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- ArkenMaîtresse des fouets
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Jeu 2 Jan 2014 - 11:54
Les mystères d'une histoire prennent toute leur ampleur... Quand tu le décides. Chaque histoire est différente, et donc chaque histoire est un autre cas. Donc la meilleur solution c'est d'être fidèle à toi-même. C'est ce qui marche le mieux
Edit : eh hopla ! Troisième page
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Ceux qui ne croient pas en la magie ne la trouveront jamais.
- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Jeu 2 Jan 2014 - 15:32
Jour 46 Sarah
On en a oublié la victoire ...
Quand François nous révéla ce que Zeus, qui savait tout de chacun d'entre nous, lui avait rapporté, nous fûmes sous le choc. Il avait tué cinq personnes avant d'arriver ici. Certes cinq criminels, mais cinq hommes tout de même. Je crois que la chose la plus dérangeante dans l'histoire, c'est qu'il avait réussi ça à seulement quatorze ans et sans la moindre expérience. Qu'en était-il à présent ? La réponse est pourtant claire, il avait été capable de massacrer une équipe entière à lui seul ... quelle chance avions-nous face à lui ?
Il a à nouveau été enfermé à double tour, une réunion des comités extrêmement importante se tient ce soir. Mais avant toute chose, Tristan nous a annoncé qu'en ce début de troisième cycle, nous avons maintenant droit à une seconde arme au choix et ce indifféremment de nos capacités. Notre victoire dans le simulateur, a permis à toutes les équipes de s'en équiper gratuitement semble-il, si nous avions échoué ça ne nous aurait juste fait perdre que quelques crédits. Nous avons décidé de remettre ce choix au lendemain car des affaires plus pressantes requerraient notre attention.
François a pris la parole, j'ai noué une relation avec lui il y a maintenant un mois car nous avions des affinités, mais maintenant je le vois avide de pouvoir et il me dégoutte. Il a toute ma confiance pour nous diriger, il est sans nul doute bien meilleur tacticien que Lucas, mais c'est son absence « d'humanité » que je redoute. Il nous a à nouveau parlé des faits d'Arthur, il a mis sur son dos nos deux morts et la haine qu'éprouveraient les autres équipes à notre encontre juste par sa notoriété. Il a dit, que puisque nulle cage ne le retiendrait, qu'il fallait prendre des mesures plus drastiques pour nous protéger de sa folie, de ce berserck meurtrier qui sommeillait et pouvait prendre nos vies quand bon lui plairait.
Nous avons voté, non pas par comité, mais chacun de notre côté à mains levées et elles se sont dressées, lentement, mais entièrement. Tout le monde a choisi cette option, car tout le monde a peur, peur d'un être qui vient ajouter encore plus de mort et de danger à ce cauchemar. Nous avons voté, il sera fusillé à l'aube.
Jour 47 : Lucas
Lancez cette musique
C'est un choix difficile, mais il nous a permis de voir à quel point nous sommes soudés, et pas grâce à lui. Tous ceux qui n'en avaient pas ou avaient comme moi une arme spécialiste, ont choisi un fusil d'assaut. Les autres se sont partagés de simples fusils semi-automatiques et des fusils à pompe en guise de seconde arme. Nous avions choisi de le faire avant de rendre notre jugement, que ce soit fait avec un seul et même type d'arme, on ne fusille pas quelqu'un avec un shotgun.
François et moi avions soigneusement choisi les six personnes qui s'en chargeraient. Typhoon avait été écarté et je soupçonnais Shadow de le soutenir. Alors Jean, Sophie, Florence, Damien, Noémie et Sarah se sont imposés comme les choix les plus judicieux. Ils n'étaient pas aux anges évidemment, personne ne l'était ou du moins ne le laissait paraître ... Je ne cautionnais pas ses actes, mais en arriver là ? François semblait plus déterminé, bien que je ne sache pas vraiment ce qui le motivait. Il avait peur de lui, mais pas pour la même raison que les autres.
Nous avions préparé des liens contre l'un des murs en bois d'une cabane que nous n'utilisions pas encore. Certains ont été surpris que nous l'amenions torse nu, un tissus sur la tête. Nous voulions qu'ils voient qui il était vraiment. Le sac n'était là que pour lui enlever son côté humain et ainsi faciliter ce que nous avions à faire. En l'attachant, je fus surpris moi aussi de le trouver extrêmement maigre. Il n'avait jamais été gros, loin de là, il devait peser à peine soixante kilos quand nous sommes arrivés ici. Mais là, il en avait bien perdu une dizaine. Maigre comme un miséreux, mais sur ses os, il n'y avait que du muscle. Peut-être était-ce à cela qu'il passait ses journées, s'entraîner. Il impressionnait. C'était peut-être parce qu'il se tenait fièrement, droit, silencieux, noble.
Lucas : Présentez .... arme !
Les six désignés prirent leurs fusils d'assaut, ils tentaient de rester neutres et objectifs, mais tuer requiert une force mentale énorme quand votre propre vie n'est pas menacée, surtout si vous connaissez celui qui se trouve à l'autre bout du canon. Son visage masqué était à la fois censé le protéger de la peur et l'empêcher d'intimider les six. Mais il était loin d'avoir peur ...
Arthur : Je suis Arès, je suis la guerre ...
Lucas : En joue !
Ils braquèrent leur armes, il était debout, aussi droit qu'une statue de marbre. Son corps était d’ailleurs semblable au marbre, pâle, ciselé ... et froid. Même sans voir son regard, on le devinait inflexible, regardant la mort qu'il ne pouvait voir, droit dans les yeux. Les autres étaient là, juste sur les côtés, à attendre. Je savais que si je le laissais continuer, il les détournerait de leur devoir.
Arthur : Le guerrier se sacrifie ... et seulement quand il le choisi.
Lucas : Chargez !
J'avais demandé à ce que les armes soient mises en coup par coup, je ne voulais qu'une seule salve pour marquer les esprits. Car je savais au fond de moi, que personne ne regarderait, peut-être pas même moi. Nous détournerions le regard, nous saurions ce qu'il s'était passé. Il fallait en finir, et vite.
Arthur : Je me sacrifierai pour vous ! Mais vous ne n'arriverez pas à me tuer ... est-ce que vous pouvez comprendre ça ? VOUS NE POUVEZ PAS ME TUER !
Lucas : FEU !
Comme une seule et même détonation, le bruit fendit l'air. Comme je l'avais prévu, personne ne le fixa, nous savions, pas la peine de regarder la mort dans les yeux quand vous savez qu'elle est présente. Comment avions-nous pu en arriver là ... Mais à nouveau, la peur. Son rire était reconnaissable entre tous, un rire moqueur et triste ... le rire de celui qui vous plaint, le rire de celui qui vous blâme, le rire de la peur. Alors je rouvris les yeux.
Les paupières closes avaient cédé la place aux regards vides et ahuris. Six impacts ... répartis tout autour de lui. Je me suis tourné vers les six, et j'ai compris directement que je leur en avais demandé trop. Dans l'espoir, qu'un autre viserait juste et ferait ce qui était nécessaire, ils avaient tous fait feu à côté. Et Arthur qui continuait de rire sous ce sac. Il fallait terminer le travail, il fallait en finir !
Lucas : En joue, EN JOUE !
Mais personne ne se remis en joue, ils n'en étaient plus capables.
Arthur : Je suis la guerre, je suis un guerrier ... et je mourrai sur le champ de bataille !
Lucas : Toute cette foutue île est un champ de bataille ! Qu'est-ce qui te fait croire que nous ne pouvons pas te tuer ? Nous en avons parfaitement le droit !
Arthur : Ce n'est pas une question de volonté, mais de capacité ...
En un instant, j'avais sortis mon arme de poing, j'avais visé et pressé la détente. Aujourd'hui encore, j'ignore comment il esquiva le coup, comment il le vit venir. Comment il avait fait pour pencher la tête à ce moment précis ... pour ne laisser qu'un trou béant dans le bois là où elle se trouvait précédemment.
Arthur : Tellement prévisible ...
Lucas : Tu vas tous nous tuer ! C'est ce que tu as toujours voulu ! Tout ça pour quoi ? Pour cette garce d'Artémis !?
La suite des événements est assez floue dans mon esprit. Je l'entends encore hurler à pleins poumons : "TU L'AURAS VOULU". Après ça, je me souviens de ses liens brisés par sa force brute, d'un nouvel ordre de faire feu que les six exécutèrent, car cette fois, la peur était revenue et guidait leur arme. Mais les tirs, encore au coups par coups, ne l'atteignirent pas. En un instant, il fut sur nous. C'était tellement fluide, on aurait cru qu'il dansait, qu'il savait parfaitement quoi faire et qu'il connaissait sa chorégraphie par cœur. Je me souviens des armes saisies par leur canon, des crosses renvoyées en pleine tête et des coups, des dizaines de coups. En quelques secondes, sans que je n'y comprenne rien, les six étaient à terre, inconscients, quant à moi ... j'avais mon propre pistolet braqué sur la tempe, et le reste du campement qui pointait ses armes sur nous, mon corps faisant bouclier.
Arthur : Si j'avais voulu vous tuer ...
Sa voix se faisait moins violente, la colère retombait. Il revint à un état de calme en un temps incroyablement court. Il était à nouveau lui-même, ou du moins, celui que nous croyions connaître ... avant. Et il dit cette phrase, cette même phrase que je n'arrive pas à me sortir de la tête.
Arthur : Si j'avais voulu vous tuer, je vous aurais laissé faire ...
Un tir de Lightning le toucha à l'épaule gauche, et l'envoya voler quelques mètres plus loin, l'épaule perforée. Élisa me jeta un regard interrogateur, il me fallut plusieurs minutes avant que mon esprit ne réalise ce qu'il venait de se produire, et il me fallut quelques heures pour comprendre le sens de ses mots.
On en a oublié la victoire ...
Quand François nous révéla ce que Zeus, qui savait tout de chacun d'entre nous, lui avait rapporté, nous fûmes sous le choc. Il avait tué cinq personnes avant d'arriver ici. Certes cinq criminels, mais cinq hommes tout de même. Je crois que la chose la plus dérangeante dans l'histoire, c'est qu'il avait réussi ça à seulement quatorze ans et sans la moindre expérience. Qu'en était-il à présent ? La réponse est pourtant claire, il avait été capable de massacrer une équipe entière à lui seul ... quelle chance avions-nous face à lui ?
Il a à nouveau été enfermé à double tour, une réunion des comités extrêmement importante se tient ce soir. Mais avant toute chose, Tristan nous a annoncé qu'en ce début de troisième cycle, nous avons maintenant droit à une seconde arme au choix et ce indifféremment de nos capacités. Notre victoire dans le simulateur, a permis à toutes les équipes de s'en équiper gratuitement semble-il, si nous avions échoué ça ne nous aurait juste fait perdre que quelques crédits. Nous avons décidé de remettre ce choix au lendemain car des affaires plus pressantes requerraient notre attention.
François a pris la parole, j'ai noué une relation avec lui il y a maintenant un mois car nous avions des affinités, mais maintenant je le vois avide de pouvoir et il me dégoutte. Il a toute ma confiance pour nous diriger, il est sans nul doute bien meilleur tacticien que Lucas, mais c'est son absence « d'humanité » que je redoute. Il nous a à nouveau parlé des faits d'Arthur, il a mis sur son dos nos deux morts et la haine qu'éprouveraient les autres équipes à notre encontre juste par sa notoriété. Il a dit, que puisque nulle cage ne le retiendrait, qu'il fallait prendre des mesures plus drastiques pour nous protéger de sa folie, de ce berserck meurtrier qui sommeillait et pouvait prendre nos vies quand bon lui plairait.
Nous avons voté, non pas par comité, mais chacun de notre côté à mains levées et elles se sont dressées, lentement, mais entièrement. Tout le monde a choisi cette option, car tout le monde a peur, peur d'un être qui vient ajouter encore plus de mort et de danger à ce cauchemar. Nous avons voté, il sera fusillé à l'aube.
Jour 47 : Lucas
Lancez cette musique
C'est un choix difficile, mais il nous a permis de voir à quel point nous sommes soudés, et pas grâce à lui. Tous ceux qui n'en avaient pas ou avaient comme moi une arme spécialiste, ont choisi un fusil d'assaut. Les autres se sont partagés de simples fusils semi-automatiques et des fusils à pompe en guise de seconde arme. Nous avions choisi de le faire avant de rendre notre jugement, que ce soit fait avec un seul et même type d'arme, on ne fusille pas quelqu'un avec un shotgun.
François et moi avions soigneusement choisi les six personnes qui s'en chargeraient. Typhoon avait été écarté et je soupçonnais Shadow de le soutenir. Alors Jean, Sophie, Florence, Damien, Noémie et Sarah se sont imposés comme les choix les plus judicieux. Ils n'étaient pas aux anges évidemment, personne ne l'était ou du moins ne le laissait paraître ... Je ne cautionnais pas ses actes, mais en arriver là ? François semblait plus déterminé, bien que je ne sache pas vraiment ce qui le motivait. Il avait peur de lui, mais pas pour la même raison que les autres.
Nous avions préparé des liens contre l'un des murs en bois d'une cabane que nous n'utilisions pas encore. Certains ont été surpris que nous l'amenions torse nu, un tissus sur la tête. Nous voulions qu'ils voient qui il était vraiment. Le sac n'était là que pour lui enlever son côté humain et ainsi faciliter ce que nous avions à faire. En l'attachant, je fus surpris moi aussi de le trouver extrêmement maigre. Il n'avait jamais été gros, loin de là, il devait peser à peine soixante kilos quand nous sommes arrivés ici. Mais là, il en avait bien perdu une dizaine. Maigre comme un miséreux, mais sur ses os, il n'y avait que du muscle. Peut-être était-ce à cela qu'il passait ses journées, s'entraîner. Il impressionnait. C'était peut-être parce qu'il se tenait fièrement, droit, silencieux, noble.
Lucas : Présentez .... arme !
Les six désignés prirent leurs fusils d'assaut, ils tentaient de rester neutres et objectifs, mais tuer requiert une force mentale énorme quand votre propre vie n'est pas menacée, surtout si vous connaissez celui qui se trouve à l'autre bout du canon. Son visage masqué était à la fois censé le protéger de la peur et l'empêcher d'intimider les six. Mais il était loin d'avoir peur ...
Arthur : Je suis Arès, je suis la guerre ...
Lucas : En joue !
Ils braquèrent leur armes, il était debout, aussi droit qu'une statue de marbre. Son corps était d’ailleurs semblable au marbre, pâle, ciselé ... et froid. Même sans voir son regard, on le devinait inflexible, regardant la mort qu'il ne pouvait voir, droit dans les yeux. Les autres étaient là, juste sur les côtés, à attendre. Je savais que si je le laissais continuer, il les détournerait de leur devoir.
Arthur : Le guerrier se sacrifie ... et seulement quand il le choisi.
Lucas : Chargez !
J'avais demandé à ce que les armes soient mises en coup par coup, je ne voulais qu'une seule salve pour marquer les esprits. Car je savais au fond de moi, que personne ne regarderait, peut-être pas même moi. Nous détournerions le regard, nous saurions ce qu'il s'était passé. Il fallait en finir, et vite.
Arthur : Je me sacrifierai pour vous ! Mais vous ne n'arriverez pas à me tuer ... est-ce que vous pouvez comprendre ça ? VOUS NE POUVEZ PAS ME TUER !
Lucas : FEU !
Comme une seule et même détonation, le bruit fendit l'air. Comme je l'avais prévu, personne ne le fixa, nous savions, pas la peine de regarder la mort dans les yeux quand vous savez qu'elle est présente. Comment avions-nous pu en arriver là ... Mais à nouveau, la peur. Son rire était reconnaissable entre tous, un rire moqueur et triste ... le rire de celui qui vous plaint, le rire de celui qui vous blâme, le rire de la peur. Alors je rouvris les yeux.
Les paupières closes avaient cédé la place aux regards vides et ahuris. Six impacts ... répartis tout autour de lui. Je me suis tourné vers les six, et j'ai compris directement que je leur en avais demandé trop. Dans l'espoir, qu'un autre viserait juste et ferait ce qui était nécessaire, ils avaient tous fait feu à côté. Et Arthur qui continuait de rire sous ce sac. Il fallait terminer le travail, il fallait en finir !
Lucas : En joue, EN JOUE !
Mais personne ne se remis en joue, ils n'en étaient plus capables.
Arthur : Je suis la guerre, je suis un guerrier ... et je mourrai sur le champ de bataille !
Lucas : Toute cette foutue île est un champ de bataille ! Qu'est-ce qui te fait croire que nous ne pouvons pas te tuer ? Nous en avons parfaitement le droit !
Arthur : Ce n'est pas une question de volonté, mais de capacité ...
En un instant, j'avais sortis mon arme de poing, j'avais visé et pressé la détente. Aujourd'hui encore, j'ignore comment il esquiva le coup, comment il le vit venir. Comment il avait fait pour pencher la tête à ce moment précis ... pour ne laisser qu'un trou béant dans le bois là où elle se trouvait précédemment.
Arthur : Tellement prévisible ...
Lucas : Tu vas tous nous tuer ! C'est ce que tu as toujours voulu ! Tout ça pour quoi ? Pour cette garce d'Artémis !?
La suite des événements est assez floue dans mon esprit. Je l'entends encore hurler à pleins poumons : "TU L'AURAS VOULU". Après ça, je me souviens de ses liens brisés par sa force brute, d'un nouvel ordre de faire feu que les six exécutèrent, car cette fois, la peur était revenue et guidait leur arme. Mais les tirs, encore au coups par coups, ne l'atteignirent pas. En un instant, il fut sur nous. C'était tellement fluide, on aurait cru qu'il dansait, qu'il savait parfaitement quoi faire et qu'il connaissait sa chorégraphie par cœur. Je me souviens des armes saisies par leur canon, des crosses renvoyées en pleine tête et des coups, des dizaines de coups. En quelques secondes, sans que je n'y comprenne rien, les six étaient à terre, inconscients, quant à moi ... j'avais mon propre pistolet braqué sur la tempe, et le reste du campement qui pointait ses armes sur nous, mon corps faisant bouclier.
Arthur : Si j'avais voulu vous tuer ...
Sa voix se faisait moins violente, la colère retombait. Il revint à un état de calme en un temps incroyablement court. Il était à nouveau lui-même, ou du moins, celui que nous croyions connaître ... avant. Et il dit cette phrase, cette même phrase que je n'arrive pas à me sortir de la tête.
Arthur : Si j'avais voulu vous tuer, je vous aurais laissé faire ...
Un tir de Lightning le toucha à l'épaule gauche, et l'envoya voler quelques mètres plus loin, l'épaule perforée. Élisa me jeta un regard interrogateur, il me fallut plusieurs minutes avant que mon esprit ne réalise ce qu'il venait de se produire, et il me fallut quelques heures pour comprendre le sens de ses mots.
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- ArkenMaîtresse des fouets
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Jeu 2 Jan 2014 - 15:43
Tiens donc... Aurais-je visé juste avec mon hypothèse sur Artémis ?
J'aime bien la façon que tu utilises pour qu'Arthur semble surhumain face aux autres. D'ailleurs, la débilité de Lucas semble s’atténuer alors que celle de François est de pire en pire
J'aime bien la façon que tu utilises pour qu'Arthur semble surhumain face aux autres. D'ailleurs, la débilité de Lucas semble s’atténuer alors que celle de François est de pire en pire
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- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Jeu 2 Jan 2014 - 16:08
C'est toujours plus complexe que ça n'en à l'air La clé du mystère, c'est la balle qui n'a pas traversé son corps, si tu comprends pourquoi, alors tu comprendras sans doute le mystère qui pèse sur ce massacre.
Sinon, ça fait un moment que j'y pense, mais ce sujet pourrait s'apeller : "Alexy999 poste et Arken répond". Aux amis lecteurs, n'hésitez pas à vous faire connaître. Recevoir l'approbation de la comtesse Arken est certes plaisant, mais plus on est de fous plus on rit !
Sinon, ça fait un moment que j'y pense, mais ce sujet pourrait s'apeller : "Alexy999 poste et Arken répond". Aux amis lecteurs, n'hésitez pas à vous faire connaître. Recevoir l'approbation de la comtesse Arken est certes plaisant, mais plus on est de fous plus on rit !
- GilgaladMaître floodeur
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Jeu 2 Jan 2014 - 18:52
Je ne suis pas d'accord. La preuve est que je ne poste régulièrement; Et ce même si c'est moins souvent qu'Arken (en même temps ce n'est pas dur ).Sinon, ça fait un moment que j'y pense, mais ce sujet pourrait s'apeller : Alexy999 poste, Arken répond et ainsi de suite". Aux amis lecteurs, n'hésitez pas à vous faire connaître. Recevoir l'approbation de la comtesse Arken est certes plaisant, mais plus on est de fous plus on rit !
Mais je ne poste pas souvent car je connais déjà l'histoire jusqu'au 53è jour si je ne me trompe pas. Donc, à part des erreurs de style ou des fautes, je ne peux rien dire de plus sachant que je suis loin d'être très bon dans ces domaines (il suffit de voir mon texte pour ça). Ah si je peux dire un truc : l'histoire est très très très bien.
Gilgalad
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Jeu 2 Jan 2014 - 20:02
Jour 48 : Descente au Tartare
Tard dans la journée, la suite des événements était tombée. Lors du précèdent cycle, on avait commencé l'épreuve d'assaut par l'équipe la moins bien classée, inversement l'équipe belge, en tête de classement commencerait celle de ce troisième cycle. Quatre hélicoptères vinrent les chercher le matin suivant. Ils prirent les chiens de guerre avec eux, c'était l'occasion de voir s'ils étaient vraiment aussi utiles qu'on le prétendait. Arthur, de nouveau privé de liberté, fut aussi emmené, ligoté et bâillonné.
Sa dangerosité venait d'être largement prouvée, mais devant une telle puissance, François et Lucas avisèrent de tout de même l'utiliser comme arme, et uniquement sous contrôle. Mais il les haïssait, c'était sûr. De même, Louis le détestait encore plus que les deux chefs autoproclamés de l'équipe. Ne restait qu’Élisa. Elle avait certes posé quelques problèmes et divers doutes en s'affichant régulièrement avec « Arès » et en défendant sa cause, mais en ayant été dans les premiers à prendre part au vote pour son exécution, de même que c'était elle qui avait ouvert le feu sur lui lors de l'accrochage de la veille, ils lui accordèrent donc temporairement leur confiance .... du moins, pour tester sa loyauté.
Arthur était maintenant sous les ordres directs d’Élisa, de même que son équipe. Élisa disposait à présent de la plus puissante force militaire au sein du campement. Mais, François et Lucas, estimant chacun de leur côté être en mesure de la manipuler prirent tous deux ce risque calculé. Chacun dans son coin, tous méditaient à ce qu'il se passait dans leur groupe, à qui faire confiance, que faire du « monstre » ? Que faire ...
Tout à leurs pensées, peu d'entre eux remarquèrent que les transports les conduisaient droit vers les monts au centre de l'île. Une fois posés et le matériel déchargé, ils firent l'état des lieux. On les avait lâchés devant une gigantesque porte d'acier à flanc même de montagne, sur ses côtés, se trouvaient deux autres portes plus petites mais suffisamment grandes pour fermer un hangar à avion. Cela ressemblait fort à l'entrée d'un bunker ... Tristan vint donner les explications nécessaires.
« Aujourd'hui vous allez devoir prendre d'assaut le Tartare et le détruire. Devant vous, trois routes, trois kilomètres de tunnels et trois cibles à couvrir d'explosifs ... Le terminal devant vous vous permettra d'avoir gratuitement des véhicules pour cette mission, ils ne seront bien évidemment plus disponibles à la fin de celle-ci de part leur gratuité. Une fois vos choix validés, les transports vous seront livrés et les portes s'ouvriront. Vous devrez alors progresser en trois équipes, vaincre les défenseurs des tunnels sur votre route, et poser les charges qui se trouveront dans vos véhicules avant de déclencher un compte à rebours de deux minutes. L'explosion ne détruira pas les tunnels mais tout ce qui se trouvera à l'intérieur de ceux-ci sera pulvérisé ,donc ne traînez pas et bonne chance Olympiens ! »
Noémie : Je déteste ce type ....
Sarah : Olympiens ?
Camille : C'est sans doute en lien avec cette histoire de Dieu Grecs et de Titans, ça doit être le fil conducteur de ce jeu macabre, les armes élémentaires rentrent sans doute là-dedans aussi ...
Lucas : Vous discuterez de ça plus tard, venez donc tous voir ce qu'on a là.
Sur le terminal en bordure de la porte principale, le même type d'écran que celui du camp, mais seulement trois choix, pas un de plus. Des Scorpions, des sortes de Quads pour deux personnes équipés d'une mitrailleuse gatling pouvant pivoter à 360° et à l'arrière, la description parlait d'un engin maniable et stable conçu pour le harcèlement et le soutien.
Des lynx, sortes de mélange entre un Buggy et un Hummer pour quatre personnes, ressemblants beaucoup plus à des jeeps de cross qu'à ce qu'ils avaient vu quelques jours plus tôt dans le convoi démoniaque. Il y avait notamment une ouverture dans le toit pour que les passagers arrières puissent utiliser leurs armes. C'était une combinaison de maniabilité en terrain accidenté et de blindage militaire, sa vitesse de point atteignait les cent trente kilomètres sur route.
Et enfin, les Scarabs. Des blindés à six roues, avec un poste de pilotage renforcé, un poste de tir équipé d'un canon léger et un espace pour six personnes. Ils étaient aussi assez différents de ce qu'il avaient pu voir chez leurs adversaires, bien plus imposants et solides. La seule entrée du véhicule était sa porte arrière, on n’accédait à un spacieux cockpit en verre blindé par ce même espace. On pouvait éventuellement sortir par le poste de tir mais c'était fastidieux et limité à une personne à la fois. L'engin était lent et ne dépassait pas les soixante kilomètres heure.
Très vite, deux groupes distincts se formèrent. Ceux qui cautionnaient un usage total de Scarabs pour être sûr de réussir cette épreuve en toute sécurité et ceux qui préféraient se limiter aux Lynx dans une optique de vitesse. Le débat s’agitait, il dériva et finalement, s'envenimait. Comme à chaque fois, le stress et la peur, transformaient chaque dispute en une rixe qui pouvait mener à la scission. Et comme d'habitude, c'est Arthur qui stoppa net l'escalade de violence. Passant entre les deux groupes, il se dirigea vers le moniteur, pressa quelques touches (toujours ligoté, il se servit de son nez) et valida. Avant que qui que ce soit ait pu réagir, les véhicules étaient commandés.
François : Bor.del de Merde !!!
Lucas : Dites moi que c'est pas vrais !
Arthur : Les tunnels annexes sont plus petits, les défenses y seront donc moins conséquentes, un Lynx s'y faufilera mieux et vous pourrez utiliser votre lance-missile et le lance-grenade pour détruire les barricades. L'accès principale sera mieux gardé, seul un Scarab, lourdement blindé pourra en forcer le passage et ...
Lucas : On se moque de tes justifications ! Tu n'as pas ce droit !
Arthur : Tu l'as peut être ?
La discussion tourna court, quatre hélicoptères arrivèrent aussitôt, tractant deux Lynx et un Scarab avec eux. Quelques minutes plus tard, alors que les différentes escouades s'habituaient aux véhicules et à leur pilotage, François prit Élisa à part.
François : Ne le laisse pas commander, il peut paraître être un génie, un vrai dur ... mais au fond ce n'est qu'un taré qui se croit dieu, il ne pense qu'à lui même et ne se rendra même pas compte de votre mort si tu le laisses diriger.
Élisa : Ne t'inquiètes pas pour ça, s'il donne le moindre ordre je le remettrai illico à sa place.
François sourit, c'était trop facile.
François : Si tu as l'occasion, essaye de te débarrasser de lui, si les autres voient à quel point il s'est ridiculisé en trouvant une mort stupide, nous aurons à nouveau leur confiance.
Sur ce, il s'éloigna rejoindre son escouade, avec son lance-grenade il serait sans doute l'homme de la situation pour les tirer de là en cas de difficulté, et il aimait impressionner les gens, c'était tellement plus facile d'obtenir ce qu'on voulait de personnes redevables ... à peine était il hors de portée qu’Élisa marmonnait entre ses dents.
Élisa : Oui ... les autres verront à quel point tu es ridicule, pauvre con !
Elle rejoignit Shadows et Typhoon, rassemblés autour du Scarab. Ils étaient tous silencieux, ne sachant que faire, les deux autres escouades étaient prêtes et avaient déjà gagné les portes dans leurs transports, on n'attendait plus qu'eux. Élisa s'approcha d'Arthur, adossé au véhicule, elle trancha ses liens avec son poignard et s'agenouilla.
Les autres l'imitèrent, Cyclone et Hurricane ne pouvaient les voir, cachés par leur Scarab. Se redressant, il porta un regard attentif à ceux qui lui prêtaient allégeance. Il était impressionnant, sa lourde combinaison pare-balle ne pouvait entièrement masquer sa stature inhabituelle. Privé de casque par ceux qui voulaient sa mort, son visage à nu ne lui ajoutait que plus de prestance. Il s'adressa à eux.
Arthur : Relevez vous ... vous n'avez nul compte à me rendre, je suis votre serviteur dévoué. Vous pouvez vouloir de moi comme chef, mais je ne suis que votre protecteur, je vous garderai en vie, mais vous serez libre de décider qu'en faire. Si vous êtes tous ici, c'est que vous connaissez la vérité. Peut être pas tout, peut être n’ai je pas envie de parler de certaines choses, mais même si vous l'appreniez, vous n'auriez aucun regret, jute peut être de la peine pour moi. Vous connaissez la vérité, vous connaissez mes intentions, et celles de ceux que vous avez suivi dans un premier temps. Ils veulent le pouvoir ... je veux votre survie.
Élisa se retira pour attraper un sac qu'elle avait pris avec elle. Elle en sortit un casque, tels ceux employés par le reste de l'équipe, l'un de ces casques intégraux à visière à l'apparence protectrice. Mais celui-ci était différent. Car il arborait une crête similaire à celle des casques de l'antiquité, une crête noire. Elle l'avait commandé de nuit par l'intermédiaire de Thomas. Ce n'était certes pas le genre de produits auxquels ils avaient normalement accès mais ceux qui produisaient ce cauchemar n'avaient sans doute pas raté la conversation qu'elle avait eu avec Thomas à ce sujet et s’étaient empressés de le rajouter sur le terminal. Arthur le prit, le regardant avec attention et fierté, il reprit :
Arthur : La survie, est notre seule but. Pour survivre nous devons gagner, car refuser les défis nous entraînera lentement vers notre perte, mais charger sans plan, le fera bien plus vite. Tant que je vivrai, je vous protégerai. Tant que je vivrai, mon seul but sera que vous restiez en vie, même si pour cela je devais me sacrifier ... Mais je suis Arès ! Je suis un guerrier, et je choisirai moi même ma mort. Allons, allons nous battre, et quand tout cela sera fini, quand nous aurons gagné, encore une fois, je ferai ce qui est nécessaire, par delà la mort s'il le faut, et nous gagnerons .... VICTOR MORTIS !
« VICTOR MORTIS ! » Reprirent ils tous.
C'était Élisa qui avait trouvé ce cri de guerre, triompheurs de la mort, cela résumait à la fois Arès, que personne ne pouvait tuer, ainsi que son mot d'ordre : Survivre. Aujourd'hui, ils le criaient courageusement, car aujourd’hui des choses allaient changer .... tout allait changer. Arès mit son casque tel un spartiate, et monta à la position du canon.
Arthur : En avant, donnez le signal du départ aux autres, et si vous avez confiance en moi ... alors rien ne pourra nous arrêter. VICTOR MORTIS !
....
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Le Scarab roule, il roule vite, Thomas le pilote. Élisa, Sarah, Vincent, Camille, Nathan et Aurélien sont assis, ils attendent. Arthur tient les poignées de tir de l'arme fermement, il attend. Ils ont peur, peur d'avoir fait le mauvais choix, peur d'avoir trahi, peur de mourir ... mais il leur donne du courage. Le tunnel n'en finit pas, ils ont à peine fait cinq cents mètres. Il fait peut être douze ou quinze mètres de large sur cinq de haut ... ils ne savent pas qui a construis ça, mais c'est vieux, et comme bon nombre d'endroits sur cet île infernale, on peut encore sentir la vie qui se dégageait de cet endroit, une vie qui a disparu subitement. Certains ont proposé qu'il s'agissait d'une ancienne île aux mains des japonais, un de ces bunkers flottants, ces montagnes creusées comme une fourmilière, un bastion relique de la dernière grande guerre. Beaucoup de choses peuvent s'expliquer, mais cela ne fait qu'amener plus de questions : ces ruines étaient elles habitées ? Ils ont cessé de pleurer depuis longtemps, de nombreuses semaines déjà, mais ils ont toujours peur. Et ils ont à peine fait cinq cents mètres, que les ennuis commencent déjà...
Thomas : Barrage droit devant !
Arthur : J'ai vu !
En un instant, les doubles canons anti-légers commencent à danser, ils tirent chacun à leur tour, alors qu'une recule sous la force du tir, l'autre avance pour recommencer son office. Dans le blindé, tout ce qu'on perçoit, c'est le vacarme des coups, et celui des morts qui hurlent. Lorsque le Scarab défonce le premier barrage sans avoir ralenti, il n'y a plus personne pour s'opposer à lui. Alors, il commence à rire, son rire, triste et moqueur.
Arthur : HAHAHA !!! Prenez ça ! Restez donc en enfer démons !
La peur, ils le craignent, mais son rire est plus chaud, c'est de la colère. Et la colère, ils commencent à la ressentir aussi. Tellement d'injustice, tellement de peine ... tellement de morts, ils sentent la colère, la rage, la haine ... ils la sentent monter en eux. En deux kilomètres, ils ont franchi trois autres barrages, un tous les cinq cents mètres. Mais le dernier est différent, deux jeeps sortent de l'ombre, toujours équipées de mitrailleuses, trop exposé, Arès donne l'ordre d'intervenir. Alors, la porte arrière s'ouvre, ils en descendent et ils ouvrent le feu, lancent des grenades et s'appliquent. Les véhicules explosent de concert, premier sang qu'ils versent, Arthur lui, a commencé depuis bien longtemps. Ils se remirent en route.
Arthur : Joli ! Très joli, bon écoutez , on sera bientôt au bout, on doit poser la charge qu'on transporte sur une bombe de taille conséquente, de ce qu'on sait l'explosion que ça générera sera suffisante pour tout souffler jusqu'à la sortie du tunnel, nous devrons sortir avant d'activer les charges, c'est clair ?
Il disait ça frénétiquement, car devant eux, le dernier barrage, extraordinairement bien gardé se profilait à plus de deux cents mètres. Arès ponctuait ses phrases de cris de guerre et de haine, rendu fou par la violence, déchaînant toute sa colère en maniant son arme moissonneuse d'âmes.
Aurélien : Bor.del ! Tu en es à combien là ?
Arthur : Quarante neuf ! Oh attends .... BOUM , Cinquante six HAHAHA !!!
Il leur faisait peur, mais il leur communiquait aussi sa rage, et la peur se transformait, elle se transformait en colère. Pour la première fois, ils étaient avides d'en découdre ... mais les choses se compliquèrent quand Thomas jura violemment avant de braquer tout aussi soudainement pour freiner. Deux lourdes parois venaient de se refermer juste devant eux, barrant l'accès. Rapidement, ils étaient tous à nouveau sortis. Constatant au passage qu'une autre porte du même type que celle de l'entrée leur avait également coupé la retraite cent mètres plus haut. Au niveau de la jointure de la première des deux, un espace suffisant pour passer à pied.
Arthur : Le dernier barrage est là derrière, nous devons l'attaquer de front et déverrouiller cette porte.
Thomas : Je viens d'avoir l'escouade Cyclone et Hurricane à la radio, ils progressent vite, leurs armes spéciales nettoient les petits barrages qu'ils rencontrent, ils n'ont pas le même genre de problèmes ...
Arthur : Alors pressons le pas ...
Il avait dit ça d'un ton froid, implacable. Ils étaient en colère, mais encore peureux.
Élisa : Quel est le plan ?
Sarah : On va juste entrer comme ça, faire face aux dizaines de soldats qui reste là derrière ?
Vincent : Nous n'avons pas de mitrailleuse, pas de lance-roquette ni de lance-missile.
Nathan : Le sniper ne nous servira à rien de si près.
Camille : On va y aller ? Juste comme ça ? A deux ou trois contre un ?
Il vit leur détresse et leurs doutes. Alors il retira le casque, ils en portaient tous, mais lui ... le voir retirer le symbole de son autorité, la crête noire ... Il n'était pas spécialement beau, mais son visage était noble, et son visage souriant pleurait.
Arthur : Vous avez peur, vous êtes chargés de tristesse et de peine, vous côtoyez la mort. Et pourtant vous devez combattre. Sentez vous la colère ? Elle est votre amie, elle vous fait oublier tout ce qui vous entrave, elle guide votre bras et vous donne du courage. Pensez à tout cela, toute cette injustice, ressentez la rage et combattez ... VICTOR MORTIS !
La colère qu'ils avaient senti monter les gagnait à présent, ils reprirent le cris avec haine. Prêts, seul dix mètres séparaient l'ouverture dans la porte des défenses et des démons. Mais Arès passa le premier, toujours tête nue, il avait juré de ne reporter le casque que quand il se serait montré digne de ce qu'il représentait. Le visage tordu par la colère, il passa en tête. Les lames d'aciers sorties, les berettas dans les mains, un dieu face à une horde.
Là, ils purent voir l'étendue de sa puissance. De ses griffes, il poignardait les torses et tranchait les têtes. De ses armes, il fracassait les crânes et perforait les cœurs. Il esquivait les coups, les balles, courant derrière les ennemis, les couverts et dans l'ombre ... inopposable. Derrière lui, les sept qui le suivaient, créèrent un déluge de feu qui fit office de diversion pour son propre carnage. A aucun moment, ils ne se sentirent en danger. Ils hurlaient de manière bestiale ... Mais pas autant qu'Arès, massacrant tout sur son passage, il était leur bouclier et leur bannière. Le sentiment du jour de son exécution leur revînt en mémoire : une danse. Peu d'autres mots pouvaient décrire son balai sanglant, un danse ponctuée de hurlements animaux. Quelques secondes, quelques secondes suffirent pour tous les tuer.
Cependant la frénésie l'avait gagné, le dos voûté au dessus de sa dernière victime, respirant violemment, la colère n'était pas retombée, et alors qu'il hurla à pleins poumons, sa haine aux titans qui se délectaient de ces instants, il sentit le toucher froid d'une arme contre le haut de sa nuque.
Élisa : C'est finit ... calme toi.
Et en un instant, encore cette peur. Il ne bougeait pas, ne parlait pas ... il était immobile, le pistolet mitrailleur braqué sur sa tête. Ils eurent peur, car ils savaient qu'une arme, si proche soit elle, ne représentait rien pour lui. Si la colère le reprenait, alors le berserck massacrerait sans peine les siens. Mais ce qu'il se passa, comme d'ordinaire avec lui, n'eut rien de prévisible. Lentement, il se retourna, sans expression, le regard figé. Élisa n'osa pas tirer, et elle se retrouva à le regarder droit dans les yeux, le pistolet toujours pressé contre son front. Alors, il sourit.
Arthur : La colère est cécité, elle vous donne un courage aveugle. Dans le mot courage, il y a rage. C'est comme un feu qui brûle en vous, cette expression est souvent utilisée, mais elle est tellement vraie, et ce n'est pas un feu, c'est un brasier ardent, un bûcher de colère, de colère noire. La rage, comme la colère, vous aveugle, vous fait tout oublier. Mais pas le but que vous poursuivez ... Avez vous encore des doutes sur ce que je souhaite réellement ?
Le silence se fit pesant, ils se regardaient tous, devinant chacun à leur tour la réponse, la véritable raison de leur allégeance. Mais Élisa le dit elle même, en même temps qu'elle rangeait son arme.
Élisa : Je sais que tu veux notre survie, mais aux dépends de la tienne ...
Il continuait de sourire, puis, il se mit à rire, un rire de joie, un rire masquant quelques tristesses, mais un rire apportant joie à ceux qui le suivaient et qui reprirent ce rire. Ils trouvèrent un levier dans la paroi qui ouvrit les portes, celles-ci se déverrouillèrent ensembles en quelques secondes. Après avoir fait avancer le blindé sur les dernières centaines de mètres du tunnel, ils débouchèrent sur une salle gigantesque. Qui aurait pu s'étendre encore bien plus loin si ses autres entrées n'avaient pas été condamnées. Au centre de celle-ci, une énorme bombe, leur cible. Il ne leur fallut pas plus de deux minutes pour décharger et mettre en place la lourde caisse d'explosifs qu'ils transportaient. Élisa prit la radio :
Élisa : François, Lucas, vous me recevez ? Notre charge est en place, ça dit quoi de votre côté ?
François : c'est bon de notre côté, on s'est enfoncés de deux kilomètres sous la montagne.
Lucas : Pareil, charge placée et deux kilomètres couverts.
Élisa : On est a un peu de plus de trois kilomètres et ....
Lucas : Parfait, je lance le compte à rebours !
C'était François qui avait pris en charge le boîtier qui commandait la mise à feu, il y avait un compte à rebours de deux minutes, là où c'était suffisant pour des Lynx de parcourir deux kilomètres sur ce laps de temps, ça ne l'était pas pour faire sortir le Scarab. Élisa tenta de le prévenir, affolée, mais il était trop tard. La voix féminine des simulateurs raisonnait déjà dans les couloirs, elle annonça les deux minutes restantes. Arthur, fut le premier à réagir, il hurla l'ordre de retourner au blindé. Ils perdirent dés lors, déjà quelques précieuses secondes.
Arthur : Thomas ! Roule-Roule-Roule !!! Ne t'arrête sous aucun prétexte !
Élisa : Arès, le tunnel fait plus de trois kilomètres et notre Scarab se traîne, il nous faudrait trois minutes pour sortir ! On va manquer de temps !
Le temps manquerait en effet, ils l'avaient dit : le tunnel tiendrait bon, mais tout serait soufflé à l'intérieur, tout mourrait, rattrapé par l'explosion, rattrapé par un mur de flammes. Arès savait ce qu'il devait faire, il douta quelque peu, car même celui qui consacre sa vie à une cause doute quand il doit la sacrifier pour elle, mais ses doutes ne l'arrêtèrent pas. A peine arrivèrent ils là où ils avaient combattu à pied, qu'il sauta du véhicule et commença à courir sans même prendre le temps de s’apitoyer sur la douleur engendrée par l'atterrissage. Élisa hurla, elle avait compris instantanément ce qu'il comptait faire. Il était déjà trop loin, alors elle prit sa radio :
Élisa : Reviens ! On va trouver autre chose !
Arthur courait, il courait à une vitesse dépassant l'entendement, mais il prit la peine de répondre, le souffle vacillant sous l'effort.
Arthur : Tu sais bien ... que non. THOMAS ! Roule ! Ne l'écoute pas ... et roule !
Élisa : Non !!!
Mais il était déjà arrivé au levier, l’abaissant d'un seul coup, les parois se refermèrent. Tellement vite, que le Scarab fut percuté par l'une d'elles un peu plus haut, il dévia, mais réussit à passer. Les deux portes étaient closes. Le cri d’Élisa se tut, les autres, avaient évidemment compris. Il s'était sacrifié, pour la dernière fois. Ils se regardaient, mais seul le vide et l'incompréhension se reflétaient dans leurs yeux. Seul le moteur, lancé à plein régime, venait entaché ce silence. Pourtant, la radio se remit à émettre.
Arthur : Bonne chance ... victor mortis.
Ils hésitèrent un instant, que répondre ... mais Élisa avaient encore trop de questions.
Élisa : On va trouver un moyen .. on aurait pu faire autrement. Pas maintenant ! Pas déjà !
Arthur : Ne commence pas à ressasser ce qui n'est pas encore arrivé, c'est mon choix, le seul choix qui était possible et faisable. Je ... j'ai fais ce qu'il fallait. Vous êtes prêts, je vous ai donné votre chance, ne la gâchez pas. Restez en vie ... la mort, n'est que le commencement.
Il leur fallut du temps pour assimiler ses paroles, ne trouvant rien d'autre à dire, Élisa se contenta de prononcer les derniers mots qu'il entendrait. Elle les prononça comme pour dire adieu, comme pour dire : merci.
Élisa : Victor ... Mortis.
La communication s'arrêta là. Arthur, Arès, coupa sa radio. La voix, annonça gentiment les dix secondes restantes. Dans le Scarab, les larmes silencieuses perlèrent, c'était un acte sublime d'humanité, ces ordures de titans apprécieraient, mais ... il avait tenu parole, il avait tenu sa promesse, et rien n'était plus beau que de voir à quel point il avait été sincère envers eux.
Arthur, lui, souriait en pleurant. Il se tenait sur le seuil de la première porte. Il aurait pu la passer, tenter de se protéger derrière la paroi, mais à quoi bon ? Placer son espoir dans des choses si fragiles n'apportait rien d'autre que la peur. Il était serein, alors, il se retourna et ferma les yeux. L'explosion aurait lieu, mais quelle importance ? Il se contenta de prononcer ses propres derniers mots :
Arthur : Je suis désolé ... je n'ai pas su tenir ma promesse ... pardonne moi, Laura.
Et il accueillit la mort à bras ouverts.
.....
Lorsqu'ils sentirent le sol trembler, ils surent que c'était fini. Après un grosse secousse, les choses se calmèrent. Élisa, en larmes, était incapable de parler, Camille demanda à Thomas, quelle distance il leur restait à parcourir. Celui-ci, très concentré sur la conduite du Scarab, réalisait seulement maintenant ce qu'il se passait et ne répondit pas tout de suite.
Thomas : Je ... je dirais un gros kilomètre, c'est l'affaire d'un bonne minute. Il ... il a vraiment fait ça ? Je veux dire ... je veux ... dire ...
Mais il ne dit rien, personne ne dit rien. Jusqu'à une nouvelle secousse.
Aurélien : C'était quoi ça ?
Nathan : LA PORTE !!! Elle a dû céder !
Vincent : Il faut prier pour que la seconde tienne le coup.
Mais une troisième explosion lointaine, annonça le début du désespoir. Les portes blindées avaient ralenti l'explosion, mais elles n'avaient pas tenu longtemps. Peut être une minute. Peut être la minute dont ils avaient tant besoin, peut être moins ...
Camille : Combien Thomas !?
Thomas : Il nous reste cinq cents mètres !
Sarah : L’explosion va rattraper les deux kilomètres qui nous séparent en un rien de temps !!!
Sarah, monta à la position de la tourelle, si elle devait mourir aujourd'hui, elle voulait le voir de ses yeux. Élisa, ne réagissait plus, elle avait complètement perdu espoir ... tout espoir. Quand Sarah fut en place, elle vit les lampes qui éclairaient le fond du tunnel faiblir, jusqu'à l'obscurité totale. Mais dans les tréfonds de la pénombre, une nouvelle lueur survint. Une lueur maléfique, une lueur grandissante de flammes qui dévorent tout. C'était une vision de l'enfer, toute cette île, l'île des enfers : Hells Island. Mais la lumière, la lumière jaillit dans son dos, et se retournant, elle la vit. Les portes extérieures se refermaient, et la lumière naissante se faisait déjà plus mourante, mais toujours plus proche également. Lorsqu'ils réussirent et que les portes arrêtèrent l'enfer net, elle comprit la sensation de se voir mourir, de voir la mort arriver, et de lui préférer la lumière du jour. La lumière blanche de la délivrance.
Braquant pour ralentir à son allure folle, le Scarab partit en tonneaux, stoppant sa course à la lisière de la jungle. Les autres vinrent leur porter secours. Ils les trouvèrent sains et saufs, pleins d'ecchymoses et meurtris, mais vivants. Cependant, ils étaient en pleurs et terriblement pâles, sans qu'ils n'y comprennent rien. On mit ça sur leur émotion et on les sortit de là. Élisa avait toujours ce regard vide, elle resta assise dans l'herbe à fixer le sol de longues minutes, sans rien dire. François, qui avait remarqué en premier l'absence d'Arthur, vint la trouver.
François : Où est Arthur ?
Élisa : Mort ...
François : Bien joué, je savais que ce type n'était qu'un incapable, voilà ce qu'on gagne à vouloir jouer les héros, on met la vie des autres en danger et on le paye cher. C'est une bonne nouvelle que ce petit trou du cul est été rayé de la surface du globe, il aurait causé notre perte à la longue, cet incapable.
Alors, le regard de la jeune femme changea, ses iris se contractèrent jusqu'à atteindre la taille d'une tête d'aiguille, ses doigts tremblèrent, son visage rougit de colère alors que ses veines ressortaient sous la pression. François s'était retourné et n'en vit rien, il était repartit annoncer la « bonne nouvelle » aux autres. Elle porta la main à son poignard, il fallait faire ce qui était nécessaire. Mais alors qu'elle se rapprochait de lui, une main l'arrêta.
Sarah : Ne gâche pas tout.
Élisa : Tout est perdu ... à quoi bon ?
Sarah : Ne gâche pas ce pourquoi il a donné sa vie, nous sommes encore vivants.
Cette phrase la raisonna et apaisa sa fureur, elle lâcha prise, regardant François et Lucas rire, pendant qu'ils faisaient leur propagande sur la mort de l'« incapable ». La vérité pouvait attendre, attendre le moment où cette arme serait la plus dévastatrice. Des hélicoptères vinrent les rechercher alors que d'autres évacuèrent les véhicules. Et malgré les encouragement à la réjouissance, peu de gens souriaient, bien moins encore le faisaient avec sincérité.
....
Loin, très loin, ceux qui avaient le pouvoir, le pouvoir de tout changer, de tout régler et restreindre, ceux la même, ne savaient quoi faire. Car eux aussi, avaient des comptes à rendre. Ils étaient ceux qui organisaient ce jeu, mais pas ceux qui le réclamaient.
« MEEERDE !!! »
« Cette fois on est foutu ... »
« Qu'est ce qu'on aurait pu faire put.ain ? »
« On aurait pu augmenter le temps ! Ou diminuer la force de l’explosion ! »
« Tout ce qu'on modifie est surveillé crétin ! Le coup du massacre espagnol est déjà passé de justesse. Là on est mort ! »
« Sa perte n'est pas le problème ! Si nous en trouvons un autre pour jouer le rôle, la situation restera sous notre contrôle ... »
« Et où veux tu en trouver un aussi bon qu'Arès !? »
« On pourrait prendre Zeus ? Où Athéna ? »
« On vois bien que tout t'échappe ! Zeus en abusera, et Athéna n'acceptera jamais ! »
« Et on ne peut prendre de démons ... pourtant il y en a bien qui feraient l'affaire non ? »
« On doit à tout prix ne plus transgresser les règles ! B14 était le meilleur et le seul un tant soit peu prometteur. Sans lui ... »
« Il y a pourtant une autre solution. »
« Tu n'y penses pas ... le projet Thanatos nous a été refusé ! »
« Nous n'avons plus le choix, Arès mort, Thanatos ... est notre seule chance de survie. »
« Après toutes les erreurs qu'on a faites avec B14, comment convaincre celui-là de devenir Thanatos et de prendre la place destinée à Arès ? »
« Ne t'en fais pour ça, il nous déteste, mais nous pouvons lui offrir ce qu'il croit impossible. »
« Tu divagues !!! »
« Et pourquoi pas !? Ce n'est pas comme les modifications, ils n'en sauront jamais rien ! »
« Bon d'accord ... parlons lui du projet « Thanatos ».
.....
Revenus au camp, la nuit tombée, ils s'étaient réunis dans la cabane du terminal. Personne ne disait mot. Les autres pensaient que, malgré la haine envers Arès, la manière dont celui-ci était mort les avait traumatisés et qu'ils avaient besoin de temps comme ils en avaient tous eu besoin pour Charlotte et Jean. Mais en réalité, personne n'avait encore rien dit, personne n'avait parlé de ce qu'il avait fait. Et eux, se retrouvaient maintenant seuls, sans savoir quoi faire. Élisa, toujours silencieuse, était perdue. Arès mort, tout ce qu'il avait entrepris s’effondrerait, après tout, peut être qu'ils ne le méritaient pas. Mais Sarah pris la parole.
Sarah : Il a dit ... restez en vie ... la mort n'est que le commencement.
Personne ne lui répondit, mais elle avait attiré l'attention de tous, à l’exception de la porteuse de l'élémentaire de foudre. Elle reprit.
Sarah : Il a parlé de mort, mais pas de la nôtre. Il nous a transmi un message : ma fin ne doit pas être la vôtre, restez en vie.
Les regards se relevèrent, les larmes cessèrent, Élisa restait impassible, mais elle écoutait, elle écoutait quelqu'un dire la même chose que ce qu'elle se répétait en boucle dans son esprit. Alors, elle prit la parole, et lâcha ce qu'elle avait sur le cœur.
Élisa : Comment ? C'est la question que je me pose ... nous ne sommes pas Arès. Comment ? Comment faire si nous sommes seuls ? Tout ce que nous avons ce sont des mots, des phrases et des rêves, nous savons le « pourquoi » mais nous ne savons rien du « comment » !
Sarah : Non mais regarde-toi ! C'est à toi qu'il a fait confiance ! C'est toi qui a pris sa défense et nous a rassemblés dans l'ombre ! Il te préparait ...
Élisa : Et alors !? Nous n'avons plus rien, juste des mots ...
Thomas : Euh .... en fait, peut être plus que ça ...
Sarah : Que veux tu dire ?
Thomas : J'ai rendu ... quelques services à Arthur. Ce terminal, le programme principal d'achat empêche l'accès au reste des fonctions mais, quand on sait ... quand on connaît tous les raccourcis clavier et qu'on sait comment provoquer un bug, ça devient un jeu d'enfant de l'utiliser pour autre chose ...
Élisa : Tu veux parler de quand il t'a demandé la localisation des autres campements ?
Thomas : Pas que ça, quand il s'est remis de son ... de sa sortie chez les Espagnols, il m'a demandé de créer ... un fichier.
Élisa : Un fichier ?
Son attention venait de remonter, elle semblait curieuse. Comme si un espoir qu'elle avait cru mort, revenait lui sourire. Alors elle se leva, elle voulait savoir.
Élisa : Pourquoi tu as fais ça pour lui ?
Thomas : Pourquoi ? Peut être, parce que j'avais confiance en lui. Depuis le début, on pleure, on se plaint, et tout le monde ressasse le passé. Lui, il ne montre pas ses larmes, il ne se plaint jamais et envisage l'avenir ... mais je ne devrais plus parler au présent. J'avais confiance en lui, et je l'ai toujours. Il a demandé à ce que ce fichier nécessite un mot de passe d'accès, et que toute tentative erronée supprime son contenu. Il l'a rentré lui même après avoir rempli le fichier de je ne sais quoi.
Élisa : Quoi ? Tu veux dire qu'on a droit qu'à un seul essai sinon tout ce qu'il a prévu pour nous s'effacera ?
Thomas : C'est ça ...
Sarah : Et je suppose que tu ne le connais pas ?
Thomas hocha de la tête. Un seul essai, ils avaient un seul essai pour prouver qu'ils étaient dignes de la confiance qu'Arès leur portait. Thomas aurait pu le pirater à nouveau, mais Élisa s'y refusait sans même savoir si c'était possible. Ils se regardèrent tous, un seul essai ...
Sarah : Victor Mortis ?
Thomas : Les mots de passe ne prennent pas les espaces, c'est risqué sachant qu'il a pu ne rien mettre comme tout aussi bien un point ou un tiret à la place. Tellement risqué qu'il n'a pas pu le faire en ne nous laissant qu'une seule tentative. J'avais songé à « MORT » ...
Élisa : Non, c'est la première chose à laquelle auraient pensé François et Lucas s'ils avaient eu vent de l'existence de ce fichier et des dossiers qu'il contient. Il voulait qu'on reste en vie ...
Thomas avait préparé le fichier sur le terminal, ils attendaient juste que quelqu'un essaye. Mais personne n'avait quoi que ce soit à proposer. Agacée, Sarah prit les devant.
Sarah : Il a choisi Victor Mortis c'est sûr ! Ça ne peut rien être d'autre ... il n'y a juste pas d'espace entre les deux termes. Ce cri de guerre était notre ralliement !
Elle s'assit en face de l'ordinateur et commença à taper, personne n'osa l'interrompre, car personne n'avait mieux à proposer. Mais alors qu'elle eut fini, lorsqu’elle s'apprêta à valider, Élisa lui saisit le bras pour l'interrompre. Sarah se retourna vers elle, le regards furieux.
Sarah : Nous n'avons pas le choix, tu sais très bien que ça ne peut être que ça !
Élisa : La mort ... n'est que le commencement.
Une fois la surprise passée, Sarah lui sourit. Elle avait compris, compris ce qu’Élisa avait voulu lui dire. Elle effaça l’erreur qu'elle s'apprêtait à commettre et corrigea : « COMMENCEMENT ». Il n'y eut pas de suspens, ils étaient convaincus de la validité du mot de passe, et convaincus qu'Arès ne s'était pas trompé en faisant confiance à Élisa. Celle-ci prit la place de Sarah devant le terminal et commença à fouiller le fichier une fois celui-ci déverrouillé. Lentement, ceux qui la regardaient, la virent reprendre des couleurs, son visage se décontracter et ses lèvres dessiner un franc sourire. Enfin, de manière totalement inattendue, elle se mit à rire ...
Élisa : Espèce de petit salopard ...
Nathan : Alors ?
Elle releva la tête, son visage illuminé.
Élisa : La mission continue.
Tard dans la journée, la suite des événements était tombée. Lors du précèdent cycle, on avait commencé l'épreuve d'assaut par l'équipe la moins bien classée, inversement l'équipe belge, en tête de classement commencerait celle de ce troisième cycle. Quatre hélicoptères vinrent les chercher le matin suivant. Ils prirent les chiens de guerre avec eux, c'était l'occasion de voir s'ils étaient vraiment aussi utiles qu'on le prétendait. Arthur, de nouveau privé de liberté, fut aussi emmené, ligoté et bâillonné.
Sa dangerosité venait d'être largement prouvée, mais devant une telle puissance, François et Lucas avisèrent de tout de même l'utiliser comme arme, et uniquement sous contrôle. Mais il les haïssait, c'était sûr. De même, Louis le détestait encore plus que les deux chefs autoproclamés de l'équipe. Ne restait qu’Élisa. Elle avait certes posé quelques problèmes et divers doutes en s'affichant régulièrement avec « Arès » et en défendant sa cause, mais en ayant été dans les premiers à prendre part au vote pour son exécution, de même que c'était elle qui avait ouvert le feu sur lui lors de l'accrochage de la veille, ils lui accordèrent donc temporairement leur confiance .... du moins, pour tester sa loyauté.
Arthur était maintenant sous les ordres directs d’Élisa, de même que son équipe. Élisa disposait à présent de la plus puissante force militaire au sein du campement. Mais, François et Lucas, estimant chacun de leur côté être en mesure de la manipuler prirent tous deux ce risque calculé. Chacun dans son coin, tous méditaient à ce qu'il se passait dans leur groupe, à qui faire confiance, que faire du « monstre » ? Que faire ...
Tout à leurs pensées, peu d'entre eux remarquèrent que les transports les conduisaient droit vers les monts au centre de l'île. Une fois posés et le matériel déchargé, ils firent l'état des lieux. On les avait lâchés devant une gigantesque porte d'acier à flanc même de montagne, sur ses côtés, se trouvaient deux autres portes plus petites mais suffisamment grandes pour fermer un hangar à avion. Cela ressemblait fort à l'entrée d'un bunker ... Tristan vint donner les explications nécessaires.
« Aujourd'hui vous allez devoir prendre d'assaut le Tartare et le détruire. Devant vous, trois routes, trois kilomètres de tunnels et trois cibles à couvrir d'explosifs ... Le terminal devant vous vous permettra d'avoir gratuitement des véhicules pour cette mission, ils ne seront bien évidemment plus disponibles à la fin de celle-ci de part leur gratuité. Une fois vos choix validés, les transports vous seront livrés et les portes s'ouvriront. Vous devrez alors progresser en trois équipes, vaincre les défenseurs des tunnels sur votre route, et poser les charges qui se trouveront dans vos véhicules avant de déclencher un compte à rebours de deux minutes. L'explosion ne détruira pas les tunnels mais tout ce qui se trouvera à l'intérieur de ceux-ci sera pulvérisé ,donc ne traînez pas et bonne chance Olympiens ! »
Noémie : Je déteste ce type ....
Sarah : Olympiens ?
Camille : C'est sans doute en lien avec cette histoire de Dieu Grecs et de Titans, ça doit être le fil conducteur de ce jeu macabre, les armes élémentaires rentrent sans doute là-dedans aussi ...
Lucas : Vous discuterez de ça plus tard, venez donc tous voir ce qu'on a là.
Sur le terminal en bordure de la porte principale, le même type d'écran que celui du camp, mais seulement trois choix, pas un de plus. Des Scorpions, des sortes de Quads pour deux personnes équipés d'une mitrailleuse gatling pouvant pivoter à 360° et à l'arrière, la description parlait d'un engin maniable et stable conçu pour le harcèlement et le soutien.
Des lynx, sortes de mélange entre un Buggy et un Hummer pour quatre personnes, ressemblants beaucoup plus à des jeeps de cross qu'à ce qu'ils avaient vu quelques jours plus tôt dans le convoi démoniaque. Il y avait notamment une ouverture dans le toit pour que les passagers arrières puissent utiliser leurs armes. C'était une combinaison de maniabilité en terrain accidenté et de blindage militaire, sa vitesse de point atteignait les cent trente kilomètres sur route.
Et enfin, les Scarabs. Des blindés à six roues, avec un poste de pilotage renforcé, un poste de tir équipé d'un canon léger et un espace pour six personnes. Ils étaient aussi assez différents de ce qu'il avaient pu voir chez leurs adversaires, bien plus imposants et solides. La seule entrée du véhicule était sa porte arrière, on n’accédait à un spacieux cockpit en verre blindé par ce même espace. On pouvait éventuellement sortir par le poste de tir mais c'était fastidieux et limité à une personne à la fois. L'engin était lent et ne dépassait pas les soixante kilomètres heure.
Très vite, deux groupes distincts se formèrent. Ceux qui cautionnaient un usage total de Scarabs pour être sûr de réussir cette épreuve en toute sécurité et ceux qui préféraient se limiter aux Lynx dans une optique de vitesse. Le débat s’agitait, il dériva et finalement, s'envenimait. Comme à chaque fois, le stress et la peur, transformaient chaque dispute en une rixe qui pouvait mener à la scission. Et comme d'habitude, c'est Arthur qui stoppa net l'escalade de violence. Passant entre les deux groupes, il se dirigea vers le moniteur, pressa quelques touches (toujours ligoté, il se servit de son nez) et valida. Avant que qui que ce soit ait pu réagir, les véhicules étaient commandés.
François : Bor.del de Merde !!!
Lucas : Dites moi que c'est pas vrais !
Arthur : Les tunnels annexes sont plus petits, les défenses y seront donc moins conséquentes, un Lynx s'y faufilera mieux et vous pourrez utiliser votre lance-missile et le lance-grenade pour détruire les barricades. L'accès principale sera mieux gardé, seul un Scarab, lourdement blindé pourra en forcer le passage et ...
Lucas : On se moque de tes justifications ! Tu n'as pas ce droit !
Arthur : Tu l'as peut être ?
La discussion tourna court, quatre hélicoptères arrivèrent aussitôt, tractant deux Lynx et un Scarab avec eux. Quelques minutes plus tard, alors que les différentes escouades s'habituaient aux véhicules et à leur pilotage, François prit Élisa à part.
François : Ne le laisse pas commander, il peut paraître être un génie, un vrai dur ... mais au fond ce n'est qu'un taré qui se croit dieu, il ne pense qu'à lui même et ne se rendra même pas compte de votre mort si tu le laisses diriger.
Élisa : Ne t'inquiètes pas pour ça, s'il donne le moindre ordre je le remettrai illico à sa place.
François sourit, c'était trop facile.
François : Si tu as l'occasion, essaye de te débarrasser de lui, si les autres voient à quel point il s'est ridiculisé en trouvant une mort stupide, nous aurons à nouveau leur confiance.
Sur ce, il s'éloigna rejoindre son escouade, avec son lance-grenade il serait sans doute l'homme de la situation pour les tirer de là en cas de difficulté, et il aimait impressionner les gens, c'était tellement plus facile d'obtenir ce qu'on voulait de personnes redevables ... à peine était il hors de portée qu’Élisa marmonnait entre ses dents.
Élisa : Oui ... les autres verront à quel point tu es ridicule, pauvre con !
Elle rejoignit Shadows et Typhoon, rassemblés autour du Scarab. Ils étaient tous silencieux, ne sachant que faire, les deux autres escouades étaient prêtes et avaient déjà gagné les portes dans leurs transports, on n'attendait plus qu'eux. Élisa s'approcha d'Arthur, adossé au véhicule, elle trancha ses liens avec son poignard et s'agenouilla.
Les autres l'imitèrent, Cyclone et Hurricane ne pouvaient les voir, cachés par leur Scarab. Se redressant, il porta un regard attentif à ceux qui lui prêtaient allégeance. Il était impressionnant, sa lourde combinaison pare-balle ne pouvait entièrement masquer sa stature inhabituelle. Privé de casque par ceux qui voulaient sa mort, son visage à nu ne lui ajoutait que plus de prestance. Il s'adressa à eux.
Arthur : Relevez vous ... vous n'avez nul compte à me rendre, je suis votre serviteur dévoué. Vous pouvez vouloir de moi comme chef, mais je ne suis que votre protecteur, je vous garderai en vie, mais vous serez libre de décider qu'en faire. Si vous êtes tous ici, c'est que vous connaissez la vérité. Peut être pas tout, peut être n’ai je pas envie de parler de certaines choses, mais même si vous l'appreniez, vous n'auriez aucun regret, jute peut être de la peine pour moi. Vous connaissez la vérité, vous connaissez mes intentions, et celles de ceux que vous avez suivi dans un premier temps. Ils veulent le pouvoir ... je veux votre survie.
Élisa se retira pour attraper un sac qu'elle avait pris avec elle. Elle en sortit un casque, tels ceux employés par le reste de l'équipe, l'un de ces casques intégraux à visière à l'apparence protectrice. Mais celui-ci était différent. Car il arborait une crête similaire à celle des casques de l'antiquité, une crête noire. Elle l'avait commandé de nuit par l'intermédiaire de Thomas. Ce n'était certes pas le genre de produits auxquels ils avaient normalement accès mais ceux qui produisaient ce cauchemar n'avaient sans doute pas raté la conversation qu'elle avait eu avec Thomas à ce sujet et s’étaient empressés de le rajouter sur le terminal. Arthur le prit, le regardant avec attention et fierté, il reprit :
Arthur : La survie, est notre seule but. Pour survivre nous devons gagner, car refuser les défis nous entraînera lentement vers notre perte, mais charger sans plan, le fera bien plus vite. Tant que je vivrai, je vous protégerai. Tant que je vivrai, mon seul but sera que vous restiez en vie, même si pour cela je devais me sacrifier ... Mais je suis Arès ! Je suis un guerrier, et je choisirai moi même ma mort. Allons, allons nous battre, et quand tout cela sera fini, quand nous aurons gagné, encore une fois, je ferai ce qui est nécessaire, par delà la mort s'il le faut, et nous gagnerons .... VICTOR MORTIS !
« VICTOR MORTIS ! » Reprirent ils tous.
C'était Élisa qui avait trouvé ce cri de guerre, triompheurs de la mort, cela résumait à la fois Arès, que personne ne pouvait tuer, ainsi que son mot d'ordre : Survivre. Aujourd'hui, ils le criaient courageusement, car aujourd’hui des choses allaient changer .... tout allait changer. Arès mit son casque tel un spartiate, et monta à la position du canon.
Arthur : En avant, donnez le signal du départ aux autres, et si vous avez confiance en moi ... alors rien ne pourra nous arrêter. VICTOR MORTIS !
....
Lancez cette musique et savourez la fin du premier tome !
Le Scarab roule, il roule vite, Thomas le pilote. Élisa, Sarah, Vincent, Camille, Nathan et Aurélien sont assis, ils attendent. Arthur tient les poignées de tir de l'arme fermement, il attend. Ils ont peur, peur d'avoir fait le mauvais choix, peur d'avoir trahi, peur de mourir ... mais il leur donne du courage. Le tunnel n'en finit pas, ils ont à peine fait cinq cents mètres. Il fait peut être douze ou quinze mètres de large sur cinq de haut ... ils ne savent pas qui a construis ça, mais c'est vieux, et comme bon nombre d'endroits sur cet île infernale, on peut encore sentir la vie qui se dégageait de cet endroit, une vie qui a disparu subitement. Certains ont proposé qu'il s'agissait d'une ancienne île aux mains des japonais, un de ces bunkers flottants, ces montagnes creusées comme une fourmilière, un bastion relique de la dernière grande guerre. Beaucoup de choses peuvent s'expliquer, mais cela ne fait qu'amener plus de questions : ces ruines étaient elles habitées ? Ils ont cessé de pleurer depuis longtemps, de nombreuses semaines déjà, mais ils ont toujours peur. Et ils ont à peine fait cinq cents mètres, que les ennuis commencent déjà...
Thomas : Barrage droit devant !
Arthur : J'ai vu !
En un instant, les doubles canons anti-légers commencent à danser, ils tirent chacun à leur tour, alors qu'une recule sous la force du tir, l'autre avance pour recommencer son office. Dans le blindé, tout ce qu'on perçoit, c'est le vacarme des coups, et celui des morts qui hurlent. Lorsque le Scarab défonce le premier barrage sans avoir ralenti, il n'y a plus personne pour s'opposer à lui. Alors, il commence à rire, son rire, triste et moqueur.
Arthur : HAHAHA !!! Prenez ça ! Restez donc en enfer démons !
La peur, ils le craignent, mais son rire est plus chaud, c'est de la colère. Et la colère, ils commencent à la ressentir aussi. Tellement d'injustice, tellement de peine ... tellement de morts, ils sentent la colère, la rage, la haine ... ils la sentent monter en eux. En deux kilomètres, ils ont franchi trois autres barrages, un tous les cinq cents mètres. Mais le dernier est différent, deux jeeps sortent de l'ombre, toujours équipées de mitrailleuses, trop exposé, Arès donne l'ordre d'intervenir. Alors, la porte arrière s'ouvre, ils en descendent et ils ouvrent le feu, lancent des grenades et s'appliquent. Les véhicules explosent de concert, premier sang qu'ils versent, Arthur lui, a commencé depuis bien longtemps. Ils se remirent en route.
Arthur : Joli ! Très joli, bon écoutez , on sera bientôt au bout, on doit poser la charge qu'on transporte sur une bombe de taille conséquente, de ce qu'on sait l'explosion que ça générera sera suffisante pour tout souffler jusqu'à la sortie du tunnel, nous devrons sortir avant d'activer les charges, c'est clair ?
Il disait ça frénétiquement, car devant eux, le dernier barrage, extraordinairement bien gardé se profilait à plus de deux cents mètres. Arès ponctuait ses phrases de cris de guerre et de haine, rendu fou par la violence, déchaînant toute sa colère en maniant son arme moissonneuse d'âmes.
Aurélien : Bor.del ! Tu en es à combien là ?
Arthur : Quarante neuf ! Oh attends .... BOUM , Cinquante six HAHAHA !!!
Il leur faisait peur, mais il leur communiquait aussi sa rage, et la peur se transformait, elle se transformait en colère. Pour la première fois, ils étaient avides d'en découdre ... mais les choses se compliquèrent quand Thomas jura violemment avant de braquer tout aussi soudainement pour freiner. Deux lourdes parois venaient de se refermer juste devant eux, barrant l'accès. Rapidement, ils étaient tous à nouveau sortis. Constatant au passage qu'une autre porte du même type que celle de l'entrée leur avait également coupé la retraite cent mètres plus haut. Au niveau de la jointure de la première des deux, un espace suffisant pour passer à pied.
Arthur : Le dernier barrage est là derrière, nous devons l'attaquer de front et déverrouiller cette porte.
Thomas : Je viens d'avoir l'escouade Cyclone et Hurricane à la radio, ils progressent vite, leurs armes spéciales nettoient les petits barrages qu'ils rencontrent, ils n'ont pas le même genre de problèmes ...
Arthur : Alors pressons le pas ...
Il avait dit ça d'un ton froid, implacable. Ils étaient en colère, mais encore peureux.
Élisa : Quel est le plan ?
Sarah : On va juste entrer comme ça, faire face aux dizaines de soldats qui reste là derrière ?
Vincent : Nous n'avons pas de mitrailleuse, pas de lance-roquette ni de lance-missile.
Nathan : Le sniper ne nous servira à rien de si près.
Camille : On va y aller ? Juste comme ça ? A deux ou trois contre un ?
Il vit leur détresse et leurs doutes. Alors il retira le casque, ils en portaient tous, mais lui ... le voir retirer le symbole de son autorité, la crête noire ... Il n'était pas spécialement beau, mais son visage était noble, et son visage souriant pleurait.
Arthur : Vous avez peur, vous êtes chargés de tristesse et de peine, vous côtoyez la mort. Et pourtant vous devez combattre. Sentez vous la colère ? Elle est votre amie, elle vous fait oublier tout ce qui vous entrave, elle guide votre bras et vous donne du courage. Pensez à tout cela, toute cette injustice, ressentez la rage et combattez ... VICTOR MORTIS !
La colère qu'ils avaient senti monter les gagnait à présent, ils reprirent le cris avec haine. Prêts, seul dix mètres séparaient l'ouverture dans la porte des défenses et des démons. Mais Arès passa le premier, toujours tête nue, il avait juré de ne reporter le casque que quand il se serait montré digne de ce qu'il représentait. Le visage tordu par la colère, il passa en tête. Les lames d'aciers sorties, les berettas dans les mains, un dieu face à une horde.
Là, ils purent voir l'étendue de sa puissance. De ses griffes, il poignardait les torses et tranchait les têtes. De ses armes, il fracassait les crânes et perforait les cœurs. Il esquivait les coups, les balles, courant derrière les ennemis, les couverts et dans l'ombre ... inopposable. Derrière lui, les sept qui le suivaient, créèrent un déluge de feu qui fit office de diversion pour son propre carnage. A aucun moment, ils ne se sentirent en danger. Ils hurlaient de manière bestiale ... Mais pas autant qu'Arès, massacrant tout sur son passage, il était leur bouclier et leur bannière. Le sentiment du jour de son exécution leur revînt en mémoire : une danse. Peu d'autres mots pouvaient décrire son balai sanglant, un danse ponctuée de hurlements animaux. Quelques secondes, quelques secondes suffirent pour tous les tuer.
Cependant la frénésie l'avait gagné, le dos voûté au dessus de sa dernière victime, respirant violemment, la colère n'était pas retombée, et alors qu'il hurla à pleins poumons, sa haine aux titans qui se délectaient de ces instants, il sentit le toucher froid d'une arme contre le haut de sa nuque.
Élisa : C'est finit ... calme toi.
Et en un instant, encore cette peur. Il ne bougeait pas, ne parlait pas ... il était immobile, le pistolet mitrailleur braqué sur sa tête. Ils eurent peur, car ils savaient qu'une arme, si proche soit elle, ne représentait rien pour lui. Si la colère le reprenait, alors le berserck massacrerait sans peine les siens. Mais ce qu'il se passa, comme d'ordinaire avec lui, n'eut rien de prévisible. Lentement, il se retourna, sans expression, le regard figé. Élisa n'osa pas tirer, et elle se retrouva à le regarder droit dans les yeux, le pistolet toujours pressé contre son front. Alors, il sourit.
Arthur : La colère est cécité, elle vous donne un courage aveugle. Dans le mot courage, il y a rage. C'est comme un feu qui brûle en vous, cette expression est souvent utilisée, mais elle est tellement vraie, et ce n'est pas un feu, c'est un brasier ardent, un bûcher de colère, de colère noire. La rage, comme la colère, vous aveugle, vous fait tout oublier. Mais pas le but que vous poursuivez ... Avez vous encore des doutes sur ce que je souhaite réellement ?
Le silence se fit pesant, ils se regardaient tous, devinant chacun à leur tour la réponse, la véritable raison de leur allégeance. Mais Élisa le dit elle même, en même temps qu'elle rangeait son arme.
Élisa : Je sais que tu veux notre survie, mais aux dépends de la tienne ...
Il continuait de sourire, puis, il se mit à rire, un rire de joie, un rire masquant quelques tristesses, mais un rire apportant joie à ceux qui le suivaient et qui reprirent ce rire. Ils trouvèrent un levier dans la paroi qui ouvrit les portes, celles-ci se déverrouillèrent ensembles en quelques secondes. Après avoir fait avancer le blindé sur les dernières centaines de mètres du tunnel, ils débouchèrent sur une salle gigantesque. Qui aurait pu s'étendre encore bien plus loin si ses autres entrées n'avaient pas été condamnées. Au centre de celle-ci, une énorme bombe, leur cible. Il ne leur fallut pas plus de deux minutes pour décharger et mettre en place la lourde caisse d'explosifs qu'ils transportaient. Élisa prit la radio :
Élisa : François, Lucas, vous me recevez ? Notre charge est en place, ça dit quoi de votre côté ?
François : c'est bon de notre côté, on s'est enfoncés de deux kilomètres sous la montagne.
Lucas : Pareil, charge placée et deux kilomètres couverts.
Élisa : On est a un peu de plus de trois kilomètres et ....
Lucas : Parfait, je lance le compte à rebours !
C'était François qui avait pris en charge le boîtier qui commandait la mise à feu, il y avait un compte à rebours de deux minutes, là où c'était suffisant pour des Lynx de parcourir deux kilomètres sur ce laps de temps, ça ne l'était pas pour faire sortir le Scarab. Élisa tenta de le prévenir, affolée, mais il était trop tard. La voix féminine des simulateurs raisonnait déjà dans les couloirs, elle annonça les deux minutes restantes. Arthur, fut le premier à réagir, il hurla l'ordre de retourner au blindé. Ils perdirent dés lors, déjà quelques précieuses secondes.
Arthur : Thomas ! Roule-Roule-Roule !!! Ne t'arrête sous aucun prétexte !
Élisa : Arès, le tunnel fait plus de trois kilomètres et notre Scarab se traîne, il nous faudrait trois minutes pour sortir ! On va manquer de temps !
Le temps manquerait en effet, ils l'avaient dit : le tunnel tiendrait bon, mais tout serait soufflé à l'intérieur, tout mourrait, rattrapé par l'explosion, rattrapé par un mur de flammes. Arès savait ce qu'il devait faire, il douta quelque peu, car même celui qui consacre sa vie à une cause doute quand il doit la sacrifier pour elle, mais ses doutes ne l'arrêtèrent pas. A peine arrivèrent ils là où ils avaient combattu à pied, qu'il sauta du véhicule et commença à courir sans même prendre le temps de s’apitoyer sur la douleur engendrée par l'atterrissage. Élisa hurla, elle avait compris instantanément ce qu'il comptait faire. Il était déjà trop loin, alors elle prit sa radio :
Élisa : Reviens ! On va trouver autre chose !
Arthur courait, il courait à une vitesse dépassant l'entendement, mais il prit la peine de répondre, le souffle vacillant sous l'effort.
Arthur : Tu sais bien ... que non. THOMAS ! Roule ! Ne l'écoute pas ... et roule !
Élisa : Non !!!
Mais il était déjà arrivé au levier, l’abaissant d'un seul coup, les parois se refermèrent. Tellement vite, que le Scarab fut percuté par l'une d'elles un peu plus haut, il dévia, mais réussit à passer. Les deux portes étaient closes. Le cri d’Élisa se tut, les autres, avaient évidemment compris. Il s'était sacrifié, pour la dernière fois. Ils se regardaient, mais seul le vide et l'incompréhension se reflétaient dans leurs yeux. Seul le moteur, lancé à plein régime, venait entaché ce silence. Pourtant, la radio se remit à émettre.
Arthur : Bonne chance ... victor mortis.
Ils hésitèrent un instant, que répondre ... mais Élisa avaient encore trop de questions.
Élisa : On va trouver un moyen .. on aurait pu faire autrement. Pas maintenant ! Pas déjà !
Arthur : Ne commence pas à ressasser ce qui n'est pas encore arrivé, c'est mon choix, le seul choix qui était possible et faisable. Je ... j'ai fais ce qu'il fallait. Vous êtes prêts, je vous ai donné votre chance, ne la gâchez pas. Restez en vie ... la mort, n'est que le commencement.
Il leur fallut du temps pour assimiler ses paroles, ne trouvant rien d'autre à dire, Élisa se contenta de prononcer les derniers mots qu'il entendrait. Elle les prononça comme pour dire adieu, comme pour dire : merci.
Élisa : Victor ... Mortis.
La communication s'arrêta là. Arthur, Arès, coupa sa radio. La voix, annonça gentiment les dix secondes restantes. Dans le Scarab, les larmes silencieuses perlèrent, c'était un acte sublime d'humanité, ces ordures de titans apprécieraient, mais ... il avait tenu parole, il avait tenu sa promesse, et rien n'était plus beau que de voir à quel point il avait été sincère envers eux.
Arthur, lui, souriait en pleurant. Il se tenait sur le seuil de la première porte. Il aurait pu la passer, tenter de se protéger derrière la paroi, mais à quoi bon ? Placer son espoir dans des choses si fragiles n'apportait rien d'autre que la peur. Il était serein, alors, il se retourna et ferma les yeux. L'explosion aurait lieu, mais quelle importance ? Il se contenta de prononcer ses propres derniers mots :
Arthur : Je suis désolé ... je n'ai pas su tenir ma promesse ... pardonne moi, Laura.
Et il accueillit la mort à bras ouverts.
.....
Lorsqu'ils sentirent le sol trembler, ils surent que c'était fini. Après un grosse secousse, les choses se calmèrent. Élisa, en larmes, était incapable de parler, Camille demanda à Thomas, quelle distance il leur restait à parcourir. Celui-ci, très concentré sur la conduite du Scarab, réalisait seulement maintenant ce qu'il se passait et ne répondit pas tout de suite.
Thomas : Je ... je dirais un gros kilomètre, c'est l'affaire d'un bonne minute. Il ... il a vraiment fait ça ? Je veux dire ... je veux ... dire ...
Mais il ne dit rien, personne ne dit rien. Jusqu'à une nouvelle secousse.
Aurélien : C'était quoi ça ?
Nathan : LA PORTE !!! Elle a dû céder !
Vincent : Il faut prier pour que la seconde tienne le coup.
Mais une troisième explosion lointaine, annonça le début du désespoir. Les portes blindées avaient ralenti l'explosion, mais elles n'avaient pas tenu longtemps. Peut être une minute. Peut être la minute dont ils avaient tant besoin, peut être moins ...
Camille : Combien Thomas !?
Thomas : Il nous reste cinq cents mètres !
Sarah : L’explosion va rattraper les deux kilomètres qui nous séparent en un rien de temps !!!
Sarah, monta à la position de la tourelle, si elle devait mourir aujourd'hui, elle voulait le voir de ses yeux. Élisa, ne réagissait plus, elle avait complètement perdu espoir ... tout espoir. Quand Sarah fut en place, elle vit les lampes qui éclairaient le fond du tunnel faiblir, jusqu'à l'obscurité totale. Mais dans les tréfonds de la pénombre, une nouvelle lueur survint. Une lueur maléfique, une lueur grandissante de flammes qui dévorent tout. C'était une vision de l'enfer, toute cette île, l'île des enfers : Hells Island. Mais la lumière, la lumière jaillit dans son dos, et se retournant, elle la vit. Les portes extérieures se refermaient, et la lumière naissante se faisait déjà plus mourante, mais toujours plus proche également. Lorsqu'ils réussirent et que les portes arrêtèrent l'enfer net, elle comprit la sensation de se voir mourir, de voir la mort arriver, et de lui préférer la lumière du jour. La lumière blanche de la délivrance.
Braquant pour ralentir à son allure folle, le Scarab partit en tonneaux, stoppant sa course à la lisière de la jungle. Les autres vinrent leur porter secours. Ils les trouvèrent sains et saufs, pleins d'ecchymoses et meurtris, mais vivants. Cependant, ils étaient en pleurs et terriblement pâles, sans qu'ils n'y comprennent rien. On mit ça sur leur émotion et on les sortit de là. Élisa avait toujours ce regard vide, elle resta assise dans l'herbe à fixer le sol de longues minutes, sans rien dire. François, qui avait remarqué en premier l'absence d'Arthur, vint la trouver.
François : Où est Arthur ?
Élisa : Mort ...
François : Bien joué, je savais que ce type n'était qu'un incapable, voilà ce qu'on gagne à vouloir jouer les héros, on met la vie des autres en danger et on le paye cher. C'est une bonne nouvelle que ce petit trou du cul est été rayé de la surface du globe, il aurait causé notre perte à la longue, cet incapable.
Alors, le regard de la jeune femme changea, ses iris se contractèrent jusqu'à atteindre la taille d'une tête d'aiguille, ses doigts tremblèrent, son visage rougit de colère alors que ses veines ressortaient sous la pression. François s'était retourné et n'en vit rien, il était repartit annoncer la « bonne nouvelle » aux autres. Elle porta la main à son poignard, il fallait faire ce qui était nécessaire. Mais alors qu'elle se rapprochait de lui, une main l'arrêta.
Sarah : Ne gâche pas tout.
Élisa : Tout est perdu ... à quoi bon ?
Sarah : Ne gâche pas ce pourquoi il a donné sa vie, nous sommes encore vivants.
Cette phrase la raisonna et apaisa sa fureur, elle lâcha prise, regardant François et Lucas rire, pendant qu'ils faisaient leur propagande sur la mort de l'« incapable ». La vérité pouvait attendre, attendre le moment où cette arme serait la plus dévastatrice. Des hélicoptères vinrent les rechercher alors que d'autres évacuèrent les véhicules. Et malgré les encouragement à la réjouissance, peu de gens souriaient, bien moins encore le faisaient avec sincérité.
....
Loin, très loin, ceux qui avaient le pouvoir, le pouvoir de tout changer, de tout régler et restreindre, ceux la même, ne savaient quoi faire. Car eux aussi, avaient des comptes à rendre. Ils étaient ceux qui organisaient ce jeu, mais pas ceux qui le réclamaient.
« MEEERDE !!! »
« Cette fois on est foutu ... »
« Qu'est ce qu'on aurait pu faire put.ain ? »
« On aurait pu augmenter le temps ! Ou diminuer la force de l’explosion ! »
« Tout ce qu'on modifie est surveillé crétin ! Le coup du massacre espagnol est déjà passé de justesse. Là on est mort ! »
« Sa perte n'est pas le problème ! Si nous en trouvons un autre pour jouer le rôle, la situation restera sous notre contrôle ... »
« Et où veux tu en trouver un aussi bon qu'Arès !? »
« On pourrait prendre Zeus ? Où Athéna ? »
« On vois bien que tout t'échappe ! Zeus en abusera, et Athéna n'acceptera jamais ! »
« Et on ne peut prendre de démons ... pourtant il y en a bien qui feraient l'affaire non ? »
« On doit à tout prix ne plus transgresser les règles ! B14 était le meilleur et le seul un tant soit peu prometteur. Sans lui ... »
« Il y a pourtant une autre solution. »
« Tu n'y penses pas ... le projet Thanatos nous a été refusé ! »
« Nous n'avons plus le choix, Arès mort, Thanatos ... est notre seule chance de survie. »
« Après toutes les erreurs qu'on a faites avec B14, comment convaincre celui-là de devenir Thanatos et de prendre la place destinée à Arès ? »
« Ne t'en fais pour ça, il nous déteste, mais nous pouvons lui offrir ce qu'il croit impossible. »
« Tu divagues !!! »
« Et pourquoi pas !? Ce n'est pas comme les modifications, ils n'en sauront jamais rien ! »
« Bon d'accord ... parlons lui du projet « Thanatos ».
.....
Revenus au camp, la nuit tombée, ils s'étaient réunis dans la cabane du terminal. Personne ne disait mot. Les autres pensaient que, malgré la haine envers Arès, la manière dont celui-ci était mort les avait traumatisés et qu'ils avaient besoin de temps comme ils en avaient tous eu besoin pour Charlotte et Jean. Mais en réalité, personne n'avait encore rien dit, personne n'avait parlé de ce qu'il avait fait. Et eux, se retrouvaient maintenant seuls, sans savoir quoi faire. Élisa, toujours silencieuse, était perdue. Arès mort, tout ce qu'il avait entrepris s’effondrerait, après tout, peut être qu'ils ne le méritaient pas. Mais Sarah pris la parole.
Sarah : Il a dit ... restez en vie ... la mort n'est que le commencement.
Personne ne lui répondit, mais elle avait attiré l'attention de tous, à l’exception de la porteuse de l'élémentaire de foudre. Elle reprit.
Sarah : Il a parlé de mort, mais pas de la nôtre. Il nous a transmi un message : ma fin ne doit pas être la vôtre, restez en vie.
Les regards se relevèrent, les larmes cessèrent, Élisa restait impassible, mais elle écoutait, elle écoutait quelqu'un dire la même chose que ce qu'elle se répétait en boucle dans son esprit. Alors, elle prit la parole, et lâcha ce qu'elle avait sur le cœur.
Élisa : Comment ? C'est la question que je me pose ... nous ne sommes pas Arès. Comment ? Comment faire si nous sommes seuls ? Tout ce que nous avons ce sont des mots, des phrases et des rêves, nous savons le « pourquoi » mais nous ne savons rien du « comment » !
Sarah : Non mais regarde-toi ! C'est à toi qu'il a fait confiance ! C'est toi qui a pris sa défense et nous a rassemblés dans l'ombre ! Il te préparait ...
Élisa : Et alors !? Nous n'avons plus rien, juste des mots ...
Thomas : Euh .... en fait, peut être plus que ça ...
Sarah : Que veux tu dire ?
Thomas : J'ai rendu ... quelques services à Arthur. Ce terminal, le programme principal d'achat empêche l'accès au reste des fonctions mais, quand on sait ... quand on connaît tous les raccourcis clavier et qu'on sait comment provoquer un bug, ça devient un jeu d'enfant de l'utiliser pour autre chose ...
Élisa : Tu veux parler de quand il t'a demandé la localisation des autres campements ?
Thomas : Pas que ça, quand il s'est remis de son ... de sa sortie chez les Espagnols, il m'a demandé de créer ... un fichier.
Élisa : Un fichier ?
Son attention venait de remonter, elle semblait curieuse. Comme si un espoir qu'elle avait cru mort, revenait lui sourire. Alors elle se leva, elle voulait savoir.
Élisa : Pourquoi tu as fais ça pour lui ?
Thomas : Pourquoi ? Peut être, parce que j'avais confiance en lui. Depuis le début, on pleure, on se plaint, et tout le monde ressasse le passé. Lui, il ne montre pas ses larmes, il ne se plaint jamais et envisage l'avenir ... mais je ne devrais plus parler au présent. J'avais confiance en lui, et je l'ai toujours. Il a demandé à ce que ce fichier nécessite un mot de passe d'accès, et que toute tentative erronée supprime son contenu. Il l'a rentré lui même après avoir rempli le fichier de je ne sais quoi.
Élisa : Quoi ? Tu veux dire qu'on a droit qu'à un seul essai sinon tout ce qu'il a prévu pour nous s'effacera ?
Thomas : C'est ça ...
Sarah : Et je suppose que tu ne le connais pas ?
Thomas hocha de la tête. Un seul essai, ils avaient un seul essai pour prouver qu'ils étaient dignes de la confiance qu'Arès leur portait. Thomas aurait pu le pirater à nouveau, mais Élisa s'y refusait sans même savoir si c'était possible. Ils se regardèrent tous, un seul essai ...
Sarah : Victor Mortis ?
Thomas : Les mots de passe ne prennent pas les espaces, c'est risqué sachant qu'il a pu ne rien mettre comme tout aussi bien un point ou un tiret à la place. Tellement risqué qu'il n'a pas pu le faire en ne nous laissant qu'une seule tentative. J'avais songé à « MORT » ...
Élisa : Non, c'est la première chose à laquelle auraient pensé François et Lucas s'ils avaient eu vent de l'existence de ce fichier et des dossiers qu'il contient. Il voulait qu'on reste en vie ...
Thomas avait préparé le fichier sur le terminal, ils attendaient juste que quelqu'un essaye. Mais personne n'avait quoi que ce soit à proposer. Agacée, Sarah prit les devant.
Sarah : Il a choisi Victor Mortis c'est sûr ! Ça ne peut rien être d'autre ... il n'y a juste pas d'espace entre les deux termes. Ce cri de guerre était notre ralliement !
Elle s'assit en face de l'ordinateur et commença à taper, personne n'osa l'interrompre, car personne n'avait mieux à proposer. Mais alors qu'elle eut fini, lorsqu’elle s'apprêta à valider, Élisa lui saisit le bras pour l'interrompre. Sarah se retourna vers elle, le regards furieux.
Sarah : Nous n'avons pas le choix, tu sais très bien que ça ne peut être que ça !
Élisa : La mort ... n'est que le commencement.
Une fois la surprise passée, Sarah lui sourit. Elle avait compris, compris ce qu’Élisa avait voulu lui dire. Elle effaça l’erreur qu'elle s'apprêtait à commettre et corrigea : « COMMENCEMENT ». Il n'y eut pas de suspens, ils étaient convaincus de la validité du mot de passe, et convaincus qu'Arès ne s'était pas trompé en faisant confiance à Élisa. Celle-ci prit la place de Sarah devant le terminal et commença à fouiller le fichier une fois celui-ci déverrouillé. Lentement, ceux qui la regardaient, la virent reprendre des couleurs, son visage se décontracter et ses lèvres dessiner un franc sourire. Enfin, de manière totalement inattendue, elle se mit à rire ...
Élisa : Espèce de petit salopard ...
Nathan : Alors ?
Elle releva la tête, son visage illuminé.
Élisa : La mission continue.
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Jeu 2 Jan 2014 - 20:10
Belle fin de tome ! Jusqu'à la discussion des titans, j'ai cru qu'ils allaient ouvrir une porte cachée pour permettre à Arthur de survivre... Et de revenir en force plus tard
Et perso, à la place d'Elisa, je l'aurais défoncé ce François. Ça aurait fait beaucoup de problèmes en moins
Et effectivement, il y a aussi Gilgalad qui commente souvent tes textes. Mon rapidité a répondre n'est pas à prendre en exemple, puisque je suis l'une des plus rapides (sans me vanter ).
Et perso, à la place d'Elisa, je l'aurais défoncé ce François. Ça aurait fait beaucoup de problèmes en moins
Et effectivement, il y a aussi Gilgalad qui commente souvent tes textes. Mon rapidité a répondre n'est pas à prendre en exemple, puisque je suis l'une des plus rapides (sans me vanter ).
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 13:05
Je double-poste car je viens de me rappeler d'un détail... Qui mérite ton attention
Je crois me souvenir que cette chère équipe belge a emmené avec elle ses deux jolis chiens de guerre, dans l'espoir de les utiliser. Mais après, plus aucune mention d'eux...
Question : est-ce l'équipe qui les a oubliés, ou alors notre cher auteur trop absorbé dans ses combats ?
Je crois me souvenir que cette chère équipe belge a emmené avec elle ses deux jolis chiens de guerre, dans l'espoir de les utiliser. Mais après, plus aucune mention d'eux...
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- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 13:37
Ils sont partis avec les équipes en charges des tunnels latéraux, comme nous ne suivons que l'équipe du tunnel principal, il est donc normal qu'aucune mention d'eux ne soit faite, mais bien essayé dame Arken !
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 17:58
Bien bien, j'ai à présent lu tous les textes, et j'en retire une entière satisfaction. Tu t'es amélioré depuis le début de tes écrits, autant sur la structure que sur le développement de la narration. Les personnages sont très convaincants, je trouve Arthur sans doute le plus charismatique de tous, et les personnalités des autres, quoique moins amplement présentées, s'incorporent tout aussi bien dans le récit.
L'insertion de musiques d'ambiance est une très bonne idée, je me souviens l'avoir toujours appliqué en organisant mon jeu de rôle ; l'effet est saisissant, bravo !
C'est un peu dépaysant de trouver cette histoire sur un forum WHB, mais j'aime, j'aime assez pour en faire abstraction
Petit point qui me dérange à présent : le "jeu" n'a commencé qu'il y a à peine deux mois, même pas, et les jeunes ont l'air d'avoir acquis un entrainement suffisant, plus ou moins équivalent à une formation de combattant professionnel de 1 an... Après, je n'ai pas fait l'armée, je ne me base donc pas sur des faits, mais juste sur une impression
Par ailleurs, il me semble étrange de faire rivaliser mon histoire de vampires immortels et inhumains avec une épopée de jeunes gens constamment confrontés à la mort et à leur propre humanité, sans parler du fait que les univers se différencient grandement, et la trame des récits également. Encore une fois, ce n'est qu'une impression, pas une affirmation
Bref, tout ceci me rappelle bien des ouvrages que j'ai pu visiter auparavant, mais avec quelques épices de ta propre cuisine, ce qui me donne bien envie de goûter prochainement à la suite
Mon arrogance causera ma perte. Von Essen.
L'insertion de musiques d'ambiance est une très bonne idée, je me souviens l'avoir toujours appliqué en organisant mon jeu de rôle ; l'effet est saisissant, bravo !
C'est un peu dépaysant de trouver cette histoire sur un forum WHB, mais j'aime, j'aime assez pour en faire abstraction
Petit point qui me dérange à présent : le "jeu" n'a commencé qu'il y a à peine deux mois, même pas, et les jeunes ont l'air d'avoir acquis un entrainement suffisant, plus ou moins équivalent à une formation de combattant professionnel de 1 an... Après, je n'ai pas fait l'armée, je ne me base donc pas sur des faits, mais juste sur une impression
Par ailleurs, il me semble étrange de faire rivaliser mon histoire de vampires immortels et inhumains avec une épopée de jeunes gens constamment confrontés à la mort et à leur propre humanité, sans parler du fait que les univers se différencient grandement, et la trame des récits également. Encore une fois, ce n'est qu'une impression, pas une affirmation
Bref, tout ceci me rappelle bien des ouvrages que j'ai pu visiter auparavant, mais avec quelques épices de ta propre cuisine, ce qui me donne bien envie de goûter prochainement à la suite
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- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 18:14
Trop aimable à vous d'avoir enfin mis les pieds dans ma demeure maître Essen, et vous ne minimisez pas vos compliments c'est le cas de le dire.
Quant à la formation accélérée, je me suis basé sur le fait que le début du jeu était en quelque sorte un entraînement accéléré, avec comme motivation le risque permanent de mort, contrairement à un entraînement standard où ce risque n'est présent qu'à titre futur, de même ils participent régulièrement à de vrais batailles alors qu'un entraînement classique ne propose des batailles simulées que très rarement. J'en ai donc déduis qu'après deux mois, leur apprentissage équivalait comme tu l'as si bien dis, à un entraînement militaire de prêt d'à peu prêt un an.
Pour ce qui est de la rivalité, nous n'en sommes pas à comparer un roman érotique à une histoire pour enfants en bas âge. Je pense qu'elles sont suffisamment comparable ne serait ce qu'au niveau de l'intrigue et des relations entre les participants que pour les faire concourir.
Quant à la formation accélérée, je me suis basé sur le fait que le début du jeu était en quelque sorte un entraînement accéléré, avec comme motivation le risque permanent de mort, contrairement à un entraînement standard où ce risque n'est présent qu'à titre futur, de même ils participent régulièrement à de vrais batailles alors qu'un entraînement classique ne propose des batailles simulées que très rarement. J'en ai donc déduis qu'après deux mois, leur apprentissage équivalait comme tu l'as si bien dis, à un entraînement militaire de prêt d'à peu prêt un an.
Pour ce qui est de la rivalité, nous n'en sommes pas à comparer un roman érotique à une histoire pour enfants en bas âge. Je pense qu'elles sont suffisamment comparable ne serait ce qu'au niveau de l'intrigue et des relations entre les participants que pour les faire concourir.
- GilgaladMaître floodeur
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 18:42
Je vais vous répondre à tous les deux en ce qui concerne la question de l'entraînement militaire. En effet, mon père l'est ainsi que mon parrain et celui de ma sœur. Je connais donc un minimum le milieu.
Comme l'a dit l'auteur de ce récit, ils sont en situation de mort possible. En gros, c'est "tuez-les ou vous mourez". Ils n'ont donc pas trop le choix. De plus, les élèves ont l'air en plutôt bonne conditions physiques.
Je rajoute que l'entraînement initial d'un militaire dans l'armée de Terre française prend six mois avant une spécialisation dans une arme (cavalerie, infanterie, artillerie, génie, etc...). De plus, toutes les personnes recrutées sont loin d'avoir un niveau physique suffisant . Et c'est mon entraîneur d'athlétisme quand j'étais à Chaumont qui me le disais vu qu'il s'occupait d'une partie de la formation de ceux-ci. De plus, les tactiques mises en place sont relativement "basiques" même si je conçois qu'il faut y penser avant de la mettre en place
En ce qui concerne le maniement des armes, la plupart du temps, il s'agit juste de viser et d'appuyer sur la gâchette, ce qui ne nécessite pas d'entraînement particulier. Même un élève d'école primaire pourrait le faire à condition qu'on lui dise où tirer et que l'arme ne soit pas trop lourde bien sûr
Et pour l'entretien de celles-ci, il suffit de chercher comment démonter et remonter l'arme. Et cela doit sûrement être disponible sur le moniteur. Car si les titans doivent renouveler les armes à chaque bataille parce qu'elles se sont enrayées à cause d'une absence de nettoyage elle-même due à l'absence de connaissances des élèves à ce niveau, cela va leur revenir cher, même s'ils sont très fortunés. Et pour certaines armes, elles ne doivent pas pouvoir s'enrayer.
Tout ça pour dire que l'apprentissage en moins de deux mois par les personnages est potentiellement crédible.
Sinon, en ce qui concerne le texte, on arrive au bout de la partie que je connaît; La suite sera donc une nouveauté pour moi. Et je l'attends avec d'autant plus d'impatience.
Gilgalad
Comme l'a dit l'auteur de ce récit, ils sont en situation de mort possible. En gros, c'est "tuez-les ou vous mourez". Ils n'ont donc pas trop le choix. De plus, les élèves ont l'air en plutôt bonne conditions physiques.
Je rajoute que l'entraînement initial d'un militaire dans l'armée de Terre française prend six mois avant une spécialisation dans une arme (cavalerie, infanterie, artillerie, génie, etc...). De plus, toutes les personnes recrutées sont loin d'avoir un niveau physique suffisant . Et c'est mon entraîneur d'athlétisme quand j'étais à Chaumont qui me le disais vu qu'il s'occupait d'une partie de la formation de ceux-ci. De plus, les tactiques mises en place sont relativement "basiques" même si je conçois qu'il faut y penser avant de la mettre en place
En ce qui concerne le maniement des armes, la plupart du temps, il s'agit juste de viser et d'appuyer sur la gâchette, ce qui ne nécessite pas d'entraînement particulier. Même un élève d'école primaire pourrait le faire à condition qu'on lui dise où tirer et que l'arme ne soit pas trop lourde bien sûr
Et pour l'entretien de celles-ci, il suffit de chercher comment démonter et remonter l'arme. Et cela doit sûrement être disponible sur le moniteur. Car si les titans doivent renouveler les armes à chaque bataille parce qu'elles se sont enrayées à cause d'une absence de nettoyage elle-même due à l'absence de connaissances des élèves à ce niveau, cela va leur revenir cher, même s'ils sont très fortunés. Et pour certaines armes, elles ne doivent pas pouvoir s'enrayer.
Tout ça pour dire que l'apprentissage en moins de deux mois par les personnages est potentiellement crédible.
Sinon, en ce qui concerne le texte, on arrive au bout de la partie que je connaît; La suite sera donc une nouveauté pour moi. Et je l'attends avec d'autant plus d'impatience.
Gilgalad
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
- EssenSeigneur vampire
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 19:51
Splendide ! Après l'avis d'un expert, je suis définitivement convaincu.
Mon arrogance causera ma perte. Von Essen
Mon arrogance causera ma perte. Von Essen
- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 19:57
A chaque fois que j'envois mon texte pour la correction à Dame Arken, j'espère fièrement qu'il sera impeccable de fautes et sa réponse colorée de rouge me fait chuter de haut à chaque fois, raison de plus pour la remercier !
49ème jour : Lucas
Je n'arrive pas à y croire, il est mort et il fait encore parler de lui. Il aura été une plaie du début à la fin ce sombre abruti. Nous sommes premiers car nous sommes les seuls à avoir passé l'épreuve. La décision d'activer les charges avant d'être sorti était la mienne, donc je préfère pas la ramener, car elle a entraîné la mort d'Arthur. Je fais profil bas, mais j'ai bien peur qu'avec l'ambiance au plus mal, personne ne cherche à provoquer une dispute, même pour me demander de rendre des comptes. En soit, ce n'est pas tellement le fait d'avoir tué cet idiot qui m'attriste, mais plutôt le fait de savoir que nous aurions huit morts par ma faute s'il ne s'était pas sacrifié. Il n'y a pas de corps, pourtant Sarah a dressé une sorte de mémorial, elle a donné au camp l'équivalent d'une sépulture là où nous avons enterré les dépouilles de Charlotte et de Jean. Entre les deux tombes creusées à même la terre, sont à présent plantées les lames d'Arès.
J'avoue avoir du mal à comprendre, nous le haïssions, nous étions prêt à le faire fusiller, il était un danger, et pourtant nous le pleurons ... Maintenant qu'il n'est plus, je réalise. Nous nous somme basés uniquement sur la popularité, nous estimions que ceux qui avaient le plus d'influence sur les autres, seraient plus à même de gérer la situation, nous avions tort. Je réalise, qu'il s'est volontairement fait détester, par l'arrogance et l'aisance dans une situation de stress et de douleur. François et moi, nous voulions trouver un leader, savoir lequel de nous deux était « l'élu ». Au final, nous avons trouvé en lui un ennemis commun, Arthur. Depuis le début, je comprends que nous nous sommes faits rouler. Il contrôlait nos actions, notre moral, notre efficacité, ... est ce que cet abruti s'est délibérément sacrifié ? Est ce qu'il savait que nous finirions par l'éliminer avec un tel comportement ? Est ce que c'était son plan ? Je ne le crois pas, il a agit au jour le jour, et il a commi des erreurs. Sa soit disant maîtrise des scénarios les plus plausibles, du bluff. Le massacre des espagnols, un coup de folie. Zeus ne ment certainement pas, il sait tout sur nous. Si Arthur était bel et bien un psychopathe, alors sa mort me réjouit.
Cependant, ce qu'il a fait était très inspiré, je devrais en parler à François, une guerre civile n'est plus dans nos intérêts. Si nous pouvons exploiter le souvenir de notre « dieu » à nos fins, agissant de concert, nous regagnerons le cœur et l'esprit des autres. Même mort, il continue à me rendre service, ça aura été un abruti jusqu'au bout.
50ème jour : François
Cinquante ... cinquante foutus jours ici. Et voilà qu'on se retrouve à buter des chinois sans états d'âme tout en enterrant nos morts. Le tout pour un jeu, un jeu ... J'ignore qui ils sont, j'ignore ce qu'ils sont, mais je leur ferai payer, d'une manière ou d'une autre. Ils payeront pour nos morts, ils payeront pour ce que j'ai enduré. Mais pour l'heure, il est urgent de prendre une nouveau départ.
Nous sommes encore quinze, avec la mort d'Arthur, il est probable que ses partisans se divisent. Il est donc grand temps d'agir pour gagner leur soutien au plus vite. Actuellement, Vincent, Zoé, Damien et Noémie me soutiennent. J'ai quelques doutes sur Sarah, nous avons rompu la brève liaison que nous avions entretenue il y a peu et elle semble s'être un peu trop éloignée à mon goût, elle et Vincent, sous les ordres d’Élisa, sont censés me permettre de l'espionner et de la contrôler si besoin, mais si jamais Sarah retourne sa veste, c'est notre sniper qui en saura trop sur moi. De l'autre côté, Louis, Sophie, Florence et Camille sont dévoués à Lucas. Louis est mon cheval de Troie, en exploitant la haine qu'il a à l'encontre de Lucas pour des différents amoureux, je pourrais, malgré leur amitié encore forte, me servir de lui pour mieux diriger mon adversaire dans cette course au pouvoir.
Élisa est notre plus gros problème, elle s'est fortement rapprochée d'Arthur et a pris sa défense à de trop nombreuses reprises. Il faut l'éloigner tout de suite des membres important du groupe. Nathan, Thomas, Aurélien, ils ne voulaient pas intégrer le conflit naissant et ont rejoint Arthur pour la neutralité qu'il leur apportait, maintenant ils doivent choisir un camp. Camille a tout de suite rejoint Lucas à la dissolution des Typhoon, la relation amoureuse qui l'unit à Nathan va pousser ce dernier à la suivre. Dans un soucis de parité et d'affinité, Thomas et Aurélien se rangeront à mes côtés. Si on ignore le groupe Shadow d’Élisa, toujours composé de trois membres, alors les principaux groupes comptent à présent six membres chacun. Aucun avantage numéraire jusqu'à présent, du moins jusqu'aux prochains morts.
Lucas propose une alliance officieuse, j'aime cette idée, il est si facilement manipulable. Mais pour l'heure, je vais refuser en feignant le désintérêt le plus total, le forçant à négocier à mon avantage. J'ai besoin de réfléchir à la meilleure manière de tirer profit de cette situation. La prochaine épreuve a lieu demain, je me demande de quoi il en retournera ?
51ème jour : L'artiste
Lancez cette musique, c'est en japonais mais l'air me plait trop.
A neuf heure pile, les hauts parleurs du camps se sont mis en marche. Tristan a parlé d'une épreuve pacifique, ce dont ils croient fermement avoir besoin en ce moment, ils sont donc partiellement satisfaits du déroulement des événements. Ils ont la journée pour réaliser une œuvre d'art avec ce qu'ils veulent, en plus d'une caisse de matériaux divers qui leur sera larguée sous peu, ils devront l'exposer au centre du campement au soleil couchant. Une épreuve artistique peut paraître ridicule, mais la mort d'Arès est encore trop proche. Elle n'a rien de comparable avec les deux précédentes morts, quelque chose a disparu avec lui dans les flammes. Cependant, une dispute a très vite éclaté.
Thomas : On fait quoi ? On se concerte tous ensembles ?
Lucas : Ça va pas le faire, on est bien trop nombreux.
Sophie : Nous pourrions nous diviser en groupes ?
Damien : Moi ça me va.
Zoé : Et puis quoi encore ! Même pour ça on va pas se serrer les coudes ?
Louis : Je suis ... d'accord, on a fait les cons en terme de munitions et même si on a encore une petite fortune en crédits, on ne doit pas commencer à perdre ce genre de défis parce qu'on arrive pas à travailler ensemble, ce capital va fondre comme neige au soleil.
François : Raison de plus pour nous grouper. On va former quatre groupes qui réfléchiront chacun a une idée dans leur coin et on se concertera au coucher du soleil pour élire l’œuvre la plus ... enfin, celle qui aura le plus de chances.
Les groupes se formèrent par relations d'amitié comme on pouvait s'en douter. Ils eurent à peine fini leur répartition que l'hélicoptère arriva pour déposer un container. Celui-ci était rempli de divers tuyaux, morceaux de métal, feutres, écrous et vis, verres teintés, toiles de tissus et autres. Elle fut rapidement pillée dans son entièreté. Ils auraient pu se la partager de manière inégale en fonction de ce qu'ils avaient besoin après avoir réfléchi à leur projet, mais la peur que tout soit raflé par un seul groupe était trop forte. Bien que ce soit un gâchis dont ils étaient conscients, ils ne purent se résoudre et divisèrent le contenu de manière égale et se dispersèrent dans les cabanons.
L'ambiance était à la tristesse. De leur côté, Nathan, Camille, Élisa et Florence partirent sur un projet représentant une île. Bien qu'ils ne sachent pas à quoi ressemblait exactement la leur et qu'ils n'en avaient encore jamais vu le rivage, jamais vu la mer. Ils faisaient de leur mieux pour représenter les ruines, les camps, la forêt et les montagnes, tout cela en bois. En fond, des morceaux de tissus jaune, orange et rouge. Ils voulaient utiliser l'un des ventilateur de leur dortoir pour animer ces pièces et donner une impression d'île en flamme.
Sarah, François, Vincent et Damien s'appliquaient eux à créer un poème ... l'idée venant de François avait d'abord parue ridicule aux autres. Mais son originalité et la façon dont il voulait mettre en scène le bout de papier était intéressante. Ils créaient donc une sorte de tableau d'affichage, ils y collèrent des feuilles vierges où étaient inscrites des inepties ... puis s'appliquèrent à toutes les déchirer pour ne laisser au final, que leur poème intact au milieu des lambeaux.
Thomas, Aurélien et Zoé eux, usant des talents de bricoleur de Thomas, mettaient au point une réplique de l'un des hélicoptères de livraison. Réplique fabriquée à partir du second ventilateur de leur dortoir. Aurélien soudait les plaques de métal ensemble pendant que Zoé confectionnait une miniature de l'un des containers de bois. Enfin, Louis, Sophie et Lucas. Eux, ne souhaitaient en rien créer quelque chose en rapport avec le cauchemar qu'ils vivaient. Faite de planches de bois et de barres d'acier, ils fabriquaient une sculpture d'art moderne avec laquelle ils espéraient sortir du lot. Le groupe de François sortirent les premiers du cabanon où ils avaient travaillé. Ce fut le cri horrifié de Sarah qui fit sortir tous les autres, d'abord la panique, puis, le silence ...
Sur une chaise, en plein centre du campement, couverte de sang, gisait Noémie. Les veines tranchées au poignet gauche, un poignard à ses pieds. Sur son visage crispé par la douleur, des traces noires coulant le long de ses joues. Elle avait utilisé du maquillage, elle qui n'en portait jamais, uniquement pour que ses larmes restent visibles après sa mort. Son absence ne s'était pas fait remarquée, chacun avait la certitude qu'elle était dans un autre groupe que le sien. A présent, tous comprenaient, elle avait fait de son suicide son œuvre d'art. En signe de révolte, en signe de désespoir, pour faire partager ce qu'elle avait ressenti avant de se donner la mort, aux titans, et à ses camarades. Une enveloppe prise dans le container reposait à ses pieds, ce fut Élisa qui la ramassa et la lut de vive voix, d'une voix vibrante de chagrin.
Élisa : « Pardonnez moi, du moins si vous estimez que je vous ai fait du tort. Mais je ne pouvais plus, c'était ... trop ... trop horrible ... pour moi. J'avais fondé mes espoirs en plusieurs personnes, il n'en reste que des morts et des menteurs. Je sais que vous ressentez la même chose que moi, mais je ne suis pas aussi forte. J'ignore si vous réussirez, je vous souhaite une chance incroyable, mais ... ce sera sans moi, je ne peux vivre avec ça. S'il vous faut m'oublier pour aller de l'avant, alors n'ayez pas de regrets à n'avoir aucun devoir quelconque envers mon souvenir. Ma vie s'achève dans un cauchemar, mais si vous résistez, alors peut être reverrez vous la ... la ... la ... »
Le mot ne voulut pas sortir, Élisa s'effondra aux pieds du corps, à genoux dans la marre de sang. Beaucoup pleuraient en silence, il n'y avait pas de mots, que du chagrin. Louis s'approcha d'elle, il l'a prise par les épaules et descendit à son niveau. Il la fit se détourner de Noémie pour lui faire face, et l'a prise dans ses bras. La scène ne peut être décrite autrement, car elle semble figée dans le temps. Le soleil se couche, l’œuvre d'art, l’œuvre destinée aux titans, est au centre du camp. Par dessus l'épaule d’Élisa, Louis lit la dernière phrase de la lettre. "Ma vie s'achève dans un cauchemar, mais si vous résistez, alors peut être reverrez vous la lumière."
49ème jour : Lucas
Belges : Mort divine, aucun blessé, mission réussie
Je n'arrive pas à y croire, il est mort et il fait encore parler de lui. Il aura été une plaie du début à la fin ce sombre abruti. Nous sommes premiers car nous sommes les seuls à avoir passé l'épreuve. La décision d'activer les charges avant d'être sorti était la mienne, donc je préfère pas la ramener, car elle a entraîné la mort d'Arthur. Je fais profil bas, mais j'ai bien peur qu'avec l'ambiance au plus mal, personne ne cherche à provoquer une dispute, même pour me demander de rendre des comptes. En soit, ce n'est pas tellement le fait d'avoir tué cet idiot qui m'attriste, mais plutôt le fait de savoir que nous aurions huit morts par ma faute s'il ne s'était pas sacrifié. Il n'y a pas de corps, pourtant Sarah a dressé une sorte de mémorial, elle a donné au camp l'équivalent d'une sépulture là où nous avons enterré les dépouilles de Charlotte et de Jean. Entre les deux tombes creusées à même la terre, sont à présent plantées les lames d'Arès.
J'avoue avoir du mal à comprendre, nous le haïssions, nous étions prêt à le faire fusiller, il était un danger, et pourtant nous le pleurons ... Maintenant qu'il n'est plus, je réalise. Nous nous somme basés uniquement sur la popularité, nous estimions que ceux qui avaient le plus d'influence sur les autres, seraient plus à même de gérer la situation, nous avions tort. Je réalise, qu'il s'est volontairement fait détester, par l'arrogance et l'aisance dans une situation de stress et de douleur. François et moi, nous voulions trouver un leader, savoir lequel de nous deux était « l'élu ». Au final, nous avons trouvé en lui un ennemis commun, Arthur. Depuis le début, je comprends que nous nous sommes faits rouler. Il contrôlait nos actions, notre moral, notre efficacité, ... est ce que cet abruti s'est délibérément sacrifié ? Est ce qu'il savait que nous finirions par l'éliminer avec un tel comportement ? Est ce que c'était son plan ? Je ne le crois pas, il a agit au jour le jour, et il a commi des erreurs. Sa soit disant maîtrise des scénarios les plus plausibles, du bluff. Le massacre des espagnols, un coup de folie. Zeus ne ment certainement pas, il sait tout sur nous. Si Arthur était bel et bien un psychopathe, alors sa mort me réjouit.
Cependant, ce qu'il a fait était très inspiré, je devrais en parler à François, une guerre civile n'est plus dans nos intérêts. Si nous pouvons exploiter le souvenir de notre « dieu » à nos fins, agissant de concert, nous regagnerons le cœur et l'esprit des autres. Même mort, il continue à me rendre service, ça aura été un abruti jusqu'au bout.
50ème jour : François
Cinquante ... cinquante foutus jours ici. Et voilà qu'on se retrouve à buter des chinois sans états d'âme tout en enterrant nos morts. Le tout pour un jeu, un jeu ... J'ignore qui ils sont, j'ignore ce qu'ils sont, mais je leur ferai payer, d'une manière ou d'une autre. Ils payeront pour nos morts, ils payeront pour ce que j'ai enduré. Mais pour l'heure, il est urgent de prendre une nouveau départ.
Nous sommes encore quinze, avec la mort d'Arthur, il est probable que ses partisans se divisent. Il est donc grand temps d'agir pour gagner leur soutien au plus vite. Actuellement, Vincent, Zoé, Damien et Noémie me soutiennent. J'ai quelques doutes sur Sarah, nous avons rompu la brève liaison que nous avions entretenue il y a peu et elle semble s'être un peu trop éloignée à mon goût, elle et Vincent, sous les ordres d’Élisa, sont censés me permettre de l'espionner et de la contrôler si besoin, mais si jamais Sarah retourne sa veste, c'est notre sniper qui en saura trop sur moi. De l'autre côté, Louis, Sophie, Florence et Camille sont dévoués à Lucas. Louis est mon cheval de Troie, en exploitant la haine qu'il a à l'encontre de Lucas pour des différents amoureux, je pourrais, malgré leur amitié encore forte, me servir de lui pour mieux diriger mon adversaire dans cette course au pouvoir.
Élisa est notre plus gros problème, elle s'est fortement rapprochée d'Arthur et a pris sa défense à de trop nombreuses reprises. Il faut l'éloigner tout de suite des membres important du groupe. Nathan, Thomas, Aurélien, ils ne voulaient pas intégrer le conflit naissant et ont rejoint Arthur pour la neutralité qu'il leur apportait, maintenant ils doivent choisir un camp. Camille a tout de suite rejoint Lucas à la dissolution des Typhoon, la relation amoureuse qui l'unit à Nathan va pousser ce dernier à la suivre. Dans un soucis de parité et d'affinité, Thomas et Aurélien se rangeront à mes côtés. Si on ignore le groupe Shadow d’Élisa, toujours composé de trois membres, alors les principaux groupes comptent à présent six membres chacun. Aucun avantage numéraire jusqu'à présent, du moins jusqu'aux prochains morts.
Lucas propose une alliance officieuse, j'aime cette idée, il est si facilement manipulable. Mais pour l'heure, je vais refuser en feignant le désintérêt le plus total, le forçant à négocier à mon avantage. J'ai besoin de réfléchir à la meilleure manière de tirer profit de cette situation. La prochaine épreuve a lieu demain, je me demande de quoi il en retournera ?
51ème jour : L'artiste
Lancez cette musique, c'est en japonais mais l'air me plait trop.
A neuf heure pile, les hauts parleurs du camps se sont mis en marche. Tristan a parlé d'une épreuve pacifique, ce dont ils croient fermement avoir besoin en ce moment, ils sont donc partiellement satisfaits du déroulement des événements. Ils ont la journée pour réaliser une œuvre d'art avec ce qu'ils veulent, en plus d'une caisse de matériaux divers qui leur sera larguée sous peu, ils devront l'exposer au centre du campement au soleil couchant. Une épreuve artistique peut paraître ridicule, mais la mort d'Arès est encore trop proche. Elle n'a rien de comparable avec les deux précédentes morts, quelque chose a disparu avec lui dans les flammes. Cependant, une dispute a très vite éclaté.
Thomas : On fait quoi ? On se concerte tous ensembles ?
Lucas : Ça va pas le faire, on est bien trop nombreux.
Sophie : Nous pourrions nous diviser en groupes ?
Damien : Moi ça me va.
Zoé : Et puis quoi encore ! Même pour ça on va pas se serrer les coudes ?
Louis : Je suis ... d'accord, on a fait les cons en terme de munitions et même si on a encore une petite fortune en crédits, on ne doit pas commencer à perdre ce genre de défis parce qu'on arrive pas à travailler ensemble, ce capital va fondre comme neige au soleil.
François : Raison de plus pour nous grouper. On va former quatre groupes qui réfléchiront chacun a une idée dans leur coin et on se concertera au coucher du soleil pour élire l’œuvre la plus ... enfin, celle qui aura le plus de chances.
Les groupes se formèrent par relations d'amitié comme on pouvait s'en douter. Ils eurent à peine fini leur répartition que l'hélicoptère arriva pour déposer un container. Celui-ci était rempli de divers tuyaux, morceaux de métal, feutres, écrous et vis, verres teintés, toiles de tissus et autres. Elle fut rapidement pillée dans son entièreté. Ils auraient pu se la partager de manière inégale en fonction de ce qu'ils avaient besoin après avoir réfléchi à leur projet, mais la peur que tout soit raflé par un seul groupe était trop forte. Bien que ce soit un gâchis dont ils étaient conscients, ils ne purent se résoudre et divisèrent le contenu de manière égale et se dispersèrent dans les cabanons.
L'ambiance était à la tristesse. De leur côté, Nathan, Camille, Élisa et Florence partirent sur un projet représentant une île. Bien qu'ils ne sachent pas à quoi ressemblait exactement la leur et qu'ils n'en avaient encore jamais vu le rivage, jamais vu la mer. Ils faisaient de leur mieux pour représenter les ruines, les camps, la forêt et les montagnes, tout cela en bois. En fond, des morceaux de tissus jaune, orange et rouge. Ils voulaient utiliser l'un des ventilateur de leur dortoir pour animer ces pièces et donner une impression d'île en flamme.
Sarah, François, Vincent et Damien s'appliquaient eux à créer un poème ... l'idée venant de François avait d'abord parue ridicule aux autres. Mais son originalité et la façon dont il voulait mettre en scène le bout de papier était intéressante. Ils créaient donc une sorte de tableau d'affichage, ils y collèrent des feuilles vierges où étaient inscrites des inepties ... puis s'appliquèrent à toutes les déchirer pour ne laisser au final, que leur poème intact au milieu des lambeaux.
Thomas, Aurélien et Zoé eux, usant des talents de bricoleur de Thomas, mettaient au point une réplique de l'un des hélicoptères de livraison. Réplique fabriquée à partir du second ventilateur de leur dortoir. Aurélien soudait les plaques de métal ensemble pendant que Zoé confectionnait une miniature de l'un des containers de bois. Enfin, Louis, Sophie et Lucas. Eux, ne souhaitaient en rien créer quelque chose en rapport avec le cauchemar qu'ils vivaient. Faite de planches de bois et de barres d'acier, ils fabriquaient une sculpture d'art moderne avec laquelle ils espéraient sortir du lot. Le groupe de François sortirent les premiers du cabanon où ils avaient travaillé. Ce fut le cri horrifié de Sarah qui fit sortir tous les autres, d'abord la panique, puis, le silence ...
Sur une chaise, en plein centre du campement, couverte de sang, gisait Noémie. Les veines tranchées au poignet gauche, un poignard à ses pieds. Sur son visage crispé par la douleur, des traces noires coulant le long de ses joues. Elle avait utilisé du maquillage, elle qui n'en portait jamais, uniquement pour que ses larmes restent visibles après sa mort. Son absence ne s'était pas fait remarquée, chacun avait la certitude qu'elle était dans un autre groupe que le sien. A présent, tous comprenaient, elle avait fait de son suicide son œuvre d'art. En signe de révolte, en signe de désespoir, pour faire partager ce qu'elle avait ressenti avant de se donner la mort, aux titans, et à ses camarades. Une enveloppe prise dans le container reposait à ses pieds, ce fut Élisa qui la ramassa et la lut de vive voix, d'une voix vibrante de chagrin.
Élisa : « Pardonnez moi, du moins si vous estimez que je vous ai fait du tort. Mais je ne pouvais plus, c'était ... trop ... trop horrible ... pour moi. J'avais fondé mes espoirs en plusieurs personnes, il n'en reste que des morts et des menteurs. Je sais que vous ressentez la même chose que moi, mais je ne suis pas aussi forte. J'ignore si vous réussirez, je vous souhaite une chance incroyable, mais ... ce sera sans moi, je ne peux vivre avec ça. S'il vous faut m'oublier pour aller de l'avant, alors n'ayez pas de regrets à n'avoir aucun devoir quelconque envers mon souvenir. Ma vie s'achève dans un cauchemar, mais si vous résistez, alors peut être reverrez vous la ... la ... la ... »
Le mot ne voulut pas sortir, Élisa s'effondra aux pieds du corps, à genoux dans la marre de sang. Beaucoup pleuraient en silence, il n'y avait pas de mots, que du chagrin. Louis s'approcha d'elle, il l'a prise par les épaules et descendit à son niveau. Il la fit se détourner de Noémie pour lui faire face, et l'a prise dans ses bras. La scène ne peut être décrite autrement, car elle semble figée dans le temps. Le soleil se couche, l’œuvre d'art, l’œuvre destinée aux titans, est au centre du camp. Par dessus l'épaule d’Élisa, Louis lit la dernière phrase de la lettre. "Ma vie s'achève dans un cauchemar, mais si vous résistez, alors peut être reverrez vous la lumière."
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 20:11
Du coup, ça ne se voit pas dans les posts, mais je tiens à dire que tu as bien progressé
J'aime bien cette épreuve pacifique. La puissance symbolique de ce suicide est impressionnante.Et les phrases simples et courtes du dernier paragraphe soulignent bien le poids de la situation. A la fois banale et déconcertante.
Question du jour : est-ce qu'ils vont tous y rester sur cette île, ou est-ce que l'histoire va finir à l'américaine, avec quelques chanceux de la mort qui tue qui retrouvent le monde normal ?
J'aime bien cette épreuve pacifique. La puissance symbolique de ce suicide est impressionnante.Et les phrases simples et courtes du dernier paragraphe soulignent bien le poids de la situation. A la fois banale et déconcertante.
Question du jour : est-ce qu'ils vont tous y rester sur cette île, ou est-ce que l'histoire va finir à l'américaine, avec quelques chanceux de la mort qui tue qui retrouvent le monde normal ?
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 20:15
Cette histoire devient de plus en plus macabre. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire mon impression. Ce n'est pas un jugement de valeur, mais mon sentiment sincère à l'égard de la tragédie qui vient de se dérouler. Je me demande bien comment ils feront pour ne pas sombrer prochainement dans la démence collective la plus totale...
Mon arrogance causera ma perte. Von Essen.
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Ven 3 Jan 2014 - 20:27
Je ne dirai pas ça. C'est juste quelques conclusions tirées de ce que l'on m'a dit.Splendide ! Après l'avis d'un expert, je suis définitivement convaincu.
Sinon, c'est toujours aussi écrit au niveau du style. Le suicide produit un effet magnifique juste à la fin de la journée. J'aimerai bien voir qui gagnera l'épreuve du coup.
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 13:40
52ème jour: Damien
Je ... Je n'arrive pas à le croire. La situation vient encore d'empirer alors que nous pensions cela impossible. Les scores de la veille nous ont été annoncés ce matin par les hauts-parleurs, en plein milieu de l'enterrement de Noémie. Quatre tombes, dont une sans corps, viennent à présent embellir les abords de notre camp déjà si sinistre. Cet acte de rébellion est très mal passé aux yeux des titans, nous avons échoué à la dernière place. L'équipe danoise qui a fabriqué son oeuvre sans utiliser le matériel mit à leur disposition, a ainsi réaliser l'objectif caché de cette épreuve et a terminée première avec une statue d'argile d'Aphrodite. Je crois que si les choses ne s'améliorent pas très vite, peu importe la manière, le suicide collectif ne paraîtra pas si impossible que ça. J'exagère sans doute un peu, mais si peu ...
Après un repas sommaire, une nouvelle déclaration est venue nous secouer, François et Lucas ... abolirent le système des comités qui étaient en place depuis maintenant un mois. Nous venions de perdre le dernier élément stable. Ils annoncèrent qu'ils allaient dorénavant prendre les choses en main, ensembles. Cette information provoqua un étonnement général. Ainsi les ennemis du début, étaient à ce point désespérés qu'ils fussent prêts à travailler main dans la main ? Dans un premier temps, certains eurent beaucoup de mal à digérer la nouvelle tellement elle paraissait peu crédible. Pourtant, leur entrain et l'énergie qu'ils dégageaient en ces funestes temps, nous rendîmes un peu d'espoir.
C'était comme si, une rivalité interne venait de disparaître. C'était peut-être pour cela que l'abolition de notre politique démocratique ne choqua pas autant que ce à quoi on aurait pu s'attendre. Parce que nous nous faisions enfin confiance les uns envers les autres ? Je vis quelques sourires apparaître au fur et à mesure que les propositions fusaient, c'était comme si ... comme si rien ne s'était passé, comme si nous avions un besoin de passer à autre chose et que nos deux nouveaux "chefs" avaient trouvé comment répondre à ce besoin, dans cette optique, ils dissolurent également les escouades que nous avions connu jusqu'alors pour en former de nouvelles. Les noms, la taille, le nombre, ... tout le monde se mit à réfléchir, discuter et débattre de ce qui était le mieux à faire. Toute la journée, nous fûmes occupés à discuter de la manière dont nous allions reformer les groupes. Deimos et Phobos, qui dernièrement peinaient à supporter notre attitude triste et permanente envers eux, devinrent soudain fous de joie devant tant d'agitation, comme si eux aussi, voulaient savoir avec qui ils allaient faire équipe.
53ème jour : Louis
Le ravitaillement est arrivé, et nos nouvelles tenues avec. Couchés tard, levés tard, mais au moins, tout était réglé. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment ces deux là ont pu se mettre d'accord. Il faut croire qu'ils étaient aussi désespérés que la situation, prions pour que cela dure. Bien qu'ils ont eu le dernier mot, tous le monde a accepté leur choix, presque par admiration. Comme s'ils avaient la sensation de s'en remettre à ceux qui arrivaient à aller de l'avant quand eux-mêmes se sentaient dépassés par les événements. Quoi qu'il en soit, ce qui m'a le plus surpris, c'est le retour d’Élisa. Nous nous sommes rapprochés l'un de l'autre quand Florence m'a lâché pour Lucas, nous avions commencé une relation magnifique, puis elle a cédée au chant des sirènes d'Arthur et à son aura ... J'avais l'impression, et je crains ne pas être le seul, qu'elle prendrait la place d'Arthur après sa mort, il n'en est rien, ces deux morts successives l'ont abattue, et elle n'a plus que moi. Dois je culpabiliser ? Je n'ai rien à me reprocher pourtant ...
Les nouveaux groupes m'ont un peu surpris, c'est un changement radical. Ils sont presque formés à l'encontre des affinités d'origines. En raison de leur meilleur potentiel au combat, les spécialistes sont restés les chefs d'escouades et ont été libres de choisir un sous-chef prenant le commandement si le chef venait à être blessé ou assigné à une mission nécessitant son arme. Lucas est maintenant le chef de l'unité Alpha, composée de Camille, Florence et Nathan. François lui, a pris sous ses ordres Vincent, Sarah et Damien dans l'unité Bravo. Comme par hasard ils se sont tous les deux groupés avec la fille qui les intéresse ... je trouve cela puéril mais d'un autre côté, s'il y a des liens plus étroits dans un groupe, on se protège mieux les uns les autres. Pour ma part, impossible de me grouper avec Élisa, car elle est elle-même spécialiste, il m'ont donc confié Aurélien et Thomas, les inséparables, ainsi que Phobos. Nous sommes le groupe Delta. Notre sniper a quant à elle, Zoé, Sophie et Deimos dans son unité Echo. Étrangement, ils ont sauté la lettre C pour Charlie, soit disant réservée pour une occasion spéciale. Je parie qu'il n'en ai rien et que ce n'est encore rien d'autre qu'une autre marque de puérilité, mais les autres ont marché alors je n'ai pas protesté.
Nous avons donc essayé nos nouvelles tenues au camouflage urbain noir tigré de gris. Une fois encore, cet acte a été revendiqué au nom de l'unité du groupe, une seule et même couleur pour tous. Je me demande si ce n'est pas juste une manoeuvre pour mieux mettre en avant un vent de nouveauté ... mais au final j'aurai certainement fait pareil à leur place, et puis les autres ont l'air heureux à présent, bien que la tristesse soit encore présente, je crois que nous venons de rebondir. Cependant, il y a des détails dans la constitution des groupes qui m'ont marqué. Aucun membre de l'ancienne escouade Typhoon ou Shadow ne se trouve avec Élisa, de même, ses membres ont été séparés dans différents groupes. C'est trop gros pour être une simple coïncidence, il y a quelque chose qui se trame, quelque chose de pourri...
54ème jour : Dark Sky
Tristan n'a pas dérogé à ses habitudes, à neuf heure tapante, il annonça l'épreuve: Une mission défensive dans les ruines, quatre hélicoptères devaient passer les prendre plus tard dans la journée. Le camp fut en effervescence, on prépara les armes, on équipa les nouvelles armures, et pour la première fois, les nouvelles escouades se groupèrent. Les sujets de discussion variaient, ça allait de qui couvrirait les arrières de qui, aux remarques désapprobatrices quant aux choix des groupes. Le bruit caractéristique des rotors s'amplifiait au loin. François crut bon de s'essayer à l'exhortation.
Lancez cette musique.
François : Aujourd'hui, et pour la première fois, nous partons au combat sans regret, nous partons mériter le droit de regagner nos foyers. Je sais que certains d'entre vous sont écœurés à l'idée d'avoir encore à tuer. Même s'ils sont nos ennemis, c'est l'acte même de donner la mort qui nous répugne. Pourtant, ils ne sont plus des êtres humains, ce ne sont que des êtres endoctrinés jusqu'à la moelle, sans une once d'humanité, ce sont des machines, ce sont des démons !
Il y eut comme un vent d'excitation qui parcourut les adolescents, comme une folie collective, une sorte de courage, de bravoure, qui masquait la honte et l'horreur de la guerre. C'est sur la zone défrichée aux abords du camp que les appareils se posèrent. Chaque groupe en investit un, bien qu'il fut difficile dans un premier temps de convaincre les chiens de suivre, étrangement ils n'avaient pas fait le même cinéma lors de l'épreuve du Tartare, avaient ils un mauvais pressentiment ? Mais ils finirent par accepter et montèrent eux aussi à bord, un peu craintifs.
Alors que leurs transports n'étaient en vol que depuis quelques minutes, ils reçurent le reste des instructions. On leur rappelait que les hélicos n'avaient pas de pilote et qu'il était inutile d'essayer de les manœuvrer. Un compartiment s'ouvrit à bord et chaque escouade y découvrit un étrange bâton rouge d'une petite trentaine de centimètres de long. Ils devraient tenir une position face à des assaillants un quart d'heure, après quoi, ils allumeraient leurs fumigènes pour appeler un véhicule d'extraction. Si jamais la zone d'extraction n'était pas sûre et que l'appareil était abattu, aucun autre ne viendrait le remplacer. Quatre fumigènes, quatre hélicos. Une fois le briefing radio terminé, Lucas (via les micro intégrés aux casques) commença à donner les ordres, précisant que ceux-ci pourraient être amenés à changer. Il fut interrompu lorsque Vincent s'exclama :
Vincent : Je vois d'autres appareils ! A huit heure !
Aurélien : Je confirme, je les vois moi aussi ! Cinq !
Élisa : Ici Echos, je n'ai pas de visuel, Bravo nous cache la vue.
Thomas : Qu'est ce que ça signifie ?
François : Que tout le monde se calme ! Je crois que c'est probablement une autre équipe qui quitte le lieu de l'épreuve.
Lucas : Négatif, ils ne vont pas dans la bonne direction, de ce que je vois, ils pourraient nous percuter d'ici quelques centaines de mètres s'ils conservent le même cap.
Vincent, premier à les avoir aperçus, était assez inquiet. Il utilisa une paire de jumelles pour mieux voir de quoi il s'agissait. Malgré sa bonne vue, il ne pouvait pas encore bien distinguer les appareils dont il était question, pourtant, quelque chose le perturbait. Il n'avait pas les jumelles depuis plus de dix secondes qu'il hurla :
Vincent : C'est pas des transports, c'est des hélicos de combat !
François : Quoi !? De quoi est ce que tu parles !!!
Louis : Bordel je les vois aussi ! Il y a trois transports mais les autres sont des appareils de guerre !
Lucas : Vous allez vous calmer oui ? Comme l'a dit François, c'est sans doute une autre équipe qui a été extraite du lieu de combat et qui est escortée, il n'y a pas à s'...
La fin de sa phrase se perdit dans le vacarme des mitrailleuses. Par réflexe, tous le monde referma les portes latérales dans l'espoir qu'elles les protégeraient des balles, mais c'était peine perdue. L'hélico Bravo fut touché le premier, le moteur endommagé, il perdit en puissance et commença lentement à perdre également de l'altitude. Ne bénéficiant plus du couvert de cet appareil, Echos fut touché à son tour, la queue de l'appareil se disloqua sous les tirs et l'hélico commença à tourner sur lui même, de plus en plus vite, s'éloignant de sa trajectoire initiale. A l'intérieur de celui-ci, le chaos gagna en intensité. Élisa hurla à Noémie et Zoé de s'accrocher à ce qu'elles pouvaient. Le pauvre Phobos geignait de peur, couché sur le plancher métallique, ballotté d'un coin à l'autre.
Alpha et Delta, comprenant le risque qu'ils encouraient, rouvrirent les portes latérales et usèrent de leurs armes spéciales pour protéger les leurs. La mitrailleuse gatling rendait coup pour coup les rafales ennemies, l'un des appareils d'attaque explosa lorsque les balles transpercèrent son cockpit. De son côté, Louis avait bien du mal à armer le lance-missile, d'autant plus qu'il était perturbé par Aurélien, qui dans la panique, avait oublié qu'il n'y avait aucun pilote pour l'entendre. Mort de peur, il tambourinait à la porte verrouillée de la cabine, hurlant à un pilote imaginaire l'ordre de se poser sur le champ. De plus, le manque d'expérience et la grande proximité de la formation ennemie lui rendait la tâche d'autant plus difficile. Finalement il réussit à lâcher un projectile après avoir partiellement verrouillé la source de chaleur du second appareil de combat. Mais celui-ci esquiva par le haut et le missile termina sa course sur l'un des transports, le faisant s'écraser près du site de crash présumé d'Echos, trop près.
Subissant un tir nourri de la part de la gatling et ayant essuyé de lourdes pertes, l’ennemi décrocha pour aller se poser plus loin, alors même qu'Alpha et Delta entamaient leur procédure d’atterrissage. Ils avaient à peine posé pied à terre, dans ce qui semblait être un carrefour important situé dans la périphérie de la ville en ruine, que leurs carrosses redécollèrent immédiatement pour se perdre au dessus de la cimes des bâtiments écroulés.
Lucas : Ici Alpha, Delta et nous sommes arrivés sur l'objectif, Bravo, Echos, au rapport !
François : Ici Bravo, on vous a vu atterrir à peu près un petit kilomètre à l'ouest, on va vous rejoindre, l'hélico est intact mais hors d'usage, l’atterrissage s'est presque fait en douceur.
Lucas : Echos, répondez ! Qu'elle est votre situation ?
Un long silence silence radio ajouta un peu plus à la peur générale.
Louis : Par pitié, Élisa réponds !
Élisa : (tousse) Ici Echos, nous ... nous sommes écrasés. Zoé a ... une grave blessure à la jambe. L'hélico est en flammes, Sophie et moi on l'a tiré de là mais elle ne sait plus marcher. Comme si ça ne suffisait pas, un transport s'est aussi écrasé près de notre positon, s'il y a des survivants (tousse) on ... on ne va pas tarder à les avoir sur le dos et j'ai perdu Phobos de vue ...
François : Echos, je vois la fumée du crash, vous devez être à mille cinq cents mètres au sud de l'objectif, vous pensez pouvoir gagner la zone d’atterrissage par vos propres moyens ?
Élisa : Négatif, je ne sais pas s'il y a fracture mais la jambe de Zoé ne le permet pas. Nous allons la cacher le plus loin possible de l'épave et je laisserai Sophie pour la protéger.
Louis : Tu comptes nous rejoindre ?
Élisa : Ne dis pas de bêtises Louis, je suis un sniper, et pas n'importe lequel, je possède Lightning. Je vais trouver une position surélevée depuis laquelle je verrai l'objectif et je vous couvrirai du mieux possible. »
Lucas : Il y a un kilomètre et demi ! Tu ne toucheras rien de là bas !
Élisa : La vitesse balistique de Lightning est dix fois supérieure à la normale et l'arme a un excellent zoom, ça compensera mon manque d'expérience à une si grande distance, c'est tout ce dont je suis capable dans l'état actuel des choses.
François :Très bien, de notre côté on se met en marche pour vous rejoindre.
Lucas : Reçus, magnez-vous, je ne sais pas combien de temps ils vont mettre avant de nous tomber dessus !
Élisa retira son casque et s'approcha de ses partenaires. Les connaissances médicales de Sophie étaient limitées, mais elle en avait conclu que la rotule de Zoé s'était déboîtée, impossible de la remettre en place à l'heure actuelle, sans parler de douleurs musculaires plus intenses dont Sophie ne pouvait identifier la source. Des survivants du transport abattu pouvaient débarquer à tout instant. Zoé réprima donc ses hurlements de douleur alors que ses amies la traînaient vers une cachette la plus éloignée possible de l'épave. Une fois à l'abri dans ce qu'il restait d'une cave, La chef de groupe leur donna leurs ordres.
Élisa : Sophie, tu restes ici et tu protèges notre blessée, je vais monter sur le toit et voir si je peux soutenir les autres. Quoi qu'il puisse se passer à l'extérieur, tu restes calme et cachée. C'est compris ?
Sophie : Mais ? Qu'est ce que je fais s'ils nous trouvent ?
Élisa : Défendez vous comme vous le pourrez le temps que j'arrive, compris ?
Sophie : Mais ...
Élisa : Compris !?
Sophie : Oui ...
Alors qu’Élisa grimpait quatre à quatre les marches menant au dernier étage, la pauvre Sophie était en état de choc, Zoé perdait lentement connaissance du fait de la douleur et de l'incapacité de l'exprimer sans trahir leur position. Elle fut tirée de sa torpeur lorsqu'un bruit de course vint dans leur direction, Sophie braqua son arme et faillit mourir de peur lorsque Phobos se jeta par l'entrée effondrée de la cave. Soulagée de le revoir, la peur revint lorsqu'elle réalisa qu'il avait fuit quelque chose, quelque chose qui venait par ici.
....
François : Plus vite que ça, on n'a plus que que deux cents mètres à franchir !
Vincent : On ne devrait pas courir à découvert !
François : Je sais, mais on doit à tout prix rejoindre les autres.
L'ironie voulait que le groupe soit ralenti par son propre chef et son arme spéciale si lourde, un lance grenade MK43 était normalement une arme devant être transportée par deux personnes et reposer sur un trépied, mais débarrassée de son volumineux matériel de visée et les munitions transportées par un équipier, il devenait possible de le manier seul. François savait pertinemment que l'hélicoptère de combat pouvait redécoller et les surprendre à tout instant en pleine rue, mais il ne voulait pas perdre de temps à avancer sous le couvert des ruines. Tout à coup, depuis quelques fenêtres, ils furent surpris par plusieurs tirs. Tombé en pleine embuscade, Bravo mis trop de temps à réagir et Nathan prit une balle en pleine poitrine. Son armure, retint le projectile mais l'impact de celui-ci lui brisa tout de même plusieurs côtes. Il réussit à gagner un couvert in extremis et la contre-attaque débuta. L'énorme lance-grenade compensa son désavantage logistique par une puissance de feu qui souffla les étages où étaient retranchés leurs assaillants.
Sarah : On les a eu ?
Nathan : Oui, mais il n'y en avait que cinq de ce que j'ai vu.
François : Les enfoirés avaient laissé une arrière garde, on se bouge, Alpha et Delta doivent être au contact de l’ennemi, allez allez !
Dans le lointain, le bruit caractéristique d'une fusillade lui donnait raison.
....
Louis : Restez à couvert ! Économisez vos munitions !
Florence : Il y en a trop ! On doit se replier !
Lucas : Surtout pas ! Les renforts ne vont pas tarder et déborderont les démons par le flanc, on doit tenir !
A sept contre vingt, les Belges avaient bien du mal à conserver l'avantage, seul la meilleure qualité de leur matériel les sauvait pour l'instant, les démons n'étant armés que de simples fusils comme ceux qu'ils avaient reçu lors de leur toute première épreuve. Réfugiés dans les ruines du plus gros bâtiment du carrefour, ils tenaient la place telle une forteresse face à un ennemi qui n'hésitait pas à progresser à découvert, fort de son avantage numérique. Quand ils atteignirent l'entrée de la bâtisse, ils firent sauter la barricade improvisée à coup de grenade. Mais contenus par le feu nourri de la gatling, peu parvinrent à entrer pour se retrouver face à l'ancienne escouade Typhoon qui les attendait de pied ferme. Fort de leur expérience passée à s'entraîner quotidiennement sous les ordres d'Arthur, ils se coordonnaient parfaitement. Mais Aurélien fut blessé à l'épaule par un coup de baïonnette et Nathan, comme beaucoup d'autres, vit plusieurs de ses côtes se fracturer sous les tirs ennemis arrêtés en partie par leurs armures. Quand l'escouade Bravo déboula enfin sur la place à grand coups d'explosions du lance-grenade, ils crurent avoir repris l'initiative, mais les premiers tirs de mortier leur prouvèrent le contraire.
Ce fut tout le toit du bâtiment qui disparut dans les flammes, peu de personnes s'y trouvaient, mais il y en avait tout de même. Camille et Louis s'en tirèrent à bon compte, Lucas fut moins chanceux et reçut un débris en pleine tête, inconscient, il s'écroula. Le vent venait à nouveau de tourner, fort de l’appui de l'artillerie, les démons contre-attaquèrent, l'escouade Bravo dû se replier, la bâtisse fut évacuée. Toujours dans les pommes, Lucas fut transporté en arrière de la ligne de front pour que Florence lui prodigue les premiers soins. La situation était en tout point désastreuse, si les combinaisons pare-balles absorbaient bien les coups, on ne comptait plus les douloureux hématomes et autres fractures qui affaiblissaient grandement les combattants. Tout cela pour à peine une demi-douzaine de démons à terre.
Lucas : Élisa ! Dégommes ces mortiers, on se fait tailler en pièces !
Élisa : Je vois d'où ils tirent mais impossible de les avoir en visuel, il y a une façade qui bloque tout, explose-la Louis !
Louis : Tu as toujours le laser que je t'ai donné avec toi ?
Élisa : Évidement ! Qu'est ce que j'en fais ?
Louis : Éclaire une fenêtre de ta façade afin que j'ai une cible pour le missile !
François : Bougez votre cul les tourtereaux !
Louis : Couvrez moi !
François délivra un tir de couverture avec l'aide de tous ceux qui avaient encore la force de se battre, ou du moins les munitions nécessaires. Genou à terre, Louis scrutait le cadran à vision infrarouge de son arme, quand enfin il localisa sa cible, le missile partit en trombe dans une gerbe de flammes et de fumée. Il décrivit une parabole avant de s'écraser sur ce qu'il restait d'un ancien immeuble. Les ruines cédèrent sous la déflagration. Pendant quelques instants, les tirs cessèrent alors que les servants des mortiers devaient s'abriter face à une pluie de décombres allant du gravillon à des pans de murs entiers. Mais ils n'eurent pas l'occasion de reprendre le pilonnage car - comme Arthur par le passé - Élisa cibla leurs caisses de munitions et il ne resta rien d'autre qu'un cratère là où les démons avaient fondé leurs espoirs en leur artillerie. Privé du soutien de leurs mortiers, ils furent fauchés par les derniers Olympiens.
...
Sophie : Élisaaaaa !!!
Concentrée sur sa cible, elle n'avait vu venir ni les démons survivants, ni l'hélicoptère de combat qui arrivait droit sur elle. Alors que les troupes au sol chargeaient en direction des sous-sols de l'immeuble où se trouvaient ses camarades, Élisa fit face à l’effroyable engin depuis le toit. Il aurait pu s'agir d'un appareil de tourisme banal, s'il n'avait pas été équipé de cette mitrailleuse sous la coque, entre les patins. On aurait dit un duel, comme dans les vieux westerns. Le pilote faisait face au sniper, les fractions de secondes semblables à des minutes passées à observer son adversaire. La victoire serait à celui qui dégainerait le plus vite, la victoire ou la mort. La mitrailleuse ouvrit le feu la première, mais alors que les balles imprécises faisaient voler en éclat le béton à ses pieds, la sniper elle, prit le temps nécessaire, visa, et donna la mort.
Lorsque leur meilleur atout cessa le tir, les démons stoppèrent net leur charge, ne comprenant pas comme une personne seule avait abattu le monstre d'acier d'un seul et unique coup. Atterrés, il leur fallut un certain temps pour réaliser que la lourde machine, dorénavant sans pilote, leur retombait dessus. La petite dizaine qu'ils étaient, rassemblés en un même point, n'eut plus le temps nécessaire pour fuir assez loin, le projectile le plus rapide du monde, avait traversé l'appareil de part en part, réservoir y compris. Lorsqu'il toucha le sol, les étincelles du métal tordu embrasèrent les corps. Ceux qui avaient à nouveau survécu, furent égorgés par Deimos ou abattus par ce même sniper qui ne cessait de réduire leurs efforts à néant.
Au final, malgré le grand nombre de blessés qui s'élevait à quatre graves et sept légers, on aurait presque pu dire que la victoire était totale, si elle ne laissait pas un goût amer dans la bouche. Il fallait l'accepter, Arès, le faiseur de miracles, n'était plus. Ceux qui s'affirmaient à nouveaux comme les chefs incontestables, n'étaient pas à la hauteur de la tâche, la mort guettait à long terme. Avait elle la force de mener la mission qui lui avait été confiée, la force d'aller jusqu'au bout ? Elle ne s'en sentait plus capable, elle se sentait trahie, elle se sentait faible ... elle avait peur.
Je ... Je n'arrive pas à le croire. La situation vient encore d'empirer alors que nous pensions cela impossible. Les scores de la veille nous ont été annoncés ce matin par les hauts-parleurs, en plein milieu de l'enterrement de Noémie. Quatre tombes, dont une sans corps, viennent à présent embellir les abords de notre camp déjà si sinistre. Cet acte de rébellion est très mal passé aux yeux des titans, nous avons échoué à la dernière place. L'équipe danoise qui a fabriqué son oeuvre sans utiliser le matériel mit à leur disposition, a ainsi réaliser l'objectif caché de cette épreuve et a terminée première avec une statue d'argile d'Aphrodite. Je crois que si les choses ne s'améliorent pas très vite, peu importe la manière, le suicide collectif ne paraîtra pas si impossible que ça. J'exagère sans doute un peu, mais si peu ...
Après un repas sommaire, une nouvelle déclaration est venue nous secouer, François et Lucas ... abolirent le système des comités qui étaient en place depuis maintenant un mois. Nous venions de perdre le dernier élément stable. Ils annoncèrent qu'ils allaient dorénavant prendre les choses en main, ensembles. Cette information provoqua un étonnement général. Ainsi les ennemis du début, étaient à ce point désespérés qu'ils fussent prêts à travailler main dans la main ? Dans un premier temps, certains eurent beaucoup de mal à digérer la nouvelle tellement elle paraissait peu crédible. Pourtant, leur entrain et l'énergie qu'ils dégageaient en ces funestes temps, nous rendîmes un peu d'espoir.
C'était comme si, une rivalité interne venait de disparaître. C'était peut-être pour cela que l'abolition de notre politique démocratique ne choqua pas autant que ce à quoi on aurait pu s'attendre. Parce que nous nous faisions enfin confiance les uns envers les autres ? Je vis quelques sourires apparaître au fur et à mesure que les propositions fusaient, c'était comme si ... comme si rien ne s'était passé, comme si nous avions un besoin de passer à autre chose et que nos deux nouveaux "chefs" avaient trouvé comment répondre à ce besoin, dans cette optique, ils dissolurent également les escouades que nous avions connu jusqu'alors pour en former de nouvelles. Les noms, la taille, le nombre, ... tout le monde se mit à réfléchir, discuter et débattre de ce qui était le mieux à faire. Toute la journée, nous fûmes occupés à discuter de la manière dont nous allions reformer les groupes. Deimos et Phobos, qui dernièrement peinaient à supporter notre attitude triste et permanente envers eux, devinrent soudain fous de joie devant tant d'agitation, comme si eux aussi, voulaient savoir avec qui ils allaient faire équipe.
53ème jour : Louis
Le ravitaillement est arrivé, et nos nouvelles tenues avec. Couchés tard, levés tard, mais au moins, tout était réglé. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment ces deux là ont pu se mettre d'accord. Il faut croire qu'ils étaient aussi désespérés que la situation, prions pour que cela dure. Bien qu'ils ont eu le dernier mot, tous le monde a accepté leur choix, presque par admiration. Comme s'ils avaient la sensation de s'en remettre à ceux qui arrivaient à aller de l'avant quand eux-mêmes se sentaient dépassés par les événements. Quoi qu'il en soit, ce qui m'a le plus surpris, c'est le retour d’Élisa. Nous nous sommes rapprochés l'un de l'autre quand Florence m'a lâché pour Lucas, nous avions commencé une relation magnifique, puis elle a cédée au chant des sirènes d'Arthur et à son aura ... J'avais l'impression, et je crains ne pas être le seul, qu'elle prendrait la place d'Arthur après sa mort, il n'en est rien, ces deux morts successives l'ont abattue, et elle n'a plus que moi. Dois je culpabiliser ? Je n'ai rien à me reprocher pourtant ...
Les nouveaux groupes m'ont un peu surpris, c'est un changement radical. Ils sont presque formés à l'encontre des affinités d'origines. En raison de leur meilleur potentiel au combat, les spécialistes sont restés les chefs d'escouades et ont été libres de choisir un sous-chef prenant le commandement si le chef venait à être blessé ou assigné à une mission nécessitant son arme. Lucas est maintenant le chef de l'unité Alpha, composée de Camille, Florence et Nathan. François lui, a pris sous ses ordres Vincent, Sarah et Damien dans l'unité Bravo. Comme par hasard ils se sont tous les deux groupés avec la fille qui les intéresse ... je trouve cela puéril mais d'un autre côté, s'il y a des liens plus étroits dans un groupe, on se protège mieux les uns les autres. Pour ma part, impossible de me grouper avec Élisa, car elle est elle-même spécialiste, il m'ont donc confié Aurélien et Thomas, les inséparables, ainsi que Phobos. Nous sommes le groupe Delta. Notre sniper a quant à elle, Zoé, Sophie et Deimos dans son unité Echo. Étrangement, ils ont sauté la lettre C pour Charlie, soit disant réservée pour une occasion spéciale. Je parie qu'il n'en ai rien et que ce n'est encore rien d'autre qu'une autre marque de puérilité, mais les autres ont marché alors je n'ai pas protesté.
Nous avons donc essayé nos nouvelles tenues au camouflage urbain noir tigré de gris. Une fois encore, cet acte a été revendiqué au nom de l'unité du groupe, une seule et même couleur pour tous. Je me demande si ce n'est pas juste une manoeuvre pour mieux mettre en avant un vent de nouveauté ... mais au final j'aurai certainement fait pareil à leur place, et puis les autres ont l'air heureux à présent, bien que la tristesse soit encore présente, je crois que nous venons de rebondir. Cependant, il y a des détails dans la constitution des groupes qui m'ont marqué. Aucun membre de l'ancienne escouade Typhoon ou Shadow ne se trouve avec Élisa, de même, ses membres ont été séparés dans différents groupes. C'est trop gros pour être une simple coïncidence, il y a quelque chose qui se trame, quelque chose de pourri...
54ème jour : Dark Sky
Tristan n'a pas dérogé à ses habitudes, à neuf heure tapante, il annonça l'épreuve: Une mission défensive dans les ruines, quatre hélicoptères devaient passer les prendre plus tard dans la journée. Le camp fut en effervescence, on prépara les armes, on équipa les nouvelles armures, et pour la première fois, les nouvelles escouades se groupèrent. Les sujets de discussion variaient, ça allait de qui couvrirait les arrières de qui, aux remarques désapprobatrices quant aux choix des groupes. Le bruit caractéristique des rotors s'amplifiait au loin. François crut bon de s'essayer à l'exhortation.
Lancez cette musique.
François : Aujourd'hui, et pour la première fois, nous partons au combat sans regret, nous partons mériter le droit de regagner nos foyers. Je sais que certains d'entre vous sont écœurés à l'idée d'avoir encore à tuer. Même s'ils sont nos ennemis, c'est l'acte même de donner la mort qui nous répugne. Pourtant, ils ne sont plus des êtres humains, ce ne sont que des êtres endoctrinés jusqu'à la moelle, sans une once d'humanité, ce sont des machines, ce sont des démons !
Il y eut comme un vent d'excitation qui parcourut les adolescents, comme une folie collective, une sorte de courage, de bravoure, qui masquait la honte et l'horreur de la guerre. C'est sur la zone défrichée aux abords du camp que les appareils se posèrent. Chaque groupe en investit un, bien qu'il fut difficile dans un premier temps de convaincre les chiens de suivre, étrangement ils n'avaient pas fait le même cinéma lors de l'épreuve du Tartare, avaient ils un mauvais pressentiment ? Mais ils finirent par accepter et montèrent eux aussi à bord, un peu craintifs.
Alors que leurs transports n'étaient en vol que depuis quelques minutes, ils reçurent le reste des instructions. On leur rappelait que les hélicos n'avaient pas de pilote et qu'il était inutile d'essayer de les manœuvrer. Un compartiment s'ouvrit à bord et chaque escouade y découvrit un étrange bâton rouge d'une petite trentaine de centimètres de long. Ils devraient tenir une position face à des assaillants un quart d'heure, après quoi, ils allumeraient leurs fumigènes pour appeler un véhicule d'extraction. Si jamais la zone d'extraction n'était pas sûre et que l'appareil était abattu, aucun autre ne viendrait le remplacer. Quatre fumigènes, quatre hélicos. Une fois le briefing radio terminé, Lucas (via les micro intégrés aux casques) commença à donner les ordres, précisant que ceux-ci pourraient être amenés à changer. Il fut interrompu lorsque Vincent s'exclama :
Vincent : Je vois d'autres appareils ! A huit heure !
Aurélien : Je confirme, je les vois moi aussi ! Cinq !
Élisa : Ici Echos, je n'ai pas de visuel, Bravo nous cache la vue.
Thomas : Qu'est ce que ça signifie ?
François : Que tout le monde se calme ! Je crois que c'est probablement une autre équipe qui quitte le lieu de l'épreuve.
Lucas : Négatif, ils ne vont pas dans la bonne direction, de ce que je vois, ils pourraient nous percuter d'ici quelques centaines de mètres s'ils conservent le même cap.
Vincent, premier à les avoir aperçus, était assez inquiet. Il utilisa une paire de jumelles pour mieux voir de quoi il s'agissait. Malgré sa bonne vue, il ne pouvait pas encore bien distinguer les appareils dont il était question, pourtant, quelque chose le perturbait. Il n'avait pas les jumelles depuis plus de dix secondes qu'il hurla :
Vincent : C'est pas des transports, c'est des hélicos de combat !
François : Quoi !? De quoi est ce que tu parles !!!
Louis : Bordel je les vois aussi ! Il y a trois transports mais les autres sont des appareils de guerre !
Lucas : Vous allez vous calmer oui ? Comme l'a dit François, c'est sans doute une autre équipe qui a été extraite du lieu de combat et qui est escortée, il n'y a pas à s'...
La fin de sa phrase se perdit dans le vacarme des mitrailleuses. Par réflexe, tous le monde referma les portes latérales dans l'espoir qu'elles les protégeraient des balles, mais c'était peine perdue. L'hélico Bravo fut touché le premier, le moteur endommagé, il perdit en puissance et commença lentement à perdre également de l'altitude. Ne bénéficiant plus du couvert de cet appareil, Echos fut touché à son tour, la queue de l'appareil se disloqua sous les tirs et l'hélico commença à tourner sur lui même, de plus en plus vite, s'éloignant de sa trajectoire initiale. A l'intérieur de celui-ci, le chaos gagna en intensité. Élisa hurla à Noémie et Zoé de s'accrocher à ce qu'elles pouvaient. Le pauvre Phobos geignait de peur, couché sur le plancher métallique, ballotté d'un coin à l'autre.
Alpha et Delta, comprenant le risque qu'ils encouraient, rouvrirent les portes latérales et usèrent de leurs armes spéciales pour protéger les leurs. La mitrailleuse gatling rendait coup pour coup les rafales ennemies, l'un des appareils d'attaque explosa lorsque les balles transpercèrent son cockpit. De son côté, Louis avait bien du mal à armer le lance-missile, d'autant plus qu'il était perturbé par Aurélien, qui dans la panique, avait oublié qu'il n'y avait aucun pilote pour l'entendre. Mort de peur, il tambourinait à la porte verrouillée de la cabine, hurlant à un pilote imaginaire l'ordre de se poser sur le champ. De plus, le manque d'expérience et la grande proximité de la formation ennemie lui rendait la tâche d'autant plus difficile. Finalement il réussit à lâcher un projectile après avoir partiellement verrouillé la source de chaleur du second appareil de combat. Mais celui-ci esquiva par le haut et le missile termina sa course sur l'un des transports, le faisant s'écraser près du site de crash présumé d'Echos, trop près.
Subissant un tir nourri de la part de la gatling et ayant essuyé de lourdes pertes, l’ennemi décrocha pour aller se poser plus loin, alors même qu'Alpha et Delta entamaient leur procédure d’atterrissage. Ils avaient à peine posé pied à terre, dans ce qui semblait être un carrefour important situé dans la périphérie de la ville en ruine, que leurs carrosses redécollèrent immédiatement pour se perdre au dessus de la cimes des bâtiments écroulés.
Lucas : Ici Alpha, Delta et nous sommes arrivés sur l'objectif, Bravo, Echos, au rapport !
François : Ici Bravo, on vous a vu atterrir à peu près un petit kilomètre à l'ouest, on va vous rejoindre, l'hélico est intact mais hors d'usage, l’atterrissage s'est presque fait en douceur.
Lucas : Echos, répondez ! Qu'elle est votre situation ?
Un long silence silence radio ajouta un peu plus à la peur générale.
Louis : Par pitié, Élisa réponds !
Élisa : (tousse) Ici Echos, nous ... nous sommes écrasés. Zoé a ... une grave blessure à la jambe. L'hélico est en flammes, Sophie et moi on l'a tiré de là mais elle ne sait plus marcher. Comme si ça ne suffisait pas, un transport s'est aussi écrasé près de notre positon, s'il y a des survivants (tousse) on ... on ne va pas tarder à les avoir sur le dos et j'ai perdu Phobos de vue ...
François : Echos, je vois la fumée du crash, vous devez être à mille cinq cents mètres au sud de l'objectif, vous pensez pouvoir gagner la zone d’atterrissage par vos propres moyens ?
Élisa : Négatif, je ne sais pas s'il y a fracture mais la jambe de Zoé ne le permet pas. Nous allons la cacher le plus loin possible de l'épave et je laisserai Sophie pour la protéger.
Louis : Tu comptes nous rejoindre ?
Élisa : Ne dis pas de bêtises Louis, je suis un sniper, et pas n'importe lequel, je possède Lightning. Je vais trouver une position surélevée depuis laquelle je verrai l'objectif et je vous couvrirai du mieux possible. »
Lucas : Il y a un kilomètre et demi ! Tu ne toucheras rien de là bas !
Élisa : La vitesse balistique de Lightning est dix fois supérieure à la normale et l'arme a un excellent zoom, ça compensera mon manque d'expérience à une si grande distance, c'est tout ce dont je suis capable dans l'état actuel des choses.
François :Très bien, de notre côté on se met en marche pour vous rejoindre.
Lucas : Reçus, magnez-vous, je ne sais pas combien de temps ils vont mettre avant de nous tomber dessus !
Élisa retira son casque et s'approcha de ses partenaires. Les connaissances médicales de Sophie étaient limitées, mais elle en avait conclu que la rotule de Zoé s'était déboîtée, impossible de la remettre en place à l'heure actuelle, sans parler de douleurs musculaires plus intenses dont Sophie ne pouvait identifier la source. Des survivants du transport abattu pouvaient débarquer à tout instant. Zoé réprima donc ses hurlements de douleur alors que ses amies la traînaient vers une cachette la plus éloignée possible de l'épave. Une fois à l'abri dans ce qu'il restait d'une cave, La chef de groupe leur donna leurs ordres.
Élisa : Sophie, tu restes ici et tu protèges notre blessée, je vais monter sur le toit et voir si je peux soutenir les autres. Quoi qu'il puisse se passer à l'extérieur, tu restes calme et cachée. C'est compris ?
Sophie : Mais ? Qu'est ce que je fais s'ils nous trouvent ?
Élisa : Défendez vous comme vous le pourrez le temps que j'arrive, compris ?
Sophie : Mais ...
Élisa : Compris !?
Sophie : Oui ...
Alors qu’Élisa grimpait quatre à quatre les marches menant au dernier étage, la pauvre Sophie était en état de choc, Zoé perdait lentement connaissance du fait de la douleur et de l'incapacité de l'exprimer sans trahir leur position. Elle fut tirée de sa torpeur lorsqu'un bruit de course vint dans leur direction, Sophie braqua son arme et faillit mourir de peur lorsque Phobos se jeta par l'entrée effondrée de la cave. Soulagée de le revoir, la peur revint lorsqu'elle réalisa qu'il avait fuit quelque chose, quelque chose qui venait par ici.
....
François : Plus vite que ça, on n'a plus que que deux cents mètres à franchir !
Vincent : On ne devrait pas courir à découvert !
François : Je sais, mais on doit à tout prix rejoindre les autres.
L'ironie voulait que le groupe soit ralenti par son propre chef et son arme spéciale si lourde, un lance grenade MK43 était normalement une arme devant être transportée par deux personnes et reposer sur un trépied, mais débarrassée de son volumineux matériel de visée et les munitions transportées par un équipier, il devenait possible de le manier seul. François savait pertinemment que l'hélicoptère de combat pouvait redécoller et les surprendre à tout instant en pleine rue, mais il ne voulait pas perdre de temps à avancer sous le couvert des ruines. Tout à coup, depuis quelques fenêtres, ils furent surpris par plusieurs tirs. Tombé en pleine embuscade, Bravo mis trop de temps à réagir et Nathan prit une balle en pleine poitrine. Son armure, retint le projectile mais l'impact de celui-ci lui brisa tout de même plusieurs côtes. Il réussit à gagner un couvert in extremis et la contre-attaque débuta. L'énorme lance-grenade compensa son désavantage logistique par une puissance de feu qui souffla les étages où étaient retranchés leurs assaillants.
Sarah : On les a eu ?
Nathan : Oui, mais il n'y en avait que cinq de ce que j'ai vu.
François : Les enfoirés avaient laissé une arrière garde, on se bouge, Alpha et Delta doivent être au contact de l’ennemi, allez allez !
Dans le lointain, le bruit caractéristique d'une fusillade lui donnait raison.
....
Louis : Restez à couvert ! Économisez vos munitions !
Florence : Il y en a trop ! On doit se replier !
Lucas : Surtout pas ! Les renforts ne vont pas tarder et déborderont les démons par le flanc, on doit tenir !
A sept contre vingt, les Belges avaient bien du mal à conserver l'avantage, seul la meilleure qualité de leur matériel les sauvait pour l'instant, les démons n'étant armés que de simples fusils comme ceux qu'ils avaient reçu lors de leur toute première épreuve. Réfugiés dans les ruines du plus gros bâtiment du carrefour, ils tenaient la place telle une forteresse face à un ennemi qui n'hésitait pas à progresser à découvert, fort de son avantage numérique. Quand ils atteignirent l'entrée de la bâtisse, ils firent sauter la barricade improvisée à coup de grenade. Mais contenus par le feu nourri de la gatling, peu parvinrent à entrer pour se retrouver face à l'ancienne escouade Typhoon qui les attendait de pied ferme. Fort de leur expérience passée à s'entraîner quotidiennement sous les ordres d'Arthur, ils se coordonnaient parfaitement. Mais Aurélien fut blessé à l'épaule par un coup de baïonnette et Nathan, comme beaucoup d'autres, vit plusieurs de ses côtes se fracturer sous les tirs ennemis arrêtés en partie par leurs armures. Quand l'escouade Bravo déboula enfin sur la place à grand coups d'explosions du lance-grenade, ils crurent avoir repris l'initiative, mais les premiers tirs de mortier leur prouvèrent le contraire.
Ce fut tout le toit du bâtiment qui disparut dans les flammes, peu de personnes s'y trouvaient, mais il y en avait tout de même. Camille et Louis s'en tirèrent à bon compte, Lucas fut moins chanceux et reçut un débris en pleine tête, inconscient, il s'écroula. Le vent venait à nouveau de tourner, fort de l’appui de l'artillerie, les démons contre-attaquèrent, l'escouade Bravo dû se replier, la bâtisse fut évacuée. Toujours dans les pommes, Lucas fut transporté en arrière de la ligne de front pour que Florence lui prodigue les premiers soins. La situation était en tout point désastreuse, si les combinaisons pare-balles absorbaient bien les coups, on ne comptait plus les douloureux hématomes et autres fractures qui affaiblissaient grandement les combattants. Tout cela pour à peine une demi-douzaine de démons à terre.
Lucas : Élisa ! Dégommes ces mortiers, on se fait tailler en pièces !
Élisa : Je vois d'où ils tirent mais impossible de les avoir en visuel, il y a une façade qui bloque tout, explose-la Louis !
Louis : Tu as toujours le laser que je t'ai donné avec toi ?
Élisa : Évidement ! Qu'est ce que j'en fais ?
Louis : Éclaire une fenêtre de ta façade afin que j'ai une cible pour le missile !
François : Bougez votre cul les tourtereaux !
Louis : Couvrez moi !
François délivra un tir de couverture avec l'aide de tous ceux qui avaient encore la force de se battre, ou du moins les munitions nécessaires. Genou à terre, Louis scrutait le cadran à vision infrarouge de son arme, quand enfin il localisa sa cible, le missile partit en trombe dans une gerbe de flammes et de fumée. Il décrivit une parabole avant de s'écraser sur ce qu'il restait d'un ancien immeuble. Les ruines cédèrent sous la déflagration. Pendant quelques instants, les tirs cessèrent alors que les servants des mortiers devaient s'abriter face à une pluie de décombres allant du gravillon à des pans de murs entiers. Mais ils n'eurent pas l'occasion de reprendre le pilonnage car - comme Arthur par le passé - Élisa cibla leurs caisses de munitions et il ne resta rien d'autre qu'un cratère là où les démons avaient fondé leurs espoirs en leur artillerie. Privé du soutien de leurs mortiers, ils furent fauchés par les derniers Olympiens.
...
Sophie : Élisaaaaa !!!
Concentrée sur sa cible, elle n'avait vu venir ni les démons survivants, ni l'hélicoptère de combat qui arrivait droit sur elle. Alors que les troupes au sol chargeaient en direction des sous-sols de l'immeuble où se trouvaient ses camarades, Élisa fit face à l’effroyable engin depuis le toit. Il aurait pu s'agir d'un appareil de tourisme banal, s'il n'avait pas été équipé de cette mitrailleuse sous la coque, entre les patins. On aurait dit un duel, comme dans les vieux westerns. Le pilote faisait face au sniper, les fractions de secondes semblables à des minutes passées à observer son adversaire. La victoire serait à celui qui dégainerait le plus vite, la victoire ou la mort. La mitrailleuse ouvrit le feu la première, mais alors que les balles imprécises faisaient voler en éclat le béton à ses pieds, la sniper elle, prit le temps nécessaire, visa, et donna la mort.
Lorsque leur meilleur atout cessa le tir, les démons stoppèrent net leur charge, ne comprenant pas comme une personne seule avait abattu le monstre d'acier d'un seul et unique coup. Atterrés, il leur fallut un certain temps pour réaliser que la lourde machine, dorénavant sans pilote, leur retombait dessus. La petite dizaine qu'ils étaient, rassemblés en un même point, n'eut plus le temps nécessaire pour fuir assez loin, le projectile le plus rapide du monde, avait traversé l'appareil de part en part, réservoir y compris. Lorsqu'il toucha le sol, les étincelles du métal tordu embrasèrent les corps. Ceux qui avaient à nouveau survécu, furent égorgés par Deimos ou abattus par ce même sniper qui ne cessait de réduire leurs efforts à néant.
Au final, malgré le grand nombre de blessés qui s'élevait à quatre graves et sept légers, on aurait presque pu dire que la victoire était totale, si elle ne laissait pas un goût amer dans la bouche. Il fallait l'accepter, Arès, le faiseur de miracles, n'était plus. Ceux qui s'affirmaient à nouveaux comme les chefs incontestables, n'étaient pas à la hauteur de la tâche, la mort guettait à long terme. Avait elle la force de mener la mission qui lui avait été confiée, la force d'aller jusqu'au bout ? Elle ne s'en sentait plus capable, elle se sentait trahie, elle se sentait faible ... elle avait peur.
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 13:49
D'habitude, comme je lis l'histoire en même temps que je la corrige, je ne prends pas la peine de la relire lorsque tu la postes. Et figure-toi que ce coup-ci, je l'ai à nouveau survolée et... Tiens donc ! Plein de petites fautes que j'avais corrigé sont encore présentes Ce sont les 's' que j'avais rayé, et je pense que tu n'a pas dû voir la rayure à cause la police et les compter comme 's' rajoutés. Du coup, j'ai pas revérifier les autres textes, mais c'est possible qu'il y en ait d'autres.
Sinon, pour reprendre l'expression favorite de Gilgalad, j'aime toujours autant ton récit
La suite !
Sinon, pour reprendre l'expression favorite de Gilgalad, j'aime toujours autant ton récit
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- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 14:06
J'avoue qu'il est parfois difficile de distinguer un s rajouté d'un s rayé.
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- EssenSeigneur vampire
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 14:45
Toujours pas d'éclaircie en vue, lieutenant ?
Toujours pas, mon général.
Rapport détaillé ?
Situation générale : détresse ; points particuliers à relever : complots, performances martiales.
Détails sur les performances martiales ?
Qualité décroissante. Le dieu est mort. La situation est FUBAR.
Mon arrogance causera ma perte. Von Essen.
Toujours pas, mon général.
Rapport détaillé ?
Situation générale : détresse ; points particuliers à relever : complots, performances martiales.
Détails sur les performances martiales ?
Qualité décroissante. Le dieu est mort. La situation est FUBAR.
Mon arrogance causera ma perte. Von Essen.
- GilgaladMaître floodeur
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 14:50
Je l'ai lue tout à l'heure mais je ne peux poster que maintenant. Je peux dire que c'est aussi bien que d'habitude. Le fait qu'ils se rendent compte qu'Arès était extrêmement important pour eux ne fait que rajouter à cette ambiance déprimante.
Continue comme ça et vivement la suite.
Gilgalad
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 16:35
55ème jour : Sarah
Il n'y eut pas de cri, pas de chant, pas de réjouissances, pas de sourire ... La victoire, ou la défaite ? Cette question, personne ne la posa, mais pourtant, sur toutes les lèvres jusqu'à l'aurore, elle persista. Nos premières nuits terrifiées, ne sont rien en comparaison de celle que nous venons de vivre. Onze blessés pour quatorze personnes, comment peut on émotionnellement survivre à ça ? Moi, François et Sophie, avons été épargnés je ne sais pourquoi, et pourtant je me sens mortellement blessée au fond de mon être. La vision de mes camarades effondrés dans les transports me hante. La plupart d'entre eux, grâce à la protection de nos tenues de combat, n'ont « par chance » que des côtes cassées et des muscles meurtris, ils peinent à respirer et se tordent de douleur en fonction du nombre de leurs os qui sont encore intacts. On ne peut soigner ces blessures, seulement attendre et calmer la souffrance en priant pour ne pas qu'elle se transforme en de violentes pneumonies, qui avec nos médiocres capacités, leur seraient peut être mortelles.
Ceux là pouvaient encore marcher, ce n'était plus le cas de nos blessés graves. Faut il vraiment que je les énumère ? Je m'y refuserais bien, mais je ne peux pas oublier le moindre détail de ce coucher de soleil sur les ruines et de la nuit de souffrances et de larmes qui s'ensuivit. D'abord il y a Zoé, elle ne s'est pas cassée la jambe contrairement à ce qu'on a d'abord cru. Simple mais méchante foulure et une luxation de la rotule gauche que nous avons remise en place, cela aurait pu paraître une excellente nouvelle si elle n'avait été victime d'un traumatisme crânien dû au crash. Nous ignorons quand elle reprendra conscience, ni même si cela se produira ...
Pour les balles de gros calibre d'une mitrailleuse, les protections ne sont rien de plus que du papier maché. Malgré un tir ajusté et mortel, Élisa reçut en contrecoup trois balles qui la traversèrent de part en part. Quand nous avons fait poser nos transports d’extraction sur sa position, l'hémorragie était déjà bien avancée. Elle a reçut une transfusion sanguine dans les temps, mais est elle aussi toujours sans connaissance. Sa perte est peut être la plus dure que j'ai eu à encaisser.
Damien est défiguré, la visière de son casque stoppa la balle qui aurait pu lui être fatale, mais elle vola ensuite en morceaux qui ravagèrent son visage. Il est conscient, et c'est loin d'être une bonne chose, c'est même le seul à qui j'aurais souhaité un profond coma. Il a pleuré ou hurlé de rage jusqu'à l'épuisement. Nous avons pu extraire chaque éclat de verre, mais il portera désormais le stigmate à jamais, scarifié par le cauchemar.
Et enfin, il y a Louis, tristement plus meurtri. Il s'est volontairement mis à découvert pour abattre l'obstacle qui gênait le tir d'Élisa, et bien qu'elle détruisit les mortiers grâce à lui, parmi les derniers obus tirés, il y en eut un qui termina sa course à même ses pieds. Son arme massive, absorba une grande partie du choc et du shrapnel. Elle protégea sa tête et son torse, mais pas son bras droit, l'amputer est peut être la chose la plus traumatisante que j'ai jamais eu à faire ... je veux me réveiller ! Je veux qu'on nous rende Arès !
56 jour : Damien
L'eau glacée continue de s'écraser sur mon visage, glissant le long de ma peau, remplissant les cratères et les sillons qui la parsèment désormais. J'ai perdu la notion du temps, une, deux, ... ? Depuis combien d'heures suis je assis dans cette douche froide ? Au fond cela m'est presque égal, le temps m'est égal, mes habits lourdement gorgés d'eau m'indiffèrent, la température qui me fait encourir une hypothermie est insignifiante. Ma bouche, mes yeux, ce qu'il reste de mon nez, tout me brûle d'une chaleur que même l'eau, aussi glaciale soit elle, ne peut altérer. Et pourtant, ces mêmes mots, ces mots qui résonnent dans ma tête, je n'en comprends toujours pas le sens.
J'ai mal, une douleur insoutenable, que la morphine ne dissipe pas. Mais ce qui me fait réellement souffrir, c'est cette expression commune à tous lorsqu'ils me voient, je leur inspire de la pitié. Pas une pitié de ce que j'endure, pas une pitié de ma douleur, une pitié envers ce que je suis devenu. Ils me dévisagent, pensent ils me choquer de leurs regards ? Ou bien mon apparence leur donne elle simplement envie de verser à nouveau des larmes ? Je ne suis plus qu'un épouvantail, symbole de souffrance. Cet état de fait, est une douleur qui brûle encore plus fort que les cicatrices du carnage. Mais pourtant, toujours ces mêmes mots qui résonnent en moi ...
Zoé et Louis sont encore inconscients, mais Élisa a doucement repris connaissance. Nous nous sommes tous portés à son chevet, chacun à notre tour. Notre survie, nous la lui devons. Faible et épuisée par l'hémorragie, elle riait tendrement à chaque félicitation. Personne ne lui avait encore parlé de Louis, mais elle se doutait probablement de quelque chose, ne serait ce que pour ne pas l'avoir vu. Elle savait seulement pour Zoé et cachait courageusement son inquiétude. Je me suis présenté à elle en dernier, je ne l'imaginais pas se comporter différemment des autres, mais je le faisais par respect.
Pourtant, lorsqu'elle m'aperçut, le visage défiguré par les scarifications et le sang coagulé, les traits effondrés par la douleur et la honte, elle sourit. Pas une seule seconde je n'ai imaginé qu'elle pouvait se moquer de moi, mais en l'absence de cette hypothèse, je suis resté hésitant face à ce sourire, n'en comprenant pas l'origine. Et c'est là qu'elle l'a dit :
« Je suis tellement heureuse, dans ma lunette, j'ai cru te voir mourir. »
Je ne sais pas quels mots placer sur ce que j'ai ressenti, mais j'en est été profondément choqué. Depuis je suis là, assis dans cette douche glaciale, le visage tourné vers cette pluie vivifiante qui n'en finit pas de tomber, sans trouver de réponse à des questions que je ne me pose pas. Je ne suis plus sûr de rien, la vie a-t-elle tant de valeur à ses yeux, peu en importe le coût ? Elle m'a rappelé que même dans la douleur, dans la honte et les sacrifices, je suis toujours en vie, et que c'est tout ce qui importe. Je commence lentement à comprendre pourquoi Arthur en faisait son héritière, et j'ai peur pour elle. Personne n'ose l'affirmer, ni même le penser, mais la réalité est là. Nos chefs ne peuvent remplacer notre dieu, nous ne connaîtrons plus la victoire sans en payer le prix. Il savent que nous commençons à regretter celui que nous avons haït, et ils feront tout pour éviter que son souvenir ne vienne entraver leur règne, quitte à éliminer le successeur. Maintenant j'ai peur pour la vie de celle qui a redonné un sens à la mienne.
57ème jour : Le dieu de la mort
Lancez cette musique.
Tristan les réveilla à neuf heure comme coutume, mais nul ne combattrait en ce jour, faute de combattant. Les armes de corps à corps étaient les troisièmes armes spécialisées à être entrées en jeu, c'était donc au troisième cycle qu'aurait lieu l'épreuve individuelle pour remporter l'arme élémentaire du combat rapproché. Mais avec la mort d'Arès, l'équipe belge n'avait pas sa place cette fois-ci. Ce n'était pas pour déplaire à ceux-ci, trop affaiblis par leur dernier échec pour s'en remettre aussi vite. Le temps que les autres participants fassent le trajet jusqu'au site de l'épreuve. Le groupe eut une avance confortable pour déjeuner dans leur baraquement tout en scrutant le moment où l'écran géant s’allumerait. Ils avaient même déplacer les civières de leurs inconscients, histoire de continuer à guetter un éventuel réveil. Élisa, toujours affaiblie par l'énorme quantité de sang qu'elle avait perdu, était également allongée sur un matelas aux côtés de Louis, depuis son propre réveil, elle ne quittait plus le chevet de son "petit-ami".
Le terme était resté malgré les situations amoureuses particulières que traversait le groupe. La passion était la seule chose qui avait permis aux jeunes adultes d'occuper leurs journées sans sombrer dans une mélancolie permanente. Mais à bientôt deux mois de leur enlèvement, des relations de longue durée sortaient du lot alors que la plupart se faisaient et se défaisaient par peur de disputes amoureuses qui auraient pu semer la zizanie, quand le groupe avait plus que jamais besoin de se fier les uns aux autres. Le terme de petit-ami(e) n'était plus en usage que pour quelques cas, c'est à dire celui de Louis et Élisa ou de Nathan et Camille. Les autres, s'ils étaient amenés à aborder le sujet, employaient de préférence le terme d'amant(e). Cet usage aurait pu paraître ridicule chez des jeunes de cet âge, mais la situation les avait poussé à rapidement changer de mentalité et à gagner en maturité. Les galipettes nocturnes restaient un sujet tabou, mais mis à part un ou deux réticents, la chose était devenue banale et presque nécessaire au moral du camp. Les relations qui duraient n'en suscitaient pas moins l'admiration, car si les changements réguliers de couple limitaient de possibles mésententes, ils n'épargnaient pas les sentimentaux.
Lorsque l'écran s'alluma enfin, il dévoila une sorte de plateforme de béton grande comme à peine un terrain de tennis. La caméra prenant un peu de recul, il reconnurent le plus grand immeuble encore debout des ruines. Un à un, un balai d'hélicoptères déposa les six participants. Ils se dévisageaient, restant à l'écart les uns des autres, ce type d'épreuve avaient été jusqu'à présent, leurs seuls contacts physiques entre eux. Pour l'instant, eux, tout comme leurs camarades spectateurs, ignoraient ce qu'on attendait d'eux, mais ils redoutaient tous d'avoir à s’entretuer. Ils regardaient tous dans la même direction, quelque chose que les caméra ne montraient pas. Cela attira la curiosité des plus observateurs, mais très vite détournée par les instructions qui venaient d'être données. Ils les reçurent à l'écran en français, mais chaque joueur les avaient probablement dans sa propre langue via leurs casques. A ce propos, il apparut très vite à tous qu'ils portaient exactement les mêmes casques et tenues. Seule la couleur divergeait, certaines d'un gris foncé tigré comme celles des belges, d'autres d'un kaki militaire au camouflage digital ou d'un bleu grisâtre aux formes triangulaires. Mais les présentations furent vite faites lorsqu'on leur demanda d'ôter leurs casques.
Arthyum et Nick, l'allemand et l'irlandais, ainsi qu'un danois au nom imprononçable, maniaient des doubles lames. Le principal atout de cette arme, était de permettre le maniement d'un ou d'une paire de pistolets simultanément avec ces sortes de griffes. Les armes à feu interdites par l'épreuve, l’intérêt des griffes s'en trouvait diminué, mais il devait rester supérieur par rapport à ceux qui maniaient l'épée. Ils répondaient aux noms Corentin, Robin et Hadès. Le premier était Français, il paraissait plus fort que les autres, il devait faire un bon mètre quatre-vingt-dix et avait de très larges épaules. Sa carrure seule ne déterminait pas sa force réelle, mais elle impressionnait grandement. La seconde ressemblait trait pour trait à Emily, celle qui s'était présentée comme le leader des anglais lors du combat commun en simulateur. Certains derrière leur écran , pariaient sur un lien de parenté tant la similarité était frappante. Seule fille, fluette par dessus le marché, elle semblait très mal partie. Hadès lui, se reconnaissait aisément. Son don de dieu, n'était autre qu'un énorme bouclier, probablement pare-balle, similaire à ceux qu'employaient les forces spéciales de la police qui prenaient d'assaut des bâtiments lourdement gardés. Ce n'était pas une arme élémentaire, mais elle n'en restait pas moins unique et terriblement efficace. Armé ainsi et de son épée, il avait des airs de chevalier prêt au combat.
Quand enfin les présentations se terminèrent, ils remirent leurs casques et les caméras montrèrent ce détail si particulier jusqu'à présent masqué. A l'opposé du toit, sur un trône de béton, reposait une statue noire représentant un guerrier en armure stylisée, la tête masqué sous la capuche d'une cape tout aussi sombre. Il tenait dans sa main droite une faux. Celle-ci n'était autre que Blaze, l’élémentaire de feu et récompense de cette épreuve. Contrairement aux fois précédentes, où l'arme n'avait été dévoilée qu'à la fin de celles-ci, elle était ici largement mise en scène dans une interprétation artistique de la faucheuse. Probablement pour encourager les candidats à s'affronter. On combat avec plus d'ardeur quand le trophée est juste sous vos yeux. Les règles étaient simples, en plus de l’inébranlable interdiction de tuer un membre d'une autre équipe, il suffisait juste d'imposer sa force aux autres concurrents de manière si féroce qu'ils abandonneraient et qu'aucun n'oserait vous empêcher de vous emparer de Blaze. Le poing qui maintenait l'arme ne se déserrerait pas tant que cette condition ne serrait pas remplie. Enfin, elle ne reviendrait à personne si aucun ne parvenait à s'imposer. A peine la dernière phrase terminée, Hadès se lança le premier dans la mêlée, en se jetant, bouclier en avant sur l'Irlandais. Celui-ci ne pu arrêter une telle charge à la seule force de ses bras et bascula sur le dos, une fois à terre il eut juste le temps nécessaire pour croiser ses griffes et parer le coup d'épée. C'était un signal, les quatre autres participants se lancèrent également des duels par deux, avec une froide détermination dont on les aurait cru incapables alors qu'ils se dévisageaient quelques minutes plus tôt.
Tentant de prendre l'ascendant grâce à leurs armes, les griffes attaquèrent les épées. L'allemand chargea l'anglaise, le danois fit de même avec le français, bien que nettement moins confiant au vu de la carrure de son adversaire. Ceux-ci, contre-chargèrent, Robin passa sous le coup de son adversaire et glissa sa lame contre l'une des griffes, de sorte à pouvoir tordre le bras d'Arthyum, mais celui-ci suivit le mouvement de tout son corps pour éviter la blessure. Se retrouvant sur le dos à son tour, il roula sur le côté pour éviter un coup vertical, puis roula à nouveau pour venir buter contre l'épée et désarmer momentanément son adversaire. Il tenta deux coups directs à la poitrine, mais la jeune femme stoppa net ses griffes à peine à quelques centimètres de son armure, en bloquant à mains nues les poignets d'Arthyum. Les images s'enchaînèrent sur le duel qui opposait le Danois à Corentin. Et il s'en était visiblement passé des choses en si peu de temps, le colosse lui avait arraché l'une de ses griffes en lui tordant le poignet au passage. Puis jaugeant son adversaire comme l'aurait fait un fauve face à une proie blessée, le français entama une nouvelle frappe sur le flanc que le danois n'eut pas d'autre choix que de contrer avec l'arme qu'il lui restait. Corentin avait alors le chant libre pour lui asséner un violent coup de poing dans les côtes par la gauche. Son adversaire s'effondra au sol. Le combat aurait pu s'arrêter là mais le français ne voulait pas en rester là. Il saisit son adversaire par le bras qui tenait encore la seconde griffe et l'extirpa lentement du poignet sans ôter les fixations, arrachant des cris de douleur au danois.
Cette scène ne les laissa pas indifférents, derrière l'écran ils y assistaient stupéfaits d'horreur face à la cruauté de leur ennemi. Au final, hurlant sa reddition dans la douleur, le garçon s'effondra sur le dos, ne bougeant plus, si ce n'était ses mains tremblantes. La caméra revînt ensuite sur le combat qui opposait l'irlandais et le dieu suisse. Les images devaient être légèrement décalées car le combat reprit là où ils avaient commencé. Nick était malin, il comprenait le net avantage que le bouclier conférait à Hadès dans la bataille, aussi après un nombre conséquent de passes et de contres des deux parties, il entama de bloquer l'épée d'Hadès et d'écarter le bouclier de son autre griffe. Pour au final, décocher un puissant coup de pied dans le ventre d'Hadès. Mais il ne tomba pas à la renverse contrairement aux attentes, et contre-attaqua immédiatement d'un coup de pommeau à la tête, puis il projeta à nouveau l'irlandais au sol en mettant toute sa masse derrière son bouclier. Une fois son rival à terre, complètement écrasé par le poids du mur d'acier et de son porteur, la pointe de l'épée contre sa tempe, Nick abandonna. De son côté, Robin était venu à bout de son adversaire, de la même manière qu'elle l'avait bloqué, à mains nues. A grands coups de poings et de pieds, bloquant quelques fois avec sa lame, qu'elle avait ramassée, ce qu'elle ne parvenait pas à esquiver, elle avait grandement affaibli Arthyum, qui, après avoir réalisé la taille du fossé qui le séparait du trio de tête, jeta l'éponge avant que son état n'empire.
Les trois plus faibles d'entre eux à terre, les trois épées encore debout se toisaient du regard. Même si leurs yeux n'étaient pas visibles sous les visières des casques de combat, on devinait leur attitude à leur gestuelle. Hadès était arrogant, il faisait de petits pas sur le côté et balançait ses armes légèrement en avant, comme pour les défier à venir l'affronter. Corentin, lui, était impassible. Il était stoïque et posait son regard sur ses adversaires tour à tour, les jaugeant avec un mélange de précaution et d'assurance. Robin elle, se replaça en position de combat, une jambe en arrière, comme prête à recevoir la charge de n'importe lequel des deux. D'un côté, le dieu au bouclier, de l'autre un colosse sans pitié et enfin, une fée fragile mais virevoltante. Les épées avaient surpassé les griffes, certes plus efficaces contre une masse de démons avec des pistolets, mais moins maniables dans un duel. A présent, la tension était à son comble, les trois épées se battaient pour la flamme. C'est alors qu'Hadès fit un geste qui indigna les spectateurs, il s'assit. Aussitôt, Corentin se jeta sur Robin. Hadès avait bien compris que celui-ci éliminerait d'abord la fille qu'il jugeait la plus faible avant de s'en prendre à lui, et le faisait ainsi comprendre à toutes les autres équipes par ce geste dénué de toute forme de respect.
Ne pouvant résister à sa force brute, ne serait ce que pour bloquer le moindre coup, Robin esquivait par de petits bonds chacune des larges passes du français, il tentait de la faucher comme les blés. En temps normal elle l'aurait laissé se fatiguer, mais dans le cas présent, son adversaire était bien trop endurant pour cela, à ce rythme, elle risquait même de se fatiguer bien plus vite que lui, elle devait agir. La grâce dont elle faisait preuve depuis le début des combats, et la cruauté et l'arrogance de ses rivaux la donnaient sans nul doute favorite de cette épreuve. Mais en haut de ces ruines, nuls cris, nulles ferveurs pour l'encourager, elle ne pouvait compter que sur elle même. Déviant l'épée ennemie vers le haut, elle se replaça en garde. Corentin fut surpris par le brusque changement de stratégie de l'anglaise, mais comptant encore et toujours sur sa force brute, il entama une nouvelle passe. Et, sans comprendre comment, elle n'essaya pas de le bloquer. Au contraire, il avait même l'impression qu'elle laissait aller son épée, poussée par la sienne. Il réalisa trop tard qu'elle avait retourné son atout contre lui en se servant de sa force pour donner plus de vitesse à sa lame. Une vitesse suffisante pour trancher la protection offerte par l'armure et venir mordre la chair du genou de l'homme. Hébété, il ne put esquiver le moulinet qu'elle entama avec son arme pour le désarmer.
La plaie était conséquente, le sang coulait abondamment, et il n'avait plus de quoi continuer le combat. Pointant son épée droit sur lui, elle l'invita à abandonner. Mais il ne montra nul trace de reddition, pire encore il recula jusqu'à atteindre le bord du toit, le bord d'un gouffre de quarante mètres. Elle insista sur sa lame, comme pour ré-appuyer sa demande de reddition, mais il ne se rendit pas. Sans que personne ne comprenne pourquoi, il se laissa tomber vers une mort certaine. Elle, comme tous ceux qui la regardaient derrière leurs écrans, restèrent stupéfaits par la tournure des événements. Le souffle coupé par ce qui venait de se passer, elle ne vit pas arriver le coup de bouclier derrière le haut de son crâne. Elle s'effondra à deux pas du précipice, dans son dos, Hadès riait.
Hadès : C'est trop facile ...
Il se pencha vers elle et lui retira son casque. Puis, l'attrapant par les cheveux – ce qui la fit hurler de douleur – il la fit pivoter pour être face à face avec elle.
Hadès : Alors gamine, tu te rends ?
Pour toute réponse, elle lui cracha au visage. Courroucé, il la repoussa en arrière avant de lui donner un bon coup de botte à la tête, la repoussant encore un peu plus près du bord vertigineux du toit tout en éjectant son casque dans le vide. Leurs regards se croisèrent à nouveau, il attendait qu'elle le supplie, mais elle garda une expression hautaine et haineuse.
Hadès : C'est dommage pour toi, mais ça m'arrange très bien. Les règles n'existent que pour protéger les faibles, je vais te tuer pour prouver à tous que moi et les miens vous sommes supérieurs. Les règles l'interdisent ? Qui va les faire respecter ? Qui va m'empêcher de te tuer !?
Et il abattit sa lame sur sa tête mise à nu. Dans le baraquement, c'était la folie, certains regardaient sans sourciller, résolus, alors que d'autre étaient pris de panique à l'idée d'avoir à assister à une mort en direct. Certes ils avaient tué bien des démons, mais là il ne s'agissait pas de quelqu'un qui cherchait à vous donner la mort, mais bien d'une exécution pure et simple. La lame fendait l'air, presque au ralenti pour les spectateurs.
Hadès : Personne ne m'empêchera de tuer !
« Si, moi. »
Robin était pétrifiée de terreur, elle avait vu la lame s'abattre, et pourtant, la mort elle même l'avait épargné. Le trône de pierre vide, Blaze avait stoppé la lame. Ce qu'ils avaient tous pris pour une statue, n'en était pas une. Bien plus haut encore que le français ne l'était, engoncé dans une armure d'acier aux couleurs sombres, un chevalier noir s'était interposé. Hadès n'essaya pas de le cacher, il était aussi surpris que tous ceux qui assistaient à la scène. Il s'était levé et avait arrêté l'épée avec l'arme élémentaire.
Hadès : Qui es tu vermine ?
« Nomme moi comme il te plaira, je me moque bien de la pourriture qui sort de ta bouche, je condamnerai tes actes et non tes mots. Mais si tu veux une réponse à ta question, alors sache que je suis celui qui t'empêchera de braver les règles, le dieu de la mort : Thanatos »
La tension était soudainement retombée, la terreur avait fait place à l'incompréhension. Un nom seul ne suffisait pas pour savoir à qui vous aviez affaire. Cependant, le groupe comprenait bien de par ses mots qu'il se présentait comme une sorte d'arbitre. Mais il ne laissa à aucun le temps de méditer sur sa personne et d'un mouvement vif, fit voler la lame hors des mains d'Hadès avant de lui envoyer le manche de Blaze en pleine tête. A son tour, il tomba à terre et vit la lame fondre sur lui avant de s'arrêter, à quelques millimètres de ses yeux.
Thanatos : Ceci est le premier et dernier avertissement. Je suis votre garde-fou, je me chargerai personnellement de ceux qui défieront les règles, et ce dans le seul but de garantir votre propre sécurité. Tu es disqualifié pour tentative de fraude aux règles
Hadès : Je m'en moque, j'étais le dernier debout, Blaze me revient de droit, les règles elles mêmes le disent !
Thanatos : En effet, mis à part toi il ne restait plus personne en jeu, et maintenant que tu es disqualifié, les règles prévoient que l'arme ne reviennent à aucun d'entre vous, c'est à dire à moi.
Hadès : Dis moi que c'est une blague raclure ! Tu l'as fait exprès. Et elle ? Elle a tué le français et tu ne la condamnes pas ?
Thanatos : Suffit ! Épargne moi tes enfantillages, le Français s'est donné la mort de son plein gré et rien n'interdit cela, sinon chacune de vos équipes auraient été pénalisées. Maintenant relevez vous, vous cinq, et repartez chez les vôtres, l'épreuve est terminée.
Les dernières images reçues furent celles des hélicoptères qui revenaient chercher les participants. Dans la cantine du campement, on pouvait entendre les mouches voler, personne n'avait quoi que ce soit à dire après ça. Un nouvel élément de taille venait d'entrer en jeu, un terrifiant arbitre armé d'un élémentaire dont ils ne connaissaient pas encore le vrai pouvoir, que ce soit celui de l'arme ou de son porteur. Une seule chose était sûre, à présent armé de la sorte, il incarnait on ne peut mieux l'image qu'on se faisait de la mort, la grande faucheuse, et cela était des plus sinistres. C'est alors que quelqu'un se décida enfin à rompre le silence.
Louis : Génial, un emmerdeur supplémentaire ...
Élisa hurla de joie et se jeta sur lui au point de presque l'étouffer. L'ambiance revînt d'un seul coup, Louis était de nouveau conscient. On en fit immédiatement la fête, on ressortit l'alcool et les sucreries, Élisa, elle, n'aurait lâché son cou pour rien au monde. Malgré le vide laissé par l'absence de son bras droit sous le drap, on évitait d'y penser et on fit tout pour le faire rire et sourire, même si au fond, tous savaient que la perte de son bras - remplacé par un moignon au niveau du coude – devait être pour lui un choc terrible à encaisser. Un peu à l'écart du groupe, Damien regardait la scène avec amusement, il avait pris Louis en pitié l'espace d'un instant, puis comprenant que c'était ce qui le faisait le plus souffrir à peine un jour plus tôt, il s'était mis à sourire à son tour.
Il n'y eut pas de cri, pas de chant, pas de réjouissances, pas de sourire ... La victoire, ou la défaite ? Cette question, personne ne la posa, mais pourtant, sur toutes les lèvres jusqu'à l'aurore, elle persista. Nos premières nuits terrifiées, ne sont rien en comparaison de celle que nous venons de vivre. Onze blessés pour quatorze personnes, comment peut on émotionnellement survivre à ça ? Moi, François et Sophie, avons été épargnés je ne sais pourquoi, et pourtant je me sens mortellement blessée au fond de mon être. La vision de mes camarades effondrés dans les transports me hante. La plupart d'entre eux, grâce à la protection de nos tenues de combat, n'ont « par chance » que des côtes cassées et des muscles meurtris, ils peinent à respirer et se tordent de douleur en fonction du nombre de leurs os qui sont encore intacts. On ne peut soigner ces blessures, seulement attendre et calmer la souffrance en priant pour ne pas qu'elle se transforme en de violentes pneumonies, qui avec nos médiocres capacités, leur seraient peut être mortelles.
Ceux là pouvaient encore marcher, ce n'était plus le cas de nos blessés graves. Faut il vraiment que je les énumère ? Je m'y refuserais bien, mais je ne peux pas oublier le moindre détail de ce coucher de soleil sur les ruines et de la nuit de souffrances et de larmes qui s'ensuivit. D'abord il y a Zoé, elle ne s'est pas cassée la jambe contrairement à ce qu'on a d'abord cru. Simple mais méchante foulure et une luxation de la rotule gauche que nous avons remise en place, cela aurait pu paraître une excellente nouvelle si elle n'avait été victime d'un traumatisme crânien dû au crash. Nous ignorons quand elle reprendra conscience, ni même si cela se produira ...
Pour les balles de gros calibre d'une mitrailleuse, les protections ne sont rien de plus que du papier maché. Malgré un tir ajusté et mortel, Élisa reçut en contrecoup trois balles qui la traversèrent de part en part. Quand nous avons fait poser nos transports d’extraction sur sa position, l'hémorragie était déjà bien avancée. Elle a reçut une transfusion sanguine dans les temps, mais est elle aussi toujours sans connaissance. Sa perte est peut être la plus dure que j'ai eu à encaisser.
Damien est défiguré, la visière de son casque stoppa la balle qui aurait pu lui être fatale, mais elle vola ensuite en morceaux qui ravagèrent son visage. Il est conscient, et c'est loin d'être une bonne chose, c'est même le seul à qui j'aurais souhaité un profond coma. Il a pleuré ou hurlé de rage jusqu'à l'épuisement. Nous avons pu extraire chaque éclat de verre, mais il portera désormais le stigmate à jamais, scarifié par le cauchemar.
Et enfin, il y a Louis, tristement plus meurtri. Il s'est volontairement mis à découvert pour abattre l'obstacle qui gênait le tir d'Élisa, et bien qu'elle détruisit les mortiers grâce à lui, parmi les derniers obus tirés, il y en eut un qui termina sa course à même ses pieds. Son arme massive, absorba une grande partie du choc et du shrapnel. Elle protégea sa tête et son torse, mais pas son bras droit, l'amputer est peut être la chose la plus traumatisante que j'ai jamais eu à faire ... je veux me réveiller ! Je veux qu'on nous rende Arès !
56 jour : Damien
L'eau glacée continue de s'écraser sur mon visage, glissant le long de ma peau, remplissant les cratères et les sillons qui la parsèment désormais. J'ai perdu la notion du temps, une, deux, ... ? Depuis combien d'heures suis je assis dans cette douche froide ? Au fond cela m'est presque égal, le temps m'est égal, mes habits lourdement gorgés d'eau m'indiffèrent, la température qui me fait encourir une hypothermie est insignifiante. Ma bouche, mes yeux, ce qu'il reste de mon nez, tout me brûle d'une chaleur que même l'eau, aussi glaciale soit elle, ne peut altérer. Et pourtant, ces mêmes mots, ces mots qui résonnent dans ma tête, je n'en comprends toujours pas le sens.
J'ai mal, une douleur insoutenable, que la morphine ne dissipe pas. Mais ce qui me fait réellement souffrir, c'est cette expression commune à tous lorsqu'ils me voient, je leur inspire de la pitié. Pas une pitié de ce que j'endure, pas une pitié de ma douleur, une pitié envers ce que je suis devenu. Ils me dévisagent, pensent ils me choquer de leurs regards ? Ou bien mon apparence leur donne elle simplement envie de verser à nouveau des larmes ? Je ne suis plus qu'un épouvantail, symbole de souffrance. Cet état de fait, est une douleur qui brûle encore plus fort que les cicatrices du carnage. Mais pourtant, toujours ces mêmes mots qui résonnent en moi ...
Zoé et Louis sont encore inconscients, mais Élisa a doucement repris connaissance. Nous nous sommes tous portés à son chevet, chacun à notre tour. Notre survie, nous la lui devons. Faible et épuisée par l'hémorragie, elle riait tendrement à chaque félicitation. Personne ne lui avait encore parlé de Louis, mais elle se doutait probablement de quelque chose, ne serait ce que pour ne pas l'avoir vu. Elle savait seulement pour Zoé et cachait courageusement son inquiétude. Je me suis présenté à elle en dernier, je ne l'imaginais pas se comporter différemment des autres, mais je le faisais par respect.
Pourtant, lorsqu'elle m'aperçut, le visage défiguré par les scarifications et le sang coagulé, les traits effondrés par la douleur et la honte, elle sourit. Pas une seule seconde je n'ai imaginé qu'elle pouvait se moquer de moi, mais en l'absence de cette hypothèse, je suis resté hésitant face à ce sourire, n'en comprenant pas l'origine. Et c'est là qu'elle l'a dit :
« Je suis tellement heureuse, dans ma lunette, j'ai cru te voir mourir. »
Je ne sais pas quels mots placer sur ce que j'ai ressenti, mais j'en est été profondément choqué. Depuis je suis là, assis dans cette douche glaciale, le visage tourné vers cette pluie vivifiante qui n'en finit pas de tomber, sans trouver de réponse à des questions que je ne me pose pas. Je ne suis plus sûr de rien, la vie a-t-elle tant de valeur à ses yeux, peu en importe le coût ? Elle m'a rappelé que même dans la douleur, dans la honte et les sacrifices, je suis toujours en vie, et que c'est tout ce qui importe. Je commence lentement à comprendre pourquoi Arthur en faisait son héritière, et j'ai peur pour elle. Personne n'ose l'affirmer, ni même le penser, mais la réalité est là. Nos chefs ne peuvent remplacer notre dieu, nous ne connaîtrons plus la victoire sans en payer le prix. Il savent que nous commençons à regretter celui que nous avons haït, et ils feront tout pour éviter que son souvenir ne vienne entraver leur règne, quitte à éliminer le successeur. Maintenant j'ai peur pour la vie de celle qui a redonné un sens à la mienne.
57ème jour : Le dieu de la mort
Lancez cette musique.
Tristan les réveilla à neuf heure comme coutume, mais nul ne combattrait en ce jour, faute de combattant. Les armes de corps à corps étaient les troisièmes armes spécialisées à être entrées en jeu, c'était donc au troisième cycle qu'aurait lieu l'épreuve individuelle pour remporter l'arme élémentaire du combat rapproché. Mais avec la mort d'Arès, l'équipe belge n'avait pas sa place cette fois-ci. Ce n'était pas pour déplaire à ceux-ci, trop affaiblis par leur dernier échec pour s'en remettre aussi vite. Le temps que les autres participants fassent le trajet jusqu'au site de l'épreuve. Le groupe eut une avance confortable pour déjeuner dans leur baraquement tout en scrutant le moment où l'écran géant s’allumerait. Ils avaient même déplacer les civières de leurs inconscients, histoire de continuer à guetter un éventuel réveil. Élisa, toujours affaiblie par l'énorme quantité de sang qu'elle avait perdu, était également allongée sur un matelas aux côtés de Louis, depuis son propre réveil, elle ne quittait plus le chevet de son "petit-ami".
Le terme était resté malgré les situations amoureuses particulières que traversait le groupe. La passion était la seule chose qui avait permis aux jeunes adultes d'occuper leurs journées sans sombrer dans une mélancolie permanente. Mais à bientôt deux mois de leur enlèvement, des relations de longue durée sortaient du lot alors que la plupart se faisaient et se défaisaient par peur de disputes amoureuses qui auraient pu semer la zizanie, quand le groupe avait plus que jamais besoin de se fier les uns aux autres. Le terme de petit-ami(e) n'était plus en usage que pour quelques cas, c'est à dire celui de Louis et Élisa ou de Nathan et Camille. Les autres, s'ils étaient amenés à aborder le sujet, employaient de préférence le terme d'amant(e). Cet usage aurait pu paraître ridicule chez des jeunes de cet âge, mais la situation les avait poussé à rapidement changer de mentalité et à gagner en maturité. Les galipettes nocturnes restaient un sujet tabou, mais mis à part un ou deux réticents, la chose était devenue banale et presque nécessaire au moral du camp. Les relations qui duraient n'en suscitaient pas moins l'admiration, car si les changements réguliers de couple limitaient de possibles mésententes, ils n'épargnaient pas les sentimentaux.
Lorsque l'écran s'alluma enfin, il dévoila une sorte de plateforme de béton grande comme à peine un terrain de tennis. La caméra prenant un peu de recul, il reconnurent le plus grand immeuble encore debout des ruines. Un à un, un balai d'hélicoptères déposa les six participants. Ils se dévisageaient, restant à l'écart les uns des autres, ce type d'épreuve avaient été jusqu'à présent, leurs seuls contacts physiques entre eux. Pour l'instant, eux, tout comme leurs camarades spectateurs, ignoraient ce qu'on attendait d'eux, mais ils redoutaient tous d'avoir à s’entretuer. Ils regardaient tous dans la même direction, quelque chose que les caméra ne montraient pas. Cela attira la curiosité des plus observateurs, mais très vite détournée par les instructions qui venaient d'être données. Ils les reçurent à l'écran en français, mais chaque joueur les avaient probablement dans sa propre langue via leurs casques. A ce propos, il apparut très vite à tous qu'ils portaient exactement les mêmes casques et tenues. Seule la couleur divergeait, certaines d'un gris foncé tigré comme celles des belges, d'autres d'un kaki militaire au camouflage digital ou d'un bleu grisâtre aux formes triangulaires. Mais les présentations furent vite faites lorsqu'on leur demanda d'ôter leurs casques.
Arthyum et Nick, l'allemand et l'irlandais, ainsi qu'un danois au nom imprononçable, maniaient des doubles lames. Le principal atout de cette arme, était de permettre le maniement d'un ou d'une paire de pistolets simultanément avec ces sortes de griffes. Les armes à feu interdites par l'épreuve, l’intérêt des griffes s'en trouvait diminué, mais il devait rester supérieur par rapport à ceux qui maniaient l'épée. Ils répondaient aux noms Corentin, Robin et Hadès. Le premier était Français, il paraissait plus fort que les autres, il devait faire un bon mètre quatre-vingt-dix et avait de très larges épaules. Sa carrure seule ne déterminait pas sa force réelle, mais elle impressionnait grandement. La seconde ressemblait trait pour trait à Emily, celle qui s'était présentée comme le leader des anglais lors du combat commun en simulateur. Certains derrière leur écran , pariaient sur un lien de parenté tant la similarité était frappante. Seule fille, fluette par dessus le marché, elle semblait très mal partie. Hadès lui, se reconnaissait aisément. Son don de dieu, n'était autre qu'un énorme bouclier, probablement pare-balle, similaire à ceux qu'employaient les forces spéciales de la police qui prenaient d'assaut des bâtiments lourdement gardés. Ce n'était pas une arme élémentaire, mais elle n'en restait pas moins unique et terriblement efficace. Armé ainsi et de son épée, il avait des airs de chevalier prêt au combat.
Quand enfin les présentations se terminèrent, ils remirent leurs casques et les caméras montrèrent ce détail si particulier jusqu'à présent masqué. A l'opposé du toit, sur un trône de béton, reposait une statue noire représentant un guerrier en armure stylisée, la tête masqué sous la capuche d'une cape tout aussi sombre. Il tenait dans sa main droite une faux. Celle-ci n'était autre que Blaze, l’élémentaire de feu et récompense de cette épreuve. Contrairement aux fois précédentes, où l'arme n'avait été dévoilée qu'à la fin de celles-ci, elle était ici largement mise en scène dans une interprétation artistique de la faucheuse. Probablement pour encourager les candidats à s'affronter. On combat avec plus d'ardeur quand le trophée est juste sous vos yeux. Les règles étaient simples, en plus de l’inébranlable interdiction de tuer un membre d'une autre équipe, il suffisait juste d'imposer sa force aux autres concurrents de manière si féroce qu'ils abandonneraient et qu'aucun n'oserait vous empêcher de vous emparer de Blaze. Le poing qui maintenait l'arme ne se déserrerait pas tant que cette condition ne serrait pas remplie. Enfin, elle ne reviendrait à personne si aucun ne parvenait à s'imposer. A peine la dernière phrase terminée, Hadès se lança le premier dans la mêlée, en se jetant, bouclier en avant sur l'Irlandais. Celui-ci ne pu arrêter une telle charge à la seule force de ses bras et bascula sur le dos, une fois à terre il eut juste le temps nécessaire pour croiser ses griffes et parer le coup d'épée. C'était un signal, les quatre autres participants se lancèrent également des duels par deux, avec une froide détermination dont on les aurait cru incapables alors qu'ils se dévisageaient quelques minutes plus tôt.
Tentant de prendre l'ascendant grâce à leurs armes, les griffes attaquèrent les épées. L'allemand chargea l'anglaise, le danois fit de même avec le français, bien que nettement moins confiant au vu de la carrure de son adversaire. Ceux-ci, contre-chargèrent, Robin passa sous le coup de son adversaire et glissa sa lame contre l'une des griffes, de sorte à pouvoir tordre le bras d'Arthyum, mais celui-ci suivit le mouvement de tout son corps pour éviter la blessure. Se retrouvant sur le dos à son tour, il roula sur le côté pour éviter un coup vertical, puis roula à nouveau pour venir buter contre l'épée et désarmer momentanément son adversaire. Il tenta deux coups directs à la poitrine, mais la jeune femme stoppa net ses griffes à peine à quelques centimètres de son armure, en bloquant à mains nues les poignets d'Arthyum. Les images s'enchaînèrent sur le duel qui opposait le Danois à Corentin. Et il s'en était visiblement passé des choses en si peu de temps, le colosse lui avait arraché l'une de ses griffes en lui tordant le poignet au passage. Puis jaugeant son adversaire comme l'aurait fait un fauve face à une proie blessée, le français entama une nouvelle frappe sur le flanc que le danois n'eut pas d'autre choix que de contrer avec l'arme qu'il lui restait. Corentin avait alors le chant libre pour lui asséner un violent coup de poing dans les côtes par la gauche. Son adversaire s'effondra au sol. Le combat aurait pu s'arrêter là mais le français ne voulait pas en rester là. Il saisit son adversaire par le bras qui tenait encore la seconde griffe et l'extirpa lentement du poignet sans ôter les fixations, arrachant des cris de douleur au danois.
Cette scène ne les laissa pas indifférents, derrière l'écran ils y assistaient stupéfaits d'horreur face à la cruauté de leur ennemi. Au final, hurlant sa reddition dans la douleur, le garçon s'effondra sur le dos, ne bougeant plus, si ce n'était ses mains tremblantes. La caméra revînt ensuite sur le combat qui opposait l'irlandais et le dieu suisse. Les images devaient être légèrement décalées car le combat reprit là où ils avaient commencé. Nick était malin, il comprenait le net avantage que le bouclier conférait à Hadès dans la bataille, aussi après un nombre conséquent de passes et de contres des deux parties, il entama de bloquer l'épée d'Hadès et d'écarter le bouclier de son autre griffe. Pour au final, décocher un puissant coup de pied dans le ventre d'Hadès. Mais il ne tomba pas à la renverse contrairement aux attentes, et contre-attaqua immédiatement d'un coup de pommeau à la tête, puis il projeta à nouveau l'irlandais au sol en mettant toute sa masse derrière son bouclier. Une fois son rival à terre, complètement écrasé par le poids du mur d'acier et de son porteur, la pointe de l'épée contre sa tempe, Nick abandonna. De son côté, Robin était venu à bout de son adversaire, de la même manière qu'elle l'avait bloqué, à mains nues. A grands coups de poings et de pieds, bloquant quelques fois avec sa lame, qu'elle avait ramassée, ce qu'elle ne parvenait pas à esquiver, elle avait grandement affaibli Arthyum, qui, après avoir réalisé la taille du fossé qui le séparait du trio de tête, jeta l'éponge avant que son état n'empire.
Les trois plus faibles d'entre eux à terre, les trois épées encore debout se toisaient du regard. Même si leurs yeux n'étaient pas visibles sous les visières des casques de combat, on devinait leur attitude à leur gestuelle. Hadès était arrogant, il faisait de petits pas sur le côté et balançait ses armes légèrement en avant, comme pour les défier à venir l'affronter. Corentin, lui, était impassible. Il était stoïque et posait son regard sur ses adversaires tour à tour, les jaugeant avec un mélange de précaution et d'assurance. Robin elle, se replaça en position de combat, une jambe en arrière, comme prête à recevoir la charge de n'importe lequel des deux. D'un côté, le dieu au bouclier, de l'autre un colosse sans pitié et enfin, une fée fragile mais virevoltante. Les épées avaient surpassé les griffes, certes plus efficaces contre une masse de démons avec des pistolets, mais moins maniables dans un duel. A présent, la tension était à son comble, les trois épées se battaient pour la flamme. C'est alors qu'Hadès fit un geste qui indigna les spectateurs, il s'assit. Aussitôt, Corentin se jeta sur Robin. Hadès avait bien compris que celui-ci éliminerait d'abord la fille qu'il jugeait la plus faible avant de s'en prendre à lui, et le faisait ainsi comprendre à toutes les autres équipes par ce geste dénué de toute forme de respect.
Ne pouvant résister à sa force brute, ne serait ce que pour bloquer le moindre coup, Robin esquivait par de petits bonds chacune des larges passes du français, il tentait de la faucher comme les blés. En temps normal elle l'aurait laissé se fatiguer, mais dans le cas présent, son adversaire était bien trop endurant pour cela, à ce rythme, elle risquait même de se fatiguer bien plus vite que lui, elle devait agir. La grâce dont elle faisait preuve depuis le début des combats, et la cruauté et l'arrogance de ses rivaux la donnaient sans nul doute favorite de cette épreuve. Mais en haut de ces ruines, nuls cris, nulles ferveurs pour l'encourager, elle ne pouvait compter que sur elle même. Déviant l'épée ennemie vers le haut, elle se replaça en garde. Corentin fut surpris par le brusque changement de stratégie de l'anglaise, mais comptant encore et toujours sur sa force brute, il entama une nouvelle passe. Et, sans comprendre comment, elle n'essaya pas de le bloquer. Au contraire, il avait même l'impression qu'elle laissait aller son épée, poussée par la sienne. Il réalisa trop tard qu'elle avait retourné son atout contre lui en se servant de sa force pour donner plus de vitesse à sa lame. Une vitesse suffisante pour trancher la protection offerte par l'armure et venir mordre la chair du genou de l'homme. Hébété, il ne put esquiver le moulinet qu'elle entama avec son arme pour le désarmer.
La plaie était conséquente, le sang coulait abondamment, et il n'avait plus de quoi continuer le combat. Pointant son épée droit sur lui, elle l'invita à abandonner. Mais il ne montra nul trace de reddition, pire encore il recula jusqu'à atteindre le bord du toit, le bord d'un gouffre de quarante mètres. Elle insista sur sa lame, comme pour ré-appuyer sa demande de reddition, mais il ne se rendit pas. Sans que personne ne comprenne pourquoi, il se laissa tomber vers une mort certaine. Elle, comme tous ceux qui la regardaient derrière leurs écrans, restèrent stupéfaits par la tournure des événements. Le souffle coupé par ce qui venait de se passer, elle ne vit pas arriver le coup de bouclier derrière le haut de son crâne. Elle s'effondra à deux pas du précipice, dans son dos, Hadès riait.
Hadès : C'est trop facile ...
Il se pencha vers elle et lui retira son casque. Puis, l'attrapant par les cheveux – ce qui la fit hurler de douleur – il la fit pivoter pour être face à face avec elle.
Hadès : Alors gamine, tu te rends ?
Pour toute réponse, elle lui cracha au visage. Courroucé, il la repoussa en arrière avant de lui donner un bon coup de botte à la tête, la repoussant encore un peu plus près du bord vertigineux du toit tout en éjectant son casque dans le vide. Leurs regards se croisèrent à nouveau, il attendait qu'elle le supplie, mais elle garda une expression hautaine et haineuse.
Hadès : C'est dommage pour toi, mais ça m'arrange très bien. Les règles n'existent que pour protéger les faibles, je vais te tuer pour prouver à tous que moi et les miens vous sommes supérieurs. Les règles l'interdisent ? Qui va les faire respecter ? Qui va m'empêcher de te tuer !?
Et il abattit sa lame sur sa tête mise à nu. Dans le baraquement, c'était la folie, certains regardaient sans sourciller, résolus, alors que d'autre étaient pris de panique à l'idée d'avoir à assister à une mort en direct. Certes ils avaient tué bien des démons, mais là il ne s'agissait pas de quelqu'un qui cherchait à vous donner la mort, mais bien d'une exécution pure et simple. La lame fendait l'air, presque au ralenti pour les spectateurs.
Hadès : Personne ne m'empêchera de tuer !
« Si, moi. »
Robin était pétrifiée de terreur, elle avait vu la lame s'abattre, et pourtant, la mort elle même l'avait épargné. Le trône de pierre vide, Blaze avait stoppé la lame. Ce qu'ils avaient tous pris pour une statue, n'en était pas une. Bien plus haut encore que le français ne l'était, engoncé dans une armure d'acier aux couleurs sombres, un chevalier noir s'était interposé. Hadès n'essaya pas de le cacher, il était aussi surpris que tous ceux qui assistaient à la scène. Il s'était levé et avait arrêté l'épée avec l'arme élémentaire.
Hadès : Qui es tu vermine ?
« Nomme moi comme il te plaira, je me moque bien de la pourriture qui sort de ta bouche, je condamnerai tes actes et non tes mots. Mais si tu veux une réponse à ta question, alors sache que je suis celui qui t'empêchera de braver les règles, le dieu de la mort : Thanatos »
La tension était soudainement retombée, la terreur avait fait place à l'incompréhension. Un nom seul ne suffisait pas pour savoir à qui vous aviez affaire. Cependant, le groupe comprenait bien de par ses mots qu'il se présentait comme une sorte d'arbitre. Mais il ne laissa à aucun le temps de méditer sur sa personne et d'un mouvement vif, fit voler la lame hors des mains d'Hadès avant de lui envoyer le manche de Blaze en pleine tête. A son tour, il tomba à terre et vit la lame fondre sur lui avant de s'arrêter, à quelques millimètres de ses yeux.
Thanatos : Ceci est le premier et dernier avertissement. Je suis votre garde-fou, je me chargerai personnellement de ceux qui défieront les règles, et ce dans le seul but de garantir votre propre sécurité. Tu es disqualifié pour tentative de fraude aux règles
Hadès : Je m'en moque, j'étais le dernier debout, Blaze me revient de droit, les règles elles mêmes le disent !
Thanatos : En effet, mis à part toi il ne restait plus personne en jeu, et maintenant que tu es disqualifié, les règles prévoient que l'arme ne reviennent à aucun d'entre vous, c'est à dire à moi.
Hadès : Dis moi que c'est une blague raclure ! Tu l'as fait exprès. Et elle ? Elle a tué le français et tu ne la condamnes pas ?
Thanatos : Suffit ! Épargne moi tes enfantillages, le Français s'est donné la mort de son plein gré et rien n'interdit cela, sinon chacune de vos équipes auraient été pénalisées. Maintenant relevez vous, vous cinq, et repartez chez les vôtres, l'épreuve est terminée.
Les dernières images reçues furent celles des hélicoptères qui revenaient chercher les participants. Dans la cantine du campement, on pouvait entendre les mouches voler, personne n'avait quoi que ce soit à dire après ça. Un nouvel élément de taille venait d'entrer en jeu, un terrifiant arbitre armé d'un élémentaire dont ils ne connaissaient pas encore le vrai pouvoir, que ce soit celui de l'arme ou de son porteur. Une seule chose était sûre, à présent armé de la sorte, il incarnait on ne peut mieux l'image qu'on se faisait de la mort, la grande faucheuse, et cela était des plus sinistres. C'est alors que quelqu'un se décida enfin à rompre le silence.
Louis : Génial, un emmerdeur supplémentaire ...
Élisa hurla de joie et se jeta sur lui au point de presque l'étouffer. L'ambiance revînt d'un seul coup, Louis était de nouveau conscient. On en fit immédiatement la fête, on ressortit l'alcool et les sucreries, Élisa, elle, n'aurait lâché son cou pour rien au monde. Malgré le vide laissé par l'absence de son bras droit sous le drap, on évitait d'y penser et on fit tout pour le faire rire et sourire, même si au fond, tous savaient que la perte de son bras - remplacé par un moignon au niveau du coude – devait être pour lui un choc terrible à encaisser. Un peu à l'écart du groupe, Damien regardait la scène avec amusement, il avait pris Louis en pitié l'espace d'un instant, puis comprenant que c'était ce qui le faisait le plus souffrir à peine un jour plus tôt, il s'était mis à sourire à son tour.
- ArkenMaîtresse des fouets
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 16:39
Lourd tribu pour l'équipe que cette première épreuve sans Arès... Et je me demande quelques sont les capacités de ce cher Thanatos qui lui permettront de faire régner l'ordre...
Mais surtout, est-ce qu'un jour il va se retourner contre ses patrons et prendre le parti des équipes ? Ce serait bien machiavélique...
Mais surtout, est-ce qu'un jour il va se retourner contre ses patrons et prendre le parti des équipes ? Ce serait bien machiavélique...
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 16:45
Toujours aussi prompte à répondre à ce que je vois milady ! Sinon, je tiens à vous informer que je prend une petite pause, en effet ma session d'examen commence après demain et se termine le 16 janvier, comme je viens de terminer la réécriture du dernier texte que j'avais sous la main, il me faut maintenant innover et je n'ai plus de temps à consacrer à cela. C'est l'affaire d'une douzaine de jour et ça permettra à Sir Essen de rattraper son retard en vues.
EDIT: Je viens de réaliser que j'ai écris 40 jours en une semaine, ***** ça sera chaud de continuer à un tel rythme
RE-EDIT: Saloperie de Numm Lock !!!
Sinon au passage, s'il y a une musique que vous trouvez particulièrement poignante et pouvant coller à certains types de scènes (bataille gagnante ou perdante, moment de détresse ou d'allégresse) n'hésitez pas à me les faire partager, je les introduirai peut être dans le récit
EDIT: Je viens de réaliser que j'ai écris 40 jours en une semaine, ***** ça sera chaud de continuer à un tel rythme
RE-EDIT: Saloperie de Numm Lock !!!
Sinon au passage, s'il y a une musique que vous trouvez particulièrement poignante et pouvant coller à certains types de scènes (bataille gagnante ou perdante, moment de détresse ou d'allégresse) n'hésitez pas à me les faire partager, je les introduirai peut être dans le récit
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 17:08
J'ai mis des pointillés à l'endroit où il me semble que tu aies oublié un mot... Un nombre peut-être ? 3 jours, 10 ? 100 ?que j'ai écris ... jours en une semaine
Ayant passé mes examens avant les vacances, je suis encore libre les deux semaines à venir. Donc je vais pouvoir me consacrer entièrement à Rubis
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- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 17:12
Tu as l'air mécontente ... un manque d'inspiration peut être ? Ou peut être te lasse tu que ta quinquagénaire de 16 19 ans ?
Je n'ose croire en aucune des deux possibilités ô maîtresse de la plume et du fouet correcteur !
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- ArkenMaîtresse des fouets
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 17:26
Pourquoi mécontente ? Deux semaines de vacances à passer avec ma vampire de ... *regarde ses notes* de 67 ans ! Et ouais, déjà... Ça ne me rajeunit pas tout ça Et pis elle avait 19 ans et pas 16 quand elle s'est faite transformer, na !
Donc non je ne me lasse pas... Mais comme j'arrive à un point essentiel du récit, il faut que je fasse attention que tout soit en place dans les moindres détails pour que mon scénario soit au top. Du coup, il faut que je réfléchisse aux ellipses à faire mais sans aller trop vite en besogne pour éviter d'oublier une scène.
Et bien sûr, après ça, il faut que je monte 'Ze Big Scene', qui est encore à l'état d'images dans ma tête.
Beaucoup de pain sur la planche quoi
(sans oublier que même si j'ai pas d'examen avant deux mois, il faut quand même que je bosse, ne serait-ce que le minimum syndical )
Donc non je ne me lasse pas... Mais comme j'arrive à un point essentiel du récit, il faut que je fasse attention que tout soit en place dans les moindres détails pour que mon scénario soit au top. Du coup, il faut que je réfléchisse aux ellipses à faire mais sans aller trop vite en besogne pour éviter d'oublier une scène.
Et bien sûr, après ça, il faut que je monte 'Ze Big Scene', qui est encore à l'état d'images dans ma tête.
Beaucoup de pain sur la planche quoi
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Sam 4 Jan 2014 - 21:50
Hélas, j'ai aussi quelques examens après les vacances...
Et tout comme dame Arken, je tiens aussi à me maintenir au niveau du "bon" étudiant, pas question de se relâcher pour le récit.
Concernant l'histoire... Ils se raccrochent à toutes les joies qu'ils peuvent. Il n'en demeure pas moins que la mort d'Arthur va faire planer une ombre sur leur groupe pendant un moment, surtout avec les deux rigolos propagandistes qui ne vont certainement pas tarder à passer à l'action.
This is what I foresee...
Arken : magnifique ! La suite !
Mon arrogance causera ma perte. Von Essen.
Et tout comme dame Arken, je tiens aussi à me maintenir au niveau du "bon" étudiant, pas question de se relâcher pour le récit.
Concernant l'histoire... Ils se raccrochent à toutes les joies qu'ils peuvent. Il n'en demeure pas moins que la mort d'Arthur va faire planer une ombre sur leur groupe pendant un moment, surtout avec les deux rigolos propagandistes qui ne vont certainement pas tarder à passer à l'action.
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- alexy999Loup funeste
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Re: [Récit non WHB] Hells Island
Dim 5 Jan 2014 - 15:06
Aller, je vais au moins finir le troisième cycle en même temps que cette troisième page avant mes examens, désolé si c'est un peu court
Jour 58 : Sophie
Je continue de m'occuper des blessés, même si tout ce que nous pouvons faire, c'est leur administrer d'énormes doses d'anti-inflamatoires, d'anti-douleurs et de cet étrange médicament fourni par les titans et censé accélérer la régénération naturelle du corps humain. Les fractures costales sont les plus handicapantes, ceux qui en souffrent ne peuvent plus épauler leur arme sans en subir le douloureux prix, je ne parle même pas de leurs capacités à bouger librement. Les autres, qui souffraient uniquement d'hématomes, se remettent bien plus vite et peuvent à nouveau faire à peu près ce qu'ils veulent. J'espère que nous terminerons vite de nous remettre de cette épreuve, car si on suit la logique, il nous reste encore l'épreuve du parcours de tir à réaliser avant la fin de ce troisième cycle. Zoé est toujours dans le coma, mais son état est stable, on peut même dire qu'il s'améliore légèrement, mais ce n'est pas un gage de réveil malheureusement.
Pourtant, ça n'inquiète guère mes camarades, dont la seule préoccupation semble être Thanatos et ses capacités. Les théories sur son armure, sur Blaze et sur son identité fusent aux quatre coins du campement. Certains parlent d'un démon supérieur, d'autre d'un membre déchu d'une équipe, voir un mercenaire engagé pour nous surveiller. J'ai même entendu quelqu'un dire pour rigoler que cela aurait tout aussi bien pu être Arthur ayant survécu. Comme on pouvait s'y attendre, ça a jeté un certain froid et a clôturé le sujet par la même occasion. On peut sentir que la mort d'Arès est de plus en plus regrettée. D'ailleurs, François et Lucas ne se sont plus exprimés en public depuis cette victoire aux lourdes pertes, je ne sais pas ce qu'ils mijotent, mais je crains qu'ils ne fassent pire que mieux à long terme. Cependant, personne ne s'opposera à eux tant qu'aucun d'entre nous ne sera prêt à assumer cette tâche à leur place.
Jour 59 : Aurélien
Louis a demandé à nous voir : Vincent, Thomas et moi. Il s'est ... résigné à être le spécialiste en arme anti-char de l'équipe, du moins, pas avec son lance-missile. Il nous a expliqué qu'il avait été lire les règles concernant les spécialistes sur le moniteur. Tant qu'un spécialiste est en vie, il ne peut délibérément abandonner son poste, mais rien ne lui interdit par contre de changer de spécialisation. Louis a donc été rechercher l'une des lames d'Arthur, celles qui faisaient office de tombe symbolique pour lui, et il nous a demandé de lui fabriquer une attelle pour pouvoir utiliser cette arme avec son membre charcuté aux deux tiers de l'avant-bras. Nous n'avons pas pu lui sortir ça de la tête, il refusait obstinément d'être un fardeau pour le camp et voulait continuer à se battre, c'était un choix honorable. Nous n'avons même pas cherché à savoir à qui il comptait refiler le lance-missile et nous nous sommes mis au travail.
Confectionner une telle attelle sans les matériaux de fabrication et médicaux nécessaires fut un vrai calvaire. Mais Thomas, qui souffrait pourtant encore de l'entaille d'une baillonette à l'épaule, ne recula pas devant la tâche. Cependant, il s’avéra finalement que c'était impossible, fidèle à son imagination, Thomas trouva donc un moyen de contourner le problème. L'arme se fixait normalement au bras par une sangle au niveau du coude et une autre au niveau du poignet, pour assurer une certaine stabilité à la lame tout en raccourcissant les points d'attache dans le but de la faire tenir sur un tiers d'avant-bras, il créa un gant de cuir enrobé de plaques d'acier auxquelles était directement fixée la lame. Le gant remontait presque jusqu'à l'épaule et était maintenu par pas moins de quatre sangles, de sorte à ce que Louis ne puisse pas le perdre au combat. Lorsque Louis revînt constater le résultat final, il en fut plus que satisfait et jura de l'essayer dès l'épreuve du lendemain.
Jour 60 : Rééducation
Lancez cette musique
Comme ils s'y attendaient, Tristan annonça une épreuve de parcours de tir, la dernière du troisième cycle. Cependant, un seul groupe de cinq y participerait au vu des nombreuses pertes qu'avaient subi les différentes équipes au cours des combats récents. Le parcours comporterait des ennemis inhabituels et verrait sa difficulté grandement rehaussée. Cela faisait trois jours que Lucas et François ne s'étaient plus adressés aux autres, ils profitèrent donc de cette épreuve pour se rattraper en faisant comme si la tragédie précédente n'avait jamais existé.
Lucas : Je crois qu'il est temps de former l'escouade Charlie.
Louis : Tu vas enfin nous dire pourquoi lors de l'attribution des noms de code des escouades vous avez sauté celui-là ?
François : C'est simple, nous gardions Charlie pour une escouade spéciale, formée selon la nécessité du moment, nous allons donc prendre avec nous les meilleurs d'entre vous.
Damien : Tu veux plutôt dire : ceux qui n'ont pas fini comme des passoires !
Nathan : C'est vrai ça ! Tu veux juste te débarrasser de ceux qui n'ont pas eu la même chance que toi !
François : Ne dites pas n'importe quoi, vous êtes encore blessés, il nous faut les meilleurs !
Camille : Alors que Charlie soit constitué des spécialistes, ce sont eux les meilleurs !
Lucas : C'est une bonne suggestion, mais il nous manque un spécialiste et nous en avons un autre qui est devenu infirme et qui ne peut plus assumer ce ...
Louis : Qui t'a dit que l'infirme n'était plus spécialiste ni que nous n'avions trouvé personne pour remplacer notre mort ?!
Lucas : Quoi ?
Louis exhiba sa nouvelle arme, son bras droit fièrement tendu, pointant la lame vers le ciel. Sarah quant à elle, sortit de sa cachette à l'arrière du groupe pour se présenter aux chef munie du lance-missile. François et Lucas ne cachèrent pas leur surprise, mais ils comprenaient ce qu'il se passait. Louis ayant changé sa spécialité, le spécialiste absent était donc l'anti-char, et il avait choisi d'en apprendre le maniement à Sarah pour en faire la nouvelle spécialiste, et ce sans leur en faire part.
François: Bon très bien, vous allez faire vos preuves là dessous avec Élisa et nous, mais si nous échouons à une place médiocre, je vous en tiendrai pour responsables.
Ils ne bronchèrent pas, la totalité du camp avait conscience qu'ils échoueraient de toute façon à une place médiocre, leurs chefs venaient juste de trouver une excuse pour se décharger de cette responsabilité. Ils descendirent dans le bunker, comme il l'appelaient. Étrangement, Louis refusa toute aide pour descendre à l'échelle, sa volonté d'assumer son infirmité surpris plus d'un, c'était une preuve de courage qui contribua à rendre un peu d'espoir aux autres. Mais le faisait il pour lui ? Ou justement pour tenter de remonter le moral de ses camarades ? C'est à cinq, qu'ils entrèrent de front, Charlie était prêt au combat.
Ils en eurent pour une demi-heure de combats féroces. Leurs adversaires avaient beau être sans danger, faits de carton, de bois ou d'acier, le rythme qui leur était imposé était difficilement soutenable. Sarah s'illustra par ses réflexes, éliminant les tanks et autres monstres alors même qu'ils apparaissaient et ce malgré le poids de son arme. Élisa liquidait toujours les cibles les plus distantes, même si elle passait plus de temps à se soucier de Louis et à l'encourager. Celui-ci s'en sortait à merveille, sa lame au bras droit, son pistolet mitrailleur en main gauche, il alignait les cartons comme sur un stand de foire. Il avait développé une technique pour recharger son arme qui consistait à abandonner le chargeur vide pour aller emboîter son arme dans l'un des chargeurs pleins déjà prêts à sa ceinture. Enfin, Lucas et François eux, ne faisaient pas dans la subtilité, libérant rafale sur rafale des balles ou des grenades. Ils dégageaient le chemin comme un jardinier dégage une allée avec un bulldozer.
Il se classèrent tout de même à la cinquième place sur les sept équipes participantes et il était difficile de leur reprocher un tel score au vu des circonstances actuelles. Toutefois, les chefs du camp commencèrent à tourner leur attention vers Sarah, qui se faisait de plus en plus insistante et prompte à s'opposer à eux. Ils commencèrent à craindre qu’Élisa n'est été qu'un leurre pour les appâter loin de la nouvelle spécialiste. Ils devaient revoir leur politique au plus vite, et ce avant les premières épreuves du cycle suivant ...
Jour 58 : Sophie
Je continue de m'occuper des blessés, même si tout ce que nous pouvons faire, c'est leur administrer d'énormes doses d'anti-inflamatoires, d'anti-douleurs et de cet étrange médicament fourni par les titans et censé accélérer la régénération naturelle du corps humain. Les fractures costales sont les plus handicapantes, ceux qui en souffrent ne peuvent plus épauler leur arme sans en subir le douloureux prix, je ne parle même pas de leurs capacités à bouger librement. Les autres, qui souffraient uniquement d'hématomes, se remettent bien plus vite et peuvent à nouveau faire à peu près ce qu'ils veulent. J'espère que nous terminerons vite de nous remettre de cette épreuve, car si on suit la logique, il nous reste encore l'épreuve du parcours de tir à réaliser avant la fin de ce troisième cycle. Zoé est toujours dans le coma, mais son état est stable, on peut même dire qu'il s'améliore légèrement, mais ce n'est pas un gage de réveil malheureusement.
Pourtant, ça n'inquiète guère mes camarades, dont la seule préoccupation semble être Thanatos et ses capacités. Les théories sur son armure, sur Blaze et sur son identité fusent aux quatre coins du campement. Certains parlent d'un démon supérieur, d'autre d'un membre déchu d'une équipe, voir un mercenaire engagé pour nous surveiller. J'ai même entendu quelqu'un dire pour rigoler que cela aurait tout aussi bien pu être Arthur ayant survécu. Comme on pouvait s'y attendre, ça a jeté un certain froid et a clôturé le sujet par la même occasion. On peut sentir que la mort d'Arès est de plus en plus regrettée. D'ailleurs, François et Lucas ne se sont plus exprimés en public depuis cette victoire aux lourdes pertes, je ne sais pas ce qu'ils mijotent, mais je crains qu'ils ne fassent pire que mieux à long terme. Cependant, personne ne s'opposera à eux tant qu'aucun d'entre nous ne sera prêt à assumer cette tâche à leur place.
Jour 59 : Aurélien
Louis a demandé à nous voir : Vincent, Thomas et moi. Il s'est ... résigné à être le spécialiste en arme anti-char de l'équipe, du moins, pas avec son lance-missile. Il nous a expliqué qu'il avait été lire les règles concernant les spécialistes sur le moniteur. Tant qu'un spécialiste est en vie, il ne peut délibérément abandonner son poste, mais rien ne lui interdit par contre de changer de spécialisation. Louis a donc été rechercher l'une des lames d'Arthur, celles qui faisaient office de tombe symbolique pour lui, et il nous a demandé de lui fabriquer une attelle pour pouvoir utiliser cette arme avec son membre charcuté aux deux tiers de l'avant-bras. Nous n'avons pas pu lui sortir ça de la tête, il refusait obstinément d'être un fardeau pour le camp et voulait continuer à se battre, c'était un choix honorable. Nous n'avons même pas cherché à savoir à qui il comptait refiler le lance-missile et nous nous sommes mis au travail.
Confectionner une telle attelle sans les matériaux de fabrication et médicaux nécessaires fut un vrai calvaire. Mais Thomas, qui souffrait pourtant encore de l'entaille d'une baillonette à l'épaule, ne recula pas devant la tâche. Cependant, il s’avéra finalement que c'était impossible, fidèle à son imagination, Thomas trouva donc un moyen de contourner le problème. L'arme se fixait normalement au bras par une sangle au niveau du coude et une autre au niveau du poignet, pour assurer une certaine stabilité à la lame tout en raccourcissant les points d'attache dans le but de la faire tenir sur un tiers d'avant-bras, il créa un gant de cuir enrobé de plaques d'acier auxquelles était directement fixée la lame. Le gant remontait presque jusqu'à l'épaule et était maintenu par pas moins de quatre sangles, de sorte à ce que Louis ne puisse pas le perdre au combat. Lorsque Louis revînt constater le résultat final, il en fut plus que satisfait et jura de l'essayer dès l'épreuve du lendemain.
Jour 60 : Rééducation
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Comme ils s'y attendaient, Tristan annonça une épreuve de parcours de tir, la dernière du troisième cycle. Cependant, un seul groupe de cinq y participerait au vu des nombreuses pertes qu'avaient subi les différentes équipes au cours des combats récents. Le parcours comporterait des ennemis inhabituels et verrait sa difficulté grandement rehaussée. Cela faisait trois jours que Lucas et François ne s'étaient plus adressés aux autres, ils profitèrent donc de cette épreuve pour se rattraper en faisant comme si la tragédie précédente n'avait jamais existé.
Lucas : Je crois qu'il est temps de former l'escouade Charlie.
Louis : Tu vas enfin nous dire pourquoi lors de l'attribution des noms de code des escouades vous avez sauté celui-là ?
François : C'est simple, nous gardions Charlie pour une escouade spéciale, formée selon la nécessité du moment, nous allons donc prendre avec nous les meilleurs d'entre vous.
Damien : Tu veux plutôt dire : ceux qui n'ont pas fini comme des passoires !
Nathan : C'est vrai ça ! Tu veux juste te débarrasser de ceux qui n'ont pas eu la même chance que toi !
François : Ne dites pas n'importe quoi, vous êtes encore blessés, il nous faut les meilleurs !
Camille : Alors que Charlie soit constitué des spécialistes, ce sont eux les meilleurs !
Lucas : C'est une bonne suggestion, mais il nous manque un spécialiste et nous en avons un autre qui est devenu infirme et qui ne peut plus assumer ce ...
Louis : Qui t'a dit que l'infirme n'était plus spécialiste ni que nous n'avions trouvé personne pour remplacer notre mort ?!
Lucas : Quoi ?
Louis exhiba sa nouvelle arme, son bras droit fièrement tendu, pointant la lame vers le ciel. Sarah quant à elle, sortit de sa cachette à l'arrière du groupe pour se présenter aux chef munie du lance-missile. François et Lucas ne cachèrent pas leur surprise, mais ils comprenaient ce qu'il se passait. Louis ayant changé sa spécialité, le spécialiste absent était donc l'anti-char, et il avait choisi d'en apprendre le maniement à Sarah pour en faire la nouvelle spécialiste, et ce sans leur en faire part.
François: Bon très bien, vous allez faire vos preuves là dessous avec Élisa et nous, mais si nous échouons à une place médiocre, je vous en tiendrai pour responsables.
Ils ne bronchèrent pas, la totalité du camp avait conscience qu'ils échoueraient de toute façon à une place médiocre, leurs chefs venaient juste de trouver une excuse pour se décharger de cette responsabilité. Ils descendirent dans le bunker, comme il l'appelaient. Étrangement, Louis refusa toute aide pour descendre à l'échelle, sa volonté d'assumer son infirmité surpris plus d'un, c'était une preuve de courage qui contribua à rendre un peu d'espoir aux autres. Mais le faisait il pour lui ? Ou justement pour tenter de remonter le moral de ses camarades ? C'est à cinq, qu'ils entrèrent de front, Charlie était prêt au combat.
Ils en eurent pour une demi-heure de combats féroces. Leurs adversaires avaient beau être sans danger, faits de carton, de bois ou d'acier, le rythme qui leur était imposé était difficilement soutenable. Sarah s'illustra par ses réflexes, éliminant les tanks et autres monstres alors même qu'ils apparaissaient et ce malgré le poids de son arme. Élisa liquidait toujours les cibles les plus distantes, même si elle passait plus de temps à se soucier de Louis et à l'encourager. Celui-ci s'en sortait à merveille, sa lame au bras droit, son pistolet mitrailleur en main gauche, il alignait les cartons comme sur un stand de foire. Il avait développé une technique pour recharger son arme qui consistait à abandonner le chargeur vide pour aller emboîter son arme dans l'un des chargeurs pleins déjà prêts à sa ceinture. Enfin, Lucas et François eux, ne faisaient pas dans la subtilité, libérant rafale sur rafale des balles ou des grenades. Ils dégageaient le chemin comme un jardinier dégage une allée avec un bulldozer.
Il se classèrent tout de même à la cinquième place sur les sept équipes participantes et il était difficile de leur reprocher un tel score au vu des circonstances actuelles. Toutefois, les chefs du camp commencèrent à tourner leur attention vers Sarah, qui se faisait de plus en plus insistante et prompte à s'opposer à eux. Ils commencèrent à craindre qu’Élisa n'est été qu'un leurre pour les appâter loin de la nouvelle spécialiste. Ils devaient revoir leur politique au plus vite, et ce avant les premières épreuves du cycle suivant ...
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