- GilgaladMaître floodeur
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La véritable histoire de Gilgalad
Mar 9 Oct 2018 - 23:45
Chapitre 1 : Un prêtre-guerrier violenté
An 2004 selon le Calendrier Impérial, quelque part dans l’Empire
Dans une petite église de Sigmar vivait un vieux prêtre-guerrier. Si vieux qu’il pouvait à peine tenir son marteau désormais. Il veillait sur un village et s’occupait de voyageurs passant par là. Spirituellement parlant bien sûr. Il n’était pas tavernier ou aubergiste. Mais ce petit village du Reikland lui plaisait bien et il s’y verrait bien mourir dans les années à venir. C’était assez paisible.
Certes, la chapelle était relativement modeste. Il n’y avait qu’un rez-de-chaussée. Il logeait dans une toute petite chambre derrière la chapelle elle-même. C’était assez rustique, mais cela plaisait bien au père Hans. Il n’avait pas besoin de plus. Après tout, à l’époque de Sigmar, ils ne vivaient pas dans d’immenses palais non plus. Alors cela lui convenait. Il fallait ajouter qu’il pouvait ainsi se concentrer sur la prière et non sur le confort matériel.
Il débuta sa journée comme toute les autres et vaqua à ses occupations. Il s’agissait surtout de se préparer pour la messe du soir, où il y avait toujours quelques fidèles. La plupart des autres ne venaient que le dernier jour de la semaine. Mais certains venaient à toutes les messes, vénérant Sigmar avec une adoration sans bornes.
Son rythme de vie était le même depuis une bonne vingtaine d’années. Rien n’était déjà venu le perturber, à part quelques attaques de brigands, mais rien de plus. Parfois, ils tombaient sur quelques morts-vivants ramenés de la tombe et égarés. Ils étaient particulièrement faibles et étaient tués facilement. Très facilement même.
Après la messe du matin, Hans partit dans la partie de la chapelle où il vivait. Il s’y prépara rapidement un petit repas, qu’il alla manger dans la chapelle. Il aimait prendre ses repas face à la statue de Sigmar. Cela lui permettait de résoudre ses nombreux petits problèmes. Il s’agissait souvent de questions posées par des habitants pour des petits conflits intrafamiliaux.
L’après-midi débuta sous un beau soleil. A l’horizon, des nuages chargés de pluie semblaient vouloir les éviter, ce qui convenait parfaitement à Hans. A son âge, son corps n’aimait pas vraiment quand il pleuvait. Ses articulations craquaient et lui faisaient mal. C’était supportable, bien sûr, mais embêtant malgré tout. Il pouvait moins bien bouger lorsque c’était le cas.
Alors qu’il lisait un récit sur une bataille de Sigmar, quelqu’un pénétra brusquement dans la chapelle. Hans releva la tête vers l’intrus et n’eut même pas le temps de lui demander ce qui arrivait que ce dernier parlât avec une grande agitation :
« Il y a une personne bizarre qui vient d’arriver dans le village, mon père. Et elle se dirige droit vers la chapelle.
-Et bien qu’elle vienne, répondit simplement Hans en haussant les épaules. C’est certainement un répurgateur et si personne n’a rien à se reprocher ici, il passera son chemin. »
Au pire, il témoignerait en faveur de certains villageois, si c’était nécessaire. Le fermier repartit alors, rassuré, de la chapelle. Toutefois, Hans referma le livre en prenant bien soin de marquer la page à laquelle il avait arrêté sa lecture. Il alla déposer le livre dans sa petite chambre avant de revenir dans la chapelle pour accueillir le voyageur. Peut-être le connaissait-il ?
Les portes s’ouvrirent sur une très grande silhouette. Même si sa vue avait baissé, il put voir qu’elle était bien plus grande qu’un humain normal. Une alarme résonna dans sa tête et il prit dans sa main son marteau de guerre, placé sur l’autel de Sigmar, tout en murmurant une prière à sa divinité tutélaire. Il était pris d’un sérieux doute sur la probité de cette personne.
Cet intrus s’approcha de lui avec une démarche à la fois brutale et élégante. La personne était habillée d’une grande cape noire qui lui dissimulait le visage. Tout juste pouvait-il voir quelques cheveux de la couleur des corbeaux s’échapper de la capuche. Elle portait visiblement un sac et plusieurs armes, dont au moins une épée.
Il ne pouvait voir ses mains, ce qu’il l’inquiétait énormément. Une très désagréable impression s’insinua en lui. Hans ressentit également, pour la première fois de sa vie, une terreur sans nom s’emparer de lui. Il avait l’impression de s’être statufié sur place par la démarche de la personne. Comme si elle l’ensorcelait.
La personne s’approcha lentement mais sûrement. Comme si elle savourait la terreur qui immobilisait le vieux prêtre-guerrier. Ce dernier arrivait à faire fonctionner son cerveau mais ne pouvait pas bouger. Il était devenu aussi immobile que la pierre de la chapelle. Seule sa poitrine se soulevait et s’abaissait régulièrement, seul signe de vie de sa part.
Arrivée au niveau de l’autel, la personne se pencha un peu en avant et examina le prêtre. Ce dernier put remarquer des mèches de cheveux couleur cuivre s’échapper de la capuche. Les traits de la personne étaient fins et réguliers. Ils étaient parfaits. Mais un rictus s’étira sur les lèvres de la personne. Il baissa les yeux et remarqua une poitrine bien trop développée pour appartenir à un homme.
La femme était d’une beauté sans commune mesure avec tout ce qu’il avait pu connaître jusque-là. Il sentit son entrejambe se réveiller et un désir naître en lui. Un désir obscène, qu’il n’avait pu connaître depuis des décennies. De nombreuses décennies, avant même son intégration dans le séminaire pour devenir prêtre-guerrier.
Elle tira une lame de ses vêtements et la passa lentement mais sûrement sur la peau ridée du visage de Hans. Le contact froid de l’acier le fit frissonner de terreur. Mais il ne bougea point pour autant, toujours immobilisé. Etait-ce de la sorcellerie ? Il n’en était pas certain. Mais il aurait bien du mal à se venger, c’était certain.
« Je vais poser une seule toute petite question, murmura à son oreille la femme d’une voix douce et suave. Juste une toute petite et je te laisserai. Si tu réponds la vérité, ajouta-t-elle en s’éloignant légèrement avec un sourire carnassier.
Avez-vous vu un elfe passer par ici récemment qui se ferait appeler Gilgalad ? »
La parole du vieux prêtre-guerrier se libéra brusquement, en voyant la lame descendre vers sa gorge totalement découverte. Nul doute qu’elle n’hésiterait pas à le torturer pour avoir sa réponse.
« Il… est passé… il y a deux mois et est parti vers l’ouest, avoua-t-il non sans honte. »
Il se demandait ce qu’elle pouvait lui vouloir à ce Gilgalad. Il se souvenait parfaitement de sa rencontrer avec ce dernier. L’elfe était arrivé et n’avait passé qu’une nuit sur place. Sa froideur avec les habitants avait terrifié ces derniers. Pour une fois, il n’y avait pas eu une seule dispute à la taverne, tous étant terrorisés par la présence silence et imposante de l’elfe.
Ce dernier portait alors une grande cape en écailles de dragon ainsi que plusieurs armes et un sac. Il n’avait pas beaucoup parlé mais s’exprimait parfaitement en Reikspiel. Son départ avait été jugé comme étant le bienvenu, même s’il n’était pas resté longtemps. Hans, lui, aurait aimé le garder plus longtemps, pour maintenir l’ordre plus facilement.
Ses pensées changèrent brusquement en voyant la femme se redresser et se retourner pour quitter la chapelle de Sigmar. Il n’arrivait toujours pas à bouger et ne pouvait plus parler ou dire un mot, d’une manière ou d’une autre. Hans vit l’intruse quitter l’endroit et il put alors à nouveau bouger. Il avait l’impression de pouvoir à nouveau respirer.
Il prit le marteau dans sa main et sortit aussi vite que son âge vénérable le lui permit. En arrivant sur le perron de la chapelle, il put observer l’extérieur. Tout le monde menait une vie particulièrement paisible. Comme si rien ne s’était passé. Au loin, il aperçut une silhouette noire franchir les portes de la palissade en bois du village.
Hans ne pouvait plus rien faire pour lutter contre cette personne. Il n’avait pu se libérer de son emprise pour la vaincre. Il était même certain, au fond de lui, qu’il n’aurait pu la tuer ou même la blesser. Elle l’aurait tué avant. Il se mit à prier Sigmar pour que l’elfe et la femme ne doivent pas s’affronter au milieu des fidèles du dieu tutélaire de l’Empire ou alors nombre d’entre eux pourraient mourir.
Le lendemain, il se mit à repenser à cette intruse. Ses yeux froids l’avaient figé sur place. S’il avait d’abord cru à une quelconque sorcellerie, il se rendit compte qu’il n’avait pas ressenti ce picotement qui le prenait quand cette dernière était utilisée non loin de lui, voire à son contact, comme certains nécromanciens avaient pu tenter de le faire pour ne pas mourir, même si cela n’avait rien changé à leur destin. Mais, se rendit-il compte, il y avait aussi eu une certaine peur dans son regard.
Mais ce n’étaient plus ses affaires. Il ne savait pas où le premier elfe était parti, et il ne pourrait pas le rattraper désormais. Ni même lui envoyer un message. Tout juste pouvait-il espérer qu’il repasserait par le petit village. C’était tout.
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
- Arcanide valtekSeigneur vampire
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Mer 10 Oct 2018 - 15:29
Preums !
Bon c'est clairement un départ bien plus sombre que le précédent. Et bien différent aussi. Pas de détails sur la vie de Gilgalad entre sa naissance et son passage dans ce village. On sait simplement qu'il parle très bien le Reikspiel, qu'il est taciturne et bien équipé. Cette vampire (oui parce que bon voilà, si la femme n'est pas vampire c'est sacrément bien imité) a l'air de lui vouloir du mal, mais on n'a aucune idée de la raison. Pourtant, je trouve que le contexte est très bien posé, parce qu'en peu de mots tu nous dit tout ce qu'on a besoin de savoir.
Concernant le texte lui-même, je serais plus critique. Il y a une certaine...lourdeur. Par exemple :
"En arrivant sur le perron de la chapelle, il put observer l’extérieur. Tout le monde menait une vie particulièrement paisible. Comme si rien ne s’était passé. Au loin, il aperçut une silhouette noire franchir les portes de la palissade en bois du village."
Ce "Tout le monde menait une vie particulièrement paisible" brise un peu l'action. On aurait pu imaginer un truc comme
"Arrivant rapidement sur le perron, Hans put jeter un œil à l'extérieur, le cœur encore battant de ce qu'il venait de vivre. À première vue, il n'y avait nulle trace de la terrifiante voyageuse, les villageois menant leur vie paisible comme si rien ne s'était passé. Mais soudain, son regard se posa sur une silhouette noire qui franchissait la palissade en bois. Elle était partie."
Ce n'est qu'un exemple, mais je trouve que l'enchaînement de certaines phrases ou paragraphes semble compliqué, comme si le ton changeait du tout au tout au milieu du récit. Je pense que la solution serait de relire à voix haute, et de réfléchir à ce que tu veux faire ressentir au lecteur. Là par exemple la rencontre entre le vieux prêtre et l'inquiétante femme est très bien racontée.
En tous cas, ce nouveau départ semble prometteur. J'ai hâte de lire la suite.
Bon c'est clairement un départ bien plus sombre que le précédent. Et bien différent aussi. Pas de détails sur la vie de Gilgalad entre sa naissance et son passage dans ce village. On sait simplement qu'il parle très bien le Reikspiel, qu'il est taciturne et bien équipé. Cette vampire (oui parce que bon voilà, si la femme n'est pas vampire c'est sacrément bien imité) a l'air de lui vouloir du mal, mais on n'a aucune idée de la raison. Pourtant, je trouve que le contexte est très bien posé, parce qu'en peu de mots tu nous dit tout ce qu'on a besoin de savoir.
Concernant le texte lui-même, je serais plus critique. Il y a une certaine...lourdeur. Par exemple :
"En arrivant sur le perron de la chapelle, il put observer l’extérieur. Tout le monde menait une vie particulièrement paisible. Comme si rien ne s’était passé. Au loin, il aperçut une silhouette noire franchir les portes de la palissade en bois du village."
Ce "Tout le monde menait une vie particulièrement paisible" brise un peu l'action. On aurait pu imaginer un truc comme
"Arrivant rapidement sur le perron, Hans put jeter un œil à l'extérieur, le cœur encore battant de ce qu'il venait de vivre. À première vue, il n'y avait nulle trace de la terrifiante voyageuse, les villageois menant leur vie paisible comme si rien ne s'était passé. Mais soudain, son regard se posa sur une silhouette noire qui franchissait la palissade en bois. Elle était partie."
Ce n'est qu'un exemple, mais je trouve que l'enchaînement de certaines phrases ou paragraphes semble compliqué, comme si le ton changeait du tout au tout au milieu du récit. Je pense que la solution serait de relire à voix haute, et de réfléchir à ce que tu veux faire ressentir au lecteur. Là par exemple la rencontre entre le vieux prêtre et l'inquiétante femme est très bien racontée.
En tous cas, ce nouveau départ semble prometteur. J'ai hâte de lire la suite.
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"Et quand les morts se lèvent, leurs tombeaux sont remplis par les vivants"
Livre d'armée V8 : 8V/2N/3D
Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun
Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
- LanoarChevalier de sang
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Mer 10 Oct 2018 - 16:55
Je n'ai pas encore lu ton précédent récit donc je ne connaîtrai que cette "véritable histoire", que je vais suivre avec attention.
Le style est fluide et les ambiances sont bien rendues. Je ne ressens pas la lourdeur qu'a souligné Arca mais je n'étais peut être pas assez concentré .
J'ai vu 2 ou 3 fautes de frappe à la 1ère lecture mais je ne les retrouve plus...
Et des petites répétitions ici :
"Après la messe du matin, Hans partit dans la partie de la chapelle où il vivait. Il s’y prépara rapidement un petit repas, qu’il alla manger dans la chapelle."
Et là :
"Arrivée au niveau de l’autel, la personne se pencha un peu en avant et examina le prêtre. Ce dernier put remarquer des mèches de cheveux couleur cuivre s’échapper de la capuche. Les traits de la personne étaient fins et réguliers. Ils étaient parfaits. Mais un rictus s’étira sur les lèvres de la personne."
Et du coup, j'attends la suite
Le style est fluide et les ambiances sont bien rendues. Je ne ressens pas la lourdeur qu'a souligné Arca mais je n'étais peut être pas assez concentré .
J'ai vu 2 ou 3 fautes de frappe à la 1ère lecture mais je ne les retrouve plus...
Et des petites répétitions ici :
"Après la messe du matin, Hans partit dans la partie de la chapelle où il vivait. Il s’y prépara rapidement un petit repas, qu’il alla manger dans la chapelle."
Et là :
"Arrivée au niveau de l’autel, la personne se pencha un peu en avant et examina le prêtre. Ce dernier put remarquer des mèches de cheveux couleur cuivre s’échapper de la capuche. Les traits de la personne étaient fins et réguliers. Ils étaient parfaits. Mais un rictus s’étira sur les lèvres de la personne."
Et du coup, j'attends la suite
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Mar 23 Oct 2018 - 11:39
Salut tout le monde J'ai bien pris note de vos commentaires et remarques. Voici tout de suite le chapitre 2.
An 2004 selon le Calendrier Impérial, quelque part dans l’Empire
La Taverne du Marteau Flambant était assez réputée dans cette région du Wissenland pour ses bagarres entre clients fortement alcoolisés. Les tables et les bancs, ainsi que les rares tabourets, étaient donc particulièrement solides. Elle était toujours très animée, même quand il n’y avait pas de bagarres. La raison était simple, il y avait beaucoup de passage.
Pourtant, ce soir-là, c’était beaucoup plus calme. La taverne était pleine mais on aurait presque pu entendre une mouche voler. Les conversations étaient chuchotées, ce qui apaisait les esprits. Les hommes présents regardaient pratiquement tous dans la même direction, un air apeuré sur le visage.
Dans un coin de la taverne, se trouvait une personne assez grande. Elle portait une grande cape avec des écailles de dragon et semblait parfaitement indifférente à ce qui se passait autour d’elle, comme si c’était normal. Un simple heaume se trouvait sur la table à laquelle il avait pris place. Devant lui, une assiette bien remplie se vidait petit à petit.
Tout le monde pouvait voir qu’il portait des armes. Son fourreau, d’où dépassait une garde relativement simple, était posé sur la table devant lui. Chacun pouvait voir qu’il n’attendait qu’un problème pour tirer sa lame. Alors ils se calmaient. Ils sentaient le danger exsuder de cette personne que personne ne connaissait.
Le tavernier n’osait pas le dévisager, la seule vision de son regard aussi froid que Kislev décourageait l’homme. Tout comme un certain nombre de ses congénères. Ils s’imaginaient qu’il ne les voyait pas. Mais ils se trompaient lourdement. La seule différence était qu’il s’en moquait tant qu’ils ne devenaient pas violents. Il intriguait et le savait, mais s’en fichait.
Soudain, la porte s’ouvrit dans un claquement violent qui fit sursauter tout le monde, sauf l’elfe. Ce dernier leva un regard polaire sur les nouveaux entrants et les observa en détail. Il s’agissait d’un répurgateur et de ses acolytes. L’étranger eut un reniflement de mépris. Ces chasseurs de magiciens étaient la lie des Impériaux, prétendant faire le bien alors même que la plupart du temps, ils massacraient des innocents ou des âmes pures. Il les détestait cordialement. Déjà qu’il n’aimait pas les humains plus que cela...
Le répurgateur balaya la salle de son regard et s’approcha de la table de l’elfe. Les oreilles pointues de ce dernier étaient amplement visibles. Il avait pris son fourreau et posé la main sur la garde de son épée, prêt à agir au moindre mouvement suspect. Le chasseur de sorcières s’approcha et tenta de s’asseoir.
« Cette table est prise, lui fit l’elfe dans un Reikspiel parfait qui en étonna plus. »
Sa voix était encore plus froide que ses yeux. Il ne voulait pas être dérangé et qu’un répurgateur osait le faire l’insupporta au plus haut point. Il était à deux doigts de lui passer son épée au travers de son corps.
« L’Église de Sigmar la réclame et tu la lui laisseras, hérétique, répliqua l’humain, visiblement bien peu au fait des usages de la diplomatie avec les elfes. »
Aussitôt, il se retrouva dominé dans toute sa hauteur par un elfe, l’épée au clair. Il avait à peine eu le temps de battre des cils et de jeter un regard à ses hommes qu’une lame était pointée sur sa gorge. L’idée lui vint de saisir...
« Ne pensez même pas à prendre vos pistolets. Et eux non plus ne devraient pas y penser, le coupa dans ses pensées l’elfe. »
Mais, loin d’être terrifié, le répurgateur ordonna alors à ses hommes :
« Abattez-le au nom de Sigmar. »
Un de ses hommes contourna l’elfe, une arme levée prête à frapper. Aussitôt, l’étranger lâcha sa prise et l’attaqua tout en se saisissant de son sac. L’arme trancha la gorge de l’humain et le tua sur le coup. Le combat débuta aussitôt.
Les hommes de main du répurgateur se lancèrent dans une mêlée furieuse contre l’elfe. Ce dernier jouait avec les bancs et les tables pour abattre ses adversaires et ne pas se retrouver encerclé. Souvent, il lançait quelques attaques particulièrement meurtrières. Il n’allait pas leur accorder de vivre plus longtemps une vie aussi miséreuse que la leur. Le chasseur de sorcières, lui, « motiva » les autres clients à affronter l’étranger.
Mais ce dernier était loin de se laisser faire. Il enfila son heaume et sembla soudainement bien plus redoutable aux yeux des humains, surtout quand il prit un large bouclier. Pourtant, la menace du bûcher fut un moyen efficace de les motiver et ils attaquèrent. Sans succès. Ils ne pouvaient rien faire face à la rapidité des coups de l’elfe, bien plus fort que ce à quoi ils s’étaient attendus.
Pratiquement chaque estocade prenait une vie. Les humains, terrifiés, finirent par refluer en voyant le nombre de morts augmenter sans cesse, sans rien pouvoir faire contre cela. Et, après quelques minutes, le répurgateur se retrouva seul face à l’elfe. Il tenta de se saisir de ses pistolets. Mais il sentit quelque chose s’enfoncer dans son corps. En regardant, il remarqua la lame de l’elfe dans son ventre et le sang qui commençait à couler. Quand ce dernier la retira, le chasseur de sorcières tomba à genoux en se tenant les tripes qui menaçaient de sortir.
L’elfe s’agenouilla alors à ses côtés et lui dit d’une voix qui le glaça d’effroi pour la première fois de sa vie :
« Il ne faut pas s’en prendre aux Elfes d’Ulthuan, ou alors il faut en payer le prix du sang. Vous n’auriez jamais dû me parler sur ce ton et auriez dû me traiter avec le respect qui est dû à vos aînés. J’espère que vous allez retenir la leçon pour les quelques minutes qu’il vous reste à vivre. »
Le répurgateur ne put répondre. Il avait encore du mal à réaliser. Son corps devenait de plus en plus froid. Il sentait la vie le quitter. Il finit par chuter au sol et fermer les yeux, voulant dormir un peu. Il mourut quelques secondes plus tard, sous les yeux impassibles de l’elfe.
Ce dernier quitta bien vite la taverne, non sans avoir jeté une bourse pleine au tavernier, désormais caché derrière son bar. Il le rassura en lui expliquant qu’il ne lui en voulait pas, mais qu’il ne désirait plus vraiment rester chez lui désormais. C’était devenu quelque peu... malsain, continua-t-il après un instant d’hésitation qui parut une heure au pauvre homme n’ayant rien demandé à quiconque.
Mais il n’était pas au bout de ses peines. Alors qu’il se remettait du combat et commençait à ranger les corps tant bien que mal puisqu’il était tout seul pour le faire, la porte de la taverne s’ouvrit et laissa apparaître une silhouette noire. Cette dernière était bien plus grande qu’un humain, même si visiblement plus petite que l’elfe ayant quitté la taverne il y avait peu de temps.
Cette personne semblait tout aussi effrayante que l’autre elfe. Il recula, plein de peur, jusqu’à son bar. Il fut bloqué par ce dernier et observa, terrifié, le nouvel entrant examiner les corps de ses anciens clients, désormais morts, transpercés par la lame de l’elfe. Puis, après quelques minutes qui lui parurent être une éternité, la personne se dirigea vers lui et lui demanda, avec un accent chantant :
« Par où est parti l’elfe qui était là il y a peu de temps ? »
Mais le tavernier était si terrifié qu’il ne put qu’ouvrir la bouche, sans qu’aucun son n’en sortit. Il réussit à s’arracher à la contemplation des yeux de ce qui semblait être aussi un elfe pour l’examiner un peu plus en détail quand il tomba sur des formes rebondies au niveau de sa poitrine.
Aussitôt, il sentit le contact froid d’une lame contre sa gorge. L’elfe fit alors, d’une voix encore plus froide, si cela était possible :
« Où est-il ? Si tu ne me dis rien, tu vas crever comme le sale porc que tu es. »
Encore plus terrifié, l’homme ne put répondre. Il entendit un simple tant pis avant de sentir quelque chose lui perforer son abdomen. Quand il le regarda, il y vit le poignard. Il eut un hoquet de surprise. Mais le pire fut quand l’elfe le retira. Il prit avec lui ses tripes. Il tomba alors à genoux et mourut de nombreuses minutes plus tard. L’elfe était parti depuis longtemps.
Quelques heures plus tard, un homme coiffé d’un grand chapeau et portant un long manteau, tous deux couverts de pluie, pénétra dans la taverne. Il était sur la trace d’elfes. L’odeur du lieu était quelque peu étrange, songea-t-il avant d’ouvrir la porte. Il en eut bien vite la raison.
Un véritable carnage avait eu lieu dans la taverne. Des dizaines de corps gisaient, sans vie, sur le sol, sur les tables ou les bancs. Il trouva le corps d’un de ses compagnons d’arme, transpercé de part en part visiblement par une épée. Un tic nerveux agita la joue de celui qui était un chasseur de sorcières expérimenté. Puis, il trouva le tavernier.
Le spectacle était bien pire. Les entrailles de l’homme étaient étalées à ses côtés. Il semblait avoir tenté de ramper tant bien que mal vers la sortie. Son ventre était complètement ouvert, visiblement par une lame destinée à causer le maximum de blessures. Le genre de lames que les Hauts Elfes ne portaient pas du tout. Les yeux de l’homme, bien que vides, semblaient encore exprimer une terreur sans nom.
La seule conclusion à laquelle il parvint était qu’un Haut Elfe et un Elfe Noir s’étaient alliés pour massacrer des impériaux. Ou alors que ces derniers les avaient provoqués, certainement plus pour plaisanter que dans une volonté de les insulter et que les deux étrangers avaient pris cela pour une insulte, causant ce massacre. Il se jura alors de les tuer lui-même, même si cela lui prendrait plus d’une décennie pour y arriver.
Chapitre 2 : Des elfes dans une taverne
An 2004 selon le Calendrier Impérial, quelque part dans l’Empire
La Taverne du Marteau Flambant était assez réputée dans cette région du Wissenland pour ses bagarres entre clients fortement alcoolisés. Les tables et les bancs, ainsi que les rares tabourets, étaient donc particulièrement solides. Elle était toujours très animée, même quand il n’y avait pas de bagarres. La raison était simple, il y avait beaucoup de passage.
Pourtant, ce soir-là, c’était beaucoup plus calme. La taverne était pleine mais on aurait presque pu entendre une mouche voler. Les conversations étaient chuchotées, ce qui apaisait les esprits. Les hommes présents regardaient pratiquement tous dans la même direction, un air apeuré sur le visage.
Dans un coin de la taverne, se trouvait une personne assez grande. Elle portait une grande cape avec des écailles de dragon et semblait parfaitement indifférente à ce qui se passait autour d’elle, comme si c’était normal. Un simple heaume se trouvait sur la table à laquelle il avait pris place. Devant lui, une assiette bien remplie se vidait petit à petit.
Tout le monde pouvait voir qu’il portait des armes. Son fourreau, d’où dépassait une garde relativement simple, était posé sur la table devant lui. Chacun pouvait voir qu’il n’attendait qu’un problème pour tirer sa lame. Alors ils se calmaient. Ils sentaient le danger exsuder de cette personne que personne ne connaissait.
Le tavernier n’osait pas le dévisager, la seule vision de son regard aussi froid que Kislev décourageait l’homme. Tout comme un certain nombre de ses congénères. Ils s’imaginaient qu’il ne les voyait pas. Mais ils se trompaient lourdement. La seule différence était qu’il s’en moquait tant qu’ils ne devenaient pas violents. Il intriguait et le savait, mais s’en fichait.
Soudain, la porte s’ouvrit dans un claquement violent qui fit sursauter tout le monde, sauf l’elfe. Ce dernier leva un regard polaire sur les nouveaux entrants et les observa en détail. Il s’agissait d’un répurgateur et de ses acolytes. L’étranger eut un reniflement de mépris. Ces chasseurs de magiciens étaient la lie des Impériaux, prétendant faire le bien alors même que la plupart du temps, ils massacraient des innocents ou des âmes pures. Il les détestait cordialement. Déjà qu’il n’aimait pas les humains plus que cela...
Le répurgateur balaya la salle de son regard et s’approcha de la table de l’elfe. Les oreilles pointues de ce dernier étaient amplement visibles. Il avait pris son fourreau et posé la main sur la garde de son épée, prêt à agir au moindre mouvement suspect. Le chasseur de sorcières s’approcha et tenta de s’asseoir.
« Cette table est prise, lui fit l’elfe dans un Reikspiel parfait qui en étonna plus. »
Sa voix était encore plus froide que ses yeux. Il ne voulait pas être dérangé et qu’un répurgateur osait le faire l’insupporta au plus haut point. Il était à deux doigts de lui passer son épée au travers de son corps.
« L’Église de Sigmar la réclame et tu la lui laisseras, hérétique, répliqua l’humain, visiblement bien peu au fait des usages de la diplomatie avec les elfes. »
Aussitôt, il se retrouva dominé dans toute sa hauteur par un elfe, l’épée au clair. Il avait à peine eu le temps de battre des cils et de jeter un regard à ses hommes qu’une lame était pointée sur sa gorge. L’idée lui vint de saisir...
« Ne pensez même pas à prendre vos pistolets. Et eux non plus ne devraient pas y penser, le coupa dans ses pensées l’elfe. »
Mais, loin d’être terrifié, le répurgateur ordonna alors à ses hommes :
« Abattez-le au nom de Sigmar. »
Un de ses hommes contourna l’elfe, une arme levée prête à frapper. Aussitôt, l’étranger lâcha sa prise et l’attaqua tout en se saisissant de son sac. L’arme trancha la gorge de l’humain et le tua sur le coup. Le combat débuta aussitôt.
Les hommes de main du répurgateur se lancèrent dans une mêlée furieuse contre l’elfe. Ce dernier jouait avec les bancs et les tables pour abattre ses adversaires et ne pas se retrouver encerclé. Souvent, il lançait quelques attaques particulièrement meurtrières. Il n’allait pas leur accorder de vivre plus longtemps une vie aussi miséreuse que la leur. Le chasseur de sorcières, lui, « motiva » les autres clients à affronter l’étranger.
Mais ce dernier était loin de se laisser faire. Il enfila son heaume et sembla soudainement bien plus redoutable aux yeux des humains, surtout quand il prit un large bouclier. Pourtant, la menace du bûcher fut un moyen efficace de les motiver et ils attaquèrent. Sans succès. Ils ne pouvaient rien faire face à la rapidité des coups de l’elfe, bien plus fort que ce à quoi ils s’étaient attendus.
Pratiquement chaque estocade prenait une vie. Les humains, terrifiés, finirent par refluer en voyant le nombre de morts augmenter sans cesse, sans rien pouvoir faire contre cela. Et, après quelques minutes, le répurgateur se retrouva seul face à l’elfe. Il tenta de se saisir de ses pistolets. Mais il sentit quelque chose s’enfoncer dans son corps. En regardant, il remarqua la lame de l’elfe dans son ventre et le sang qui commençait à couler. Quand ce dernier la retira, le chasseur de sorcières tomba à genoux en se tenant les tripes qui menaçaient de sortir.
L’elfe s’agenouilla alors à ses côtés et lui dit d’une voix qui le glaça d’effroi pour la première fois de sa vie :
« Il ne faut pas s’en prendre aux Elfes d’Ulthuan, ou alors il faut en payer le prix du sang. Vous n’auriez jamais dû me parler sur ce ton et auriez dû me traiter avec le respect qui est dû à vos aînés. J’espère que vous allez retenir la leçon pour les quelques minutes qu’il vous reste à vivre. »
Le répurgateur ne put répondre. Il avait encore du mal à réaliser. Son corps devenait de plus en plus froid. Il sentait la vie le quitter. Il finit par chuter au sol et fermer les yeux, voulant dormir un peu. Il mourut quelques secondes plus tard, sous les yeux impassibles de l’elfe.
Ce dernier quitta bien vite la taverne, non sans avoir jeté une bourse pleine au tavernier, désormais caché derrière son bar. Il le rassura en lui expliquant qu’il ne lui en voulait pas, mais qu’il ne désirait plus vraiment rester chez lui désormais. C’était devenu quelque peu... malsain, continua-t-il après un instant d’hésitation qui parut une heure au pauvre homme n’ayant rien demandé à quiconque.
Mais il n’était pas au bout de ses peines. Alors qu’il se remettait du combat et commençait à ranger les corps tant bien que mal puisqu’il était tout seul pour le faire, la porte de la taverne s’ouvrit et laissa apparaître une silhouette noire. Cette dernière était bien plus grande qu’un humain, même si visiblement plus petite que l’elfe ayant quitté la taverne il y avait peu de temps.
Cette personne semblait tout aussi effrayante que l’autre elfe. Il recula, plein de peur, jusqu’à son bar. Il fut bloqué par ce dernier et observa, terrifié, le nouvel entrant examiner les corps de ses anciens clients, désormais morts, transpercés par la lame de l’elfe. Puis, après quelques minutes qui lui parurent être une éternité, la personne se dirigea vers lui et lui demanda, avec un accent chantant :
« Par où est parti l’elfe qui était là il y a peu de temps ? »
Mais le tavernier était si terrifié qu’il ne put qu’ouvrir la bouche, sans qu’aucun son n’en sortit. Il réussit à s’arracher à la contemplation des yeux de ce qui semblait être aussi un elfe pour l’examiner un peu plus en détail quand il tomba sur des formes rebondies au niveau de sa poitrine.
Aussitôt, il sentit le contact froid d’une lame contre sa gorge. L’elfe fit alors, d’une voix encore plus froide, si cela était possible :
« Où est-il ? Si tu ne me dis rien, tu vas crever comme le sale porc que tu es. »
Encore plus terrifié, l’homme ne put répondre. Il entendit un simple tant pis avant de sentir quelque chose lui perforer son abdomen. Quand il le regarda, il y vit le poignard. Il eut un hoquet de surprise. Mais le pire fut quand l’elfe le retira. Il prit avec lui ses tripes. Il tomba alors à genoux et mourut de nombreuses minutes plus tard. L’elfe était parti depuis longtemps.
Quelques heures plus tard, un homme coiffé d’un grand chapeau et portant un long manteau, tous deux couverts de pluie, pénétra dans la taverne. Il était sur la trace d’elfes. L’odeur du lieu était quelque peu étrange, songea-t-il avant d’ouvrir la porte. Il en eut bien vite la raison.
Un véritable carnage avait eu lieu dans la taverne. Des dizaines de corps gisaient, sans vie, sur le sol, sur les tables ou les bancs. Il trouva le corps d’un de ses compagnons d’arme, transpercé de part en part visiblement par une épée. Un tic nerveux agita la joue de celui qui était un chasseur de sorcières expérimenté. Puis, il trouva le tavernier.
Le spectacle était bien pire. Les entrailles de l’homme étaient étalées à ses côtés. Il semblait avoir tenté de ramper tant bien que mal vers la sortie. Son ventre était complètement ouvert, visiblement par une lame destinée à causer le maximum de blessures. Le genre de lames que les Hauts Elfes ne portaient pas du tout. Les yeux de l’homme, bien que vides, semblaient encore exprimer une terreur sans nom.
La seule conclusion à laquelle il parvint était qu’un Haut Elfe et un Elfe Noir s’étaient alliés pour massacrer des impériaux. Ou alors que ces derniers les avaient provoqués, certainement plus pour plaisanter que dans une volonté de les insulter et que les deux étrangers avaient pris cela pour une insulte, causant ce massacre. Il se jura alors de les tuer lui-même, même si cela lui prendrait plus d’une décennie pour y arriver.
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Mar 23 Oct 2018 - 13:01
Quel carnage ! On sent que l'ami Gilgalad (car ça doit bien être lui) est plutôt soupe au lait. Tout comme le répurgateur qui vient lui chercher des noises.
Je ne suis pas certain que les répurgateurs soient tous aussi virulents avec les elfes, mais après tout pourquoi pas, il y a des extrémistes dans ce corps d'armée, alors bon.
Là où j'ai un peu plus de mal c'est le combat. Concrètement, Gilgalad vient de s'enfiler un répurgateur, sa suite, et tous les clients d'une taverne bondée (sauf ceux qui ont pris la fuite). C'est...beaucoup. Je ne nie pas qu'il semble avoir eu un entraînement, mais ça ne semble pas lui avoir posé le moindre problème, comme s'il aurait fallu qu'il affronte un régiment entier de maître des épées pour que ça commence à devenir compliqué. En soit, c'est peut-être déjà un vampire, je n'en sais rien. Mais si ce n'est pas le cas, il semble être déjà au niveau de combattants légendaires.
Mais ne vas pas croire que je n'ai pas aimé. Clairement, on est sur une histoire plus sombre qu'avant, et j'aime beaucoup ça.
Au niveau du texte, j'ai repéré quelques répétitions ici :
"Tout le monde pouvait voir qu’il portait des armes. Son fourreau, d’où dépassait une garde relativement simple, était posé sur la table devant lui. Chacun pouvait voir qu’il n’attendait qu’un problème pour tirer sa lame. Alors ils se calmaient. Ils sentaient le danger exsuder de cette personne que personne ne connaissait."
Et là je dirais qu'il manque un mot (que j'ai rajouté en gras) :
« Cette table est prise, lui fit l’elfe dans un Reikspiel parfait qui en étonna plus d'un. »
Je ne suis pas certain que les répurgateurs soient tous aussi virulents avec les elfes, mais après tout pourquoi pas, il y a des extrémistes dans ce corps d'armée, alors bon.
Là où j'ai un peu plus de mal c'est le combat. Concrètement, Gilgalad vient de s'enfiler un répurgateur, sa suite, et tous les clients d'une taverne bondée (sauf ceux qui ont pris la fuite). C'est...beaucoup. Je ne nie pas qu'il semble avoir eu un entraînement, mais ça ne semble pas lui avoir posé le moindre problème, comme s'il aurait fallu qu'il affronte un régiment entier de maître des épées pour que ça commence à devenir compliqué. En soit, c'est peut-être déjà un vampire, je n'en sais rien. Mais si ce n'est pas le cas, il semble être déjà au niveau de combattants légendaires.
Mais ne vas pas croire que je n'ai pas aimé. Clairement, on est sur une histoire plus sombre qu'avant, et j'aime beaucoup ça.
Au niveau du texte, j'ai repéré quelques répétitions ici :
"Tout le monde pouvait voir qu’il portait des armes. Son fourreau, d’où dépassait une garde relativement simple, était posé sur la table devant lui. Chacun pouvait voir qu’il n’attendait qu’un problème pour tirer sa lame. Alors ils se calmaient. Ils sentaient le danger exsuder de cette personne que personne ne connaissait."
Et là je dirais qu'il manque un mot (que j'ai rajouté en gras) :
« Cette table est prise, lui fit l’elfe dans un Reikspiel parfait qui en étonna plus d'un. »
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"Et quand les morts se lèvent, leurs tombeaux sont remplis par les vivants"
Livre d'armée V8 : 8V/2N/3D
Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun
Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Mar 23 Oct 2018 - 13:45
Merci pour tes remarques
Il faut voir que quand je dis que la taverne est pleine, il n'y a pas une centaine de personnes. Une grosse vingtaine peut-être, en comptant les nouveaux arrivants. Donc une vingtaine avant l'arrivée du répurgateur. D'ailleurs, il ne faut pas oublier qu'à l'époque, l'Empire et les Hauts Elfes ne sont pas alliés.
Mais revenons au combat. Il est vrai que je passe un peu trop rapidement dessus. Il n'a pas beaucoup d'intérêt en lui-même, selon moi. Ensuite, il faut garder à l'esprit que les humains ne sont pas organisés et ne savent pas forcément se battre. Il n'y a pas d'équivalent du service militaire. Face à un elfe qui est plusieurs fois centenaire, élevé pour la guerre et s'étant battu plus souvent que tous les hommes de la taverne réunis. Ce n'est plus un tout jeune elfe (mais aucun moyen de le savoir ici).
Si on enlève ceux qui fuient (un bon tiers), il reste au total une grosse dizaine d'hommes, en comptant le répurgateur et sa petite suite. Face à un elfe plus que bien protégé et sachant parfaitement se battre, ça fait peu quand la plupart n'ont pour arme qu'un petit couteau ou un truc dans le genre.
Et non, il n'est pas encore un vampire
J'ai pris note pour les répétitions
Il faut voir que quand je dis que la taverne est pleine, il n'y a pas une centaine de personnes. Une grosse vingtaine peut-être, en comptant les nouveaux arrivants. Donc une vingtaine avant l'arrivée du répurgateur. D'ailleurs, il ne faut pas oublier qu'à l'époque, l'Empire et les Hauts Elfes ne sont pas alliés.
Mais revenons au combat. Il est vrai que je passe un peu trop rapidement dessus. Il n'a pas beaucoup d'intérêt en lui-même, selon moi. Ensuite, il faut garder à l'esprit que les humains ne sont pas organisés et ne savent pas forcément se battre. Il n'y a pas d'équivalent du service militaire. Face à un elfe qui est plusieurs fois centenaire, élevé pour la guerre et s'étant battu plus souvent que tous les hommes de la taverne réunis. Ce n'est plus un tout jeune elfe (mais aucun moyen de le savoir ici).
Si on enlève ceux qui fuient (un bon tiers), il reste au total une grosse dizaine d'hommes, en comptant le répurgateur et sa petite suite. Face à un elfe plus que bien protégé et sachant parfaitement se battre, ça fait peu quand la plupart n'ont pour arme qu'un petit couteau ou un truc dans le genre.
Et non, il n'est pas encore un vampire
J'ai pris note pour les répétitions
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
Re: La véritable histoire de Gilgalad
Jeu 15 Nov 2018 - 10:53
Je t'avais déjà communiqué par mp mes retours sur l'premier texte, concentrons nous donc sur le second.
Sur le fond tu indiques clairement la couleur, il n'y aura pas d’ambiguïté dans les chapitres suivants : les trois protagonistes sont dangereux et à ne pas provoquer. L'établissement pourra en témoigner, du moins ce qu'il en reste.
Pour l’agressivité du répurgateur, contrairement à arca, elle ne me choque pas trop. Des mecs qui incendient des villages entiers parce que le rebouteux du coin a proposé à un de ses acolyte de lui replacer une épaule démise... qu'il fasse ch*er un elfe par racisme, juste parce que c'est un elfe... moi ça me va.
pour la forme, quelques points qui me chagrinent :
je crois que ce texte parle d'elfes. Dans la lignée de ce que t'a évoqué arca, je t'invite à jeter un œil à ce lien
Je suis étonné que tu ais effectué une description très détaillée du personnage principal avant les scènes d'action où il ne reste justement que ses actions. Pas d'exploitation du fait que se soit des écailles de dragons sur sa cape, le casque sert juste à faire "peur" quand il prend le temps de l'enfiler et son bouclier n'existe que pour lui alourdir le bras
M'est avis que quelques échanges vocaux de fonds auraient apportés de la vie à ce texte. Genre quand coule le premier sang :
- Choppez le les gars !
- Faites lui bouffer ses oreilles !
- Qu'est-ce qu't'as osé faire *hic* a Maurice toué ?
et lors de la débandade :
- J'reste pas ici, j'veux pas crever moi !
- C'est un véritable démon ! Fuyez !
- On te r'trouvera fils de chien et on te f'ras payer c'que t'as fait à Maurice !
Plus deux-trois descriptions pour accompagner le tout, genre le premier qui file et est l'élément déclencheur qui incite les autres à suivre. La choppe de bière éclatée sur le casque, complètement cliché mais si typique des bagarres de taverne. Bloquer la tentative de plaquage via l'écu au dragon avant d'assommer du pommeau l'intéressé par-dessus le rebord. L'ivrogne qui bascule par-dessusLA TROISIEME COOORDE le comptoir. Ce genre de petits détails qui ajoutent du croustillant quoi =)
Sur le fond tu indiques clairement la couleur, il n'y aura pas d’ambiguïté dans les chapitres suivants : les trois protagonistes sont dangereux et à ne pas provoquer. L'établissement pourra en témoigner, du moins ce qu'il en reste.
Pour l’agressivité du répurgateur, contrairement à arca, elle ne me choque pas trop. Des mecs qui incendient des villages entiers parce que le rebouteux du coin a proposé à un de ses acolyte de lui replacer une épaule démise... qu'il fasse ch*er un elfe par racisme, juste parce que c'est un elfe... moi ça me va.
pour la forme, quelques points qui me chagrinent :
je crois que ce texte parle d'elfes. Dans la lignée de ce que t'a évoqué arca, je t'invite à jeter un œil à ce lien
des guillemets seraient les bienvenus afin de bien dissocier la narration de ce qui est oralement ditIl entendit un simple tant pis
Je suis étonné que tu ais effectué une description très détaillée du personnage principal avant les scènes d'action où il ne reste justement que ses actions. Pas d'exploitation du fait que se soit des écailles de dragons sur sa cape, le casque sert juste à faire "peur" quand il prend le temps de l'enfiler et son bouclier n'existe que pour lui alourdir le bras
ton elfe est un vétéran militaire donc le champ de bataille, ça le connaît. Cependant, là il n'est pas vraiment dans son élément à ce que je sais : a Ulthuan tu as pas vraiment ce genre de rixes tout les soirs. Or "réputée dans cette région du Wissenland pour ses bagarres" eux sont donc rompus à l'exercice. Puis bon, armure ou pas, une chaise fracassée sur la nuque a vite tendance à te faire mettre genoux à terre (puis les elfes et l'endu toussa toussa...)les humains ne sont pas organisés et ne savent pas forcément se battre
pour le coup j'ai dû relire le passage pour constater qu'en effet ils "finirent par refluer en voyant le nombre de morts". Détail que j'ai raté dans le flou de l'actionSi on enlève ceux qui fuient (un bon tiers)
M'est avis que quelques échanges vocaux de fonds auraient apportés de la vie à ce texte. Genre quand coule le premier sang :
- Choppez le les gars !
- Faites lui bouffer ses oreilles !
- Qu'est-ce qu't'as osé faire *hic* a Maurice toué ?
et lors de la débandade :
- J'reste pas ici, j'veux pas crever moi !
- C'est un véritable démon ! Fuyez !
- On te r'trouvera fils de chien et on te f'ras payer c'que t'as fait à Maurice !
Plus deux-trois descriptions pour accompagner le tout, genre le premier qui file et est l'élément déclencheur qui incite les autres à suivre. La choppe de bière éclatée sur le casque, complètement cliché mais si typique des bagarres de taverne. Bloquer la tentative de plaquage via l'écu au dragon avant d'assommer du pommeau l'intéressé par-dessus le rebord. L'ivrogne qui bascule par-dessus
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Sam 8 Déc 2018 - 22:08
hello!
J'aime beaucoup ce début d'histoire, deux petites scènes dans deux lieu fermés qui finalement sont assez ressemblantes, et toutes les deux plutôt agréable à lire^^
tout est un peu du point de vu humain, et ça marche très bien je trouve, parce qu'ils ont l'air quand même assez sympathique (surtout le prêtre dans le premier, avec les petits détails sur son âge et toutes les pensées des humains). C'est assez efficace pour "grandir" les elfes et montrer les pouvoirs des personnages. Et le fait qu'on soit dans les deux cas dans des lieux fermés augmente la pression sur ces humains quand ils se font interroger.
par contre, j'ai eu un peu l'impression que les deux morts de la deuxième partie se ressemblent beaucoup:
ça m'a surpris un peu quand je suis passé dessus^^
J'aime beaucoup ce début d'histoire, deux petites scènes dans deux lieu fermés qui finalement sont assez ressemblantes, et toutes les deux plutôt agréable à lire^^
tout est un peu du point de vu humain, et ça marche très bien je trouve, parce qu'ils ont l'air quand même assez sympathique (surtout le prêtre dans le premier, avec les petits détails sur son âge et toutes les pensées des humains). C'est assez efficace pour "grandir" les elfes et montrer les pouvoirs des personnages. Et le fait qu'on soit dans les deux cas dans des lieux fermés augmente la pression sur ces humains quand ils se font interroger.
par contre, j'ai eu un peu l'impression que les deux morts de la deuxième partie se ressemblent beaucoup:
En regardant, il remarqua la lame de l’elfe dans son ventre et le sang qui commençait à couler. Quand ce dernier la retira, le chasseur de sorcières tomba à genoux en se tenant les tripes qui menaçaient de sortir.
Encore plus terrifié, l’homme ne put répondre. Il entendit un simple tant pis avant de sentir quelque chose lui perforer son abdomen. Quand il le regarda, il y vit le poignard. Il eut un hoquet de surprise. Mais le pire fut quand l’elfe le retira. Il prit avec lui ses tripes. Il tomba alors à genoux et mourut de nombreuses minutes plus tard. L’elfe était parti depuis longtemps.
ça m'a surpris un peu quand je suis passé dessus^^
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Ethgrì-Wyrda, Capitaine de Cythral, membre du clan Du Datia Yawe, archer d'Athel Loren, comte non-vampire, maitre en récits inachevés, amoureux à plein temps, poète quand ça lui prend, surnommé le chasseur de noms, le tueur de chimères, le bouffeur de salades, maitre espion du conseil de la forêt, la loutre-papillon…
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Lun 28 Jan 2019 - 3:10
Bonjour à tous et à toutes
J'ai pris note de l'ensemble de vos remarques. J'ai aussi décidé de modifier l'histoire de mon personnage, encore une fois me direz-vous. Néanmoins, j'ai décidé de la rendre un peu plus crédible cette fois, mais aussi bien plus proche de celle originelle postée dans cette même section. Je vous en partage immédiatement le prologue. Le premier chapitre arrivera d'ici la fin de semaine. Je vais à peine commencer le chapitre 2, donc ne vous attendez pas à l'avoir rapidement.
An 2523 du Calendrier Impérial, quelque part dans l’Empire.
Alexander chevauchait aux côtés de Petr depuis quelques jours maintenant. Ils s’étaient retrouvés après de longues années de séparation, à errer chacun de son côté à trouver des adversaires à leur mesure. Ils parlaient tous les deux de leurs exploits respectifs, des défis affrontés et surmontés. C’étaient des retrouvailles entre un maître et son apprenti.
Toutefois, Petr, le plus jeune des deux, et de loin, trouvait Alexander étrange. Comme si quelque chose le préoccupait grandement. Or, rares étaient les choses pouvant inquiéter un Dragon de Sang vieux de plusieurs siècles. Il lui demanda donc avec moult précautions :
« Que se passe-t-il, maître ? Vous semblez soucieux depuis que nous nous sommes retrouvés.
-Une vieille histoire a refait surface, expliqua succinctement Alexander en regardant au loin.
-Et quelle est-elle, insista son élève, voulant en savoir plus que ces simples mots ?
-As-tu déjà entendu parler d’un certain Gilgalad, le questionna alors l’aîné ? Peut-être sous le nom de Dragon Rouge, par ailleurs. »
Son apprenti nia totalement. Il aurait entendu un nom pareil, il s’en serait souvenu, de manière certaine. C’était difficile d’oublier cela. Idem pour le surnom qui était donné à cette personne. Or, l’inquiétude de son maître se propageait au jeune vampire. Qui était donc cette créature qui l’inquiétait tant ? Que se passait-il dans la Confrérie pour lui causer tant de tracas autres que chercher un nouveau combattant à tuer ?
« Je te souhaite de ne jamais l’offenser, ni lui ni son épouse. Ton existence prendrait fin très rapidement. On dit que seul Walach, le Grand Maître de notre Ordre, a une chance contre lui. On raconte aussi qu’il aurait appris le combat d’Abhorash en personne. Il est redouté par tous et désormais rares sont ceux à ne pas en avoir entendu parler.
-Qu’a-t-il de réellement si particulier, demanda, curieux, Petr ?
-Il est pratiquement invincible. C’est un Haut Elfe transformé en Vampire. Seul un vampire de la Première Génération aurait eu la puissance pour le faire, ou bien Nagash. Surtout, aurait eu la puissance pour accorder le Baiser de manière adéquate pour ne pas créer un monstre sanguinaire.
On raconte que c’était déjà un excellent combattant avant d’être transformé. Certains disent qu’il aurait réussi à tenir tête à Abhorash en personne pendant plus de quelques secondes. Si c’est vrai, c’est certainement l’un des combattants les plus doués qui est. On raconte également qu’il aurait accédé au même statut que ce dernier et aurait vaincu la Soif. Ce qui reste à démontrer, bien évidemment.
Sa venue est un signe de mauvais augure. Cela annonce des temps particulièrement difficiles s’il est sorti de son île lointaine. Pire encore, s’il est envoyé par Abhorash pour une quelconque mission, il faudrait une armée pour l’arrêter. Et même là, cela risque de ne point être suffisant s’il a un dragon avec lui. »
Petr y croyait à moitié à cette histoire. Comment quelqu’un aurait déjà trouvé le créateur de leur lignée alors même qu’ils le cherchaient tous depuis des siècles, voire des millénaires pour certains ? Alors il demanda plus de précisions à son maître, voulant en savoir plus sur cet elfe et vampire à la fois.
« Je vais vous en raconter une bonne partie moi-même fit soudainement une voix derrière eux. »
Le duo se retourna brutalement et se retrouva face à un grand guerrier en armure complète. Seules deux fentes au niveau de ses yeux laissaient apparaître ces derniers, d’un magnifique bleu. Il était plus à peine plus fin qu’un humain. Toutefois, Petr comprit très vite qu’il était bien plus dangereux qu’un géant en colère et était aussi mortel que certains des plus terribles démons. Qu’il n’aurait aucune chance contre lui.
« Votre réputation vous précède, Dragon Rouge, fit alors respectueusement Alexander, conscient qu’ils seraient fous de le défier, même en combattant ensemble. Nous n’oserions pas vous affronter.
-Et c’est bien dommage, répondit la personne. Mais je vous conseille d’installer le campement ici. Nous en aurons pour un certain temps.
-Qu’en est-il de la recherche du grand orque, demandant Petr, qui ne voulait pas perdre l’occasion d’un véritable combat ?
-D’autres créatures viendront par ici, haussa les épaules le Dragon Rouge. Ce qui se prépare est bien plus terrible que tout ce qu’a pu connaître le monde jusqu’ici, à l’exception de la Venue du Chaos.
-De quoi parlez-vous, demanda Alexander en dressant le campement ?
-Le moment où le Chaos est apparu dans ce monde et l’a ravagé. Une époque où les Nains et les Elfes se sont dressés, parfois ensemble contre un ennemi commun. Et ce qui arrive aujourd’hui est bien que ce que vous avez pu connaître il y a deux siècles ou bien avant. Pire encore que la Peste. »
Pour la première fois de son existence, Petr fut réellement terrifié. Si un être aussi vieux que lui, qui semblait avoir vu mille batailles et mille horreurs disait cela, alors ce qui arrivait devait probablement annoncer la Fin du Monde, au moins tel qu’ils le connaissaient.
Une fois tout le monde installé, le Dragon Rouge ôta son heaume, révélant ainsi un magnifique visage aux traits délicats, même si marqués par quelques fines cicatrices. Ses cheveux étaient courts, chose rare pour un elfe. Il dit négligemment qu’ils étaient plus aisés à nettoyer ainsi. Enfin, il commença son histoire.
J'ai pris note de l'ensemble de vos remarques. J'ai aussi décidé de modifier l'histoire de mon personnage, encore une fois me direz-vous. Néanmoins, j'ai décidé de la rendre un peu plus crédible cette fois, mais aussi bien plus proche de celle originelle postée dans cette même section. Je vous en partage immédiatement le prologue. Le premier chapitre arrivera d'ici la fin de semaine. Je vais à peine commencer le chapitre 2, donc ne vous attendez pas à l'avoir rapidement.
Prologue
An 2523 du Calendrier Impérial, quelque part dans l’Empire.
Alexander chevauchait aux côtés de Petr depuis quelques jours maintenant. Ils s’étaient retrouvés après de longues années de séparation, à errer chacun de son côté à trouver des adversaires à leur mesure. Ils parlaient tous les deux de leurs exploits respectifs, des défis affrontés et surmontés. C’étaient des retrouvailles entre un maître et son apprenti.
Toutefois, Petr, le plus jeune des deux, et de loin, trouvait Alexander étrange. Comme si quelque chose le préoccupait grandement. Or, rares étaient les choses pouvant inquiéter un Dragon de Sang vieux de plusieurs siècles. Il lui demanda donc avec moult précautions :
« Que se passe-t-il, maître ? Vous semblez soucieux depuis que nous nous sommes retrouvés.
-Une vieille histoire a refait surface, expliqua succinctement Alexander en regardant au loin.
-Et quelle est-elle, insista son élève, voulant en savoir plus que ces simples mots ?
-As-tu déjà entendu parler d’un certain Gilgalad, le questionna alors l’aîné ? Peut-être sous le nom de Dragon Rouge, par ailleurs. »
Son apprenti nia totalement. Il aurait entendu un nom pareil, il s’en serait souvenu, de manière certaine. C’était difficile d’oublier cela. Idem pour le surnom qui était donné à cette personne. Or, l’inquiétude de son maître se propageait au jeune vampire. Qui était donc cette créature qui l’inquiétait tant ? Que se passait-il dans la Confrérie pour lui causer tant de tracas autres que chercher un nouveau combattant à tuer ?
« Je te souhaite de ne jamais l’offenser, ni lui ni son épouse. Ton existence prendrait fin très rapidement. On dit que seul Walach, le Grand Maître de notre Ordre, a une chance contre lui. On raconte aussi qu’il aurait appris le combat d’Abhorash en personne. Il est redouté par tous et désormais rares sont ceux à ne pas en avoir entendu parler.
-Qu’a-t-il de réellement si particulier, demanda, curieux, Petr ?
-Il est pratiquement invincible. C’est un Haut Elfe transformé en Vampire. Seul un vampire de la Première Génération aurait eu la puissance pour le faire, ou bien Nagash. Surtout, aurait eu la puissance pour accorder le Baiser de manière adéquate pour ne pas créer un monstre sanguinaire.
On raconte que c’était déjà un excellent combattant avant d’être transformé. Certains disent qu’il aurait réussi à tenir tête à Abhorash en personne pendant plus de quelques secondes. Si c’est vrai, c’est certainement l’un des combattants les plus doués qui est. On raconte également qu’il aurait accédé au même statut que ce dernier et aurait vaincu la Soif. Ce qui reste à démontrer, bien évidemment.
Sa venue est un signe de mauvais augure. Cela annonce des temps particulièrement difficiles s’il est sorti de son île lointaine. Pire encore, s’il est envoyé par Abhorash pour une quelconque mission, il faudrait une armée pour l’arrêter. Et même là, cela risque de ne point être suffisant s’il a un dragon avec lui. »
Petr y croyait à moitié à cette histoire. Comment quelqu’un aurait déjà trouvé le créateur de leur lignée alors même qu’ils le cherchaient tous depuis des siècles, voire des millénaires pour certains ? Alors il demanda plus de précisions à son maître, voulant en savoir plus sur cet elfe et vampire à la fois.
« Je vais vous en raconter une bonne partie moi-même fit soudainement une voix derrière eux. »
Le duo se retourna brutalement et se retrouva face à un grand guerrier en armure complète. Seules deux fentes au niveau de ses yeux laissaient apparaître ces derniers, d’un magnifique bleu. Il était plus à peine plus fin qu’un humain. Toutefois, Petr comprit très vite qu’il était bien plus dangereux qu’un géant en colère et était aussi mortel que certains des plus terribles démons. Qu’il n’aurait aucune chance contre lui.
« Votre réputation vous précède, Dragon Rouge, fit alors respectueusement Alexander, conscient qu’ils seraient fous de le défier, même en combattant ensemble. Nous n’oserions pas vous affronter.
-Et c’est bien dommage, répondit la personne. Mais je vous conseille d’installer le campement ici. Nous en aurons pour un certain temps.
-Qu’en est-il de la recherche du grand orque, demandant Petr, qui ne voulait pas perdre l’occasion d’un véritable combat ?
-D’autres créatures viendront par ici, haussa les épaules le Dragon Rouge. Ce qui se prépare est bien plus terrible que tout ce qu’a pu connaître le monde jusqu’ici, à l’exception de la Venue du Chaos.
-De quoi parlez-vous, demanda Alexander en dressant le campement ?
-Le moment où le Chaos est apparu dans ce monde et l’a ravagé. Une époque où les Nains et les Elfes se sont dressés, parfois ensemble contre un ennemi commun. Et ce qui arrive aujourd’hui est bien que ce que vous avez pu connaître il y a deux siècles ou bien avant. Pire encore que la Peste. »
Pour la première fois de son existence, Petr fut réellement terrifié. Si un être aussi vieux que lui, qui semblait avoir vu mille batailles et mille horreurs disait cela, alors ce qui arrivait devait probablement annoncer la Fin du Monde, au moins tel qu’ils le connaissaient.
Une fois tout le monde installé, le Dragon Rouge ôta son heaume, révélant ainsi un magnifique visage aux traits délicats, même si marqués par quelques fines cicatrices. Ses cheveux étaient courts, chose rare pour un elfe. Il dit négligemment qu’ils étaient plus aisés à nettoyer ainsi. Enfin, il commença son histoire.
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
- EssenSeigneur vampire
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Lun 28 Jan 2019 - 23:19
J'ai été surpris par ce texte, sur le fond comme sur la forme. Sur le fond, j'ai été surpris que le personnage de Gilgalad dans le récit est finalement celui que nous connaissons : une légende parmi ses pairs et déjà marié. Par conséquent, j'allais de nouveau faire mon rabat-joie et râler à cause du grosbillisme... mais deux-trois éléments me font reconsidérer ma pensée. Premièrement, il y a apparemment un truc encore pire que l'elfe-vampire surpuissant, ce qui veut dire qu'il y aura de l'affrontement qui nous tiendra en haleine. Deuxièmement, le personnage ne semble plus se contenter de sa propre personne : vraisemblablement il vient à la rencontre des deux autres vampires parce que la menace qu'il évoque requiert une réponse collective. Nous sommes donc aux antipodes du grosbill qui solote les donjons et auquel on a du mal à s'identifier.
Troisièmement, enfin, il y a la forme. Là, franchement, j'ai été impressionné par la fluidité de ce texte, qui ne comporte pas beaucoup d'action mais dont chaque moment se voit accorder l'attention qui lui semble due. On prend le temps de se poser, de comprendre qui est là et que va-t-il leur arriver, et à la fin on se retrouve avec plein de questions.
On est enfin rassuré *par le texte*, qui annonce clairement que les questions vont recevoir leurs réponses dans la suite (Gilgalad commence son histoire).
Je me prends donc un pichet de bretonnien pour patienter et je demande la suite
Troisièmement, enfin, il y a la forme. Là, franchement, j'ai été impressionné par la fluidité de ce texte, qui ne comporte pas beaucoup d'action mais dont chaque moment se voit accorder l'attention qui lui semble due. On prend le temps de se poser, de comprendre qui est là et que va-t-il leur arriver, et à la fin on se retrouve avec plein de questions.
On est enfin rassuré *par le texte*, qui annonce clairement que les questions vont recevoir leurs réponses dans la suite (Gilgalad commence son histoire).
Je me prends donc un pichet de bretonnien pour patienter et je demande la suite
- GilgaladMaître floodeur
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Lun 28 Jan 2019 - 23:34
Concernant le grosbillisme, il faut le minorer. Non, il n'y a pas d'affrontement majeur en attente, d'une manière ou d'une autre. Dans mon esprit, cette rencontre est plus ou moins fortuite. En fait, Gilgalad a entendu parler de ces deux-là et voulait raconter son histoire à quelqu'un, qu'elle puisse perdurer ensuite. Il trouve sa légende fort exagérée chez les Dragons de Sang.
D'ailleurs, il faut la prendre pour ce qu'elle est. Une rumeur, une légende. Elle est en partie basée sur la réalité, mais nombre de faits sont inventés. Il n'est pas capable de tenir tête à Walach Harkon par exemple, et tout un petit tas de choses comme ça.
En fait, la légende est plus ou moins la même que dans l'histoire "de base", mais la réalité est très différente, au contraire. Il s'agit plus d'une rumeur sujette à toute exagération et interprétation qu'autre chose. Or, s'il aime qu'on raconte ses exploits, il ne veut pas qu'il y ait des exploits inventés. Ou alors nombre de gens ne voudraient plus l'affronter, ce qu'il trouverait fort dommage.
Sinon, merci pour le texte Cela me fait infiniment plaisir venant de toi
D'ailleurs, il faut la prendre pour ce qu'elle est. Une rumeur, une légende. Elle est en partie basée sur la réalité, mais nombre de faits sont inventés. Il n'est pas capable de tenir tête à Walach Harkon par exemple, et tout un petit tas de choses comme ça.
En fait, la légende est plus ou moins la même que dans l'histoire "de base", mais la réalité est très différente, au contraire. Il s'agit plus d'une rumeur sujette à toute exagération et interprétation qu'autre chose. Or, s'il aime qu'on raconte ses exploits, il ne veut pas qu'il y ait des exploits inventés. Ou alors nombre de gens ne voudraient plus l'affronter, ce qu'il trouverait fort dommage.
Sinon, merci pour le texte Cela me fait infiniment plaisir venant de toi
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Re: La véritable histoire de Gilgalad
Sam 9 Fév 2019 - 4:51
Petit double-post pour la bonne cause
Note d'Auteur :
Vous noterez un format différent. Et pour cause. Chaque chapitre aura un début qui se passera plus ou moins à partir de 2520. Cela palliera le fait que j'ai mis de côté ce projet pour le moment. Cette partie sera composée de "témoignages" de gens ayant rencontré Gilgalad dans certaines circonstances. Elles peuvent l'avoir fréquenté pendant quelques minutes ou plusieurs mois. Ce seront souvent des témoignages d'humains. Ainsi, le grosbillisme n'est pas à prendre au pied de la lettre. Il parait surhumain pour de simples humains parce qu'il est un elfe et en même temps un vampire relativement puissant (il reste le fils d'Abhorash).
Mais même en temps que simple elfe, il aurait déjà apparu comme extraordinaire. Il ne faut jamais oublier cela en lisant le texte. C'est un peu comme si quelqu'un racontait à la télé ce qu'il avait pu voir.
La mort venait à nouveau de frapper dans cette région de l’Empire. Pietr était allongé par terre, épuisé. Il venait de se battre pendant près d’une journée entière, avec bien trop peu de pauses. Toute sa compagnie avait été tuée par ces êtres si étranges. Il en était le seul survivant. Il avait chuté, épuisé. C’était peut-être ce qui lui avait permettre de survivre, leurs ennemis croyant qu’il était mort.
En pensant à sa femme, qui l’attendait chez lui avec leur enfant, il se releva, s’appuyant sur une épée encore approximativement entière. En regardant autour de lui, Pietr vit de nombreux cadavres et sentit la puanteur du champ de bataille lui monter au nez. En se tournant, il remarqua qu’ils revenaient. Terrifié, il ne bougea pas d’un pouce.
Face à lui, six guerriers, engoncés dans des armures noires comme la nuit et hérissées de pointes, avançaient implacablement. Sa fin arrivait, il le savait. Pietr n’avait pas la moindre chance face à l’un seul d’entre eux. Alors face à six, il lui faudrait un miracle pour réussir à survivre. Toutefois, il se jura de vendre chèrement sa peau.
Brutalement, ils s’arrêtèrent de marcher. Le soldat, surpris, regarda autour de lui. Son regard tomba alors sur une grande silhouette. Cette dernière était plus grande qu’un homme et bien plus forte qu’elle, même si relativement fine. Elle portait une armure qui la couvrait de la tête aux pieds. L’épée qu’elle tenait suintait le sang de ses ennemis.
Il dégageait une aura de peur qui pétrifia même les guerriers du Chaos. Pietr fut immobilisé sur place et ne put détacher son regard de la personne. Son heaume relativement conique lui rappela alors ceux des elfes, auprès de qui il avait combattu une fois. Cette personne était probablement l’un des leurs. Et il sentait qu’il ne s’agissait pas de n’importe qui.
L’elfe dépassa le soldat sans même donner l’impression de le voir et continua vers les guerriers, qui venaient de reprendre leurs esprits. Ces derniers chargèrent. Bien mal leur en prit. A une vitesse surprenante, le sauveur de Pietr tua en quelques secondes quatre des ennemis. Ces derniers ne semblèrent même pas se rendre de ce qui leur arrivait. Après avoir paré et esquivé quelques coups, il tua les deux survivants, d’un seul coup chacun.
L’air se mit alors brutalement à s’agiter dans les environs. Comme si une tempête approchait. En levant les yeux, Pietr remarqua que le soleil s’obscurcissait par épisodes. Puis, devant lui, majestueux, un immense dragon aussi blanc que la neige se posa. L’humain était terrifié. En voyant ses pupilles, il eut l’impression de contempler un être d’une sagesse dépassant l’entendement de l’Homme.
« Comment vous appelez-vous, l’appela stupidement Pietr, qui s’en voulut énormément ?
-Gilgalad, répondit simplement l’elfe, après quelques secondes d’attentes. »
Il monta ensuite sur le dragon avant de s’envoler.
Plusieurs siècles avant ces événements, Gilgalad venait d’entrer dans l’ordre du Dragon. Il était déjà marié à Aryana depuis près d’une dizaine d’années, pour son plus grand malheur. Aussi, il s’était réfugié dans la guerre et profitait des nombreuses expéditions elfiques à travers le monde. Il avait fini par revenir en Ulthuan pour entrer dans l’Ordre, comme tous ses ancêtres avant lui.
Gilgalad était un elfe de taille relativement moyenne, même si de corpulence un peu plus importante que le reste de son peuple. Il avait aussi la particularité, qui rendait ses parents fous, d’avoir les cheveux coupés bien plus courts que ce qui était normalement accepté chez les Asurs. Autrement, il portait de longs cheveux blonds et avait de grands yeux bleus. Il était également parfaitement au fait des convenances et les respectait en tous points.
Il était le benjamin d’une fratrie de trois enfants, ce qui rendait la famille de l’elfe particulièrement nombreuse. Elle régnait sur l’ouest de Caledor et gardait ainsi les nombreuses passes entre le royaume des dragons et ceux de Tiranoc et Ellyrion. Avoir de bonnes relations avec les seigneurs de ces endroits était primordial, ce qui obligeait la famille à faire preuve de diplomatie, chose rare dans le domaine d’Imrik.
L’enfance de Gilgalad avait été relativement banale pour un elfe de son rang. Outre l’apprentissage des traditions, coutumes et tout ce que devait savoir le second fils d’un seigneur, il fut formé au combat. Son frère aîné, destiné à reprendre le domaine, s’était blessé à cheval très jeune. Et s’il était désormais un très bon sorcier, il ne pourrait jamais être un guerrier. Ainsi, cette charge était tombée sur son cadet.
Gilgalad, fort heureusement pour Ereinion, son père, avait rapidement excellé dans l’art du combat et du commandement des troupes. Son talent avait été rapidement noté et le jeune Asur avait rapidement gagné le droit de partir outre-mer pour prendre des tours de garde avec des régiments de Heaumes d’Argent dans les lointaines colonies.
Au début, ses parents avaient escompté le marier avec une princesse de Chrace. Cela fut annulé, cette dernière préférant se marier avec un noble d’Avelorn. Se retrouvant sans guère d’idées, cela induisit une longue période de célibat pour Gilgalad, jusqu’à ses fiançailles et son mariage, particulièrement contraint, avec Aryana.
Aucun des deux n’avait voulu de cela. Mais la jeune elfe avait fugué avant de se faire rattraper par ses parents. Pour couvrir la honte qui les menaçait, ils avaient proposé un mariage, ce qu’Ereinion avait vite accepté, trop heureux de marier son fils à une fille qui, si elle n’était pas une princesse, était loin d’être une petite noble sans importance.
Le couple n’avait partagé la couche qu’une seule nuit. Le lendemain, Gilgalad était reparti en expédition, de manière très opportune. Puis, à son retour, dix ans plus tard, il était revenu dans la capitale de Caledor pour entrer dans l’Ordre des Princes Dragons. Il venait de réussir les épreuves et avait désormais droit à sa propre armure dragon. C’était un rêve qui s’accomplissait. Son père serait peut-être enfin un tant soit peu fier de lui.
Quand il revient, il trouva la forteresse de Tor Amon changée. Il était parti près d’un siècle à vrai dire. Beaucoup de choses s’étaient passées entre temps. En avançant dans les rues de la partie correspondant à la ville, il remarqua les cris des enfants. Bien plus nombreux qu’avant son départ. Cela l’étonna particulièrement. Et tranchait avec le peu d’activité des villes des Asurs, qui se dépeuplaient.
Souvent, elles provoquaient un silence assourdissant, songea-t-il en se perdant dans ses pensées. Elles devenaient tristes et moroses, malgré une immense beauté. Qui en devenait presque lugubre. Il comprenait très bien pourquoi nombre de personnes allaient vivre dans les campagnes, où l’on entendait les insectes et les animaux. Alors que dans les villes, on n’entendait plus que le vent siffler dans les rues désertées.
En arrivant au cœur de la forteresse, il eut un regard fier envers les deux immenses dragons gardant les portes. Ils semblaient purement décoratifs, mais servaient, en cas de siège, à cracher des volées de flèches et de chaux sur les éventuels assaillants. Sans même compter sur le nombre de machines de guerre à l’intérieur, absolument ahurissant.
Gilgalad finit par arriver chez lui et l’ambiance lugubre du palais familial le rattrapa à toute vitesse. Il remarqua bien évidemment les guerriers s’entraînant et les salua. Il avait grandi avec un certain nombre d’entre eux et le connaissait un petit peu. Il atteignit l’entrée des écuries et laissa le palefrenier s’occuper de sa monture. Des servants vinrent rapidement récupérer ses autres affaires.
Puis l’elfe pénétra par une autre porte, directement à l’intérieur du bâtiment. Il était beaucoup plus silencieux que la cité, et par là beaucoup plus déprimant. Les couloirs de pierres blanches ne lui renvoyaient rien d’autre que l’écrasant orgueil de sa famille, dont la lignée prouvée remontait à l’origine des elfes.
Il mit près d’une quinzaine de minutes à arriver dans la grande salle. Ses parents étaient très certainement déjà au courant de son retour. Les nouvelles allaient vite à Tor Amon, surtout quand le fils prodigue revenait, après près d’un siècle d’absence. Passant par un autre chemin, le jeune elfe profita de l’occasion pour aller dans ses appartements et se vêtir correctement.
Quand il fut apprêté, le nouveau Prince Dragon descendit dans la Grande Salle, celle où il y avait le trône du seigneur des lieux, en l’occurrence son père. Il y arriva relativement rapidement et salua ses parents. Ces derniers lui rendirent un « bonjour » particulièrement polaire. Telles étaient les convenances chez les Asurs et particulièrement dans sa famille.
Gilgalad raconta brièvement ses voyages et son test pour entrer dans l’Ordre des Princes Dragons, s’attirant un simple « bien » de son père. C’était le plus élogieux qu’il avait pu récupérer depuis sa naissance. Ses parents l’appréciaient moins que son frère, même s’il n’en voulait pas à ce dernier, loin de là. L’héritier essayait d’être toujours gentil avec lui et tentait autant que possible de faire le relai entre lui et ses parents.
Mais il n’était pas là, étudiant à la Tour Blanche sous l’égide de grands mages et de leur grande sœur. Après quelques minutes de discussions guindées et composées presque uniquement de monosyllabes, Gilgalad put repartir dans ses appartements. Ils n’étaient pas ce qu’il qualifiait de chaleureux, bien au contraire. C’était froid et impersonnel. Il se demandait encore pourquoi il était rentré en Ulthuan et n’était pas resté au fond des Terres du Sud.
Après avoir commandé à se restaurer, Gilgalad alla dans la bibliothèque de ses appartements et se plongea dans la lecture d’un livre de stratégie militaire. Il préférait de loin la stratégie à la tactique pure, même s’il n’était pas mauvais dans ce domaine. La stratégie permettait de voir les problèmes de manière globale. C’était aussi bien plus grisant que le simple commandement d’une armée en pleine bataille.
Quelques heures plus tard, il fut soudainement dérangé en pleine lecture par une porte se refermant plus brutalement, signe que ce n’était pas un domestique. Ces derniers se faisaient aussi discrets que possible. Surtout chez Gilgalad et Aryana, dont les disputes pouvaient être légendaires. Toutefois, il était désormais certain que sa femme était rentrée.
Il se leva donc, marqua la page et rejoignit leur chambre conjugale. Celle où il n’avait passé que quatre nuits en un siècle de mariage, ce qui était fort peu, même pour un elfe. Il y avait peut-être le Roi Phénix qui le faisait encore moins souvent que lui. Et ce n’était même pas certains. Il prit sur lui pour se composer un visage aimable, prêt à écouter les histoires futiles que les « amies » de son épouse auraient pu raconter.
En entrant, il fut stoppé net par la surprise. Sur une malle, Aryana avait jeté une tenue militaire complète, dont seule manquait l’armure. C’en était réellement stupéfiant. Il put l’observer, vêtue d’une simple tunique blanche lui arrivant aux genoux et luisante de transpiration, ses cheveux roux tombant en cascades dans son dos. Ils étaient bien plus courts que lors de leur mariage, lui arrivant au milieu de ce dernier.
Quelques dizaines de secondes passèrent avant qu’elle ne se retournât. Il vit alors le regard de son épouse s’écarquiller de terreur. Elle recula jusqu’au mur, visiblement terrifiée, même s’il ne comprenait pas réellement pourquoi. Il s’approcha d’elle, lui causant des tremblements et finit par lui demander, très calmement :
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Je ne vais pas te faire de mal.
-Je… Et puis tant pis, murmura Aryana à elle-même. Je m’entraîne au maniement des armes, continua-t-elle avec les larmes aux yeux. Je sais que ça ne se fait pas par ici. Mais ça me manquait trop et je…
-Tu penses que je vais te battre, supposa alors Gilgalad ? »
Elle hocha vivement la tête pour toute réponse, le faisant tiquer. Il était vrai que son père n’était pas un modèle de mari. Lui-même ne l’était pas réellement. Mais il n’allait certainement pas la battre. Ça non. Il ne frappait que ses ennemis ou à l’entraînement. Jamais dans un cas pareil. Ce n’était pas faire preuve d’honneur et de bon sens.
« Pourquoi est-ce que tu t’entraines à te battre, lui demanda-t-il avec une voix incertaine ?
-Je ne veux plus rester enfermée dans une cage dorée toute ma vie, se lâcha Aryana. Je m’ennuie et j’ai toujours aimé me battre avec une épée. C’est juste que…
-Juste que personne ne t’a donné ta chance, compléta pour elle son époux. »
Le sourire maladroit qu’elle lui rendit confirma ses propos. Après quelques instants de réflexion intense, il déclara :
« Je ne dirai rien à personne. Mais je t’entraînerai moi-même. Sais-tu t’occuper d’un cheval et d’une armure ?
-J’ai appris, répondit simplement Aryana.
-Alors tu partiras avec moi la prochaine que je quitterai Tor Amon, ordonna Gilgalad. En échange de leur entretien, je t’apprendrai tout ce que je sais sur le maniement des armes. »
Aryana n’eut d’autre choix que d’accepter. C’était tout ce qu’elle pouvait faire en l’espèce. S’il la dénonçait, elle risquait extrêmement gros. Elle avait déjà eu de la chance qu’il ne la dénonça pas. Elle s’y était attendue vu les relations orageuses que le couple avait les rares fois où il se voyait. Était-ce en opposition à ses parents ? C’était fort probable. Toutefois, tout ce qu’elle pouvait faire était en profiter pleinement.
Note d'Auteur :
Vous noterez un format différent. Et pour cause. Chaque chapitre aura un début qui se passera plus ou moins à partir de 2520. Cela palliera le fait que j'ai mis de côté ce projet pour le moment. Cette partie sera composée de "témoignages" de gens ayant rencontré Gilgalad dans certaines circonstances. Elles peuvent l'avoir fréquenté pendant quelques minutes ou plusieurs mois. Ce seront souvent des témoignages d'humains. Ainsi, le grosbillisme n'est pas à prendre au pied de la lettre. Il parait surhumain pour de simples humains parce qu'il est un elfe et en même temps un vampire relativement puissant (il reste le fils d'Abhorash).
Mais même en temps que simple elfe, il aurait déjà apparu comme extraordinaire. Il ne faut jamais oublier cela en lisant le texte. C'est un peu comme si quelqu'un racontait à la télé ce qu'il avait pu voir.
Chapitre 1 :
La mort venait à nouveau de frapper dans cette région de l’Empire. Pietr était allongé par terre, épuisé. Il venait de se battre pendant près d’une journée entière, avec bien trop peu de pauses. Toute sa compagnie avait été tuée par ces êtres si étranges. Il en était le seul survivant. Il avait chuté, épuisé. C’était peut-être ce qui lui avait permettre de survivre, leurs ennemis croyant qu’il était mort.
En pensant à sa femme, qui l’attendait chez lui avec leur enfant, il se releva, s’appuyant sur une épée encore approximativement entière. En regardant autour de lui, Pietr vit de nombreux cadavres et sentit la puanteur du champ de bataille lui monter au nez. En se tournant, il remarqua qu’ils revenaient. Terrifié, il ne bougea pas d’un pouce.
Face à lui, six guerriers, engoncés dans des armures noires comme la nuit et hérissées de pointes, avançaient implacablement. Sa fin arrivait, il le savait. Pietr n’avait pas la moindre chance face à l’un seul d’entre eux. Alors face à six, il lui faudrait un miracle pour réussir à survivre. Toutefois, il se jura de vendre chèrement sa peau.
Brutalement, ils s’arrêtèrent de marcher. Le soldat, surpris, regarda autour de lui. Son regard tomba alors sur une grande silhouette. Cette dernière était plus grande qu’un homme et bien plus forte qu’elle, même si relativement fine. Elle portait une armure qui la couvrait de la tête aux pieds. L’épée qu’elle tenait suintait le sang de ses ennemis.
Il dégageait une aura de peur qui pétrifia même les guerriers du Chaos. Pietr fut immobilisé sur place et ne put détacher son regard de la personne. Son heaume relativement conique lui rappela alors ceux des elfes, auprès de qui il avait combattu une fois. Cette personne était probablement l’un des leurs. Et il sentait qu’il ne s’agissait pas de n’importe qui.
L’elfe dépassa le soldat sans même donner l’impression de le voir et continua vers les guerriers, qui venaient de reprendre leurs esprits. Ces derniers chargèrent. Bien mal leur en prit. A une vitesse surprenante, le sauveur de Pietr tua en quelques secondes quatre des ennemis. Ces derniers ne semblèrent même pas se rendre de ce qui leur arrivait. Après avoir paré et esquivé quelques coups, il tua les deux survivants, d’un seul coup chacun.
L’air se mit alors brutalement à s’agiter dans les environs. Comme si une tempête approchait. En levant les yeux, Pietr remarqua que le soleil s’obscurcissait par épisodes. Puis, devant lui, majestueux, un immense dragon aussi blanc que la neige se posa. L’humain était terrifié. En voyant ses pupilles, il eut l’impression de contempler un être d’une sagesse dépassant l’entendement de l’Homme.
« Comment vous appelez-vous, l’appela stupidement Pietr, qui s’en voulut énormément ?
-Gilgalad, répondit simplement l’elfe, après quelques secondes d’attentes. »
Il monta ensuite sur le dragon avant de s’envoler.
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Plusieurs siècles avant ces événements, Gilgalad venait d’entrer dans l’ordre du Dragon. Il était déjà marié à Aryana depuis près d’une dizaine d’années, pour son plus grand malheur. Aussi, il s’était réfugié dans la guerre et profitait des nombreuses expéditions elfiques à travers le monde. Il avait fini par revenir en Ulthuan pour entrer dans l’Ordre, comme tous ses ancêtres avant lui.
Gilgalad était un elfe de taille relativement moyenne, même si de corpulence un peu plus importante que le reste de son peuple. Il avait aussi la particularité, qui rendait ses parents fous, d’avoir les cheveux coupés bien plus courts que ce qui était normalement accepté chez les Asurs. Autrement, il portait de longs cheveux blonds et avait de grands yeux bleus. Il était également parfaitement au fait des convenances et les respectait en tous points.
Il était le benjamin d’une fratrie de trois enfants, ce qui rendait la famille de l’elfe particulièrement nombreuse. Elle régnait sur l’ouest de Caledor et gardait ainsi les nombreuses passes entre le royaume des dragons et ceux de Tiranoc et Ellyrion. Avoir de bonnes relations avec les seigneurs de ces endroits était primordial, ce qui obligeait la famille à faire preuve de diplomatie, chose rare dans le domaine d’Imrik.
L’enfance de Gilgalad avait été relativement banale pour un elfe de son rang. Outre l’apprentissage des traditions, coutumes et tout ce que devait savoir le second fils d’un seigneur, il fut formé au combat. Son frère aîné, destiné à reprendre le domaine, s’était blessé à cheval très jeune. Et s’il était désormais un très bon sorcier, il ne pourrait jamais être un guerrier. Ainsi, cette charge était tombée sur son cadet.
Gilgalad, fort heureusement pour Ereinion, son père, avait rapidement excellé dans l’art du combat et du commandement des troupes. Son talent avait été rapidement noté et le jeune Asur avait rapidement gagné le droit de partir outre-mer pour prendre des tours de garde avec des régiments de Heaumes d’Argent dans les lointaines colonies.
Au début, ses parents avaient escompté le marier avec une princesse de Chrace. Cela fut annulé, cette dernière préférant se marier avec un noble d’Avelorn. Se retrouvant sans guère d’idées, cela induisit une longue période de célibat pour Gilgalad, jusqu’à ses fiançailles et son mariage, particulièrement contraint, avec Aryana.
Aucun des deux n’avait voulu de cela. Mais la jeune elfe avait fugué avant de se faire rattraper par ses parents. Pour couvrir la honte qui les menaçait, ils avaient proposé un mariage, ce qu’Ereinion avait vite accepté, trop heureux de marier son fils à une fille qui, si elle n’était pas une princesse, était loin d’être une petite noble sans importance.
Le couple n’avait partagé la couche qu’une seule nuit. Le lendemain, Gilgalad était reparti en expédition, de manière très opportune. Puis, à son retour, dix ans plus tard, il était revenu dans la capitale de Caledor pour entrer dans l’Ordre des Princes Dragons. Il venait de réussir les épreuves et avait désormais droit à sa propre armure dragon. C’était un rêve qui s’accomplissait. Son père serait peut-être enfin un tant soit peu fier de lui.
Quand il revient, il trouva la forteresse de Tor Amon changée. Il était parti près d’un siècle à vrai dire. Beaucoup de choses s’étaient passées entre temps. En avançant dans les rues de la partie correspondant à la ville, il remarqua les cris des enfants. Bien plus nombreux qu’avant son départ. Cela l’étonna particulièrement. Et tranchait avec le peu d’activité des villes des Asurs, qui se dépeuplaient.
Souvent, elles provoquaient un silence assourdissant, songea-t-il en se perdant dans ses pensées. Elles devenaient tristes et moroses, malgré une immense beauté. Qui en devenait presque lugubre. Il comprenait très bien pourquoi nombre de personnes allaient vivre dans les campagnes, où l’on entendait les insectes et les animaux. Alors que dans les villes, on n’entendait plus que le vent siffler dans les rues désertées.
En arrivant au cœur de la forteresse, il eut un regard fier envers les deux immenses dragons gardant les portes. Ils semblaient purement décoratifs, mais servaient, en cas de siège, à cracher des volées de flèches et de chaux sur les éventuels assaillants. Sans même compter sur le nombre de machines de guerre à l’intérieur, absolument ahurissant.
Gilgalad finit par arriver chez lui et l’ambiance lugubre du palais familial le rattrapa à toute vitesse. Il remarqua bien évidemment les guerriers s’entraînant et les salua. Il avait grandi avec un certain nombre d’entre eux et le connaissait un petit peu. Il atteignit l’entrée des écuries et laissa le palefrenier s’occuper de sa monture. Des servants vinrent rapidement récupérer ses autres affaires.
Puis l’elfe pénétra par une autre porte, directement à l’intérieur du bâtiment. Il était beaucoup plus silencieux que la cité, et par là beaucoup plus déprimant. Les couloirs de pierres blanches ne lui renvoyaient rien d’autre que l’écrasant orgueil de sa famille, dont la lignée prouvée remontait à l’origine des elfes.
Il mit près d’une quinzaine de minutes à arriver dans la grande salle. Ses parents étaient très certainement déjà au courant de son retour. Les nouvelles allaient vite à Tor Amon, surtout quand le fils prodigue revenait, après près d’un siècle d’absence. Passant par un autre chemin, le jeune elfe profita de l’occasion pour aller dans ses appartements et se vêtir correctement.
Quand il fut apprêté, le nouveau Prince Dragon descendit dans la Grande Salle, celle où il y avait le trône du seigneur des lieux, en l’occurrence son père. Il y arriva relativement rapidement et salua ses parents. Ces derniers lui rendirent un « bonjour » particulièrement polaire. Telles étaient les convenances chez les Asurs et particulièrement dans sa famille.
Gilgalad raconta brièvement ses voyages et son test pour entrer dans l’Ordre des Princes Dragons, s’attirant un simple « bien » de son père. C’était le plus élogieux qu’il avait pu récupérer depuis sa naissance. Ses parents l’appréciaient moins que son frère, même s’il n’en voulait pas à ce dernier, loin de là. L’héritier essayait d’être toujours gentil avec lui et tentait autant que possible de faire le relai entre lui et ses parents.
Mais il n’était pas là, étudiant à la Tour Blanche sous l’égide de grands mages et de leur grande sœur. Après quelques minutes de discussions guindées et composées presque uniquement de monosyllabes, Gilgalad put repartir dans ses appartements. Ils n’étaient pas ce qu’il qualifiait de chaleureux, bien au contraire. C’était froid et impersonnel. Il se demandait encore pourquoi il était rentré en Ulthuan et n’était pas resté au fond des Terres du Sud.
Après avoir commandé à se restaurer, Gilgalad alla dans la bibliothèque de ses appartements et se plongea dans la lecture d’un livre de stratégie militaire. Il préférait de loin la stratégie à la tactique pure, même s’il n’était pas mauvais dans ce domaine. La stratégie permettait de voir les problèmes de manière globale. C’était aussi bien plus grisant que le simple commandement d’une armée en pleine bataille.
Quelques heures plus tard, il fut soudainement dérangé en pleine lecture par une porte se refermant plus brutalement, signe que ce n’était pas un domestique. Ces derniers se faisaient aussi discrets que possible. Surtout chez Gilgalad et Aryana, dont les disputes pouvaient être légendaires. Toutefois, il était désormais certain que sa femme était rentrée.
Il se leva donc, marqua la page et rejoignit leur chambre conjugale. Celle où il n’avait passé que quatre nuits en un siècle de mariage, ce qui était fort peu, même pour un elfe. Il y avait peut-être le Roi Phénix qui le faisait encore moins souvent que lui. Et ce n’était même pas certains. Il prit sur lui pour se composer un visage aimable, prêt à écouter les histoires futiles que les « amies » de son épouse auraient pu raconter.
En entrant, il fut stoppé net par la surprise. Sur une malle, Aryana avait jeté une tenue militaire complète, dont seule manquait l’armure. C’en était réellement stupéfiant. Il put l’observer, vêtue d’une simple tunique blanche lui arrivant aux genoux et luisante de transpiration, ses cheveux roux tombant en cascades dans son dos. Ils étaient bien plus courts que lors de leur mariage, lui arrivant au milieu de ce dernier.
Quelques dizaines de secondes passèrent avant qu’elle ne se retournât. Il vit alors le regard de son épouse s’écarquiller de terreur. Elle recula jusqu’au mur, visiblement terrifiée, même s’il ne comprenait pas réellement pourquoi. Il s’approcha d’elle, lui causant des tremblements et finit par lui demander, très calmement :
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Je ne vais pas te faire de mal.
-Je… Et puis tant pis, murmura Aryana à elle-même. Je m’entraîne au maniement des armes, continua-t-elle avec les larmes aux yeux. Je sais que ça ne se fait pas par ici. Mais ça me manquait trop et je…
-Tu penses que je vais te battre, supposa alors Gilgalad ? »
Elle hocha vivement la tête pour toute réponse, le faisant tiquer. Il était vrai que son père n’était pas un modèle de mari. Lui-même ne l’était pas réellement. Mais il n’allait certainement pas la battre. Ça non. Il ne frappait que ses ennemis ou à l’entraînement. Jamais dans un cas pareil. Ce n’était pas faire preuve d’honneur et de bon sens.
« Pourquoi est-ce que tu t’entraines à te battre, lui demanda-t-il avec une voix incertaine ?
-Je ne veux plus rester enfermée dans une cage dorée toute ma vie, se lâcha Aryana. Je m’ennuie et j’ai toujours aimé me battre avec une épée. C’est juste que…
-Juste que personne ne t’a donné ta chance, compléta pour elle son époux. »
Le sourire maladroit qu’elle lui rendit confirma ses propos. Après quelques instants de réflexion intense, il déclara :
« Je ne dirai rien à personne. Mais je t’entraînerai moi-même. Sais-tu t’occuper d’un cheval et d’une armure ?
-J’ai appris, répondit simplement Aryana.
-Alors tu partiras avec moi la prochaine que je quitterai Tor Amon, ordonna Gilgalad. En échange de leur entretien, je t’apprendrai tout ce que je sais sur le maniement des armes. »
Aryana n’eut d’autre choix que d’accepter. C’était tout ce qu’elle pouvait faire en l’espèce. S’il la dénonçait, elle risquait extrêmement gros. Elle avait déjà eu de la chance qu’il ne la dénonça pas. Elle s’y était attendue vu les relations orageuses que le couple avait les rares fois où il se voyait. Était-ce en opposition à ses parents ? C’était fort probable. Toutefois, tout ce qu’elle pouvait faire était en profiter pleinement.
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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
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