- GilgaladMaître floodeur
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La recherche d'une dame
Mar 11 Aoû 2015 - 19:58
Pour ne pas faire de double-post, j'ai supprimé le premier post. Du coup, il y aura tout d'un coup. Bonne lecture à vous :
La recherche d’une dame
Tout avait commencé en pleine saison du soleil. J’étais avec ma chère et tendre Aryana quand je sentis, tout comme elle, quelque chose qui commençait à manquer. Au départ, je pensais juste qu’un de mes amis chez les elfes était tombé au combat. Mais en revenant à la taverne après de nombreuses semaines d’absence, je me rendis compte qu’il manquait quelqu’un. Nyklaus Von Carstein en personne. Le marin avait été remplacé par un de ses lieutenants, Amenhotep l'Intolérant. C’était un Roi des Tombes plutôt grand (moins qu’un elfe quand même). Il m’expliqua alors ceci :
« Il a été très gravement blessé lors de notre grande bataille contre une armée du chaos. Il n’existe qu’un seul moyen de le sauver, c’est trouver son âme sœur. Elle a disparu il y a quelques temps (la notion du temps n’est pas la même pour lui que pour les humains) mais s’est réincarnée. Toutes ses troupes sont à sa recherche mais on ne sait à quoi elle ressemble. Pas même en quoi elle s’est réincarnée. »
Dans un coin, je voyais notre conteur jouer aux osselets. Ils lui donnaient toujours des résultats contradictoires. Constatant que cela ne servirait pas à grand-chose d’aider le spécialiste de la beuverie à la taverne de la non-vie, je me décidais à utiliser les grands moyens. Je demandais alors au Roi des Tombes, où est-ce qu’ils n’étaient pas encore aller chercher. Il me répondit alors ceci tel une leçon apprise par cœur :
« Les vouivres qui sont des femmes-dragons. Les Mari-Morgans. Ce sont des femmes marines sans queue de poisson vivant près des cotes. Les ondines. Des nymphes pouvant aller sur terre et se transforme en humaine mais elles doivent se retransformer tous les soirs. Les Nixes (ce sont Génies des eaux communs en notre défunte Ulthuan). Les naïades (qui sont des esprits des eaux présents dans beaucoup de cours d’eau mais qui n’ont que quelques lieux où elles naissent). Les nymphes. Les klabautermann. Ces derniers sont des "elfes" protecteurs des mers et des océans. Ils dérivent de notre race et sont les serviteurs de nos dieux des mers. Les kelpies, des créatures protéiformes. Les selkies, des femmes-phoques (je n’aimerais pas voir leur tête, on dit qu’elles sont horribles). Les sirènes (je n’ai guère besoin de vous faire une description). »
Je lui demandais ensuite un objet qui aurait appartenu à la demoiselle en question et qui contenait une part de son âme ou de son essence. L’envoyé me donna alors un médaillon formant la moitié d’un cœur. La dulcinée de notre ami avait l’autre moitié. Mais ce n’était pas tout. Il me donna un talisman me protégeant des espèces envoutantes et ce même si j’ai quelqu’un qui m’y immunise. Vous l’aurez compris, je parle d’Aryana. Je me décidai alors de rentrer rapidement à la forteresse qui est la nôtre. Prévenue par un message télépathique de ma part, elle avait déjà préparé toutes mes affaires et était prête à partir. Je vis qu’elle s’était nourrie sans peine il y a quelques minutes. Et aurait suffisamment de réserves pour les semaines à venir. Sans dire un mot, elle prit le médaillon brisé et s’en alla au sommet de la tour. Elle allait préparer le rituel. Pendant ce temps, je me changeai. J’enlevai la tenue de voyage et mon épée. Puis, je mis la tunique de combat aux couleurs de ma famille. Puis vint l’armure. Je passai chaque pièce les unes après les autres. Il ne fallait pas les abîmer. Après plus d’une heure, je récupérais tout un arsenal d’arme. Il y avait mon épée habituelle, Ernil, une hache de bûcheron, un arc long et un carquois rempli de flèches et divers couteaux de lancer. Sans compter une lance de cavalerie. Je mis mon bouclier dans mon dos et mon heaume au creux de mon bras avant de sortir de la pièce et de monter. Je déposais le casque au sol et pris le temps d’observer. Aryana était tête nue, les cheveux flottants devant les éléments qui se déchaînaient. La pluie tombait en rangs serrés. Une tempête arrivait, déclenchée par la puissance à laquelle elle faisait appel. Pour l’aider à la contrôler, je me rapprochais et ouvrit ma vision aux vents de magie. Je fus ébloui par la quantité de blanc présent. C’était le vent le plus pur. Celui de la Haute Magie. Entraîné, cela ne me fit pas relâcher ma concentration. Le rituel pouvait commencer. Je ne vais pas vous le décrire car il est entièrement tiré de la Haute Magie. Et je dois préserver ses secrets. Tout comme Aryana. Mais il fonctionna. Le médaillon allait nous guider vers la moitié qui manquait. Puis, ma chère et « tendre » épouse avait lancé des milliers de chauves-souris et créatures volantes en tout genre. Elle leur imprima l’empreinte de l’âme de la jeune femme dans leur mémoire et les lança dans tous les endroits possibles. Nous ramassâmes nos casques avant de monter sur les créneaux.
C’est alors qu’on les vit. Deux des créatures les plus puissantes de ce monde. Deux dragons stellaires. Arsvagnir et Irskagna, nos deux montures, amis et frères d’armes. Des créatures aussi anciennes que les étoiles que nous voyons la nuit et qui étaient là bien avant la venue des elfes et de nos dieux. Ils s’approchaient ensemble. Après quelques instants, nous étions déjà montés. Mais, avant de partir, Aryana donna une pierre enchantée à notre premier lieutenant. C’était un Roi des Tombes originaire des royaumes d’Arabie. Il devrait la donner à Amenhotep l'Intolérant. Ainsi, où que nous soyons, il pourrait nous rejoindre pour venir chercher la dulcinée de notre ami. Le visage de celle qui avait accepté de partager ma vie était déterminé. On aurait dit un dragon blessé et acculé. Malheur à celui qui se trouverait en travers de son chemin. Elle avait pris le médaillon et le porta à son oreille. Après quelques secondes d’attente qui parurent interminables, elle nous indiqua de partir vers l’Est lointain. Nos dragons partirent alors. Le chemin était long. Nous dormîmes sur nos montures alors qu’elles volaient. Nous franchîmes au cours de la nuit puis de la journée de nombreux pays, des déserts et des montagnes. De loin, nous vîmes l’océan. Au-dessous, on voyait des légions d’ogres et de peaux-vertes converger vers l’Ouest ou vers le Nord. Alors que l’après-midi était bien avancée, nous dûmes nous poser dans une immense plaine, près de l’embouchure d’un fleuve immense. Il était aussi large qu’Altdorf. Alors que nos dragons se reposaient et se nourrissaient après un voyage éprouvant pour eux, nous regardâmes autour de nous. A plusieurs lieues, une grande cité. Par-dessus les remparts, nous reconnûmes le style caractéristique d’un immense pays, plus grand que les terres des Hommes de l’Empire et de la Bretonnie réunis. Cathay. Des expéditions elfes allaient souvent là-bas alors qu’Ulthuan existait encore pour ramener des pierres précieuses, des soieries et autres objets. Leurs marchands venaient aussi jusque chez nous pour en apporter d’autres ou ramener des œuvres elfes. Ma femme et moi nous concertâmes avec juste un regard. Le médaillon demandait d’aller à l’Est. Il devait y avoir une île. Il allait falloir finir en bateau. Nous partîmes à marche forcée vers la cité. Elle grossissait à vue d’œil.
Par chance, nous arrivâmes juste avant la fermeture des portes. Nous demandâmes au garde qui contrôla que nous n’avons pas de marchandise de contrebande où était le port. Il nous répondit rapidement en voyant qu’il valait mieux dire la vérité s’il ne voulait pas mourir atrocement. Le port était à l’autre bout de la ville. Nous partîmes aussitôt en sa direction mais les rues grouillaient de monde malgré l’heure avancée. Nous atteignîmes le port alors qu’il était calme. Seules les tavernes bouillaient d’activité. Aryana renonça rapidement à trouver un bateau avant l’aurore. Nous décidâmes de profiter d’une bonne nuit de sommeil. Une taverne qui n’avait pas l’air malfamé s’offrit à nous au détour d’une rue. Elle s’appelait « Le Dragon d’Or » en référence au dragon doré, symbole du pays. Elle était construite avec du marbre qui avait du être blanc. Des colonnes dans le plus pur style Asur ornaient sa façade. Finalement, c’était peut-être par rapport aux dragons d’Ulthuan. Nous entrâmes. Le brouhaha nous agressa dès l’ouverture de la porte. Malgré ces heures terribles pour l’avenir du monde, elle ne désemplissait pas. La salle, ou plutôt les salles, étaient combles. Nous nous frayâmes un chemin jusqu’au comptoir. Le pauvre tenancier semblait débordé. Je lui demandai une chambre avec au moins un lit. Plus deux repas. Il nous donna rapidement une clé et nous montra deux places assises. Elles étaient à côté de rustres. Mais cela devait aller. Nous allâmes nous asseoir, faisant attention à tout notre attirail d’armes. Ma moitié s’était à peine assise qu’un de nos voisins de table lui dit :
« Hé ma petite, c’est pas un peu trop lourd pour toi tout ça ? »
Aryana lui répondit calmement :
« Non, au contraire. »
Je vis une lueur d’avertissement s’allumer dans ses yeux. Je mis ma main sur la garde de mon épée, au cas où. Mais l’homme, et ses compagnons avaient trop bu pour la voir.
« Aller, je suis sûr qu’on est plus sympa que ce type (il parlait de moi). Et qu’on est tous mieux qu’lui au lit, continua-t-il en riant grassement suivit aussitôt par ses compagnons.
-Je crains que non. »
Voyant qu’elle lui résistait, il commença à la toucher. Elle commença par le repousser comme on écarte un insecte. Mais il se fit insistant. Je desserrai la main de la garde de mon épée, sachant ce qui allait suivre. Il n’y eut pas de combat. Ou plutôt si, il y eut un combat mais presque personne ne put le voir. Les coups s’enchaînèrent à une vitesse impressionnante. En moins de quatre secondes, sablier en main, ils étaient tous au sol en train de gémir de douleur. Ma moitié se redressa alors de toute sa taille (elle était plus grande que tout le monde sauf moi et un ou deux elfes présents) et déclara :
« Mon mari et moi avons besoin d’un bateau pour partir demain matin sur une île au large. »
L’annonce jeta un froid sur l’assemblée. J’entendis quelqu’un dire qu’elle était maudite. Consciente du fait que ces gens redoutaient d’y aller, elle ajouta :
« Il va sans dire que vous serez grassement rétribué. De plus, vous n’aurez à vous soucier que de l’aller. Vous pourrez nous lâcher avec une barque à quelques centaines de pieds de l’île. Ainsi, vous serez tranquille, et riches. »
Mais tous la craignaient terriblement. Cela était perceptible. Lâchement une injure en caledorien, Aryana se renfrogna. Voyant qu’elle était de mauvaise humeur, un elfe se leva et déclara :
« Je vous y accompagnerai. Car il est de mon devoir de servir les familles nobles de l’ancien Royaume de Caledor auquel j’ai appartenu – il continua ensuite dans notre langue – Vous n’aurez rien à me payer car le monde vous sa survie. Et c’est grâce à vous que nous n’avons pas été annihilés il y a des millénaires. Je vous prierais de me faire l’honneur d’être présents au lever du Soleil au quai numéro 45. Ainsi nous pourrons partir.
-Fort bien, nous vous en serons éternellement reconnaissant. Vous pourrez compter sur nous demain. »
On récupéra ensuite nos repas et allâmes les manger dans notre chambre avant de nous coucher.
La nuit fut courte mais reposante. Le temps nous était compté car il fallait trouver la demoiselle avant la fin de la nuit pour éviter que Nyklaus ne disparaisse à jamais. Nous nous levâmes bien avant le lever du Soleil pour s’habiller et s’équiper entièrement. Puis, nous partîmes en direction du quai indiqué hier. Nous le trouvâmes aisément, les numéros de quais étant bien indiqués. Le navire avait été construit en Ulthuan, il n’y avait aucun doute. Quatre balistes Serre d’Aigle étaient montées dessus, le protégeant ainsi des velléités d’éventuels pirates ou créatures marines. Le même elfe qui avait parlé la veille nous aperçu rapidement et vint nous accueillir. Il nous appris qu’il s’appelait Æranar. Nous déclinâmes notre identité chacun à notre tour. Il nous salua respectueusement puis nous invita à monter à bord. Son équipage était déjà en train de s’affairer. Il était composé uniquement d’elfes. Il nous installa dans sa cabine puis il ordonna de lever l’ancre. La cabine était bien équipée mais sobre. Elle était dans la plus pure tradition calédorienne. Tous les meubles étaient fonctionnels. Tout avait une fonction prédéterminée ou fixée par le capitaine. Rien n’était là au hasard. S’il y avait quelques ornements, ils étaient très discrets et limités. Le navire partit aussitôt après avoir largué les amarres. Il sortit du port en moins d’une heure. Les voiles furent dressées alors qu’un vent puissant se levait. Le Dieu des Océans semblait vouloir nous aider. Æranar redescendit nous voir. Il étala une carte de la région sous nos yeux.
« Nous sommes ici et nous devons aller là – dit-il en nous montrant notre position et l’île – la route sera courte si le vent continue à souffler fort. Je connais une crique où le navire pourra accoster. Nous lèverons l’ancre une fois que vous serez descendus pour vous attendre un peu plus loin. Vous nous ferez signe quand vous reviendrez à ce niveau pour que l’on puisse vous récupérer.
-Avez-vous une carte de l’île, demandais-je sans trop d’illusions ?
-Malheureusement non. Tous ceux qui y sont allés n’en sont par revenus. Du moins pour les créatures mortelles. Seuls des dragons y ont été vus mais aucun d’eux n’en a parlé.
-Merci des informations, répondit ma chère épouse, elles nous importantes.
-La raison pour laquelle vous y allez ne m’importe pas mais j’espère qu’elle vaut le coup.
-Elle le vaut, je vous en assure.
-Bien, dans ce cas, je vous aiderais de mon mieux. »
La conversation fut close sur ces mots. Il retourna ensuite sur le pont. Nous l’accompagnâmes.
La mer était calme et le vent soufflait fort pour nous accompagner. Pour éviter que nos cheveux ne volent dans tous les sens, nous dûmes les attacher. Même si le bateau tanguait, Aryana et moi ne trébuchâmes pas une seule fois. Quand on est habitué au combat et au vol sur le dos d’un dragon, un navire en pleine mer paraît aussi calme que ce que les humains appellent le plancher des vaches. Parfois, en se penchant par-dessus le bastingage, on pouvait apercevoir des poissons plus ou moins gros. Certains étaient difformes et semblaient avoir été corrompus par le Chaos. C’est un des marins qui nous le confirma. Le vent soufflait sur nos visages, les rendant complètement rouges. Je ne sais comment mais Aryana était insensible à la lueur du Soleil. Elle n’avait pourtant pas vaincu la Soif. Il fallait que je le lui demande. Mais voyant son air déterminé et renfrogné, je compris que ce n’était ni le moment ni le lieu. Elle m’en voulait encore de l’avoir transformée car elle ne pourrait pas avoir d’enfants. On aurait aimé contacter des mages mais il fallait garder notre condition secrète. Chassant ces pensées, je me reconcentrais sur notre mission. Nous ne savions pas à quoi nous attendre à notre arrivée sur l’île. On pouvait aussi bien devoir faire preuve de diplomatie (ce qui n’est pas notre point fort) que devoir utiliser nos armes. On ne pouvait pas aller plus en territoire inconnu, si l’on excepte les Royaumes du Chaos bien sûr.
Le reste du voyage se déroula sans embêtements. On arriva rapidement en vue de l’île. Une rivière se jetait dans l’océan sans que l’on sache où elle prenait sa source. On pouvait deviner quelques collines mais il n’y avait pas de montagnes. Elle devait être magique. La forêt semblait dense, même vue de loin. L’île grossissait à vue d’œil. On tourna autour d’une partie jusqu’à une crique avec une plage. Le capitaine et son équipage attachèrent alors le navire pour nous laisser descendre. Il nous promit de nous attendre trois jours, après quoi il reviendrait tous les deux jours ici pendant deux mois. Après, si nous n’étions pas réapparus, il ne reviendrait pas car il avait un commerce à faire marcher. Mais nous avions nos dragons non loin. Aussi, nous lui permîmes, ou plutôt ordonnâmes, de partir immédiatement et de ne pas revenir. Quelques secondes après avoir posé le pied au sol, il largua déjà les amarres. On le regarda pendant quelques minutes avant de partir en avant. Le médaillon commençait à trembler de plus en plus fort. Tout cela était bon signe. A une dizaine de mètres, on trouvait une forêt luxuriante. Un véritable rempart vert. Il ressemblait à la jungle de Lustrie, territoire des hommes-lézards et des mages les plus puissants du monde. Nous mîmes nos heaumes et commençâmes à avancer. A peine entrés, une obscurité plus sombre que la nuit nous envahit. On attendit quelques secondes, le temps de nous y habituer et d’utiliser notre capacité à voir la nuit grâce à la partie en nous issues des vampires.
La progression commença alors. Elle était laborieuse. On avançait lentement, très lentement. Plus lentement encore qu’un nain ivre. On devait couper chaque branchage sur notre passage. Après une bonne heure, une bête aussi féroce qu’un griffon nous attaqua. Nous la combattîmes aussitôt. A deux, nous ne fûmes pas de trop. En effet, le monstre était aussi rapide qu’elfe très entraîné et ses griffes étaient aussi acérées qu’une épée tirée des forges de Vaul. Les coups s’enchaînaient à une vitesse surnaturelle. Rares sont les vampires qui auraient pu y survivre. Nous mîmes quelques secondes à nous reconcentrer sur le combat. Il était presque impossible de nous surprendre, mais cette créature y était parvenue. Le combat n’était équitable que parce que nous étions deux. Et que nous étions habitués à nous battre ensemble. Sinon nous y serions morts tous les deux. Il nous fallut de nombreuses heures pour enfin l’achever. Elle se battit jusqu’à ce que la dernière goutte de son sang souille le sol. La progression reprit alors. On avançait un peu plus vite car la forêt était un peu moins dense. Tout autour de nous, on pouvait trouver des arbres uniques au monde. Il en allait de même pour les plantes. Certains animaux étaient communs, mais d’autres étaient étranges. On devait souvent franchir des rivières. Elles étaient pleines de poissons et de sirènes. Heureusement, le talisman offert par le lieutenant de Nyklaus nous protégeait. Je dis « nous » car nous avons découvert des sirènes mâles. Au lieu d’attirer les personnes de sexe masculin, elles, ou plutôt ils, attiraient les femmes. Aryana, surprise, résista difficilement malgré le talisman. Aucun de nous ne parlait, gardant nos forces pour la suite et pour la progression.
On sentait le jour avancer et commencer à tirer sur sa fin quand tout à coup Aryana fut projetée à plusieurs dizaines de mètres. Instantanément, elle fut remplacée par un monstre aussi grand qu’un dragon solaire (qui est parmi le plus jeune des dragons). Par réflexe, je me mis en garde en tirant mon épée et mon bouclier. J’appelais ma femme tout en fixant la créature :
« Aryana ? »
Pas de réponse.
« Aryana ? »
Toujours pas de réponse. Elle devait être assommée. Je détaillais la bête qui me faisait face. Elle ressemblait à un dragon, mais sans ses ailes. De plus il n’avait que deux grandes pattes qui étaient ses pattes postérieures. Ses pattes antérieures étaient très petites. J’avais déjà vu un monstre pareil, en Lustrie. Je ne me souvenais plus de son nom mais je sus que j’étais en mauvaise posture. J’appelai à nouveau ma moitié mais avec une pointe d’inquiétude :
« Aryana ? »
De nouveau le silence. Le monstre attendait je ne sais quoi.
« Aryana ? »
Toujours pas de réponse. Quelque chose n’allait pas. C’est alors qu’un immense hurlement déchira le silence. Je failli être arraché du sol quand un immense ouragan frappa le monstre. C’était Irskagna, la dragonne d’Aryana. Elle se jeta directement dessus, lui laissant à peine le temps de se relever. Le combat était inégal. Le dragon était furieux et semblait complètement fou de rage. Je me précipitais vers ma femme. Je crois que je n’ai jamais couru aussi vite de toute mon existence. Elle était allongée sur le sol, complètement immobile. J’ouvris brièvement ma vision à la magie. Et ce que je vis m’atterra. La Dhar quittait son corps par de multiples endroits, tout comme le sang s’échappe de nombreuses blessures. Elle reprit alors brièvement conscience pour me dire :
« Trouve-la. Fais n’importe quoi pour ça. »
Puis, elle s’évanouit à nouveau. Je sentis la terre trembler autour de moi. Irskagna arrivait. Elle avait massacré la bête. Elle regarda sa cavalière et amie. Je pouvais voir des larmes s’échapper de ses yeux. Du fait de sa sagesse des dizaines de fois millénaires, elle avait compris. Ses blessures étaient trop graves pour être soignées par la magie. Elle aurait dû être placée immédiatement dans un tombeau pour vampires. Mais il n’y en avait pas. Je la plaçai sur le dos d’Irskagna qui s’envola aussitôt en direction de notre forteresse. Je restai quelques secondes immobiles, puis, me rappelant de ce qui nous avait amené ici, je repartis. J’avais récupéré le médaillon. Je remis mon bouclier dans mon dos, prenant mon épée d’un côté et la hache de bûcheron de l’autre. Je marchais dans la direction que m’indiquait le médaillon.
Soudain, je tombais sur une grande clairière. Elle était remplie de créatures ressemblant de près à des elfes. Si ce n’est que tous leurs yeux étaient bleus. Tous sans exception. Leurs cheveux ressemblaient à des vagues. Je compris alors en face de quoi j’étais. Les klabautermann. Ces dérivés des elfes, gardiens des mers et des océans. Il y avait là des hommes et des femmes. Ils étaient vraiment très proches de nous. Beaucoup plus que ne le disent nos légendes.
Ils me dévisageaient tous et toutes. Je rangeai mes armes et enlevai mon heaume pour le mettre au creux de mon bras gauche. Je m’adressais alors à eux dans l’ancien langage des elfes :
« Je suis venu en paix. Je veux juste rencontrer la personne qui a l’autre moitié de ce médaillon. »
Je montrai alors le médaillon en forme de cœur brisé. Celui qui semblait leur chef sembla comprendre instantanément toute l’histoire. Je soupçonnais qu’il puisse lire dans mes pensées sans efforts et sans que je ne puisse m’en rendre compte. Il me répondit alors à ma plus grande surprise en Asur :
« Je comprends. Si vous voulez bien me suivre. »
Je le suivis sans discuter. Ils avaient l’air complètement pacifiques et non-violents. Mais je soupçonnais que s’ils étaient provoqués, je n’aurais aucune chance de m’en sortir de quelque manière que ce soit. Ils étaient habillés de longues tuniques faites de feuilles et d’algues. Leurs armes étaient composées de tridents, de fourches ou de lances. Certaines avaient visiblement connues d’anciens maîtres ayant entraîné la fureur de leur dieu. Il partit de la clairière. Aussi, je le suivis. Il ne m’adressa pas la parole de tout le chemin. Les plantes s’écartaient sur son chemin pour se refermer derrière moi. Nous arrivâmes un peu plus tard près de la mer. Je sentais depuis quelques minutes les embruns arriver de l’océan. Il y avait là une nouvelle assemblée de klabautermann. Je vis une jeune femme venir vers nous. Elle avait un médaillon qui allait parfaitement avec celui de Nyklaus. Sans un mot, elle le prit. Soudain, alors qu’elle assemblait les deux parts, une colonne d’eau l’engloutit. Instinctivement, je reculai. Mais mes hôtes ne parurent pas effrayés. Cela dura plusieurs minutes. A la fin, la colonne disparu. La jeune femme tomba au sol. Au départ, je crus qu’elle était inconsciente. Mais leur chef me rassura aussitôt. Elle était juste endormie. Il passa sa main sur le visage de la jeune femme et la réveilla. Ses premiers mots furent :
« Je me souviens de tout. »
Elle me fixa et me demanda ce qui m’amenait ici. Je lui répondis en lui disant toute la vérité. Elle comprit rapidement. Quand je lui expliquai qu’un Roi des Tombes allait venir la chercher sous peu, elle accepta sans rechigner. Son amour pour Nyklaus était trop grand pour qu’elle le laisse partir à jamais alors qu’elle pouvait le sauver. Le chef de ce peuple avertit alors les siens du départ imminent de l’une des leurs. Même si aucun ne bougea, je pus sentir les émotions qu’ils lui transmettaient par la pensée. Après quelques minutes, elle quitta enfin les siens. Le chef nous guida à nouveau vers la grande clairière. Puis, utilisant certainement un sentier secret, il nous amena à la crique où j’avais débarqué avec Aryana. Le chef repartit aussitôt pour l’intérieur de l’île, nous laissant seuls. Je sortis alors la pierre qui permettrait à Amenhotep l'Intolérant de venir immédiatement ici. Je demandais à la jeune femme son nom.
« Chloé, me répondit-elle. »
Je prononçais ensuite la formule pour faire marcher cette petite pierre si semblable à un caillou mal fait.
Un grand éclair déchira le ciel derrière nous. Nous sursautâmes ensemble. En me retournant, par pur réflexe, je dégainais mon épée et me mis en garde. Alors que la fumée se dissipait, j’aperçus une grande silhouette qui se précisait de seconde en seconde. Quand elle fut retombée entièrement, je dis au Roi des Tombes :
« Réutilisez la même pierre, le temps nous est compté.
-Comptez sur moi. »
La jeune femme alla immédiatement vers le mort et lui saisit le bras malgré une moue dégoutée – l’adaptation n’allait pas être facile – et un nouvel éclair les emporta vers une destination inconnue, me laissant seul.
C’est alors que son souvenir me frappa et me fit chuter sur mon postérieur au sol. Aryana était mourante. Je vis Arsvagnir arriver. Puis comme dans un songe, il me mit sur sa croupe vers l’Ouest et le Soleil couchant.
Voilà, tout est écrit. Un nouveau récit est arrivé. Ce sera Nyklaus qui écrira la suite (si toutefois il veut la faire).
La recherche d’une dame
Tout avait commencé en pleine saison du soleil. J’étais avec ma chère et tendre Aryana quand je sentis, tout comme elle, quelque chose qui commençait à manquer. Au départ, je pensais juste qu’un de mes amis chez les elfes était tombé au combat. Mais en revenant à la taverne après de nombreuses semaines d’absence, je me rendis compte qu’il manquait quelqu’un. Nyklaus Von Carstein en personne. Le marin avait été remplacé par un de ses lieutenants, Amenhotep l'Intolérant. C’était un Roi des Tombes plutôt grand (moins qu’un elfe quand même). Il m’expliqua alors ceci :
« Il a été très gravement blessé lors de notre grande bataille contre une armée du chaos. Il n’existe qu’un seul moyen de le sauver, c’est trouver son âme sœur. Elle a disparu il y a quelques temps (la notion du temps n’est pas la même pour lui que pour les humains) mais s’est réincarnée. Toutes ses troupes sont à sa recherche mais on ne sait à quoi elle ressemble. Pas même en quoi elle s’est réincarnée. »
Dans un coin, je voyais notre conteur jouer aux osselets. Ils lui donnaient toujours des résultats contradictoires. Constatant que cela ne servirait pas à grand-chose d’aider le spécialiste de la beuverie à la taverne de la non-vie, je me décidais à utiliser les grands moyens. Je demandais alors au Roi des Tombes, où est-ce qu’ils n’étaient pas encore aller chercher. Il me répondit alors ceci tel une leçon apprise par cœur :
« Les vouivres qui sont des femmes-dragons. Les Mari-Morgans. Ce sont des femmes marines sans queue de poisson vivant près des cotes. Les ondines. Des nymphes pouvant aller sur terre et se transforme en humaine mais elles doivent se retransformer tous les soirs. Les Nixes (ce sont Génies des eaux communs en notre défunte Ulthuan). Les naïades (qui sont des esprits des eaux présents dans beaucoup de cours d’eau mais qui n’ont que quelques lieux où elles naissent). Les nymphes. Les klabautermann. Ces derniers sont des "elfes" protecteurs des mers et des océans. Ils dérivent de notre race et sont les serviteurs de nos dieux des mers. Les kelpies, des créatures protéiformes. Les selkies, des femmes-phoques (je n’aimerais pas voir leur tête, on dit qu’elles sont horribles). Les sirènes (je n’ai guère besoin de vous faire une description). »
Je lui demandais ensuite un objet qui aurait appartenu à la demoiselle en question et qui contenait une part de son âme ou de son essence. L’envoyé me donna alors un médaillon formant la moitié d’un cœur. La dulcinée de notre ami avait l’autre moitié. Mais ce n’était pas tout. Il me donna un talisman me protégeant des espèces envoutantes et ce même si j’ai quelqu’un qui m’y immunise. Vous l’aurez compris, je parle d’Aryana. Je me décidai alors de rentrer rapidement à la forteresse qui est la nôtre. Prévenue par un message télépathique de ma part, elle avait déjà préparé toutes mes affaires et était prête à partir. Je vis qu’elle s’était nourrie sans peine il y a quelques minutes. Et aurait suffisamment de réserves pour les semaines à venir. Sans dire un mot, elle prit le médaillon brisé et s’en alla au sommet de la tour. Elle allait préparer le rituel. Pendant ce temps, je me changeai. J’enlevai la tenue de voyage et mon épée. Puis, je mis la tunique de combat aux couleurs de ma famille. Puis vint l’armure. Je passai chaque pièce les unes après les autres. Il ne fallait pas les abîmer. Après plus d’une heure, je récupérais tout un arsenal d’arme. Il y avait mon épée habituelle, Ernil, une hache de bûcheron, un arc long et un carquois rempli de flèches et divers couteaux de lancer. Sans compter une lance de cavalerie. Je mis mon bouclier dans mon dos et mon heaume au creux de mon bras avant de sortir de la pièce et de monter. Je déposais le casque au sol et pris le temps d’observer. Aryana était tête nue, les cheveux flottants devant les éléments qui se déchaînaient. La pluie tombait en rangs serrés. Une tempête arrivait, déclenchée par la puissance à laquelle elle faisait appel. Pour l’aider à la contrôler, je me rapprochais et ouvrit ma vision aux vents de magie. Je fus ébloui par la quantité de blanc présent. C’était le vent le plus pur. Celui de la Haute Magie. Entraîné, cela ne me fit pas relâcher ma concentration. Le rituel pouvait commencer. Je ne vais pas vous le décrire car il est entièrement tiré de la Haute Magie. Et je dois préserver ses secrets. Tout comme Aryana. Mais il fonctionna. Le médaillon allait nous guider vers la moitié qui manquait. Puis, ma chère et « tendre » épouse avait lancé des milliers de chauves-souris et créatures volantes en tout genre. Elle leur imprima l’empreinte de l’âme de la jeune femme dans leur mémoire et les lança dans tous les endroits possibles. Nous ramassâmes nos casques avant de monter sur les créneaux.
C’est alors qu’on les vit. Deux des créatures les plus puissantes de ce monde. Deux dragons stellaires. Arsvagnir et Irskagna, nos deux montures, amis et frères d’armes. Des créatures aussi anciennes que les étoiles que nous voyons la nuit et qui étaient là bien avant la venue des elfes et de nos dieux. Ils s’approchaient ensemble. Après quelques instants, nous étions déjà montés. Mais, avant de partir, Aryana donna une pierre enchantée à notre premier lieutenant. C’était un Roi des Tombes originaire des royaumes d’Arabie. Il devrait la donner à Amenhotep l'Intolérant. Ainsi, où que nous soyons, il pourrait nous rejoindre pour venir chercher la dulcinée de notre ami. Le visage de celle qui avait accepté de partager ma vie était déterminé. On aurait dit un dragon blessé et acculé. Malheur à celui qui se trouverait en travers de son chemin. Elle avait pris le médaillon et le porta à son oreille. Après quelques secondes d’attente qui parurent interminables, elle nous indiqua de partir vers l’Est lointain. Nos dragons partirent alors. Le chemin était long. Nous dormîmes sur nos montures alors qu’elles volaient. Nous franchîmes au cours de la nuit puis de la journée de nombreux pays, des déserts et des montagnes. De loin, nous vîmes l’océan. Au-dessous, on voyait des légions d’ogres et de peaux-vertes converger vers l’Ouest ou vers le Nord. Alors que l’après-midi était bien avancée, nous dûmes nous poser dans une immense plaine, près de l’embouchure d’un fleuve immense. Il était aussi large qu’Altdorf. Alors que nos dragons se reposaient et se nourrissaient après un voyage éprouvant pour eux, nous regardâmes autour de nous. A plusieurs lieues, une grande cité. Par-dessus les remparts, nous reconnûmes le style caractéristique d’un immense pays, plus grand que les terres des Hommes de l’Empire et de la Bretonnie réunis. Cathay. Des expéditions elfes allaient souvent là-bas alors qu’Ulthuan existait encore pour ramener des pierres précieuses, des soieries et autres objets. Leurs marchands venaient aussi jusque chez nous pour en apporter d’autres ou ramener des œuvres elfes. Ma femme et moi nous concertâmes avec juste un regard. Le médaillon demandait d’aller à l’Est. Il devait y avoir une île. Il allait falloir finir en bateau. Nous partîmes à marche forcée vers la cité. Elle grossissait à vue d’œil.
Par chance, nous arrivâmes juste avant la fermeture des portes. Nous demandâmes au garde qui contrôla que nous n’avons pas de marchandise de contrebande où était le port. Il nous répondit rapidement en voyant qu’il valait mieux dire la vérité s’il ne voulait pas mourir atrocement. Le port était à l’autre bout de la ville. Nous partîmes aussitôt en sa direction mais les rues grouillaient de monde malgré l’heure avancée. Nous atteignîmes le port alors qu’il était calme. Seules les tavernes bouillaient d’activité. Aryana renonça rapidement à trouver un bateau avant l’aurore. Nous décidâmes de profiter d’une bonne nuit de sommeil. Une taverne qui n’avait pas l’air malfamé s’offrit à nous au détour d’une rue. Elle s’appelait « Le Dragon d’Or » en référence au dragon doré, symbole du pays. Elle était construite avec du marbre qui avait du être blanc. Des colonnes dans le plus pur style Asur ornaient sa façade. Finalement, c’était peut-être par rapport aux dragons d’Ulthuan. Nous entrâmes. Le brouhaha nous agressa dès l’ouverture de la porte. Malgré ces heures terribles pour l’avenir du monde, elle ne désemplissait pas. La salle, ou plutôt les salles, étaient combles. Nous nous frayâmes un chemin jusqu’au comptoir. Le pauvre tenancier semblait débordé. Je lui demandai une chambre avec au moins un lit. Plus deux repas. Il nous donna rapidement une clé et nous montra deux places assises. Elles étaient à côté de rustres. Mais cela devait aller. Nous allâmes nous asseoir, faisant attention à tout notre attirail d’armes. Ma moitié s’était à peine assise qu’un de nos voisins de table lui dit :
« Hé ma petite, c’est pas un peu trop lourd pour toi tout ça ? »
Aryana lui répondit calmement :
« Non, au contraire. »
Je vis une lueur d’avertissement s’allumer dans ses yeux. Je mis ma main sur la garde de mon épée, au cas où. Mais l’homme, et ses compagnons avaient trop bu pour la voir.
« Aller, je suis sûr qu’on est plus sympa que ce type (il parlait de moi). Et qu’on est tous mieux qu’lui au lit, continua-t-il en riant grassement suivit aussitôt par ses compagnons.
-Je crains que non. »
Voyant qu’elle lui résistait, il commença à la toucher. Elle commença par le repousser comme on écarte un insecte. Mais il se fit insistant. Je desserrai la main de la garde de mon épée, sachant ce qui allait suivre. Il n’y eut pas de combat. Ou plutôt si, il y eut un combat mais presque personne ne put le voir. Les coups s’enchaînèrent à une vitesse impressionnante. En moins de quatre secondes, sablier en main, ils étaient tous au sol en train de gémir de douleur. Ma moitié se redressa alors de toute sa taille (elle était plus grande que tout le monde sauf moi et un ou deux elfes présents) et déclara :
« Mon mari et moi avons besoin d’un bateau pour partir demain matin sur une île au large. »
L’annonce jeta un froid sur l’assemblée. J’entendis quelqu’un dire qu’elle était maudite. Consciente du fait que ces gens redoutaient d’y aller, elle ajouta :
« Il va sans dire que vous serez grassement rétribué. De plus, vous n’aurez à vous soucier que de l’aller. Vous pourrez nous lâcher avec une barque à quelques centaines de pieds de l’île. Ainsi, vous serez tranquille, et riches. »
Mais tous la craignaient terriblement. Cela était perceptible. Lâchement une injure en caledorien, Aryana se renfrogna. Voyant qu’elle était de mauvaise humeur, un elfe se leva et déclara :
« Je vous y accompagnerai. Car il est de mon devoir de servir les familles nobles de l’ancien Royaume de Caledor auquel j’ai appartenu – il continua ensuite dans notre langue – Vous n’aurez rien à me payer car le monde vous sa survie. Et c’est grâce à vous que nous n’avons pas été annihilés il y a des millénaires. Je vous prierais de me faire l’honneur d’être présents au lever du Soleil au quai numéro 45. Ainsi nous pourrons partir.
-Fort bien, nous vous en serons éternellement reconnaissant. Vous pourrez compter sur nous demain. »
On récupéra ensuite nos repas et allâmes les manger dans notre chambre avant de nous coucher.
La nuit fut courte mais reposante. Le temps nous était compté car il fallait trouver la demoiselle avant la fin de la nuit pour éviter que Nyklaus ne disparaisse à jamais. Nous nous levâmes bien avant le lever du Soleil pour s’habiller et s’équiper entièrement. Puis, nous partîmes en direction du quai indiqué hier. Nous le trouvâmes aisément, les numéros de quais étant bien indiqués. Le navire avait été construit en Ulthuan, il n’y avait aucun doute. Quatre balistes Serre d’Aigle étaient montées dessus, le protégeant ainsi des velléités d’éventuels pirates ou créatures marines. Le même elfe qui avait parlé la veille nous aperçu rapidement et vint nous accueillir. Il nous appris qu’il s’appelait Æranar. Nous déclinâmes notre identité chacun à notre tour. Il nous salua respectueusement puis nous invita à monter à bord. Son équipage était déjà en train de s’affairer. Il était composé uniquement d’elfes. Il nous installa dans sa cabine puis il ordonna de lever l’ancre. La cabine était bien équipée mais sobre. Elle était dans la plus pure tradition calédorienne. Tous les meubles étaient fonctionnels. Tout avait une fonction prédéterminée ou fixée par le capitaine. Rien n’était là au hasard. S’il y avait quelques ornements, ils étaient très discrets et limités. Le navire partit aussitôt après avoir largué les amarres. Il sortit du port en moins d’une heure. Les voiles furent dressées alors qu’un vent puissant se levait. Le Dieu des Océans semblait vouloir nous aider. Æranar redescendit nous voir. Il étala une carte de la région sous nos yeux.
« Nous sommes ici et nous devons aller là – dit-il en nous montrant notre position et l’île – la route sera courte si le vent continue à souffler fort. Je connais une crique où le navire pourra accoster. Nous lèverons l’ancre une fois que vous serez descendus pour vous attendre un peu plus loin. Vous nous ferez signe quand vous reviendrez à ce niveau pour que l’on puisse vous récupérer.
-Avez-vous une carte de l’île, demandais-je sans trop d’illusions ?
-Malheureusement non. Tous ceux qui y sont allés n’en sont par revenus. Du moins pour les créatures mortelles. Seuls des dragons y ont été vus mais aucun d’eux n’en a parlé.
-Merci des informations, répondit ma chère épouse, elles nous importantes.
-La raison pour laquelle vous y allez ne m’importe pas mais j’espère qu’elle vaut le coup.
-Elle le vaut, je vous en assure.
-Bien, dans ce cas, je vous aiderais de mon mieux. »
La conversation fut close sur ces mots. Il retourna ensuite sur le pont. Nous l’accompagnâmes.
La mer était calme et le vent soufflait fort pour nous accompagner. Pour éviter que nos cheveux ne volent dans tous les sens, nous dûmes les attacher. Même si le bateau tanguait, Aryana et moi ne trébuchâmes pas une seule fois. Quand on est habitué au combat et au vol sur le dos d’un dragon, un navire en pleine mer paraît aussi calme que ce que les humains appellent le plancher des vaches. Parfois, en se penchant par-dessus le bastingage, on pouvait apercevoir des poissons plus ou moins gros. Certains étaient difformes et semblaient avoir été corrompus par le Chaos. C’est un des marins qui nous le confirma. Le vent soufflait sur nos visages, les rendant complètement rouges. Je ne sais comment mais Aryana était insensible à la lueur du Soleil. Elle n’avait pourtant pas vaincu la Soif. Il fallait que je le lui demande. Mais voyant son air déterminé et renfrogné, je compris que ce n’était ni le moment ni le lieu. Elle m’en voulait encore de l’avoir transformée car elle ne pourrait pas avoir d’enfants. On aurait aimé contacter des mages mais il fallait garder notre condition secrète. Chassant ces pensées, je me reconcentrais sur notre mission. Nous ne savions pas à quoi nous attendre à notre arrivée sur l’île. On pouvait aussi bien devoir faire preuve de diplomatie (ce qui n’est pas notre point fort) que devoir utiliser nos armes. On ne pouvait pas aller plus en territoire inconnu, si l’on excepte les Royaumes du Chaos bien sûr.
Le reste du voyage se déroula sans embêtements. On arriva rapidement en vue de l’île. Une rivière se jetait dans l’océan sans que l’on sache où elle prenait sa source. On pouvait deviner quelques collines mais il n’y avait pas de montagnes. Elle devait être magique. La forêt semblait dense, même vue de loin. L’île grossissait à vue d’œil. On tourna autour d’une partie jusqu’à une crique avec une plage. Le capitaine et son équipage attachèrent alors le navire pour nous laisser descendre. Il nous promit de nous attendre trois jours, après quoi il reviendrait tous les deux jours ici pendant deux mois. Après, si nous n’étions pas réapparus, il ne reviendrait pas car il avait un commerce à faire marcher. Mais nous avions nos dragons non loin. Aussi, nous lui permîmes, ou plutôt ordonnâmes, de partir immédiatement et de ne pas revenir. Quelques secondes après avoir posé le pied au sol, il largua déjà les amarres. On le regarda pendant quelques minutes avant de partir en avant. Le médaillon commençait à trembler de plus en plus fort. Tout cela était bon signe. A une dizaine de mètres, on trouvait une forêt luxuriante. Un véritable rempart vert. Il ressemblait à la jungle de Lustrie, territoire des hommes-lézards et des mages les plus puissants du monde. Nous mîmes nos heaumes et commençâmes à avancer. A peine entrés, une obscurité plus sombre que la nuit nous envahit. On attendit quelques secondes, le temps de nous y habituer et d’utiliser notre capacité à voir la nuit grâce à la partie en nous issues des vampires.
La progression commença alors. Elle était laborieuse. On avançait lentement, très lentement. Plus lentement encore qu’un nain ivre. On devait couper chaque branchage sur notre passage. Après une bonne heure, une bête aussi féroce qu’un griffon nous attaqua. Nous la combattîmes aussitôt. A deux, nous ne fûmes pas de trop. En effet, le monstre était aussi rapide qu’elfe très entraîné et ses griffes étaient aussi acérées qu’une épée tirée des forges de Vaul. Les coups s’enchaînaient à une vitesse surnaturelle. Rares sont les vampires qui auraient pu y survivre. Nous mîmes quelques secondes à nous reconcentrer sur le combat. Il était presque impossible de nous surprendre, mais cette créature y était parvenue. Le combat n’était équitable que parce que nous étions deux. Et que nous étions habitués à nous battre ensemble. Sinon nous y serions morts tous les deux. Il nous fallut de nombreuses heures pour enfin l’achever. Elle se battit jusqu’à ce que la dernière goutte de son sang souille le sol. La progression reprit alors. On avançait un peu plus vite car la forêt était un peu moins dense. Tout autour de nous, on pouvait trouver des arbres uniques au monde. Il en allait de même pour les plantes. Certains animaux étaient communs, mais d’autres étaient étranges. On devait souvent franchir des rivières. Elles étaient pleines de poissons et de sirènes. Heureusement, le talisman offert par le lieutenant de Nyklaus nous protégeait. Je dis « nous » car nous avons découvert des sirènes mâles. Au lieu d’attirer les personnes de sexe masculin, elles, ou plutôt ils, attiraient les femmes. Aryana, surprise, résista difficilement malgré le talisman. Aucun de nous ne parlait, gardant nos forces pour la suite et pour la progression.
On sentait le jour avancer et commencer à tirer sur sa fin quand tout à coup Aryana fut projetée à plusieurs dizaines de mètres. Instantanément, elle fut remplacée par un monstre aussi grand qu’un dragon solaire (qui est parmi le plus jeune des dragons). Par réflexe, je me mis en garde en tirant mon épée et mon bouclier. J’appelais ma femme tout en fixant la créature :
« Aryana ? »
Pas de réponse.
« Aryana ? »
Toujours pas de réponse. Elle devait être assommée. Je détaillais la bête qui me faisait face. Elle ressemblait à un dragon, mais sans ses ailes. De plus il n’avait que deux grandes pattes qui étaient ses pattes postérieures. Ses pattes antérieures étaient très petites. J’avais déjà vu un monstre pareil, en Lustrie. Je ne me souvenais plus de son nom mais je sus que j’étais en mauvaise posture. J’appelai à nouveau ma moitié mais avec une pointe d’inquiétude :
« Aryana ? »
De nouveau le silence. Le monstre attendait je ne sais quoi.
« Aryana ? »
Toujours pas de réponse. Quelque chose n’allait pas. C’est alors qu’un immense hurlement déchira le silence. Je failli être arraché du sol quand un immense ouragan frappa le monstre. C’était Irskagna, la dragonne d’Aryana. Elle se jeta directement dessus, lui laissant à peine le temps de se relever. Le combat était inégal. Le dragon était furieux et semblait complètement fou de rage. Je me précipitais vers ma femme. Je crois que je n’ai jamais couru aussi vite de toute mon existence. Elle était allongée sur le sol, complètement immobile. J’ouvris brièvement ma vision à la magie. Et ce que je vis m’atterra. La Dhar quittait son corps par de multiples endroits, tout comme le sang s’échappe de nombreuses blessures. Elle reprit alors brièvement conscience pour me dire :
« Trouve-la. Fais n’importe quoi pour ça. »
Puis, elle s’évanouit à nouveau. Je sentis la terre trembler autour de moi. Irskagna arrivait. Elle avait massacré la bête. Elle regarda sa cavalière et amie. Je pouvais voir des larmes s’échapper de ses yeux. Du fait de sa sagesse des dizaines de fois millénaires, elle avait compris. Ses blessures étaient trop graves pour être soignées par la magie. Elle aurait dû être placée immédiatement dans un tombeau pour vampires. Mais il n’y en avait pas. Je la plaçai sur le dos d’Irskagna qui s’envola aussitôt en direction de notre forteresse. Je restai quelques secondes immobiles, puis, me rappelant de ce qui nous avait amené ici, je repartis. J’avais récupéré le médaillon. Je remis mon bouclier dans mon dos, prenant mon épée d’un côté et la hache de bûcheron de l’autre. Je marchais dans la direction que m’indiquait le médaillon.
Soudain, je tombais sur une grande clairière. Elle était remplie de créatures ressemblant de près à des elfes. Si ce n’est que tous leurs yeux étaient bleus. Tous sans exception. Leurs cheveux ressemblaient à des vagues. Je compris alors en face de quoi j’étais. Les klabautermann. Ces dérivés des elfes, gardiens des mers et des océans. Il y avait là des hommes et des femmes. Ils étaient vraiment très proches de nous. Beaucoup plus que ne le disent nos légendes.
Ils me dévisageaient tous et toutes. Je rangeai mes armes et enlevai mon heaume pour le mettre au creux de mon bras gauche. Je m’adressais alors à eux dans l’ancien langage des elfes :
« Je suis venu en paix. Je veux juste rencontrer la personne qui a l’autre moitié de ce médaillon. »
Je montrai alors le médaillon en forme de cœur brisé. Celui qui semblait leur chef sembla comprendre instantanément toute l’histoire. Je soupçonnais qu’il puisse lire dans mes pensées sans efforts et sans que je ne puisse m’en rendre compte. Il me répondit alors à ma plus grande surprise en Asur :
« Je comprends. Si vous voulez bien me suivre. »
Je le suivis sans discuter. Ils avaient l’air complètement pacifiques et non-violents. Mais je soupçonnais que s’ils étaient provoqués, je n’aurais aucune chance de m’en sortir de quelque manière que ce soit. Ils étaient habillés de longues tuniques faites de feuilles et d’algues. Leurs armes étaient composées de tridents, de fourches ou de lances. Certaines avaient visiblement connues d’anciens maîtres ayant entraîné la fureur de leur dieu. Il partit de la clairière. Aussi, je le suivis. Il ne m’adressa pas la parole de tout le chemin. Les plantes s’écartaient sur son chemin pour se refermer derrière moi. Nous arrivâmes un peu plus tard près de la mer. Je sentais depuis quelques minutes les embruns arriver de l’océan. Il y avait là une nouvelle assemblée de klabautermann. Je vis une jeune femme venir vers nous. Elle avait un médaillon qui allait parfaitement avec celui de Nyklaus. Sans un mot, elle le prit. Soudain, alors qu’elle assemblait les deux parts, une colonne d’eau l’engloutit. Instinctivement, je reculai. Mais mes hôtes ne parurent pas effrayés. Cela dura plusieurs minutes. A la fin, la colonne disparu. La jeune femme tomba au sol. Au départ, je crus qu’elle était inconsciente. Mais leur chef me rassura aussitôt. Elle était juste endormie. Il passa sa main sur le visage de la jeune femme et la réveilla. Ses premiers mots furent :
« Je me souviens de tout. »
Elle me fixa et me demanda ce qui m’amenait ici. Je lui répondis en lui disant toute la vérité. Elle comprit rapidement. Quand je lui expliquai qu’un Roi des Tombes allait venir la chercher sous peu, elle accepta sans rechigner. Son amour pour Nyklaus était trop grand pour qu’elle le laisse partir à jamais alors qu’elle pouvait le sauver. Le chef de ce peuple avertit alors les siens du départ imminent de l’une des leurs. Même si aucun ne bougea, je pus sentir les émotions qu’ils lui transmettaient par la pensée. Après quelques minutes, elle quitta enfin les siens. Le chef nous guida à nouveau vers la grande clairière. Puis, utilisant certainement un sentier secret, il nous amena à la crique où j’avais débarqué avec Aryana. Le chef repartit aussitôt pour l’intérieur de l’île, nous laissant seuls. Je sortis alors la pierre qui permettrait à Amenhotep l'Intolérant de venir immédiatement ici. Je demandais à la jeune femme son nom.
« Chloé, me répondit-elle. »
Je prononçais ensuite la formule pour faire marcher cette petite pierre si semblable à un caillou mal fait.
Un grand éclair déchira le ciel derrière nous. Nous sursautâmes ensemble. En me retournant, par pur réflexe, je dégainais mon épée et me mis en garde. Alors que la fumée se dissipait, j’aperçus une grande silhouette qui se précisait de seconde en seconde. Quand elle fut retombée entièrement, je dis au Roi des Tombes :
« Réutilisez la même pierre, le temps nous est compté.
-Comptez sur moi. »
La jeune femme alla immédiatement vers le mort et lui saisit le bras malgré une moue dégoutée – l’adaptation n’allait pas être facile – et un nouvel éclair les emporta vers une destination inconnue, me laissant seul.
C’est alors que son souvenir me frappa et me fit chuter sur mon postérieur au sol. Aryana était mourante. Je vis Arsvagnir arriver. Puis comme dans un songe, il me mit sur sa croupe vers l’Ouest et le Soleil couchant.
Voilà, tout est écrit. Un nouveau récit est arrivé. Ce sera Nyklaus qui écrira la suite (si toutefois il veut la faire).
- EssenSeigneur vampire
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Re: La recherche d'une dame
Mar 11 Aoû 2015 - 21:35
Quelle deveine. Sauver une dame pour en perdre une autre ! Bon, au moins celle-ci est immortelle, et le monde ne depend pas de son existence. En tout cas, belle prouesse, bel exploit ! Ca promet une tournee generale quand vous serez rentres a la taverne !
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Re: La recherche d'une dame
Mar 11 Aoû 2015 - 21:52
Quelle déveine, enfin pour moi, pas pour Nyklaus. Quant à sauver Aryana parce qu'elle est immortelle, c'est pas trop possible pour le moment. Les blessures sont telles que même le pouvoir des vampires (le Don du Sang) n'y suffirait pas. En tout cas, je suis partis il n'y a pas longtemps avec Arsvagnir.Von Essen a écrit:Quelle deveine. Sauver une dame pour en perdre une autre ! Bon, au moins celle-ci est immortelle, et le monde ne depend pas de son existence. En tout cas, belle prouesse, bel exploit ! Ca promet une tournee generale quand vous serez rentres a la taverne !
- EssenSeigneur vampire
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Re: La recherche d'une dame
Mar 11 Aoû 2015 - 21:55
C'est vraiment pas de chance alors, car les shaleens vont la refuser, les hauts elfes, je pense, vont aussi la refuser... Il te faudrait un seigneur de la necromancie alors, sachant que le meilleur connu a ce jour, c'est Mannfred von Carstein.
- Nyklaus von CarsteinSeigneur vampire
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Re: La recherche d'une dame
Sam 22 Aoû 2015 - 0:54
Et voici une petite suite ! J'espère qu'elle vous plaira !
Retrouvailles
*Dans le Naufrageur, bateau de Nyklaus, salle du trône*
Un cercueil est au centre de la pièce, il est composé d'un marbre de couleur émeraude avec des décorations d'or et de métal noir. Sur le couvercle, un symbole humain et d'une famille noble aujourd'hui disparue : celle des Von Abyss. Si l'on pouvait rentrer à l'intérieur du cercueil, on y verrait un squelette aux dents pointues dans une armure. Cette dernière ne cache pas les blessures que la personne à subit avant de "mourir" : un trou à l'endroit de son cœur, où un symbole se dessine, celui d'un dieu du Chaos : Slaanesh, dieu des Plaisirs. Un autre symbole est présent sur le front du décédé : celui de Khorne, dieu du Sang et des Massacres. Derrière le crâne, un autre dieu a mis sa marque : Nurgle, dieu des Maladies et Pourritures. La dernière est plus discrète, elle se situe sur les cotes : celle de Tzeentch, dieu de la Magie et des Mystères. Normalement, ces dieux se disputent mais ici, on pourrait croire qu'ils se sont défouler sur cet être. Ce dernier est conservé dans de l'eau, celle de la mer. On voit d'ailleurs que l'eau change au contact des blessures, tente quelque chose, peut être refermer les plaies.
Autour du cercueil, des personnes sont présentes, trois sont plus proches que les autres. L'un deux possède une armure de couleur noire, une cape en peau, et un masque en forme de kraken. Le second semble parfois transparent et est habillé avec un chapeau à plume. Le dernier, possède sept tentacules à la place de son bras droit. Eux ainsi que les autres derrière semblent attendre la venue de quelqu'un...
*Pendant ce temps à la taverne*
Amenhotep est en pleine discussion avec Chloé :
- Madame, il faut encore nous téléporter, j'espère que cela ne vous dérange pas.
- Pas le moins du monde, mais dépêchez-vous, Nyklaus a besoin de nous...
Elle se met alors à crier car, sous ses yeux, le cadavre reprend son apparence qu'il avait de son vivant : un grand homme métisse.
"Ne vous inquiétez pas madame, c'est le pouvoir de votre mari qui me refais devenir comme ça. C'est grâce à lui que j'ai retrouvé mon ancienne apparence."Il disait tout cela tout en manipulant un étrange pendentif, alors que les tremblements devenaient de plus en plus forts.
"Ah, c'est bon !" Les ombres les enveloppèrent et Chloé se tint du mieux quel pu à cet être étrange.
Lorsque sa vision des lieux se stabilisa, elle remarqua qu'elle était dans une grande salle, une salle du trône avec de nombreuses personnes venant de nombreuses races et de nombreux pays : il y avait ici et là des orques, des elfes, des nains, des humains d'autres races qu'elle ne connaissait pas. Ce groupe hétéroclite s'ouvrit devant elle, lui laissant le chemin libre jusqu'à un cercueil richement décoré. Elle réagit directement et courut le plus vite qu'elle pouvait en direction de ce qui restait de son bien-aimé !
"Où suis-je ?" Nyklaus regardait autour de lui, il n'y vit que le vide et semblait flotté dans ce dernier. Il regarda ses blessures apparentes. "Suis-je mort ? Est-ce donc ça ce qui nous attend, vampires ?" Une masse noire apparaît : Manann :
- Non mon porte-parole, tu n'es pas mort, ta vie n'est pas encore éteinte... Tu es situé dans ce que nous, les dieux, appelons les Limbes, un lieu entre la vie et l'au-delà. Souhaites-tu revenir ? Te battre ?
- Quelle importance, le Monde doit être détruit, le Nagga...
- Ah, tu connais donc cette prophétie ?
- "L'enfant de la mer
Doté des pouvoirs des Grands
Semblable à son ancêtre
Par sa mort le monde vivra ou périra à jamais.
- Comment ?
- Mes parents le jour de leur mort m'avaient passé une note.
- Ils avaient raison, mais personne ne sais ce qu'est le Nagga...
- Qu'est-ce qu'est cette créature ?
- Tu dois revenir dans le monde des "vivants" pour le savoir. Ton temps n'est pas encore terminé, tu dois accomplir de grandes choses...
- Attendez, dis Nyklaus alors que Manann s'éloignait dans le vide, comment revenir alors que je ne sais par où je suis venu.
- Imagine être dans la mer..." Et Manann partit.
Qu'avait-il voulu dire par là ? Devait-il essayé de contrôler ce néant pour revenir retrouver ses camardes marins et vampires comme Von Essen, le Grand Mestre, Gilgalad le Prince Dragon de Sang et Arken, Tenancière de la Taverne ? Alors qu'il ne savais pas si sa dulcinée était de retour ?
Une éternité sembla s'écouler alors qu'il réfléchissait. Il commença à donner des ordres aux eaux autour de lui de le soigner et de le faire remonter vers la surface. À sa grande surprise, il remonta plus vite qu'il ne s'y attendait. Il entendait également une voix qu'il l'appelait, qui lui donnait la force de continuer, de revivre !
Lorsque Nyklaus ouvrit les yeux, une personne était en train de l'embrasser, les yeux remplis de larmes. Il sentit également la disparition partielle de ses blessures. Il regarda alors attentivement la femme penchée sur lui alors qu'elle suppliait les Dieux de le faire revenir. Elle était d'apparence elfique, des oreilles pointues et un visage magnifique malgré la tristesse... Ses cheveux bouclés et bruns touchaient son armure. Il remarqua alors les colliers dans sa main : un cœur reconstitué en argent. Il l'entendit supplier et jurer, le tout ponctué de larmes : " Il m'avait attendu pendant plus de cent ans... Quand je reviens il a abandonné tout espoir et je le retrouve mourant..."
Nyklaus fit alors glissé sa main sur la tête de sa femme qu'il avait attendu, tout en souriant. Lorsqu'elle releva la tête et le regarda dans les yeux, il la trouva encore plus magnifique que la dernière fois qu'il l'avait vu ! Elle devait avoir l'apparence qu'il avait actuellement : une femme de vingt-six ans. Ils s'embrassèrent alors que les hommes et créature applaudirent. Pendant ce temps, le Nagga répartit de là où il était venu, sans demander quoi que se soit !
Nyklaus se mît alors à pleurer comme lors de la mort de Chloé, cette dernière le prit dans ses bras alors qu'il se lamentait :
- Je suis lamentable... Pendant des années, des siècles, je t'ai cherché mais je ne t'ai pas trouvé... Au moment où je perds espoir de t'avoir perdu à jamais et que je me rappelles cet épisode douloureux qu'était ta mort, mon cœur de rouvrait. Même lorsque je regardais ton portait dans ma chambre, mes yeux se brouillaient... Je suis faible, pardonne-moi Chloé, je t'en prie...
- Je te pardonne... Au final, tu as réussi à me retrouver grâce à tes amis !" Nyklaus retrouva faiblement le sourire. "J'ai tant de chose à te raconter mon amour ! Plus de cent ans à rattraper !"
Les hommes de Nyklaus partirent un à un, retournant à leur quête et leurs occupations ! Chloé et Nyklaus restèrent entrelacés pendant plusieurs jours dans la chambre personnelle qu'ils avaient imaginé ensemble lorsqu'ils étaient enfants. Ils parlèrent de souvenirs, d'histoires et plein d'autres choses. Ce qui est certain, c'est que les nuits qu'ils passèrent ensemble furent les plus joyeuses de Nyklaus depuis la mort supposée de Chloé et la fondation de sa lignée...
Et voilà ! Peut être un mariage en vue ! À réfléchir !
Retrouvailles
*Dans le Naufrageur, bateau de Nyklaus, salle du trône*
Un cercueil est au centre de la pièce, il est composé d'un marbre de couleur émeraude avec des décorations d'or et de métal noir. Sur le couvercle, un symbole humain et d'une famille noble aujourd'hui disparue : celle des Von Abyss. Si l'on pouvait rentrer à l'intérieur du cercueil, on y verrait un squelette aux dents pointues dans une armure. Cette dernière ne cache pas les blessures que la personne à subit avant de "mourir" : un trou à l'endroit de son cœur, où un symbole se dessine, celui d'un dieu du Chaos : Slaanesh, dieu des Plaisirs. Un autre symbole est présent sur le front du décédé : celui de Khorne, dieu du Sang et des Massacres. Derrière le crâne, un autre dieu a mis sa marque : Nurgle, dieu des Maladies et Pourritures. La dernière est plus discrète, elle se situe sur les cotes : celle de Tzeentch, dieu de la Magie et des Mystères. Normalement, ces dieux se disputent mais ici, on pourrait croire qu'ils se sont défouler sur cet être. Ce dernier est conservé dans de l'eau, celle de la mer. On voit d'ailleurs que l'eau change au contact des blessures, tente quelque chose, peut être refermer les plaies.
Autour du cercueil, des personnes sont présentes, trois sont plus proches que les autres. L'un deux possède une armure de couleur noire, une cape en peau, et un masque en forme de kraken. Le second semble parfois transparent et est habillé avec un chapeau à plume. Le dernier, possède sept tentacules à la place de son bras droit. Eux ainsi que les autres derrière semblent attendre la venue de quelqu'un...
*Pendant ce temps à la taverne*
Amenhotep est en pleine discussion avec Chloé :
- Madame, il faut encore nous téléporter, j'espère que cela ne vous dérange pas.
- Pas le moins du monde, mais dépêchez-vous, Nyklaus a besoin de nous...
Elle se met alors à crier car, sous ses yeux, le cadavre reprend son apparence qu'il avait de son vivant : un grand homme métisse.
"Ne vous inquiétez pas madame, c'est le pouvoir de votre mari qui me refais devenir comme ça. C'est grâce à lui que j'ai retrouvé mon ancienne apparence."Il disait tout cela tout en manipulant un étrange pendentif, alors que les tremblements devenaient de plus en plus forts.
"Ah, c'est bon !" Les ombres les enveloppèrent et Chloé se tint du mieux quel pu à cet être étrange.
Lorsque sa vision des lieux se stabilisa, elle remarqua qu'elle était dans une grande salle, une salle du trône avec de nombreuses personnes venant de nombreuses races et de nombreux pays : il y avait ici et là des orques, des elfes, des nains, des humains d'autres races qu'elle ne connaissait pas. Ce groupe hétéroclite s'ouvrit devant elle, lui laissant le chemin libre jusqu'à un cercueil richement décoré. Elle réagit directement et courut le plus vite qu'elle pouvait en direction de ce qui restait de son bien-aimé !
"Où suis-je ?" Nyklaus regardait autour de lui, il n'y vit que le vide et semblait flotté dans ce dernier. Il regarda ses blessures apparentes. "Suis-je mort ? Est-ce donc ça ce qui nous attend, vampires ?" Une masse noire apparaît : Manann :
- Non mon porte-parole, tu n'es pas mort, ta vie n'est pas encore éteinte... Tu es situé dans ce que nous, les dieux, appelons les Limbes, un lieu entre la vie et l'au-delà. Souhaites-tu revenir ? Te battre ?
- Quelle importance, le Monde doit être détruit, le Nagga...
- Ah, tu connais donc cette prophétie ?
- "L'enfant de la mer
Doté des pouvoirs des Grands
Semblable à son ancêtre
Par sa mort le monde vivra ou périra à jamais.
- Comment ?
- Mes parents le jour de leur mort m'avaient passé une note.
- Ils avaient raison, mais personne ne sais ce qu'est le Nagga...
- Qu'est-ce qu'est cette créature ?
- Tu dois revenir dans le monde des "vivants" pour le savoir. Ton temps n'est pas encore terminé, tu dois accomplir de grandes choses...
- Attendez, dis Nyklaus alors que Manann s'éloignait dans le vide, comment revenir alors que je ne sais par où je suis venu.
- Imagine être dans la mer..." Et Manann partit.
Qu'avait-il voulu dire par là ? Devait-il essayé de contrôler ce néant pour revenir retrouver ses camardes marins et vampires comme Von Essen, le Grand Mestre, Gilgalad le Prince Dragon de Sang et Arken, Tenancière de la Taverne ? Alors qu'il ne savais pas si sa dulcinée était de retour ?
Une éternité sembla s'écouler alors qu'il réfléchissait. Il commença à donner des ordres aux eaux autour de lui de le soigner et de le faire remonter vers la surface. À sa grande surprise, il remonta plus vite qu'il ne s'y attendait. Il entendait également une voix qu'il l'appelait, qui lui donnait la force de continuer, de revivre !
Lorsque Nyklaus ouvrit les yeux, une personne était en train de l'embrasser, les yeux remplis de larmes. Il sentit également la disparition partielle de ses blessures. Il regarda alors attentivement la femme penchée sur lui alors qu'elle suppliait les Dieux de le faire revenir. Elle était d'apparence elfique, des oreilles pointues et un visage magnifique malgré la tristesse... Ses cheveux bouclés et bruns touchaient son armure. Il remarqua alors les colliers dans sa main : un cœur reconstitué en argent. Il l'entendit supplier et jurer, le tout ponctué de larmes : " Il m'avait attendu pendant plus de cent ans... Quand je reviens il a abandonné tout espoir et je le retrouve mourant..."
Nyklaus fit alors glissé sa main sur la tête de sa femme qu'il avait attendu, tout en souriant. Lorsqu'elle releva la tête et le regarda dans les yeux, il la trouva encore plus magnifique que la dernière fois qu'il l'avait vu ! Elle devait avoir l'apparence qu'il avait actuellement : une femme de vingt-six ans. Ils s'embrassèrent alors que les hommes et créature applaudirent. Pendant ce temps, le Nagga répartit de là où il était venu, sans demander quoi que se soit !
Nyklaus se mît alors à pleurer comme lors de la mort de Chloé, cette dernière le prit dans ses bras alors qu'il se lamentait :
- Je suis lamentable... Pendant des années, des siècles, je t'ai cherché mais je ne t'ai pas trouvé... Au moment où je perds espoir de t'avoir perdu à jamais et que je me rappelles cet épisode douloureux qu'était ta mort, mon cœur de rouvrait. Même lorsque je regardais ton portait dans ma chambre, mes yeux se brouillaient... Je suis faible, pardonne-moi Chloé, je t'en prie...
- Je te pardonne... Au final, tu as réussi à me retrouver grâce à tes amis !" Nyklaus retrouva faiblement le sourire. "J'ai tant de chose à te raconter mon amour ! Plus de cent ans à rattraper !"
Les hommes de Nyklaus partirent un à un, retournant à leur quête et leurs occupations ! Chloé et Nyklaus restèrent entrelacés pendant plusieurs jours dans la chambre personnelle qu'ils avaient imaginé ensemble lorsqu'ils étaient enfants. Ils parlèrent de souvenirs, d'histoires et plein d'autres choses. Ce qui est certain, c'est que les nuits qu'ils passèrent ensemble furent les plus joyeuses de Nyklaus depuis la mort supposée de Chloé et la fondation de sa lignée...
Et voilà ! Peut être un mariage en vue ! À réfléchir !
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Mon histoire...Histoire de Nyklaus
Mes dessins (avec les fiches de monstres dont vous pouvez vous inspirer dans vos récits) : Dessins de Nyklaus
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