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ethgri wyrda

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Roi revenant
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Les vampires reviennent en Loren  (3000pts ES/CV) Empty Les vampires reviennent en Loren (3000pts ES/CV)

Lun 3 Oct 2022 - 20:37
Bonjour à tous !

Aujourd'hui, petit rapport de bataille ! Il date de quelques temps, quand Von Essen est revenu tenter d'entrer en Athel Loren. Un bel affrontement, qui j'espère vous plaira !

Bonne lecture !

Je remercie Von Essen pour la bataille, qui fut vraiment sympa, et aussi pour le texte, dont il a fait la plupart de la rédaction Les vampires reviennent en Loren  (3000pts ES/CV) 1590391396

PS : le téléphone est tombé en panne de batterie à mi-bataille, désolé s'il n'y a pas beaucoup de photos ^^'


Les vampires reviennent en Loren  (3000pts ES/CV) 705433  RIP  Les vampires reviennent en Loren  (3000pts ES/CV) 705433   study   Les vampires reviennent en Loren  (3000pts ES/CV) 705433  RIP  Les vampires reviennent en Loren  (3000pts ES/CV) 705433

Athel Loren.
Dans la forêt, des elfes cachent leurs secrets.
Seraient-ils source d’un grand pouvoir ?
Nul n’est placé pour le savoir.

Von Essen interrompit sa plume. Ils étaient arrivés à l’orée. Ils pénétrèrent dans les sous-bois aussi crânement que s’il s’agissait d’un champ de blé. Aussitôt, les frondaisons étouffèrent la lumière blafarde des lunes jumelles et plongea l’armée dans le noir.

Aussitôt, ils firent beaucoup de bruit : autant de mouvement sous les frondaisons ne pouvait qu’engendrer un boucan du diable. D’ailleurs, tout ce qui pouvait fuir était en train de les fuir, simplement à cause du bruit.

Cependant, leur armée mort-vivante ne faisait que passer. Celle qui était aux commandes était tout simplement indifférente au chemin qu’elle devait emprunter, pourvu qu’il la mène à une nouvelle source de pouvoir. Cela rappela à Von Essen un proverbe de l’Ostermark : on ne peut abattre un arbre sans faire voler de copeaux. Et un arbre, d’ailleurs, ils allaient en abattre un. Le chroniqueur n’en revenait toujours pas d’une telle audace. Il fallait vraiment être immortel depuis un sacré moment pour prétendre être capable d’abattre le Chêne des Âges. Pour qui se prenait-elle, cette bretonnienne d’un autre âge ?

En parlant d’âge, le but de leur percée à travers les sous-bois d’Athel Loren devait être bien plus âgé que la bretonnienne.

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Marchant charnier
Guidé au fouet d’une volonté
Pourquoi profane-il le grand bois ?
N’est pas un fou l’être pris d’effroi.

Aiedail balaya les vers entêtants qui lui tournaient en tête depuis son départ des grands halls du clan. Un bruit montait des sous-bois, encore lointain mais qui approchait. L’elfe croisa les doigts dans l’espoir qu’il s’agisse d’une force impériale ou bretonnienne perdue, et pas de l’armée qu’elle attendait. Car Aiedail guettait une armée. Pas seule bien sûr, cela aurait été folie. Tout un ost guettait comme elle l’arrivée de la menace annoncée par les présages. Ses maigres forces -quelques archers, forestiers et danseurs de guerre appelés à la va-vite, avaient retrouvé d’autres alliés appelés ici par les messagers des bois : un parti de cavaliers royaux, les très redoutés cavaliers sauvages de Kurnous, et des esprits des bois emplis de la fougue du printemps.

A mesure que le brouhaha montait, L’elfe commença à discerner petit à petit le détail des sons qui avançaient : cliquetis de métal, et pas cadencés. Mais pas une voix, pas un raclement de gorge. S’ils y avaient bien quelques rares cris, ils étaient plus proche du hurlement déchirant que de l’ordre martial. La troupe qui approchait correspondait bien à la menace annoncée : une horde de morts-vivants.

Aiedail n’était pas à l’aise. Les chemins tortueux et imprévus d’Athel Loren avait conduit sa troupe droit vers les envahisseurs. Mais quelque chose dans l’air n’allait pas : il faisait trop sombre, les arbres étaient trop tordus, le sol trop sec. L’elfe n’aimait pas cet endroit, elle ne se sentait pas en communion avec ces fougères trop raides et ces troncs trop froids. Ces bosquets ne lui parlaient pas. Elle se sentait aveugle à ce qui avançait dans les bois.

Au-delà de sa vue, l’armée non-morte se déployait. Le brouhaha des armures grinçantes et le martèlement des bottes usées raisonnait maintenant depuis plusieurs directions. L’armée adverse avait dû pressentir la présence des défenseurs de la forêt et se déployait face à eux. Mais quelque chose attira l’attention d’Aiedail dans la cohue : plusieurs rires cristallins étaient distinctement audibles au milieu de la horde mort-vivante. Une Vampire menait cette force impie. La bataille allait être ardue…

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Quelque temps plus tard, l’armée s’arrêta : dans l’ivoire du trône nécromantique de la vampiresse s’était fiché une flèche solitaire. Puis, tout d’un coup, la quiétude éphémère fut balayée d’un coup par des cors de chasse : leur armée devenait désormais la proie des féroces suivants de Kurnous.

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Des flèches se mirent à cingler à travers l’obscurité, fauchant là une goule, ici un squelette. Puis, le vacarme survint d’en-face : des craquements de branches et des bruits beaucoup moins identifiables signalèrent à Von Essen que des esprits de la forêt allaient leur barrer la route.

Des cavaliers s’étaient mis à tourner autour des troupes, menaçant de charger à tout moment, cherchant les points faibles de l’armée. Ils n’ont pas tort d’être prudents, se dit la bretonnienne. Face à sa propre mort, mieux vaut toujours se montrer prudent.

Elle bondit soudain hors du trône, suivie de près par ses deux infantes. Le trio atterrit aussitôt sur une branche, guère loin d’une escouade d’elfes un peu trop téméraires à son goût. Aussitôt, une première volée de flèches faucha Louise, sa première infante. Maudits archers. Sa seconde infante, Laetitia, la protégea de son corps alors qu’elles bondissaient sur l’escouade. Puis, ce fut la curée : la bretonnienne trancha bras, têtes et jambes, avant de se rendre compte de trois autres flèches qui l’avaient atteinte dans le dos, le cou et la nuque. Peste ! Ce fut elle qui fut trop téméraire ! La bretonnienne bondit derechef et se retrouva aussitôt sur son trône, en contrebas ; les spectres silencieux qui le portaient reçurent pour commande d’intercepter les flèches des ennemis.

Le combat s’engageait mal. La ligne de bataille avait été trop mal préparée. De ce qu’Aiedail distinguait au travers des branches, les flèches tombaient trop court. Quelques traits atteignirent les non-morts, mais ce fut comme un jet de sable dans la mer.

Des cris retentirent sur la gauche, puis se turent. L’elfe courut voir et entraperçu le corps percé de flèches de trois créatures ailées au milieu d’une dizaine d’éclaireurs démembrés. Ils avaient dû se faire surprendre par la rapidité des monstres volants. Les empênages qui avaient vengés les elfes morts portaient la signature des forestiers. Ces derniers disparaissaient dernière une butte qui couvrait le flan des non-morts, à la recherche de nouvelles cibles.

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Le commandement elfique se tenait dans un bosquet particulièrement dense du centre du champ de bataille. Le magicien qui se tenait aux côtés d’Aiedail pointa un mouvement devant eux. La meute de dryade feulait et chargeait une troupe de goules qui s’étaient avancées. La mêlée commençait.

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Le mage elfique psalmodia et se mit à léviter. Un vent sentant le musc et la sueur souffla au travers des sous-bois et enveloppa les dryades dont les yeux se firent plus féroces. Leur feulement devant rugissement et elles se jetèrent sur les créatures cannibales avec rage. Le magicien retomba au sol en soufflant. Aiedail s’inquiéta et se pencha sur le mage :

« Est-ce que tout va…
- Pas maintenant ! il y a au moins deux lanceurs de sort en face. Je peux les maitriser mais j’ai besoin de concentration.
- Très bien. Bonne chance. »

La mêlée s’engagea : les goules auraient depuis longtemps fui à toute vitesse s’il ne s’agissait pas de créatures rendues folles par la boulimie. Il leur était par ailleurs impossible de savoir si ce qu’elles mordaient ou griffaient allait les lacérer en retour ou non. Leurs glapissements de douleur témoignaient cependant de pertes rapides dans leurs rangs. Quelque part non loin, le concert de hurlements fut tel que Von Essen pensa sérieusement qu’ils ne tiendraient pas la nuit. Or, lorsqu’il engagea sa garde personnelle de revenants dans la bataille, ce furent les cris stridents des dryades qu’il obligea à devenir de plus en plus déchirants. Il ne partageait guère la convoitise de la bretonnienne, en revanche il appréciait entendre la rage impuissante d’un esprit qu’il forçait à quitter sa carcasse de bois brisée en deux.

La bretonnienne régénérait ses blessures et celles de ses infantes. Peste soit de ces archers ! Le vent s’était mis à souffler, un vent malsain, le vent qu’elle sollicitait pour recoudre sa chair immortelle. En face, cependant, elle perçut les échos d’un autre vent, un vent aux accents de rage animale, de rage de vivre et de donner la mort, un vent qui ressemblait à une gueule qui se refermait sur sa proie, un vent qui défendait son territoire. Et là, dans son ombre, à la faveur de cette nuit, à la faveur des frondaisons qui cachent tout, le vent de l’inconnu et du mystère, le vent sombre, la promesse d’engloutir toute son armée dans un abîme d’infinie noirceur.

Derrière les vents, les visages. Toujours des visages. Ces conjurateurs avaient-ils enduré autant qu’elle ? La vampiresse était fière de son visage préservé de la vieillesse, et la pensée d’autres visages aussi gracieux que le sien lui donnait envie de la piétiner dans la terre dure, encore et encore.

Il était plus que temps de lancer la charge. Au milieu du chaos des combats et des ombres de la forêt, plusieurs opportunités brillaient aux yeux du commandement asraï. Peut-être de quoi retourner la bataille. Aiedail pris le grand cor qui pendait à sa ceinture et souffla dedans de toute ses forces. La note retentit de longues secondes et anima la forêt tout autour des morts-vivants. Sur la gauche d’abord, une partie des adeptes de kurnous talonnèrent leurs montures et fondirent sur une troupe de goules. Les premiers rangs des non-morts furent piétinés sans aucune pitié. Dans un cri strident, un aigle géant s’abattit sur une charrette emplie de cadavre. Sur les arrières, des cavaliers surgirent pour prendre à revers la force des non-morts. Hélas, ces derniers se retrouvèrent entourés de squelettes. Une partie pris la fuite immédiatement. L’autre tenta de se dégager et fonça vers le centre de la bataille.

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La terre s’était mise à frémir. Un homme-arbre avançait vers eux. Un Au même moment, un craquement effroyable à sa gauche força Von Essen à tourner la tête, mais cette masse informe qui venait de perforer les frondaisons était mue par le même vent maudit qui agitaient les membres du moindre guerrier squelette. Les cris d’horreur de ses victimes se fondirent avec son cri mortel. Cette bretonnienne engageait donc son atout dès la première bataille… Le chroniqueur se ravisa d’ignorer l’homme arbre qui approchait et qu’il ne savait guère comment en venir à bout. En fin de compte, si leur terreurgheist était manifestement occupé ailleurs, il ne restait qu’une seule méthode : à l’ancienne.

La garde d’Essen reforma les rangs auprès du vampire. Les boucliers aux armoiries du Castel Drakenhof se resserrèrent. De la paume de Von Essen s’échappa un mince filament de lumière blanchâtre qui s’amplifia et s’étendit jusqu’à prendre la forme d’un vieillard voûté, armé d’un marteau de guerre spectral. Ainsi entouré de ses invocations, Von Essen avança droit sur l’épais gardien d’Athel Loren, une épée une main, une dague dans l’autre. Lorsqu’une branche immense s’abattit sur les morts-vivants à l’horizontale, ils reculèrent mais, contre toute attente, ils tinrent bon.

La branche, immobile, fut soudain tranchée en deux : Von Essen gratifia le gardien des frondaisons qui lui faisait face d’un sourire cruel, ses pupilles rougeoyant distinctement dans le noir. La garde d’Essen reforma les rangs, imperturbable. De la branche brisée, des gouttes de sève devaient s’écouler. Le chroniqueur crut l’espace d’un instant que la créature le scrutait, et lui rendit son regard.

La garde d’Essen avança. La créature, brusquement, recula. Un autre coup de brache atteignit le vieillard spectral, dont l’ectoplasme se volatilisa à moitié, mais la vision d’une tête barbue et désespérée avançant toujours avec un débris de marteau n’en fut que plus absurde à contempler. L’homme arbre se mit alors à reculer de plus belle. Von Essen pressa leur avantage, rattrapa l’homme-arbre en un bond et frappa vicieusement un des appendices qui lui permettait de marcher. Dans un grincement infâme, et un cri rauque indescriptible, l’immense créature s’effondra ; l’instant d’après, le vampire et sa garde enfoncèrent leurs lames dans tous les interstices de l’écorce qu’ils purent déceler.

La bretonnienne jubila. Ce mercenaire savait donc s’acquitter de tâches aussi ingrates et pénibles que l’abattage d’un monstre des bois. Mortepeste, il fallait à tout prix capitaliser sur ce moment !
Elle commanda à son avant-garde squelettique d’avancer droit devant, là où elle décelait la présence des sorciers adverses ; la manœuvre fut tellement rapide et inattendue que le mouvement de ses troupes lui échappa en partie ; elle-même ignorait royalement les hasards des sous-bois grâce aux spectres qui transportaient son trône, mais les squelettes devaient affronter les arbres et les racines presque à tout instant ; dans la cohue qui s’ensuivit, la bretonnienne comprit enfin que par le plus grand des hasards, des cavaliers elfiques s’étaient retrouvés pris au piège par leur foudroyante et chaotique avancée. Des cavaliers montés sur des cerfs, tiens.

« Kurnous et Khaïne !! »

Ils étaient condamnés. La vampiresse profita de la détresse de leurs ennemis, qu’elle ressentit jusque dans les vents de magie, pour gorger ses squelettes de magie nécromantique et rendre leurs mouvements dix fois plus rapides et précis ; leurs proies montées se battirent vaillamment éparpillant les os de biens des pantins décharnés, mais lorsque le trône et ses propriétaires arrivent à leur tour, ils ployèrent sous les lances des pantins et les lames de leurs maîtresses.

« ça ne va pas ! » pesta Aiedail.

Les cavaliers du flan gauche étaient tous perdus, ou morts, les esprits des bois en fuite, et pas de traces des forestiers. Il ne restait plus que quelques archers et danseurs de guerre pour tenir la ligne. Et les non-morts avançaient comme une vague lente. Rien ne pouvait les arrêter ! Soudain, une ombre massive avança entre les arbres. Une créature monstrueuse et gigantesque semblable à une chauve-souris géante approchait en toisant les elfes de ses yeux morts. Avec un craquement de tous ses os pourris, elle pris son élan et chargea, broyant les troncs des arbres sur son passage. Quelques danseurs furent balayés par la créature sans même qu’elle n’y prête attention.

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« Abattez là ! » Hurla la générale elfique en tirant son épée.

Les archers les plus proches entendirent son appel et se rallièrent en un semblant de ligne de tir. Sans même se concerter, ils lâchèrent une volée simultanée en tir tendu. Les flèches se plantèrent dans la chaire du terreurgeist, tranchèrent les tendons momifiés et les liens magiques. Le monstre poussa un début de cri avant de s’effondrer, désarticulée. Emporté par l’élan, son corps heurta un arbre massif qu’il fit ployer avant de mourir une seconde fois dans un spasme.

Mais le répit offert par ces flèches fut court. Un régiment de mort-vivants en armures lourdes courrait à la rencontre du dernier carré elfique. Et à leur tête, Aiedail pouvait distinctement remarquer les vêtements aux couleurs vives d’une connaissance…

Von Essen se retrouva nez-à-nez avec les unités les mieux dissimulées de leurs ennemis. La concentration de pouvoirs arcaniques était cependant telle qu’il aurait fallu au vampire d’être complètement inconscient pour ne pas les remarquer. Le vacarme du vent de la Bête ressemblait presque au battement d’un cœur immense, alors que le vent de l’Ombre donnait la même impression que l’on ressent lorsque l’on voit une pointe effilée à un pouce de sa gorge.

La source de ce dernier lui sembla plus proche. Laissant sa garde rapprochée au pied des arbres, le chroniqueur bondit, se mua en essaim de chauves-souris et se rematérialisa face à un elfe qui empestait la magie. Au même instant, cependant, il fut pris à partie par un autre elfe qui l’attaqua avec une lame qu’il reconnut aussitôt.

Or, à peine échangèrent-ils quelques passes redoutables que le cri strident du terreurgheist cisailla à nouveau les frondaisons. Von Essen entendit plus qu’il ne vit la créature ailée s’envoler puis s’écraser dans un fracas inqualifiable, et il ne fallut guère de temps pour se rendre compte que la magie qui l’animait venait de la quitter. Puis, plusieurs cors résonnèrent.

L’elfe qu’il affrontait rompit brusquement le duel et s’éloigna, sautant de branche en brache à une vitesse ahurissante. Ce fut également le cas de celui ou celle qui manipulait le vent de l’ombre, et de bien d’autres elfes. Une retraite ? Les elfes reculaient-ils ?

Les elfes couraient entre les arbres à en perdre le souffle et s’éloignaient du combat. Le rythme de leur course été freiné par une pente apparue devant eux. Si, en cas de poursuite, ce ralentissement risquait de compromettre leur fuite, le dénivelé apportait un peu de visibilité sur la bataille qui se terminait derrière eux. Aiedail se retourna au milieu de la montée pour regarder en arrière. Elle entrevue entre les arbres les cavaliers survivants, peu nombreux, qui tentaient d’échapper aux vagues de squelettes qui leur couraient après. Ceux-ci surgissaient de chaque creux, de derrière chaque arbre, Partout où le regard se posait, on pouvait distinguer un non-mort errant, à la recherche d’un vivant à achever. Ricanant au milieu des combats, la générale vampirique était nonchalamment couchée dans un grand palanquin éthéré. Elle abattait négligemment sa longue et fine épée sur les archers qui se sacrifiaient inutilement pour tenter de ralentir son avancée. Sortant du bosquet, les danseurs de guerre restant entamaient le prologue d’une danse mortuaire. Menés par Enaroth, le porteur de la grande bannière, ils allaient donner leur plus beau baroud d’honneur.

La magicienne de l’ombre dépassa Aiedail, et les deux elfes échangèrent un regard entendu : la bataille était perdue. Le plus sage à faire était de préparer la suite.

La bretonnienne avait commandé l’avancée générale, avant-garde et arrière-garde comprises. Les cavaliers qui tentaient de briser leur progression se retrouvaient inexorablement submergés par le nombre de guerriers squelettes qu’ils devaient affronter. Le vent soufflait nettement en la faveur des morts-vivants, et même lorsque la magie traitresse échappa brièvement au contrôle de la bretonnienne, le contrecoup fut aussitôt contré par les spectres de son trône alors son mercenaire encaissa la décharge sans broncher. Était-il vraiment aussi faible qu’il le prétendait ?

Elle remit cette question à plus tard : un ultime rempart, une arrière-garde ennemie contenait encore l’avancée de ses troupes, gagnant sans doute de précieux instants pour la retraire générale des défenseurs d’Athel Loren.

Lorsque le trône se rapprocha de ces fous-furieux, le bretonnienne et ses infantes descendirent les marches de la construction d’ivoire à leur rencontre. Von Essen fut alors témoin d’un dénouement des plus singuliers : elles étaient belles, ces lahmianes, belles à se damner pour elles, et leur pouvoir hypnotique, largement supérieur au sien, ne laissait normalement aucune chance à quiconque tentant d’y échapper. Les danseurs de guerre sylvains n’y échappèrent guère, malgré tout ce qui leur était cher, et pourtant, là où l’emprise des damnées sur leurs âmes devait être totale, les obligeant à s’entretuer dans un cruel et macabre final, il n’en fut rien. Les lames sylvestres sifflèrent, létales, mais jamais n’atteignirent-elles le moindre membre, ni même la moindre artère. Résistance spirituelle latente ? Danse inconnue et inespérée ? Von Essen peina à en croire ses sens, mais les derniers combattants de cette bataille ne donnèrent pas la satisfaction sadique qu’espéraient obtenir les trois vampiresses. Les minutes s’écoulaient, et leurs mouvements, bien qu’incapables de menacer les lahmianes, demeuraient tout aussi gracieux qu’inoffensifs pour eux-mêmes, y compris lorsque les pointes des lames filaient à un cheveu de leurs gorges.

Brusquement, la bretonnienne dégaina, suivie dans la seconde par ses infantes. Derrière elles, les esprits du trône s’emparèrent de lames et de lances spectrales, aux intentions évidentes. Aussitôt, à la grande surprise des vampiresses et de Von Essen, deux autres elfes bondirent sur eux depuis les frondaisons, tous deux gorgés de magie de la Bête, féroces et puissants.

La bretonnienne empala le premier avant-même qu’il ne puisse abattre sa grande épée incurvée. Ses infantes ferraillèrent brièvement, mais sauvagement avec le second, qui était manifestement la source du pouvoir bestial.

La diversion brisa le charme qui pesait sur les danseurs, qui bondirent au combat, mais furent immédiatement confrontés à des dizaines de spectres qui sortaient sans discontinuer de la fondation du trône d’ivoire. Lorsque le sorcier s’effondra, les trois vampiresses déambulèrent à travers l’ultime corps-à-corps, furieuses et létales.

Au dernier râle, un silence précaire retomba sur les bois. Les senteurs forestières étaient contrecarrées par les odeurs de la mort. Les guerriers tombés se relevaient et ramassaient leurs armes rouillées alors que les deux infantes incantaient. Von Essen nota que la bretonnienne avait les traits crispés et ne voulait plus perdre de temps. Pour sûr, maintenant qu’ils avaient démontré qu’ils étaient plus qu’une vulgaire WAAAGH !! écervelée ou qu’une armée impériale mal conseillée, c’était toute la forêt qui allait se mobiliser contre eux. S’ils voulaient encore avoir une chance d’accomplir leur méfait et s’en tirer impunis, ils devraient utiliser au maximum la moindre seconde…

Le silence confirma aux elfes qu’ils étaient hors de danger. Comme elle les avait menés sur le champ de bataille, la forêt avait guidé ses défenseurs par des sentiers cachés jusqu’à une clairière sauf. Plusieurs guerriers s’assirent pour reprendre leur souffle, quelques-uns encochèrent une flèche et partirent surveiller les environs. A peine arrivée, Aiedail compta les survivants. Le chiffre était prévisible, mais néanmoins dramatique : bien trop peu. La magicienne de l’ombre tomba à genou à côté de la commandante, le souffle court. Un forestier marcha à leur rencontre. Son masque cachait le bas de son visage, mais Aiedail remarqua l’inquiétude et la fatigue dans ses yeux.

« Ma Dame, nous les avons à peine ralentis… murmura la magicienne.

- Malheureusement oui. Il va falloir les harceler sans attendre. Les morts ne dorment pas, ils avanceront vite. Les embuscades doivent commencer dès maintenant, tenta de rassurer la générale.

- Nous avons eu quelques succès, tout n’est pas perdu, intervint le forestier. Toutes les créatures volantes sont au sol, et à moins de perdre plusieurs jours, leurs magiciens ne pourront pas les relever.

- Cela va effectivement masquer leur vision. Autre chose ?

- Les chevaliers ont surpris un seigneur mort-vivant et sa garde de chevaliers qui terminaient une manœuvre de flan. Nous les avons soutenus avec une volée et les cavaliers ont achevé le roi revenant à la lance. J’ignore s’ils pourront les relever avant de repartir.

- Que sont devenus nos cavaliers ?

- Je l’ignore, je crains que emportés par leur charge ils n’aient rencontré la vampire qui commandait cette armée…

- C’est elle qu’il faut abattre en priorité, intervint la magicienne. Sans leur jeteuse de sort, ils tomberont en poussière. Je pourrai participer à la prochaine attaque et contrer sa magie.

- Quand nous aurons repris des forces. Les pertes ont été lourdes et la bataille a été perdue, ne l’oublions pas. Il ne nous reste à peine de quoi menacer une caravane. D’autres que nous devront arrêter cette invasion.

- La nouvelle doit se répandre si nous voulons mobiliser une nouvelle force, conseilla la magicienne.

- Compris ma Dame » répondit le forestier.  Il salua les deux femmes et parti vers les frondaisons, suivi de ses compagnons d’arme.

Aiedail n’avait pas mentionné l’autre vampire, celui qu’elle avait brièvement affronté. Elle était surprise qu’il n’ait pas commandé l’armée. Et les magiciens d’Athel Loren avaient presque eu les mains libres toute la bataille – même si cela n’avait pas suffi-, alors que lors de l’affrontement précédent, celui-ci maitrisait sans efforts les vents de magie. Tout cela cachait quelque chose de louche. Même si une embuscade permettait d’assassiner la vampire sur cet étrange trône, Aiedail n’était pas certaine que cela supprimerait la plus grande menace mort-vivante…


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Ethgrì-Wyrda, Capitaine de Cythral, membre du clan Du Datia Yawe, archer d'Athel Loren, comte non-vampire, maitre en récits inachevés, amoureux à plein temps, poète quand ça lui prend, surnommé le chasseur de noms, le tueur de chimères, le bouffeur de salades, maitre espion du conseil de la forêt, la loutre-papillon…
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Sam 8 Oct 2022 - 2:04
Eh bien, pour une fois les oreilles pointues ont été taillées en pointes carrées. Bien fait, il ne fallait pas se planquer avec un arc, des flèches, et un pagne en lierre. La guerre, c'est une affaire sérieuse, non mais. C'est fini les fantaisies qui font croire n'importe quoi aux habitants de Parravon.
Ah, on me dit dans l'oreillette que la générale ennemie a débarqué dans la bataille avec...Vous êtes certain Thierry ? Avec un trône géant reposant sur des spectres. Eeeeeh bien j'ai une explication très simple...
...
...
...
J'ai menti ! À vous les studios !

S'enfuit en courant.

Bref, plus sérieusement, ce fut un rapport très agréable à lire, teinté comme prévu d'une bonne dose d'humour allié à quelques effets dramatiques de toute beauté. La bataille n'en est pas plus facile à suivre, mais les moments forts sont comptés et c'est le principal. Un grand bravo à vous deux, j'en redemande tous les jours !

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Dim 9 Oct 2022 - 15:58
Sacré compte-rendu que voici. Entre la qualité de la prose et le dynamisme de l'action, c'est un plaisir de lire cette bataille et de voir les quelques illustrations au demeurant sympathiques.

Beaucoup de contenu, difficile de sélectionner une ou plusieurs parties mais vous avez dû bien vous ambiancer.

Je dirais que le mot de la fin pourrait être "RIP petite charrette partie trop tôt".. Wink
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