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Thomov Le Poussiéreux

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Seigneur vampire
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Sam 15 Sep 2012 - 15:37
Bonjour à tous, amis aux longues canines (et les autres, puisque cette année est sous le signe du multiracial)!
J'ai le plaisir et l'immense honneur de déclarer qu'à partir de cet instant, vous pouvez déposer vos oeuvres (pour les auteurs) et venir les dévorer de vos petits yeux avides (pour les lecteurs).

Je me permet de rappeler les quelques règles qui régissent notre beau et riant Concours de cette année ainsi que certaines dates-clés:

-Les textes des participants seront acceptés du 15 septembre au 1er octobre.

-Les membres du forum seront invités à voter du 1er au 15 octobre.

-Le 16 octobre, nous couronnerons notre nouveau Comte de la Crypte (ou confirmerons Keraad dans ses fonctions).

-Le vote sera fait par "top 3".

-La longueur du texte ne peut être suppérieure à 2 pages "word" en police 11 (les textes qui dépasseront cette limite se véront pénalisés d'un point dans le décompte des votes pour déterminer le vainqueur).

-Le thème de cette année est offert par les lessives "Gespenst" (celles qui lavent plus fantomatique que fantomatique!): "Au lever du soleil..."
Votre texte devra absolument s'inspirer de ce thème et être compatible avec l'univers de Warhammer et du Vieux Monde; en dehors de cette contrainte, vous pouvez imaginer ce que bon vous semble (lieu, époque, cadre,...).

-Le présent sujet ne recevra que les textes des participants; pour vos remarques et commentaires, c'est par ici.



Voilà, il ne reste qu'à vous souhaiter une excellente inspiration (pour les uns) et une non moins excellente lecture (pour tous les autres).

Que le carnage commence!

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Vulnerant Omnes, Ultima Necat.
Sirisgard

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Mar 18 Sep 2012 - 20:40

Une respiration rauque, un peu haletante. Une odeur de veilles feuilles en décomposition et de poussière. Et...
Un souffle sur sa nuque!


Oh non, elle va s'éveiller. C'était pourtant facile. Pourquoi vous êtes-vous attardé, Comte ?!
Une belle proie, comme on n'en voit qu'en rêve : la fenêtre ouverte, pas de chien qui hurle, pas d'amant qui se débat... Et voilà, elle va crier.


Elle n'en croit pas ses yeux. Une espèce de tragédien blafard dans un vieux costume dont le velours noir et cramoisi semble tâché de sang est penché au-dessus d'elle. Livide, des yeux perçants qui la scrutent comme depuis un autre monde. Il a un air à la fois surpris, attendri et cruel. Elle sent que sa réaction déterminera l'issue de cette nuit.


Quel corps, cependant ! Lascive, les draps la couvrant à moitié, révélant cette chair qui palpite, tellement... vivante ! Des cheveux sombres qui l'auréolent de nuit, et dissimulent à peine la base de son cou très blanc. Des lèvres qui le rappellent à d'autres vies... et des yeux craintifs, traqués, qui lui font monter à la bouche le goût de la chasse, de la mort, de la peur, du fer, du sang.


Terrorisée, elle ne baisse pourtant pas les yeux. Comte, il ne faut plus tarder. Où est passé votre mépris sanguinaire habituel, les femmes à demi-décapitées, les enfants éviscérés, innocents, pacifiques, sans ambition et sans destin, pareils en tous points à celle-ci ? Sa main dégage ce cou tentant, mais glisse sur la poitrine... jusqu'au sein ! Les larmes montent... cette chaleur tendre !


Un cri effroyable glace toute la campagne, si perçant, si sinistre, si désespéré. Pourquoi ce souvenir... maintenant ? Oui, c'est par amour qu'il est devenu cruel, c'est par vengeance qu'il a choisi ce destin. Mais peu importe : la haine est son seul guide à présent. Ce n'est pas une fillette qui l'arrêtera dans ses exploits. Il faut juste qu'il se rassasie et qu'il reparte.


Elle allume à grand peine une bougie. Il est maintenant pantelant, la colère ne pouvant effacer l'effroi sur son visage. Appuyé contre la commode, il a l'air d'une marionnette désarticulée dans son costume de foire. Il semble pourtant lui rester une allure et un charme d'une autre vie. On l'imagine jeune et arrogant, sûr de lui, sûr de la vie qui l'attend. Et qui lui a fait faux bond.


Se rapprocher, la tenir, si besoin la bâillonner. Et la savourer... Non, la vider, vite ! La déguster, la caresser... Non ! La lacérer, la déchirer... Comte, vos instincts, vos instincts se perdent !


Elle se lève, prudemment, chancelante, sans le quitter des yeux. Elle devrait hurler, mais le secours arriverait trop tard. Doit-elle se battre ? Elle redoute qu'un geste de défense ne réveille sa colère. Elle reste debout, à côté de la bougie, à l'observer, à guetter.


Il se jette sur elle, fait tomber la bougie qui s'éteint dans un tintement de cuivre. Il approche sa bouche de son cou, elle résiste. Elle sent ses mains, elle sent son souffle, elle sent la force de son étreinte glaciale qui semble vouloir aspirer la vie hors d'elle. Ils luttent. C'est toujours excitant de laisser la victime se débattre un peu, lui donner l'illusion qu'elle a une chance si elle se bat avec courage, sentir ses muscles s'échauffer, son cœur s'accélérer, ses veines battre.


Mais tout a une fin. Il lui bloque les poignets, la fait tomber sur le lit. Il lit dans ses yeux qu'elle a compris. Il se penche doucement sur elle... et l'embrasse. Mais pas un baiser de vampire, un baiser mortel, un baiser poison, non... un baiser humain. Chaud, langoureux, comme sa poitrine, comme son ventre, comme cet endroit doux entre ses cuisses.


Le Comte ne s'est pas aperçu, abandonné à ses désirs, que la lune était couchée depuis longtemps. Que la chambre n'était plus si noire. Les premiers chants d'oiseau le ramenèrent à lui-même. Il doit partir. Il se retourne vers elle. Elle est étendue, les yeux dans le vague. Froide, raide et marbrée. Il se relève d'un bond, en reculant, les traits déformés par l'horreur.


Il doit partir avant le lever du soleil, il doit partir avant le lever du soleil, il doit...
Skriff

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Goules
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Textes du Concours de Récits 2012 Empty Re: Textes du Concours de Récits 2012

Mer 19 Sep 2012 - 13:15
Raah… Mais qu'est-ce-que je vais bien pouvoir écrire ?
Ca fait déjà quatre jours que le concours a commencé et je n'ai toujours pas d'idée…
Raah…
Je vois les autres qui écrivent leurs textes ou qui le dictent à quelqu'un qui l'écrit pour eux mais moi j'ai pas d'idée !
Je suis coincé entre deux participants ne s'aimant pas beaucoup, bien fait pour moi !
Qu'est-ce-qui m'a pris de me mettre déjà à côté de Lyanden, ce gros mastodonte qui n'avait même pas daigné faire un discours pour se présenter et à côté de Lyanden… ses bottes dégageaient une odeur horrible !
Et pendant que je maudissais mon sort et toutes les personnes qui étaient en train d'écrire un texte dans la salle, Lyanden, qui écrivait à la vitesse d'un assassin elfe et Lanoar, qui réfléchissait tout comme moi, s'envoyaient des piques à propos de la cape de Lanoar qui était restée coincée je ne sais où…
Ce n'était pas pour améliorer ma concentration, loin de là !
Je décidais donc d'observer et détailler un peu les personnes présentes… en attendant que l'inspiration vienne.
Première personne qu'on devait présenter… Arken la cavalière de l'apocalypse et ses lahmnianes… qu'elle était belle enveloppé dans son… hum, ce n'est pas le moment de parler de ça ! Elles auraient pu rester dans leur trou perdu au lieu de venir nous casser les pattes avec ses récits qui étaient de mon goût, certes, mais qui ne méritaient vraiment pas d'être élu dans les premières places…
Maudite soit-elle ! Elle allait encore faire tout capoter !
Ensuite venait Thomov qui, à lui seul avait sali tout un coin de la pièce… Ses récits éteint d'une qualité irréprochable, j'avais bien envoyé un ou deux assassins à sa rencontre, mais j'ai l'impression qui lui ont plus donné qu'ils lui ont pris… Il avait l'air aux anges ce vampire qui passait ses journées dans son manoir qui n'allait même pas dehors pour faire de la chasse, il se faisait nourrir par ses goules...
Un ancien comte de la crypte… maudit soit-il !
Arcanide Vaitek… je n'avais jamais entendu parler de lui avant le concours… un gars enveloppé dans une cape bleue nuit qui écrit à la vitesse d'un ogre endormi... maudit soit-il !
Et le dénommé "Witchie"… un druchii ! Un grand elfe noir, mais habillé de blanc ? Mais que se passe-t-il ? Ce concours, il est réservé aux vampires , pas aux druchii ! J'espère qu'il ne va pas se casser la tête et qu'il va faire un texte abominable !
Puis Leth… ce Leth… un des anciens ici… je ne sais pas trop à quoi il ressemble tellement il est entouré d'ombre et de noires pensées, mais je sens qu'il ne se presse pas… Je me demande bien pourquoi...
Ensuite vient Hasdrubal. Hasdrubal… ce nom me dit quelque chose… je crois qu'il a gagné il n'y a pas très longtemps un concours ou je ne sais quoi d'autre… En tout cas un adversaire sérieux que j'aurais du éliminer tout de suite… maudit soit-il !
J'ai ensuite vu Enkil Bearson… Un vampire de haute stature ma foi, mais qu'en est-il de son talent d'écrivain …? A voir, je dirais que sa force réside plus dans sa magie nécromantique…
Senghîr arriva, et dans une tirade aussi mélancolique que pathétique comme il l'était il annonça sa candidature… Pu-rat, mais il y avait de plus en plus de personnes qui s'inscrivaient !
Nikita Van Horstmann, en bon flemmard qu'il était, envoya même un de ses "disciples" pourannoncer qu'il s'inscrivait… Vraiment, c'était d'un ennui…
Une autre ombre arriva avec écrit sur un papier un pseudo pour le moins bizarre: vg11k… Vraiment, pourquoi ne pas donner son vrai nom ?
Un chevalier de sang arriva… C'étai le célèbre Blood Knight ! Quel nom original… et en plus, si célèbre que je ne le connais pas…
Dans la lignée de celui-ci arrivait Blood-Dwarf un nain couvert de sang…
Et enfin le dernier, le tout dernier… Keraad. De la famille De Gespenst, ce vampire fort bon en textes mélodramatiques est d'une carrure forte imposante…
Pourquoi faut-il que le soleil se lève juste quand je le décris, ça m'éblouit et je ne vois plus rien ! Maudit keraad !
Soudain, moi, Skriff j'avais une idée !
Bon ça ne vaudrait pas les histoires d'autres mais je pourrais peut-être modifier les votes…
Je me mis à écrire aussi vite qu'une chauve souris en chaleur ayant vue une femelle...

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"Un skaven zombie ? Pourquoi pas..."
Un prophète gris marmonnant dans ses poils un soi-disant compliment envers un technomage lui ayant proposé l'idée...
Lanoar

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Mar 25 Sep 2012 - 13:27
La geste de Guillaume l'ancien


Guillaume l'ancien est le seigneur d'une cité fortifiée de Bretonnie. Comme chaque matin au levé du soleil, il grimpe en haut de son donjon et rend grâce à la Dame et à Sa bénédiction qui lui permettent de prolonger son existence afin d'accomplir sa dernière tâche. Il est en effet agé de cent quatre années.
Il est fin prêt maintenant.
Tout en se dirigeant vers la demeure de Dame Elonie, la magicienne de sa cour, il se remémore ce qu'il s'est passé depuis ce jour funeste. Alors qu'il n'avait que douze ans, la bourgade a subit l'attaque des hordes mort-vivantes d'un vampire. Depuis lors, il a dû régner sur son domaine et le protéger sans faillir, repoussant les attaques année après année. Après toutes ces décénies de dur labeur, il est en mesure de mettre fin à tout ceci.
Dame Elonie a finit de préparer la potion avec les ingrédients que le chevalier lui a apporté, parfois au péril de sa vie : une langue de dragon, un oeuf d'hippogriffe, une plume de pégase sauvage et l'eau sacrée du lac de la Dame ; la fiole brille d'une lueur apaisante. La magicienne lui remet également une relique bénie par la magie de la Dame.
Le vieillard revêt son armure, aidé par ses domestiques. Il saisit son épée et son bouclier sur lequel on distingue a peine le blason tant il est décoloré par le soleil et éraflé par les nombreuses batailles. Il y accroche la relique et se dirige vers son fidèle destrier qui a traversé les âges avec lui ; les palefreniers l'ont drapé de son plus beau caparaçon pour sa dernière chevauchée. On le hisse sur son cheval et on lui apporte sa lance, tout aussi usée que son bouclier. Une fois installé, le vieux seigneur porte un regard au loin sur l’horizon et prie un moment.
Un homme d’âge mûr se rapproche de lui. Le vieil homme abandonne alors sa lance et la lui confie. Cet homme est son dernier fils, le seul qu’il n’a pas enterré. La protection des murs et des habitants lui incombe désormais car Guillaume ne reviendra pas.
La tête basse, et la mine triste, les serfs et les nobles observent leur seigneur dévoué partir accomplir sa dernière quête et entonnent en coeur un chant de départ.

Guillaume bat la campagne à une allure soutenue toute la journée sans même s'arrêter.
Le soleil va toucher l'horizon lorsqu'il apperçoit enfin la place forte de l'ennemi. Il tire son épée du fourreau et prépare son bouclier. Une volée de flèche est là pour l'acceuillir mais la magie de la relique opère et dévie les projectiles. Il charge avec ferveur en direction d'une armée de zombies et de squelettes en rangs complètement inanimés et désorganisés. Ils ne résistent pas au chevalier bénit par la Dame et ce dernier se fraie un chemin sans mal. Arrivé dans la cour, il se retrouve encerclé.
Une forêt de lance transperce son destrier de part en part. Guillaume plonge dans la mélée et tranche une dizaine de mort-vivants d'un seul coup. Il doit atteindre la tour avant d'être submergé et qu'il ne fasse trop sombre. Il taille, coupe, transperce et parvient à la porte. Avant de gravir la première marche, il jette un dernier regard attristé en direction de sa monture.
Une fois arrivé au sommet, il trouve les deux vampires responsables des attaques sur son domaine. Le plus puissant des deux, resté en retrait, est chauve. Il est d'allure très maigre, son visage est émacié, creusé et marqué par les âges ; il est vêtu de tissu et de peu de protections. Le second est équipé d'une lourde armure et un heaume masque son visage.
Le Nécrarque prononce une formule très rapidement tout en dirigeant son doigt décharné en direction du seigneur et un trait de magie noire en jallit. Guillaume ne se laisse pas surprendre et lève son écu. Celui-ci brille d'une lueur aveuglante alors que le sort est dévié. Le vampire en armure profite de cet instant de distraction pour tirer son épée et porter une attaque rapide. Guillaume pare le coup et contre-attaque aussitôt mais son arme fend l'air tandis que l'ennemi esquive.
Le sorcier entame un rituel pendant que les deux guerriers enchaînent les passes d'armes.
Le vampire que combat Guillaume est soudain entouré d'une aura maléfique qui le rend beaucoup plus rapide et puissant. Le noble chevalier est submergé par les coups de son assaillant quand dans une attaque incroyablement brutale, ce dernier parvient à lui faire lâcher son bouclier.
Comprenant d'où vient la source de ce pouvoir, Guillaume se retourne et fonce droit sur le Nécrarque. Ce dernier, surpris, n'a pas le temps d'éviter le coup d'estoc du chevalier qui lui transperce le coeur. Le seigneur retire vivement son épée, puis dans un coup de taille puissant, fait tomber la tête du monstre.
Conscient du risque qu'il a pris, il est à peine surpris lorsque son adversaire lui transperce l'abdomen de son épée. Guillaume crache le sang, il n'a désormais plus beaucoup de temps à vivre. Il assène un violent coup de tête au vampire avec une force telle que leur heaume se fissurent. Les deux combattants, à moitié sonnés, vacillent, mais Guillaume reste suffisamment lucide pour extirper l'épée qui le traverse dans un hurlement de douleur. La bénédiction de la Dame permet à ses blessures de cicatriser mais il a tout de même perdu beaucoup de sang.
La vision troublée par le sang et la sueur, le vieil homme retire son casque maintenant inutile et s'empare d'une arme. Le vampire se relève et laisse également tomber son casque, découvrant un visage familier au vieux chevalier.
Le vampire s'élance le premier, son attaque est puissante et pleine de rage. D'un geste habile Guillaume tente de dévier l'attaque, mais celle-ci est trop puissante et lui transperce le bras. Qu'importe, il saisit cette chance et immobilise le bras de son adversaire qui tient l'épée, tandis qu'il lui plante sa lame dans le coeur. Pesant de tout son poid, il parvient à renverser son adversaire avec une telle force que l’arme s'enfonce dans le sol de pierre. Guillaume roule sur le sol, exténué, meurtri, exsangue, mais satisfait.
Au levé du soleil, l'honneur de sa famille sera rétabli.
Il se saisit de la potion et contraint le mort-vivant à la boire. Les combattants restent ainsi entre la vie et la mort pendant de longues heures jusqu'au levé du soleil.
Lorsque le premier rayon de lumière perce entre les meurtrières et touche le corps du vampire, des rides profondes apparaissent sur son visage et ses cheveux deviennent blancs. Il se tourne vers le chevalier, une larme coulant de son oeil. Il prononce ces mots avant que leurs âmes ne quittent leurs corps :
"Merci, mon fils."
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Textes du Concours de Récits 2012 Empty Re: Textes du Concours de Récits 2012

Mer 26 Sep 2012 - 4:09
Il était une fois dans un lointain pays, si je me souviens bien du nom de Bretonnie, un garçon grand et beau qu’on appelait Thibault. Et il maniait l’épée aussi bien que le chant, l’incarnation parfaite du vrai prince charmant, à ceci près en fait qu’il croulait sous les dettes. Car voilà que notre homme en apparence parfait, souffrait de ce péché de toujours vouloir jouer : facétie de Fortune, il en fallait bien une. Il aimait voir les dés qui roulaient sur la table, la réciproque hélas, n’était pas équitable, une de ses rares amours qui le fuirait toujours. « Gagner » était absent de son vocabulaire, les seuls à ne s’en plaindre étaient ses adversaires, qui mangeaient grâce à lui tous les jours deux perdrix. Il n’y avait pas qu’aux dés qu’exécrait notre ami : il était encore pire quand on parlait pari. Il y mettait du cœur, mais jamais fut vainqueur.

C’est ainsi que commence vraiment toute notre histoire, le soleil se couchait, annonçant le grand soir (/ il allait faire tout noir : c’est à vous de choisir quelle phrase vous préférez, cela dépend bien sûr de vos goûts en ciné) où notre bon poissard était parti pour boire. L’alcool monte à la tête après huit verres de vin, et que voilà Thibault qui veut faire le malin, parle à qui veut l’entendre, il fait tout un esclandre. Voyant là l’occasion de se remplir les poches, tous ceux qui veulent parier quittent leurs tables et s’approchent, déjà s’imaginant repartant plein d’argent. Mais finalement on pense qu’il serait plus marrant, que l’enjeu du défi soit un gage au perdant. Plus besoin d’ennemis avec pareils bandits. Quant au nom du vaincu, il ne fait aucun doute, pour tous ce sera Thibault qui va prendre la route. Car oui ce triste gage, consiste en un voyage. Qui de la foule ou lui va au lever du jour, attraper sa monture et se rendre à la tour -demeure d’un vampire, si l’on en croit les dires- ? Qui devra parcourir les corridors hantés, de la demeure maudite d’une créature damnée ? Il s’y trouve un trésor… mais également la mort. C’est prendre bien des risques, pour quelques joailleries, mais quand on a trop bu, le danger on s’en rit. Et Thibault éméché ouvre les hostilités. Il dit qu’il peut gagner, au bras de fer s’il vous plait, contre chaque gredin composant l’assemblée. Le défi est relevé, et assez vite plié. Son premier adversaire est un brave bûcheron, aussi fort à la hache qu’au bras de fer est bon. Cette longue série de luttes n’a duré qu’une minute.

Nous retrouvons Thibault qui fait face à la tour, plus terrifiante encore par la nuit qui l’entoure. Rassemblant son courage, il fonce droit au carnage. Poussant la lourde porte, il pénètre en ces lieux, abandonnés des hommes et oubliés des dieux. Il avance à tâtons, sursaute au moindre son. Il s’enfonce vers le cœur du sinistre donjon, accepter ce pari, c’était vraiment très c… bête (pardonnez ma censure concernant les mots durs). Dans son malheur au moins, il ne croise pas de bêtes. Ni goules, ni chauves-souris, encore moins de squelettes. Il arrive sans encombre au milieu d’une salle sombre. Enfin pas tout à fait, il y brille un reflet : celui de monceaux d’or dans un coin entassés. Thibault se précipite, peut-être un peu trop vite. Il n’a pas remarqué, dans son emportement, que dans la pièce il y a un cercueil également, qui s’ouvre quand il prend la première pièce d’argent. Le seigneur de la tour peut bien avoir mille ans, on ne verra jamais homme aussi bien portant. Une chevelure de jais, une pâle beauté. Comme il aimerait pouvoir se voir en un miroir, contempler ses canines ou bien son âme noire. C’est un seigneur vampire, le terrible Lars Vontrier ! Thibault sent venir l’heure de sa fin imminente et supplie le non-mort d’une faveur clémente. Il consent finalement à ouïr le suppliant.

Dans une ultime bravade, Thibault veut jouer sa vie, si le vampire accepte de prendre les paris. « Qu’ai-je donc à y gagner ?, crie le vampire outré.
-Si je gagne je pourrai quitter ces lieux maudits. Mais si jamais je perds, je resterai ici.
-Ça ne m’avance guère (le vampire vocifère) ! Soit plus intéressant où je te prends maintenant.
-Si je ne conviens pas, pourquoi pas cent comme moi ? Je pourrai vous mener à mon ancien village. Estimez-vous alors que l’enjeu est plus sage ?
-Ta réponse m’agréé. Et que veux-tu parier ?
-Qu’aujourd’hui, le soleil ne se lèvera pas.
-Considère tes amis comme mon futur repas.
Les conditions fixées, ils se rendent au sommet. Déjà l’aurore colore le ciel d’une teinte rose, et le vampire exulte devant l’image grandiose. Et puis vient le soleil, qui entièrement s’éveille. Ses rayons viennent chasser ce qu’il reste de nuit, illuminent un Thibault et un seigneur réjoui.
-Tu as été bien sot, pathétique vermiceau. Parier sur le soleil était certes ambitieux, mais vois comme il est haut, comme il éclaire les cieux.
-Je suis bien satisfait de ne pas avoir gagné.
Là le vampire comprend, ce n’était qu’un traquenard. Il essaye de s’enfuir, mais il est bien trop tard. Lui qui était si fier, il n’est plus que poussière.

Thibault prit le trésor, et retourna chez lui. Il était à présent le plus riche du pays. Il jura que jamais, il ne reparierai. Il s’acheta une ferme et ne manqua de rien. Jamais de toute sa vie il n’eut autant de biens. Mais les rumeurs voudraient qu’il les perdit aux dés. Et je veux bien les croire, j’ai vu son testament, qui ne lègue que trois poules, deux porcs et un faisan. On peut rester joueur même sans être parieur. J’espère que cette histoire vous aura fait sourire, et qu’au moins la morale vous pourrez retenir : si vous voulez parier, faites le contre un vampire.


Dernière édition par Lyanden le Jeu 27 Sep 2012 - 18:36, édité 1 fois

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Mer 26 Sep 2012 - 11:54
Au lever du soleil...

Au lever du soleil, son maître serait fier d’elle !

Elle était encore jeune fille lorsqu’un certain Klikodesh l’avait repérée. Orpheline, errant dans les rues d’Altdorf, elle survivait en usant de ses charmes et de son intelligence pour détrousser les malandrins.
Klikodesh quand à lui était déjà un vieux vampire. Il n’avait jamais recherché avidement le pouvoir mais ses connaissances innombrables faisaient de lui le protégé de Vlaszy Lupescu, seigneur vampire dominant sans partage un petit territoire non loin de la ville.
Klikodesh était rapidement tombé sous le charme de la jeune fille et il la prit sous son aile protectrice. Pendant un temps, il se contenta de lui enseigner les bases de la survie, et surtout la maitrise des vents de magie.
Après un temps, il fallut bien que le seigneur de la nuit donne plus d’explications à sa protégée. Celle-ci n’était en effet pas dupe et percevait de plus en plus la côté surnaturel de son bienfaiteur.
Klikodesh lui révéla donc sa vraie nature vampirique. Plutôt qu’effrayée, Abygaëlle se montra au contraire très curieuse sur le sujet.
Il ne fallut pas plus d’un an ensuite pour que le vampire ne décide d’offrir le baiser de sang à sa protégée.
Sa transformation amplifia véritablement les désirs de la jeune femme et sa soif de savoir semblait ne plus avoir de limite.
Nuit après nuit elle s’appliquait à s’abreuver de la sagesse et des connaissances de son maître.
Celui-ci lui enseigna les forces et les faiblesses des êtres qui peuplent le monde. Il n’omit évidemment pas de mettre en garde Abygaëlle sur son nouveau statut d’immortelle, ses forces et ses faiblesses.

Le temps passa lentement mais inexorablement. Abygaëlle restait une élève douée et Klikodesh lui confiait à présent de nombreuses tâches, de nombreuses missions.
Il lui apprenait la non-vie, la protégeait et l’aimait comme un père.
Elle le respectait, lui obéissait et l’aimait comme une fille.

Cela faisait à présent des mois, peut-être même des années qu’elle œuvrait sur un rituel qu’elle gardait secret.
Même Klikodesh n’avait qu’une vague idée de ce qu’elle préparait.
Le vieux vampire ne se tracassait nullement des ces « cachoteries ». Au contraire, à mesure qu’Abygaëlle progressait dans cette quête qu’elle s’était fixée, il pouvait sentir l’excitation le gagner également.
Il savait que si elle atteignait ses objectifs, il en serait bénéficiaire lui aussi.

La nuit tant attendue arriva enfin !
Après tout ce temps à parfaire sa maitrise des vents de magie, à rechercher les ingrédients rares et précieux qui lui sont indispensables, à tester les formules arcaniques les plus complexes… Oui, après tout ce temps, elle est enfin prête.

Au lever du soleil, son maitre serait fier d’elle !
Telles étaient les pensées d’Abygaëlle en ce moment.
Mannslieb venait à peine de prendre la place du soleil dans le ciel et la vampire s’éveille d’un profond sommeil. Elle se précipita auprès du vieux Klikodesh et lui annonça qu’elle était enfin prête à lancer le rituel qui transformerait leur existence à tout les deux.
Sa chambre des rituels est fin prête. Le symbole de pouvoir dont les murs et le sol sont ornés ont été tracé avec une précision inégalable. Certains de ceux-ci sont d’ailleurs totalement inconnus de l’ancêtre.
Klikodesh est réellement impression par l’ouvrage de son élève qui expose ainsi à sa vue des trésors d’intelligence, de savoir et de recherches. Son élève l’emmène ensuite au centre de la pièce et lui demande de ne pas en bouger.

Abygaëlle entame alors un rituel des plus complexes.
Plus que d’effectuer simples gestes rituels, Abygaëlle semble véritablement s’être lancée à corps perdu dans une danse aussi sensuelle et provocante que précise et inquiétante.
Ses paroles résonnent dans la salle comme s’il s’agissait des hurlements des vents de magies eux-mêmes.
Klikodesh l’observe sans mot dire. Il peut sentir l’énergie magique qui s’amoncelle autour d’eux.

Le rituel de la vampire se poursuit toute la nuit durant. Le vieux vampire est comme hypnotisé par son élève.
Finalement une formidable décharge d’énergie magique semble traverser les deux créatures de la nuit qui tombent à genoux.

Abygaëlle se relève et sourit. Son rituel à fonctionné, elle en est certaine. L’expression sur le visage de Klikodesh laisse penser qu’il a le même sentiment.
L’aidant à se relever, elle amena l’ancêtre devant la porte qui menait à la sortie de leur tour.
Elle lui avait promis que leurs existences allaient changer et allait à présent le lui prouver.
Ouvrant grand la porte, les deux vampires purent constater que le soleil levant faisait son apparition à l’horizon.
Klikodesh hésita et regarda son élève s’avancer au dehors dans la lumière de l’astre céleste. Il hésita un instant mais constata rapidement que les rayons du soleil semblaient n’avoir aucun effet sur Abygaëlle.
Elle lui sourit comme pour le rassurer, tendant les bras à l’horizontale comme pour profiter de la chaleur du soleil dont ils avaient été privés pendant de longues années.
Le rituel qu’elle avait passé tant de temps à mettre au point semblait bel et bien l’avoir affranchie de cette faiblesse de leur condition d’immortel.
S’il avait encore été capable de le faire, Klikodesh aurait versé une larme. Tout cela semblait divin. Il s’avança dans la lumière pour rejoindre son élève.
Il pu sentir la chaleur du soleil sur sa peau glacée.
Une chaleur qui monta en intensité à grande vitesse. D’une expression enchantée, son visage passa rapidement à une expression de terreur. Sa peau se mit à fondre telle la cire d’une bougie. En moins de quelques secondes, le vampire tomba au sol, le corps totalement carbonisé, l’incompréhension marquée sur le visage avant qu’il ne se réduise en cendre comme le reste de son corps…

Abygaëlle sourit d’un air satisfait. Elle venait de s’affranchir de sa plus grande faiblesse en intensifiant cette même faiblesse chez un autre. Par là même elle s’était débarrassée du vieux vampire qui n’avait plus rien à lui apprendre, pris possession de ses terres et acquis un statut très privilégié auprès du seigneur de ces terres.

A l’orée du bois tout proche, bien à l’abri du soleil, elle rejoignit le seigneur vampire Vlaszy Lupescu et s’inclina devant lui en confirmant qu’elle pourrait recommencer ce rituel pour lui. Il était plus que satisfait…
Elle l’avait prédit :
Au lever du soleil, son maitre serait fier d’elle…

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Jeu 27 Sep 2012 - 15:42
Morne plaine

L’horreur de la guerre avait encore laissé sa terrible marque. Toute la nuit, les morts avaient anéanti les vivants sans répit. Les hommes tombaient un par un, avant de rejoindre les rangs adverses, contrôlés par une volonté trop puissante pour ces corps désormais dépourvus d’esprit. Une engeance abominable obligeait les cadavres à se réveiller pour combattre leurs frères d’armes. Ces derniers croulaient sous le nombre et finissaient par retrouver leurs anciens camarades. Comme si la mort elle-même venait reprendre ce qui lui appartenait de droit. Sauf qu’un sortilège contre nature lui volait son tribut, et faisait redescendre sa main glacée sur le monde des vivants. De simples hommes devaient se battre dans une guerre qu’ils n’avaient pas choisie, essayant vainement de rétablir l’équilibre de la vie, mais surtout de faire disparaître la peur qui se logeait au creux de leur ventre. Dans certains cas, cette peur se muait en terreur et les hommes qui en étaient atteints désertaient et fuyaient vers les pays voisins, croyant que la mort était trop occupée à prendre la vie de leurs congénères et qu’elle ne les retrouverait pas. Mais chaque nuit, les morts avançaient, créant toujours plus de carnages sur leur route. Les paysans, serrant leurs enfants apeurés contre leur cœur, priaient dans leur chaumière pour que l’armée macabre passe loin de leur village.
Les éclaireurs d’Altdorf chevauchaient droit vers la lumière naissante du jour, ne sachant que trop ce qu’ils allaient y découvrir. Une armée des morts était sortie de Sylvanie à la stupeur générale. Le temps que les comtes électeurs cessent leurs querelles puériles pour contrer la menace, il était déjà trop tard. Vlad von Carstein avançait inexorablement chaque nuit. Heureusement, son armée était lente, et il lui restait deux jours entiers à attendre avant de fondre sur la capitale. Ce temps permettrait à la ville de préparer correctement ses défenses et de recruter plus de soldats dans les hameaux voisins. Certes, ils ne seraient que de simples paysans sans expérience, mais c’était sans doute leur dernier espoir…
Ils arrêtèrent leur destrier sur la dernière colline. Ils virent la plaine s’étendre sous leurs yeux et adressèrent une prière à leur dieu. L’herbe était rouge, gorgée de sang. Une odeur de pourriture agressa leurs narines et les fit suffoquer. Un croassement retentit. Les charognards feraient bientôt leur travail. Enfin, la lueur sanguine de l’aube ajoutait des reflets lugubres sur les armures cabossées et les corps abandonnés.
Mais le petit groupe remarqua bien vite que quelque chose n’allait pas. Le capitaine fronça les sourcils. Il posa pied à terre et se dirigea vers le champ de massacre avec inquiétude. Comment le retrouver dans cet immense cimetière improvisé ? Était-il encore en vie ? L’espoir semblait disparaître un peu plus à chaque instant…
Trop tourmenté, il préféra revenir à sa mission première. Leurs informations étaient claires. L’armée de l’Empire détruite la nuit dernière était d’environ deux mille hommes. Il regarda autour de lui. Pas plus de cinq cents soldats gisaient sur le sol. Où étaient passés tous les autres ? Il avança encore de quelques pas. Un petit bruit lui fit redresser la tête. Le son recommença. Il s’approcha de la source, et découvrit que ce n’était que le râle d’un soldat à l’agonie. Il s’agenouilla. Le blessé croisa son regard et rendit l’âme. Le chef murmura quelques paroles et lui ferma les paupières. Il se redressa et réessaya de comprendre quel était le malaise étrange qui le perturbait. Il scruta encore quelques instants le champ de bataille avant de découvrir l’énorme excentricité qui s’étalait sous ses yeux. Les soldats abandonnés étaient à l’agonie ! Certains corps étaient sans vie, mais ils étaient encore chauds. Seuls les vivants avaient été laissés sur la plaine… Son cœur fit un bond. Son frère était peut-être encore vivant, là, quelque part autour de lui ! Il se mit à chercher frénétiquement, tandis que son espoir grandissait en même temps que le disque solaire. Il passait de corps en corps et scrutait chaque visage. Il ne jetait qu'un léger coup d'œil à ceux qui succombaient, de peur d’y voir ce visage si familier. Puis il le vit enfin. Il était là, gisant sur le sol. Peter était en vie ! Le blessé toussa. Le capitaine se précipita à son chevet et fit la grimace. Son ventre était marqué de trois grandes griffures profondes. Le condamné tourna la tête dans un gémissement et aperçut son frère.
- Wil… Wilhem…
- Ça va aller Peter. Je vais te sortir de là. Bientôt ces vilaines griffures ne seront qu'un mauvais souvenir.
- Non… Trop tard… La créature… avait griffes… empoisonnées…
Il geignit en posant sa main ensanglantée sur son abdomen. Wilhem essaya vainement de le réconforter. D'un coup, le blessé eut un sursaut de lucidité.
- Les morts ! Ils… ils sont partis ? Des milliers de morts… Ils nous ont massacrés…
- Oui, ils sont partis, tu n'as plus rien à craindre.
- Nos camarades… Tombaient… Une terreur immense… Ils se sont relevés et nous ont attaqués, pleura Peter. Nous étions bien trop ahuris pour réagir… J'ai… Je me suis retrouvé… devant une effroyable créature… elle m'a mis au sol d’un coup de patte… J'ai si mal…
- Tiens bon. Tout va s'arranger. On va te ramener à Altdorf.
- Douleur… Trop insupportable… Le… Le soleil ! Où est-il ? Je veux voir le soleil… je ne veux plus jamais qu'il fasse nuit… La nuit cache trop d’atrocités pour qu'elle revienne… Montre-moi le soleil !
Une larme glissa le long de la joue de Wilhem. Il bougea le corps de son frère avec précaution en direction de l'est et du soleil qui apparaissait peu à peu.
- Oh… Le jour se lève… C'est beau, hein Wil ? Ce n'est que le début d'une grande et longue journée… La nuit ne reviendra pas avant longtemps… Je sens qu'il va faire beau… Pourquoi tu pleures Wil ? Regarde, c'est l'aurore ! C’est la naissance d’un nouveau jour… Je voudrais que cet instant ne s'arrête jamais… La lumière matinale qui caresse mon visage… Je me sens si bien…
Les larmes du capitaine se transformèrent en sanglots. L'âme de son frère avait quitté son enveloppe charnelle. Il lui ferma les yeux et pleura sur son corps.
- Capitaine, attention !
Il se redressa. Un de ses soldats lui faisait signe, l’épée au clair. Il entendit alors un grognement. Il se leva et dégaina à son tour. Devant lui se dressait le guerrier dont il avait fermé les yeux. Mais plus aucune vie n’habitait ce corps. Il se mouvait désormais grâce à la magie nécromantique. Ce n’était plus qu’un zombie. Choqué, le capitaine ne dut qu’à son instinct d’éviter le premier coup. D’abord trop bouleversé, il ne faisait que parer les lentes attaques du mort-vivant. Mais il comprit bien vite qu’il lui fallait l’éliminer pour de bon. Une simple estocade et il en fut débarrassé. Mais quand il se retourna, une dizaine de zombies convergeaient vers lui. Ils faisaient tous partie des soldats abandonnés sur la plaine. Il voulut se frayer un passage à travers sous les cris déchirants des survivants dévorés par les abominations. Mais les cris finissaient par s’éteindre, et de nouveaux zombies se levaient, toujours de plus en plus nombreux. Ceux que Wilhem avaient retués se relevaient encore et toujours. Au milieu de la mêlée, il aperçut son unité qui venait à son aide. Il se battait désormais contre une centaine de mort-vivants. Il comprit avec désespoir qu’il ne s’en réchapperait pas. Il réussit à se libérer des anthropophages juste le temps de crier :
- Partez ! Fuyez ! Allez prévenir l’Empereur ! Fuyez !
Ses hommes hésitèrent, ne voulant pas abandonner leur chef. Ils finirent par se résigner et partirent le cœur lourd. Le capitaine se remit en garde, prêt à vendre chèrement sa vie. Son sang se glaça quand il vit son frère se relever et se joindre aux autres zombies. Utilisant ses dernières forces, il entama sa danse mortelle et abattit sa lame sur le zombie le plus proche.
Son dernier regard fut pour le soleil qui se levait sur la plaine.

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Jeu 27 Sep 2012 - 23:00
Eteins quelques chandelles Marcel, glissa l’aubergiste avec un sourire alors que les enfants se rassemblaient autour du conteur.
La luminosité baissa rapidement dans la grande salle. Les quelques retardataires finissant leur repas étaient soit les parents des têtes blondes, soit des personnes âgées recherchant un peu de compagnie avant la solitude de la nuit. Le vieil homme inclina la tête vers le propriétaire, approuvant du regard le changement d’ambiance.
Il inspira profondément avant d’entamer son récit. Alors qu’il commençait à raconter son histoire il vit que les enfants, qui avaient entre cinq et vingt ans, étaient déjà pendus à ses lèvres.

Notre histoire se déroule il y a une soixantaine d’années dans un village d’Aquitanie, pas si loin d’ici. Le temps des moissons était arrivé et les familles d’agriculteurs se levaient avant même le soleil pour récolter un maximum de céréales. Il faisait chaud cette année-là et la collecte allait être excellente. C’est à cette heure matinale qu’un adolescent vint cogner à la porte de sir Gontrand.
Gontrand était un homme à la cinquantaine installé il y a longtemps au village, revenu d’une croisade loin dans les pays du sud. Il n’était pas chevalier mais écuyer. Mais cela ne faisait aucune différence pour les villageois qui le considéraient avec humilité.
Le jeune homme venu le tirer du lit était fils d’un paysan du village. Il lui expliqua qu’en sortant leur charrue de la grange familiale, ils avaient découvert une chose étrange. Le père réclamait son aide. Le garçon parti sans attendre que sir Gontrand ne soit prêt, lui expliquant qu’il devait encore aller quérir le fossoyeur. C’est l’esprit encore barbouillé par sa nuit écourtée qu’il prit seul la direction des champs. Il était sceptique quant à l’aide qui pourrait apporter mais l’offrirait de bon cœur.
Les toutes premières lueurs de l’aurore éclaircissaient doucement le ciel quand il parvint à ladite grange. Il y découvrit le père du garçon, occupé à harnacher des cordes à ses chevaux de traits. Cordes qui disparaissaient dans une fosse béante au beau milieu du bâtiment. Perplexe il s’approcha et sonda l’abime du regard. Il ne parvint à rien discerner dans l’obscurité. Un air glacial remontait des profondeurs.
L’homme lui expliqua que, lorsqu’il avait souhaité sortir sa charrette à l’extérieur avec ses deux chevaux, le sol de la grange c’était dérobé derrière eux, révélant cette fosse. Cela faisait des années qu’il possédait le bâtiment et jamais il n’avait entendu parler d’une cave. Car il ne s’agissait pas d’un puits naturel : sous environ une trentaine de centimètres de terre un ancien plancher, complètement pourri par le temps, était visible. C’était vraisemblablement lui qui avait cédé et entrainé l’effondrement.
Alors que son fils et le fossoyeur du village arrivaient à leur tour, le père leur expliqua à tout deux qu’ils étaient descendus en bas avec son fils. Les ombres indiscernables étaient trompeuses, sous le plancher le sol de terre n’était qu’à deux mètres de profondeur environ. Et ils avaient découvert quelque chose. Quelque chose qu’ils ne pouvaient expliquer eux-mêmes, c’est pourquoi ils avaient été chercher les deux hommes.
Retenant un bâillement, Gontrant compris alors l’utilité des cordes : les chevaux allaient extraire leur trouvaille du souterrain et il en fut heureux : il ne souhaitait pas vraiment jouer les acrobates à son âge. Ce que commencèrent les bêtes robustes lorsque le paysan leur donna une tape sur la croupe en les encourageant. Un raclement sourd monta des profondeurs, faisant sursauter le fossoyeur tout comme Gontrant. Qu’avaient-ils bien pu trouver en bas ? Comme un tintement métallique accompagnait la remontée, leurs lanternes à huile leur révélèrent enfin la vérité.
Le vieux croisé fut glacé par cette vision. Il s’agissait d’une grande croix métallique où était enchainé un corps momifié par le temps. Le métal était recouvert d’une épaisse couche d’oxyde, mais était encore robuste. Quant au corps lui-même, ce n’est pas son excellent état de conservation qui le choqua, mais les mutilations qu’il arborait. Des pointes étaient incrustées dans ses orbites vides. Son crâne était déformé par les coups subits et sa mâchoire avait été fracassée, ses lèvres et ses dents arrachées. Les côtes étaient renfoncées sous la peau parcheminée, elle-même lacérée et écorchée. Ses parties génitales n’étaient plus qu’un cercle de peau brulée. Le supplicié n’avait pas été crucifié à la croix, mais les chaines avaient cruellement mordues la chair de ses poignets et ses chevilles.
C’est avec l’espoir d’une réponse à ses questions que le fermier se tourna vers Gontrant et le fossoyeur. Mais aucune des deux n’avait de réponse à lui fournir, l’effroi et l’incompréhension nouant leurs entrailles. Aucune des quatre personnes n’avait entendu parler de quelqu’un aillant été condamné à une mort aussi douloureuse dans les années passées. Qu’avait bien pu faire le malheureux pour qu’on l’afflige d’un tel sort ? Il avait emporté son secret dans la mort.
Néanmoins, il leur parut évident qu’ils ne pouvaient ni répandre la nouvelle d’une telle découverte dans le village ni laisser ce corps ainsi. Armés d’une fourche ils entreprirent de briser les chaines. Leur malaise fut plus profond encore lorsque les couches d’oxyde s’effritèrent, révélant un métal qui reflétait pâlement la lueur des lanternes et des premiers rayons de l’extérieur. Il ne s’agissait pas de fer mais d’argent. La valeur de cet outil de torture était potentiellement exorbitante, à condition de le fondre en objets plus discrets.
Ils n’eurent toutefois ni le temps de déterminer pourquoi cette croix était faite d’un métal si précieux ni d'imaginer comment en tirer profit. A peine le premier rai de soleil caressa-t-il la main rabougrie aux doigts amputés que la peau laissa échapper quelques fumerolles en crépitant. Ils s’écartèrent de stupeur, ne comprenant pas ce phénomène alors que, centimètres par centimètres, le bras du mort était éclairé et que la combustion se propageait.
Ce qui suivit les marqua à jamais. Lorsque la poitrine commença à bruler, le cadavre eu un soubresaut. Les épaules se soulevèrent de l’argent alors que le vestige de visage inspirait une bouffée d’air par sa gorge dévastée. Et le mort hurla. Ils restèrent muets tandis que ce vestige du passé agonisait une nouvelle fois et poussait des cris de douleurs leur vrillant les tympans. Il se débattait à nouveau contre les chaînes le retenant alors qu’il brulait. La scène macabre se poursuivit durant plusieurs minutes qui virent déchanter le fermier et même le fossoyeur pourtant doté d’un cœur bien accroché.
Des images défilaient dans l’esprit de Gontrant, des lais parlant d’un Duc mort-vivant ayant écumé la région il y a des siècles. Il n’y avait jamais porté attention, les considérants comme fantaisistes. Pourtant, ce cadavre aveugle vieux de dizaines d’années hurlait et luttait vainement pour échapper aux flammes qui le rongeaient impitoyablement.
Lorsque le fermier repris conscience, Gontrant était encore là, assis à même le sol, incapable de détacher son regards de l’horrible croix et du tas de cendres encore fumant qui la recouvrait.

Finalement, ils balayèrent les cendres jusqu’au gouffre et y jetèrent la croix avant de dissimuler le passage. Tous les quatre firent de leur mieux pour oublier ce matin funeste, gardant pour eux ce terrible secret.
Le vieux conteur toussa douloureusement alors qu’il achevait péniblement son histoire. Personnes ne parlait ou bougeait dans l’auberge, chacun encore pétrifié par le terrible récit.
Boarf, c’est nul comme histoire, déclara finalement un adolescent en se levant. Elle fait même pas peur.
Il récupéra ses affaires et quitta l’auberge, ce qui eut pour effet de redonner vie à toute l’assemblée ayant écouté le vieil homme. Après quelques minutes, les activités avaient repris dans l’auberge comme s’il ne s’était rien passé. Le vieil homme eut un sourire fatigué, sentant comme un poids ôté de ses épaules. Désormais, il n’était plus le seul à savoir ce qu’il s’était passé, même s’il demeurait le seul à être hanté par ces visions d’agonie.
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Textes du Concours de Récits 2012 Empty Re: Textes du Concours de Récits 2012

Dim 30 Sep 2012 - 14:13
Malédiction

Alors l'aube parut, dissipant les ténèbres, et le cri, cette fois-ci, ne retentit pas. Le soleil se leva et, de ses rayons d'or, éclaira la scène sous un nouveau jour.

Astrid referma l'ancien grimoire, et reporta son attention sur le groupe qui venait d'arriver. Trois guerriers élancés aiguisaient sans un mot leurs maîtresses d'acier. Un archer ténébreux faisait le tour du village, son expression sinistre faisant à elle seule détaler les enfants. Le mage marmonnait des formules pour tenter de comprendre la nature de l'être qu'ils étaient venu combattre, sans succès apparent. Plus impressionnant encore était l'ogre, à la musculature aussi développée que son appétit. Mais de tous, le plus terrifiant était encore le répurgateur qui avait mené toute cette troupe ici. Maléor Pradel avait eu, disait-on, le meilleur professeur de Talabheim. S'il était aussi redoutable que son apparence le suggérait, Astrid était bien prête à lcroire toutes ces rumeurs. Grand, sec, cachant de multiples armes dans les plis de son ample manteau noir, il ressemblait à un de ces capitaines ayant affronté les pires horreurs de l'océan. Ses traits anguleux étaient masqués par l'ombre de son chapeau à bord large, mais ses yeux semblaient briller d'un feu ravageur. Il vous regardait comme s'il vous pensait coupable de quelque crime affreux, et sur le moment vous vous demandiez si ce n'était pas le cas. Un instant, Astrid se surprit à espérer qu'ils triompheraient de la malédiction.

Pour la sixième fois le soleil parut à l'horizon, et une fois de plus Maléor pria que le cri ne retentît point. Vain espoir il le savait. Après six nuits d'horreur et la mort de ses compagnons, il comprenait ce que devaient ressentir les habitants de ce lieu maudit. Comment pouvaient-ils conserver un semblant de raison, alors que chaque jour, la venue salvatrice du soleil était suivie par l'annonce déchirante d'un nouveau meurtre et la promesse d'un autre à la nuit prochaine? Comment parvenaient-ils à rester humains, quand chaque matin les morts hurlaient leur haine des vivants? Le fait que le village ne compte plus que des femmes, des enfants et des vieillards, depuis que les hommes les avaient abandonnés à la malédiction, ajoutait encore à l'horreur de la situation. Que n'auraient-ils pas donné pour un lever de soleil silencieux! Hélas comme chaque jour le cri tant redouté lui glaça le sang, un cri monstrueux, démoniaque, et Maléor sut que Nisder, son fidèle ami aux grands pouvoirs, s'était sacrifié pour rien.

Toute la journée le répurgateur se prépara à l'ultime confrontation. Et toute la journée le souvenir de ses camarades le tourmenta. De l'adresse de l'archer à la force brute de l'ogre, des pouvoirs de Nisder à l'agilité des trois bretteurs, aucun de leurs innombrables talents n'avait pu les sauver. Les pièges que Maléor plaçait ne suffiraient sans doute pas à venir à bout de la créature, mais laisser de telles pensées s'insinuer dans son esprit le conduirait à sa perte. Aussi le répurgateur poursuivit-il sa tâche, pour tenter d'exorciser sa peur, pour oublier les images de l'ignoble soleil levant, odieux complice du spectre hurleur qui venait de voler une âme de plus.

Cette fois encore, Maléor se tenait accroupi, à quelques mètres seulement de la porte du manoir, attendant que l'astre du jour laisse le champ libre au spectre nocturne. Bientôt, la chose apparaîtrait dans le manoir où elle avait jadis été soumise aux pires tortures. Le répurgateur savait tout d'elle, de sa nature, de ses armes. Ce n'était pas un simple esprit vengeur, mais bien le bras armé d'une terrible malédiction, gorgé du pouvoir de la magie noire. Leur groupe se serait aisément débarrassé d'un spectre commun, mais cette créature était bien plus terrible. Elle les avait isolés, piégés, éparpillés dans le dédale de pièces de la bâtisse en ruines. Mais à présent, pour leur dernière confrontation, Maléor possédait quelques atouts. Il connaissait le manoir aussi bien qu'elle, son épée enchantée pouvait la blesser, et elle ne pourrait plus utiliser ses compagnons pour détourner son attention. Le guerrier, cette nuit, ne craignait plus la mort. Ces six jours n'avaient été qu'un prélude, le moyen pour les deux adversaires de se connaître, de se juger. A présent venait le duel véritable. D'égal à égal, espérait-il.

Murmures étouffés de mille voix haineuses. Appel. Maléor se redressa et avança résolument vers la maison de l'enfer. La porte s'était ouverte. Le gouffre noir l'attirait. Il entra. Le silence se fit, comme dans un tombeau. Pas un souffle de vent, pas une planche qui grince, pas un rat qui gratte. Le répurgateur avança, sur ses gardes. Il traversa le hall, entra dans la grande salle au sinistre lustre. Pas un bruit. Même ses pas étaient étouffés par l'aura de mort de la demeure. Lame à la main, il passa à la salle suivante. Puis à la suivante. Une éternité s'écoula, sans que rien ne trouble le calme du manoir. Maintes fois, Maléor crut entendre un son, et cela le rendait comme fou. Il fallait bien que quelque chose se passe. Enfin, un léger bruit de pas à l'étage supérieur lui parvint. Maléor courut. La chasse avait finalement commencé, même s'il ignorait qui était la proie. Il monta les escaliers à toute allure, l'épée tendue devant lui, sa lueur bienfaisante éclairant son chemin. Il passa d'une pièce à l'autre, à la poursuite de ce faible son. Lorsque l'esprit passa à l'attaque, il faillit être tué sur le coup. Tout à sa course, il avait oublié les précautions les plus élémentaires, et l'assaut du spectre le prit au dépourvu. Le sang coula, et le silence retomba. Des pas, à nouveau. La chasse reprit. Cette fois-ci, le répurgateur avançait prudemment, tout en comprimant la plaie qui noircissait à vue d'oeil. Il réagissait au moindre souffle, se tournant tout à coup face à un mur, une porte, une zone d'ombre. Plusieurs fois, il sentit que sa vigilance avait forcé le spectre à renoncer à son attaque. Les heures passèrent, la chose ne lança aucun assaut et la blessure de Maléor s'aggravait. Aucune importance, la créature devrait bien se résoudre au combat avant que l'aube ne la repousse. Il ne restait plus qu'une pièce à explorer cette nuit, et, une fois la porte ouverte, il comprit que c'était là qu'aurait lieu le dernier combat.

La chambre avait été belle autrefois, quand le sang ne maculait pas la délicate dentelle du lit. La femme était là, près de la fenêtre, contemplant la couche où elle avait jadis trouvé la mort. Elle se tourna vers lui, son regard démoniaque manquant de le paralyser, et elle disparut. Mais elle était toujours là, il le savait. Elle surgirait des ténèbres, pour porter un unique coup, et il aurait une chance, une seule, de la frapper avec son arme magique, avant de succomber. S'il échouait, du moins sa mort aurait-elle donné un jour de répit à un villageois innocent. Par la fenêtre, il vit la lumière de l'aube naissante ensanglanter les champs, annonçant l'échéance. D'un dernier grand geste, Maléor balaya l'espace de son épée.

Alors l'aube parut, dissipant les ténèbres, et le cri retentit cette fois encore. Le soleil se leva et, de ses rayons d'or, éclaira la scène sous un nouveau jour. Astrid se renfrogna légèrement. Elle avait espéré... mais c'était impossible, elle le savait. Il n'y avait qu'un seul moyen de se protéger de la malédiction. Mais pourquoi ce sentiment de culpabilité, alors que les hommes sortaient un à un des caves où ils s'étaient réfugiés? Pourquoi ce malaise tandis qu'on attachait un prisonnier près du manoir, membre malheureux d'une caravane de marchands, qui les protégerait une nuit de plus? M'ma Tradol vint la réconforter. Loria était partie en ville, et avait trouvé une bande de mercenaires sensibles à son offre. Ils viendraient bientôt "les débarrasser du spectre", et contrairement au répurgateur, ils ne tenteraient pas de recruter les hommes du village pour les assister; ces derniers n'auraient donc pas à se dissimuler. Astrid acquiesça sans conviction. L'Ancienne avait raison. La malédiction les suivrait s'ils quittaient le village. Ils n'avaient pas le choix.

Leurs vies avant celles des autres.

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La mort est dans la vie la vie aidant la mort
La vie est dans la mort la mort aidant la vie.


historique: https://whcv.forumactif.com/recits-fanfics-et-fanart-f10/le-vampire-de-gespenst-t2742.htm
photos: https://whcv.forumactif.com/galeries-des-membres-f23/galerie-de-keraad-t2854.htm
Senghien

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Dim 30 Sep 2012 - 15:27
Illumination


Où que mon regard porte, il n’y a que la mort. Ce n’est pas un champ de bataille que j’observe, c’était un ouragan. Une mer déchainée de membres pourrissants, d’os terreux, d’armes brisées et de plaintes silencieuses. Derrière moi, les onagres de bois vermoulu propulsent inlassablement leurs projectiles sur l’ile blessée qui reste émergée hors de l’océan de cadavres. Le vent étouffe facilement les gémissements des morts et des mourants tandis que la lumière blafarde de Morrslieb achève de donner à la sinistre scène une teinte irréelle et fantomatique. Dans l’œil cyclopéen de la tempête se tient Von Carstein et sa proie agonisante porte un nom qui m’est familier. Altdorf, siège d’un Empire centenaire, la cité du savoir et des extrêmes. Un vieux béhémot souffrant de mille maux mais néanmoins solide et inexorable comme le passage du temps. J’ai toujours pensé que quoiqu’il se passe, quels que puissent être les bouleversements que cet âge aurait à affronter, l’Empire survivrait. Je l’ai pensé sincèrement et me le suis répété inlassablement car les prêtres me l’ont enseigné et ce sont ces mêmes mots que j’avais à la bouche lorsque ma vie prit fin, il y a cent trente sept ans. Je n’étais alors ni érudit, ni grand philosophe et il me manque maintenant les mots pour décrire à quel point les Von Carstein me dégoutent. Un hurlement retentit, comme pour exacerber cette haine naissante et mon attention m’échappe furtivement pour errer malgré moi vers la source de l’ignoble plainte. Je reconnais Fritz, babines retroussées et crocs sortis. Il déchire lentement les veines d’une femme clouée à un chevalet de torture. Je laisse le bâtard du comte à ses basses œuvres et tente de détourner le regard.

Le chevalier que je suis calcule inconsciemment le temps qu’il lui faudrait pour mettre un terme à cette misérable parodie de non-vie. Je visualise l’arc fluide de son épée trancher à travers la chair, les tendons et les os, l’expression de surprise mêlée de rage, le corps du vampire tombant à genoux avant qu’il ne bascule et que sa tête ne roule au sol. La bête en moi voue quant à elle une attention malsaine à la femme qui agonise trop vite à son goût. Elle veut serrer son frêle cou et voir dans ses yeux cet instant sublime où l’espoir et sa vie s’évanouirait comme une volute de fumée dans la tempête. Elle veut après planter ses griffes et remuer les entrailles, les arracher, refermer ses mains sur le cœur encore chaud, l’arracher et le presser au dessus de sa tête pour s’abreuver du fluide qui pourrait éteindre son inextinguible soif... Le chevalier veille au salut de mon âme, il la frappe de toute sa volonté et la repousse dans les limbes. Je la distrait en visualisant un ennemi sans visage et elle est effrayée. Je sais que l’inconnu lui fait peur, que ce qu’elle ne peut tuer lui fait peur. Puisse cela continuer…

La bête lance un dernier feulement craintif et retourne errer dans sa caverne. Je sens le contact rassurant de l’acier dans ma main et ouvre les yeux. La femme n’hurle plus mais son cœur bat toujours, Fritz y a veillé. Je ne pense pas être encore capable de ressentir de la pitié, j’ai tué nombre de maris, de pères, de frères et de fils. Je les ai tués rapidement et efficacement, tous étaient partis à la guerre avec l’incertitude du retour et avaient payé le prix de leur faiblesse. Les pleurs de ceux qu’ils laissent ne m’émeuvent pas et je n’en tire aucun plaisir. Le sang d’un héros tué de mes propres mains dans le feu de la bataille est pour moi mille fois plus savoureux que celui d’une vierge, si pure et innocente soit-elle. Mais tout appelle au meurtre et à l’excès ici, le sang rend boueuse la terre du Reikland, son fumet métallique et plein de promesses d’extase plane, oppresse et agresse mes sens. Ma rage gronde comme un lourd orage estival et ma soif est grande car depuis huit semaines je ne me suis pas nourri.

J’ai peur et il n’y a nulle honte à cela, je redoute les atrocités que je me sais capable de perpétrer, ces actes qui laisserons d’éternels sillons dans les barrières de mon esprit par où ma bête reviendra, toujours plus forte jusqu’à ce qu’elle m’emmène vers un futur insipide et sans saveur. Mais j’ai surtout peur de devenir comme Fritz, de me satisfaire d’une boucherie sans honneur et de l’acte seul d’infliger la souffrance à ceux qui ne peuvent que subir. Aussi longtemps que je résisterais, je serais victorieux. Les faibles Sylvaniens n’ont même pas lutté, ils s’avilissent en vaines satisfactions de leurs pulsions refoulées. Ils sont faibles, car ils ont oublié qu’ils ne sont qu’éternels, pas immortels, oublié que l’humanité ne se résume pas à quelques esclaves effrayés juste bons à être torturés. Les Von Carstein sont faibles, et c’est pour cela qu’il est inconcevable qu’ils puissent reverser mon Empire. Ils ont oublié d’avoir peur du soleil qui attend son heure, tapis derrière les nuages que leur sorcellerie invoque et qui leur fera payer cher cet affront.

Je n’ai rien en commun avec eux, me dis-je pour achever de me convaincre. La force, l’immortalité et les pouvoirs d’un vampire sont trop précieux pour être gaspillés d’une si vaine façon alors que le monde recèle tant de trésors accessibles aux être supérieurs ! Bien trop tard, je comprends enfin pourquoi mon Père-dans-la-mort n’a pas souhaité se joindre à Von Carstein et pourquoi il ne m’a pas retenu lorsque je suis parti à la suite du comte. Soudain j’éclate de rire, un rire léger et sincère comme celui d’un enfant qui s’ouvrirait au monde dans un charnier sans savoir ce qu’est la mort. Je suis à la fois cet enfant de cent-trente sept ans qui découvre l’ampleur de la plaisanterie que le destin malicieux a mit sur son chemin et son immortel professeur amusé qui lui lance un clin d’œil complice. Je me laisse perdre la notion du temps pour savourer cette éphémère paix.

La pluie tombe déjà depuis longtemps lorsque j’en prends conscience. Les gouttes résonnent sur mon armure, des filets d’eau glissent lentement sur mon visage et s’infiltrent dans mon habit de guerre rembourré là où je ne porte pas de plaques d’acier. Son froid ne m’incommode plus depuis longtemps mais aujourd’hui, il me parait aussi revigorant qu’un sceau de neige en pleine figure. La bruine hivernale se fait averse et détrempe toujours plus le sol déjà gorgé de sang qui agrippe mes bottes à chacun de mes pas. La terre du Reik sait qu’un de ses fils ne la souillera plus, elle me remercie autant qu’elle m’enjoint de partir. Je revêts mes solerets et mes éperons, coiffe ma tête de la cagoule de cuir qui recouvre mon visage le jour et mon casque. Il est d’acier nain et a depuis longtemps échangé son lustre scintillant pour un gris-bleu patiné par les décennies et les intempéries. La pièce d’acier moqueuse me fixe impassiblement dans la pénombre de ma tente et laisse paresseusement remuer les vestiges de son plumet sur les vents fantomatiques qui font rage dehors. Le sommeil du comte est agité, il est temps de partir.

Je ne me retourne pas alors que mon cheval m’emmène loin de ce gouffre de folie. Je sens mon cœur battre au rythme du martèlement des sabots même si je sais cela impossible. Ils résonnent en moi comme le tonnerre d’une charge de cavalerie sur une plaine et me rappellent mes grandes batailles passée, lorsque la guerre était encore affaire d’honneur et que je ne recherchais la confrontation que pour l’excitation du combat. Je suis à nouveau cette lame de chair aussi solide que l’acier, brisée et reforgée par les épreuves. Aucun défi, aucune gloire ne m’attend cette nuit mais je chevauche à la rencontre de la bataille future, impatient d’étreindre cette amante passionnée et trop longtemps délaissée.

De la fin de Von Carstein je ne vit rien. Je me souviens seulement d’un étrange pressentiment m’ayant fait tourner la tête vers le nord et d’avoir entendu le soleil avant de le voir. Un son indescriptible, le cri de naissance d’un jeune dieu courroucé par sa trop longue hibernation. D’abord une inspiration monstrueuse qui ne laisse en votre corps qu’une glaciale peur primaire, puis le hurlement de triomphe silencieux qui porte en lui la fournaise meurtrière et la promesse d’une mort abominable pour tout ceux de notre race. Pour la première fois depuis des mois, le soleil s’était levé et je sus que Von Carstein n’était plus.

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Seulement de nos jours il y a de moins en moins de techniciens pour le combat à pied. L'esprit fantassin n'existe plus. C'est un tort.
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Dim 30 Sep 2012 - 16:43
Aurore pourpre :
Une détonation retentit derrière elle. La foule s'écarta en criant, lui laissant un vaste champ libre. C'était parfait. Elle courut jusqu'à la rue la plus proche, et la traversa, enchaînant sur une autre rue perpendiculaire, puis une autre, et encore une autre. A ce petit jeu là elle serait la meilleure, ses poursuivants ne pourraient pas la suivre efficacement ils devraient se séparer. Le martèlement des bottes se faisait toujours entendre derrière elle, et des éclats de voix lui parvenaient de toutes les directions. Finalement elle ne serait peut être pas la meilleure. Ses ennemis avaient assez d'hommes pour ratisser chaque ruelle, et fouiller chaque bâtisse de Nuln. Elle se trompa de chemin. Sa route croisa un haut mur de briques. Trop haut pour le passer facilement, autant rebrousser chemin. Elle se ravisa, ses poursuivants étaient trop proches, elle devait passer par les toits. Pas de temps à perdre, elle attrapa une première prise et commença l'escalade toute en force et en souplesse. A deux mètres au dessus du sol les prises se firent plus rares. Elle se hissa en usant de ses griffes dans l'interstice entre les pierres de la battisse. Le mortier de mauvaise qualité s'effrita, lui laissant un bel espace pour s'accrocher. Elle reprit l'ascension bien plus rapidement. C'est à mi parcours que les battements de cœurs qu'elle percevait depuis un moment déjà firent irruption dans la ruelle. Ils l'avaient retrouvés! Elle entendit des cris, puis un coup de feu. Une vive douleur à la hanche faillit la faire lâcher prise. Elle se rattrapa à la dernière seconde de sa main gauche. Tomber maintenant signerait son arrêt de mort. D'autres tirs fusèrent, ils ne furent pas assez précis, elle atteint avec soulagement le toit et se remit à courir aussi vite qu'elle put. Deux points douloureux la ralentissaient. Le premier à la hanche. La balle devait être en argent. De ce qu'elle pouvait en voir la plaie avait noircie, mais par miracle la balle était ressortie, elle n'aurait donc pas à l'extraire. Le second était dans son cœur, torturé. Ils l'avaient tué. Si les chasseurs étaient si proches, alors son frère de sang devait être mort. Elle était arrivée à Nuln il y a une semaine, sur ordre de son maître. Pietr avait été fait prisonnier, elle devait le libérer. Tout se passait si bien ... Jusqu'à ce que les templiers de Sigmar leur tombent dessus. Ils avaient presque atteint les portes de l'Altestadt lorsqu'un de leurs capitaines leur avait tendu une embuscade avec une quinzaine de traqueurs de non morts en tous genres. Pietr était gravement blessé, malgré cela ils s'étaient battus tous les deux et étaient parvenus à s'échapper. Malheureusement, dés cet instant la chasse était ouverte. Une journée s'était écoulée avec une terrifiante lenteur, craignant à chaque instant que la porte de leur abri s'ouvre sur l'ennemi. Les chasseurs ne les avaient pas débusqués. Ce soir ils s'étaient décidés à sortir de leur tanière pour tenter leur chance par les taudis et s'enfuir de la ville par un de ces tunnels utilisés par les contrebandiers. Ils étaient tombés dans un second piège. Pietr était resté en arrière pour les ralentir. Elle l'avait supplié de venir avec elle. Il l'avait salué, puis avait tiré son arme, et chargé avec un cri de guerre à en faire pâlir de jalousie un orque noir. Finalement ces lâches l'avaient emportés... Elle les tuerait tous. A cette pensée ses griffes ressortirent. Elle eut une furieuse envie de faire demi tour et d'aller les massacrer. A l'envie de tuer s'ajouta très vite la soif. Le son d'une tuile se brisant la ramena à la réalité. Deux maisons en arrière un groupe de six hommes la poursuivaient toujours. Elle jura. Elle avait ralentit en réfléchissant. Elle accéléra à nouveau, tentant de les semer. Elle s'aperçut bien vite que c'était peine perdue, blessée comme elle l'était elle ne pouvait plus bondir aussi haut que d'habitude, elle finirait par perdre du terrain et seraient tuée. Et en dessous d'elle toutes les rues grouillaient de soldats. Toutes ? Pas toutes. Les rues du Faulestad seraient libres. Elle pourrait y semer ses opposants. Elle infléchit sa course. A partir de la Reikplatz elle pourrait sans doute les distancer suffisamment longtemps pour atteindre le pont, le franchir, et se perdre dans les ruelles tortueuse du quartier pauvre. Oui elle pouvait le faire. Du moins le pensait-elle. Une lueur à l'horizon raviva son inquiétude et la fit accélérer encore.

Les premiers rayons du soleil passèrent au dessus des murailles de Nuln alors que ses pieds touchaient le sol de la Reikplatz. Elle s'élança aussi vite que possible vers l'ombre rassurante du réseau étroit de rue partant de la place. Mais avant qu'elle ne l'atteigne, les chasseurs avaient refermés le piège. Des soldats de la comtesse Emmanuelle, jusqu'aux chasseurs de sorcières, tous ses ennemis convergeaient vers la Reikplatz et formaient autour d'elle une ceinture impénétrable. Elle n'avait aucune chance de s'en sortir par là. Bien sûr elle aurait pût passer en force s'il n'y avait eut ce groupe de chasseurs juste derrière elle, qui justement venaient d'atteindre la place à leur tour. Elle souleva légèrement sa cape pour saisir deux couteaux à sa ceinture. Des lames simples et très bien équilibrées. Une dans chaque main, elle n'attendait qu'une chose : qu'ils s'avancent à sa portée et qu'elle les tue. Mais ils n'en firent rien, pas plus qu'ils n'appelèrent leurs camarades gardant les rues. La place elle même était presque vide, fait étonnant pour cette heure matinale, les rares civils ne lui seraient d'aucuns secours. Il n'y avait ni passant pour la secourir, ni voie de sortie possible. Alors qu'attendaient-ils ? Elle eut sa réponse lorsque les rayons du soleil avancèrent jusqu'à son pied. Elle recula vivement en feulant. Un léger rire y répondit, une dizaine de mètres plus loin de la part des chasseurs. Ils attendaient. Tout simplement. A quoi bon se donner le mal de l'affronter au risque d'y perdre des hommes alors que le soleil pouvait tout faire pour eux ? Ils étaient juste assez loin pour qu'elle ne puisse les atteindre, à cette distance ses lames même jetées avec sa force ne perceraient pas leurs lourdes armures. "Les lâches, avec tout leur attirail d'arme mortelles ils n'osent pas s'en prendre à moi ?". Cette pensée l'écœurait. Comment des êtres si vils pouvaient-ils vivres alors que Pietr était mort ? Lâches et imprudents, ils avaient tous baissés leur garde. Non pas tous. Elle révisa son jugement en observant la conduite du meneur. Les autres observaient les alentours comme pour passer le temps, de son côté, son unique œil valide ne la lâchait pas du regard , et sa main était constamment crispée sur le manche de son pistolet. Ce serait lui le plus dangereux, sans aucun doute. L'ombre reculait, elle fit de même. Elle évalua d'un œil la distance qui la séparait des bâtiments. Pas de fuite de ce côté-ci. Et si elle reculait plus elle s'éloignerait trop des hommes. Alors c'était le moment d'agir. Elle fléchit les jambes pour prendre de l'élan. Le balafré lança un avertissement. Trop tard, elle avait déjà bondit en pleine lumière. Il essaya de l'abattre, mais en sautant en plein soleil, avec ce dernier dans le dos, l'éclat de l'astre du jour était devenu son allié et aveuglait le chasseur. Il manqua son tir. Lorsqu'elle retomba sur le sol, les autres hommes étaient trop stupéfaits pour réagir. Ils étaient persuadés que le soleil l'empêcherait d'agir. Ils avaient pêchés par orgueil. A elle de devenir le prédateur, à eux de devenir les proies. Elle enchaîna sur une course rapide. Sans s'arrêter elle lança une première, puis une seconde lame. Une se planta dans une main, une autre dans une gorge. Lorsqu'un premier homme eut sortit son arme, elle avait déjà lancé une troisième dague qui se planta dans un front, et aux trois coups de feux qui suivirent, une quatrième lame répondit. Aucune balle ne la toucha, elle était trop rapide, et la lumière était toujours son alliée... Pour le moment en tout cas. Le soleil l'affaiblissait, mais ne la brûlait pas. Son arme se planta dans un cœur palpitant, à cette courte distance même l'armure d'acier n'avait pût arrêter un projectile lancé avec sa force. La seconde suivante elle était au corps à corps, et avait tiré son dernier atout, une épée à une main et demie qu'elle faisait tenir dans ses deux petites paumes. Les trois combattants d'élites, y comprit le blessé, n'avaient pas attendus pour la recevoir. Deux se placèrent dans son dos, la laissant face au meneur. Encerclée elle serait désavantagée. Elle devait rompre ce cercle. Elle glissa le long de l'arme du vétéran, et pivota en relevant son arme à l'ultime seconde. Trop rapide pour être évité, l'homme à la main percée s'effondra, le revers de lame l'avait ouvert de la hanche à l'épaule. Les survivants frappèrent de concert. Elle ne pouvait éviter les deux estocades, pas dans son état de faiblesse. Elle évita le coup qui visait son cœur, et se laissa volontairement toucher à l'épaule. La douleur fut terrible, la lame était bénie, mais elle s'était plantée trop profondément. Le guerrier n'eut pas le temps de la retirer que l'épée et le bras qui la tenait s'envolèrent dans les airs, le membre tranché au niveau du coude par l'épée bâtarde. Avant que le dernier homme ait réagit, elle avait ramené sa lame en un arc meurtrier, dessinant un ultime sourire en travers de la gorge du manchot. Il ne restait plus que le vétéran. Il ne montrait nulle peur, c'était un fier représentant de son ordre. Il était prêt à se battre jusqu'au bout. Elle jugea que ses alliés étaient de toute façon trop loin pour le sauver. Ils seraient là d'ici une poignée de seconde et elle l'aurait tué avant. "Par Sigmar, jura le templier, je vais te détruire monstre !". Tenant son épée des deux mains, il chargea à la manière de ses héros de légendes... Et avec la lourdeur caractéristique d'un humain. Il frappa, un violent coup de taille qui lui aurait été fatal. Mais ses réflexes étaient surhumains. Comme si les mouvements de l'homme étaient ralentis, elle se glissa de côté lorsque l'arme passa, et se retrouva collée au guerrier alors que son élan et le poids de l'arme menaçaient de l'entraîner au sol. Elle le rattrapa en le soulevant d'une main par le cou. "Je suis Sabine de la ville des morts, tortionnaire, et ici tes victimes seront vengées." lui annonça-t-elle avec un calme glacial, en dépit de l'agitation qui s'emparait de la place. "De la part de Pietr, et de tous ceux que tu as tué." ajouta-t-elle avant de déchirer la gorge de l'humain de ses crocs. Elle balança le corps sans vie derrière elle. Elle n'avait pas le temps de se nourrir. Il restait beaucoup de vivants à punir. Les hommes de la comtesse accouraient vers elle. Un sourire sadique se dessina sur son visage. Un océan de sang pour combler une mer de peine. La traque ne faisait que commencer.
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Dim 30 Sep 2012 - 18:07
Le Jour où les morts se lèveront…

La nuit était tombée sur la vieille forêt de Blutwald, les frondaisons s’agitaient de l’activité nocturne des prédateurs, du couinement des proies et du vent mystique qui soufflait entre les feuilles sombres. Les immenses troncs séculaires restaient immobiles tels des statues dans un manoir sinistre, leurs branches s’entortillant comme des esprits torturés par le chaos. Leurs racines prenant pied dans la terre meuble de la Sylvanie, remplie d’humus de morts et d’os. Une légère lueur se faufilait entre les souches, survolant légèrement la mousse du sol, esquivant habilement les excroissances aiguisées. Un pistolet dans la main et une lame bénie dans le fourreau, une cape cachant une armure de plates et l’insigne de l’ordre du marteau d’argent flottant entre les replis de son manteau, ne laissèrent aucun doute quand à l’identité du promeneur nocturne. La traque avait duré plusieurs semaines, à travers la Sylvanie. Sa proie passait de village en village, emportant à chaque fois son dû de chair et de sang. Cela faisait des semaines que Leopold Heinz le poursuivait sans jamais mettre la main dessus, à chaque fois, il lui échappait à quelques secondes, il l’entrapercevait a peine qu’il s’était déjà enfui.

Tout était calme, pas un son ne vibrait dans les tympans d’Elise, pourtant habituée à un vacarme tonitruant dans l’auberge du Loup Téméraire. C’était une soirée calme, et reposée… Pas une de celle où l’esprit médite, où l’Homme se ressource dans la tranquillité et la chaleur d’un verre d’alcool, non, une de celle où on a peur, une de celle où le silence équivaut a une terreur froide, où la parole est considérée comme imprudente. Où le moindre mot prononcé risquerait d’amener le mal. Une de celles qu’Elise adorait, elle aimait le frisson glacé de la peur, la colère de l’orage, les saccades affolées de son cœur et les tremblements de ses muscles quand la peur se faisait sentir. Sa rêverie fut interrompue par l’entrée d’un nouveau client. L’auberge était vide. Seuls les insensés ou les intrépides sortaient cette nuit. Même le patron Karl qui habituellement pestait comme un hérétique lorsque l’argent ne rentrait pas était prude, répétant inlassablement « ça ira mieux demain…. ». Comme pour se convaincre qu’aucun malheur n’arriverait cette nuit. Le nouveau client avait l’air de ces hommes taciturnes et implacables qui faisaient la force intérieure de l’Empire. Ces hommes qui n’avaient pas peur des monstruosités, ces hommes qui ne laissaient ni la crainte, ni la tentation entailler leur volonté et assombrir leur jugement, ceux qui prônent la force d’esprit devant le courage. Il était sombrement vêtu, armé et le regard fatigué de celui qui n’a plus rien à faire dans le bas monde, attendant son heure sans peur, sans regrets.

La piste était fraiche, l’odeur de putréfaction forte, il gagnait du terrain, la traque avançait. Cela ne faisait aucun doute, il l’attraperait cette nuit. La volonté destructrice du Répurgateur prenait le dessus, peu à peu il sentait que sa proie se serrait dans les mailles de son filet. Qu’elle le sente ou pas cela ne faisait aucune différence, il n’en avait que faire de voir la surprise ou la peur sur la face de sa victime, il se sentait grisé par la chasse, son cœur battait la chamade, et tout le poussait vers l’avant, vers sa proie. Il sentait l’appel silencieux de la mort l’appeler, lui aussi voulait du sang, le voile rouge coulait doucement sur ses yeux, son regard devint d’acier. Il courait maintenant à travers les sous bois, sûr de lui. Tel un loup en chasse il avait faim. Il avait soif. Il désirait du sang.

L’inconnu parlait fort bien le reikspiel et d’une intonation très académique, sans aucun accent, ce qui était rare dans les provinces reculées de l’Empire. Mais à chaque phrase, elle sentait une pointe d’aigreur, elle sentait que son interlocuteur n’avait pas foi en l’Empire, en la force de ses armées, de Sigmar. Il lui faisait penser aux fanatiques, ces fous prêchant la fin du monde et de toutes choses… Mais Elise n’avait pas peur de cela, car de toute façon si ça arriverait, si le chaos anéantirait tout, qui la regrettera ? Qui pensera à l’Empire et aux Hommes dans un monde dominé par la Ruine ? Son esprit était de toute façon incapable de s’imaginer la mort autrement que par ses propres yeux… Tant qu’elle vit, le monde vit encore autour d’elle, et quand elle mourra, qu’est ce qui restera de vivant à ses yeux ? Pour Elise, la fin du monde sera la fin de sa vie. Comme pour compléter les pensées de la jeune servante, il se mit à parler. « Je me souviens de mes années de services chez Les Indomptables ». Commença l’étranger. « Nous nous étions battus contre les non-morts du nécromancien Maelthir, ce jour là nous avions bannis des milliers et des milliers de macchabées, beaucoup de camarades étaient tombés dans la plaine rouge de sang. Nous ne pouvions faire un pas sans devoir enjamber un cadavre. Finalement nous occîmes le sorcier et les morts trouvèrent enfin du repos. C’était au début de ma carrière, si bien que lorsque j’en eus fini avec l’armée et que mes anciens remords m’appelaient, je retournai vers ce champ de bataille en dernier recueil aux trépassés. » Il reprit son souffle dévisagea sa pinte et continua. « Mais il n’y avait plus de trépassés, il n’y avait plus de trace des morts qui gisaient sur la plaine. J’appris plus tard qu’ils s’étaient relevés de nouveau, pour mettre le monde des vivants à feu et à sang. Qu’ils ont été de nouveau défaits… et ils se relèveront de nouveau, inlassablement, et à chaque nouvelle lune, ils seront plus nombreux… Car si une chose et sûre, c’est qu’il y a plus de morts que de vivants. Et si les vivants meurent, les morts ne disparaissent pas, ils se relèvent pour en amener encore plus dans leur prison éternelle. Comment peut-on espérer gagner contre un ennemi immortel ? La fin de notre monde sera par la mort. La nôtre et celle de nos ancêtres, le jour où les morts se lèverons…»

Leopold s’arrêta. Ses sens étaient en alerte. Il l’avait rattrapé. Il leva son pistolet, posa sa torche et dégaina sa lame. Il était prêt. Cherchant sa proie des yeux. Il avança lentement et précautionneusement. Il la vit, immobile lui tournant le dos. S’approchant discrètement il leva sa lame. Et l’envoya se planter directement à travers le torse de sa victime. Un goût cuivré se répandit dans sa bouche, et du sang lui coula sur le menton. Il retira la lame de sa victime. Elle tomba au sol, inanimée, tel un pantin sans maître. Il baissa lentement son regard vers la pointe qui dépassait son abdomen, et regardait incrédule le sang s’écouler le long du fleuret. Goutte à goutte, il abreuvait le sol de son liquide vital. La lame se retira et il s’effondra dans son sang. L’esprit vide, il ne s’accrochait plus à la vie. Il la laissait sortir de son corps. Mais doucement, il se releva. Il se dressa, sans difficulté sur ses deux jambes, la plaie déversant toujours son flot de sang. Et il leva son regard livide sur le vampire. Ce n’était pas encore la fin pour lui. Il arpentera encore la terre des vivants. Mais en tant que mort aux côtés de son nouveau maître.

Morrslieb et Mannslieb étaient pleines, éclairant d’une lumière mauvaise les créatures de la nuit, rôdant dans tout le vieux monde, dans l’attente de la fin. Les lunes étaient claires et brillantes sur l’auberge du Loup Téméraire, luisant d’un pâle reflet, jusqu’au lever du Soleil.

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"Il n'y a pas d'innocence, juste des degrés de culpabilité"

"C'est le propre des imbéciles de croire impossible ce qui dépasse leur entendement" Farengar Feu-Secret, mage de la cour de Balgruuf le Grand, Jarl de Blancherive

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Dim 30 Sep 2012 - 21:41
Quand l’ego s'érige une statue...


La porte grinça, puis claqua, poussée par un sinistre vent nocturne. Un craquement, une étincelle, une lumière qui s'allume, oui, c'était le feu... J'écoutais deux voix qui parlaient doucement :
_ Les éclaireurs ont signalé du mouvement à la lisière de Malavista, cela ne présage rien de bon, disait une voix, grave et fière, que je reconnu être celle de mon père.
_Moins fort, répondit une autre, tu vas réveiller le petit !
_A son âge, il est plus que temps qu'il comprenne que le monde dans lequel nous vivons n'est pas sûr ! Chérie, si tu passais plus de temps à t'occuper du domaine, je pourrais lui apprendre à se défendre, répliqua mon père.
_Mais ce n'est qu'un petit garçon de 8 ans, expliqua ma mère, car il s'agissait bien de ma mère. Tu risques de lui gâcher son enfance, et puis, nous avons des serviteurs qui pourraient s'en occuper à ta place.
_Certes il est jeune, mais il est le fils d'un chevalier de la cour du Roy. Mon fils. Je me dois de l'éduquer moi même, cela est inscrit dans notre code d'honneur. Et puis d'ailleurs, les serviteurs sont indignes de lui parler.

Un rire s'éleva alors dans la pièce, un rire d'une puissance incommensurable, il reflétait une âme aussi noire que le jais et plus ancienne encore que le château lui même. Le feu s'éteignit dans un crépitement lugubre. Ma mère hurla."

Je me réveillais en sursaut, mon corps trempé de sueur se soulevait et retombait rapidement au rythme paniqué de ma respiration. Je pris conscience que j'étais toujours dans la chambre de l'auberge. Ce souvenir me hantait, pour la troisième nuit consécutive, je revoyais se souvenir horrible. La mort de mes parents dans leur demeure, meurtre commis par la plus infâme des créatures ayant jamais existé, un vampire. Ce n'était pas un vampire ordinaire, mais le seigneur de Malavista que mon père avait jadis repoussé dans sa forteresse de terreur. Cette nuit là, il s'était vengé et avait d'abord tué mon père puis s'était amusé avec ma mère avant de la démembrer sous mes yeux. Pourquoi ne m'avait-il pas tué ? Je ne le sais pas et je ne le saurais probablement jamais.

Après m'être habillé et avoir revêtu mon armure, je sortis de ma chambre, heaume sous le coude. L'escalier de construction douteuse descendait vers la salle commune de l'auberge telle une spirale chaotique. Je l'empruntais, veillant à ne pas faire le moindre bruit pour ne pas réveiller le propriétaire. Je franchissais la porte de l'auberge quand la faim me prit. Je rebroussa chemin, et je me fis un devoir de trouver l'aubergiste. Je le sortis du lit à cette heure tardive et étrangement lorsqu'il me vit, il perdit toute couleur... Je lui souris et l'homme sembla se ratatiner sur lui même. Il balbutia :
_Vo-Vous aviez p-promis Mes-Messire !
_Et de fait, j'ai promis, répondis-je toujours aussi calmement.
_Que voulez-vous alors ? répliqua le brave homme reprenant du courage.
_J'ai promis de vous épargnez vous, mais pas votre fille chérie.
_Non ! Non ! Pitié !
_Réfléchissez bien, c'est vous ou elle...
_Je ne peux pas, je ne peux... Allez y prenez la.

D'un coup sous la gorge, je l'expédiais de vie à trépas. Imbécile, s'il avait résisté, je ne l'aurais pas tué, mais ce manque d'honneur me dégoûtait. Pauvre idiot, il avait refusé mon défi, reconnaissant en moi un être supérieur... Tant pis, je ne me sustenterais pas dans ce village. Peut être le prochain... Je m'approchai du lit où dormait la fille de l'aubergiste, elle était magnifique, je lui caressais le dos. Elle frissonna au contact de ma main. Non cette beauté ne devait pas être altérée, il fallait que je laisse un témoin qui répandrait mon oeuvre, ma terreur... Je sortis, emmenant avec moi l'aubergiste mort. Il serait la pièce maîtresse de mon œuvre...

La fille se réveilla, d'abord apeurée par l'absence de son père, elle sortit de l'auberge, intriguée. Les habitants du village étaient dans la rue. Morts. Ils portaient des armes de diverses sortes. Tous étaient tombés sur la place centrale, formant de leurs corps rougis et fusionnés une sorte de dragon. Un tas d'or trônait au milieu de la place, entre les pattes du dragon, l'or avait rougit sous le sang qui avait coulé. La tête de se dragon rouge était en fait composée du corps mutilé de l'aubergiste. La jeune femme lut l'inscription tracée sur le mur en lettres de sang que les premiers rayons du soleil illuminaient. Ses cris de terreurs déchirèrent le calme de l'aube.

Celui qui triomphera du chevalier sans-terre recevra ce tas d'or.

A l’abri des rayons brûlants, je souriais, quel joli monument à ma victoire ! L'or, je n'en avais cure, je voulais juste prouver aux yeux du monde que quatre cent quarante cinq humains ne pouvaient rien contre moi. Cupides humains, si aisément tentés par l'or... En fait, j'avais menti quand je me disais ne pas comprendre pourquoi le vampire m'avait épargné. Je me souvenais de sa phrase lorsque j'avais eu mes vingts ans et qu'il m'avait changer en vampire : "Tu deviendras le plus grand maître d'arme que le monde ait jamais vu, plus grand qu'Abhorash lui même".

Thomov Le Poussiéreux

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Dim 30 Sep 2012 - 23:20
-L'ennemi sera bientôt sur nous; à la tombée de la nuit selon toute vraisemblance.
-Nous risquons bien de perdre cette bataille, Ser. Nous sommes trop peu nombreux.
-Le nombre n'est pas toujours ce qui importe, Tancrède. Si nous parvenons à vaincre le sorcier qui les conduit, nous avons tout de même une chance...
-Puisse La Dame vous entendre, Ser; nous aurons besoin de son secours pour ne pas faillir.
-La nature de notre ennemi est propre à inspirer l'effroi aux plus braves, il se pourrait que cette bataille soit notre dernière.
Le jeune homme eut le regard vague un moment; l'inquiétude de son maître le troublait manifestement.
Il y eut quelques instants de silence, puis le Chevalier reprit la parole.
-Nous n'aurons peut-être plus jamais d'autre occasion... Voilà aujourd'hui six ans que tu me sers fidèlement, Tancrède de LongGué; l'heure est à présent venue de te faire Chevalier à ton tour.
Ser Armand tira sa longue épée tandis que son écuyer mettait prestement un genoux en terre et il en posa le plat sur l'épaule du jeune homme.
-De par la grâce du Roy et de La Dame, j'use en ce jour de mon droit sacré de Chevalier d'adouber mon écuyer pour qu'il devienne l'un de mes pairs.
Il posa sa lame sur l'autre épaule et poursuivit le rituel.
-Que l'Honneur guide chacun de tes gestes, que La Dame conduise chacun de tes pas, que la Justice soit dans chacune de tes paroles et que le Saint Graal soit le soleil de chacun de tes jours.
L'épée s'abattit ensuite un peu durement sur son crâne.
-Sache rester vaillant dans la bataille, sage dans la défaite et humble dans le triomphe; mets ton épée au service de justes causes et que ton honneur te soit désormais plus précieux que ta propre sauvegarde. Maintenant relève-toi, Tancrède de LongGué, et que commence la veillée qui fera de toi un Chevalier à part entière.
Le jeune homme se releva et Ser Armand lui administra un rude coup à l'arrière de la tête, la colée, selon la tradition bretonnienne séculaire.
-Bien, je regrette que nous ne puissions prolonger la cérémonie plus longuement, mais le péril approche à grand pas. J'espère de tout mon cœur que La Dame te permettra de vivre assez longtemps pour terminer ta veillée et devenir Chevalier. Allons, rejoignons nos hommes.
Les paysans n'avaient pas perdu de temps et avaient barricadé du mieux qu'ils pouvaient les points stratégiques selon les indications de Ser Armand de RougeDouve. Les deux nobles les rejoignirent comme mourraient les dernières lueurs du jour.
-Ils ne tarderont plus maintenant, l'obscurité leur est favorable et la nuit est propice à la magie noire. Que chacun prenne son poste et puisse La Dame nous accorder la victoire!
Saisissant fourches et piques, les Bretonniens se ruèrent vers les emplacements qui leurs avaient été assignés en criant pour se donner du courage. Tancrède jeta un regard circulaire, soudainement sûr que tout espoir était illusoire.
Les Non-Morts ne se firent effectivement pas attendre. Moins d'une heure s'était écoulée après que le dernier rayon du soleil ai disparu derrière une colline proche quand ils firent leur apparition; légion infernale marchant d'un pas mécanique et saccadé vers leurs anciens semblables. Certains brandissaient des piques et portaient encore la livrée du seigneur pour lequel ils étaient morts, d'autres ne portaient que des guenilles en lambeaux et n'avaient pour armes que de vulgaires gourdins.
La bataille s'engagea rapidement, les paysans refoulant bravement leurs immondes adversaires. L'exemple de Ser Armand et de Tancrède semblait leur inspirer une bravoure qui redonna brièvement quelque espoir au jeune écuyer.
Mais les vagues d'ennemis se succédaient sans fin et déjà plusieurs défenseurs avaient trépassés. Puis, l'assaut cessa brusquement et la foule de cadavres se sépara pour laisser place à deux silhouettes. L'une était un homme plutôt rabougri s'appuyant lourdement sur un bâton tordu; ses habits répugnants et les breloques qui pendaient tout autour de lui l'identifiaient comme étant celui par la magie duquel ces êtres contre-nature étaient revenus de la tombe. L'autre était plus grand et revêtait une armure si noire que la nuit autour de lui semblait en comparaison moins ténébreuse. Par les brèches de son heaume et de ses plates, on pouvait discerner des os auxquels n'étaient plus rattachée aucune chair depuis fort longtemps.
Ser Armand attrapa l'épaule de Tancrède et releva la visière de son casque pour lui parler.
-Voilà l'homme qu'il nous faut abattre si nous voulons vivre! Reste et assure le commandement.
Sans un mot de plus, il bondit lestement par dessus la barricade et lança un rugissement de défi en pointant sa lame vers le thaumaturge. Ce dernier se contenta de ricaner et d'un geste, désigna comme son champion le Chevalier de la Mort.
Le combat entre les deux ennemis fut brutal et sans merci. Ser Armand avait l'avantage, il était de loin plus rapide et maniait son arme avec une dextérité qui stupéfia tous les défenseurs. Mais son adversaire encaissait les coups sans broncher et il semblait que rien ne put en venir à bout. Finalement, il parvint à tromper la garde de Ser Armand et sa lame brilla d'une aura lugubre en traversant comme du parchemin armure, mailles et matelassage.
Ainsi tomba Ser Armand de RougeDouve, dont la tête tranchée heurta le sol avec un son mat intolérable.
La bataille était terminée; devant cette scène, les paysans déroutèrent et fuirent dans toutes les directions. Tancrède lui-même fut submergé par la panique et prit ses jambes à son cou. Il courut comme jamais il n'avait couru de toute sa vie, droit vers la modeste chapelle du Graal du village. Il voulu y attirer d'autres fuyards, mais ils n'entendaient rien et le poussaient pour s'encourir vers les bois.
Refermant finalement l'huis, il se jeta au sol devant la pauvre statuette de La Dame et y déposa son épée souillée de sang vicié et de chairs décrépites.
-Je Vous implore d'épargner ma vie et ces gens! Je crois en Votre pouvoir et en Votre bonté! Dispersez les ténèbres qui nous assaillent et amenez-moi l'aurore!
Il répéta sans cesse ces prières des heures durant, les sons assourdis du massacre lui parvenant par bribes au travers de murs de la chapelle.
La nuit finit par pâlir peu à peu et bientôt il ne fut plus si sombre. Quand enfin, par la grâce de La Dame le soleil se leva, Ser Tancrède de LongGué, Chevalier Errant du saint royaume de Bretonnie et noble Fils de La Dame, franchit le seuil de son refuge, l'épée au clair et prêt à affronter tout ce qui pourrait se trouver encore là; il était sûr à présent que La Dame l'avait exhaussé et qu'Elle avait voulu qu'il vive et combatte le mal.
Mais d'ennemis il ne restait plus guère, seulement des corps mutilés cloués aux portes des rares masures qui tenaient encore debout, seulement du sang coulant partout en ruisseaux, seulement de macabres guirlandes de viscères et des têtes fichées sur des piques; seulement un bûcher empestant le porc et les décombres de l'armure de Ser Armand de RougeDouve parmi les braises...
Les yeux en larmes, la rage au cœur, Ser Tancrède fit serment ce jour-là de retrouver et de détruire le mage maudit responsable de ce désastre.
Depuis lors ère-t-il partout, se refusant tout repos qu'il n'ait passé par l'épée celui qu'il à juré de vaincre, ou de mourir en s'y employant.


Dernière édition par Thomov Le Poussiéreux le Jeu 3 Jan 2013 - 20:42, édité 1 fois

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Lun 1 Oct 2012 - 23:02
« D’une Nuit »


Les ténèbres… Un frisson de brume caressait la lande grisâtre, et seul l’Aquilon nocturne amusait le silence d’un frottement sifflant. Les cieux obscurs se déchiraient par instants, laissant poindre deux lueurs verdâtres au travers d’un sombre linceul nuageux. Les hautes herbes pliaient sous la sourde plainte du vent, ondulant avec quiétude dans de noirs lointains. La plaine cédait toute entière à ce vague frémissement, berçant la veule imagination du promeneur solitaire.

Une silhouette émerge des ombres tremblantes, foulant avec détermination la végétation endormie. Les contours flottants de sa cape s’unissent bientôt aux immortels méandres de la Nuit ; et son fantôme s’efface finalement tout à fait, ne laissant plus percer que l’unique éclat d’une lame à sa ceinture. L’homme traverse silencieusement la lande puis, s’arrêtant à l’orée de la forêt, il se retourne, étreignant le paysage d’une tristesse passionnée. Un soupir semble un instant exalter sa poitrine, et le voyageur s’enfonce bientôt dans la confusion nocturne des bois.

Il marche vigoureusement, les ténèbres occultant ses traces. Les nues s’éclaircissent tout à coup, illuminant l’atmosphère de clartés oniriques. L’homme s’immobilise, regarde avec une inquiétude croissante les lunes hautes dans le ciel, puis se met à courir, troublant d’un halètement rauque le silence de la futaie cendrée. Il gravit le pan d’une colline boisée et, arrivant au faîte du tertre, s’arrête, reprend son souffle.

Quelques pierres brisées, antiques vestiges d’une chaumière isolée, jonchaient le sommet de la colline. L’homme empoigne une amulette d’une main et dégaine de l’autre la lame ambrée qui pendait à sa ceinture. Il ferme un instant ses paupières, approche le talisman de ses lèvres, murmurant dans un feulement psalmodique quelque douce litanie. Son regard apaisé se ternit à la vue du fer, sa main se raffermit dans une furieuse convulsion. Il contemple un instant l’insondable Empyrée, puis augure :

« _ Mitternacht… Seigneur, je vous attends. »

Une ombre approche bientôt de la clairière, en réponse au présage de l’homme. Surgissant de l’obscurité traîtresse des frondaisons, l’être s’avance au centre de la clairière et annonce :

« _ Bonsoir, mon ami. »

Le nouvel arrivant redresse le capuchon de sa cape, dévoilant un visage gris et lisse à la lueur opaline des lunes. Considérant l’arme de son interlocuteur, il sort une rapière argentée des replis de sa pèlerine, puis ajoute d’un ton posé :

« _ Si tout doit s’achever ainsi…

_ Accomplissons ce qui doit être fait, réplique le premier homme, orientant la pointe de son épée vers l’autre individu. »

Les deux hommes se dévisagent lentement, la plus grande nostalgie perçant dans chacun de leurs traits. L’émotion de l’un révélait la sévérité de l’autre, mais les deux visages étaient crispés dans d’amères méditations. Soudain, le premier homme est pris d’un bouillant frisson et s’élance l’arme au poing sur son adversaire.

Les fers s’entrechoquent avec fougue, les capes voltigent dans les ombres claires de la nuit. Des éclairs d’ors et d’argents éblouissent les combattants, et le tumulte des coups étourdit leur constance. Cédant chacun à une bestialité spontanée, leurs mugissements belliqueux accompagnent bientôt leurs assauts. O combien terribles sont les remous de l’Ardeur quand la Peur fulmine à sa gorge ! Les nuées de ténèbres se consument dans le brasier des folies, les écorchures se font entailles, les douleurs s’oublient dans l’impétueuse fièvre de sang. Le ciel pâlit, le glauque éclat des lunes s’évaporant dans l’azur naissant. Dans une ultime charge, l’homme à l’épée dorée brise l’arme de son adversaire. Celui-ci, titubant sous la violence du coup, tombe à terre.

Le vainqueur se jette sur son adversaire, lui plaque le tranchant de son épée sur la gorge. Son regard brûlant de vanité plonge dans celui indifférent de sa victime, l’odeur du sang prochainement versé pénètre déjà tous ses sens. Cependant, son arme tremble, exténuée, ses muscles tendus sont pris de spasmes incontrôlés. Le vaincu ricane alors :

« _ Tout se termine enfin… N’as-tu plus la force de me tuer, quand cent de tes assauts auraient pu m’anéantir ? Je te croyais homme, tu n’es pas même enfant.

_ Je suis un homme ! s’exclama le vainqueur, pris désormais de brutaux sanglots.

_ Alors tue-moi ! »

Le silence revint, les guerriers se regardaient, aucun n’osait plus faire un geste. Le ciel s’éclaircissait, les nuages viraient du noir au pourpre, une brume dorée tapissait délicatement l’air cotonneux.

« _ Le soleil se lève, le règne du Seigneur de la Nuit s’achève, annonça avec distance l’homme qui tenait encore fermement l’épée. »

L’homme à terre s’esclaffa alors :

« _ L’aube n’est-elle pas la promesse du crépuscule ? Tu vis aujourd’hui pour mourir demain ; je meurs sans regret, la brise du soir me ranimera aussi sûrement qu’elle te verra dépérir. Mon ami, mon frère, n’est pas encore venu le jour de nos adieux. »

Un unique rayon d’or perça l’air matinal, le vaincu se désagrégea dans un ultime sourire d’amitié à son adversaire. La forêt s’illuminait de rosée, une douce fraîcheur emplissait déjà l’air, les oiseaux s’éveillaient tout gazouillant, encore calmes et langoureux dans la paix de l’aube. Le soleil se levait grandiose, sublime, délicieux ! Et l’homme pleurait.

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Lun 1 Oct 2012 - 23:43
La Proie et le Chasseur

Helmut prenait son temps, le sourire aux lèvres, laissant à peu près la même distance entre lui et sa proie. Il adorait agir de la sorte, lorsqu'il poursuivait un homme, afin de rajouter du piment à la poursuite et laisser croire à sa future victime que la fuite était une bonne solution. Il faisait même exprès de se rendre le plus bruyant possible, pour que le poursuivi sache où il était et soit donc certain de sa propre avance. Et puis soudain, il se rendait totalement silencieux, et d'un coup l'homme était soit persuadé d'avoir réussi, soit il sentait que quelque-chose n'allait pas et sa peur montait. Dans un cas comme dans l'autre, Helmut agissait de la même façon, avançant rapidement pour surprendre sa proie par derrière et lui murmurer "je t'ai eu" dans l'oreille, avant de planter ses crocs dans sa chair.

La victime de cette nuit était, semblait-il, un voleur qui avait eu l'audace de s'introduire dans son manoir, et qu'il avait surprit dans son salon. N'avait-il pourtant pas fait savoir aux gens du village que toute personne s'introduisant dans sa propriété, et sans invitation, serait tuée sans ménagement ? Ce devait être un étranger...
Peu importait, de toutes façons, car Helmut adorait ces chasses nocturnes, et les faisait souvent durer plusieurs heures, se laissant guider par sa proie, la laissant se reposer quelques minutes de ci de là, lui faisait des fois croire qu'il avait abandonné la poursuite, avant de se relancer en faisant le plus de bruits possibles. Cette fois, la proie était en bonne forme, car l'homme courait vite, et de plus sans se retourner, ce qui n'était pas courant. Il l'avait entraîné en lisière de la forêt, et courait vers l'ouest à travers la végétation basse.

Soudain, une vive douleur lui traversa le dos et la nuque, comme si mille charbons ardents lui étaient tombés dessus en même temps. Le vampire hurla de douleur, faisant fuir les oiseaux alentours, et se retourna pour voir d'où venait l'agression. Mal lui en prit.

Là, devant lui, les premiers rayons du soleil commençaient à poindre à l'horizon. La lumière l'avait frappé par derrière, brûlant sa peau pâle et meurtrissant sa chair. D'instinct, Helmut mit les mains devant ses yeux, qui ne pouvaient soutenir une telle luminosité, et sentit bientôt ses doigts le brûler tout autant. Oubliant complètement l'homme qui, quelques instants plus tôt, semblait n'avoir aucun espoir de fuite, Helmut fonça vers le couvert des arbres de toutes la vitesse que lui permettait la non-vie, avec l'impression qu'on perçait sa chair à grand coups de tison.

Une fois sous le couvert des arbres, à l’abri derrière un grand tronc, Helmut reprit ses esprits, et se maudit de n'avoir pas prêté attention à un facteur aussi évident que l'imminence de l'aube. Il s'était trop prit dans le jeu qu'il avait lui-même initié, et maintenant sa situation devenait presque impossible. Cela en devenait presque risible, et il était persuadé que l'homme qu'il poursuivait devait maintenant bien rire de la bêtise de son poursuivant.

Le vampire regarda autour de lui, cherchant le moyen de se soustraire de ce piège mortel. Les arbres étaient ici assez espacés, mais leur tronc était épais, et en se débrouillant bien, il pourrait se déplacer constamment dans l'ombre pour atteindre le centre de la forêt, où la couverture arboricole se ferait plus sombre et plus sécuritaire. Helmut sentait cependant qu'il devait faire vite, l'intensité de la lumière du jour croissant à chaque seconde.

Prudemment, il s'allongea dans l'herbe, le menton au niveau du sol, et se mit à avancer tant bien que mal le long de l'ombre de l'arbre derrière lequel il s'était abrité. Cette posture, bien qu'inconfortable et fort peu élégante, permettait à Helmut de garder un maximum de contrôle sur sa position par rapport à celle du soleil. En quelques secondes, il avait parcouru la distance le séparant de l'autre arbre, et il s'apprêtait à se relever quand un choc frappa son bras gauche, suivi d'une violente douleur. Avec effroi, il découvrit qu'un carreaux d'arbalète était planté dans son avant bras gauche, le clouant au sol. Au même moment, un rire sarcastique s'éleva derrière lui.

"Eh bien, te voila bien attrapé, vampire. Je dois dire que quand tu m'as surpris, cette nuit, dans ta maison, je pensais vraiment ma dernière heure arrivée. Et voila que tu es désormais à ma merci, rampant pour échapper aux rayons purificateurs du soleil."

L'homme se tenait en retrait, et lorsque Helmut se retourna pour l'apercevoir, un deuxième tir d'arbalète le frappa, au bras droit cette fois, clouant celui-ci au sol de la même façon qu'au bras gauche. Le vampire se rendit vite compte que s'il ne se dégageait pas rapidement, il ne survivrait pas longtemps, car l'ombre ne tarderait pas à se décaler, le laissant brûler au soleil comme un fétu de paille. De toutes ses forces, il tenta de se dégager les membres, forçant sur les flèches, tout en luttant contre la douleur qui lui vrillait les membres. Soudain, il perçut un mouvement sur la droite, et put voir l'homme qui naguère devait être son repas, et maintenant était son tortionnaire. Celui-ci était vêtu d'une tenue de cuir sombre, portait une arbalète dans le dos et une courte épée sur le côté, tant de détails qu'Helmut n'avait pas remarqué auparavant, tant il avait mit un point d'honneur à ne pas être trop proche de sa proie. L'homme s'adressa de nouveau à lui, reprenant son ton narquois : "Cela faisait un moment que je cherchais à te tuer, créature de la nuit. Mais je ne pensais pas y arriver comme ça. Tu es vraiment le plus stupide vampire que j'ai vu de toute ma carrière de chasseur."

Et, dégainant son épée, il fondit sur Helmut et lui plongea la lame dans le dos, perforant l'abdomen de part en part et rentrant dans le sol. Helmut poussa un hurlement de douleur alors que l'arme lui traversait le corps, se rendant compte qu'il n'avait plus d'espoir, et se tordit frénétiquement dans tous les sens, tentant de se soustraire le plus longtemps possible à la lumière qui avançait lentement, lentement...

Ceux qui entendirent les cris déchirants qui résonnèrent dans la forêt de Ktüghern ce jour là jurèrent avoir entendu les hurlements d'un démon enragé. Et la découverte d'un cadavre calciné au pied d'un arbre, alors que toute la végétation autour semblait intacte, ne fit que confirmer cette hypothèse.

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Textes du Concours de Récits 2012 2442907557  "Et quand les morts se lèvent, leurs tombeaux sont remplis par les vivants"  Textes du Concours de Récits 2012 2442907557

Livre d'armée V8 : 8V/2N/3D

Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun

Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
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