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Essen

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Seigneur vampire
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Vampire at war : présentation - Page 4 Empty Re: Vampire at war : présentation

Mar 14 Jan 2014 - 19:28
Au diable les révisions ! Il y a des choses plus importantes dans la (non-)vie !


27ème partie.

Ashur courait.
Il ne ressentait plus la confusion qui brouillait son esprit dans la forêt, et se délectait de ce calme inattendu. Pour l’instant, il n’avait plus qu’une chose en tête : retrouver la comtesse, Manon, et le vieux maître. Etrange, ce distant reflux de dhar qu’il avait ressenti tout à l’heure…
Soudain, il constata non loin de lui une présence familière qui se rapprochait à toute vitesse. Il sourit, ôtant sa main de la garde de son sabre : c’était la demoiselle sur son pégase favori qui l’avait retrouvée. Delphine doit s’impatienter, - pensa-t-il avec amusement, - bon, si la petite veux bien m’emmener sur son bestiau, nous y serons en un rien de temps !

Après avoir fait plusieurs rondes infructueuses dans la région, la vampirette avait enfin ressenti la seule et unique tornade de magie quelque part dans les montagnes, au Nord de leur manoir. Elle s’empressa d’ordonner à Rêve brisé de descendre, et quelques instants après elle pouvait voir le vampire millénaire lui faire des signes de main.

- Chère enfant ! Quelle joie que vous m’ayez retrouvé ! – lui déclama-t-il alors qu’elle se posait à côté.
De hautes falaises les entouraient de toutes parts, rendant toute progression à pieds quasiment impossible, et Ashur se sentait passablement agacé de devoir trouver son chemin dans un tel labyrinthe. Il vit cependant la fille de sa bien-aimée lui adresser un regard pressé, inquiet, voire quelque peu accusateur.
- Montez, messire ! Ma mère m’a ordonné de vous ramener au plus vite !
En voilà des nouvelles… Qu’est-ce qui… Il vit que Manon le regardait intensément, comme si elle espérait que… Savait-elle pour sa capacité ? Bah, quelle importance !
Il plongea son regard dans le sien, et fut instantanément foudroyé par la force des pensées qu’elle… voulait lui transmettre ??
« Maître Friedrich est MORT ! Montez avec moi MAINTENANT ! »
Ashur recula d’un pas. La vampirette continuait à le fixer, parfaitement consciente qu’elle s’était bien fait comprendre. Grommelant quelques paroles indistinctes, le vampire millénaire s’empressa de monter sur le dos du lugubre destrier ailé. Celui-ci partit au galop, puis prit son envol, évitant les parois rocheuses et les couches de neiges qui s’amoncelaient sur les corniches instables de la montagne…


VON NETTESHEIM ! – c’était comme si ses appels répétés dans sa tête pouvaient lui donner le moindre indice de la localisation du vieux maître. La comtesse d’Essen avait depuis peu dévalé la pente sur le cauchemar bretonnien, suivie de près par son fidèle roi et sa garde rapprochée. L’ancienne voie du haut col, depuis longtemps délaissée par les convois qui lui préféraient le col du Pic, plus sûr, l’avait conduite hors de la forêt, sur une mince surface de plaine qui s’étendait entre l’étendue boisée et une modeste rivière qui deviendrait bien plus loin le Stir du Nord. Elle voyait au loin un village de pêcheurs, lieu où elle allait chasser le plus souvent, mais ce souvenir était sans importance. Ce village pourrait lui fournir des renseignements, elle n’était juste pas sûre de la manière de s’y employer : par la force ou pour par la douceur ?
Sa férocité prit le dessus. Elle n’avait ni le temps ni l’envie de faire de la comédie devant ces misérables pouilleux, et se résolut à faire une entrée la plus terrifiante qui soit afin de tirer toutes les réponses qu’elle pouvait de ces villageois bien imprudents de continuer à vivre aussi près de chez elle.
Aussi l’ordre fur lancé, et le cor des chevaliers d’outre-tombe retentit fort dans la région. Il était fort tard, la plupart des villageois étaient rentrés, et plus d’un avait du être réveillé par le vacarme.
Le bruit des sabots s’arrêta au milieu des petites bicoques grossières des manants. Les portes étaient closes, elle sentait chaque mortel se terrer chez soi, espérant que la terrible créature choisirait pour se nourrir autre que lui. Ils avaient l’habitude, depuis le temps que les deux ou trois répurgateurs qui s’étaient aventurés aussi loin avaient trouvé la mort par le fil de l’épée des morts-vivants, et se consolaient uniquement par l’idée que nulle autre menace que la terrible suçeuse de sang ne planait sur leur tout petit village.
Cependant, nulle porte ne fut ouverte brutalement. Les hommes, les femmes et les enfants entendirent la voix de la créature, puissante, irrésistible, dominant toute volonté qui s’y opposerait parmi eux.
- Mortels ! Le tribut de sang ne sera pas prélevé cette fois-ci, mais à une condition : dites-moi si un vieillard habillé d’une robe noire brodée or est passé par ici. Votre sincérité signifiera votre salut !
Un long silence d’abord, puis une voix hésitante car mortellement apeurée se fit entendre d’une des masures :
- P… Puissante reine ! Un vieux est passé par ici il y a deux jours !
- Où est-il allé ? – la comtesse avait senti le mortel qui avait osé prendre la parole. – Montre-toi donc, mortel, et dis-moi tout ce que tu as vu !
Son ordre ne pouvait être refusé. La porte en bois s’ouvrit lentement, et un pêcheur fort âgé vêtu de loques crasseuses en sortit.
- Je… Je… - il hésitait. La présence-même de la dame du col l’emplissait d’une torpeur irraisonnée, mais sa langue se délia d’elle-même quand il rencontra son regard, son regard, son regard si… captivant… - Gracieuse comtesse, - sa voix était totalement changée à présent, - votre serviteur est passé par ici il y a deux jours, je l’ai moi-même transporté à l’autre rive sur ma barque. Votre serviteur avait dit avoir de la famille à Blutfurt, et je…
La comtesse rompit le charme aussi vite qu’elle l’avait initié. Oubliant le manant, le village, la raison, elle galopa directement vers la rivière, dans le but pur et simple de la traverser. Ses chevaliers lui emboitèrent le pas.
Elle fit sauter don destrier directement dans le cours d’eau, oubliant toute prudence, ne pensant qu’à son cher nécromancien. Fatale erreur. Quelques pas, et le cauchemar s’enfonça dans la vase, puis perdit pied, le courant l’emportant petit à petit loin de la rive. Delphine sentit soudain ces forces la quitter : l’eau lui arrivait à la ceinture, et soudain la malédiction de Nagash telle qu’Ashur la lui avait apprise lui revint en mémoire… Par le sang des enfers ! Elle tenta d’éperonner sa monture, mais en vain : les membres de la créature semblaient tétanisés par le liquide glacé qui l’entourait.
Encore un peu, et ils allaient sombrer, cauchemar et cavalier, quand soudain une main squelettique saisit la bride écarlate : sa Majesté le roi revenant, qui planait littéralement au dessus du courant, s’était emparé du destrier sur lequel se tenant sa maîtresse. Son coursier squelette, remuant à peine les remous de la rivière dans sa cavalcade spectrale, ne se souciait guère du poids qu’il devait tirer jusqu’à l’autre rive. Bientôt, la noyade à la quelle la comtesse eut échappé de justesse ne fut plus qu’un mauvais souvenir, et une raison de plus de tresser des louanges à son champion attitré.
Les nazguls attendaient tranquillement leur roi, et leur chevauchée reprit dès lors vers le Nord-Ouest.


28ème partie.

Delphine hésitait : Blutfurt ou les collines de l’effroi ? La ville n’aurait pu être qu’un prétexte pour passer sans faire d’histoire aux yeux des villageois. Von Nettesheim n’aimait pas user de sa puissance trop souvent, affirmant toujours à la dame d’Essen qu’il lui servirait mieux sur cette terre que depuis les désolations du chaos. Mais si la ville qu’avait mentionnée le manant était par un quelconque mystère sa destination véritable ?
Cependant, jetant un œil sur sa monture, sur sa suite et sur elle-même, la vampiresse préféra d’abord aller vérifier dans les collines. Il était tout simplement dangereux pour elle d’aller s’aventurer toute seule dans une ville aussi assez grande que Blutfurt, et si le besoin en devenait inévitable, elle y réfléchirait encore à plusieurs reprises.
Aussi galopa-t-elle vers la lande désolée au Nord-Ouest, espérant y trouver un signe, n’importe lequel, du passage du vieux nécromancien.
La cavalcade s’acheva alors que les deux lunes étaient hautes dans le ciel nocturne, et les étoiles brillaient fort à travers les bribes de nuages qui s’amoindrissaient peu à peu. Tonnerre, - pensa-t-elle, - la journée de demain va-t-elle être ensoleillée ? Il ne manquerait plus que ça pour son malheur : sa fille serait condamnée à se cacher dans l’ombre au lieu de l’aider à chercher. Enfer ! – la colère la remplissait et ne la quittait plus. Elle ne pouvait que la juguler en portant toute son attention aux environs, scrutant les vallons et les tertres à la recherche de quelque chose…
Ce fut de nouveau le roi revenant qui s’approcha pour la tirer de sa détresse. Sans proférer mot, il tendit sa main décharnée, pointant du doigt un espace herbeux.
Hélas, elle ne comprit pas. Ce n’était qu’un champ parmi d’autres du coin, avec nombre de cadavres déchiquetés qui trainaient ça et là. Cependant, cette intervention lui suffit pour se dire que sa Majesté avait vu quelque chose qui lui avait pu échapper, et tenta de trouver une réponse dans l’esprit nécromantique de son champion.
Un échec. Elle n’y vit que soumission et servitude éternelle pour sa cause. De vive voix elle s’exclama, exaspérée :
- Parle ! Maudit soit le nom de tes ancêtres, parle, si tu prétends me servir !
Puis le silence retomba, inquiété seulement par le vent qui soufflait parmi les collines. Il ne parlerait jamais, elle le savait, mais cela ne la rendait que plus furieuse. Un autre plus puissant qu’elle, Ashur ou le vieux maître, auraient pu certainement obtenir tout ce qu’ils voulaient de l’esprit asservi du roi revenant.

Après un moment de réflexion, la comtesse se résigna à se calmer, et, puisqu’elle avait trouvé un début de piste afin de retrouver von Nettesheim, elle allait attendre Manon et le vampire millénaire ici, au milieu de nulle part, en priant que sa fille soit plus chanceuse que sa mère.
Les nazguls ne descendaient point de leurs montures ; d’ailleurs, - se dit leur maîtresse, - ils n’en étaient probablement pas descendus depuis leur retour à la non-vie, loin, en Norska, alors qu’elle cherchait désespérément Ashur, et se fit attaquer par des maraudeurs, comme elle le sut plus tard, et son invocation lancée parfaitement au hasard les avait éveillé du profond sommeil de la mort…
C’était il y a longtemps… Elle l’avait quitté, l’infâme, elle ne pouvait rester, elle… Il l’avait condamnée, il le lui dit, et elle le sut, mais bien trop tard, quand tout retour en arrière était à désormais révolu…
Delphine était descendue de son destrier, et se reposait à présent sur l’herbe humide qui poussait allégrement sur la terre fertilisée par le sang et la chair humaine. Elle se rappelait de ce jour où elle avait obtenu le baiser de sang, où elle se sentait éperdument amoureuse de lui, elle ne savait même plus pourquoi, était-elle folle ou était-ce le pouvoir hypnotique de son ravisseur… Mais elle sut plus tard qu’il ne possédait pas un tel pouvoir, mais qu’elle, Delphine d’Essen, l'avait trouvé étrangement facile à maitriser et à utiliser, surtout s’il s’agissait de faibles mortels…

- Ashur !
- Oui, comtesse ?
- Ne m’appelle pas comme ça, tu sais très bien… - elle lui adressa un regard plein de tendresse, - tu sais très bien qu’entre nous il n’y a plus d’étiquette.
Ashur sourit.
- Fort bien, Delphine, je t’écoute.
C’était une nuit calme dans la grotte du vampire millénaire. Elle était… comment pensait-elle alors ? Elle se sentait mieux ici qu’ailleurs. Son ravisseur pouvait la laisser ici pendant longtemps, un jour, voire plus, pour toujours revenir avec des présents qui égayaient ses moindres désirs. Sa capacité à deviner sa moindre pensée et son charme quasi-palpable lui faisaient penser que sa vie d’autrefois était une erreur, un rêve brouillé par tant de désagréments, de tristesse, de tourments mondains et moraux… A présent elle se sentait ne plus obligée à rien, le carcan d’obligation qui l’enfermait dans sa vie comme dans un cachot n’était plus… Bien sûr, elle se rappelait de la douloureuse déchirure qui avait marqué leur première rencontre, et ce devait être encore la seule cause de ses remords envers l’affection qu’elle portait envers l’homme qui avait tué son mari et son père. Mais il était fait pour elle, le comte son époux n’était qu’une pâle copie de ce guerrier aussi fort qu’un griffon et aussi doux et attentionné que son père…
Elle savait qui il était, il lui avait dit rapidement après les quelques jours de sa séquestration, alors qu’elle refusait encore de manger, buvait à peine quand la soif la tenaillait à mort, refusait toute discussion avec lui.
A présent, il se disait sien, et elle se sentait sienne, et rien ne pourrait venir le contredire ou s’y opposer par la force : son nouvel amant semblait avoir réponse à tout. C’était un magicien tel qu’elle n’en avait jamais vu, un historien, un conteur, un courtisan raffiné et, elle le sentait, un mari, le mot lui venait soi-même, un mari dévoué. Elle fut frappée de tristesse une première fois quand il lui dit qu’avec lui elle ne pourrait jamais avoir d’enfants, mais cette tristesse fut vite oubliée, tellement elle se sentait noyée dans son affection. Elle continuait à prier quelquefois, demandant à Sigmar si un jour elle reviendrait chez elle ; une fois elle le remercia de l’avoir mis entre les mains d’Ashur, mais se reprit aussitôt, se souvenant du prix qu’elle avait payé pour cette union, et pria dès lors pour expier ces pensées abominables. Puis elle pria pendant un temps pour que Sigmar protège son bien-aimé, mais comme il revenait toujours indemne et chargé de cadeaux, elle arrêta progressivement. Elle l’aimait de plus en plus, ne sachant point ce qu’elle ferait sans lui, comptant les jours de son absence, lui demandant de rares fois de la prendre avec lui, mais se heurtait alors à un refus, doux mais ferme, et se résignait à l’attendre à nouveau.
Puis vint le jour où dans un beau miroir qui trônait dans la grotte elle aperçut une, deux premières rides, et se rendit compte que pour elle, le temps continuait d’avancer, et qu’un jour, la mort viendrait la séparer de son bien-aimé.
Elle fut alors prise de panique, ne sachant que faire, piégée soudain dans le doute affreux qu’Ashur ne l’aimerait plus si elle devenait toute vieille et fripée. Non, - se dit-elle alors, - cela ne se pouvait, elle ne se laisserait pas vieillir, elle lui demanderait de la rendre comme lui, éternellement jeune et belle, même si ce n’était que sa dernière jeunesse qu’elle voyait dans le miroir. C’est quand il revint d’une énième expédition lointaine, ramenant deux nouvelles robes et de la nourriture pour un bon mois, qu’elle se lança dans sa folle supplication.
- Ashur, je veux devenir immortelle !
Le vampire blêmit. Le sac qu’il transportait tomba à terre, il l’eut subitement relâché. Il ne put lui répondre, alors elle réitéra sa demande :
- Je veux te rejoindre dans l’autre vie !
- Tu n’y penses pas… - le regard de son amant parut s’éteindre, il s’affaissa à même le sol rocailleux.
Soudain inquiète de le voir si durement frappé par ses propos, Delphine se baissa immédiatement auprès de lui, mais sans oublier ce qu’elle voulait.
- Tu n’y penses pas, - répéta-t-il, bien que ce qu’il lisait dans son regard lui disait exactement le contraire, - tu ne peux pas me demander une chose pareille…
- Mais pourquoi, mon aimé ? – la voix de la comtesse était douce et pleine d’affection, mais aussi semblait résolue et insistante, - ne sommes-nous pas unis pour la vie, et même au-delà ?
Cette fois, ce fut Ashur qui sentit des rasoirs lui taillader le cœur. La pensée que Delphine devait mourir un jour ou l’autre l’avait visité maintes fois, mais à chaque fois il la repoussait par d’autres réflexions moins lugubres. La pensée de la transformer en vampire ne lui était pas étrangère non plus, mais il savait pertinemment que le souhait le plus profond, le plus viscéral de cette femme était d’avoir un enfant à porter et à élever. De plus, il ne savait que trop les tourments que réservait la non-vie pour ses créatures assez intelligentes pour la concevoir. Il ne pouvait accepter.
- Nous le sommes… - il ne put ajouter mot, ne sachant par où commencer.
La comtesse, qui prit cette hésitation comme un gage de son incertitude et de son accord prochain, continua à le caresser et lui adresser des paroles pleines d’affection :
- Je t’aime, et tu m’aimes aussi, je suis tienne tu es mien, unissons-nous avant que le temps ne vienne s’interposer…
- SUFFIT ! – Ashur s’était brusquement levé, renversant sa bien-aimée, surpris lui-même par cette soudaine brutalité. – Lève-toi, Delphine, lève-toi et écoute-moi ! Ce que tu me demandes ne se peut, comprends-tu ?
- Mais pourquoi ? – elle lui adressait un regard plein de charme, restée telle qu’elle l’était quand il la renversa, à demi allongée par terre, à présent tentant de le faire vaciller par une attitude langoureuse.
Il la regarda un moment, incapable de prononcer mot, voyant ses desseins séducteurs ; la bête en lui riait à cœur joie de la faiblesse momentanée du vampire, et lui-même se considérait alors quelque peu risible… Mais il ne pouvait toujours accepter. Lui savait ce qu’il voulait véritablement, lui allait tout lui expliquer, tout lui faire comprendre…
Elle se releva puis l’enlaça dans son étreinte.
- Allons, mon aimé, allons nous allonger…
Il la saisit aux poignets avec force, manquant de peu de les briser par sa force surnaturelle, puis les desserra instantanément, puis repoussa les mains de la comtesse de soi.
- Delphine, - parvint-il à articuler, - rien de bon n’attend une femme comme toi dans la non-vie. Tu y serais emprisonnée à jamais, sans jamais…
- Mais la vie est une prison, Ashur ! – elle avait durement ressenti la force de ses poignets sur les siens, et retenait à peine des larmes. – Tu m’en as libérée, tu m’as ramenée ici contre mon gré, et maintenant que je veux rester avec toi pour toujours, tu refuses ?
Il peinait à répondre. Tout ce qu’il voulait, c’est vivre avec elle en toute quiétude, car curieusement il ne pouvait se lasser de Delphine d’Essen comme il s’était lassé de toutes les autres femmes qu’il avait connues, en tout cas dans sa non-vie…
- Tu ne peux me refuser ce dernier présent, - reprit-elle, - je dis « dernier », car pour toi les années qui précèderont ma mort défileront tel un songe, alors autant que ce dernier présent fasse que je puisse te suivre au-delà de mon existence que les dieux ont voulu. Libère-moi de leur emprise, toi qui t’es souvent dit tout-puissant, libère-moi si tu le peux ! – il n’osait lever son regard vers elle. – Je sais que tu le peux, ô mon aimé ! Libère-moi !
- ASSEZ ! – Ashur sentit sa main sur la poignée de son sabre. Était-il menacé ?
Sa voix vibrante de colère et de passion suffit à faire taire une nouvelle fois la comtesse. Il devait trouver une solution au plus vite, car sinon il sentait qu’il ne tiendrait plus, qu’il se jetterait sur elle, qu’il la condamnerait… Mais ses pensées étaient confuses, son aimée cherchait constamment son regard, sans lui laisser une seconde de répit.
- Non, - dit-il seulement, d’une voix faible et irrésolue, - tu ne me pardonnerais jamais, tu me haïrais…
- Tu as déjà transformé ma haine en amour, magicien, immortel Ashur ! Je ne pourrais te haïr, même si je le voulais… Mais je te haïrais de toutes mes forces de m’avoir laissée mourir !
- NON !
Les dernières traces de raison désertèrent son esprit. Ashur saisit sa bien-aimée, l’allongea avec force sur un lit de draperies et de fourrures précieuses, et referma avec fougue ses crocs sur son cou dénudé…    

« Pour un mortel, la fin de toute vie est de rencontrer dignement la mort. Mais alors, quelle fin est réservée aux immortels ? »
« Les immortels ont-ils vraiment la même notion que nous de l’amour ? Je serai mort avant d’y avoir pu répondre. Von Nettesheim.»


Dernière édition par Von Essen le Mer 15 Jan 2014 - 15:01, édité 2 fois
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Mar 14 Jan 2014 - 20:12
On peut dire que ta quatrième page commence bien.

Le texte est aussi bien que d'habitude. La découverte de Von Nettesheim est très bien retardée et le suspense est à chaque fois plus intense. En revanche, j'ai juste une petite question. Les phrases entre guillemets à la fin du texte sont bien des citations ou je me trompe ?

Sinon, continue comme ça. Et vivement la suite.


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Mar 14 Jan 2014 - 20:30
Si les phrases entre guillemets ont été dites avant moi, alors peut-être que j'ai inconsciemment cité quelqu'un, oui, sinon elles viennent de moi, ou, comme je le comprends maintenant, du vieux Friedrich  respect
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Mar 14 Jan 2014 - 20:44
Ce que je voulais demander c'est si c'était des citations de tes personnages. Et je ne pense pas qu'elles on été dites avant toi. Surtout vu le contexte. Mais j'ai eu la réponse à ma question. Et je trouve que Von Nettesheim est mort bien dignement quand même, vu qu'il a tout de même lutté au corps-à-corps contre un noble haut elfe.


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Mer 15 Jan 2014 - 14:42
Je me souviens de ces deux citations dans tes précédents textes.
J'adore le passage de la grotte, on s'y croirait vraiment. L'hésitation d'Ashur face à ses sentiments et à la faiblesse de volonté quand la comtesse lui parle sont super bien décrits. 

J'adore les périodes d'examens qui sont toujours aussi prolifique et pleines de qualité !  cheers 

La suite !  Clap  Wow

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Mer 15 Jan 2014 - 17:14
Comme tu dis, Arken, ces temps-ci sont prolifiques, mais les examens n'en sont pas la cause, mais plutôt les victimes que j'ai grand peine à garder en tête...
Enfin, rien n'arrêtera un écrivain en quête de réussite, il trouvera toujours le temps de revoir ses leçons.



29ème partie

Le vampire millénaire ne nécessita que quelques instants de concentration pour scruter l’esprit du roi-revenant.
Ils assistaient aux premières lueurs de l’aube quelque part des landes de l’effroi. Manon avait trouvé la comtesse et sa suite avec une facilité qui faillit l’étonner : de toute sa longue existence il n’avait jamais vu de flair aussi… efficace. Ou du moins, c’est ce que la vampirette lui avait dit et qu’il avait lu dans ses pensées : elle avait retrouvé sa mère à la trace… A une demi-lieue d’altitude ?? Il n’avait décidément pas fini d’explorer les capacités surnaturelles des nosferatus. Par ailleurs, il avait à présent un léger doute quant à l’ouverture d’esprit de la demoiselle, comme si depuis peu elle était consciente de chaque moment Ashur s’y immisçait, et semblait vouloir ne pas ‘tout’ lui montrer. Enfin, quelques manœuvres à l’occasion devraient suffire pour contourner ces frêles défenses…
- Bon, - dit-il enfin à ces dames qui se reposaient sous un miasme mystificateur invoqué en arrivant, - comtesse, votre champion est bien perspicace pour un serviteur dénué de volonté propre. Comment l’expliquez-vous ?
L’intéressée, qui n’en savait certainement rien, ne fit que de lui retourner son regard interrogateur. Elle pensait à sa fille qui avait parfaitement accompli sa mission, et dont elle pouvait être indéniablement fière. Et comme Ashur, elle ne pouvait que s’étonner de ses exceptionnelles capacités de pistage.
Le vampire millénaire s’approcha d’elles.
- Si vous regardez bien l’endroit où nous sommes, il s’agit d’un champ de bataille assez récent, peut-être un mois ou deux se sont écoulés depuis que les âmes ont quitté les corps. Notre Herr… Comment l’appelez-vous ?
- Il n’a pas de nom. Appelez-le sa Majesté.
- … Sa Majesté a remarqué que le champ de bataille manque cruellement de corps, et j’y ajouterais que ce ne sont que les corps impropres à la nécromancie qui gisent en ce moment devant nous. Les autres…
- Les autres sont partis, - Manon d’Essen prit soudain la parole, l’œil vif, - les autres ont probablement été invoqués par maître Friedrich.
- Exact, et…
- Ils sont partis vers le Sud. Plus d’une centaine. Une horde comme celles que conduit mon maître ne passe jamais sans laisser de traces.
Ashur et la comtesse lui jetèrent un regard plein de surprise.
- Quoi ? – elle les dévisagea, puis sourit, un peu gênée.
- Rien ! – le vampire millénaire sourit à pleines dents, avant de tourner les talons, étouffant un rire.
Delphine d’Essen ne put s’empêcher de prolonger quelque peu ce moment de silence embarrassé. Elle croyait tout connaître de sa fille, mais c’était comme si elle ne découvrait que maintenant tout son véritable potentiel. Elle se leva, elle aussi, et Manon lui emboita le pas, toujours aussi gênée.
- Mère, qu’ai-je dit ?
- Ma foi, ma fille rien d’affligeant… - elle vit le regard alarmé de la vampirette et s’empressa de se corriger. – Au contraire ! Tu viens de me montrer une nouvelle fois à quel point tu es une brillante fille ! Et Ashur le pense, lui aussi !
- Ashur… la demoiselle se retourna pour voir le vampire millénaire s’esclaffer un peu plus loin, ayant lui-même oublié la raison pour laquelle il s’était éloigné. – Eh, messire ! Vous moqueriez-vous de moi ?
- Oh, - il étouffa un nouveau rire, - que non, mademoiselle d’Essen ! Je ne me sens plus de joie de… de contempler le paysage ! – se sentant à la fois amusé et profondément insatisfait de sa dernière pointe d’humour, il se reprit. - Vous m’impressionnez, mademoiselle, et je me réjouis de savoir votre mère aussi fière de vous.
Manon se tourna à nouveau vers sa mère, radieuse, quand subitement son vieux maître lui revint en mémoire, et elle s’agita, la mine inquiète :
- Je… Heureuse de pouvoir être aussi… Enfin, et le maître Friedrich, alors ?
Ashur se sentit toujours aussi content. Laissant la vampirette rappeler sa mère à la réalité des choses, il invoqua le destrier d’Ulgu, monta, puis invita promptement les dames à faire de même.
A présent, sous le miasme protecteur de Melkoth, trois cavaliers des plus étranges chevauchaient vers le Sud-sud-ouest alors que le soleil se levait à l’horizon : le vampire millénaire sur sa monture ténébreuse, Manon d’Essen sur son pégase surnommé Rêve brisé et la comtesse du haut col, chevauchant un infatigable cauchemar bardé des armoiries du Fort de Sang. Ce dernier étant le plus lent des trois, Ashur et la vampirette n’hésitaient pas à s’amuser à faire la course, laissant Delphine d’Essen loin derrière, quelque peu irritée mais en même temps se sentant plus détendue qu’à l’habitude depuis le début de sa chevauchée. Un peu en retrait, toujours à l’affut du moindre ennemi de leur maitresse, les nazguls et leur roi galopaient sans bruit sur leurs coursiers spectraux…
Bien qu’emportés dans leur élan, la demoiselle et le sabreur immortel veillaient en même temps à ne pas relâcher leur vigilance : elle se donnait pour obligation d’apercevoir les moindres traces du passage de von Nettesheim ; lui veillait à ce qu’elle soit toujours à l’abri des rayons meurtriers de l’astre du jour.

Il ne leur fallut pas longtemps pour arriver en vue de Waldenhof, sinistre capitale de la Sylvanie.

Tuer… Ce serait fort plaisant de réduire cet amoncellement de maisons en cendres, - pensa Ashur alors qu’ils se rapprochaient du large pont en bois. – De grands coquins, forbans, et fous habitent cette ville, et – ricana-t-il dans sa tête, - les innocents, seul leurs dieux savent s’il y en a, et qu’ils essaient donc de les protéger si jamais quelques uns tombent sous mon pouvoir.
Les vents s’agitèrent frénétiquement autour de lui. Il était conscient que le pouvoir qu’il puisait ne venait pas de lui-même, mais se l’approprier était une manière suffisamment anodine pour se flatter sans trop éveiller la bête qui, de toute façon, n’y connaissait trop rien. Celle-ci, par ailleurs, était toujours présente, il sentait sa hargne et sa colère sans fin, mais pour le moment semblait s’y être habitué.
La vampirette ne cessait d’humer l’air et se sentait quelquefois contrainte à se baisser de sa monture ailée pour mieux déceler les traces d’odeurs sur la terre. Elle en était sûre à présent : le maître Friedrich était passé par là, accompagné de son armée, et de quelque chose ou quelqu’un d’autre. Peut-être en sauraient-ils plus en interrogeant les mortels…
« Les mortels », ce nom ne pouvait leur s’appliquer mieux qu’en l’occurrence : elle les sentait nombreux à mourir dans leurs sombres maisons ; ses narines étaient agressées sans relâche par une odeur de pus, d’excréments et de pourriture, quoiqu’elle fût habituée à la dernière depuis longtemps. Cette ville était morte, ou mourante ; Manon scruta les vents de magie et vit Shyish régner en maître sur tous les quartiers.
La comtesse se bouchait aristocratiquement le nez avec un mouchoir qu’elle gardait toujours sur soi ; elle espérait ardemment que ces constructions nauséabondes ne seraient qu’un lieu de passage, qu’ils ne s’y attarderaient pas…
Manon s’arrêta devant une maison plus grande que les autres : son maître était entré à l’intérieur puis en était sorti, elle le sentait, car c’était comme si une trace de dhar avait imprégné le lieu depuis son passage. Tout autre qu’elle ne l’aurait pas sentie, mais elle ne se faisait plus de doutes quant à ses aptitudes de repérage : magie ou odeur, rien ne pouvait se déplacer sans laisser de traces, à moins d’y avoir veillé volontairement.
- Mère, Ashur, à l’intérieur…
La vampire millénaire sourit et se volatilisa. Juste après les dames d’Essen entendirent un cri de terreur, très bref car apparemment interrompu par une sévère poigne à la gorge, puis Ashur réapparut devant l’entrée de la bâtisse. Il tenait en mains un vieil humain en vêtements pouilleux, avec un tablier souillé de toutes les saletés possibles par-dessus. Ses cheveux blancs étaient rasés très court, ce qui laissait voir un crâne aussi fripé que le reste de son visage traversé de rides profondes. Son visage était figé dans une grimace d’horreur, il était à peine capable de respirer, et malgré le froid ambiant, la sueur commençait à perler sur son front.
- Inutile de rentrer dans cette gargote, mesdames, - dit le vampire en affichant un aimable sourire. – l’heureux propriétaire est convié, par moi, pour vous raconter tout ce qui a bien s’y passer… - et il fixa le vieux tenancier de son regard pénétrant.
La comtesse attendit, impassible, puis quelques instants après s’avança vers le sabreur immortel et prononça distinctement :
- Reposez-le donc, animal que vous êtes. Reposez-le ! – Ashur eût bien voulu ne lui prêter aucune attention, mais reposa le mortel de bonne grâce : lui avait déjà su tout ce qu’il voulait et se préparait à en faire une brève énonciation, quand soudain…
- Gracieuse comtesse… - le mortel en question fixait la dame du haut col, le regard perdu dans le vide. – permettez-moi de me prosterner devant votre puissance…
- Parle ! – la voix de la vampiresse était remplie de pouvoir et de sombre majesté.
Le vieux se recroquevilla d’abord, comme aplati par sa volonté, puis se redressa brusquement, et déclama haut et fort en la regardant droit dans les yeux :  
- Gracieuse comtesse, votre serviteur est passé par ici il y a un jour exactement. Il était accompagné de deux serviteurs d’un autre maître, et d’une horde de cadavres à ses ordres.
- Quels autres serviteurs ?
- Deux chevaliers vampires, aux ordres de notre bien-aimé comte Mannfred von Carstein !
La lueur maléfique dans le regard de la comtesse faillit s’éteindre. Sa voix se fit encore plus sévère et impitoyable.
- Von Carstein ! – en l'entendant, le tenancier se mit à trembler de tout son corps. – Que sais-tu du comte Mannfred ? Parle !
- Notre b-bien aimé comte Mannfred von Carstein est de retour parmi les morts, - balbutia-t-il sans reprendre son souffle. – Il, il prépare son retour a-afin que son règne s’étende sur tout l’Empire, et même au-delà ! – cria-t-il tout d’un coup.
- Silence !
Le tenancier se recroquevilla de nouveau. Elle le regardait depuis sa monture avec une expression de dédain et de colère qui la rendait plus que terrifiante à ses yeux. La dame d'Essen se rappela cependant de son but premier et reprit :
- Qu’est-il advenu de mon serviteur ?
- G-gracieuse comtesse, votre serviteur n’est resté que le temps de prendre un repas chaud et de repartir avec les deux chevaliers et son armée…
- Où sont-ils partis ?
- Vers le Sud ! Je n’en sais pas plus…
Sans briser le charme, elle se tourna vers le vampire millénaire et sa fille.
- Manon, mon aimé, nous partons.
Elle tira sur la bride de son destrier, et ils continuèrent leur chemin en laissant le vieux tenancier figé sur place, le regard perdu dans le vide, dans une expression de soumission totale. Ashur eut eu la sordide pensée d’aggraver quelque peu les brûlures qu’il remarqua sur ses mains, en guise d’adieu, mais le fait d’entendre la comtesse l’appeler « mon aimé » le stoppa dans ses pensées de tortionnaire et plongea celles-ci dans la confusion. Il se surprit lui-même à en sortir comme un noyé hors d’un marais putride, et se demanda à la fois sur la cause d’un tel sursaut de sadisme et sur la raison de cette appellation de tendresse qui semblait remonter à un autre temps.
La bête se retira à nouveau au fond de sa cage, grognante et menaçante, toujours à l’affut d’un moment d’inattention de la part du vampire. Elle y était presque.


Dernière édition par Von Essen le Lun 9 Juin 2014 - 18:32, édité 2 fois
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Mer 15 Jan 2014 - 17:25
Je te conseille juste de relire tes deux derniers textes, car tu commences à faire des fautes de frappe en voulant aller trop vite.

Sinon, je trouve que tu mélanges avec aisance les sentiments des trois personnages et du coup leur relation s'affine de plus en plus dans nos esprits. Et le don de Manon me plait assez, comme si Ghur lui avait donner le puissant flair animal  Shifty 

Mouahaha ! Nous savons enfin qui est le maître des deux vampires ! Ça va saigner !  Wow  Fou

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Mer 15 Jan 2014 - 17:36
Je me relis avant de publier, mais je dois fatiguer à force d'y passer du temps.

Content de savoir que ça s'affine chez mes lecteurs, car chez moi j'ai toujours l'impression de tâtonner dans le vide, tellement les réactions de mes personnages semblent venir non pas de moi, mais d'eux-mêmes  Fou 

QUI est le maître des deux vampires ? Tu en sais plus que moi sur mon propre récit, Arken ?? Eh beh tu es vraiment douée, car moi, je n'en sais trop rien  Shifty
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Mer 15 Jan 2014 - 20:16
Eh bien, le tavernier a mentionné le grand Mannfred, non ? A moins que Mannfred ne soit qu'un jouet manipulé par un maître encore plus puissant ??!  Fou 

Tu ne tâtonnes pas dans le vide... Tes persos t'ont simplement entraîné dans le nuage d'imagination, et vu qu'il est immense, tu as l'impression d'être perdu... D'ailleurs, ça ne m'étonnerait pas que tes persos en profitent pour se moquer de toi  Tongue  Mais au milieu de leur taquinerie, normalement tu verras bientôt un chemin se dessiner et tu arpenteras bientôt ce cher nuage avec facilité... Et tu pourras enfin retrouver le chemin de ton esprit  lol 

Et concernant leur réactions, c'est normal que pour nous ça s'affine et que c'est cohérent, puisque comme tu le dis ça vient d'eux. Si des persos n'arrivent pas à être cohérents avec eux-mêmes, c'est même pas la peine qu'un écrivain essaye de le faire à leur place  Fou  Happy

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Mer 15 Jan 2014 - 20:25
Oh, j'avais mal compris ta remarque, je croyais que tu parlais des personnages principaux et non des deux chevaliers  lol 

Chemin ? Où es-tuuu ?  Fou 
La suite demain, j'ai envie de dire, si mes héros le veulent  Shifty 
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Jeu 16 Jan 2014 - 12:40
30ème partie.


Un ordre informulé, et Rêve brisé s’arrêta net sur le chemin sylvanien. Manon regardait droit devant, elle avait senti quelqu’un arriver au loin. Vivants, nombreux, et surtout bruyants : des cris tonitruants lui parvenaient aux oreilles bien qu’elle ne voyait qu’à peine le petit groupuscule de mortels qui s’avançaient sur le même chemin, à environ deux lieues de distance.
- Ma fille ? – la comtesse stoppa sa monture.
Elle ne répondit pas tout de suite, continuant à scruter les silhouettes difformes qui se rapprochaient au loin. Ashur vint se placer à côté d’elle, désireux de voir son visage ; elle l’aperçut.
- Ashur, - l’appela-t-elle seulement.
Intrigué, il en oublia de lire dans son regard.
- Oui ?
- Vous m’indisposez par votre attitude indiscrète. Nous avons des mortels devant nous…
- Quoi ? – il sentit vivement la pique de la vampirette, quoiqu’il ne pût toujours pas être certain si elle mentionnait son pouvoir.
Delphine d’Essen se rapprocha elle aussi.
- Qu’y a-t-il ?
- Des mortels, mère. Une vingtaine environ.
Ashur soupira. Il avait senti un sursaut de colère en lui, mais s’aperçut que la bête ne cessait de l’importuner discrètement depuis sa cage, attisant chaque broutille, chaque irritation qui pouvait lui arriver. Le vampire se trouva las, désireux de tout laisser à l’abandon et repartir ailleurs, où le vent le conduirait, vers de nouvelles découvertes, de nouvelles expériences, et non cette contrée insipide et dégoûtante qu’ils traversaient. Même l’air ambiant lui parut subitement avoir le même goût de cendres que lorsqu’il avalait de la nourriture de mortel. Un soleil sans chaleur, des nuages sans pluie, un vent qui ne charriait qu’une odeur de désolation, rien ne le réconfortait à cet instant, en cet endroit, quelque part dans les champs au sud de Waldenhof.
- Des mortels ! – s’exclama-t-il. – Et alors ?
Elles le regardèrent, quelque peu effarées par ce ton particulièrement plat et désintéressé.
Cependant, le groupuscule s’avançait de plus en plus près, leurs cris s’entendaient de plus en plus fort : « Pénitence ! »… « Pénitence ! » … « Au nom de Sigmar, mes frères, au nom de notre sainte foi ! »… Ces déclamations, faites par une voix éraillée mais convaincue, sans jamais baisser d’un ton, était entrecoupée de cris et de gémissements incessants, accompagnés de bruits de claquements secs et de tintements métalliques. Les déclamations se faisaient de temps en temps, comme pour encourager les bruits étranges qui, eux, ne cessaient pas plus d’un instant entre deux gémissements de douleur.
Ils les voyaient parfaitement à présent : beaucoup d’hommes et quelques femmes, tous habillés en haillons, la plupart torse nu, la chair mortifiée par le vent glacial, mais surtout par d’innombrables plaies qui saignaient abondamment. Griffures, éraflures, profondes entailles ça et là… Des espèces de fouets ou de fléaux cloutés en mains, un ouvrage grossier, mais dont le résultat ne pouvait laisser insatisfait : chaque coup qu’ils s’infligeaient mutuellement faisait hurler de douleur, et le sang giclait dans leurs dos…

Ashur voulut sourire, mais n’y parvint pas, dégoûté par tant de folie inhumaine ; il y renonça d’autant plus qu’il constatait une grimace de terreur et de révulsion sur les visages de ses deux protégées. Delphine avait la peau encore plus pâle qu’à l’accoutumée, et sa fille paraissait nettement vouloir détourner son regard de cette vision d’horreur, mais quelque chose l’en retenait…
Cette fois, le vampire osa à nouveau s’immiscer dans leurs esprits ; voir deux immortelles aussi alarmées ne pouvait passer outre son attention. Il se demandait par ailleurs qui pouvaient bien être ces fous promeneurs sanguinaires de…
« PAR LA SAINTE FOI DE SIGMAR !!! »
Quoi ?
Il n’y comprit rien, mais vit le groupe de mortels illuminés presser le pas et courir vers eux à toutes jambes. Enfer, il n’aurait pas le temps de lire les pensées de ses dames. Bon, qu’importe, à nous à prés…
- Majesté !
La comtesse et sa fille se ruèrent de côté, laissant la place aux chevaliers noirs pour foncer droit devant sur leurs montures caparaçonnées. La bannière royale de la non-vie fut la dernière chose que virent la plupart des fanatiques. Ashur assista, figé sur place par la rapidité des événements, à une sanglante boucherie menée par les lances des nazguls et la gigantesque  lame du roi revenant. Des têtes furent tranchées en un clin d’œil, des os furent brisés sous les sabots des coursiers squelettiques, et en quelques instants, plus rien ne subsistait de la petite foule de mortels, à part des corps mutilés, des bouts de tissu ensanglanté et des fléaux trainant dans la boue.
Manon sentit à cet instant une dernière présence humaine, quelque part devant les nazguls, dégageant une odeur totalement différente de celle de la foule de… d’horreurs ambulantes à présent à l’état de pulpe.
- Mère, il y a…
- Halte ! – la comtesse l’avait sentie, elle aussi. Une autre présence.
Un ordre informulé, et les chevaliers noirs firent place à la dame du haut col, suivie par la vampirette et Ashur, quelque peu contrarié de sa propre torpeur lors de la grosse mêlée.
Une femme se tenait devant eux, vêtue d’une robe blanche ceinte d’une simple corde en osier, de longs cheveux châtains à l’abri sous un capuchon, ni trop jeune, ni ridée, une expression de terreur sur le visage, deux grosses larmes s’écoulant sur ses deux joues… Ses mains étaient jointes devant sa poitrine en position de prière, comme si elle semblait implorer l’aide d’un dieu à son secours…
Avant que son vampire millénaire bien-aimé n’intervienne, la comtesse fixa son regard sur celui de la femme devant elle. Si puissante, si intense était sa présence, nul ne pouvait lui résister…
- NON ! – la femme se détourna de la dame sur la créature damnée.
Serrant contre elle une sacoche à bandoulière qui, au départ, pendant dans son dos, elle se mit à courir à toute vitesse, s’éloignant aussi loin qu’elle pouvait des abominables choses qui lui barraient la route ; elle courut dans la direction opposée.
Delphine d’Essen se sentit alors foudroyée d’une puissance d’esprit incroyable. Une douleur l’aveugla pendant quelques instants, comme si son propre pouvoir se retourna contre elle. Elle ne voyait plus qu’une lumière blanche devant soi, et, au loin, une silhouette aux contours indistincts qui s’enfuyait. Le choc lui arracha un cri qu’elle n’étouffa qu’à moitié.
Alors qu’elle continuait à cligner, une autre silhouette, sombre, très sombre cette fois-ci, poursuivit l’autre qui courait, la rattrapa et la saisit. La comtesse entendit une voix, distante, comme si elle venait d’une autre salle… Mais ils étaient dehors !
- Je ne sais pas si c’est le soleil, mais je me sens sévèrement dépassé par les événements aujourd’hui… Delphine, tout va bien ?

Ashur… Oui, elle reconnaissait sa voix à présent… Il était là, à côté d’elle, le… Plein de couleurs ?? Elle cligna encore et encore, jusqu’à ce que la multitude de couleurs autour du vampire disparaisse de sa vision. Elle put alors enfin voir de nouveau où ils étaient exactement, la femme, la terre, et Manon qui depuis son pégase tenait fermement la fuyarde par la main et la ramenait vers eux. Celle-ci se débattait, mais sans succès ; la vampirette lui cria une ou deux fois de se calmer alors qu’ils se rapprochaient.
- Hum, si je puis me permettre, Delphine… - la voix de son bien-aimé lui sembla soudain agaçante, mais elle se retint et l’écouta. – Pourquoi tant de manières avec une proie ? Enfin, il n’y en a certainement pas assez pour nous trois, mais…
La comtesse ne répondit pas. Elle était curieuse, uniquement curieuse d’en savoir un peu plus sur cette mortelle qui avait dévié son hypnose, et sa fille semblait l’avoir compris puisqu’elle faisait de son mieux pour ne pas la malmener.
- Mais, madame, je suis désolée que nous ayons pu vous causer autant de frayeur, mais, je veux dire, nous… Nous voulons juste parler, là ! – lui disait la vampirette alors qu'elles rejoignaient le sabreur immortel et la dame d'Essen, tout en sachant pertinemment que si jamais elle relâchait sa prise, la femme s’enfuirait immédiatement. – Enfin, ma mère veut juste vous parler, et après… - elle ne savait pas.
Elle sentait le sang chaud dans le corps de cette femme, et sentait qu’elle avait de nouveau faim, mais… Cela lui semblait contraire à son éducation de faire parler cette femme, puis de s’en nourrir. De deux choses l’une, - se disait-elle. De deux choses l’une.


Dernière édition par Von Essen le Jeu 16 Jan 2014 - 19:47, édité 1 fois
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Jeu 16 Jan 2014 - 14:38
homagad, 100 pages en moins d'un mois O.o
ça c'est ce que j'appelle un auteur prolifique...

du coup j'ai de la lecture pour ce soir ^^
rdv quand j'aurais dévoré tout cela
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Jeu 16 Jan 2014 - 14:44
Hum... Je suis sûre que ce passage n'était pas du tout prévu, mais que tu l'as trouvé au détour du chemin de ton imagination  Tongue Est-ce qu'au moins tu sais déjà ce que contient le sac de cette jeune fille mystérieuse ?  Mr. Green 

J'aime me répéter dans ce genre de situation... La suite !  Clap

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Jeu 16 Jan 2014 - 18:46
Même si j'avais lu ta suite postée hier avant ce matin, je n'avais pas pu poster la réponse à cause de problèmes d'internet. Maintenant que c'est fait je peux dire que c'est toujours aussi bien. On ne s'ennuie pas en te lisant.

En ce qui concerne le chemin que tu ne trouve pas, ce n'est pas grave. Moi-même je ne sais pas vraiment ou je vais.
Et si ce sont tes personnages qui te disent quoi écrire, c'est parfait.


Et au fait, la suite arrive bientôt ?



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Jeu 16 Jan 2014 - 19:53
Tu ne crois pas si bien dire, Arken  Devil  je réfléchissais de la manière suivante : bon cette route m'a l'air bien peu fréquentée, dommage... Tiens, des fanatiques... ... ... MALHEUREUX ! BARREZ-VOUS, VOUS ALLEZ VOUS FAIRE EXPL... ... Trop tard  Crying

Gilgalad : demain, j'aimerais bien, mais à part le dernier exam j'ai un roi des tombes qui veut avoir une explication avec ma comtesse, donc à voir lol  
Peut-être tard ce soir, mais là je ne suis vraiment pas sûr  Ermm

vg11k : sois le bienvenu dans la rubrique du manoir d'Essen ! cheers
Essen

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Jeu 16 Jan 2014 - 23:22
Eh bien si, tard le soir...


31ème partie.


Aaaah… Le doux fumet du sang de cette donzelle m’emplit d’une fièvre tout à fait admirable… - Ashur se voyait mentalement lui planter les crocs dans le cou. - Non, toute plaisanterie mise à part, pourquoi Delphine voudrait-elle lui parler ? Quelle manque de savoir-vivre, quel manque de bon sens, de civilité… - il redevint soudain sérieux. Pourquoi repousser l’inéluctable ? Il se tourna vers la comtesse :
- Dame, êtes-vous cruelle ?
Elle lui adressa un regard surpris, puis répondit :
- Étrange question venant de vous, Ashur, que voulez-vous dire ?    
La femme était à présent juste devant eux, tremblante, sa main toujours retenue prisonnière par la poigne de la vampirette, qui affichait une envie non-dissimulée de faire cesser ce rôle de tortionnaire.
- Je veux dire, Delphine, qu’il est cruel de donner à une proie de faux espoirs de survie.
Ce genre de remarque l’amusa, mais elle ne le laissa point paraître.
- Un espoir ? Une proie ? Ashur, vos mots sont toujours aussi durs et tranchants que votre sabre…
- Lâchez-moi !
- SILENCE !

La femme avait apparemment tenté une dernière fois de se défaire de l’emprise de la jeune fille sur la créature ailée. La brume qui voilait son regard la faisait suffoquer. Cependant, son cri de désespoir eut soudainement éveillé un désagréable souvenir chez la comtesse, un douloureux rappel qu’elle aussi fut un jour une faible mortelle que l’on eut cruellement retenu prisonnière, saisi impunément par la main… Sa voix n’eut d’autre but que de le faire cesser, sur le champ.
- ASHUR ! Je parlerai à madame autant qu’il me plaira ! Je la ferai souffrir tant qu’il me plaira ! Je la mettrai à mort tant de fois que la dhar me le permettra ! Et VOUS, infâme parmi les infâmes, n’aurez jamais aucun droit de me faire la moindre remontrance, ô sabreur immortel ! Jamais !
Le vampire sourit. Sa main était posée sur le fourreau de sa lame. La comtesse le vit, et son visage, d’abord blême, s’empourpra de colère :
- Vous voulez dégainez ? Vous voulez reprendre notre explication là où nous l’avons laissée, alors que vous avez misérablement prié pour votre grâce ?
Ce fut au tour d’Ashur de blêmir. Le sourire s’effaça de son visage, il affichait à présent une expression de dureté et de tension réprimée.

- ALLEZ-VOUS VOUS BATTRE POUR UNE MORTELLE ?!

Quoi ? Ashur n’avait encore jamais entendu Manon hausser la voix à ce point. Sa mère non plus visiblement. Ils virent tous deux cependant une vampirette aux traits déformés par la colère, une lueur menaçante dansant dans son regard, mais elle semblait aussi au bord des larmes. La femme gémit, perdant soudain toute force dans ses pieds, et s’évanouit ; la douleur qu’elle ressentait à son poignet s’était décuplée, et elle ne put la supporter. Celle qui la retenait le ressentit, et descendit de suite de son pégase. Essayant de relever la mortelle de la boue à moitié durcie par le froid, elle ne cessa pas de jeter aux deux seigneurs des regards remplis de reproche. Un court silence s’ensuivit. Finalement, la demoiselle ne trouva rien de mieux que de lui poser sa sacoche sous la tête, espérant que la mortelle ne tarderait pas à reprendre ses esprits et enfin satisfaire les désirs de sa mère.
Mais que voulait-elle, sa mère, enfin ? L’envie ne lui manquait pas de lui demander, mais sa colère contre elle et contre le vampire millénaire la faisait tempérer. Douloureux, c’était douloureux de les voir vouloir se battre pour elle ne savait quel caprice, quelle absurdité, quel mot en trop. Sa mère, toujours si sage et réservée, lui semblait à présent encore plus impulsive et immodérée qu’elle, Manon d’Essen, ne se croyait être.

Un court silence se suivit par un long silence, car aucun des vampires ne prenait la parole. L’on entendit à nouveau le vent souffler dans les champs aux alentours, quelques brefs claquements de la bannière royale retentirent, quelques oiseaux de passage traversèrent les cieux, où les nuages s’amoncelaient peu à peu, d’abord quelques lointaines bribes, puis des nuages plus gros ; enfin, car le temps continuait de s’écouler sans que les trois ne proférèrent mot, le ciel tout entier fut couvert ; des nuages gorgés de pluie s’étaient amassés depuis l’Ouest, et voilaient définitivement la face du soleil. Quelques moments après, de fines gouttes commencèrent à tomber, d’abord rares, puis de plus en plus nombreuses, et le tonnerre retentit non loin dans toute sa splendeur fracassante. Delphine d’Essen et le vampire millénaire avaient toujours les yeux baissés. Manon avait depuis longtemps cessé de les regarder, et s’était assise tranquillement, adossée à son pégase, à qui elle avait ordonné de s’agenouiller puis de s’allonger par terre, les ailes repliées.

Elle remarqua ensuite que Rêve brisé était dans une position inconfortable à cause de ses ailes, et le fit se relever. Elle aperçut tout de suite après que la pluie rendait rapidement la boue de plus en plus visqueuse, et s’empressa de soulever la femme, toujours inconsciente, et de la monter sur son destrier ailé. Complètement par hasard, elle se souvint de la raison de leur présence ici. Le maître Friedrich !
- Le maître Friedrich ! – s’exclama-t-elle.
Il faisait sombre sur la contrée, de plus en plus sombre à mesure que soleil devait bientôt toucher l’horizon, quelque part, derrière les nuages. Le vent emportait toutes les odeurs, la pluie effaçait toutes les traces ; elle sentait sa proie lui échapper !
La vampirette monta sur sa monture en un clin d’œil. Les deux seigneurs étaient comme à peine sortis d’un long sommeil, et la regardaient, les yeux ébahis, toute expression absente.
Durement, cruellement touchée au cœur de dépit, elle décida néanmoins d’agir avant que tout espoir de retrouver la trace du nécromancien ne soit perdue.
- Je pars devant sur Rêve brisé ! Si je retrouve le maître, vous saurez nous retrouver ! – sa mère et Ashur affichaient le même air de surprise, d’incompréhension et de soudaine inquiétude. – Si vous essayez de vous entretuer, eh bien… Eh bien tant pis pour vous ! Je vous aime ! – elle ne put réprimer une larme, qui se mélangea de suite à l’eau de pluie qui fouettait son visage.
Rêve brisé fit éclabousser les nouvelles flaques, galopa puis s’envola brusquement dans la tempête, disparaissant progressivement de la vue des deux seigneurs, impuissants, ô combien impuissants, la plus jeune enfant de sang les laissant seuls, seuls à leur triste sort, allant elle-même retrouver le vieux maître qui gisait quelque part, mort, dans la boue sylvanienne.


Dernière édition par Von Essen le Ven 17 Jan 2014 - 23:05, édité 2 fois
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Ven 17 Jan 2014 - 9:18
Toujours aussi bien. La dispute est vraiment très bien décrite. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai presque eu l'impression de voir Harry Potter gueuler sur Hermione et Ron dans le cinquième bouquin quand ils se disputaient en permanence. Mais peut-être est-ce du au fait que j'ai lu ce passage il y a deux jours.

Sinon, le suspense quant au sort de la fille et de Maître Friedrich est très bien fait.

Du coup, continue comme ça. J'attendrais la suite le temps qu'il faut, mais pas trop longtemps non plus.


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Ven 17 Jan 2014 - 17:38
Emotions et sensations du moment toujours aussi bien écrites... Que faire de plus que de demander la suite ?  Tongue

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Sam 18 Jan 2014 - 19:36
*respire lourdement dans son manoir*


32ème partie.


Un froid glacial. Un vent fort qui souffle. Ma robe est trempée. Je tremble. De froid ou de peur, je ne sais pas, je…

Elle sentit enfin qu’elle était allongée sur le ventre, les bras et les pieds pendants, sur le dos d’une monture… qui exhalait une odeur de charnier ?!
Elle faillit s’évanouir de nouveau. La puanteur qu’elle sentait à deux doigts de son nez lui donnait le tournis. Cette impression s’aggrava d’autant plus quand elle ressentit des espèces de secousses régulières, différentes de celles d’un cheval au galop… Il faisait nuit noire, il pleuvait toujours, mais elle aperçut néanmoins à la lueur d’un éclair que les sabots de la monture ne battaient pas le sol, et vit devant soi une grande aile membraneuse, déchirée par endroits, battant l’air d’une mesure régulière pour… Elle n’osa pas le penser.
L’aile cessa soudain de battre, et se replia légèrement. Elle sentit la monture se pencher en avant, puis eut un haut-le-cœur, le vent fouettant son visage de plus en plus fort…
- Ah ! Tu… Enfin, vous êtes enfin réveillée ? – elle reconnut la voix de la jeune fille qui l’avait retenu par la main. – Euh, prenez garde, nous allons descendre.
Que… Descendre ??
Le vent siffla à ses oreilles, son haut-le-cœur se prolongea quelques instants, après quoi l’aile qu’elle voyait se redéploya brusquement ; elle ressentit une secousse dans tout son être… A présent, elle pouvait distinctement supposer que la monture… planait, penchée légèrement sur le côté.
Autant que sa situation le lui permettait, la femme reprit peu à peu ses esprits, puis essaya de se tourner pour voir la cavalière de l’horrible… pégase, ou ce à quoi cette chose se rapprochait le plus.

Un autre éclair traversa le ciel d’encre, illuminant brièvement le visage de la jeune fille, pâle, beau, délicat, de longs cheveux noirs ondulés agités par le vent et la pluie… Elle ne put en voir plus. Un effroyable coup de tonnerre la surprit, elle poussa un cri apeuré et dans sa panique commença soudainement à glisser dangereusement de la monture… Une main ferme la saisit par la robe et la retint de tomber.
- Attention, vous dis-je ! Nous ne sommes pas encore tout en bas !
Prenant de grandes bouffées d’air, la femme fit de son mieux pour ne plus bouger et mettre de l’ordre dans ses pensées. Elle ne savait ni qui était cette jeune fille, ni où elle l’emportait, ni pourquoi. Elle savait qu’elle devait être d’une manière ou d’une autre avec les chevaliers maudits qui ont… La terreur, aussi naturelle qu’elle puisse être dans son malheureux destin, ne l’aiderait pas…
Ses réflexions furent interrompues par une autre secousse ; celle-ci, crut-elle alors, devait indiquer qu’ils eurent touché terre, et que… qu’elle ne risquait plus de se casser le cou en tombant de la monture, du moins un peu moins…

Rêve brisé s’arrêta. La foudre jeta sa lumière sur la même route boueuse sylvanienne. Du haut du pégase mort-vivant, Manon aperçut devant soi ce qui attira son attention : une petite pile de corps, la plupart portant des marques d’épées et ayant des bras tranchés.
- Euh…
La vampirette entendit la voix de la femme, qui se mit à s’agiter, puis essaya de regarder dans sa direction. Elle se pinça la lèvre : pourquoi l’avait-elle emmenée ?
- Puis-je… Puis-je descendre ?
Elle n’avait pas le temps ! Que… Que… Enfin…
- Faites comme bon vous semble ! – répondit-elle enfin, irritée.

La femme descendit avec difficulté, l’eau de pluie dégoulinant sur le tissu trempé de sa robe. Elle avança un peu vers la petite pile de cadavres, puis s’arrêta ; elle ne savait pas où aller.
Manon scruta les vents de magie : oui !
Oui ! Une marque de dhar subsistait en ce lieu, assez forte pour témoigner du pouvoir du nécromancien qui l’a utilisée. Et, - espérait-elle, - il n’y en a pas deux comme le maître Friedrich dans la contrée. Elle se sentit également soulagée de ne pas avoir senti le corps de son maitre parmi le charnier. En revanche… Une faible odeur, très faible, différente de celle des zombies… Tant pis, elle n’avait pas le temps…
- Euh, - la femme dut hausser sa voix pour se faire entendre à travers la tempête, - pourquoi m’avez-vous emmenée ici ?!
Mais… Quelle empotée, cette mortelle !
Manon d’Essen la vit, grelottante ; la pluie continuait toujours à marteler tout autour ; le vent ne lui laissait aucun répit… Elle pouvait tout aussi bien mourir dans un tel déluge…
- Pouvez-vous au moins me dire qui vous êtes ?!
- La ferme !!
Poussée à bout, Manon descendit du pégase. Elle se rapprocha de la femme, qui put la voir venir dans la lumière d’un autre éclair, et lui cria plutôt que ne lui dit :
- ATTENDEZ !
Puis elle passa à côté d’elle. La femme put la voir près de la pile de cadavres, qui lui causèrent une énième sensation de malaise ; la jeune fille semblait chercher quelque chose. Elle la vit contourner le lieu immonde, une fois, deux fois, puis encore, en courant et se baissant de temps à autre ; elle s’éloigna encore quelques fois, dans tous les sens imaginables, crut voir la femme, puis s’arrêta enfin là où elle avait débuté.
Manon voulut cracher de dépit. L’infime espoir auquel elle se rattachait fondait à vue d’œil. Mince, très mince était la piste qui semblait se diriger quelque part vers le Nord-Est, hors de la route. Et elle ne tarderait pas à s’estomper, elle aussi… La demoiselle se sentit paniquée, ne sachant plus que faire, ni dans quel sens aller. Elle avait perdu sa trace. Le Nord-Est ne lui disait rien. Elle se sentit abattue, vaincue par le temps et la tempête, par les deux abrutis de « seigneurs » qui lui ont fait perdre une éternité à cause de leurs idioties, enfantillages…
- Euh…
- Quoi ?! – l’acuité de la vampirette lui permit d’entendre la femme à travers le bruit de l’orage.
- Je… Puis-je vous aider ?! – elle continuait à monter la voix, de peur de ne pas être entendue ; elle-même s’entendait à peine !
- Inutile de … Que voulez-vous ?! – Manon comprenait à peine ce qu’elle disait. « venir en aide » résonna comme un vide à ses oreilles, tellement cette pensée lui était étrangère.  

- Je… Je veux !… - la femme grelottait toujours. Une fine vapeur sortait de sa bouche à chaque expiration. – Je veux… Je…
De moins en moins forte, de plus en plus faible et indistincte se faisait sa voix. La vampirette sentit son sang moins chaud qu’au départ, puis soudain plus chaud, puis encore une poussée de chaleur, puis encore une retombée…
- … Enfer et traces de s… - Manon accourut la retenir avant que la femme ne tombe sur le chemin, visiblement à bout de forces. Une forte fièvre se sentait dans tout son corps. Elle balbutiait à peine quelques paroles, desquelles la vampirette comprit surtout « je » et «pitié».
Son énervement fut de courte durée. La quasi inconscience et la détresse évidente de la femme réglaient en quelques sortes le sort qu’elle décida de lui réserver. En plus, cette poussée de compassion la décida curieusement de tenter sa dernière chance, au Nord-Est. Elle la monta de nouveau sur le pégase, monta elle-même. Rêve brisé fit demi-tour, prenant son élan sur la route boueuse, déploya ses ailes, puis s’envola dans le noir et la pluie. Un ordre informulé, et il tourna hors du tracé du chemin sylvanien, et, regardant la femme à nouveau inconsciente devant elle, Manon se dit : « Advienne que pourra. »


Dernière édition par Von Essen le Lun 20 Jan 2014 - 15:08, édité 2 fois
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Sam 18 Jan 2014 - 22:08
C'est toujours aussi bien. Cette partie est vraiment bien parce que l'on voit enfin les personnages de ton récit à travers la vision des choses de quelqu'un qui n'est pas habitué aux vampires (du moins en apparence). De plus, on voit bien le personnage de Manon évoluer à travers le récit.

Et évidemment, je ne peux que te demander la suite. Et vite.


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Lun 20 Jan 2014 - 9:25
Je l'aime de plus en plus cette petite vampire... La plus jeune semble être la plus sensée et la moins puérile des trois  Happy 

Je me demande ce que va devenir cette mortelle  Shifty 

La suite  Mr. Green

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Lun 20 Jan 2014 - 16:17
Ha ha ha...


33ème partie.


- Ku ku ku ku… Ku ku ku ku…
La comtesse ne souffla mot. Quelques instants qui lui semblèrent des siècles s’étaient écoulés depuis que sa fille disparut dans la nuit. Ses mots d’adieux résonnaient encore dans sa tête ; des mots d’enfant, mais qui comptaient à ce moment beaucoup plus que leurs vaines querelles de siècles de vampirisme. Elle… Entendre le rire d’Ashur brouillait ses pensées. C’était comme si le vampire se moquait de ses pensées, de ses raisonnements, de ses excuses de toutes sortes… Elle se sentit de nouveau incapable de lui en vouloir : il avait raison, leur dispute n’avait pas d’excuse, pas dans la situation où ils étaient… Pas au prix de négliger le sort du maître von Nettesheim.
- Ku ku ku… Vous avez presque raison, comtesse, presque !
- Quoi ? – elle fut surprise, sentant que ses pensées avaient encore été outrageusement devinées. – Que voulez-vous dire, Ashur ?
- Vous avez raison, nous étions sur le point de croiser le fer pour des raisons insignifiantes et égoïstes. Par contre, il y a un point sur lequel je dois vous ouvrir les yeux.
La colère montait en elle en même temps que la peur. Elle ne voulait pas l’entendre.
- Parlez ! – dit-elle néanmoins, le souffle coupé.
- Je vois que vous-même vous en doutez. Pourquoi ne le diriez-vous pas vous-même ?
Elle ne savait si son sourire était bienveillant ou malveillant. Les deux, peut-être.
- Parlez, infâme ! Parlez donc !
- Si vous insistez, Delphine. Notre combat eut peut-être été provoqué pour des mots de rien, mais pour nous, il s’agit de tous les mots du monde, vous le sentez, oui…
Même dans ses pires accès de fureur, la comtesse n’avait encore eu le visage aussi blême, voire exsangue. Ashur reprit :
- Hm, je n’ai pas encore fini, mais vous semblez deviner la suite, et je vous vois prête à vous en défendre bec et ongles. C’est encourageant. Mais écoutez un peu : toute cette petite promenade est une farce ; ni vous, ni moi n’y accordons pas la moindre valeur. Pourquoi ? Parce qu’elle commence à trop durer, et vous comme moi êtes prête à vous en lasser et passer à autre chose. Et pour preuve : pourquoi a-t-il fallu à votre fille de nous sermonner, aussi brièvement soit-il ?
- Non…
- Elle seule parmi nous tient vraiment à revoir ce cher nécromancien en vie.
- NON !
Elle se sentit dégainer instinctivement, prête à tuer pour faire taire la source de cette abominable allégation. Mais son épée n’eut pas le temps de sortir de son fourreau, quand une pensée lui vint à l’esprit. Ashur la vit se figer en plein mouvement et, surpris, se prépara à quelque chose de pire qu’une attaque frontale. Toutefois, il n’en fut rien.

La comtesse le regarda, un sourire se dessinant sur ses lèvres.
- Peut-être avez-vous raison, immortel ! Or, voila ce que j’ai à vous répondre : que je me mente ou pas sur l’affection que je porte à mes serviteurs, cela ne dépend que de mon bon plaisir ! Vous avez ma gratitude pour cette mise à l’épreuve, mais à présent j’en suis sûre : cette farce, je la suivrai jusqu’au bout, jusqu’à ce que ma chère fille retrouve notre maître, ou décide d’abandonner ; et à la fin, il ne tiendra toujours qu’à mon bon plaisir de juger du sort de tous ceux et celles qui ont pris part à cette farce, - elle marqua une pause en dévisageant son bien-aimé, - y compris vous, Ashur, si vous m’accordez la faveur de rester jusqu’à la fin de l’acte.

- Ku ku ku… Ha ha ha… HA HA HA ! – le vampire millénaire donna libre cours à sa subite hilarité. – Excellent ! Si vous m’égaierez ainsi encore longtemps, comtesse, je vous suivrai partout, où que vous irez ; mais prudence, ma chère : ce sera à vos risques et périls.

Autour d’eux, la tempête grondait, quoique rien de tel ne semblât les incommoder. Les nazguls et leur roi attendaient en retrait, tout aussi impassibles, immobiles, tels des statues.
Les deux amants se dévisagèrent encore un moment, puis éperonnèrent simultanément leurs montures, invisibles dans l’obscurité nocturne, suivis de près par les chevaliers de la non-vie.



Ludwig le ménestrel, chantant quelque part dans la même tempête, monté sur une charrette macabre, une petite troupe de zombies tirant la charrette, une autre suivant docilement l’affreux équipage…  

♫ Quand j’étais jeune, et beau, et fort
Dans ma patrie, la Sylvanie
J’aimais une fille, elle était fort belle ! ♪

Hélas pour ma pomme, elle a péri ♯
Par une terrible maladie.
♪ Ma vie ne fut plus qu’un fardeau sans elle !

Je n’avais plus d’envies, ♪
Mon esprit sombra dans la folie…
Maintenant je danse avec les morts !

Amie ma mort ! ♫ ♫ ♫ ♯
Ma douce, ma chère, mon amour !!!
♪ Faucheuse aveugle, sans raison et sans cœur !
Sais-tu seulement qu’on te hait ici-bas ?

♪ Amie ma mooort !
Tu seras mienne pour toujours !!!
Essaie un peu de venir m’emporter !
Catin !
Trainée !
Éternelle gueuse damnée ! ♫ ♫ ♫

Jamais tu ne m’auras !
La folie guide mon bras !

♪ Je danse avec les moooorts !!! ♪


Thank you !


Dernière édition par Von Essen le Mar 15 Avr 2014 - 11:01, édité 1 fois
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Lun 20 Jan 2014 - 16:52
Ce joli petit poème chanté de notre violoniste préféré ne serait pas en raison de sa récente victoire ? Mais alors, pourquoi a-t-il une charrette si elle a été détruite dans ce même combat ?  lol 
Tout ça pour se demander si c'est Manon ou lui qui arrivera auprès du maître en premier...

La suite !  Clap

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Lun 20 Jan 2014 - 17:51
Chronologiquement, il la chante avant la victoire en question  Happy 
Je réfléchis encore à en faire un rapport de bataille ou pas. Mais oui, le clin d'œil y est déjà  Tongue


Dernière édition par Von Essen le Mar 21 Jan 2014 - 22:36, édité 1 fois
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Lun 20 Jan 2014 - 20:11
La suite est très bien et le poème à la fin est tout simplement génial.

Sinon fait un rapport de bataille bien sûr.

Et vivement la suite.

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Mar 21 Jan 2014 - 19:59
Nouvelles folies, nouveaux ennuis...

Petit rapport de bataille, chers lecteurs, chers lectrices, mon adversaire pourra se désigner s'il en a l'envie ! Camouflé Ninja 

Les luttes fratricides sont monnaie courante en Sylvanie, mais l'aide d'un bon nécromancien et le génie militaire d'un être plus expérimenté que son ennemi viennent à bout de n'importe quoi !

Forces en présence très similaires des deux côtés : 1000 points, gardes des cryptes (les miens portent des boucliers), des goules et de l'éthéré (les nuées d'esprit me servent). Petite touche personnelle : charrette macabre avec braséro infernal et bien sûr, notre cher ménestrel avec son groupe de zombies groupies ! Enjoy !  Sourire



34ème partie.


La nuit continuait tranquillement à guetter sa fin, quelque peu essoufflée par la tempête, espérant peut-être une accalmie à la venue du jour nouveau.
Le tonnerre gargouillait encore quelque part à l’Est, les plus hauts sommets du Bord du Monde le retenant brièvement par les bottes.
La pluie s’était éclaircie, et quelques déchirures dans les nuages laissaient filtrer une timide lueur stellaire.
Le ménestrel s’amusait à penser en poèmes en prose, le regard à la fois absent et sensible à toutes les choses qui l’entouraient. Cependant, la réalité brute et impitoyable reprit rapidement le dessus. La ville qu’il traversait sur sa charrette n’était en aucun cas calme et apaisée. Petite bourgade de peut-être à peine cent âmes, elle sembla à Ludwig bien animée pour une heure si tardive. Quand son funeste cortège passa près des premières maisons, il vit que les portes étaient toutes fermées, ainsi que les volets des fenêtres, et pas un bruit ne sortait des sordides masures. Un bruit de conversation, non, de violente altercation semblait provenir de l’obscurité au bout de la rue. S’y mêlaient des grognements incessants, et quelquefois des tintements métalliques. Les voix devaient appartenir à des mortels, mais l’apprenti nécromancien, violoniste maudit, sentit une puissante concentration de pouvoir au bout de cette rue. Pouvoir moins écrasant que celui de ses maîtres, mais assez familier pour savoir à qui il pouvait appartenir : d’autres maîtres !  
Il ne put plus se retenir. Eclatant d’un rire démentiel, il fit crisser son archet sur les cordes cuivrées de son violon, emplissant la nuit d’une complainte à glacer le sang à tous ceux ou celles qui pouvaient bien encore être éveillés au cœur-même de la nuit :

♪ Ma carriol’ et mon âme sont bien les plus jolies
Des carriol’ et des âmes de toute la Sylvanie !
Mais de toutes les filles, c’est Manon la plus jolie ! ♫
Chantant ainsi, il progressa sur le chemin boueux qui ne méritait pas le nom de rue, jusqu’à arriver à une croisée des chemins, place centrale de la petite bourgade qui ne méritait pas le nom de bourgade, et vit la scène qui avait provoqué tout le vacarme.

C’était informe, abject dans la pénombre de la nuit, une myriade de gueules, de crânes et de lames rouillées, des esprits tournoyant de tous côtés.
Quand enfin il parvint à quelque peu calmer sa folie, la scène s’éclaircit à ses yeux. Deux petites armées, ressemblant plus à une milice urbaine sylvanienne, se faisaient face : d’un côté, des esprits errants, et à leurs côtés, des gardes des cryptes, portant épées, boucliers et armures lourdes. Une petite foule de goules se voyait derrière eux, épaulée par encore quelques esprits. Ah, des esprits… Ludwig se délecta de cette vision.
De l’autre côté, il vit deux troupes qui lui parurent plus grandes : un régiment de gardes de cryptes, en armure aussi, brandissant chacun un énorme zweihander, et une graaande foule de goules.
La dispute qu’il avait entendue juste avant d’arriver reprit de plus belle :
- Tu n’as rien à faire ici, tu n’as rien à faire ici, espèce de petit nobliau de chez Drakenhof ! – cracha une voix grave et bourrue au fort accent sylvanien.
- Combien de fois dois-je vous répéter ma dernière sommation ? – lui répondit une voix plus haute, calme, posée, mais laissant entendre une pointe d’impatience.
- Tout ce que t’as dit, nobliau, n’est plus de mon ressort. Toi, tu sers encore ton maître, alors que le mien, tu sais, je l’ai égorgé dans sa tombe ! Comme ça !
Le ménéstrel aperçut enfin l’un des deux paladins de la nuit : c’était un vampire engoncé dans une grossière armure de plaques de métal assemblées à la va-vite, et portait une grosse épee noircie par la suie. Deux poignards pendaient à une ceinture de cuir attachée non pas autour de sa taille, mais en bandoulière, alors que dans son dos se voyait un énorme écu de chevalier, bien trop pesant pour qu’un simple mortel puisse le manier au combat.
Ses traits ne se voyaient dans la pénombre, mais sa voix…
Cependant, l’autre voix se fit de nouveau entendre.
- Eh ! Vous ! Qui êtes-vous ?
Moi ?
Ludwig crut que l’on s’adressât à lui, et s’exclama :
- Moi ?!
L’autre vampire à la voix bourrue dut aussi le remarquer :
- Hé ! Je t’ai pas… - il lança un bref regard en biais vers son ennemi de sang en face, puis s’adressa à nouveau au ménéstrel. – Tu… Le ménestrel de… … Viens ! Viens par ici ! Viens de ce côté ! – il lui fit des signes de main. - Viens !
Ludwig eut un rire nerveux, puis démentiel, puis parvint enfin à articuler :
- Et… Et pourquoi ? Vous… Vous êtes qui ?
- Luthor Schwaben, maître de ces lieux ! Je te connais ! Je t’ai vu passer une fois ! Tu es un fou ! Mais j’adore ta musique !! – fit-il avec un enthousiasme grossièrement surjoué.
L’autre vampire, cependant, devait manifestement se sentir décontenancé par cette scène.

- Quelle est cette nouvelle comédie ?! Ma patience a des limites, et vous n’allez pas tarder à les traverser ! Pour la dernière fois, retirez-vous au château de Waldenhof et laissez-moi la charge de cette communauté !
- Et puis quoi encore ! – Luthor éclata de rire et se remit à appeler Ludwig, - Viens, mon frère de sang nécromancien, avec tes zombies et ta charrette, viens !
- Hihihihi ! D’accord ! – répondit le ménéstrel.
Leur conversation était encore plus terrifiante dans le vide de la nuit, leurs cris étant les seuls bruits qui troublaient la région au repos. Un silence de mort se faisait entendre des masures qui entouraient la place, la pluie avait cessé, il n’y avait plus que des « splitch-splotch » épisodiques de quelques goules qui grouillaient dans les flaques avec leurs congénères.
L’apprenti nécromancien descendit de la charrette, qui fut dès lors occupée par un des zombies qui trainaient derrière. Une fausse note du violon, et l’horrible équipage avança derrière son maître, et ils rejoignirent la petite force de Luthor Schwaben, qui était au premier rang de ses serviteurs en armure lourde.
En face, c’était un autre vampire, plus haut, plus élancé, en armure de bonne facture, longue épée et bouclier en mains. Il avait regardé le nouveau arrivé rejoindre le maraud provincial qui, depuis tout à l’heure, s’obstinait à refuser à rejoindre la bannière du comte Mannfred. Lui-même lui avait juré loyauté, et la volonté d’accomplir sa première mission sans accroc lui avait causé tout le déplaisir de souffrir l’impertinence de ce voyou qu’il devait remplacer dans la région. A présent, il voulait en finir, surtout que l’arrivée de ce sinistre personnage encapuchonné avec sa charrette de cadavres avait achevé de le dégoûter de tout ce qu’il espérait trouver de beau dans l’endroit qu’il devait administrer, même temporairement.
- C’en est trop ! Mot de pouvoir !

Les paroles interdites furent prononcées, la porte de enfers s’ouvrit, et cinq émissaires d’outre-tombe, faucheurs spectraux, porteurs de désespoir, chargèrent directement Luthor Schwaben et ses gardes des cryptes.
- Hu… - aussi rapide que l’éclair, le vampire assailli fit tourner son épée noirâtre sur les chevaucheurs éthérés.
Celle-ci devait porter quelque obscur enchantement, car les corps des limbes commencèrent à se dissiper l’un après l’autre, sans avoir même eu le temps d’abattre leurs faux sur leur cible.
L’acolyte du comte von Carstein se rendit vite compte de son erreur : les émissaires n’eurent le temps que d’abattre quelques gardes des cryptes, puis se dissipèrent définitivement dans le néant. Il jura de dépit, et se prépara à avancer ses troupes dans la bataille, quand soudain…
- CHARRRRGEEEZ ! – rugit Schwaben, et les esprits qui virevoltaient sur ses flancs se ruèrent sur les goules et les gardes-zweihander de son ennemi.
Ses propres goules leur emboitèrent le pas, percutant violemment la ligne des grandes épées, où se tenait également le vampire ennemi.
- Oui, oui, c’est ça ! Chargez ! – le cri jubilatoire du ménestrel retentit, et la charrette macabre s’élança de toute l’allure dont les zombies étaient capables, enfonçant les goules d’en face, aux côtés des nuées d’esprits.

Ce fut décisif. Le jeune vampire des von Carstein avait beau être prometteur, voire talentueux, il fut pris de court par l’assaut fulgurant des forces de Schwaben, plus expérimenté ; sa magie et celle du ménestrel engagèrent également un affrontement, et il réalisa que sa puissance était comme absorbée par… La charrette macabre ??
Le violon résonna sur la croisée des chemins, mais ses effets pervers furent stoppés par la dhar du vampire. Puis les monstres cannibales vinrent s’offrir à son épée. Il livra alors, comme ce fut résolu en fin de compte, son dernier combat :  
- Par mon honneur et par mon sang ! Vous ne m’aurez pas ! – le vampire des von Carstein abattit quelques goules qui osèrent l’agresser.
Hélas, leur nombre ne diminua pas de trop, et leur riposte fut aussi désorganisée que létale : des dizaines de bras griffus finirent par agripper leur proie par les pieds, l’acolyte se sentit mordu de partout, et ses attaques portant nombreuses ne suffirent pas à repousser les horribles mangeurs de chair morte ; il sentit un poison couler dans ses veines, brouillant son esprit, engourdissant ses membres… Il eut une envie irrésistible de fermer les yeux, quand soudain une douleur aveuglante le fit hurler : il sentit leurs dents pourries se refermer sur son cou…

- HAAA ! – enfin libéré des faucheurs d’outre-tombe, Luthor décida d’en finir avec son stupide ennemi, et marcha avec ses gardes des cryptes sur les zweihanders d’en face.
Ce fut, à la grande joie pour son caractère exécrable, seulement pour voir les derniers gardes ennemis tomber sous les griffes de ses goules. Trop lents avec leurs armes lourdes, les guerriers de la non-vie ne purent riposter à leur acharnement. Tout de suite après, Schwaben poussa un autre cri de triomphe en ne voyant que les restes déchiquetés de son pitoyable adversaire.
Quelle gâchis – ricana-t-il dans sa tête, - alors que je pensais le pourfendre en duel…

Heu…

Une foule de goules lui faisait face. Non pas les siennes, mais celles de son défunt ennemi. A côté gisait la charrette macabre, où plutôt les bouts de planche qui en restaient. Les esprits s’étaient simplement évaporés devant tant de violence. Ses propres anthropophages n’étaient plus qu’une poignée, ils furent d’ailleurs rapidement mis en pièces par leurs congénères. Sa garde personnelle, par contre, était intacte grâce au soutien nécromantique du ménestrel maudit. Il l’entendit jouer à nouveau du violon, quand tout d’un coup, un désagréable « Pliiink » mit un terme à la musique : Luthor vit le pauvre invocateur regarder avec dépit son instrument, dont une corde avait brisé.

Ivre de victoire, et plus enhardi que jamais par la moue dégoûtée du ménestrel, qui lui parut la face la plus comique de la nuit, Schwaben chargea résolument la foule de goules devant soi, ses gardes protégeant ses flancs. Habilement protégés par leurs boucliers, ils se mirent à décapiter allègrement les goules, quand soudain…

Une goule GROGNA héroïquement sur Luthor Schwaben en personne. AUCUNE goule n’avait jamais grogné sur lui aussi férocement.
Amusé, il songea à lui lancer son champion dessus, mais réalisa sur le coup que celui-ci gisait démembré, piétiné à présent par les autres gardes.
Hurlant de rage, le vampire assaillit la bête. Elle esquiva un coup, un autre, le troisième rebondit sur son cuir naturel…
- VA CREVEEER !! – d’un dernier coup magistral, le maître des lieux abattit enfin la goule qui avait osé le provoquer en combat singulier. Un crachat sur son cadavre acheva l’ouvrage.

L’affrontement ne dura plus. La dernière goule tomba enfin sous la lame noircie de Luthor, et le silence retomba sur la croisée des chemins… Seul Ludwig le ménestel chantonnait dans son coin, s’efforçant tant bien que mal à raccorder son malheureux instrument.

♪ Ma carriol’ et mon âme étaient les plus jolies
Des carriol’ et des âmes de toute la Sylvanie !
Mais de toutes les filles, c’est Manon la plus jolie ! ♫


Dernière édition par Von Essen le Mar 15 Avr 2014 - 11:05, édité 3 fois
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Mar 21 Jan 2014 - 20:39
Toujours aussi bien écrit et raconté. J'ai juste une question, c'est qui ton adversaire en question ?

Sinon, le récit de la bataille est vraiment très bien fait au point que je m'y croyais vraiment  Fou 

Et vivement la suite.


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Vampire at war : présentation - Page 4 Empty Re: Vampire at war : présentation

Mer 22 Jan 2014 - 9:50
J'adore trop, tu le racontes avec un humour tout à fait subtil  lol 
Mon passage préféré, la goule qui le provoque en duel  Wow 

Et les personnages vampires sont excellents, on dirait presque du burlesque  Lol ! 

PS : relis toi, il y a quelques fautes de frappe  Tongue

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Mer 22 Jan 2014 - 22:28
Madhura... svapna ; ghora-dama svapna...



35ème partie.


Cela devait faire une heure qu’elle volait. Une heure à scruter les vents de magie et à subir en même temps la pluie et la présence d’une mortelle devant soi. Pourquoi l’avait-elle à nouveau emmenée ? La chaleur de son sang lui donnait le tournis, elle avait du mal à se concentrer sur son but premier : retrouver… un autre mortel ?? Elle se rattrapa, anxieuse, sur cette pensée irrévérencieuse envers son vieux maître. Elle continuait néanmoins à ses dépens de capter le pouls effréné de la femme ; elle était allongée mollement sur le ventre, coincée entre les jambes de la cavalière et les ailes membraneuses de la monture.
Dormait-elle ? Si c’était le cas, Manon sentait que son sommeil ne devait pas être des plus agréables, car son corps était secoué de tremblements chroniques. Mourrait-elle ? Manon se trouva profondément révulsée par cette possibilité.

Dhar ! Tout en bas !… Descendre !
La seconde d’après elle se retint de tomber en piqué, craignant pour son mortel fardeau, toujours inconscient et sans défenses. Mais elle l’avait sentie ! Une autre trace de dhar ! Très puissante ! Etait-ce sa chance, enfin ?

Le pégase toucha terre, et la vampirette descendit prestement, à la fois joyeuse de sentir l’herbe sous ses pieds et nerveuse comme jamais à l’idée d’explorer l’endroit. Elle voyait parfaitement des silhouettes de maisons, plus loin au Nord, et des arbres presque dénués de feuillage, et une grange solitaire quelque part au milieu du champ. … Du champ de bataille… Elle voyait à présent de nombreux cadavres éparpillés dans la boue, leurs formes à peine discernables dans la lumière blafarde des étoiles. Cependant, sa vision surnaturelle lui permettait de voir bien au-delà de tout ce qu’un œil humain pût distinguer dans le noir : trois gros monticules de corps entassés attirèrent son attention, la dhar y étant encore… La dhar était… Manon d’Essen courut à toutes jambes vers l’un d'eux, le plus proche.

Elle reconnut instantanément l’odeur. Les deux-trois cadavres pourrissants au-dessus volèrent de côté. Alors elle le vit enfin : le corps brisé, la robe déchirée de toutes parts, gorgée de sang coagulé.
- Non…

Le souffle coupé, elle souleva son vieux maître. La dhar était toujours présente autour de lui, et, elle le sentait, aussi à l’intérieur…
Elle ne prit pas le temps de voir son visage, figé dans une expression de fureur. Elle ne prit pas non plus le temps de se demander ce qui avait bien pu le mettre à mort, alors que les environs pouvaient encore porter les relents de ses bourreaux. Elle n’était que trop obnubilée par l’idée d’avoir enfin trouvé leur nécromancien, et la première pensée qui lui vint ensuite en tête fut de trouver un abri au sec.

Elle… se rendit compte juste après qu’elle ne parvenait plus à retenir ses larmes. Ashur allait le faire revenir à la vie, elle n’en doutait pas une seconde, mais… La vision du cadavre mutilé du vieux maître qu’elle aimait tant était juste trop atroce. Ne sachant si elle pouvait donner libre cours à son chagrin, ou si elle devait se tenir forte cette fois-ci, elle resta ainsi debout, tenant le corps inerte du nécromancien dans ses mains, secouée de sanglots. C’est alors seulement qu’elle se demanda qui avait bien pu lui infliger une mort pareille, et se jura de lui faire payer… Elle ne savait plus ensuite. Comme paralysée, elle resta comme ça encore un long moment, debout près du monticule de zombies occis, le regard embué, les pensées confuses.
POURQUOI ? Pourquoi était-elle Manon d’Essen, et devait vivre ces instants si cruels ? Jamais elle ne s’était sentie aussi injustement tourmentée, affligée, mortifiée... Elle ressentait cette sensation comme un renouveau, un passage qu’elle ne méritait pas, dont elle aurait pu se passer, dont elle aurait pu se contenter de rêver… Pourquoi…
Elle sentit ses bras faiblir, et se reprit à temps, pour réaliser au même moment que la pluie avait cessé, et que les nuages se faisaient de plus en plus rares dans le ciel étoilé.
Les deux lunes inondèrent le champ de leurs rayons fantomatiques, éclairant les corps putrides des macchabées gisant dans la boue, le sang coagulé, les flaques, la grange isolée à quelques cent pas de la vampirette.

Un ordre informulé, et le pégase mort-vivant s’approcha lentement de la bâtisse.
Manon observa. Rien ne se passa.
Elle ne sentit rien de dangereux derrière ses murs de planches ballantes et sa charpente décrépie. Soupir. Un autre soupir, puis de grands pas élancés vers la vieille grange. Elle lui servirait bien d’abri de fortune, surtout si le soleil venait à se montrer le jour venu.

Son regard tomba à nouveau sur la femme fiévreuse. Manon soupira une troisième fois, se demandant ce qu’elle allait bien en faire, l’idée de lui sucer le sang passant étrangement au second plan de sa réflexion. Elle la descendit du pégase, puis vint avec les deux corps inertes, l’un vivant, l’autre – mort, à l’intérieur de la vieille bâtisse.
Outre le fait que le lieu présentait un délabrement général et menaçait à tout moment d’effondrer ses poutres pourrissantes sur ses occupants, la vampirette n’y trouva rien à redire, regrettant seulement qu’il n’y avait point de foin qui aurait pu servir à réchauffer la mortelle. Laissant ses deux « protégés » à l’entrée, elle grimpa avec aisance sur les poutres, vérifiant lesquelles présentaient le plus piètre état, et se mit méthodiquement à déboiter celles-ci, histoire d’éviter les mauvaises surprises dont elle n’en aurait cure, mais son maître et sa… nouvelle compagne, elle ne trouva pas d’autre nom, pourraient en sortir bêtement abimés.
Apparemment, il y eut assez de dégâts pour que le plafond qui servait aussi de sol au petit deuxième étage s’effondre par endroits sur elle. – Hah, mieux vaut sur moi que sur eux ! – Manon se sentit sourire par cette pensée toute simple. Elle descendit, forte de sa petite remontée d’humeur, et eut une autre considération qu’elle trouva originale : ils étaient trois dans cette grange délabrée, oh quatre, mais Rêve brisé ne compte pas : une mourante, l’autre mort, et elle, elle devait se trouver quelque part entre les deux, hors du temps, veillant sur leur repos par le bon vouloir de… Oh, elle ne savait même pas en qui elle croyait ! Promis, elle demanderait à maître Friedrich dès sa résurrection ! Et que tremblent les mortels qui ont osé porter la main sur lui !


Dernière édition par Von Essen le Jeu 23 Jan 2014 - 9:09, édité 2 fois
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Mer 22 Jan 2014 - 22:58
Je viens juste de le lire. C'est très bien et on retrouve un peu cette innocence qui caractérise Manon d'Essen. De plus on remarque qu'elle prend de plus en plus de consistance avec l'évolution de l'histoire. Par contre on se demande toujours ce qu'elle va faire de la jeune femme qu'elle a capturé.

Et évidemment, je demande la suite.


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