- GilgaladMaître floodeur
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Histoire d'un elfe
Jeu 4 Déc 2014 - 9:45
Bon alors voilà. Il y a de cela quelques mois j'ai commencé un récit sur des elfes. Je l'ai déjà publié sur Ulthuan vs Naggaroth. Mais le problème est que pour le nouvel extrait publié (en fait une reprise du chapitre 1) je n'ai pas beaucoup de commentaires pour m'aider à améliorer la suite. J'aimerais donc que vous puissiez me dire ce qui va et ce qui ne va pas afin de pouvoir m'améliorer.
Il est fortement possible que je publie la suite ici même si ce n'est pas encore sûr. En fait, tout dépendra de mon envie.
Trêve de bavardages et voici le texte.
CHAPITRE 1 :
Début de l’été 2522 selon le calendrier impérial
Un grand trou noir. Puis une douleur intense. Une douleur dans le bras. Une odeur de sel. Et d’eau. Comme si la mer était proche. Puis une lumière aussi forte que mille soleils. Une lumière le forçant à ouvrir les yeux. Et voir. Voir les cadavres de centaines d’elfes et de milliers d’orques. Les chevaux et autres sangliers ou créatures pourrissaient et faisaient la joie des corbeaux. Etrangement, ils ne l’avaient pas attaqué. Peut-être que Morai-Heg le leur avait interdit après tout. Il ne se souvenait plus de qui il était. Il savait juste qu’il était parmi les guerriers tombés. Et qu’il aurait dû mourir avec eux. Il se souvenait que ses blessures avaient été mortelles. Mais en regardant son torse, elles n’étaient plus qu’un mauvais souvenir. Quelque chose avait dû le sauver. L’empêcher de mourir. Etait-ce un dieu ? Ou pire, un vampire ? Il n’en savait rien. Mais il priait les dieux des elfes que ce ne soit pas la deuxième solution. Il s’allongea sur le dos et regarda tout autour de lui. Au loin, des montagnes enneigées à leur sommet. Puis il vit sur ses jambes des jambières ornées de dragons. Et à côté de lui une cuirasse avec les mêmes motifs. En s’examinant, il vit encore et toujours des dragons sur ses plaques d’armures. Il en déduit qu’il devait être sûrement un Asur. Il ne se souvenait ni de son nom, ni de son titre, ni de sa fonction, ni des raisons pour lesquelles il était là. Il voyait des traces de pas qui partaient en direction du Soleil qui se levait à peine. Comme elles étaient suffisamment grandes pour être celles d’un elfe, il décida de les suivre même si elles n’étaient pas récentes.
Il marcha ainsi pendant plusieurs heures. Le Soleil poursuivait sa course et n’allait pas tarder à se coucher quand un lapin passa près de lui. Avec un réflexe surhumain, il dégaina et embrocha l’animal pour le manger. Comme la nuit allait tombée, il décida de s’arrêter pour se reposer. Malgré le fait qu’il se faisait tard, ce qui voulait dire qu’il était au début de la troisième saison, il décida de faire un feu. Il posa ce qu’il portait et commença à chercher du bois pour le feu. Il coupa le bois de petits buissons non loin. Il les rassembla un tas auquel il mit le feu en frottant deux morceaux de bois entre eux. Le feu prit mais très lentement. A ce moment, il regretta de ne pas être magicien. Il évida son gibier et l’embrocha pour le faire cuire. Il observa alors attentivement les environs. Il pouvait encore entendre et voir la mer à moins d’une lieue. Même s’il ne savait pourquoi, le sac et le ressac des vagues lui rappelaient son enfance. Il se souvint qu’il venait de Caledor grâce aux dragons sur son armure mais il ne peut se souvenir de plus. Au nord, il pouvait voir les montagnes. Se rappelant ses cours de géographie de son enfance, il devait quelque part dans le Sud des Terres des Hommes. L’Arabie étant de l’autre côté de la mer. Mais il ne savait pas où précisément il se trouvait. Etait-il près de la forteresse des nains, ou bien près de la Bretonnie ? Son seul espoir était de trouver un port ou un village pour pouvoir rentrer chez lui avec de la chance. Après une dizaine de minutes de cuisson, il commença à manger l’animal. Une fois rassasié, il éteignit le feu avant de s’allonger pour dormir. Prudent, il garda sa lame dans sa main droite et s’endormit peu après.
Il fut réveillé avant l’aube par un bruit. Celui d’un battement régulier sur le sol. Son oreille étant collée au sol, il pouvait l’entendre alors qu’il était sûrement à plusieurs lieues de là. Au lieu de se relever, il attendit, dans la même position. Il y avait au moins deux chevaux. Il savait que c’étaient des chevaux car ils avaient un pas régulier et léger. Il supposait, et surtout espérait, qu’il s’agisse de coursiers d’Ellyrion. Cela serait synonyme de délivrance. Il se leva et regarda sa cuirasse. Elle n’allait pas lui servir à grand-chose dans cet état. Il la laissa derrière lui. Il posa son heaume dessus. Cabossé, il représentait plus un danger qu’une protection. Même ce qui restait de son bouclier ne lui offrait aucune protection. Résolu à défendre chèrement sa vie si c’étaient des ennemis, il prit son épée et posa la pointe au sol, les mains sur la poignée terminant la garde. Il scruta les environs, pour voir s’ils pouvaient venir d’un endroit sans se faire remarquer. C’était impossible. Il ferma les yeux, se concentrant sur le bruit des chevaux, bruit qu’il entendait déjà. Après plusieurs minutes, il était sûr qu’ils étaient proches. Il ouvrit les yeux et se mit en garde. Il vit alors les cavaliers arriver à l’horizon. Ils se rapprochèrent à grande vitesse. Une bien trop grande vitesse pour un cheval humain. Il n’eut pas à attendre longtemps. Au fur-et-à-mesure que les cavaliers se rapprochaient, il put voir qu’ils n’étaient que deux. C’étaient des Asurs. Le guerrier rangea aussitôt sa lame dans son fourreau et les attendit. Ils arrivèrent peu après. En le voyant, les montures freinèrent sur l’ordre de leurs cavaliers. Ils s’arrêtèrent juste devant lui. L’un deux était âgé. Il portait une robe de plusieurs couleurs, une cuirasse dorée et une grande épée dans son dos. Il avait également un certain nombre de livres avec lui. Cela se voyait dans les besaces. Son visage était sévère mais peu marqué par le temps. Ses yeux verts se voyaient parfaitement et montraient une très grande sagesse. Il avait l’impression de connaître cette personne mais il ne se souvenait pas où il l’avait connue. Le deuxième cavalier, ou plutôt cavalière, portait une robe rouge et orange, signifiant sûrement qu’elle aimait souvent utiliser le vent d’Aqshy. Son visage fin et régulier évoqua de tendres souvenirs à l’amnésique. Mais là encore, il ne se souvenait de rien. Il vit qu’elle portait un bâton de magicien ce qui confirma sa supposition. Elle avait aussi une épée passée au flanc gauche. Elle tirai aussi un autre cheval portant probablement une partie de leurs affaires. Le premier cavalier lui demanda alors :
« Qui êtes-vous et que faites-vous dans ces contrées, Prince Dragon ?
_Je suis un Prince Dragon, demanda l’intéressé ? »
Le cavalier le regarda étrangement. La cavalière émit la supposition qu’il avait perdu la mémoire. Mais son compagnon de route ne voulut pas la croire. Rapidement, il invoqua un vent qui repoussa l’elfe de plusieurs mètres et le fit tomber au sol. Etourdis, il ne put tenter de se relever avant que ce qui était finalement un mage soit sur lui, l’épée pointée sur la gorge. Avec un rictus méprisant, il lui reposa la même question. L’elfe amnésique ne savait toujours quoi répondre. Il voulait être honnête mais il ne se souvenait de rien. A l’évidence, ce mage-guerrier le prenait pour un des ennemis des Asurs. La magicienne apparut dans le champ de vision de l’elfe plaqué au sol. Elle le regarda droit dans les yeux. L’elfe qui avait l’épée sur sa gorge se noyait dans les yeux bruns de la magicienne. Ils étaient un véritable puits où n’importe qui pouvait venir chercher du réconfort. Mais en même temps, il sentit son âme être mise à nue. Elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Quand il s’en rendit compte, il voulut résister. Mais cela fut vain. Il n’avait aucun moyen de résister à l’attraction de ses yeux.
Ce ne fut qu’au bout de plusieurs minutes qu’elle regarda ailleurs. Elle demanda au mage-guerrier tenant l’elfe de le relâcher, ce qu’il fit en rangeant son épée. Elle l’avait déjà vu à la Tour Blanche pendant des années. Il avait vraiment perdu la mémoire. Et il n’y avait aucune corruption qu’elle ait détectée dans son âme. Il n’y avait aucune raison de le tenir ainsi. Son ancien presque-bourreau lui demanda alors ce qui c’était passé le plus récemment qu’il pouvait se souvenir. L’elfe lui raconta qu’il s’était réveillé au milieu de cadavres d’Asurs et d’orques à une journée de marche de là en suivant la mer. Il se souvenait encore comment écrire, parler, certaines choses sur la géographie, comment se battre. Il savait aussi qu’il était un Asur mais guère plus. Le mage-guerrier lui révéla qu’il se nommait Idrevar et qu’il était un maître du savoir de la Tour Blanche. Il faisait un voyage dans les Terres des Hommes à la recherche d’informations sur l’avancée des forces de la ruine. Il était accompagné d’Yvraine, magicienne dans cette même tour. Elle avait terminé son apprentissage il y a peu mais était extrêmement douée. Il lui proposa de l’emmener sur les lieux de la bataille, ce que l’elfe amnésique accepta. Il aurait ainsi un repas correct et des couvertures. Il serait aussi avec des gens de son peuple. Avant de le faire monter sur le troisième cheval, Idrevar lui demanda de se battre avec lui à l’épée. Le premier désarmant l’autre aurait gagné. Il dégaina aussitôt et attaqua. Par réflexe surhumain, son compatriote dégaina et para le coup encore plus rapidement. Dans les premières secondes du combat il fut contraint à la défense. Mais il se ressaisit rapidement. Son corps n’avait pas oublié tout son entraînement de guerrier. Au fur-et-à-mesure que le combat prenait en intensité, il attaqua de plus en plus souvent et de plus en plus rapidement. Si bien qu’au bout de plus de quinze minutes, il finit par désarmer son adversaire. Celui-ci souriait. Intérieurement, il savait qu’il était impossible que ce soir un espion. L’amnésique c’était battu exactement comme il s’y attendait. C’est-à-dire comme le font les Princes Dragons de Caledor. Il lui avait laissé une ouverture et il avait saisi sa chance. Ce combat pourrait bien l’avoir mis en confiance en cas de mauvaise rencontre. Yvraine prit l’armure et le heaume avant de les poser sur le troisième cheval. L’elfe monta dessus avec l’aide de la magicienne qui monta ensuite sur son propre cheval. Le maître du savoir fit de même et commença à avancer, suivit par Yvraine puis par l’elfe amnésique.
Il ne parla de tout le voyage. Seuls les deux magiciens discutaient entre eux de magie. A quelques moments, chacun tenta d’en savoir plus sur leur nouveau compagnon de voyage mais il ne savait rien de plus que ce qu’il leur avait dit auparavant. Bien qu’ils lui avaient dit qu’il était un Prince Dragon, il refusait de prendre la parole. Il voulait d’abord recouvrer toute la mémoire avant de leur parler à nouveau. Pour lui le voyage s’éternisa. Les chevaux alternaient trop et galop. Ainsi, ils arrivèrent sur le lieu de la bataille avant que le Soleil ne soit à son zénith. Cela était encore plus terrible que dans ses souvenirs. Les cadavres étaient en voie de décomposition. Le maître du savoir mit pied à terre et ordonna aux deux autres elfes de rester là avec les chevaux. Il tira son épée et parcourut les lieux de la bataille. Assurément, il y avait bien plus de peaux-vertes que d’elfes morts. Ils avaient dû se battre comme des dieux pour qu’ils aient pu tenir. Seuls les dieux savaient ce qu’ils s’était passé. Il ne put compter que trois cents corps d’elfes. Il y avait au moins sept ou huit fois plus d’orques et de gobelins morts. Peiné de ne pouvoir leur offrir de funérailles décentes, il commença à incinérer les corps des elfes. Cela chassa immédiatement les corbeaux déjà dérangés par ces intrus. Les armes et les armures ne purent fondre. Revenant au près du groupe il annonça :
« Il n’y aucun survivant. Je vais chercher d’éventuels artefacts enchantés parmi les armes, armures ou autres qui ne sont pas endommagés. En revanche, je ne sais toujours pas pourquoi vous étiez ici. »
L’elfe amnésique prononça alors ces paroles comme si c’était un mantra :
« Il faut les empêcher d’atteindre la pierre. Il faut les empêcher d’atteindre la pierre. »
Yvraine le regarda étrangement. Il n’y avait aucune pierre dans les environs. A moins que, à moins que ce ne soit un ancien lieu de pouvoir. Elle ouvrit aussitôt ses sens magiques. Rapidement, elle vit un flux se diriger vers un lieu entre la mer et le carnage. Mais ce n’était pas une pierre gardienne. Elle se concentra alors sur ce flux d’énergie. Elle l’avait déjà vu quelque part. Puis cela lui revint. C’était le même flux qui venait à la Forge de Vaul. Il y avait une enclume de Vaul, relique datant de la guerre contre les démons à l’aube des temps qui était enterrée ici, et sûrement peu profondément. Aussitôt, il en informa ses compagnons. Cela mit en sens à la bataille. Les peaux-vertes étaient sûrement attirés par son pouvoir et l’elfe amnésique avait reçu pour mission de la défendre. Ce qui était fait. Plutôt que de l’exhumée, elle préféra la recouvrir encore plus. Elle descendit de sa monture et se campa fermement sur ses jambes. Elle ouvrit une nouvelle sa vision aux vents de magie et s’isola du monde extérieur. Sans qu’elle le sache. L’elfe amnésique se plaça à ses côtés, pour la protéger alors qu’elle était le plus vulnérable à toute attaque physique. Il venait de se souvenir que c’était ce qu’il fallait faire dans ces cas-là. Yvraine se concentra sur le vent d’Azyr. Elle le modula pour pousser les cadavres les plus loin pour les rapprocher. A force de persévérance, elle finit par créer une immense montagne d’orques, de gobelins, de sangliers et autres créatures. En utilisant le vent d’Azyr, elle poussa cette masse verte en direction du lieu où était enterrée l’enclume et l’arrêta dessus. Puis, elle se concentra sur le vent d’Aqshy. Elle prononça les mots de pouvoir pour invoquer une immense boule de feu. Elle grossissait à vue d’œil. Enfin, elle la lança sur la montagne verte. Cela eut l’effet désiré. Elle prit feu rapidement. Yvraine arrêta de voir les vents de magie pour se reposer. Elle avait épuisé presque toute son énergie. Elle s’effondra dans les bras de l’elfe amnésique.
La pile de corps se consumait lentement mais sûrement. Les trois elfes regardait, de peur que cela ne se termine pas et qu’ils doivent rallumer un feu. Mais ils n’en eurent pas besoin. Le maître du savoir lança le même sortilège pour être sûr que le bûcher ne s’éteigne pas. Yvraine fut allongée par l’amnésique pour qu’elle puisse se reposer et reprendre des forces. Il continua à surveiller les alentours. Ce ne fut que lorsque le jour tombait que les corps furent tous consumés et réduits en cendres par le brasier magique. Idrevar commença à monter le camp. Il réunit autant de bois qu’il put en trouver, ce qui ne faisait pas beaucoup et l’incendia magiquement. Il fit cuire des animaux qu’ils avaient attrapés deux jours avant. L’elfe amnésique prit des couvertures et les étendit sur Yvraine, toujours à la limite de l’inconscience. Le maître du savoir leur donna à manger quand le repas fut prêt. Il engagea la conversation avec le Prince Dragon en face de lui. Il lui rappela tout ce qu’il devait connaître sur son ordre et sur Ulthuan. Comme il ne connaissait pas son nom, il ne put lui parler plus précisément de sa famille. L’elfe ayant perdu la mémoire but ses paroles. Il était avide de savoir d’où il venait, comment il s’était retrouvé ici. Idrevar émit l’hypothèse qu’il avait été envoyé avec cette armée pour défendre l’enclume enterrée. L’elfe convint que c’était effectivement la possibilité la plus forte. C’est à ce moment, alors que le Soleil était couché depuis plus d’une heure, qu’Yvraine reprit tous ses esprits sans que les deux autres elfes ne s’en aperçoivent. Elle déclara d’une voix faible :
« Je sais comment il s’appelle. Il s’appelle Yrellian Swiftblade.
_Qui s’appelle comme cela, demanda le maître du savoir ?
_Celui qui est avec nous. »
Au moins maintenant j’ai un nom se dit l’elfe amnésique. Je sais comment je m’appelle. Peut-être que le reste me reviendra prochainement.
Idrevar demanda à la magicienne comment elle s’en rappelait. Elle lui répondit qu’elle l’avait déjà vu à la Tour Blanche il y a des années de cela, pendant qu’elle étudiait la magie de l’Ombre. Elle l’avait rencontré dans la bibliothèque et ils avaient travaillé ensemble sur deux ou trois sujets. C’était tout ce qu’elle se rappelait. Mais il sentit qu’elle ne lui dit pas tout. Elle lui cachait quelque chose. Mais elle voulait que cette chose reste privée. Il décida de respecter cette volonté mais assurément, le voyage n’allait pas être de tout repos si Yrellian se souvenait de tout, car il avait vu le regard de reproche qu’Yvraine avait posé sur lui.
Idrevar avait trouvé une armure enchantée et une lame magique. Il les avait emballées et les placées sur la monture d’Yrellian. Il les connaissait car elles faisaient partie de l’armurerie de la Tour Blanche. Elles ne pouvaient être portée que sur décision d’un maître du savoir ou de Téclis lui-même. Cela le fit repenser à l’armée envoyée ici.
Ils étaient environ trois cents et il est le seul à avoir survécu même si je ne sais pas pourquoi. Il y avait là un certain nombre de guerriers de Saphery et de maîtres des épées. Mais aucun combattant de Caledor mis-à-part Yrellian. Je me demande bien ce qui a pu le pousser à venir là. A priori, Téclis savait que l’enclume était menacée par des peaux-vertes et à l’évidence, le Prince Dragon ne commandait pas l’armée et ne portait pas ces artefacts. Comme nous ne sommes pas loin de la mer, demain nous jetterons tout ce que nous n’avons pas pu prendre avec nous. Personne de malintentionné ne pourra ainsi récupérer ces armes. Je n’ai découvert aucune trace de campement aussi loin que je pouvais le voir. Ils ont dû arriver ici par la mer mais où sont leurs navires dans ce cas ? Il va falloir que je surveille notre nouveau compagnon. Car il est possible que sa perte de mémoire soit d’origine magique. Bien que puissante, Yvraine n’est pas en mesure de le savoir si c’est un pouvoir plus puissant qui en est la cause. Et moi non plus. Mais peut-être que ce n’est pas le cas. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a pas été transformé en vampire. Par contre, les traces de pas m’intriguent. Il y a les siennes et celles d’un autre elfe. Il partait de là où Yrellian avait dit qu’il s’était réveillé. Mais en suivant les traces, elles ne venaient pas du reste du champ de bataille. De plus, je n’ai pas senti d’elfe dans la région. Quand ce sera le tour de garde d’Yvraine, j’essaierai d’entrer en contact mental avec notre grand maître pour en apprendre plus. Sans oublier que j’ai un peu de mal à cerner la magie qui entoure Yrellian. Ce n’est pas le vent de Shyish ni celui de Ghyran. Il est bien plus dangereux. Toutefois cela est hors de ma portée. Peut-être qu’Yvraine pourra le savoir. La voilà qui va se coucher pendant qu’Yrellian prend le premier tour. Je crois que je vais dormir légèrement, on ne sait jamais.
Il alla se mettre sous une couverture, sa lame presque aussi grande que lui juste à côté. Yvraine se blottit sous plusieurs couvertures et ne demandait qu’à dormir. Yrellian prit le premier tour.
Il fut réveillé par ce dernier qui le secouait. Il se leva difficilement et lui demanda ce qui se passait. Il lui répondit en chuchotant :
« Ils viennent.
_Mais qui vient ?
_Les hommes-rats. »
Cela suffi au maître du savoir. Il se leva et prit son épée. Ouvrant sa vision à la magie, il put sentir des mages de ces derniers approcher. Aussitôt, il réveilla Yvraine. Yrellian remballa les couvertures et les mit sur les montures, veillant à bien répartir entre les différents coursiers. La magicienne, encore tout ensommeillée, mit du temps à ordonner ses mouvements. Mais vingt minutes après, les trois cavaliers étaient montés et lançaient leurs chevaux vers l’Est. Derrière eux, alors qu’ils venaient juste de partir, ils virent émergé des colonnes de rats mutants. Ils l’avaient échappé de peu. A quelques minutes près, ils devraient affronter une armée entière de ces créatures et auraient finis tués ou pire. Le Prince Dragon fermait la marche. Après plusieurs dizaines de minutes de cavalcade, il se retourna. Derrière eux, à quelques pieds, des hommes-rats surgissaient. Puis un immense rat muté émergea devant eux. Les chevaux freinèrent des quatre fers. Yrellian comprit la situation en moins d’une fraction de seconde. Il dit clairement et fermement :
« Allez-vous en. Je les retiendrai les temps nécessaire.
_En êtes-vous sûr, répondis Idrevar ?
_Plus que jamais. »
Pendant qu’il parlait, il avait tiré son épée. Il donna les objets enchantés au maître du savoir. Puis il chargea. S’arrachant à l’envie de l’aider, la magicienne et Idrevar contournèrent le combat et lancèrent leurs montures au triple galop. Ils savaient qu’il se sacrifiait pour leur permettre de s’échapper du piège. Il ne fallait pas que cela soit vain.
Yrellian combattit avec tout son talent. Mais cela ne suffirait pas. Il le savait. Il tua l’ogre mutant sans problèmes mais se retrouva aussitôt entouré par des dizaines de petites créatures mutantes. Regardant souvent autour de lui, il vit que ses compagnons étaient partis depuis longtemps et étaient hors d’atteinte.
Son cheval fut tué, le contraignant à se battre à pied. Il lutta pendant des heures, tuant des centaines de rats sans efforts mais il était mortel et la fatigue commença à se faire sentir. Ses coups se firent moins forts et moins rapides. C’est alors qu’il entendit un roulement de tambours et le son de plusieurs cors. Le combat s’arrêta. Il regarda dans la direction, le Nord, d’où venait le bruit. Le Soleil était à son zénith et il vit le reflet de ce dernier dans des heaumes. Il ne savait à qui ils appartenaient, mais ils pourraient sûrement l’aider. Moins de trois minutes plus tard, des régiments de nains des montagnes apparurent. Des centaines d’entre eux étaient armés de pied en cape. Sur les étendards, les runes brillaient. Oubliant l’elfe, les hommes-rats se ruèrent sur eux. Ils furent accueillis par une volée de carreaux, de plombs, de rochers et de boulets. Yrellian comprit qu’une armée complète était juste derrière. Ce qui n’était visiblement pas le cas de ses ennemis. Des régiments venaient après des régiments. Il semblait à l’elfe que des dizaines de milliers de nains étaient sortis. Il vit des runes sur des étendards s’allumer et bouger quand des mages hommes-rats tentèrent de lancer des sorts. De nombreux rochers et boulets tombèrent alors sur les forces qui entouraient Yrellian. Les nains formaient maintenant un immense mur d’acier devant les collines. Lentement mais sûrement, ils avancèrent.
Les skavens chargèrent alors leurs ennemis jurés. Yrellian se lança de nouveau dans la mêlée. Son nouvel objectif n’était plus de mourir dignement mais de rejoindre les lignes naines pour combattre à leurs côtés. Le fracas de la bataille était terrible. Bien que plus nombreux, les hommes-rats ne purent bénéficier de leur avantage. Toutes leurs tentatives étaient contrées par ce mur de bouclier infranchissable. Les nains se contentaient de frapper devant eux et maintenaient leur ligne de bataille avec une cohésion qui ferait pâlir des Asurs. C’était du moins l’impression de l’elfe. Celui-ci progressait à une bonne vitesse dans les rangs mais il était ralenti par la masse grouillante à ses pieds. Pendant trois heures, la ligne de bataille de flancha pas un seul instant. Désireux d’en finir avant la fin de la journée, le général nain lança alors ses troupes en réserve dans la mêlée. Elles étaient composées de sa garde personnelle et de plusieurs régiments de brise-fer. Yrellian les reconnut à leurs armures en Gromril. C’est à ce moment qu’il atteignit les lignes naines. Après avoir pénétré un régiment de guerriers hommes-rats par l’arrière, il avait atteint le régiment de marteliers escortant le seigneur nain. Ce dernier le regarda et lui dit :
« Qu’est qu’un elfe fait par ici ?
_J’essayais de retenir ces hommes-rats pour aider des compagnons à s’enfuir. J’espère qu’ils ont pu le faire. »
Le seigneur réfléchit un instant. Il l’avait vu se battre durant toute la bataille et il était même là avant l’arrivée de son throng. Il disait sûrement vrai. Il lui demanda alors de se battre à leurs côtés. Yrellian accepta. De toute manière, Idrevar et Yvraine étaient bien trop loin désormais pour pouvoir les rattraper.
Il eut à peine le temps de se retourner qu’ils furent chargés. Après quelques minutes, le régiment fut massacré par la hache enchantée du général de l’armée, la lame de l’elfe et les marteaux de guerre de la garde. Voyant qu’ils ne gagneraient pas cette bataille, les skavens s’enfuirent vers le Sud. Certains régiments les poursuivirent mais ce furent les gyrocoptères qui le faisaient le plus souvent. Plusieurs thanes vinrent présenter leurs rapports au seigneur. De ce qu’Yrellian comprit, peu de nains étaient morts en ce jour. Le général se tourna vers l’elfe et lui déclara solennellement :
« Je suis le Roi Gotrek Gurrison de Karak Gram. A qui ais-je l’honneur de parler ?
_Je suis le Prince Dragon de Caledor Yrellian Swiftblade selon des compagnons qui sont loin maintenant.
_Un messager m’a prévenu qu’un de nos seigneurs des runes a trouvé un artefact à plusieurs lieues de là. Après avoir creusé peu profondément, il se trouve qu’il s’agit d’une sorte d’enclume enchantée selon lui. Savez-vous de quoi il s’agit ?
_Absolument pas.
_Dans ce cas, il vous suffira de venir la chercher quand vous aurez d’autres elfes avec vous. Nos chemins se séparent ici.
_Si tels sont vos désirs. »
Comprenant qu’il n’était guère le bienvenu, Yrellian rangea sa lame dans son fourreau et partit en direction de l’Est. Il ne se retourna pas et ne vit donc pas les regards méprisants des nains. L’armée s’occupait de ses blessés et embarquait ses morts avant de se remettre en route. Ils avaient une longue route à faire pour rentrer chez eux.
Yrellian comprit rapidement qu’il ne retrouverait probablement jamais la trace de ses deux anciens compagnons. Un coursier d’Ellyrion pouvait ne pas laisser de traces s’il le voulait. De plus, les éventuelles traces avaient été effacées par la bataille. Il ne savait pas vraiment où aller. Il ne pouvait aller chez les nains, il ne connaissait aucune ville, aucun village dans la région et ne savait où trouver de l’aide. Il marcha lentement, épuisé. Il n’avait guère progressé depuis la fois où la magicienne et le maître du savoir l’avaient trouvé. Il allait devoir de nouveau camper pour la nuit. Au moins il connaissait son nom. Il n’avait pas tout perdu. Il n’avait plus d’armure. Sa cotte de maille ne valait plus rien et il l’avait abandonnée sur le lieu de la bataille. Les autres pièces de son armure étaient de simples morceaux de métal désormais. Il n’avait rien mangé depuis la veille et il commençait à le sentir. Il marchait de plus en plus lentement. Il n’avait même plus la force de ramasser du bois pour faire un feu. Alors que le Soleil disparaissait tout juste, il s’effondra. Il était parfaitement conscient de sa position mais n’avait plus aucune force. Il était entièrement vidé de toute énergie. Il sentait qu’avec ses blessures, il ne survivrait pas deux jours. Les nains ne lui avaient pas proposé de les soigner mais il les comprenait. Il y avait trop d’inimités entre les deux peuples. Personne ne saurait qu’il était mort. Quelle triste fin pour un Prince Dragon. Il avait tenu une journée entière dans une bataille sans mourir et sans se sustenter d’une manière ou d’une autre et il allait mourir loin de tout et de tous.
Il est fortement possible que je publie la suite ici même si ce n'est pas encore sûr. En fait, tout dépendra de mon envie.
Trêve de bavardages et voici le texte.
HISTOIRE D'UN ELFE
CHAPITRE 1 :
Début de l’été 2522 selon le calendrier impérial
Un grand trou noir. Puis une douleur intense. Une douleur dans le bras. Une odeur de sel. Et d’eau. Comme si la mer était proche. Puis une lumière aussi forte que mille soleils. Une lumière le forçant à ouvrir les yeux. Et voir. Voir les cadavres de centaines d’elfes et de milliers d’orques. Les chevaux et autres sangliers ou créatures pourrissaient et faisaient la joie des corbeaux. Etrangement, ils ne l’avaient pas attaqué. Peut-être que Morai-Heg le leur avait interdit après tout. Il ne se souvenait plus de qui il était. Il savait juste qu’il était parmi les guerriers tombés. Et qu’il aurait dû mourir avec eux. Il se souvenait que ses blessures avaient été mortelles. Mais en regardant son torse, elles n’étaient plus qu’un mauvais souvenir. Quelque chose avait dû le sauver. L’empêcher de mourir. Etait-ce un dieu ? Ou pire, un vampire ? Il n’en savait rien. Mais il priait les dieux des elfes que ce ne soit pas la deuxième solution. Il s’allongea sur le dos et regarda tout autour de lui. Au loin, des montagnes enneigées à leur sommet. Puis il vit sur ses jambes des jambières ornées de dragons. Et à côté de lui une cuirasse avec les mêmes motifs. En s’examinant, il vit encore et toujours des dragons sur ses plaques d’armures. Il en déduit qu’il devait être sûrement un Asur. Il ne se souvenait ni de son nom, ni de son titre, ni de sa fonction, ni des raisons pour lesquelles il était là. Il voyait des traces de pas qui partaient en direction du Soleil qui se levait à peine. Comme elles étaient suffisamment grandes pour être celles d’un elfe, il décida de les suivre même si elles n’étaient pas récentes.
Il marcha ainsi pendant plusieurs heures. Le Soleil poursuivait sa course et n’allait pas tarder à se coucher quand un lapin passa près de lui. Avec un réflexe surhumain, il dégaina et embrocha l’animal pour le manger. Comme la nuit allait tombée, il décida de s’arrêter pour se reposer. Malgré le fait qu’il se faisait tard, ce qui voulait dire qu’il était au début de la troisième saison, il décida de faire un feu. Il posa ce qu’il portait et commença à chercher du bois pour le feu. Il coupa le bois de petits buissons non loin. Il les rassembla un tas auquel il mit le feu en frottant deux morceaux de bois entre eux. Le feu prit mais très lentement. A ce moment, il regretta de ne pas être magicien. Il évida son gibier et l’embrocha pour le faire cuire. Il observa alors attentivement les environs. Il pouvait encore entendre et voir la mer à moins d’une lieue. Même s’il ne savait pourquoi, le sac et le ressac des vagues lui rappelaient son enfance. Il se souvint qu’il venait de Caledor grâce aux dragons sur son armure mais il ne peut se souvenir de plus. Au nord, il pouvait voir les montagnes. Se rappelant ses cours de géographie de son enfance, il devait quelque part dans le Sud des Terres des Hommes. L’Arabie étant de l’autre côté de la mer. Mais il ne savait pas où précisément il se trouvait. Etait-il près de la forteresse des nains, ou bien près de la Bretonnie ? Son seul espoir était de trouver un port ou un village pour pouvoir rentrer chez lui avec de la chance. Après une dizaine de minutes de cuisson, il commença à manger l’animal. Une fois rassasié, il éteignit le feu avant de s’allonger pour dormir. Prudent, il garda sa lame dans sa main droite et s’endormit peu après.
Il fut réveillé avant l’aube par un bruit. Celui d’un battement régulier sur le sol. Son oreille étant collée au sol, il pouvait l’entendre alors qu’il était sûrement à plusieurs lieues de là. Au lieu de se relever, il attendit, dans la même position. Il y avait au moins deux chevaux. Il savait que c’étaient des chevaux car ils avaient un pas régulier et léger. Il supposait, et surtout espérait, qu’il s’agisse de coursiers d’Ellyrion. Cela serait synonyme de délivrance. Il se leva et regarda sa cuirasse. Elle n’allait pas lui servir à grand-chose dans cet état. Il la laissa derrière lui. Il posa son heaume dessus. Cabossé, il représentait plus un danger qu’une protection. Même ce qui restait de son bouclier ne lui offrait aucune protection. Résolu à défendre chèrement sa vie si c’étaient des ennemis, il prit son épée et posa la pointe au sol, les mains sur la poignée terminant la garde. Il scruta les environs, pour voir s’ils pouvaient venir d’un endroit sans se faire remarquer. C’était impossible. Il ferma les yeux, se concentrant sur le bruit des chevaux, bruit qu’il entendait déjà. Après plusieurs minutes, il était sûr qu’ils étaient proches. Il ouvrit les yeux et se mit en garde. Il vit alors les cavaliers arriver à l’horizon. Ils se rapprochèrent à grande vitesse. Une bien trop grande vitesse pour un cheval humain. Il n’eut pas à attendre longtemps. Au fur-et-à-mesure que les cavaliers se rapprochaient, il put voir qu’ils n’étaient que deux. C’étaient des Asurs. Le guerrier rangea aussitôt sa lame dans son fourreau et les attendit. Ils arrivèrent peu après. En le voyant, les montures freinèrent sur l’ordre de leurs cavaliers. Ils s’arrêtèrent juste devant lui. L’un deux était âgé. Il portait une robe de plusieurs couleurs, une cuirasse dorée et une grande épée dans son dos. Il avait également un certain nombre de livres avec lui. Cela se voyait dans les besaces. Son visage était sévère mais peu marqué par le temps. Ses yeux verts se voyaient parfaitement et montraient une très grande sagesse. Il avait l’impression de connaître cette personne mais il ne se souvenait pas où il l’avait connue. Le deuxième cavalier, ou plutôt cavalière, portait une robe rouge et orange, signifiant sûrement qu’elle aimait souvent utiliser le vent d’Aqshy. Son visage fin et régulier évoqua de tendres souvenirs à l’amnésique. Mais là encore, il ne se souvenait de rien. Il vit qu’elle portait un bâton de magicien ce qui confirma sa supposition. Elle avait aussi une épée passée au flanc gauche. Elle tirai aussi un autre cheval portant probablement une partie de leurs affaires. Le premier cavalier lui demanda alors :
« Qui êtes-vous et que faites-vous dans ces contrées, Prince Dragon ?
_Je suis un Prince Dragon, demanda l’intéressé ? »
Le cavalier le regarda étrangement. La cavalière émit la supposition qu’il avait perdu la mémoire. Mais son compagnon de route ne voulut pas la croire. Rapidement, il invoqua un vent qui repoussa l’elfe de plusieurs mètres et le fit tomber au sol. Etourdis, il ne put tenter de se relever avant que ce qui était finalement un mage soit sur lui, l’épée pointée sur la gorge. Avec un rictus méprisant, il lui reposa la même question. L’elfe amnésique ne savait toujours quoi répondre. Il voulait être honnête mais il ne se souvenait de rien. A l’évidence, ce mage-guerrier le prenait pour un des ennemis des Asurs. La magicienne apparut dans le champ de vision de l’elfe plaqué au sol. Elle le regarda droit dans les yeux. L’elfe qui avait l’épée sur sa gorge se noyait dans les yeux bruns de la magicienne. Ils étaient un véritable puits où n’importe qui pouvait venir chercher du réconfort. Mais en même temps, il sentit son âme être mise à nue. Elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Quand il s’en rendit compte, il voulut résister. Mais cela fut vain. Il n’avait aucun moyen de résister à l’attraction de ses yeux.
Ce ne fut qu’au bout de plusieurs minutes qu’elle regarda ailleurs. Elle demanda au mage-guerrier tenant l’elfe de le relâcher, ce qu’il fit en rangeant son épée. Elle l’avait déjà vu à la Tour Blanche pendant des années. Il avait vraiment perdu la mémoire. Et il n’y avait aucune corruption qu’elle ait détectée dans son âme. Il n’y avait aucune raison de le tenir ainsi. Son ancien presque-bourreau lui demanda alors ce qui c’était passé le plus récemment qu’il pouvait se souvenir. L’elfe lui raconta qu’il s’était réveillé au milieu de cadavres d’Asurs et d’orques à une journée de marche de là en suivant la mer. Il se souvenait encore comment écrire, parler, certaines choses sur la géographie, comment se battre. Il savait aussi qu’il était un Asur mais guère plus. Le mage-guerrier lui révéla qu’il se nommait Idrevar et qu’il était un maître du savoir de la Tour Blanche. Il faisait un voyage dans les Terres des Hommes à la recherche d’informations sur l’avancée des forces de la ruine. Il était accompagné d’Yvraine, magicienne dans cette même tour. Elle avait terminé son apprentissage il y a peu mais était extrêmement douée. Il lui proposa de l’emmener sur les lieux de la bataille, ce que l’elfe amnésique accepta. Il aurait ainsi un repas correct et des couvertures. Il serait aussi avec des gens de son peuple. Avant de le faire monter sur le troisième cheval, Idrevar lui demanda de se battre avec lui à l’épée. Le premier désarmant l’autre aurait gagné. Il dégaina aussitôt et attaqua. Par réflexe surhumain, son compatriote dégaina et para le coup encore plus rapidement. Dans les premières secondes du combat il fut contraint à la défense. Mais il se ressaisit rapidement. Son corps n’avait pas oublié tout son entraînement de guerrier. Au fur-et-à-mesure que le combat prenait en intensité, il attaqua de plus en plus souvent et de plus en plus rapidement. Si bien qu’au bout de plus de quinze minutes, il finit par désarmer son adversaire. Celui-ci souriait. Intérieurement, il savait qu’il était impossible que ce soir un espion. L’amnésique c’était battu exactement comme il s’y attendait. C’est-à-dire comme le font les Princes Dragons de Caledor. Il lui avait laissé une ouverture et il avait saisi sa chance. Ce combat pourrait bien l’avoir mis en confiance en cas de mauvaise rencontre. Yvraine prit l’armure et le heaume avant de les poser sur le troisième cheval. L’elfe monta dessus avec l’aide de la magicienne qui monta ensuite sur son propre cheval. Le maître du savoir fit de même et commença à avancer, suivit par Yvraine puis par l’elfe amnésique.
Il ne parla de tout le voyage. Seuls les deux magiciens discutaient entre eux de magie. A quelques moments, chacun tenta d’en savoir plus sur leur nouveau compagnon de voyage mais il ne savait rien de plus que ce qu’il leur avait dit auparavant. Bien qu’ils lui avaient dit qu’il était un Prince Dragon, il refusait de prendre la parole. Il voulait d’abord recouvrer toute la mémoire avant de leur parler à nouveau. Pour lui le voyage s’éternisa. Les chevaux alternaient trop et galop. Ainsi, ils arrivèrent sur le lieu de la bataille avant que le Soleil ne soit à son zénith. Cela était encore plus terrible que dans ses souvenirs. Les cadavres étaient en voie de décomposition. Le maître du savoir mit pied à terre et ordonna aux deux autres elfes de rester là avec les chevaux. Il tira son épée et parcourut les lieux de la bataille. Assurément, il y avait bien plus de peaux-vertes que d’elfes morts. Ils avaient dû se battre comme des dieux pour qu’ils aient pu tenir. Seuls les dieux savaient ce qu’ils s’était passé. Il ne put compter que trois cents corps d’elfes. Il y avait au moins sept ou huit fois plus d’orques et de gobelins morts. Peiné de ne pouvoir leur offrir de funérailles décentes, il commença à incinérer les corps des elfes. Cela chassa immédiatement les corbeaux déjà dérangés par ces intrus. Les armes et les armures ne purent fondre. Revenant au près du groupe il annonça :
« Il n’y aucun survivant. Je vais chercher d’éventuels artefacts enchantés parmi les armes, armures ou autres qui ne sont pas endommagés. En revanche, je ne sais toujours pas pourquoi vous étiez ici. »
L’elfe amnésique prononça alors ces paroles comme si c’était un mantra :
« Il faut les empêcher d’atteindre la pierre. Il faut les empêcher d’atteindre la pierre. »
Yvraine le regarda étrangement. Il n’y avait aucune pierre dans les environs. A moins que, à moins que ce ne soit un ancien lieu de pouvoir. Elle ouvrit aussitôt ses sens magiques. Rapidement, elle vit un flux se diriger vers un lieu entre la mer et le carnage. Mais ce n’était pas une pierre gardienne. Elle se concentra alors sur ce flux d’énergie. Elle l’avait déjà vu quelque part. Puis cela lui revint. C’était le même flux qui venait à la Forge de Vaul. Il y avait une enclume de Vaul, relique datant de la guerre contre les démons à l’aube des temps qui était enterrée ici, et sûrement peu profondément. Aussitôt, il en informa ses compagnons. Cela mit en sens à la bataille. Les peaux-vertes étaient sûrement attirés par son pouvoir et l’elfe amnésique avait reçu pour mission de la défendre. Ce qui était fait. Plutôt que de l’exhumée, elle préféra la recouvrir encore plus. Elle descendit de sa monture et se campa fermement sur ses jambes. Elle ouvrit une nouvelle sa vision aux vents de magie et s’isola du monde extérieur. Sans qu’elle le sache. L’elfe amnésique se plaça à ses côtés, pour la protéger alors qu’elle était le plus vulnérable à toute attaque physique. Il venait de se souvenir que c’était ce qu’il fallait faire dans ces cas-là. Yvraine se concentra sur le vent d’Azyr. Elle le modula pour pousser les cadavres les plus loin pour les rapprocher. A force de persévérance, elle finit par créer une immense montagne d’orques, de gobelins, de sangliers et autres créatures. En utilisant le vent d’Azyr, elle poussa cette masse verte en direction du lieu où était enterrée l’enclume et l’arrêta dessus. Puis, elle se concentra sur le vent d’Aqshy. Elle prononça les mots de pouvoir pour invoquer une immense boule de feu. Elle grossissait à vue d’œil. Enfin, elle la lança sur la montagne verte. Cela eut l’effet désiré. Elle prit feu rapidement. Yvraine arrêta de voir les vents de magie pour se reposer. Elle avait épuisé presque toute son énergie. Elle s’effondra dans les bras de l’elfe amnésique.
La pile de corps se consumait lentement mais sûrement. Les trois elfes regardait, de peur que cela ne se termine pas et qu’ils doivent rallumer un feu. Mais ils n’en eurent pas besoin. Le maître du savoir lança le même sortilège pour être sûr que le bûcher ne s’éteigne pas. Yvraine fut allongée par l’amnésique pour qu’elle puisse se reposer et reprendre des forces. Il continua à surveiller les alentours. Ce ne fut que lorsque le jour tombait que les corps furent tous consumés et réduits en cendres par le brasier magique. Idrevar commença à monter le camp. Il réunit autant de bois qu’il put en trouver, ce qui ne faisait pas beaucoup et l’incendia magiquement. Il fit cuire des animaux qu’ils avaient attrapés deux jours avant. L’elfe amnésique prit des couvertures et les étendit sur Yvraine, toujours à la limite de l’inconscience. Le maître du savoir leur donna à manger quand le repas fut prêt. Il engagea la conversation avec le Prince Dragon en face de lui. Il lui rappela tout ce qu’il devait connaître sur son ordre et sur Ulthuan. Comme il ne connaissait pas son nom, il ne put lui parler plus précisément de sa famille. L’elfe ayant perdu la mémoire but ses paroles. Il était avide de savoir d’où il venait, comment il s’était retrouvé ici. Idrevar émit l’hypothèse qu’il avait été envoyé avec cette armée pour défendre l’enclume enterrée. L’elfe convint que c’était effectivement la possibilité la plus forte. C’est à ce moment, alors que le Soleil était couché depuis plus d’une heure, qu’Yvraine reprit tous ses esprits sans que les deux autres elfes ne s’en aperçoivent. Elle déclara d’une voix faible :
« Je sais comment il s’appelle. Il s’appelle Yrellian Swiftblade.
_Qui s’appelle comme cela, demanda le maître du savoir ?
_Celui qui est avec nous. »
Au moins maintenant j’ai un nom se dit l’elfe amnésique. Je sais comment je m’appelle. Peut-être que le reste me reviendra prochainement.
Idrevar demanda à la magicienne comment elle s’en rappelait. Elle lui répondit qu’elle l’avait déjà vu à la Tour Blanche il y a des années de cela, pendant qu’elle étudiait la magie de l’Ombre. Elle l’avait rencontré dans la bibliothèque et ils avaient travaillé ensemble sur deux ou trois sujets. C’était tout ce qu’elle se rappelait. Mais il sentit qu’elle ne lui dit pas tout. Elle lui cachait quelque chose. Mais elle voulait que cette chose reste privée. Il décida de respecter cette volonté mais assurément, le voyage n’allait pas être de tout repos si Yrellian se souvenait de tout, car il avait vu le regard de reproche qu’Yvraine avait posé sur lui.
Idrevar avait trouvé une armure enchantée et une lame magique. Il les avait emballées et les placées sur la monture d’Yrellian. Il les connaissait car elles faisaient partie de l’armurerie de la Tour Blanche. Elles ne pouvaient être portée que sur décision d’un maître du savoir ou de Téclis lui-même. Cela le fit repenser à l’armée envoyée ici.
Ils étaient environ trois cents et il est le seul à avoir survécu même si je ne sais pas pourquoi. Il y avait là un certain nombre de guerriers de Saphery et de maîtres des épées. Mais aucun combattant de Caledor mis-à-part Yrellian. Je me demande bien ce qui a pu le pousser à venir là. A priori, Téclis savait que l’enclume était menacée par des peaux-vertes et à l’évidence, le Prince Dragon ne commandait pas l’armée et ne portait pas ces artefacts. Comme nous ne sommes pas loin de la mer, demain nous jetterons tout ce que nous n’avons pas pu prendre avec nous. Personne de malintentionné ne pourra ainsi récupérer ces armes. Je n’ai découvert aucune trace de campement aussi loin que je pouvais le voir. Ils ont dû arriver ici par la mer mais où sont leurs navires dans ce cas ? Il va falloir que je surveille notre nouveau compagnon. Car il est possible que sa perte de mémoire soit d’origine magique. Bien que puissante, Yvraine n’est pas en mesure de le savoir si c’est un pouvoir plus puissant qui en est la cause. Et moi non plus. Mais peut-être que ce n’est pas le cas. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a pas été transformé en vampire. Par contre, les traces de pas m’intriguent. Il y a les siennes et celles d’un autre elfe. Il partait de là où Yrellian avait dit qu’il s’était réveillé. Mais en suivant les traces, elles ne venaient pas du reste du champ de bataille. De plus, je n’ai pas senti d’elfe dans la région. Quand ce sera le tour de garde d’Yvraine, j’essaierai d’entrer en contact mental avec notre grand maître pour en apprendre plus. Sans oublier que j’ai un peu de mal à cerner la magie qui entoure Yrellian. Ce n’est pas le vent de Shyish ni celui de Ghyran. Il est bien plus dangereux. Toutefois cela est hors de ma portée. Peut-être qu’Yvraine pourra le savoir. La voilà qui va se coucher pendant qu’Yrellian prend le premier tour. Je crois que je vais dormir légèrement, on ne sait jamais.
Il alla se mettre sous une couverture, sa lame presque aussi grande que lui juste à côté. Yvraine se blottit sous plusieurs couvertures et ne demandait qu’à dormir. Yrellian prit le premier tour.
Il fut réveillé par ce dernier qui le secouait. Il se leva difficilement et lui demanda ce qui se passait. Il lui répondit en chuchotant :
« Ils viennent.
_Mais qui vient ?
_Les hommes-rats. »
Cela suffi au maître du savoir. Il se leva et prit son épée. Ouvrant sa vision à la magie, il put sentir des mages de ces derniers approcher. Aussitôt, il réveilla Yvraine. Yrellian remballa les couvertures et les mit sur les montures, veillant à bien répartir entre les différents coursiers. La magicienne, encore tout ensommeillée, mit du temps à ordonner ses mouvements. Mais vingt minutes après, les trois cavaliers étaient montés et lançaient leurs chevaux vers l’Est. Derrière eux, alors qu’ils venaient juste de partir, ils virent émergé des colonnes de rats mutants. Ils l’avaient échappé de peu. A quelques minutes près, ils devraient affronter une armée entière de ces créatures et auraient finis tués ou pire. Le Prince Dragon fermait la marche. Après plusieurs dizaines de minutes de cavalcade, il se retourna. Derrière eux, à quelques pieds, des hommes-rats surgissaient. Puis un immense rat muté émergea devant eux. Les chevaux freinèrent des quatre fers. Yrellian comprit la situation en moins d’une fraction de seconde. Il dit clairement et fermement :
« Allez-vous en. Je les retiendrai les temps nécessaire.
_En êtes-vous sûr, répondis Idrevar ?
_Plus que jamais. »
Pendant qu’il parlait, il avait tiré son épée. Il donna les objets enchantés au maître du savoir. Puis il chargea. S’arrachant à l’envie de l’aider, la magicienne et Idrevar contournèrent le combat et lancèrent leurs montures au triple galop. Ils savaient qu’il se sacrifiait pour leur permettre de s’échapper du piège. Il ne fallait pas que cela soit vain.
Yrellian combattit avec tout son talent. Mais cela ne suffirait pas. Il le savait. Il tua l’ogre mutant sans problèmes mais se retrouva aussitôt entouré par des dizaines de petites créatures mutantes. Regardant souvent autour de lui, il vit que ses compagnons étaient partis depuis longtemps et étaient hors d’atteinte.
Son cheval fut tué, le contraignant à se battre à pied. Il lutta pendant des heures, tuant des centaines de rats sans efforts mais il était mortel et la fatigue commença à se faire sentir. Ses coups se firent moins forts et moins rapides. C’est alors qu’il entendit un roulement de tambours et le son de plusieurs cors. Le combat s’arrêta. Il regarda dans la direction, le Nord, d’où venait le bruit. Le Soleil était à son zénith et il vit le reflet de ce dernier dans des heaumes. Il ne savait à qui ils appartenaient, mais ils pourraient sûrement l’aider. Moins de trois minutes plus tard, des régiments de nains des montagnes apparurent. Des centaines d’entre eux étaient armés de pied en cape. Sur les étendards, les runes brillaient. Oubliant l’elfe, les hommes-rats se ruèrent sur eux. Ils furent accueillis par une volée de carreaux, de plombs, de rochers et de boulets. Yrellian comprit qu’une armée complète était juste derrière. Ce qui n’était visiblement pas le cas de ses ennemis. Des régiments venaient après des régiments. Il semblait à l’elfe que des dizaines de milliers de nains étaient sortis. Il vit des runes sur des étendards s’allumer et bouger quand des mages hommes-rats tentèrent de lancer des sorts. De nombreux rochers et boulets tombèrent alors sur les forces qui entouraient Yrellian. Les nains formaient maintenant un immense mur d’acier devant les collines. Lentement mais sûrement, ils avancèrent.
Les skavens chargèrent alors leurs ennemis jurés. Yrellian se lança de nouveau dans la mêlée. Son nouvel objectif n’était plus de mourir dignement mais de rejoindre les lignes naines pour combattre à leurs côtés. Le fracas de la bataille était terrible. Bien que plus nombreux, les hommes-rats ne purent bénéficier de leur avantage. Toutes leurs tentatives étaient contrées par ce mur de bouclier infranchissable. Les nains se contentaient de frapper devant eux et maintenaient leur ligne de bataille avec une cohésion qui ferait pâlir des Asurs. C’était du moins l’impression de l’elfe. Celui-ci progressait à une bonne vitesse dans les rangs mais il était ralenti par la masse grouillante à ses pieds. Pendant trois heures, la ligne de bataille de flancha pas un seul instant. Désireux d’en finir avant la fin de la journée, le général nain lança alors ses troupes en réserve dans la mêlée. Elles étaient composées de sa garde personnelle et de plusieurs régiments de brise-fer. Yrellian les reconnut à leurs armures en Gromril. C’est à ce moment qu’il atteignit les lignes naines. Après avoir pénétré un régiment de guerriers hommes-rats par l’arrière, il avait atteint le régiment de marteliers escortant le seigneur nain. Ce dernier le regarda et lui dit :
« Qu’est qu’un elfe fait par ici ?
_J’essayais de retenir ces hommes-rats pour aider des compagnons à s’enfuir. J’espère qu’ils ont pu le faire. »
Le seigneur réfléchit un instant. Il l’avait vu se battre durant toute la bataille et il était même là avant l’arrivée de son throng. Il disait sûrement vrai. Il lui demanda alors de se battre à leurs côtés. Yrellian accepta. De toute manière, Idrevar et Yvraine étaient bien trop loin désormais pour pouvoir les rattraper.
Il eut à peine le temps de se retourner qu’ils furent chargés. Après quelques minutes, le régiment fut massacré par la hache enchantée du général de l’armée, la lame de l’elfe et les marteaux de guerre de la garde. Voyant qu’ils ne gagneraient pas cette bataille, les skavens s’enfuirent vers le Sud. Certains régiments les poursuivirent mais ce furent les gyrocoptères qui le faisaient le plus souvent. Plusieurs thanes vinrent présenter leurs rapports au seigneur. De ce qu’Yrellian comprit, peu de nains étaient morts en ce jour. Le général se tourna vers l’elfe et lui déclara solennellement :
« Je suis le Roi Gotrek Gurrison de Karak Gram. A qui ais-je l’honneur de parler ?
_Je suis le Prince Dragon de Caledor Yrellian Swiftblade selon des compagnons qui sont loin maintenant.
_Un messager m’a prévenu qu’un de nos seigneurs des runes a trouvé un artefact à plusieurs lieues de là. Après avoir creusé peu profondément, il se trouve qu’il s’agit d’une sorte d’enclume enchantée selon lui. Savez-vous de quoi il s’agit ?
_Absolument pas.
_Dans ce cas, il vous suffira de venir la chercher quand vous aurez d’autres elfes avec vous. Nos chemins se séparent ici.
_Si tels sont vos désirs. »
Comprenant qu’il n’était guère le bienvenu, Yrellian rangea sa lame dans son fourreau et partit en direction de l’Est. Il ne se retourna pas et ne vit donc pas les regards méprisants des nains. L’armée s’occupait de ses blessés et embarquait ses morts avant de se remettre en route. Ils avaient une longue route à faire pour rentrer chez eux.
Yrellian comprit rapidement qu’il ne retrouverait probablement jamais la trace de ses deux anciens compagnons. Un coursier d’Ellyrion pouvait ne pas laisser de traces s’il le voulait. De plus, les éventuelles traces avaient été effacées par la bataille. Il ne savait pas vraiment où aller. Il ne pouvait aller chez les nains, il ne connaissait aucune ville, aucun village dans la région et ne savait où trouver de l’aide. Il marcha lentement, épuisé. Il n’avait guère progressé depuis la fois où la magicienne et le maître du savoir l’avaient trouvé. Il allait devoir de nouveau camper pour la nuit. Au moins il connaissait son nom. Il n’avait pas tout perdu. Il n’avait plus d’armure. Sa cotte de maille ne valait plus rien et il l’avait abandonnée sur le lieu de la bataille. Les autres pièces de son armure étaient de simples morceaux de métal désormais. Il n’avait rien mangé depuis la veille et il commençait à le sentir. Il marchait de plus en plus lentement. Il n’avait même plus la force de ramasser du bois pour faire un feu. Alors que le Soleil disparaissait tout juste, il s’effondra. Il était parfaitement conscient de sa position mais n’avait plus aucune force. Il était entièrement vidé de toute énergie. Il sentait qu’avec ses blessures, il ne survivrait pas deux jours. Les nains ne lui avaient pas proposé de les soigner mais il les comprenait. Il y avait trop d’inimités entre les deux peuples. Personne ne saurait qu’il était mort. Quelle triste fin pour un Prince Dragon. Il avait tenu une journée entière dans une bataille sans mourir et sans se sustenter d’une manière ou d’une autre et il allait mourir loin de tout et de tous.
- EssenSeigneur vampire
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Re: Histoire d'un elfe
Sam 6 Déc 2014 - 8:48
Comme déjà dit ailleurs, je trouve que dans l'ensemble, c'est une belle réussite Tu me comblerais en insérant des descriptions de la nature locale et des paysages, mais sinon je ne vois pas de grosses incohérences, et les mystères sont bien entretenus
Si je voulais pinailler un peu, alors au début :
Et un peu plus loin :
Maintenant, plus qu'une seule interrogation : à quand la suite ?
Si je voulais pinailler un peu, alors au début :
Les vampires sont pour les elfes comme pour les hommes des créatures rares et extrêmement méconnues. Cela rend cette interrogation un peu bizarre, surtout venant d'une personne ayant perdu la mémoire.ou pire, un vampire ?
Et un peu plus loin :
Le peu que je crois savoir sur les elfes m'indique que les Princes Dragons n'apprennent pas la magie à la Tour Blanche de Hoeth. Il y a peut-être une histoire particulière derrière, mais pour le moment cette explication sur leur rencontre ne me semble pas suffisamment convaincante, et également un peu trop brève.Elle l’avait rencontré dans la bibliothèque et ils avaient travaillé ensemble sur deux ou trois sujets.
Maintenant, plus qu'une seule interrogation : à quand la suite ?
- GilgaladMaître floodeur
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Re: Histoire d'un elfe
Sam 6 Déc 2014 - 9:42
En fait, les Princes Dragons n'apprennent pas la magie. Par contre, assez souvent, des fils (voire filles dans certains cas) vont à la Tour Blanche de Hœth pour apprendre la stratégie. En effet, la Tour a un nombre d'ouvrages très conséquent sur ceci. Il est donc tout-à-fait possible qu'il y soit allé.
De plus, les mages apprennent également la stratégie, car dans le fluff il est dit qu'ils commandent très souvent des armées. Or, pour mener une armée à la bataille il faut un minimum de connaissances stratégiques et tactiques.
De plus, les mages apprennent également la stratégie, car dans le fluff il est dit qu'ils commandent très souvent des armées. Or, pour mener une armée à la bataille il faut un minimum de connaissances stratégiques et tactiques.
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
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