roulaient dans leurs orbites, exorbités. La sueur coulait sur son visage.
Je veux vivre, bon sang, vivre !
Jusqu’où allait-il aller pour survivre ? Il n’arrivait pas à se décider. S’il le faisait... Il pourrait survivre. Marcher sans contrainte, manger même...
Jusqu’où vont les faux-semblants de la faïence des mensonges de la société que l’humain s’est dressée pour s’éloigner de sa nature primale ? Combien de temps peut-il ignorer sa vraie nature, qu'il est seul face au monde et que rien ni personne ne peut l’éloigner de son but, sa survie ?
Oui, au final, tout ce qui comptait, c’était lui-même. Il voulait vivre, se sortir de cet enfer quel qu’en soit le prix à payer.
Abel se leva, et son visage était caché parmi les ombres. Il avait ramassé une grosse pierre.
Cain, lui, continuait ses paroles rassurantes, sûr de lui. « ... ne t’inquiètes pas, Abel, je suis sûr que nous allons trouver une solution. Après tout, tu m’as promis que nous nous en sortirions. Abel ? »
— Tais-toi ! »
Il devait survivre. Et si Cain ne pouvait pas en ressortir vivant... Il n’avait plus d’autre solution, non ?
« Abe...
— Tais-toi, tais-toi, tais-toi ! »
Avec chaque mot, le roc s’abattait sur le crâne de Cain, jusqu’à ce que le silence prenne place dans la grotte, bientôt brisé par les sanglots d’un Abel à la conscience déchirée.
« Abel. Tu vas mourir. Tu m’avais promis que nous survivrons.
— Tais-toi ! Tu es mort ! »
Abel tituba dans la grotte, s’appuyant d’une main peu assurée sur la paroi pour ne pas tomber. Ses vêtements n’étaient plus que des lambeaux, couverts de sang séché. Son visage était creusé et couvert d’une barbe sale et poisseuse. Ses yeux hagards, enfoncés dans leurs orbites, émergeant entre deux mèches de cheveux noirs et collants, brillaient d’une lueur fiévreuse.
Ses jambes ne pouvant plus le soutenir, il s’affaissa sur le sol, adossé à un rocher qui gisait là. Il faisait face au chemin d’où il venait, et au loin, une faible lueur indiquait l’entrée de la grotte, boyau rocheux froid et sec qui s’enfonçait dans le ventre dans une des montagnes du grand nord. Encore une. Ce serait la dernière qu’il en verrait, d’une manière ou d’une autre. Il tâta d’une main tremblante sa jambe gauche, et grimaça lorsqu’il effleura la gigantesque balafre qui lui parcourait la cuisse, bordée de sang caillé, témoignage de l’ours déformé qu’il avait affronté pour le peu de nourriture que la bête mourante avait sur les os un jour auparavant. Et s’il ne mourrait pas de ses blessures, les maraudeurs qui étaient à sa poursuite l’achèveraient bien assez tôt. Il arrivait déjà à entendre les faibles échos des aboiements de leurs maudits chiens loups qui avaient retrouvés sa trace il y a peu, portés par la faible brise qui traversait le silence de la grotte. Ils n’allaient pas tarder à arriver.
Abel ferma les yeux, et tenta de reprendre son souffle face à la menace de sa mort imminente. Il fut pris de convulsion. Son estomac était parcouru de spasmes depuis ce matin, et maintenant c’était son corps tout entier qui lui répondait. Abel gémit et tenta de vomir, mais rien ne sortit de son ventre vide hormis un peu de bile nauséabonde.
Maudit ours malade, pensa-t-il à travers la brume de sa souffrance. Il avait découvert, après l’avoir dépecé et à moitié dévoré, un morceau de malepierre dans le ventre de la bête. Maintenant, c’était à lui d’en hériter les affres.
Aux aboiements des chiens s’ajoutaient maintenant les cris des sauvages. Ils étaient presque à l’entrée de la grotte.
À côté de lui, assis sur une pierre, Cain le regardait.
« Te voilà bien avancé maintenant. Tu es sur le point de crever comme un chien, tout seul dans une grotte, assailli de toute part par des sauvageons nordiques. À quoi cela t’a-t-il avancé de me tuer, alors ?
— Vas-tu cesser de me hanter ? cracha Abel à travers ses dents serrées. Je t’ai tué il y a des lustres ! Et je t’ai mangé ! Laisse-moi tranquille ! » Il retint un sanglot. « Laisse-moi au moins mourir en paix... »
Mais le spectre de son ami lui adressa un rire amer.
« Que nenni ! Tu nous as promis de nous sortir de cet enfer... Même mort, je resterai avec toi jusqu’à la toute fin. »
Abel avait fermé les yeux, il secoua la tête. « Mais je voulais juste survivre... Je veux vivre !
— Ils ne savent jamais quand mourir... le ton de Cain était presque narquois, acide. Que ferais-tu pour vivre juste un peu plus ?
— Ha ! Pour vivre un peu plus ? Je pense que je ... je pense que je te tuerai une fois de plus si je le devais. » Le ton d’Abel s’était durcit. « Je te tuerai, encore et encore, tu m’entends ! Je dévorerai tes entrailles sans aucun remord ! Alors cesse de me poursuivre, tu ne peux plus me sauver, maintenant... Ne serait-ce que pour me débarrasser de ces maudits barbares, je vendrais mon âme au démon ! »
Cain s’était rapproché de lui, et lui susurrait presque dans l’oreille.
« Vendre ton âme ? Mais tu peux déjà t’en sortir, pourtant. »
Abel se retourna vers le fantôme, interloqué, et son regard plongea dans les yeux de Cain, non plus candides, mais noirs, froids et cruels, véritables abîmes de noirceur... ce n’était pas les yeux de son ami. Le spectre sourit.
« Tu as toujours eu cette rage de survivre au fond de toi, et encore plus après ta rencontre avec l’ours. Ne la sens-tu pas te retourner tes entrailles, encore maintenant ? Elle ne demande qu’à se libérer, à te rendre capable de sortir vivant de cette grotte et triompher des sauvages qui sont à tes trousses. Tout ce que tu as à faire, c’est de l’accepter en toi...
— Et je survivrai ? » Les yeux hagards d’Abel ne pouvaient plus se détacher du visage de Cain.
Le fantôme sourit. « Oui, bien sûr. »
Abel essaya en vain de se redresser, son regard tombant sur son ventre, sa conscience se perdant peu à peu au profit du délire. « Mais... comment faire ? »
Le spectre lui adressa un regard presque chaleureux de ses yeux aux profondeurs abyssales.
« Tu n’as qu’à laisser ta hargne, ta soif de sang couler en toi... Regarde. » Cain posa doucement sa main sur son estomac.
Tous les muscles d’Abel se crispèrent violemment. Ce n’étaient plus que des convulsions. Abel sentait son corps tout entier se déformer. Son ventre n’était plus pour lui qu’une masse de chaleur et de souffrance, par laquelle se déversait toute la douleur qui parcourait son corps brisé. Son esprit, enfermé dans cette cage charnelle qui échappait à son contrôle, oublia un instant sa soif de survie et jeta un dernier coup d’œil au spectre de Cain à côté de lui. Ce dernier le regardait d’un regard non plus froid, mais brûlant, avec ses deux yeux noirs qui semblaient à présent emplis d’une présence malfaisante. Et lorsqu’il se mit à rire, sa bouche s’ouvrit d’un rictus aux dents pointues et déformées, inhumaines. Le sourire dément déchira bientôt son visage aux veines saillantes et bleutées d’une oreille à l’autre, et il sembla à la conscience mourante d’Abel, alors que son propre corps se déformait lui aussi au-delà de toute mesure, que le visage Cain se découpait lui-même en deux, monstruosité bicéphale au rire dément, tel aux caquètements déformés d’un oiseau pris de folie. À travers un dernier regard vacillant, Abel, aperçut les ombres des chiens maraudeurs qui s’approchaient en courant. Dans un ultime élan face à la réalité d’une mort imminente, solitaire et abandonnée de tous, un dernier spasme de frustration parcourut son esprit, et lorsque sa conscience vacilla pour la dernière fois, elle emporta tout sur son passage et déversa sa rage dans son corps muté.
Il voulait survivre, quel qu’en soit le prix.
Et le rire reprit de plus belle.
Un cri inhumain retentit depuis les entrailles de la terre.
Les maraudeurs voulurent rebrousser chemin, mais il était déjà trop tard.
Les échos de leurs hurlements retentirent longtemps dans les montagnes du grand nord.
Les deux enfants jouaient dans la neige, près du campement de leur tribu. Ils n’entendirent jamais la créature arriver, voilée par la brume, silencieuse. Une main aux griffes difforme s’empara d’eux, et bientôt il n’y eut plus aucune trace de leur passage dans ce monde, hormis quelques os brisés voués à disparaître dans la neige.
Nullement rassasiée, la créature pris le chemin du village.
Il avait faim. Les quelques habitants du campement n’avaient pas suffi à le satisfaire. Il s’était fait du froid et de la neige, des montagnes, son monde. Il en était le seul roi. C’était un monde de rage, de haine et de sauvagerie, mais aussi un monde d’oubli. Un monde où il pourrait survivre.
C’était son monde.
Il n’en connaissait pas d’autre.
Cependant, parfois, il se rappelait qu’il avait oublié quelque chose, mais il n’arrivait jamais à s’en souvenir.
Et dans sa tête retentissait toujours le même rire, le rire... Il ne le quittait plus, toujours quelque part dans le fond de son esprit.
C’était comme si quelqu’un l’observait, de loin, depuis les confins de la réalité. Quelqu’un qui savait. Et qui se moquait de sa condition et de son oubli.
Mais il n’en avait cure. Il devait survivre.
Il avait... promis ?
La créature secoua la tête et s’éloigna, en quête d’une nouvelle proie dans une énième et vaine tentative de satisfaire une faim dévorante et insatiable.
Et toujours, le rire...
Certain d'entre vous y ont peut-être pensé, mais cette histoire ce veut une illustration "fluffique" du Mourngul de Warhammer Forge, que j'aime beaucoup, autant au niveau modélisme qu'au niveau de son fluff.
N'hésitez pas à dire ce que vous pensez de tout ça !
Grom'
Mais bon, j'avais pas l'inspiration ni trop de temps non plus, à l'époque.
En tout cas bonne lecture.
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Le vent soufflait, et la lumière du soleil n’atteignait la terre que par un miracle inexpliqué, teintant faiblement de blanc la scène d’une tempête balayant l’un des nombreux cols des montagnes grand Nord. Dans les crevasses cependant, le calme régnait, aveugle au déchainement des éléments à peine quelques pieds plus haut, et le silence était paisible entre les pierres et les fleurs gelées que la glace et la neige teintaient de multiples nuances de bleu et d’éclats de lumière. Mais ce calme ne devait pas durer longtemps, et une avalanche de neige se déversa dans la faille rocheuse. Pendant un moment rien ne bougea, puis une figure se releva, la neige accumulée sur son manteau usé tombant en gros paquets sur le sol gelé. Une deuxième se débattit, mais ne se releva pas.
Le premier jeta un coup d’œil craintif vers le haut de la crevasse, où les flots de flocons de neige virevoltaient dans le ballet fou d’un vent glacé. Il se laissa tomber lourdement par terre, adossé à la paroi de pierre. « Je crois qu’on les a semés. Pour cette fois. »
Le feu brillait dans la grotte, petit renflement dans la paroi rocheuse de la crevasse dans laquelle ils s’étaient réfugiés quelques heures plutôt. Le deuxième venu était désormais assis, adossé au mur froid, ses yeux bruns, grands ouverts et innocents, presque candides, fixant les flammes. « On a abandonné Ludwig aujourd’hui... Il n’y a plus que nous deux. » Il leva les yeux vers son ami, plein d’espoir. « Abel... Tu crois que les autres ont pu s’en sortir? »
Abel haussa les épaules, un sourire dénué de toute joie passant fugitivement sur ses lèvres. « Ils sont probablement tous morts à l’heure qu’il est. » Ce fut à son tour de lever les yeux vers son compagnon. « Tu devrais arrêter de te faire des idées ! On ne vit pas dans un roman, tu sais. »
Les romans. Ils en avaient lu beaucoup, avant de venir ici. Ils n’avaient eu que ça à faire, alors, jeunes nobles mortifiés d’ennui face à leur vie de tous les jours, qu’ils avaient jadis jugée si banale. Ils s’étaient donc bourré le crâne d’aventures merveilleuses et de héros glorieux, couverts d’or. De l’honneur, du courage et de la bravoure. Abel eu un petit rire acide. Des mensonges écrits par des hommes aux paroles bien tournées qui ne connaissaient rien de ce qu’ils décrivaient. De l’encre et du papier, rien de plus. Mais ils y avaient cru jusqu’au bout, éblouis par toute cette beauté. Ils avaient rêvé des aventures, de la gloire et de l’or. Et ils étaient partis poursuivre leur rêve dans le Grand Nord. Après tout, le pays des héros barbares regorgeait de légendes, de monstres et de trésors perdus. Le cœur vaillant et le pied léger, ils avaient mis les voiles vers le pays du gel et de la mort. Pour l’honneur, la gloire et le courage.
Et, comme la fine couche de glace lors des premiers jours d’hiver, ils s’étaient brisés avec leurs rêves sous le regard implacable du soleil éclatant et impitoyable de la réalité. La réalité était un tout autre monde. Elle les avait frappés en pleine face à la manière d’une massue. Il n’y avait pas de légendes, pas de héros, pas de gloire, pas d’or. Juste des hommes et du sang.
La nuit fatidique, ils avaient perdu cinq des leurs. Ils avaient couru jusqu’à l’aube, sans pour autant arriver à semer les cris de leurs camarades capturés, et les échos de leur souffrances perdurèrent dans les montagnes. Et ils avaient continué de courir, tous les jours, sans s’arrêter. Peu à peu, ils étaient passés de vingt à dix-neuf, puis à dix-huit, puis à dix-sept... Leurs poursuivants, le froid, le manque de provisions, les crevasses cachées par la neige, le gel... ils avaient tous pliés face à la force de la réalité. Ils étaient morts. Morts, pour l’honneur, la gloire et le courage. Morts pour de l’encre et du papier. Morts pour des mensonges. Abel se prit la tête dans les mains, les larmes roulant sur ses joues.
« Je ne veux mourir, Cain... Je veux vivre ! Vivre ! »
Mais Cain, aveugle aux émotions de son ami, continuait de sourire : « Ne t’en fait pas, Abel, je suis sûr que nous allons nous en sortir. Écoute, cela fait déjà une semaine que nous avons quitté le... le campement. Le village d’où nous somme parti ne doit plus être très loin... deux jours tout au plus. Tu entends ? Dans deux jours, nous sommes de retour la civilisation... »
Et il y croyait vraiment... « Comment peux-tu être aveugle à ce point ! Tu es blessé, bon sang ! Depuis hier, tes entrailles son sur le point de se déverser à tout moment, et toi tu es là comme si de rien n’était ! On n’a même plus de provision ! » Abel secouait violemment la tête « Espèce de... espèce... Sombre idiot... tu n’as aucune chance de t’en sortir, et tu refuses même de le voir... comment... comment... »
Quand bien même, Cain ne quittait pas son sourire. « Allons, Abel... Il y a toujours, toujours une chance, de s’en sortir. Tout ce que nous avons à faire, c’est de la saisir, j’en suis sûr. »
Tu n’as aucune chance de t’en sortir, sombre idiot !
Les mains d’Abel tremblaient. Ses yeux roulaient dans leurs orbites, exorbités. La sueur coulait sur son visage.
Je veux vivre, bon sang, vivre !
Jusqu’où allait-il aller pour survivre ? Il n’arrivait pas à se décider. S’il le faisait... Il pourrait survivre. Marcher sans contrainte, manger même...
Jusqu’où vont les faux-semblants de la faïence des mensonges de la société que l’humain s’est dressée pour s’éloigner de sa nature primale ? Combien de temps peut-il ignorer sa vraie nature, qu'il est seul face au monde et que rien ni personne ne peut l’éloigner de son but, sa survie ?
Oui, au final, tout ce qui comptait, c’était lui-même. Il voulait vivre, se sortir de cet enfer quel qu’en soit le prix à payer.
Abel se leva, et son visage était caché parmi les ombres. Il avait ramassé une grosse pierre.
Cain, lui, continuait ses paroles rassurantes, sûr de lui. « ... ne t’inquiètes pas, Abel, je suis sûr que nous allons trouver une solution. Après tout, tu m’as promis que nous nous en sortirions. Abel ? »
— Tais-toi ! »
Il devait survivre. Et si Cain ne pouvait pas en ressortir vivant... Il n’avait plus d’autre solution, non ?
« Abe...
— Tais-toi, tais-toi, tais-toi ! »
Avec chaque mot, le roc s’abattait sur le crâne de Cain, jusqu’à ce que le silence prenne place dans la grotte, bientôt brisé par les sanglots d’un Abel à la conscience déchirée.
* * *
« Abel. Tu vas mourir. Tu m’avais promis que nous survivrons.
— Tais-toi ! Tu es mort ! »
Abel tituba dans la grotte, s’appuyant d’une main peu assurée sur la paroi pour ne pas tomber. Ses vêtements n’étaient plus que des lambeaux, couverts de sang séché. Son visage était creusé et couvert d’une barbe sale et poisseuse. Ses yeux hagards, enfoncés dans leurs orbites, émergeant entre deux mèches de cheveux noirs et collants, brillaient d’une lueur fiévreuse.
Ses jambes ne pouvant plus le soutenir, il s’affaissa sur le sol, adossé à un rocher qui gisait là. Il faisait face au chemin d’où il venait, et au loin, une faible lueur indiquait l’entrée de la grotte, boyau rocheux froid et sec qui s’enfonçait dans le ventre dans une des montagnes du grand nord. Encore une. Ce serait la dernière qu’il en verrait, d’une manière ou d’une autre. Il tâta d’une main tremblante sa jambe gauche, et grimaça lorsqu’il effleura la gigantesque balafre qui lui parcourait la cuisse, bordée de sang caillé, témoignage de l’ours déformé qu’il avait affronté pour le peu de nourriture que la bête mourante avait sur les os un jour auparavant. Et s’il ne mourrait pas de ses blessures, les maraudeurs qui étaient à sa poursuite l’achèveraient bien assez tôt. Il arrivait déjà à entendre les faibles échos des aboiements de leurs maudits chiens loups qui avaient retrouvés sa trace il y a peu, portés par la faible brise qui traversait le silence de la grotte. Ils n’allaient pas tarder à arriver.
Abel ferma les yeux, et tenta de reprendre son souffle face à la menace de sa mort imminente. Il fut pris de convulsion. Son estomac était parcouru de spasmes depuis ce matin, et maintenant c’était son corps tout entier qui lui répondait. Abel gémit et tenta de vomir, mais rien ne sortit de son ventre vide hormis un peu de bile nauséabonde.
Maudit ours malade, pensa-t-il à travers la brume de sa souffrance. Il avait découvert, après l’avoir dépecé et à moitié dévoré, un morceau de malepierre dans le ventre de la bête. Maintenant, c’était à lui d’en hériter les affres.
Aux aboiements des chiens s’ajoutaient maintenant les cris des sauvages. Ils étaient presque à l’entrée de la grotte.
À côté de lui, assis sur une pierre, Cain le regardait.
« Te voilà bien avancé maintenant. Tu es sur le point de crever comme un chien, tout seul dans une grotte, assailli de toute part par des sauvageons nordiques. À quoi cela t’a-t-il avancé de me tuer, alors ?
— Vas-tu cesser de me hanter ? cracha Abel à travers ses dents serrées. Je t’ai tué il y a des lustres ! Et je t’ai mangé ! Laisse-moi tranquille ! » Il retint un sanglot. « Laisse-moi au moins mourir en paix... »
Mais le spectre de son ami lui adressa un rire amer.
« Que nenni ! Tu nous as promis de nous sortir de cet enfer... Même mort, je resterai avec toi jusqu’à la toute fin. »
Abel avait fermé les yeux, il secoua la tête. « Mais je voulais juste survivre... Je veux vivre !
— Ils ne savent jamais quand mourir... le ton de Cain était presque narquois, acide. Que ferais-tu pour vivre juste un peu plus ?
— Ha ! Pour vivre un peu plus ? Je pense que je ... je pense que je te tuerai une fois de plus si je le devais. » Le ton d’Abel s’était durcit. « Je te tuerai, encore et encore, tu m’entends ! Je dévorerai tes entrailles sans aucun remord ! Alors cesse de me poursuivre, tu ne peux plus me sauver, maintenant... Ne serait-ce que pour me débarrasser de ces maudits barbares, je vendrais mon âme au démon ! »
Cain s’était rapproché de lui, et lui susurrait presque dans l’oreille.
« Vendre ton âme ? Mais tu peux déjà t’en sortir, pourtant. »
Abel se retourna vers le fantôme, interloqué, et son regard plongea dans les yeux de Cain, non plus candides, mais noirs, froids et cruels, véritables abîmes de noirceur... ce n’était pas les yeux de son ami. Le spectre sourit.
« Tu as toujours eu cette rage de survivre au fond de toi, et encore plus après ta rencontre avec l’ours. Ne la sens-tu pas te retourner tes entrailles, encore maintenant ? Elle ne demande qu’à se libérer, à te rendre capable de sortir vivant de cette grotte et triompher des sauvages qui sont à tes trousses. Tout ce que tu as à faire, c’est de l’accepter en toi...
— Et je survivrai ? » Les yeux hagards d’Abel ne pouvaient plus se détacher du visage de Cain.
Le fantôme sourit. « Oui, bien sûr. »
Abel essaya en vain de se redresser, son regard tombant sur son ventre, sa conscience se perdant peu à peu au profit du délire. « Mais... comment faire ? »
Le spectre lui adressa un regard presque chaleureux de ses yeux aux profondeurs abyssales.
« Tu n’as qu’à laisser ta hargne, ta soif de sang couler en toi... Regarde. » Cain posa doucement sa main sur son estomac.
Tous les muscles d’Abel se crispèrent violemment. Ce n’étaient plus que des convulsions. Abel sentait son corps tout entier se déformer. Son ventre n’était plus pour lui qu’une masse de chaleur et de souffrance, par laquelle se déversait toute la douleur qui parcourait son corps brisé. Son esprit, enfermé dans cette cage charnelle qui échappait à son contrôle, oublia un instant sa soif de survie et jeta un dernier coup d’œil au spectre de Cain à côté de lui. Ce dernier le regardait d’un regard non plus froid, mais brûlant, avec ses deux yeux noirs qui semblaient à présent emplis d’une présence malfaisante. Et lorsqu’il se mit à rire, sa bouche s’ouvrit d’un rictus aux dents pointues et déformées, inhumaines. Le sourire dément déchira bientôt son visage aux veines saillantes et bleutées d’une oreille à l’autre, et il sembla à la conscience mourante d’Abel, alors que son propre corps se déformait lui aussi au-delà de toute mesure, que le visage Cain se découpait lui-même en deux, monstruosité bicéphale au rire dément, tel aux caquètements déformés d’un oiseau pris de folie. À travers un dernier regard vacillant, Abel, aperçut les ombres des chiens maraudeurs qui s’approchaient en courant. Dans un ultime élan face à la réalité d’une mort imminente, solitaire et abandonnée de tous, un dernier spasme de frustration parcourut son esprit, et lorsque sa conscience vacilla pour la dernière fois, elle emporta tout sur son passage et déversa sa rage dans son corps muté.
Il voulait survivre, quel qu’en soit le prix.
Et le rire reprit de plus belle.
Un cri inhumain retentit depuis les entrailles de la terre.
Les maraudeurs voulurent rebrousser chemin, mais il était déjà trop tard.
Les échos de leurs hurlements retentirent longtemps dans les montagnes du grand nord.
* * *
Les deux enfants jouaient dans la neige, près du campement de leur tribu. Ils n’entendirent jamais la créature arriver, voilée par la brume, silencieuse. Une main aux griffes difforme s’empara d’eux, et bientôt il n’y eut plus aucune trace de leur passage dans ce monde, hormis quelques os brisés voués à disparaître dans la neige.
Nullement rassasiée, la créature pris le chemin du village.
Il avait faim. Les quelques habitants du campement n’avaient pas suffi à le satisfaire. Il s’était fait du froid et de la neige, des montagnes, son monde. Il en était le seul roi. C’était un monde de rage, de haine et de sauvagerie, mais aussi un monde d’oubli. Un monde où il pourrait survivre.
C’était son monde.
Il n’en connaissait pas d’autre.
Cependant, parfois, il se rappelait qu’il avait oublié quelque chose, mais il n’arrivait jamais à s’en souvenir.
Et dans sa tête retentissait toujours le même rire, le rire... Il ne le quittait plus, toujours quelque part dans le fond de son esprit.
C’était comme si quelqu’un l’observait, de loin, depuis les confins de la réalité. Quelqu’un qui savait. Et qui se moquait de sa condition et de son oubli.
Mais il n’en avait cure. Il devait survivre.
Il avait... promis ?
La créature secoua la tête et s’éloigna, en quête d’une nouvelle proie dans une énième et vaine tentative de satisfaire une faim dévorante et insatiable.
Et toujours, le rire...
______________________________
Certain d'entre vous y ont peut-être pensé, mais cette histoire ce veut une illustration "fluffique" du Mourngul de Warhammer Forge, que j'aime beaucoup, autant au niveau modélisme qu'au niveau de son fluff.
N'hésitez pas à dire ce que vous pensez de tout ça !
Grom'
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Uzkul ged a ibid Dawi. Bar Dawi urz grim un grom, un ekrokit "Nai. Drekgit.". Un Uzkul drekged.
La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
Proverbe nain.
Traduction réalisée d'après Grudgelore, de Nick Kyme et de Gave Thorpe.
- Hjalmar OksildenKasztellan
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Palmares : Champion du Fort de Sang, Comte de la Crypte 2018 & 2022, Organisateur des affrontements festifs d'Ubersreik
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Sam 14 Mai 2016 - 8:37
Eh ben, tu aimes vraiment les ambiances sombres et glauques a souhait! (avec une pointe d'ironie tragique je dirais même)
Le texte aurait été un peu long pour le concours je crois, mais on n'est pas dans cette optique, donc c'est pas grave
Il faudra faire attention. Il y a quelques oublis par ci, par là, probablement des oublis passagers. Mais là encore je comprends, j'en fait pas mal moi aussi(c'est pour ça que j'ai un relecteur...)
Si l'idée du texte est sympa, on voit assez peu de texte qui décrive le cheminement vers la déchéance des âmes perdues, le début m'a rappelé ce que tu m'avais dit auparavant:
Après ce n'est que mon opinion personnelle écrite a la va-vite dans mon train pour Strasbourg .
Le texte aurait été un peu long pour le concours je crois, mais on n'est pas dans cette optique, donc c'est pas grave
Il faudra faire attention. Il y a quelques oublis par ci, par là, probablement des oublis passagers. Mais là encore je comprends, j'en fait pas mal moi aussi(c'est pour ça que j'ai un relecteur...)
Si l'idée du texte est sympa, on voit assez peu de texte qui décrive le cheminement vers la déchéance des âmes perdues, le début m'a rappelé ce que tu m'avais dit auparavant:
Sur les premiers paragraphes tu te répètes un peu malheureusement sur la description de la province. Ce n'est pas vraiment grave, le texte reste très bien écrit, mais il faut faire attention a ne pas trop en faire. Étrangement sur tes autres textes, je n'avais pas eu ce problème.Gromdal a écrit:On se noie facilement dans les descriptions qui ont la fâcheuse tendance à couper le rythme du récit
Après ce n'est que mon opinion personnelle écrite a la va-vite dans mon train pour Strasbourg .
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"La Mort est un mâle, oui, mais un mâle nécessaire."
Terry Pratchett
Terry Pratchett
- Les livres dans le paquetage du nordique...:
La Saga d'Oksilden :
Tome 1 : La Quête Improbable
Tome 2 : Combattre l'acier par l'acier
Tome 3 : Foi Furieuse
Je vous conseille de le télécharger, mettre l'affichage en deux pages et, si possible, activer le mode "Afficher la page de couverture en mode Deux pages" sous Adode Reader (en gros juste pour s'assurer que les pages sont bien affichées comme dans le vrai livre et non décalées)
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Sam 14 Mai 2016 - 14:15
Oui, c'est vrai. Mais j'ai aussi, et surtout, du mal à imaginer un autre style pour des récits aussi courts et sans "suites". Ce qui m'embête un peu quand j'ai envie d'écrire sur autre chose, surtout ces derniers temps.Hjalmar Oksilden a écrit:Eh ben, tu aimes vraiment les ambiances sombres et glauques a souhait! (avec une pointe d'ironie tragique je dirais même)
Comme le concours est fini depuis 7 mois je me suis lâché un peu.Hjalmar Oksilden a écrit:Le texte aurait été un peu long pour le concours je crois, mais on n'est pas dans cette optique, donc c'est pas grave
C'est le problème quand on écrit plus lentement qu'on ne pense les mots qu'on veut écrire. Et le pire c'est que quand je me relis tout seul, je "rajoute" dans ma tête les mots oubliés, de manière inconsciente, car je me rappelle la phrase originelle, et donc j'arrive pas à le voir quand il en manque, c'est assez terrible.Hjalmar Oksilden a écrit:Il faudra faire attention. Il y a quelques oublis par ci, par là, probablement des oublis passagers. Mais là encore je comprends, j'en fait pas mal moi aussi(c'est pour ça que j'ai un relecteur...)
Y en avait eu quelques uns sur ce thème là lors du concours de récits 2013 du fofo si mes souvenirs sont bons. Si ça te branche tu peux y jeter un coup d'oeil, je me rappelle qu'Arken avait fait un très beau texte là-dessus.Hjalmar Oksilden a écrit:Si l'idée du texte est sympa, on voit assez peu de texte qui décrive le cheminement vers la déchéance des âmes perdues
Je sais pas, les quelques paragraphes du début ont été écrits en septembre dernier, mais je crois me souvenir que j'avais juste envie de faire un petit paragraphe descriptif tranquille avant de commencer la lente descente aux enfers. Mais après si tu trouves que ça fait vraiment lourd, je peux tronquer.Hjalmar Oksilden a écrit:Sur les premiers paragraphes tu te répètes un peu malheureusement sur la description de la province. Ce n'est pas vraiment grave, le texte reste très bien écrit, mais il faut faire attention a ne pas trop en faire. Étrangement sur tes autres textes, je n'avais pas eu ce problème.
J'ai l'impression que je suis le seul sur ce forum qui n'habite pas à côté de Strasbourg, c'est un truc de dingue.Hjalmar Oksilden a écrit:Après ce n'est que mon opinion personnelle écrite a la va-vite dans mon train pour Strasbourg .
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Sam 14 Mai 2016 - 19:05
Gromdal a écrit:Mais après si tu trouves que ça fait vraiment lourd, je peux tronquer.
Non, non, ne te sens pas obligé. De plus, ça dénaturerait un peu le texte original je trouve. Après tout, c'est ta vision de la chose alors il faut s'y tenir
Gromdal a écrit:J'ai l'impression que je suis le seul sur ce forum qui n'habite pas à côté de Strasbourg, c'est un truc de dingue
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Sam 14 Mai 2016 - 20:30
Je crois qu'il y en a quelques-uns en Belgique de mémoire. Il y a Nyklaus en région parisienne. De mémoire parmi les membres actifs c'est assez concentré en Alsace.Gromdal a écrit:
J'ai l'impression que je suis le seul sur ce forum qui n'habite pas à côté de Strasbourg, c'est un truc de dingue.
Grom'
Sinon, j'ai trouvé le dernier texte assez génial. J'ai adoré surtout la fin avec la transformation.
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mar 26 Nov 2019 - 23:16
Un petit texte que j'avais envie de rédiger suite à la première partie de jeu de rôle WHB V4, avec Vigi, Magnan, Arca', Hjalmar, et un ami de ma part. J'avoue que pour les autres ce court passage n'aura que peu de signification au delà de ce qu'il raconte.
Je n'en suis d'ailleurs pas totalement satisfait, mais voilà, je me suis amusé à l'écrire.
Les feuilles vertes des jeunes arbres teintaient la clairière d’un doux halo, sous la chaude lumière de ce début d’été. La colonie des Collines d’Ambres n’avait certes été établie que récemment par les Eonir, mais on pouvait déjà sentir l’influence de ces derniers, dans l’agencement des arbres autour de la clairière, s’entremêlant en de fins entrelacs. Au centre, tournant l’un autour de l’autre, armés de longues hampes fichées d’une boule de toile en lieu de lances d’entraînements, deux elfes se faisaient face sous les regards impassibles de serviteurs silencieux, postés droitement à la lisière des arbres, portants vêtements, serviettes et rafraîchissement.
Les deux duellistes se jaugeaient du regard, sans ciller, leurs pas lents et mesurés. Leurs visages restaient de marbre, mais les yeux trahissaient une intense concentration. D’un côté, une femme, de l’autre, un homme, tous deux en fins habits et parés de bijoux. Le faste de joaillerie de l’homme ne pouvait d’ailleurs dépasser l’aura de la femme, dont l’air noble se passait de tant d’apparat.
Ce fut cette dernière qui finit par s’élancer en premier, presque timidement, la lance allant tutoyer celle de son adversaire sans grands éclats, comme pour le tester, ou le tenter. L’homme répondit avec énergie, et se fendit dans une botte qui, aux yeux d’un simple humain aurait paru parfaite. Pourtant, il fut esquivé avec aisance, et la contre-attaque ne se fit pas attendre. Avec une grande finesse, la lance de la femme fila et l’adroite parade de son adversaire ne suffit pas à arrêter le coup, qui lui atteint l’épaule. La frappe n’était pas très puissante, mais suffisamment pour que le coup qu’il tenta de lui porter en retour parte dans le vent. Elle put se reculer en sécurité, la lance pointée vers son adversaire, qu’elle gratifia d’un petit sourire satisfait. Il secoua quelque peu ses épaules en retour, comme pour se raffermir, et ils reprirent leur petite danse, tournant l’un autour de l’autre et cherchant l’ouverture propice.
« J’espère que vous vous acclimatez bien à vos séjours chez les humains, chère sœur. Je constate avec plaisir que votre passage prolongé chez eux n’a pas encore émoussé votre talent. » lâcha soudain l’homme, avec un petit sourire sans joie.
« Et vous méritez toujours autant le titre familial de la Lance Dansante, mon cher frère. » lui répondit l’intéressée d’un ton froid. « Et, pour votre intérêt, ces barbares, certes frustres, ne sont pas aussi ennuyeux que l’on pourrait le penser. J’aurais suffisamment de quoi entretenir lance et arc. »
« Tant mieux, renchérit-il aussitôt. Je serais déçu si nos duels avaient perdu en… défi. »
Mais, avant qu’il ne puisse aller plus loin, elle se fendit, et la pointe rembourrée pourtant bien dirigée contre le visage de son frère fut déviée de peu. Pire encore, ce fut la lance de ce dernier qui vint la toucher à l’épaule, alors qu’elle tentait de se retirer.
« Mais bon, j’imagine qu’il faut encore une fois vous rappeler, Aithibyll, qu’ici en tant qu’aîné c’est moi le plus entraîné d’entre n... »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, car l’intéressée revint à la charge, la mâchoire serrée. Plusieurs frappes s’en suivirent, fusant vers les jambes, puis les bras, puis la tête, et il eut besoin de toute son attention pour les parer. Mais sa garde fut finalement brisée, et la lance de sa sœur rentra avec force dans son abdomen, ce qui le fit reculer, le souffle coupé.
« Mon très cher Elthanahar devrait se rappeler que cela ne l’aidera pas toujours. » lâcha-t-elle alors entre ses dents serrées.
Elle se montra quand même hésitante à continuer son assaut, et il en profita pour se lancer quelques passes avant qu’elle ne se ressaisisse. Son attaque était pourtant faible, comme il n’était pas encore bien remis du coup précédent, mais ce fit reculer sa sœur, qui para de justesse de sa hampe. C’était juste assez pour qu’il se reprenne. Il sentait son égo meurtri nourrir son adrénaline et sa volonté de le réparer aiguiser ses sens. La riposte de sa soeur vint, la lance tentant de s’abattre sur sa tête : il l’esquiva avec aisance. Il sentait son énergie revenir. C’était le moment de reprendre la main.
Aithibyll vit la balle de toile se diriger vers son sternum, et fit un pas de côté pour mieux parer. Mais, au dernier moment, elle vit la balle dévier de sa trajectoire, et sa tête fut projetée en arrière. Malgré le rembourrage, le choc était loin d’être doux, et elle recula de plusieurs pas, le menton meurtri. Jouant la défense, elle pointa sa lance de l’avant, et n’espéra même pas attaquer avant d’avoir pleinement repris ses esprits.
Son frère pressa son avantage et la lance passa en force, égratignant l’épaule. En retour, de toute maîtrise, il esquiva avec aisance la riposte d’Aithibyll. Une botte nonchalante s’en suivit et là encore, la parade de sa sœur ne fut pas suffisante. Touchée au ventre, elle recula encore plus. Quelques pas et elle serait acculée contre le mur végétal derrière elle.
Ce détail n’échappa à son frère, qui s’élança sûr de lui, et frappa. Mais, au dernier moment, Aithibyll se fendit sur le côté, et l’attaque d’Elthanahar passa loin au-dessus de sa tête. Du coin de l’oeil, il vit la lance de sa sœur filer vers son genou. Serrant les dents, il pivotant sur lui-même aussi vite qu’il le put, et dévia l’arme de peu. Il laissa son arme continuer dans l’élan de sa parade. Alors qu’Aithibyll s’apprêtait à sourire, persuadée d’avoir leurré son frère, la hampe de ce dernier vint lui heurter le bras, lui arrachant un cri de douleur. Tout s’était déroulé en une fraction de seconde, si vite qu’un humain aurait peiné à suivre l’échange.
C’est fini, Aithibyll ! voulait-il alors dire à sa sœur, qui s’était tout juste éloignée de lui, et serrait les dents de douleur, le souffle rauque, mais il n’en eut pas le temps. Elle s’élança dans un sursaut insoupçonné d’énergie, tant et si bien qu’il ne put la parer, et sa joue brûla du choc avec la toile rembourrée. Des étoiles dansant devant ses yeux, Elthanahar laissa ses réflexes prendre le dessus.
Cela se révéla suffisant face à sa sœur, essoufflée et malmenée. Un revers finit par lui arracher sa lance de ses mains. Pour la bonne mesure, il lança une dernière botte, qui l’atteint dans le creux du cou et l’envoya s’effondrer sur sol dans un cri étranglé. Aussitôt, le serviteur de sa sœur accourut pour la soutenir, non sans lui jeter un court regard courroucé, qu’il ignora. Il n’avait jamais apprécié ce serviteur muet. Mais il appréciait rarement quoi que ce soit venant de sa sœur.
Cette dernière se releva prestement, refusant toute aide, maintenant un semblant de dignité. Elthanahar croisa son regard, et s’il y lut certes l’épuisement, la petite lueur de défiance qui y passa un court instant ne lui échappa pas. Elle l’avait spolié de sa petite victoire parfaite, et elle en était parfaitement consciente.
« Nous avons eu notre petit duel, comme vous me l’aviez demandé, lui dit-elle d’une voix encore un peu étranglée. Maintenant, si vous permettez que je me retire dans mes propres quartiers... »
Et, sans attendre, elle lui tourna le dos, laissant là sa lance d’entraînement, bientôt suivie par son valet. Arrachant presque un verre de vin des mains d’un des serviteurs restants, Elthanahar les regarda disparaître entre les branchages, et massa sa joue rougie. Il garderait la marque pendant un petit moment, petite humiliation supplémentaire que, et il en était sûr, sa sœur n’avait pas provoquée par hasard. Rendant le verre promptement vidé, il s’empara d’une serviette dont il se servit pour essuyer le peu de sueur qui perlait sur son visage, avant de la laisser tomber à terre d’un geste sec.
« Profitez bien de cette petite victoire que vous arrachez là, ma très chère sœur. » murmura-t-il entre ses dents, avant de s’éloigner, laissant les serviteurs s’occuper de ranger les lieux. « Qui sait, il vous reste peut-être moins de séjours parmi nous que vous le pensez. Il serait dommage que quelque infortuné accident vous arrive pendant votre séjour chez les humains fasse passer votre bannissement de court à... définitif. »
Certes, l’incident à Ubersreik faisait un bon début, se disait-il pour lui-même, mais il y aurait, dans le futur, encore quelques efforts à fournir.
Ce ne sera sûrement pas la dernière apparition de ces personnages de jeu de rôle sous forme de récit, et c'est surtout un premier jet. On verra bein ce que l'avenir lui réserve au cours des aventures futures de cette brave "petite" elfe, et ce que je pourrai écrire à côté de ces tribulations hors-jeu.
Grom'
Je n'en suis d'ailleurs pas totalement satisfait, mais voilà, je me suis amusé à l'écrire.
- Duel -
Les feuilles vertes des jeunes arbres teintaient la clairière d’un doux halo, sous la chaude lumière de ce début d’été. La colonie des Collines d’Ambres n’avait certes été établie que récemment par les Eonir, mais on pouvait déjà sentir l’influence de ces derniers, dans l’agencement des arbres autour de la clairière, s’entremêlant en de fins entrelacs. Au centre, tournant l’un autour de l’autre, armés de longues hampes fichées d’une boule de toile en lieu de lances d’entraînements, deux elfes se faisaient face sous les regards impassibles de serviteurs silencieux, postés droitement à la lisière des arbres, portants vêtements, serviettes et rafraîchissement.
Les deux duellistes se jaugeaient du regard, sans ciller, leurs pas lents et mesurés. Leurs visages restaient de marbre, mais les yeux trahissaient une intense concentration. D’un côté, une femme, de l’autre, un homme, tous deux en fins habits et parés de bijoux. Le faste de joaillerie de l’homme ne pouvait d’ailleurs dépasser l’aura de la femme, dont l’air noble se passait de tant d’apparat.
Ce fut cette dernière qui finit par s’élancer en premier, presque timidement, la lance allant tutoyer celle de son adversaire sans grands éclats, comme pour le tester, ou le tenter. L’homme répondit avec énergie, et se fendit dans une botte qui, aux yeux d’un simple humain aurait paru parfaite. Pourtant, il fut esquivé avec aisance, et la contre-attaque ne se fit pas attendre. Avec une grande finesse, la lance de la femme fila et l’adroite parade de son adversaire ne suffit pas à arrêter le coup, qui lui atteint l’épaule. La frappe n’était pas très puissante, mais suffisamment pour que le coup qu’il tenta de lui porter en retour parte dans le vent. Elle put se reculer en sécurité, la lance pointée vers son adversaire, qu’elle gratifia d’un petit sourire satisfait. Il secoua quelque peu ses épaules en retour, comme pour se raffermir, et ils reprirent leur petite danse, tournant l’un autour de l’autre et cherchant l’ouverture propice.
« J’espère que vous vous acclimatez bien à vos séjours chez les humains, chère sœur. Je constate avec plaisir que votre passage prolongé chez eux n’a pas encore émoussé votre talent. » lâcha soudain l’homme, avec un petit sourire sans joie.
« Et vous méritez toujours autant le titre familial de la Lance Dansante, mon cher frère. » lui répondit l’intéressée d’un ton froid. « Et, pour votre intérêt, ces barbares, certes frustres, ne sont pas aussi ennuyeux que l’on pourrait le penser. J’aurais suffisamment de quoi entretenir lance et arc. »
« Tant mieux, renchérit-il aussitôt. Je serais déçu si nos duels avaient perdu en… défi. »
Mais, avant qu’il ne puisse aller plus loin, elle se fendit, et la pointe rembourrée pourtant bien dirigée contre le visage de son frère fut déviée de peu. Pire encore, ce fut la lance de ce dernier qui vint la toucher à l’épaule, alors qu’elle tentait de se retirer.
« Mais bon, j’imagine qu’il faut encore une fois vous rappeler, Aithibyll, qu’ici en tant qu’aîné c’est moi le plus entraîné d’entre n... »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, car l’intéressée revint à la charge, la mâchoire serrée. Plusieurs frappes s’en suivirent, fusant vers les jambes, puis les bras, puis la tête, et il eut besoin de toute son attention pour les parer. Mais sa garde fut finalement brisée, et la lance de sa sœur rentra avec force dans son abdomen, ce qui le fit reculer, le souffle coupé.
« Mon très cher Elthanahar devrait se rappeler que cela ne l’aidera pas toujours. » lâcha-t-elle alors entre ses dents serrées.
Elle se montra quand même hésitante à continuer son assaut, et il en profita pour se lancer quelques passes avant qu’elle ne se ressaisisse. Son attaque était pourtant faible, comme il n’était pas encore bien remis du coup précédent, mais ce fit reculer sa sœur, qui para de justesse de sa hampe. C’était juste assez pour qu’il se reprenne. Il sentait son égo meurtri nourrir son adrénaline et sa volonté de le réparer aiguiser ses sens. La riposte de sa soeur vint, la lance tentant de s’abattre sur sa tête : il l’esquiva avec aisance. Il sentait son énergie revenir. C’était le moment de reprendre la main.
Aithibyll vit la balle de toile se diriger vers son sternum, et fit un pas de côté pour mieux parer. Mais, au dernier moment, elle vit la balle dévier de sa trajectoire, et sa tête fut projetée en arrière. Malgré le rembourrage, le choc était loin d’être doux, et elle recula de plusieurs pas, le menton meurtri. Jouant la défense, elle pointa sa lance de l’avant, et n’espéra même pas attaquer avant d’avoir pleinement repris ses esprits.
Son frère pressa son avantage et la lance passa en force, égratignant l’épaule. En retour, de toute maîtrise, il esquiva avec aisance la riposte d’Aithibyll. Une botte nonchalante s’en suivit et là encore, la parade de sa sœur ne fut pas suffisante. Touchée au ventre, elle recula encore plus. Quelques pas et elle serait acculée contre le mur végétal derrière elle.
Ce détail n’échappa à son frère, qui s’élança sûr de lui, et frappa. Mais, au dernier moment, Aithibyll se fendit sur le côté, et l’attaque d’Elthanahar passa loin au-dessus de sa tête. Du coin de l’oeil, il vit la lance de sa sœur filer vers son genou. Serrant les dents, il pivotant sur lui-même aussi vite qu’il le put, et dévia l’arme de peu. Il laissa son arme continuer dans l’élan de sa parade. Alors qu’Aithibyll s’apprêtait à sourire, persuadée d’avoir leurré son frère, la hampe de ce dernier vint lui heurter le bras, lui arrachant un cri de douleur. Tout s’était déroulé en une fraction de seconde, si vite qu’un humain aurait peiné à suivre l’échange.
C’est fini, Aithibyll ! voulait-il alors dire à sa sœur, qui s’était tout juste éloignée de lui, et serrait les dents de douleur, le souffle rauque, mais il n’en eut pas le temps. Elle s’élança dans un sursaut insoupçonné d’énergie, tant et si bien qu’il ne put la parer, et sa joue brûla du choc avec la toile rembourrée. Des étoiles dansant devant ses yeux, Elthanahar laissa ses réflexes prendre le dessus.
Cela se révéla suffisant face à sa sœur, essoufflée et malmenée. Un revers finit par lui arracher sa lance de ses mains. Pour la bonne mesure, il lança une dernière botte, qui l’atteint dans le creux du cou et l’envoya s’effondrer sur sol dans un cri étranglé. Aussitôt, le serviteur de sa sœur accourut pour la soutenir, non sans lui jeter un court regard courroucé, qu’il ignora. Il n’avait jamais apprécié ce serviteur muet. Mais il appréciait rarement quoi que ce soit venant de sa sœur.
Cette dernière se releva prestement, refusant toute aide, maintenant un semblant de dignité. Elthanahar croisa son regard, et s’il y lut certes l’épuisement, la petite lueur de défiance qui y passa un court instant ne lui échappa pas. Elle l’avait spolié de sa petite victoire parfaite, et elle en était parfaitement consciente.
« Nous avons eu notre petit duel, comme vous me l’aviez demandé, lui dit-elle d’une voix encore un peu étranglée. Maintenant, si vous permettez que je me retire dans mes propres quartiers... »
Et, sans attendre, elle lui tourna le dos, laissant là sa lance d’entraînement, bientôt suivie par son valet. Arrachant presque un verre de vin des mains d’un des serviteurs restants, Elthanahar les regarda disparaître entre les branchages, et massa sa joue rougie. Il garderait la marque pendant un petit moment, petite humiliation supplémentaire que, et il en était sûr, sa sœur n’avait pas provoquée par hasard. Rendant le verre promptement vidé, il s’empara d’une serviette dont il se servit pour essuyer le peu de sueur qui perlait sur son visage, avant de la laisser tomber à terre d’un geste sec.
« Profitez bien de cette petite victoire que vous arrachez là, ma très chère sœur. » murmura-t-il entre ses dents, avant de s’éloigner, laissant les serviteurs s’occuper de ranger les lieux. « Qui sait, il vous reste peut-être moins de séjours parmi nous que vous le pensez. Il serait dommage que quelque infortuné accident vous arrive pendant votre séjour chez les humains fasse passer votre bannissement de court à... définitif. »
Certes, l’incident à Ubersreik faisait un bon début, se disait-il pour lui-même, mais il y aurait, dans le futur, encore quelques efforts à fournir.
- - -
Ce ne sera sûrement pas la dernière apparition de ces personnages de jeu de rôle sous forme de récit, et c'est surtout un premier jet. On verra bein ce que l'avenir lui réserve au cours des aventures futures de cette brave "petite" elfe, et ce que je pourrai écrire à côté de ces tribulations hors-jeu.
Grom'
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Uzkul ged a ibid Dawi. Bar Dawi urz grim un grom, un ekrokit "Nai. Drekgit.". Un Uzkul drekged.
La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
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Traduction réalisée d'après Grudgelore, de Nick Kyme et de Gave Thorpe.
- ethgri wyrdaRoi revenant
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 27 Nov 2019 - 13:19
Des elfes!
Difficile de savoir si ce sont des elfes noirs ou des hauts elfes, mais en tout cas on voit bien que tu as mis la dose en terme de champ lexical associé aux elfes! "parfait", "aussi vite qu'il le pu", "finesse"... et pareil pour l'aspect hautain!
J'aimerais bien avoir plus de contexte! Je suis intrigué: d'où viennent-ils? qui sont-ils? pourquoi bannie? POURQUOI UBERSREIK?
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Ethgrì-Wyrda, Capitaine de Cythral, membre du clan Du Datia Yawe, archer d'Athel Loren, comte non-vampire, maitre en récits inachevés, amoureux à plein temps, poète quand ça lui prend, surnommé le chasseur de noms, le tueur de chimères, le bouffeur de salades, maitre espion du conseil de la forêt, la loutre-papillon…
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 27 Nov 2019 - 16:06
Huhuhu, je vais tenter d'éclaircir un peu tout ça.
Bref, c'était l'instant culture.
Pour ces deux personnages, Aithibyll est mon personnage de jeu de rôle d'une campagne du JFR V4 que Hjalmar 'meujeute', et avec son frère ils sont les enfants de nobles Eonir installés aux Collines d'Ambres au sud d'Altdorf pour négocier avec les impériaux. Elle a été bannie parce que c'est une tête brûlée et que son frère joue des pieds et des mains pour l'évincer de sa part de l'héritage. Pour Ubersreik... ça c'est l'histoire de la campagne, qui s'y passe. Pour faire court, lorsque les personnages sont arrivés à Ubersreik, ils ont été pris dans une rixe au marché, arrêtés avec tout ce beau monde, et une personne influente pour l'instant inconnue a tenté de leur mettre sur le dos toute la responsabilité du désordre.
Grom'
Ils ne sont ni l'un ni l'autre. Les Eonir sont les Elfes Sylvains de la Laurelorn entre le Nordland et le Middenland, dont on entend un peu parler dans "Les Héritiers de l'Empire" deu JDR WHB V2, et dans le JDR WHB V4 (et un peu dans les autres jeux de rôles WHB). Du peu qu'on sait d'eux, ils sont moins agressifs et isolationnistes que les Asrai, et ouverts aux relations diplomatiques avec l'Empire (ce qui est aussi bien motivé par le fait qu'ils soient sous la pression à la fois des peaux-vertes, des hommes-bêtes et des nobles impériaux voisins). Ils apparaîssent un peu à mes yeux comme étant quelque part entre les Hauts-Elfes et les Elfes Sylvains d'Athel Loren en un sens, un espèce de compromis entre Avelorn et Athel Loren. D'ailleurs, ils sont toujours dirigés par une reine possédant des pouvoirs magiques (ce qui personnellement, me fait directement penser à une pseudo reine éternelle).ethgri wyrda a écrit:Difficile de savoir si ce sont des elfes noirs ou des hauts elfes [...] J'aimerais bien avoir plus de contexte! Je suis intrigué: d'où viennent-ils? qui sont-ils? pourquoi bannie? POURQUOI UBERSREIK?
Bref, c'était l'instant culture.
Pour ces deux personnages, Aithibyll est mon personnage de jeu de rôle d'une campagne du JFR V4 que Hjalmar 'meujeute', et avec son frère ils sont les enfants de nobles Eonir installés aux Collines d'Ambres au sud d'Altdorf pour négocier avec les impériaux. Elle a été bannie parce que c'est une tête brûlée et que son frère joue des pieds et des mains pour l'évincer de sa part de l'héritage. Pour Ubersreik... ça c'est l'histoire de la campagne, qui s'y passe. Pour faire court, lorsque les personnages sont arrivés à Ubersreik, ils ont été pris dans une rixe au marché, arrêtés avec tout ce beau monde, et une personne influente pour l'instant inconnue a tenté de leur mettre sur le dos toute la responsabilité du désordre.
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- Arcanide valtekSeigneur vampire
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Mer 27 Nov 2019 - 22:39
Et c'est d'ailleurs un fort beau duel que tu nous a offert là . Clairement, la vie de famille, ce n'est plus ce que c'était.
Je suis ravi sinon de voir qu'Aithibyll a défendu les humains avec qui elle traine. Se pourrait-il qu'elle commence à nous apprécier ?
Je suis ravi sinon de voir qu'Aithibyll a défendu les humains avec qui elle traine. Se pourrait-il qu'elle commence à nous apprécier ?
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"Et quand les morts se lèvent, leurs tombeaux sont remplis par les vivants"
Livre d'armée V8 : 8V/2N/3D
Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun
Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
Re: Le coin récits (de Gromdal)
Jeu 28 Nov 2019 - 0:20
Je suis content que le texte te plaise.
Aithibyll n'a pas vraiment complimenté les humains. Enfin, si tu considères être comparé à une sorte de mannequin et de cible d'entraînement pour l'arc et la lance un compliment. Je n'exclus pas la possibilité qu'elle vienne à vous appr... à moins vous déprécier, mais ce n'est pas exactement pour tout de suite.
Grom'
Alors. Comment dire...Arcanide valtek a écrit:Je suis ravi sinon de voir qu'Aithibyll a défendu les humains avec qui elle traine. Se pourrait-il qu'elle commence à nous apprécier ?
Aithibyll n'a pas vraiment complimenté les humains. Enfin, si tu considères être comparé à une sorte de mannequin et de cible d'entraînement pour l'arc et la lance un compliment. Je n'exclus pas la possibilité qu'elle vienne à vous appr... à moins vous déprécier, mais ce n'est pas exactement pour tout de suite.
Grom'
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La mort vint pour obtenir la vie du nain. Mais le nain était brave et obstiné, et répondit : "Non, va-t-en." Et la mort passa son chemin.
Proverbe nain.
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Re: Le coin récits (de Gromdal)
Jeu 28 Nov 2019 - 17:43
Ben elle a dit ça, et dans sa bouche s'est quand-même plus que ce que j'en espérais ^^.Aithibyll l'elfe hautaine a écrit:
"Et, pour votre intérêt, ces barbares, certes frustres, ne sont pas aussi ennuyeux que l’on pourrait le penser."
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