Aller en bas
Crépuscule

Crépuscule





Spectre
Spectre
Age : 33
Nombre de messages : 610
Date d'inscription : 04/08/2009

Le Crépuscule reste éternel... Empty Le Crépuscule reste éternel...

Ven 6 Nov 2009 - 22:47
La Génèse du Crépuscule - partie 1 -

_Les hurlements vociférants et les plaintes agonisantes résonnaient sans fin à travers les murs froids des geôles. Malgré ce tumulte, Aërnith était impassible, ou du moins, semblait l'être. Ni la faim, ni la fatigue, ni encore la haine bouillonnante qui lui était propre ne la déconcentraient. Ses yeux s'ouvrirent durant un bref instant : les enclaves dont elle et ses compagnons étaient victimes bloquaient tout vent de magie et paraissent imbrisables. Une vingtaine de survivants, tout au plus. Ils gesticulaient, criaient ou maugréaient des paroles et des noms qui lui semblaient indifférents. Ses paupières se rabattaient.
_Elle se remémora avec amertume leur cuisant échec. Leur assaut maritime semblait pourtant fort gagné d'avance. Un effet de surprise dû à la brume, causant la mort de dizaines de sentinelles, éclaireurs et civils. Devant cette déstabilisation générale, rien ne pouvait les contenir, ils ramèneraient leurs victimes, vivantes ou non, aux pieds de Khaine. Les lames cruelles et les carreaux noirs ne cessaient de mettre à bas leurs ennemis. Certes, ils n'étaient pas nombreux, pas assez en tout cas.
_Aërnith se souvint de ses incantations, déchirant la peau, la chair, glaçant le sang et les os du premier venu avant de réitérer sur le prochain. Jamais depuis qu'elle eut quitté le Couvent Noir elle ne s'était sentie aussi bien. La mort prenant la vie était une sensation unique qu'elle ne se lassait de ressentir. C'était une ville côtière située au nord de l'Empire, sur les rivages de la région de Kislev, sans prétention aucune. Pas un d'entre eux n'auraient pu croire qu'ils furent pris dans leur propre piège. Car, c'est quand le courage commençait à les abandonner et que la neige était noircie que les renforts arrivèrent.
_Une pluie torrentielle de projectiles crachée par des batteries d'artillerie, des centaines de balles provenant des tireurs embusqués mirent à mal l'Arche Noire, coupant toute retraite. Leur riposte était prévue, ils savaient qu'ils étaient là. Sous le feu nourri, les Druchiis tombaient. Dans les ruines, les flammes et la cendre fumante, ils ne pouvaient distinguer quoique se soit. Leurs forces furent réduites à peau de chagrin en un instant sous le bombardement intensif. Mais qui les avait avertit? Etait-ce voulu? Les rivalités étaient monnaie courante en leur peuple, mais aurait-il fallu pour assouvir l'assassinat d'une personne en entraîner des milliers d'autres avec elle? Une possibilité à ne pas exclure...
_Pourtant, dès que le vacarme eut cessé, de nombreux chevaliers se dirigeaient vers eux. Elle était à moitié consciente, se dégageant avec peine des gravas et des cadavres. Ils ont fait prisonniers ceux qui pouvaient espérer voir encore quelques jours. Qu’attendaient-ils en faisant cela ? Une rançon ? Seraient-ils aussi stupides qu’ils en ont l’air ?
_Ses yeux se rouvrirent légèrement… Quelques murmures indistincts provenant de la geôle voisine parlaient de « pacte », ou « d’échange ». Quel Druchii les désirerait comme monnaie d’échange ? Ils étaient déjà morts pour le reste du monde, et cela n’aurait certainement pas provoqué la moindre once de tristesse parmi leurs frères.
Ses pensées lointaines furent brisées par des bruits de pas métalliques lourds, descendant les marches brutes d’un escalier, invisible de là où elle se trouvait. Elle dénombra avec quelques instants une quinzaine d’hommes, armés et lourdement protégés. De ce détachement, se dégagea un homme imposant, âgé et froid. A sa garde droite elle pouvait distinguer un épais livre ficelé avec des lanières en cuir, à sa garde gauche, un marteau ouvragé –du moins, pour les normes humaines-. Il s’avança vers leurs grilles et les jaugea du regard.
_Il semblait gagner en fierté et puissance, profitant des enclaves et leur incapacité provisoire de le mettre à bas. Il le su dès qu’ils lui rendirent un regard intensément plus froid que le sien. Il se contenta d’un bref rictus et ouvrit les grilles en ordonnant à ses hommes de les faire sortir. Ils furent conduits à une prison tractée où ils allaient être entassés. Regardant autour d’elle, une escorte d’une cinquantaine d’hommes, montés ou non, les encerclaient. Pourquoi ne les tuaient-ils pas ? Ce peuple ne connaît-il ni la fermeté ni la cruauté ? Apparemment, ils furent restés naïvement dorlotés par des sentiments aussi faibles que la pitié et la compassion. Se coupant des dents la lèvre, elle cracha du sang au visage d’un des roturiers les plus proches. Celui-ci n’eut comme réponse qu’un regard qui pour lui serait de la haine. La haine, il ne l’a jamais connu, pour preuve, c’est de la peur qui transpire sur son visage.
_Le voyage dura près d’un mois, leur transport évitait les villes et les hameaux, préférant les chemins escarpés et désolés. On ne les nourrissait qu’une fois par jour, et ainsi plusieurs moururent d’épuisement, mais furent un festin de choix. Le convoi s’arrêta enfin dans une région déserte, entourée de forêts mortes et de vastes champs stériles. Un peu plus loin, les contours d’un vétuste château se dessinaient, mais celui-ci parût abandonné, voué aux ruines et à l’oubli. On les fît sortir et les quelques cadavres furent jetés sur le bas-côté. On les conduisirent sur le pont-levis baissé et tous s’arrêtèrent devant des hautes portes en bois vermoulu. Les pierres étaient ciselées et rongées par le lierre, les eaux noires des douves empestaient les relents putréfiés.
_Plusieurs minutes s’écoulèrent, les Druchiis se regardaient dans l’incompréhension générale, les gardes étaient pourtant sur le qui-vive, la peur dans le regard. Un bruit sourd se fit soudainement entendre. Les lourdes portes s’ouvrirent lentement et les gardes leur ordonnèrent d’entrer, ce qu’ils fîmes. Ses derniers repartirent tandis que les portes se refermèrent. Une aura de mort régnait en ces lieux, elle le sentait. Elle distingua une douzaine d’individus, tous encapuchonnés, lents et froids. Ils les saisirent et les emmenèrent dans la forteresse.
_Les murs étaient décorés de maints tableaux parsemés à divers endroits et représentaient des scènes de batailles et personnages, datant d’un autre temps. L’ambiance qui s’y dégageait leur indiquait que cette demeure n’appartenait plus au royaume des humains. Les couloirs troués hurlaient les échos du vent et quand ils arrivèrent à destination, un silence lourd se fît ressentir...

_________________
Le Crépuscule reste éternel... Rottinghillloveandzombi  

La vie éternelle amène une faim éternelle...
Poilu

Poilu





~Seigneur dragon de sang~
 ~Seigneur dragon de sang~
Age : 39
Nombre de messages : 3622
Date d'inscription : 29/10/2008

Le Crépuscule reste éternel... Empty Re: Le Crépuscule reste éternel...

Lun 9 Nov 2009 - 15:20
Entrée en matière plutôt sympathique, un pacte entre l'empire et un vampire pour que l'empire contre-attaque Lol ! Du coup les elfes broient du noir lol **

Bon, sinon j'aime bien le scénario...le style me fait bizarre parfois "mettre à bas", "à sa garde droite...à sa garde gauche" et j'ai noté une ou deux petites fautes, genre quand ils rentrent il faut dire ils le "firent" pas fimes.

J'espère que tu vas poursuivre, ça me plait bien Happy

Cordialement,

Poilu
Crépuscule

Crépuscule





Spectre
Spectre
Age : 33
Nombre de messages : 610
Date d'inscription : 04/08/2009

Le Crépuscule reste éternel... Empty Re: Le Crépuscule reste éternel...

Lun 9 Nov 2009 - 19:50
Merci merci Blushing
Oui le style est bizarre, mais j'habite un patelin où le parler est assez bizarre, donc dur de s'en détacher totalement, je ferais mieux pour la suite -qui arrive bientot Vampire -

_________________
Le Crépuscule reste éternel... Rottinghillloveandzombi  

La vie éternelle amène une faim éternelle...
Crépuscule

Crépuscule





Spectre
Spectre
Age : 33
Nombre de messages : 610
Date d'inscription : 04/08/2009

Le Crépuscule reste éternel... Empty Re: Le Crépuscule reste éternel...

Lun 9 Nov 2009 - 21:32
La Génèse du Crépuscule - partie 2 -

_C’était une salle, visiblement de banquet, où les couverts ouvragés étaient déjà disposés, les coupes dorées remplies et les flammes des bougies dansaient sous le joug des brises qui s’infiltraient. Un homme apparût soudainement dans la pièce. Il était grand, pâle, noblement habillé, et marchait doucement presque sans bruit. Il s’arrêta à quelques mètres d’eux, les observa quelques instants, puis pointa son doigt en leur direction. Deux gardes se dirigèrent vers Faëranha et s’apprêtèrent à la libérer. « Grave erreur. » pensa Aërnith. C’était une Furie, et ni la faim ni la fatigue n’atténuèrent sa rage. Elle le démontra rapidement, aussitôt libérée de ses entraves, elle se rua sur l’inconnu. Celui-ci ne bougea pas, il semblait l’attendre. Mais cette dernière fut promptement décapitée à une vitesse invisible à l’œil nu. Son arme était déjà rangée en son fourreau avant que la tête de Faëranha ne se détache de son corps, qui tomba en un bruit sourd sur le sol.
_L’inconnu se permit un bref sourire en coin. Sa démonstration valait tous les discours d’intimidation possibles, ils les figèrent d’effroi. Il fit un signe rapide à ses gardes de les emmener loin de sa vue. Ils commencèrent à les amener dans un couloir dénué de lumière quand soudain il agrippa le bras d’ Aërnith d’une force démentielle et la dégagea du groupe. Il attendit que ses compagnons quittèrent son champ de vision pour prendre la parole. Elle était trop anxieuse sur son sort et sur un moment propice –qui n’arrivera sans doute jamais- pour s’enfuir qu’elle n’écouta pas le début, mais l’être mystérieux ne sembla pas s’en rendre compte… Elle apprit que le régiment d’artillerie impérial était sous ses ordres –ses poings se fermèrent avec force en entendant ces mots- et qu’il leur avait ordonné de lui rapporter régulièrement des survivants, en échange de quoi, aucune attaque provenant de sa principauté ne serait lancée. Un pacte simple, bien qu’immoral, arrangeait les deux protagonistes. Voyant qu’il ne cessait de parler et qu’il venait de lui tourner le dos d’un geste théâtral, elle s’empara de l’occasion et commença à courir. Elle fût brusquement interrompue dans sa course lorsqu’elle heurta de plein fouet cet inconnu, qui se trouvait à une dizaine de mètres derrière elle la seconde d’avant. Aërnith tomba à la renverse, ses bras étaient pris de spasmes et de la sueur froide lui coulait le long de ses mains. Elle qui n’avait jamais connu la peur, elle comprit que c’était plus qu’une peur ordinaire qui se trouvait devant elle, des forces mystiques contre lesquelles rien ne pouvait lutter.
_L’inconnu se rapprocha d’elle, un sourire en coin, et acheva sa phrase qu’il prononçait quelques secondes auparavant : « … mais j’espérais au fond de moi, que parmi ce bétail que ces marionnettes m’apportaient bien sagement, qu’une nuit, quelqu’un aurait la même noirceur dans le fond de son âme, quelqu’un qui pourrait me servir… ». Mais quelque chose dans la suavité de sa voix la rendait désagréable. Un mélange d’amertume et de sadisme se lisait sur son visage, comme un prédateur, sûr d’achever sa proie. Il s’arrêta de parler, la dévisageant durant quelques minutes. Le vide se ressentait dans ses yeux, un abîme insondable de noirceur, qui aurait vu maints siècles s’écouler puis mourir.
_Il lui arracha soudainement ses entraves, mettant sa chair à vif et à sang et les jeta nonchalamment derrière son épaule, se retourna et lui fit signe de le suivre. Il n’eût comme réponse un geste rapide d’Aërnith qui s’empara d’un couteau déposé sur la table qui s’enfonça entre ses omoplates. Aucune résistance, aucune réaction. Elle s’apprêta à le poignarder une deuxième fois quand la lame s’arrêta net, stoppée par le creux de la main de l’inconnu qui la saisissait fermement. Un mince filet de sang s’écoula le long de son poignet, mais se coagula tout aussi rapidement. Aërnith le vit, et ne pouvait plus bouger. L’inconnu le remarqua, et se précipita sur son coup, des crocs gigantesques, dissimulés par quelque maléfice, s’abattirent sur elle, transperçant les tissus de chair avec une facilité déconcertante. Sa gorge ruisselait et les ténèbres l’entourèrent…
_Elle se réveilla quelques jours plus tard, surprise d’être encore en vie, dans les draps pourpres d’un lit confortable. La pluie battait fortement sur l’unique carreau d’une fenêtre voilée d’un sombre rideau. Aërnith regarda tout autour d’elle, la pièce était plongée dans une semi-obscurité mais curieusement, elle y voyait très clair, mis à part le fait que certaines couleurs étaient grisées. S’interrogeant, elle sortit du lit et vit ses mains, sa peau était d’une intense pâleur et aucune chaleur s’en dégagea. Elle hésita et vérifia. Le cœur ne battait plus, le sang coulait très lentement dans ses vestiges de veines. Elle fut prise d’une atroce panique et ouvrit la porte à la volée. Celle-ci était pourtant fermée et verrouillée mais elle l’arracha sans peine de ses gonds. Elle remarqua une présence tout proche d’elle, elle fit volte-face et vit l’inconnu lui adressant un léger sourire.
_ "Heureux de vous voir enfin sortie de votre torpeur, lui annonça-t-il d’une voix basse. J’imagine que vous devez être tourmentée de questions à l’idée de votre nouvel… état" –il hésita longuement sur ce mot- .
_Il s’approcha d’elle doucement et lui déclara que dorénavant, elle est contaminée par le même mal que lui, et lui expliqua comment survivre avec ce fardeau, qui au final était bien futile. Il sentit la terreur la gagner et la conduisit dans une gigantesque bibliothèque, abondante de poussière et de livres âgés comme le temps. Il lui dit qu’elle aura toutes les informations qu’elle n’aurait pu imaginer dans les innombrables pages qui l’entouraient et qu’elle aurait de tout pour subvenir à ces besoins, cobaye et nourriture, l’un pouvant remplacer l’autre. Il s’approcha d’une étagère et fit circuler ses doigts fins machinalement sur les tranches de ses ouvrages et en dégagea un. Il lui tendit et lui conseilla de commencer à étudier celui-ci. Aërnith pencha son regard sur la couverture, qui était rongée par le temps. Le titre n’était plus lisible mais son tortionnaire lui assura qu’il s’agissait d’une copie d’un des neuf livres de Nagash et que son savoir lui sera grandement salvateur par la suite. Il s’éloigna dans l’ombre en lui indiquant le chemin vers les cachots si elle le désirait et disparut dans la pénombre.

_________________
Le Crépuscule reste éternel... Rottinghillloveandzombi  

La vie éternelle amène une faim éternelle...
Poilu

Poilu





~Seigneur dragon de sang~
 ~Seigneur dragon de sang~
Age : 39
Nombre de messages : 3622
Date d'inscription : 29/10/2008

Le Crépuscule reste éternel... Empty Re: Le Crépuscule reste éternel...

Mar 10 Nov 2009 - 14:05
Si je peux me permettre, dans un passage, j'ai l'impression que tu confonds coup et cou...au moment de la morsure. Homophone mais pas synonyme Wink

J'ajouterai que je trouve dommage que le passage sur le baiser de sang soit passé à la trape. Un breuvage, un échange de sang, je sais pas quoi, mais quelque chose.

Sinon, c'est intéressant. Reste à savoir comment le vampire a pu passer un tel "pacte", bien sinistre Love

Cordialement,

Poilu
Crépuscule

Crépuscule





Spectre
Spectre
Age : 33
Nombre de messages : 610
Date d'inscription : 04/08/2009

Le Crépuscule reste éternel... Empty Re: Le Crépuscule reste éternel...

Mar 10 Nov 2009 - 19:40
Ah oui, honte à moi, en effet, c'était bien le cou Gniié ! (où est ce satané fouet?) Le Baiser du Sang est volontairement passé à la trappe pour garder le mystère, de la même manière que Vlad pour soigner Isabella. Innocent
Le pacte, oui j'y viens, mais avant, soif de sang incontrolable et ambitions Vampire

_________________
Le Crépuscule reste éternel... Rottinghillloveandzombi  

La vie éternelle amène une faim éternelle...
Crépuscule

Crépuscule





Spectre
Spectre
Age : 33
Nombre de messages : 610
Date d'inscription : 04/08/2009

Le Crépuscule reste éternel... Empty Re: Le Crépuscule reste éternel...

Jeu 17 Déc 2009 - 13:27
La Génèse du Crépuscule - partie 3 -

Aërnith lisa plusieurs de ces recueils, à en perdre toute notion du temps. A chaque page terminée, des myriades de questions défilaient dans sa tête, suivies de nombreuses hypothèses ou révélations. Elle apprit tout -du moins le pensa-t-elle - de son état et comment fallait-il faire pour le préserver. Les pages poussièreuses sans âge contenaient des secrets et des horreurs que même son existence de jadis ne pouvait imaginer. Cette non-vie dans laquelle elle se trouvait condamnée ne l'effrayait paradoxalement pas, étrangement, elle n'arrivait plus à ressentir la moindre once de peur.

Soudain, elle fût prise de violentes convultions, des spasmes de douleur lui parcouraient le corps. Sa tête la brûlait comme de la lave en fusion, elle tenta de hurler mais aucun son ne parvint à s'échapper. Elle mit quelques instants pour découvrir la véritable cause : c'était un besoin, un manque, une dépendance. Du sang. Elle se remémora quelques pages feuillettées il y a plusieurs heures sur cette étrange et inexorable soif rouge dont était affligé chaque vampire. Il lui fallait du sang, et ce, chaque nuit. Or son réveil recouvrait plusieurs jours de torpeur.

Son regard chercha instinctivement mais ne trouva aucun signe de vie, hormis elle-même. Cette dernière pensée la réfuta quelque peu mais elle n'avait pas le choix. Elle enfonça férocement ses crocs dans son bras et tenta de se repaître de la liqueur écarlate. Elle le recracha aussitôt. De la cendre. Un vampire ne pouvait boire son propre sang, il lui était infect et nuisible. Elle regarda son bras mordu dans un égarement de lucidité : la plaie était déjà cicatrisée. Ce réconfort ne dura pas car cela ne résolvait pas son premier problème, il lui fallait une proie. Elle ne connaissait rien en ces lieux maudits et ne pouvait sortir de cette forteresse. Tout s'était passé si vite depuis que l'Arche acosta sur les rives du Vieux Monde.

Ses compagnons! Cet éclair de révélation était son dernier espoir, elle sortit de la pièce et suivit le chemin où les prisonniers Druchiis furent emmenés. Elle espèrait qu'il y avait encore au moins un survivant et qu'ils n'étaient pas tous passés au fil de l'épée par le maître de ce domaine. Aërnith trouva rapidement les geôles glacées, où aucune lumière ne brillait mais elle voyait parfaitement clair. Elle trouva ses compagnons accroupis, meurtris, accablés, mais vivants. Le sang circulait encore dans leurs veines, ce qui était le plus important. Ils ne semblaient pas avoir remarqué leur ancienne soeur d'armes, qui s'empressa d'arracher le trousseau de clés à un garde immobile, tenu non loin d'elle. Après quelques essais, un déclic grinçant se déclencha et la porte s'ouvrit.

Elle entra rapidement, halletante et à demi consciente, et referma la porte violemment derrière elle. Les prisonniers la fixèrent du regard, une lueur d'espoir moribonde brillait dans quelques unes de leurs pupilles... en vain. Elle se jeta sur le premier à sa portée et lui arracha la moitié de la gorge d'une seule morsure implacable. Le faible cri de sa victime fut couvert par les suçons atroces et une faim gloutonne qui s'acharnait sur chaque artère. Les prisonniers comprirent la situation et tentèrent de reculer, inutilement, ils le savaient. Aërnith releva la tête pour observer ses prochaines proies effarées. Le visage ruisselait de sang.

Elle savait qu'elle était dans une sorte de transe, où l'aspect bestial prenait le pas sur les attitudes humaines. Cela ne lui déplut pas, elle n'en avait cure. Elle était rassasiée, mais ne pouvait résiter à toutes ces victimes prostrées devant elle, cherchant un recoin inexistant pour se cacher. D'un rictus cruel, elle se précipita sur un autre et savoura son festin, ivre de pouvoir. Les cris se déchiraient à travers les murs du château des heures durant. Quelque part dans celui-ci, cet orchestre vocal agonisant déclencha un sourire non retenu à un individu aux cheveux noirs, dormant d'un oeil dans un cerceuil de chêne et de velour.
Ce sourire, c'était celui de la réjouissance et de la victoire.

_________________
Le Crépuscule reste éternel... Rottinghillloveandzombi  

La vie éternelle amène une faim éternelle...
Poilu

Poilu





~Seigneur dragon de sang~
 ~Seigneur dragon de sang~
Age : 39
Nombre de messages : 3622
Date d'inscription : 29/10/2008

Le Crépuscule reste éternel... Empty Re: Le Crépuscule reste éternel...

Lun 21 Déc 2009 - 18:32
Bien bien bien Clap j'aime beaucoup le "vous serez tués par votre plus proche espoir de survie"...ironique à souhait Cool Petit bémol peut être, il me semblais qu'un vampire devais faire très attention la première fois qu'il buvait le sang de sa victime, car les dernières gouttes sont fatales semble-t-il? Alors autant de monde pour une nouveau-né, même moi je ne suis pas aussi gourmand et dieu que j'ai de l'appétit Wink

Mais bon, chacun sa vision des vampires hein, c'est d'autant mieux si nous ne devenons pas dogmatiques alors, c'est vraiment qu'un rikiki bémol....Mais peut être que son hôte aurait pu la torturer en lui apprenant comment se nourrir, puis en la laissant "mourir" de faim, à côté de ses alliés d'antan. Ca aurait été un poil plus tragique non?

Cordialement,

Poilu
Contenu sponsorisé






Le Crépuscule reste éternel... Empty Re: Le Crépuscule reste éternel...

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum