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Gilgalad

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Voyages dans les Montagnes du Bord du Monde Empty Voyages dans les Montagnes du Bord du Monde

Sam 4 Oct 2014 - 21:56
Bon alors voilà. Comme je vous l'avais promis, je vais vous poster le récit de mes aventures de la semaine dernière dans les Montagnes du Bord du Monde. Cependant, je tiens à préciser qu'à l'avenir, il n'y aura pas que celles-ci. En effet, je compte rédiger mes aventures précédentes (datant d'avant ma transformation en fait et celles d'après) dans cette même chaîne de montagnes. Vous pouvez bien évidemment les commenter à tous points de vue. Si jamais quelque chose ne vous plaît par exemple au niveau du style ou du fluff, dîtes-le moi et je le modifierai dès que possible sans que cela ne change l'histoire.

Voici donc la première partie. Elle est plutôt conséquente et un peu plus grande que d'habitude si vous avez l'habitude de me lire. Mais ça devrait aller.



LA LIBERATION DE LA SOIF


1er jour de voyage :

J’ai décidé d’essayer de me libérer de la Soif Rouge en affrontant un grand dragon de feu. Je ne sais pas si ça va marcher mais on dit qui ne tente rien n’a rien. Donc je vais essayer. Ce n’est pas n’importe quel dragon de feu. Il est plus puissant que ceux venant du Nord. Je vais donc devoir faire attention pour pouvoir le vaincre. Je vais devoir être plus rusé, plus rapide, plus agile, plus intelligent. Arsvagnir est venu me chercher vers ce qui doit être neuf heures du matin. Je perds un peu la notion du temps avec cette obscurité au-dessus de la Sylvanie.
Nous nous sommes envolés aussitôt vers l’Est, montant au-dessus des nuages noirs. Le voyage dura quelques heures. Dès que nous avons franchi les frontières de la Sylvanie, nous avons commencé à voler au ras du sol. Le but était de ne pas se faire repérer par d’éventuels nains. Et nous étions trop rapides pour des gobelins quels qu’ils soient. Arsvagnir devait voler plus lentement qu’en altitude car il devait faire attention aux montagnes. Je dois avouer que la seule sensation meilleure que celle-ci est de voler en altitude, au-dessus des nuages et de voir l’horizon au loin.

Parfois, mon dragon et ami remontait un peu pour retrouver son chemin. J’en profitais pour regarder un peu autour de moi. Bien que lointain, du Nord venait un nuage sombre. Cela ne présageait rien de bon. Le Chaos allait encore devoir se déverser sur notre terre et on allait devoir encore une fois tenir en espérant pouvoir les vaincre. Archaon était surnommé l’Elu de la Fin des Temps et ce n’était sûrement pas pour rien. Selon les rumeurs, il avait rassemblé une armée de plus d’un million de mortels soumis aux puissances de la Ruine. Et je crois cela volontiers. Qu’Asuryan et Isha nous préservent de ce qui va arriver. Ce n’est que vers la mi-journée que nous sommes arrivés à la grotte. Le dragon n’était pas là, mais je pouvais sentir son odeur sans problème. Je pris alors le pari d’explorer la caverne.
Je pensais au départ qu’elle était de taille modeste, mais je révisai rapidement mon jugement. Cela devait être une ancienne forteresse naine. Je ne la connaissais pas. Cependant, il n’y avait d’odeur de nain carbonisé ou de cadavre en décomposition. J’en déduisis donc qu’elle avait été abandonnée il y a très longtemps. Parfois, des colonnes de pierres qui jaillissait du sol jusqu’au plafond mais elles étaient rares et sur les bords de la demeure du wyrm rouge. Des quantités de trésors aussi grandes que des collines d’Ellyrion ou de Bretonnie formaient un paysage doré magnifique. Elles provenaient de toutes les races de la terre. Je reconnus ainsi des lames et des armures elfes. Néanmoins, elles n’étaient pas magiques. Je vis aussi nombre d’armes runiques dont ma présence fit s’allumer les runes. Tant d’armes antiques qui restaient ainsi inutilisées. Cela me fit mal au cœur si je pouvais le dire. Je voyais ci et là des armures de Gromril, des coffres remplis de pièces de toutes les couleurs. Je vis des étendards de nations qui avaient disparues alors que le monde était jeune. Tout cela à ma portée. Je n’avais vu de pareille accumulation de trésors depuis que j’avais pénétré dans les armureries secrètes de ma famille, en Ulthuan.

Soudain, un cri retentit dans ma tête. C’était la seule voix que j’avais entendue de toute la journée. Celle d’Arsvagnir, mon meilleur et plus vieil ami. Il m’avertissait qu’il sentait que le propriétaire actuel de ces lieux n’allait guère tarder à revenir. Or, il valait mieux pour moi que je ne reste pas à l’intérieur de l’ancienne forteresse. En effet, le dragon aurait un avantage sur ce terrain puisque non seulement il le connaissait mais il pouvait aussi foire effondrer le plafond sur moi ou m’acculer dans un trou. Il fallait donc que je me bâte à l’air libre. Je retrouvai mon chemin sans peine. En effet, j’avais pris soin de toujours aller tout droit pour retrouver la sortie sans problème, en cas d’urgence. Je me mis à courir. Mon entraînement intensif de Prince Dragon et ma rapidité due à ma nature de vampire me permirent d’arriver très rapidement en dehors de la montagne. Dehors, le jour tombait déjà. En face de moi se trouvait le dragon que je connaissais depuis mon enfance. Bien qu’aussi fier et orgueilleux que moi, il tenait à moi autant que je tenais à lui. D’ailleurs, Aryana disait toujours que je n’avais qu’une seule personne avec laquelle je pourrais m’enfuir, Arsvagnir. Et comme c’était un dragon et qu’elle pouvait le pister, elle ne se faisait guère de soucis pour cela. Mon ami me dit alors :
« Je vois que tu n’as pas renoncé. Je sais que tu veux te libérer de ta malédiction mais il serait sage d’attendre un peu plus longtemps non ?
_Non. Cette occasion ne se représentera pas de sitôt et je veux pouvoir vivre à nouveau normalement. Le prochain sera pour Aryana. Je l’entraînerai comme il faut pour pouvoir vaincre une créature aussi puissante.
_Comme tu le désires mon ami. »

Pour la première fois, je vis que les yeux de mon dragon étaient tristes. Je savais qu’il avait perdu sa compagne et ses enfants dans la guerre contre les démons alors qu’il combattait aux côtés de Caledor Dompteur de Dragons sur l’Île des Morts lors de la création du Vortex, mais jusque-là je n’avais vu qu’une sagesse immense dans ses yeux dorés. Je me rendis compte qu’il y avait tout un aspect de sa personnalité que j’ignorais totalement. Il s’inquiétait vraiment pour moi. Il m’avait dit qu’il m’avait attendu toutes ces années pour que l’on puisse être ensemble. Il me l’avait dit il y a plus de soixante ans. J’étais entré dans sa caverne pour m’abriter d’une tempête et cela l’avait réveillé. Depuis ce jour, nous sommes devenus amis. Vivant extrêmement longtemps pour lui et moi étant immortel, je ne saurais dire quand nous serions séparés un jour. Il n’était pas seulement une mine de connaissances mais aussi un confident qui écoutait mes peines et mes joies et les partageaient tout comme je partageais les sienne. Ce fut un rugissement évoquant le tonnerre qui me tira de mes pensées. Le dragon approchait. Arsvagnir s’envola pour prendre de la hauteur et observer le combat d’un point de vue plus favorable. Sans compter que cela me laissait plus de place pour manœuvrer et me déplacer.
Je tirai ma lame enchantée, prêt à frapper si l’occasion se présentait quand le dragon arriverait prêt de son territoire.

J’attendis plusieurs minutes pour qu’il arrive. Bien que je le voie depuis quelques temps, je me devais de l’attendre en bas, pour éviter à Arsvagnir de s’en mêler. Lorsqu’il arriva, ce fut un tourbillon de poussière qui m’entoura. Bien qu’habitué, mes yeux se fermèrent d’eux-mêmes pour éviter de finir aveuglés. Parfaitement entraînés, mes autres sens prirent le relai, le temps que la poussière retombe au sol. Je tentais alors de porter des coups tout en esquivant les pattes du monstre. Ce furent mon ouïe et un sens qui me permettait de « sentir » toute personne à proximité. C’était un sens qui était développé aussi bien parmi les Princes Dragons qu’à la Tour Blanche pendant mes dix années d’apprentissage là-bas. Il allait me sauver la vie plusieurs fois dans les heures à venir. Lorsqu’il me vit, le wyrm prononça ces mots :
« Qui ose venir me troubler ?
_Je suis le Prince Dragon de Caledor et Dragon de Sang Gilgalad. Je te défie en combat singulier jusqu’à ce que mort s’ensuive.
_Alors qu’il en soit ainsi. Si jamais je gagne, tes armes et armures iront rejoindre mon trésor. Si tu gagnes, ce dont je doute, jures-moi sur les Dragons de Caledor que tu ne réanimeras pas ma carcasse mais que tu la brûleras. Car je sais ce que tu es venu faire ici. Tu veux te libérer de la malédiction qui est en toi.
_Qu’est-ce qui vous fais dire cela ?
_Je sens la magie qui est en toi. Et il y a une magie bien plus noire que celle des elfes.
_Dans ce cas, je vous jure sur mon honneur, celui de ma famille, celui de Caledor, la vie des Dragons de Caledor que je brûlerais voter carcasse si je dois gagner le combat qui nous oppose.
_Bien. Alors que le duel commence ! »
La dernière phrase finit dans un cri. Le wyrm se lança aussitôt sur moi.

J’étais aux aguets. Je soupçonnais qu’il voulait me prendre par surprise à un moment où l’autre. Son attaque ne me surprit pas le moins du monde. Avec un élégant pas de côté, j’esquivais sa tentative de me croquer en deux. Dans le même mouvement, j’abatis ma lame sur son coup, l’entaillant légèrement. Rapidement, il retira sa tête pour se préparer à une nouvelle attaque. Cette fois-ci, se fut un coup de queue. L’entendant fouetter l’air, je me plaquais au sol, la laissant passer à quelques cheveux de ma tête et perdant une mèche folle au passage. Son coup suivant était imparable. Je vis ses énormes pattes fondre sur moi. Elles étaient tellement rapprochées que je ne pouvais pas rouler pour les éviter. Ce dut alors qu’elles furent stoppées par un halo de lumière sorti tout droit du médaillon donné par ma chère et tendre Aryana. Saisissant cette occasion, je partis sur le côté pour me relever et frapper un coup sur les pattes qui venaient de frapper lourdement le sol, le faisant trembler. Nous étions dans un combat de titans. Ma connaissance du combat et mon agilité s’opposaient à la force brute et à la résistance du wyrm. Les coups que je portais étaient trop rapides pour qu’un œil non entraîné puisse les voir. De plus, ils n’étaient connus que de certains elfes. Un humain n’aurait rien pu voir. Même un vampire n’aurait pu comprendre ce que je faisais. J’alternais le style de combat des Maîtres des Epées avec celui des Princes Dragons. Je passais de l’utilisation de force brute à celle de la vitesse au détriment de la force du coup porté. Tout dépendait de ma position par rapport au dragon.

Au bout de plusieurs minutes, nous nous arrêtâmes, l’un face à l’autre. Nous nous observions, chacun attendant que l’autre porte un coup. C’était la première fois que je n’avais pas l’avantage dans un combat depuis bien longtemps. Je savais que si je portais le premier coup, il n’en faudrait pas plus pour qu’il me croque sans que je ne puisse rien faire pour l’éviter. J’étais sur la défensive et il le savait. C’est alors que j’entendis Arsvagnir me parler dans ma tête. Il me disait :
« N’oublie pas que ce n’est pas un dragon que tu as l’habitude d’affronter. Il est bien plus puissant que les dragons corrompus et ceux qui ont trahi. Tu dois combattre plus finement. Son point faible est différent que pour les autres. Je ne sais pas où il est mais tu devrais pouvoir le trouver je pense. »
Nous restâmes en face-à-face pendant plus de quatre heures. Le jour était tombé depuis quelques temps. Faisant confiance à mes autres sens, je fermais les yeux pour réfléchir et écouter ce qui se passait autour de moi. J’entendais les battements du cœur du monstre me faisant face ainsi que sa respiration. Le premier était placé juste à la base de son cou. Si j’arrivais à passer dessous et à l’atteindre, je pourrais le percer en une seule fois. C’est alors que je sentis une chaleur intense. Il venait de cracher toute la chaleur de ses flammes. En ouvrant les yeux rapidement, je vis les flammes fondre sur moi. Placer mon bouclier devant moi ne fut pas suffisant. Les flammes m’entourèrent mais ne me touchèrent pas. Mon armure dragon me protégeait de toute attaque avec du feu. Peut-être qu’il ne le savait. Peut-être qu’il avait quand même tenté cela, espérant que cela marche. Mais l’utilisation du feu me donna l’occasion de sourire.

Je savais d’expérience que les dragons n’utilisaient le feu qui couvait en eux qu’en dernier recours. Il était donc acculé et ne trouvait pas de solutions pour me vaincre. Je me décidais de porter une succession de coups trop rapides pour lui. Patient, je mémorisais l’enchaînement dans ma tête. Ayant utilisé son feu et protégé par le cadeau de ma femme, je ne risquais que de me faire dévorer. Il fallait donc que j’évite sa gueule garnie de crocs. Je savais où était le point faible pour sa peau et il fallait que je l’atteigne. Ses écailles rouges étaient magnifiques et cela me faisait de la peine de devoir le tuer. Mais je me devais de me libérer de la Soif, quoiqu’il arrive. Je savais aussi que je n’aurais qu’une seule chance. Je ne pouvais pas répéter la tentative car sinon il saurait ce que je voulais faire. Et il se protégerait en conséquence. Alors que je me préparais, le dragon attaqua soudainement. Tout aussi rapide que l’attaque du début du duel, elle failli me prendre par surprise et me contraignit à la défensive. Par réflexe je me jetais au sol pour éviter de me faire couper en deux par des crocs aussi grands que des lances elfiques. Le coup qui suivit fut tout aussi difficile à esquiver. Je murmurai alors « S’il-te-plaît Aeranir, réveille-toi. » Aussitôt, ma lame se mit à briller d’une intense couleur rouge. Dès que je pus porter une série de coups, j’en profitai. Les blessures infligées au dragon furent terribles. Enragé par ma soif de vaincre la bête, je continuais à le frapper aussi vite que je le pouvais. Peu après, du sang s’échappait de nombreuses blessures, empêchant la bête de m’attaquer avec toute sa force. Elle chancelait. Tombait puis se relevait. Fatigué et blessé à la hanche, je m’éloignais un peu d’elle pour éviter de finir écrasé sous son poids.
Au milieu de la nuit, le monstre s’affala définitivement. La force de son esprit ne suffisait plus à maintenir son corps en vie. Je m’approchai alors du wyrm dont l’esprit avait rejoint ses ancêtres. Je vérifiai qu’il était absolument mort avant de boire son sang. Une fois assuré de cela, je me mis à le boire goulument.




2è jour du voyage :

Une douleur sur mon côté. Comme une épine qui me perçait le flanc. Une grosse chose qui me passait et me repassait sur le corps. J’ouvris alors les yeux. Et poussa un grand cri de frayeur. Arsvagnir me léchait, probablement depuis plusieurs heures. Il vit que je m’étais réveillé et me dit dans mon esprit :
« Heureusement que tu es encore là. J’ai bien cru que tu allais ne plus être de ce monde.
_Est-ce que cela a marché ?
_Je l’ignore. Je pense qu’il n’y a qu’un moyen de le savoir.
_Fait-il jour ?
_Normalement oui mais la couverture nuageuse est très importante. Je pense qu’il va bientôt avoir de l’orage.
_Il faut que je brûle son corps et avant qu’il ne soit trop tard. Je le lui ais juré.
_Alors fais le vite. »
Je me relevai et ouvrit ma vue aux vents de magie. Je vis le vent d’Aqshy, l’attira à moi et commença à prononcer les syllabes d’un sort basique du domaine du feu. Une énorme boule de feu apparut alors dans ma main. Au fur et à mesure que je continuais à prononcer les mêmes syllabes plusieurs fois, la boule grossissait à vue d’œil. Après plus de dix minutes passées à le faire, je lançai la boule sur la carcasse du dragon mort hier. Elle prit feu instantanément. Dépourvu de sa magie, la peau de la bête flambait facilement. Je me recueilli devant le brasier, priant pour que son âme puisse reposer en paix aux côtés des âmes des autres dragons morts aussi bien récemment qu’il y a des millénaires. Alors que les cendres fumaient encore, la pluie se mit à tomber. Je n’avais pas vue de pluie pareille depuis au moins quarante ans. C’était pendant que j’étais sur la côte de la Lustrie. Pour éviter d’être entièrement trempés, Arsvagnir et moi nous réfugiâmes à l’intérieur de la forteresse naine. Mon ami me dit alors :
« Que comptes-tu faire une fois que tu seras retourné parmi ceux qui sont affligés de la même malédiction que toi ?
_Je crois que je vais faire enfin le voyage de noces avec ma femme. Nous devons aussi faire le mariage chez les elfes.
_Comment allez-vous faire si vous devez le faire en journée ?
_Nous nous arrangerons pour le faire en pleine nuit, sous la lumière des étoiles. Des quelques mariages où je suis allé, ceux en pleine nuit sont les plus inoubliables.
_Comme vous le voulez. Allez-vous le faire dans la plus pure tradition calédorienne ?
_Pourquoi est-ce que l’on ne le ferait pas ? Nous sommes des Princes Dragons, que les autres le veuillent ou non. Nous allons donc nos marier en tant que tels.
_Si tel est ton choix, alors qu’il en soit ainsi. »

Le silence tomba entre nous, chacun étant perdu dans ses pensées. Je ne présumerai pas de ce que pensait Arsvagnir mais mon cerveau était tourné vers des souvenirs heureux de mon ancienne vie. Ils étaient peu nombreux mais ils existaient. Je me souvenais de la beauté de nos montagnes de l’Echine du Dragon, de la magnificence des cavernes remplies de dragons endormies, de nos forteresses tout aussi imprenables que les cités naines, de mon cœur se gonflant de joie lors des charges de cavalerie sur le champ de bataille. Les Princes Dragons sont la meilleure cavalerie au monde. Peu de gens nous croient quand nous le leur disons. Mais ils changent d’avis s’ils nous voient sur le champ de bataille. Et qu’ils combattent avec nous. Car s’ils sont nos ennemis, ils n’auront pas le temps de nous croire qu’ils seront déjà morts, transpercés par des lances ou des épées. M’ennuyant, je me mis à explorer un peu les cavernes. Pour ne pas perdre mon chemin, je me repérais à l’odeur caractéristique d’Arsvagnir. Je ne voulais pas prendre de trésors, j’en avais assez en Ulthuan. Je voulais juste faire passer un peu le temps. La non-présence de gobelins et d’hommes-rats ne me surprit pas. Ils devaient avoir peur du défunt dragon. Mais leur retour n’allait probablement pas tarder. Il faudrait que les nains puissent réinvestir avant eux ou des trésors immenses seraient aux mains de ces créatures abjectes. Je me mis à réfléchir à un plan. Il fallait qu’ils soient prévenus mais qu’ils ne sachent pas que c’était un Asur transformé en vampire qui l’ait fait. Je pourrais prévenir secrètement une taverne naine pas trop loin à vol de dragon mais il fallait qu’ils me croient. Un objet nain ramené de ce trésor pourrait suffire avec un peu de chance.
Je me mis alors à chercher une couronne royale ou un autre objet dans ce genre. Je le trouvai au bout d’une bonne heure de recherches. C’était la couronne d’un roi. La rune majeure des rois étant gravée dessus, on ne pouvait penser l’inverse. Je la ramassais et repartis vers l’endroit où j’avais laissé mon ami.

J’étais parti plusieurs heures mais il ne s’inquiétait guère pour moi. Il se contentait de fixer l’extérieur, ses pensées tournées vers un lieu de l’espace et du temps qui m’était probablement inconnu. Après tout, la race des elfes n’était même pas née qu’il volait déjà. Il était déjà un adulte depuis longtemps et avait livré maintes batailles quand les elfes étaient apparus et il avait connu Caledor Dompteur de Dragon. Il avait lutté aux côtés d’Indraugnir à la bataille de l’Île des Morts. Il avait combattu durant la Déchirure avant de s’endormir. Il fut l’un des rares dragons à lutter durant la Purge de Tethlis. Mon arrivée le tira de ses pensées. Je lui exposai alors mon plan. Acquiesçant, il me dit que la pluie allait bientôt s’arrêter et que l’on allait pouvoir partir. Une auberge naine était à un bon quart d’heure de vol d’ici. Mais il devrait me déposer de l’autre côté de la montagne pour éviter de se faire voir. Comme si elle nous avait entendus, la pluie s’arrêta et le Soleil apparut. N’ayant pas anticipé, je fus aveuglé par la lumière de l’astre que je n’avais plus vu depuis quelques temps. Je mis aussitôt mon manteau de voyage mais j’avais eu peur de ne pas être assez rapide. Arsvagnir me dit alors en souriant :
« Ton visage n’est pas brûlé, pas même en partie. Il semblerait bien que tu sois libéré de ta malédiction désormais. Tu n’as plus à avoir peur. »
Pas très sûr, je me décidai à laisser tomber un petit bout de ma capuche pour tester cela. Je me mis face au Soleil et ferma les yeux. Après quelques minutes passées complètement immobile, je me mis à exulter. J’étais enfin libéré de la malédiction qui me frappait depuis toutes ces années.
Cependant, mon ami me rappela vite nos priorités. Je montais sur son dos comme tant de fois auparavant. Il décolla aussitôt, m’emmenant vers la montagne à proximité de cette fameuse taverne.
Après une petite vingtaine de minutes de vol, nous arrivâmes sur la montagne en question. Je n’avais qu’une heure de marche avant de pénétrer dans la taverne. Il était impossible que sente l’elfe vu que j’étais en parti couvert de sang de dragon. Je rabattis la capuche de mon long manteau, ferma ce dernier pour que l’on ne voit pas mon armure et commença à marcher. Le sentier n’était guère compliqué à suivre. Il fallait juste faire attention à ne pas tomber dans le ravin. Etant né dans des montagnes, je pouvais marcher ici sans difficulté aucune. Après tout, selon la légende, autrefois tous les déplacements à Caledor se faisaient à dos de dragon et des routes n’avaient été aménagées que depuis quelques millénaires à peine. Tout autour de moi, les pierres étaient détrempées. Ici et là je pouvais voir au loin des campements de gobelins ou d’autres créatures peu courantes ailleurs que dans les Montagnes du Bord du Monde. Les pierres n’étaient pas gracieuses mais avaient traversé les âges. Si seulement elles pouvaient penser et parler ! Que de conversations intéressantes nous aurions pu avoir ! Cela aurait certainement ravi les sages de la Tour Blanche.

Après plus de deux heures de marche, j’avais mal estimé le temps, j’arrivai enfin devant la taverne. Je me résolus à entrer. Cela calma provoqua un grand silence alors que les conversations étaient très animées jusque-là. Prenant une grosse voix caverneuse, j’annonçai, en langue de l’Empire, à l’assemblée devant moi :
« Le dragon qui gardait la forteresse de Karak Grar a été tué. Vous pouvez dire aux héritiers de ses anciens habitants qu’ils peuvent reprendre leur dû tout de suite ou des peaux-vertes et des hommes-rats prendront la forteresse avant eux. »
Les Nains me comprenant traduisirent aussitôt à ceux qui ne comprenaient pas cette langue. Une voix s’éleva alors pour me dire :
« Prouve-le-nous. Qu’est-ce qui nous dit que tu ne mens pas ? Tu peux vouloir les attirer dans un piège pour voler leurs trésors ?
_Dans ce cas, je ne vois pas comment j’aurais pu prendre cela, répondis-je avec la même voix. »
Je montrai alors la couronne de l’ancien roi. Le peuple des montagnes fut aussitôt hypnotisé par l’objet runique. Je le déposai et continua à parler.
« J’aurais pu vous dire des mensonges mais pour moi c’aurait été trahir une parole faite à moi-même. Il est temps pour vous de reprendre votre dû. Saisissez cette chance car vous n’en aurez pas d’autre. »
Alors que les nains se remettaient à parler entre eux pour discuter de cela, celui qi semblait être un thane prit la parole pour me dire d’une voix bourrue :
« Notre forteresse a une immense dette envers vous étranger. Nous la rembourserons si jamais vous avez besoin d’aide à un moment où l’autre. Que ce soit maintenant ou que ce soit pour vos héritiers. Mais comment vous retrouvez ?
_Vous n’aurez qu’à aller à Marienburg ou à Barak Var et demander s’ils savent où est le tueur des Démons. »
Je partis aussitôt sur ces paroles, laissant sur place les nains légèrement déconcertés par cela.

Le voyage du retour se fit beaucoup plus rapidement. Comme j’avais déjà emprunté le sentier, je le connaissais parfaitement. Je me mis à courir pour le simple plaisir de le faire. Je ne l’avais plus fait depuis des décennies. Cela me procura beaucoup de joie. C’est presque avec peine que je vis Arsvagnir. Une fois arrivé, il me demanda si tout c’était bien passé. Après lui avoir dit que oui, je montai sur son dos puis il s’envola. Il vola près du sol pendant quelques temps avant de prendre de l’altitude. Alors qu’il allait se diriger vers la taverne, je lui demandai de virer vers le Sud, droit vers la tour où j’habite avec ma moitié. Prenant son temps pour profiter un peu du paysage qui s’offrait à lui et qui ne serait probablement plus jamais le même, Arsvagnir mit presque trois heures pour arriver là-bas. Lors de mon arrivée, il faisait déjà presque nuit. Les pièges et alarmes mis en place reconnurent ma présence et ne s’activèrent pas. Ainsi, je pourrais faire la surprise de ma venue à ma chère et tendre. Alors que je franchissais le pas de la porte, je faillis percuter un zombie nettoyant le sol. Je montais alors au premier étage, celui contenant notre chambre à coucher ainsi que l’ancienne cuisine remise en état et la pièce nous servant de garde-robe. Après avoir regardé dans toutes les pièces et m’être débarrassé de mon manteau et de mon casque, je montai au deuxième étage. Il contenait une seule grande salle. Elle servait à nos expérimentations magiques et à notre entraînement au combat. Je stoppai sur le seuil. J’avais devant moi une vision que j’adorais. Aryana était habillé d’une simple tunique, transpirant comme rarement, totalement concentrée pour lancer son sort. Je savais que si je la distrayais, il pourrait résulter d’un retour d’énergie pouvant la tuer. Après une dizaine de secondes, elle lança une lance de feu sur une cible qui fut détruite aussitôt. Je me mis aussitôt à applaudir tout en souriant. En me voyant, elle me dit :
« Tu n’as pas besoin de faire semblant d’être content de me voir.
_Bonsoir Aryana, moi aussi je suis heureux de te revoir en vie, dis-je en souriant.
_Oui bah la prochaine fois ne recommence plus jamais cela tout seul d’accord ! Il y a des gens qui s’inquiètent pour toi aussi ! Et tu dois penser à eux aussi ! Cela ne sert à rien de combattre si nous n’avons aucune chance de gagner !
_Mais j’en avais, répondis-je, hésitant et surpris de son ton assez cassant.
_Peut-être mais tu aurais pu tout aussi bien disparaître pour toujours. Et moi, je serais devenue quoi alors ? Tu as pensé à ça je suppose ?
_Heu…
_Non ! Parce que tu ne penses jamais qu’à ce qui peut te faire plaisir à toi et rien qu’à toi ! Et quand tu veux me faire plaisir, c’est juste pour te faire plaisir ou pour soulager ta conscience !
_Je suppose donc que c’est le mauvais moment pour t’annoncer que j’ai tout prévu pour que l’on commence notre voyage de noces dans quelques jours, le temps de finaliser la préparation et qu’au passage on va faire notre mariage en Ulthuan ? »
Sa bouche s’ouvrit mais aucun son ne sortit et ses yeux s’ouvrirent en grand. J’avais enfin réussi à la prendre par surprise alors que jusque-là elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. Se reprenant, elle me lança :
« Et où va-t-on aller ?
_J’ai prévu d’aller tout d’abord en Ulthuan puis d’aller à Nippon. Le tout sera fait sur le vaisseau de Nyklaus.
_Comme c’est romantique, répliqua-t-elle tout aussi cassante.
_Je prends aussi ce qui est disponible. De plus, il ne pénétrera que discrètement dans les eaux Asurs. Car sinon son navire va se faire massacrer. On devrait aller à la crique du dragon.
_Ah oui, je me souviens. Tu le fais exprès non ?
_Que ce soit le premier endroit où on s’est rencontré et celui que tu préfères ? Un peu oui. »

Elle se mit alors à bouder mais je l’interceptai lorsqu’elle passa près de moi. Je parvins à lui arracher un sourire lorsque je l’embrassai sur la bouche. Après plusieurs baisers contraint, elle céda et mit ses bras autour de mon cou pour mettre sa tête dans mon cou, comme elle adorait le faire. Je le savais et avait tout fait pour. Fatigués, nous allâmes nous reposer. Ma femme m’enleva entièrement mon armure et me déshabilla avant de me forcer à me mettre au lit. C’est ainsi que nous nous endormîmes.
Le lendemain matin, nous nous réveillâmes en même temps. Alors que je devais aller à la taverne pour annoncer le succès de mon entreprise, elle me fit enfiler mon armure et je lui mis la sienne. Une bande d’orque allait passer dans la région et elle voulait s’exercer un peu. Je descendis pour aller trouver Arsvagnir. Pendant la nuit, il était retourné à la forteresse naine et avait transporté je ne sais comment tous les artefacts elfes qu’il avait trouvé. Aryana ordonna aussitôt à tous nos zombies de ramasser ces armes, armures, anneaux avec des torchons, chiffons ou autres pour se protéger d’elles et de les nettoyer avant de les ranger dans le sous-sol qui nous servait de pièce pour conserver les objets précieux.
Peu de temps après, je montai sur mon ami et nous nous envolâmes pour la taverne.
J’arrivais en début de journée.



Evidemment la suite se trouve dans le sujet correspondant à partir de cet endroit (c'est vers le 19ème post normalement) : https://whcv.forumactif.com/t5805p720-la-taverne-de-la-non-vie

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Voyages dans les Montagnes du Bord du Monde Empty Re: Voyages dans les Montagnes du Bord du Monde

Dim 5 Oct 2014 - 15:36
Cela me semble conforme et juste !
Depuis le temps que j'attendais que t'écrire quelque chose sur ton personnage (ca me rappelle la discussion à Paris, rappelle toi ;-)

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Ven 31 Oct 2014 - 13:45
Je viens de lire. Y'a encore quelques petites fautes faciles à trouver Innocent

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