- GilgaladMaître floodeur
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Un Vampire Pas Comme Les Autres
Mer 15 Nov 2017 - 9:58
Bonjour à toutes et à tous Voilà la suite du récit Une Histoire Pas Comme Les Autres. Concrètement, on opère un énorme saut dans le temps pour se retrouver aux temps des Guerres Vampiriques. Le récit fait neuf chapitres, plus ou moins de cette longueur. Je ne posterais que toutes les deux semaines probablement.
Je préviens immédiatement que je fais plus ou moins une pause dans l'écriture de récits Warhammer en ce moment. J'en écris un dans Harry Potter qui me prend pas mal de temps. Si jamais vous êtes intéressés, il est sur le site fanfiction.net où j'ai le même pseudo. Si vous ne l'êtes pas, je ne vous en veux pas
Je vous préviens immédiatement que dans Un Vampire Pas Comme Les Autres, il n'y aura pas encore de révélations sur ce qu'il s'est vraiment passé à Cathay après la transformation d'Astrid en vampire. Cela sera dans le prochain tome.
Le tome en question s'appellera Une Histoire Plutôt Etrange. J'ai déjà écrit un chapitre et demi mais j'attends de définir la suite du scénario pour continuer à écrire. Il est loin d'être impossible que je recommence ce récit, allant trop vite justement dans le premier chapitre en question. Dans tous les cas, il se passera à peu près au moment du règne de Magnus Le Pieux et de la fondation des Collèges de Magie Impériaux.
Mais tout de suite, le premier chapitre avec l'introduction d'un répurgateur plutôt gentil.
Le ciel était à l’orage depuis plusieurs jours. La température atteignait des sommets jamais vus depuis des décennies. Les industries lourdes près du Reik n’arrangeaient rien. Pire encore, toutes les odeurs restaient en place car il n’y avait pas une once de vent. Tous les visages étaient fermés. Chacun attendait le déluge salutaire. Cependant, cela faisait plus de quatre semaines qu’il n’y avait pas eu une seule goutte d’eau. Certains attribuaient cela aux vampires, avec qui les Impériaux étaient en guerre. D’autres attribuaient cela au Chaos. Les derniers aux Dieux, qui auraient été offensés. Ainsi, de nombreux hommes et femmes avaient rejoint les rangs des flagellants qui promettaient une fin du monde approchant.
Au milieu des nombreuses gens dans les rues d’Altdorf, un homme marchait rapidement. Il portait un long manteau et un chapeau à bords très larges. Le premier ne laissait apparaître que des bottes en cuir usé. Sur son flanc gauche, une épée avec une garde très simple. Son regard noir détournait celui des passants. Ces derniers sentaient une aura de terreur autour de lui. Ils s’écartaient d’eux-mêmes de son passage.
Après plus de deux heures de marche, il parvint enfin près d’un immense bâtiment en pierre. Il supportait une coupole en or. De nombreuses statues de guerriers Unberogens parsemaient ce bâtiment. Il poussa un soupir de plénitude. Voir la Cathédrale de Sigmar le contentait et raffermissait toujours un peu plus la Foi dans son cœur. Il contourna le temple et la foule de pèlerins pour se présenter à la porte d’un bâtiment annexe. Ce dernier était fait dans la même pierre mais était très simple. Il frappa quelques coups à une lourde porte en chêne. Un clapet s’ouvrit et un homme à l’aspect menaçant regarda l’arrivant avant d’ouvrir une porte contenue dans la porte. Ce dernier entra rapidement sans saluer le portier et se dirigea sans hésiter à travers les escaliers et les couloirs.
L’homme descendit rapidement sous terre et finit par arriver dans de longs couloirs éclairés par des torches qui semblaient ne jamais vouloir s’éteindre. Les légendes disaient que c’était le signe que la Foi de Sigmar continuait à exister. En réalité, des personnes étaient chargées de les maintenir, en permanence, allumées.
Après plusieurs minutes supplémentaires, il parvint dans une grande caverne. Il savait qu’il était dans les ruines de l’ancienne capitale de Sigmar. Cela l’impressionnait toujours. Il avait atteint une lourde porte dans un bois qui lui était inconnu. Après tout, il n’était pas menuisier ou bûcheron. Il frappa quelques coups et entra quand on le lui permit. Il referma la porte et regarda autour de lui. La caverne était en réalité un grand bureau. Il était rempli de parchemins et livres divers et variés, la plupart traitant de la chasse aux Hérétiques. Il regarda son supérieur. Ce dernier avait la cinquantaine bien tassée. Il était grand et sec. Malgré son âge, il était toujours aussi vif d’esprit et de corps et restait un bon guerrier. Cependant, une main perdue dans une bataille contre un vampire l’avait fait se retirer pour commander L’Ancien et Très Saint Ordre Des Templiers de Sigmar. Dont les membres étaient plus connus sous le nom de répurgateurs, surnom que l’homme haïssait puisqu’il purifiait l’Empire de la souillure du Chaos et de la Corruption et libérait les âmes pour leur permettre de se racheter au près de Sigmar. Personne ne connaissait le nom du commandant de l’Ordre. Aucun templier actuel n’était né quand il en était devenu un lui-même.
Finalement, le commandant de l’Ordre finit par indiquer à l’homme de s’asseoir. Le commandant reprit ensuite après quelques secondes de pause :
« J’ai une mission de la plus haute importance pour vous, Bildermann. D’après des informations qui nous seraient parvenues, un vampire vient d’arriver dans l’Empire. »
Le répurgateur ne comprit pas où il voulait en venir. Un vampire de plus ou de moins, quelle importance ? Beaucoup s’étaient révélés en Sylvanie et les traquer était de plus en plus facile. Il répondit donc :
« En quoi cela peut-il me concerner ? Il y a d’autres templiers qui se feraient une joie de le traquer.
-Certes, répondit patiemment le Grand Maître de l’Ordre. Mais il s’agit là d’un vampire, ou une vampiresse selon les sources, qui aurait anéanti une compagnie entière de mercenaires tiléens. Sans être blessée. Seul un survivant a pu s’enfuir à cheval. Il est mort de ses blessures peu après. »
Wolfgang déglutit difficilement et demanda de quelle compagnie il s’agissait. Il lui répondit avec une voix rauque et choquée :
« Les Guerriers de Luccini. Ils comptaient un grand nombre de chevaliers d’un ordre de chevalerie. »
Le répurgateur soupira. Cet ordre de chevaliers mercenaires était très utilisé par ses confrères et lui-même. Ils étaient de très bons combattant. Pour qu’une vampiresse ait pu massacrer une unité complète, elle devait réellement exceptionnelle. Cette mission puait, il le sentait.
Wolfgang Bildermann était contrarié et perdu. Une gamine de dix-huit ans, disparue depuis près d’un siècle et demi a refait surface ? Cela semblait peu probable. Surtout en vampiresse. La question se posait surtout de savoir la manière avec laquelle elle était revenue dans l’Empire. Il continua donc :
« Vous avez autre chose ?
-Oui. Son armure était complètement rouge et portait un long dragon sinueux. D’après des marchands Tiléens interrogés à Altdorf, c’est le symbole de Cathay. Mais on n’a rien de sûr. Ça restait des marchands. Par contre son épée est apparemment exceptionnelle. Jamais une telle lame n’aurait été vue dans le Vieux Monde. On aurait presque dit une épée des elfes d’après lui. En tout cas, elle avait l’air ensorcelée.
-Où a-t-elle été vue ?
-Dans les Montagnes du Bord du Monde, près de Karak Varn. »
Cela était fort inquiétant car Cathay, pays mythique s’il en était, contenait peut-être des armées de vampires prêtes à déferler sur l’Empire. La conversation s’arrêta quelques instants avant que le Grand Maître ne donna des instructions à Wolfgang :
« Vous devez traquer et interroger puis tuer cette vampiresse. Peut importe le coût, humain ou financier, comme toujours. Mais soyez prudent. Si elle rejoint les Von Carstein, ils gagneront un renfort de poids. Pour cette mission, vous garderez l’Epée de la Foi. Elle vous sera très utile je pense. »
Le répurgateur acquiesça, conscient du privilège qu’il avait de porter l’épée pour deux missions de suite. Cela était fort rare. En effet, elle n’était donnée que pour les missions les plus dangereuses. Celle-ci en faisait assurément partie. Surtout qu’il devrait aller dans une région où les morts marchaient souvent au grand jour. Les armées des Von Carstein avançaient et il n’y avait guère d’espoirs de victoire dans un Empire divisé entre plusieurs empereurs. Mais la Foi pouvait toujours les faire gagner, il n’en doutait pas un instant. Il demanda alors de plus amples informations :
« Je n’en sais pas plus, lui répondit le Grand Maître. Apparemment, elle aurait des cheveux roux mais ce n’est pas sûr.
-Avons nous au moins un nom ?
-Il a dit qu’elle répondait au nom d’Astrid de Lyonesse.
-Dans les registres quelque part ?
-Inconnue dans les nôtres. Mais cela indique au moins qu’elle est originaire de Bretonnie. Vous devriez chercher de ce côté-là dans un premier temps. J’ai envoyé des templiers dans l’est pour tenter de la pister. »
Wolfgang acquiesçât. Il savait que l’ordre devait avoir plus d’informations sur cette vampiresse. Car il supposait qu’une fois dissimulée dans la population, il serait très difficile de la débusquer. Il quitta rapidement la caverne et rejoignit après quelques minutes sa chambre. Il avait besoin de réfléchir aux démarches à suivre.
Il commença par envisager de se rendre rapidement en Bretonnie. Mais un gros problème surgissait. Il n’était pas bretonnien et certainement pas noble. Il se ferait recaler partout où il enquêterait, quand bien même il était Templier de l’Eglise de Sigmar. Ces monteurs de chevaux qui se croyaient au-dessus d’eux l’insupportaient au plus haut point. Mais il était clair qu’il ne pouvait risquer un incident diplomatique. L’Empire n’avait pas besoin de cela. Une attaque simultanée entre les vampires à l’est et les bretonniens à l’ouest serait fatale à l’Empire de Sigmar. Il était donc contrait de demander l’aide d’un noble bretonnien pour son enquête. L’admettre lui coûtait beaucoup. Mais la sécurité de l’Empire passait au-dessus de ses considérations personnelles. Au moins savait-il par où chercher, le duché et la cité de Lyonesse. Il aurait au moins une base de départ. Il prit rapidement un parchemin et une plume avant d’y écrire un mot pour la bibliothèque locale. Elle devait au moins être quelque part dans ses archives, une partie des bretonniens savaient quand même lire et écrire.
Une vingtaine de minutes plus tard, Wolfgang envoya un corbeau rapide à Lyonesse. Il espérait que sa requête se verrait accordée. Puis, il prit ses affaires et sortit en ville. C’était le début de soirée et les rues se vidaient petit à petit. Il parvint rapidement à l’ambassade bretonnienne. Là, deux chevaliers attendaient avec patience et le regardèrent avec un mépris sans nom. Il se retint de les abattre d’un seul coup de pistolet. Il valait mieux qu’un vulgaire assassin. Ils étaient peut-être des hérétiques pour ne pas adorer Sigmar mais abattre un vampire était bien plus important. Quelques minutes plus tard, un chevalier dans la quarantaine sortit de l’antichambre. Son visage était grave. Il était plus grand et plus fort qu’un homme normal. Le templier reconnut immédiatement un des mythiques Chevaliers du Graal. Il se dit qu’il pourrait tenter sa chance avec lui. Il alla donc se mettre devant lui. L’impérial lui rendait près d’une demi-tête mais cela ne l’impressionnait guère. Il avait combattu des choses bien plus horribles. Il se présenta alors au chevalier poliment :
« Je suis Wolfgang Bildermann, de L’Ancien et Très Saint Ordre des Templiers de Sigmar, noble seigneur.
-Que me voulez-vous, demanda brusquement le guerrier ? »
Bien que surpris par la rapidité et la violence de la réponse, le répurgateur ne s’en offusqua pas et continua :
« J’ai une faveur à vous demander, qui pourrait vous intéresser. »
Il le vit hausser les sourcils et le contourner. Il parla plus fort pour le faire revenir :
« Il s’agit de traquer et tuer une vampiresse originaire de Bretonnie. »
L’effet voulu fonctionna. Lentement mais sûrement, le chevalier se retourna et revint vers le répurgateur. Il lui dit alors :
« Vos sources sont-elles sûres ?
-Si jamais elle ne l’est pas, nous ne la tuerons. Dans le cas contraire… »
Il laissa sa phrase en suspens pour lui indiquer sa volonté. Mais le guerrier reprit rapidement :
« Est-elle en Bretonnie ?
-Non point. Mais son nom est Astrid de Lyonesse. Et elle est rousse. C’est tout ce que nous savons.
-Une dame ? Cela est impossible.
-Elle a massacré une unité complète de chevaliers des Guerriers de Luccini.
-Ce ne sont que de mauvais chevaliers qui n’ont guère de parole.
-Ce n’est pas une raison. Il faut être sûr qu’il ne s’agisse pas d’une vampiresse.
-Pourquoi impliquer la Bretonnie, répurgateur ? Si elle ne la menace pas, nous n’en avons que faire ?
-Elle se fait passer pour un chevalier.
-Avez-vous la moindre preuve ? L’avez-vous vue de vos propres yeux ?
-Certes pas. Mais ne voudriez-vous pas savoir si elle a trahie votre Dame du Lac ou non ? Ce serait la moindre des choses pour un chevalier du Graal. »
Le noble réfléchit quelques secondes et finit par accepter :
« Nous partons sur le champ. J’espère que vous avez une monture. En aucun cas, vous ne devrez ouvrir votre bouche là-bas quand je vous dirai de ne pas l’ouvrir. Sinon, vous serez morts avant d’avoir pu dire cheval.
-C’est entendu. »
Wolfgang partit rapidement chercher un cheval aux écuries de l’Ordre. Puis il rejoignit le chevalier. Ce dernier était entièrement équipé et n’avait aucun écuyer, à la plus grande surprise du templier. Il s’attendait à toute une suite.
Faisant le bilan de son plan, le répurgateur se dit qu’il avait plutôt bien fonctionné. Il savait que le chevalier se nommait Bertrand de Ronguilac, dans le duché du Lyonesse. Avoir un local se révélerait utile, surtout s’il était chevalier du Graal puisque tous les Bretonniens s’inclinaient devant eux, comme s’ils méritaient une dévotion particulière. Tant qu’il ménagerait son nouveau compagnon de route, il était certain d’avoir toutes les portes ouvertes en Bretonnie. Il se jura de trouver, arracher tous ses secrets à cette vampiresse et enfin lui rendre la justice de Sigmar. Pour cela, il devrait être prudent. Mais il était confiant. Il avait une grande expérience dans la traque de vampires.
A plusieurs centaines de lieues de là, profondément sous terre, dans une immense caverne, de nombreuses petites créatures piaillaient. Au bout de la grotte, un grand trône fait de bric et de broc. Sur ce dernier, une de ces petites créatures. Elle réclama le silence avec une voix fluette. Ce dernier, miraculeusement, vint assez rapidement. Elle déclara alors :
« L’heure est grave, m’vais p’tits sujets ! Beaucoup de la tribus sont morts c’dernières lunes. J’crois que Mork nous dit d’nous en aller. »
En réalité, Gripik, Grand Roi Gobelin de Sous La Montagne Remplie d’Argent, était terrifiée. Il y a peu, une humaine avait pénétrée la forteresse que sa tribu gardait depuis quelques années après l’avoir reprise à une autre. Les rats gardaient les endroits les plus profonds qui n’étaient pas remplis d’eau. Il avait pensé la tuer, ou plutôt la faire tuer, sans trop de pertes. Mais tous les gobelins envoyés avaient échoué. Même les Squigs, montés ou non, les Grands Arcs A Plat, les Lanceurs A Longue Portée de Gobelins Colériques avaient échoué à l’abattre. Elle semblait invincible. Il s’était décidé à envoyer son « arme secrète ». Il s’agissait de six trolls de pierre particulièrement forts mais tout aussi stupides. Elle les avait anéantis. Il savait qu’ils ne tiendraient pas longtemps à ce rythme. Mieux valait trouver une autre forteresse tranquille sans une folle sanguinaire et laisser les rats se débrouiller avec elle. Oui. C’était la meilleure décision à prendre. Rapidement, tous les gobelins et snotlings quittèrent la caverne pour se précipiter dans les couloirs de pierre. Il était persuadé d’avoir pris la bonne décision.
Assez loin de cette caverne au style architectural étrange, une silhouette avançait lentement dans un immense hall sous-terrain. Ce dernier était bâti autour de nombreuses colonnes de pierre évoquant des combats passés et des gravures de guerriers, artisans, forgerons ou autres. Elle voyait un trône sur une estrade en pierre. Elle s’en approcha et l’effleura du bout de ses doigts gantés. Il ne contenait rien de particulier. La silhouette soupira et commença à explorer l’un des couloirs adjacents. Elle semblait chercher quelque chose de particulier, examinant chaque porte et pièce qui se présentait à elle. Souvent, elle se tournait, entendant régulièrement quelque bruit.
Soudain, alors que la silhouette examinait une pièce, elle entendit des pas. Elle dégaina lentement une très grande épée qui ne semblait pas fabriquée par les hommes. Dans l’obscurité totale, elle laissa tomber son capuchon et enfila un heaume. Elle se mit en garde, prête au combat. Elle était bloquée dans la pièce car les pas arrivaient des deux côtés. Elle réfléchit rapidement et sortit la tête de l’embrasure de la porte. Les deux groupes n’étaient pas encore visibles. En revanche, elle distinguait au loin la lueur de nombreuses torches posées petit à petit. Elle pouvait affronter un seul groupe au lieu de deux. Rapidement, elle sortit de la pièce et se dirigea vers sa gauche, de là où elle venait. A l’angle, elle regarda en avant et découvrit un imposant groupe d’une trentaine de nains. A une dizaine de pieds d’elle. Elle déglutit et surgit en fonçant aussi vite que possible.
Elle allait aussi vite que possible, à une vitesse pratiquement surnaturelle. Cependant, deux nains parvinrent à armer une arbalète et à lui tirer dessus. Mais le premier manqua sa cible et elle parvint à esquiver le carreau du deuxième, non sans être obligée de ralentir. Des nains s’étaient déjà saisis de leurs armes. La personne était, malgré tout, bien trop rapide et d’une force qu’ils jugèrent surprenante. A la lueur des torches, ils remarquèrent de longs cheveux bruns teintés de mèches rousses dans son dos. Intrigués, les Nains hésitèrent une seconde. Seconde qui fut profitable à celle qui était en réalité une femme pour s’échapper. Elle courut aussi vite que possible et cela se rapprochait de la vitesse d’un chien. Dans tous les cas, elle était bien trop rapide pour les Nains qui furent rapidement contraints de laisser tomber la poursuite. Pire, elle ne laissait pas de traces et n’avait pas d’odeur.
De son côté, la femme atteignit rapidement la salle avec le trône. Puis, elle se dirigea, toujours en courant, vers la sortie de la forteresse. Dehors, la nuit était éclairée seulement par la lueur blafarde de Morrslieb. Elle enleva son heaume, dévoilant un visage dans la vingtaine. Il était triste et angoissé à la fois. La femme attacha le casque à sa ceinture et commença à marcher à vive allure. Cependant, elle se retourna une dernière fois vers la forteresse en disant tout haut :
« Malheureusement, ce n’est pas ici que je pourrais me cacher. Cela avait pourtant l’air bien comme endroit. »
Puis, elle s’en retourna définitivement.
Je préviens immédiatement que je fais plus ou moins une pause dans l'écriture de récits Warhammer en ce moment. J'en écris un dans Harry Potter qui me prend pas mal de temps. Si jamais vous êtes intéressés, il est sur le site fanfiction.net où j'ai le même pseudo. Si vous ne l'êtes pas, je ne vous en veux pas
Je vous préviens immédiatement que dans Un Vampire Pas Comme Les Autres, il n'y aura pas encore de révélations sur ce qu'il s'est vraiment passé à Cathay après la transformation d'Astrid en vampire. Cela sera dans le prochain tome.
Le tome en question s'appellera Une Histoire Plutôt Etrange. J'ai déjà écrit un chapitre et demi mais j'attends de définir la suite du scénario pour continuer à écrire. Il est loin d'être impossible que je recommence ce récit, allant trop vite justement dans le premier chapitre en question. Dans tous les cas, il se passera à peu près au moment du règne de Magnus Le Pieux et de la fondation des Collèges de Magie Impériaux.
Mais tout de suite, le premier chapitre avec l'introduction d'un répurgateur plutôt gentil.
Chapitre 1 : Wolfgang Bildermann
Le ciel était à l’orage depuis plusieurs jours. La température atteignait des sommets jamais vus depuis des décennies. Les industries lourdes près du Reik n’arrangeaient rien. Pire encore, toutes les odeurs restaient en place car il n’y avait pas une once de vent. Tous les visages étaient fermés. Chacun attendait le déluge salutaire. Cependant, cela faisait plus de quatre semaines qu’il n’y avait pas eu une seule goutte d’eau. Certains attribuaient cela aux vampires, avec qui les Impériaux étaient en guerre. D’autres attribuaient cela au Chaos. Les derniers aux Dieux, qui auraient été offensés. Ainsi, de nombreux hommes et femmes avaient rejoint les rangs des flagellants qui promettaient une fin du monde approchant.
Au milieu des nombreuses gens dans les rues d’Altdorf, un homme marchait rapidement. Il portait un long manteau et un chapeau à bords très larges. Le premier ne laissait apparaître que des bottes en cuir usé. Sur son flanc gauche, une épée avec une garde très simple. Son regard noir détournait celui des passants. Ces derniers sentaient une aura de terreur autour de lui. Ils s’écartaient d’eux-mêmes de son passage.
Après plus de deux heures de marche, il parvint enfin près d’un immense bâtiment en pierre. Il supportait une coupole en or. De nombreuses statues de guerriers Unberogens parsemaient ce bâtiment. Il poussa un soupir de plénitude. Voir la Cathédrale de Sigmar le contentait et raffermissait toujours un peu plus la Foi dans son cœur. Il contourna le temple et la foule de pèlerins pour se présenter à la porte d’un bâtiment annexe. Ce dernier était fait dans la même pierre mais était très simple. Il frappa quelques coups à une lourde porte en chêne. Un clapet s’ouvrit et un homme à l’aspect menaçant regarda l’arrivant avant d’ouvrir une porte contenue dans la porte. Ce dernier entra rapidement sans saluer le portier et se dirigea sans hésiter à travers les escaliers et les couloirs.
L’homme descendit rapidement sous terre et finit par arriver dans de longs couloirs éclairés par des torches qui semblaient ne jamais vouloir s’éteindre. Les légendes disaient que c’était le signe que la Foi de Sigmar continuait à exister. En réalité, des personnes étaient chargées de les maintenir, en permanence, allumées.
Après plusieurs minutes supplémentaires, il parvint dans une grande caverne. Il savait qu’il était dans les ruines de l’ancienne capitale de Sigmar. Cela l’impressionnait toujours. Il avait atteint une lourde porte dans un bois qui lui était inconnu. Après tout, il n’était pas menuisier ou bûcheron. Il frappa quelques coups et entra quand on le lui permit. Il referma la porte et regarda autour de lui. La caverne était en réalité un grand bureau. Il était rempli de parchemins et livres divers et variés, la plupart traitant de la chasse aux Hérétiques. Il regarda son supérieur. Ce dernier avait la cinquantaine bien tassée. Il était grand et sec. Malgré son âge, il était toujours aussi vif d’esprit et de corps et restait un bon guerrier. Cependant, une main perdue dans une bataille contre un vampire l’avait fait se retirer pour commander L’Ancien et Très Saint Ordre Des Templiers de Sigmar. Dont les membres étaient plus connus sous le nom de répurgateurs, surnom que l’homme haïssait puisqu’il purifiait l’Empire de la souillure du Chaos et de la Corruption et libérait les âmes pour leur permettre de se racheter au près de Sigmar. Personne ne connaissait le nom du commandant de l’Ordre. Aucun templier actuel n’était né quand il en était devenu un lui-même.
Finalement, le commandant de l’Ordre finit par indiquer à l’homme de s’asseoir. Le commandant reprit ensuite après quelques secondes de pause :
« J’ai une mission de la plus haute importance pour vous, Bildermann. D’après des informations qui nous seraient parvenues, un vampire vient d’arriver dans l’Empire. »
Le répurgateur ne comprit pas où il voulait en venir. Un vampire de plus ou de moins, quelle importance ? Beaucoup s’étaient révélés en Sylvanie et les traquer était de plus en plus facile. Il répondit donc :
« En quoi cela peut-il me concerner ? Il y a d’autres templiers qui se feraient une joie de le traquer.
-Certes, répondit patiemment le Grand Maître de l’Ordre. Mais il s’agit là d’un vampire, ou une vampiresse selon les sources, qui aurait anéanti une compagnie entière de mercenaires tiléens. Sans être blessée. Seul un survivant a pu s’enfuir à cheval. Il est mort de ses blessures peu après. »
Wolfgang déglutit difficilement et demanda de quelle compagnie il s’agissait. Il lui répondit avec une voix rauque et choquée :
« Les Guerriers de Luccini. Ils comptaient un grand nombre de chevaliers d’un ordre de chevalerie. »
Le répurgateur soupira. Cet ordre de chevaliers mercenaires était très utilisé par ses confrères et lui-même. Ils étaient de très bons combattant. Pour qu’une vampiresse ait pu massacrer une unité complète, elle devait réellement exceptionnelle. Cette mission puait, il le sentait.
Wolfgang Bildermann était contrarié et perdu. Une gamine de dix-huit ans, disparue depuis près d’un siècle et demi a refait surface ? Cela semblait peu probable. Surtout en vampiresse. La question se posait surtout de savoir la manière avec laquelle elle était revenue dans l’Empire. Il continua donc :
« Vous avez autre chose ?
-Oui. Son armure était complètement rouge et portait un long dragon sinueux. D’après des marchands Tiléens interrogés à Altdorf, c’est le symbole de Cathay. Mais on n’a rien de sûr. Ça restait des marchands. Par contre son épée est apparemment exceptionnelle. Jamais une telle lame n’aurait été vue dans le Vieux Monde. On aurait presque dit une épée des elfes d’après lui. En tout cas, elle avait l’air ensorcelée.
-Où a-t-elle été vue ?
-Dans les Montagnes du Bord du Monde, près de Karak Varn. »
Cela était fort inquiétant car Cathay, pays mythique s’il en était, contenait peut-être des armées de vampires prêtes à déferler sur l’Empire. La conversation s’arrêta quelques instants avant que le Grand Maître ne donna des instructions à Wolfgang :
« Vous devez traquer et interroger puis tuer cette vampiresse. Peut importe le coût, humain ou financier, comme toujours. Mais soyez prudent. Si elle rejoint les Von Carstein, ils gagneront un renfort de poids. Pour cette mission, vous garderez l’Epée de la Foi. Elle vous sera très utile je pense. »
Le répurgateur acquiesça, conscient du privilège qu’il avait de porter l’épée pour deux missions de suite. Cela était fort rare. En effet, elle n’était donnée que pour les missions les plus dangereuses. Celle-ci en faisait assurément partie. Surtout qu’il devrait aller dans une région où les morts marchaient souvent au grand jour. Les armées des Von Carstein avançaient et il n’y avait guère d’espoirs de victoire dans un Empire divisé entre plusieurs empereurs. Mais la Foi pouvait toujours les faire gagner, il n’en doutait pas un instant. Il demanda alors de plus amples informations :
« Je n’en sais pas plus, lui répondit le Grand Maître. Apparemment, elle aurait des cheveux roux mais ce n’est pas sûr.
-Avons nous au moins un nom ?
-Il a dit qu’elle répondait au nom d’Astrid de Lyonesse.
-Dans les registres quelque part ?
-Inconnue dans les nôtres. Mais cela indique au moins qu’elle est originaire de Bretonnie. Vous devriez chercher de ce côté-là dans un premier temps. J’ai envoyé des templiers dans l’est pour tenter de la pister. »
Wolfgang acquiesçât. Il savait que l’ordre devait avoir plus d’informations sur cette vampiresse. Car il supposait qu’une fois dissimulée dans la population, il serait très difficile de la débusquer. Il quitta rapidement la caverne et rejoignit après quelques minutes sa chambre. Il avait besoin de réfléchir aux démarches à suivre.
Il commença par envisager de se rendre rapidement en Bretonnie. Mais un gros problème surgissait. Il n’était pas bretonnien et certainement pas noble. Il se ferait recaler partout où il enquêterait, quand bien même il était Templier de l’Eglise de Sigmar. Ces monteurs de chevaux qui se croyaient au-dessus d’eux l’insupportaient au plus haut point. Mais il était clair qu’il ne pouvait risquer un incident diplomatique. L’Empire n’avait pas besoin de cela. Une attaque simultanée entre les vampires à l’est et les bretonniens à l’ouest serait fatale à l’Empire de Sigmar. Il était donc contrait de demander l’aide d’un noble bretonnien pour son enquête. L’admettre lui coûtait beaucoup. Mais la sécurité de l’Empire passait au-dessus de ses considérations personnelles. Au moins savait-il par où chercher, le duché et la cité de Lyonesse. Il aurait au moins une base de départ. Il prit rapidement un parchemin et une plume avant d’y écrire un mot pour la bibliothèque locale. Elle devait au moins être quelque part dans ses archives, une partie des bretonniens savaient quand même lire et écrire.
Une vingtaine de minutes plus tard, Wolfgang envoya un corbeau rapide à Lyonesse. Il espérait que sa requête se verrait accordée. Puis, il prit ses affaires et sortit en ville. C’était le début de soirée et les rues se vidaient petit à petit. Il parvint rapidement à l’ambassade bretonnienne. Là, deux chevaliers attendaient avec patience et le regardèrent avec un mépris sans nom. Il se retint de les abattre d’un seul coup de pistolet. Il valait mieux qu’un vulgaire assassin. Ils étaient peut-être des hérétiques pour ne pas adorer Sigmar mais abattre un vampire était bien plus important. Quelques minutes plus tard, un chevalier dans la quarantaine sortit de l’antichambre. Son visage était grave. Il était plus grand et plus fort qu’un homme normal. Le templier reconnut immédiatement un des mythiques Chevaliers du Graal. Il se dit qu’il pourrait tenter sa chance avec lui. Il alla donc se mettre devant lui. L’impérial lui rendait près d’une demi-tête mais cela ne l’impressionnait guère. Il avait combattu des choses bien plus horribles. Il se présenta alors au chevalier poliment :
« Je suis Wolfgang Bildermann, de L’Ancien et Très Saint Ordre des Templiers de Sigmar, noble seigneur.
-Que me voulez-vous, demanda brusquement le guerrier ? »
Bien que surpris par la rapidité et la violence de la réponse, le répurgateur ne s’en offusqua pas et continua :
« J’ai une faveur à vous demander, qui pourrait vous intéresser. »
Il le vit hausser les sourcils et le contourner. Il parla plus fort pour le faire revenir :
« Il s’agit de traquer et tuer une vampiresse originaire de Bretonnie. »
L’effet voulu fonctionna. Lentement mais sûrement, le chevalier se retourna et revint vers le répurgateur. Il lui dit alors :
« Vos sources sont-elles sûres ?
-Si jamais elle ne l’est pas, nous ne la tuerons. Dans le cas contraire… »
Il laissa sa phrase en suspens pour lui indiquer sa volonté. Mais le guerrier reprit rapidement :
« Est-elle en Bretonnie ?
-Non point. Mais son nom est Astrid de Lyonesse. Et elle est rousse. C’est tout ce que nous savons.
-Une dame ? Cela est impossible.
-Elle a massacré une unité complète de chevaliers des Guerriers de Luccini.
-Ce ne sont que de mauvais chevaliers qui n’ont guère de parole.
-Ce n’est pas une raison. Il faut être sûr qu’il ne s’agisse pas d’une vampiresse.
-Pourquoi impliquer la Bretonnie, répurgateur ? Si elle ne la menace pas, nous n’en avons que faire ?
-Elle se fait passer pour un chevalier.
-Avez-vous la moindre preuve ? L’avez-vous vue de vos propres yeux ?
-Certes pas. Mais ne voudriez-vous pas savoir si elle a trahie votre Dame du Lac ou non ? Ce serait la moindre des choses pour un chevalier du Graal. »
Le noble réfléchit quelques secondes et finit par accepter :
« Nous partons sur le champ. J’espère que vous avez une monture. En aucun cas, vous ne devrez ouvrir votre bouche là-bas quand je vous dirai de ne pas l’ouvrir. Sinon, vous serez morts avant d’avoir pu dire cheval.
-C’est entendu. »
Wolfgang partit rapidement chercher un cheval aux écuries de l’Ordre. Puis il rejoignit le chevalier. Ce dernier était entièrement équipé et n’avait aucun écuyer, à la plus grande surprise du templier. Il s’attendait à toute une suite.
Faisant le bilan de son plan, le répurgateur se dit qu’il avait plutôt bien fonctionné. Il savait que le chevalier se nommait Bertrand de Ronguilac, dans le duché du Lyonesse. Avoir un local se révélerait utile, surtout s’il était chevalier du Graal puisque tous les Bretonniens s’inclinaient devant eux, comme s’ils méritaient une dévotion particulière. Tant qu’il ménagerait son nouveau compagnon de route, il était certain d’avoir toutes les portes ouvertes en Bretonnie. Il se jura de trouver, arracher tous ses secrets à cette vampiresse et enfin lui rendre la justice de Sigmar. Pour cela, il devrait être prudent. Mais il était confiant. Il avait une grande expérience dans la traque de vampires.
A plusieurs centaines de lieues de là, profondément sous terre, dans une immense caverne, de nombreuses petites créatures piaillaient. Au bout de la grotte, un grand trône fait de bric et de broc. Sur ce dernier, une de ces petites créatures. Elle réclama le silence avec une voix fluette. Ce dernier, miraculeusement, vint assez rapidement. Elle déclara alors :
« L’heure est grave, m’vais p’tits sujets ! Beaucoup de la tribus sont morts c’dernières lunes. J’crois que Mork nous dit d’nous en aller. »
En réalité, Gripik, Grand Roi Gobelin de Sous La Montagne Remplie d’Argent, était terrifiée. Il y a peu, une humaine avait pénétrée la forteresse que sa tribu gardait depuis quelques années après l’avoir reprise à une autre. Les rats gardaient les endroits les plus profonds qui n’étaient pas remplis d’eau. Il avait pensé la tuer, ou plutôt la faire tuer, sans trop de pertes. Mais tous les gobelins envoyés avaient échoué. Même les Squigs, montés ou non, les Grands Arcs A Plat, les Lanceurs A Longue Portée de Gobelins Colériques avaient échoué à l’abattre. Elle semblait invincible. Il s’était décidé à envoyer son « arme secrète ». Il s’agissait de six trolls de pierre particulièrement forts mais tout aussi stupides. Elle les avait anéantis. Il savait qu’ils ne tiendraient pas longtemps à ce rythme. Mieux valait trouver une autre forteresse tranquille sans une folle sanguinaire et laisser les rats se débrouiller avec elle. Oui. C’était la meilleure décision à prendre. Rapidement, tous les gobelins et snotlings quittèrent la caverne pour se précipiter dans les couloirs de pierre. Il était persuadé d’avoir pris la bonne décision.
Assez loin de cette caverne au style architectural étrange, une silhouette avançait lentement dans un immense hall sous-terrain. Ce dernier était bâti autour de nombreuses colonnes de pierre évoquant des combats passés et des gravures de guerriers, artisans, forgerons ou autres. Elle voyait un trône sur une estrade en pierre. Elle s’en approcha et l’effleura du bout de ses doigts gantés. Il ne contenait rien de particulier. La silhouette soupira et commença à explorer l’un des couloirs adjacents. Elle semblait chercher quelque chose de particulier, examinant chaque porte et pièce qui se présentait à elle. Souvent, elle se tournait, entendant régulièrement quelque bruit.
Soudain, alors que la silhouette examinait une pièce, elle entendit des pas. Elle dégaina lentement une très grande épée qui ne semblait pas fabriquée par les hommes. Dans l’obscurité totale, elle laissa tomber son capuchon et enfila un heaume. Elle se mit en garde, prête au combat. Elle était bloquée dans la pièce car les pas arrivaient des deux côtés. Elle réfléchit rapidement et sortit la tête de l’embrasure de la porte. Les deux groupes n’étaient pas encore visibles. En revanche, elle distinguait au loin la lueur de nombreuses torches posées petit à petit. Elle pouvait affronter un seul groupe au lieu de deux. Rapidement, elle sortit de la pièce et se dirigea vers sa gauche, de là où elle venait. A l’angle, elle regarda en avant et découvrit un imposant groupe d’une trentaine de nains. A une dizaine de pieds d’elle. Elle déglutit et surgit en fonçant aussi vite que possible.
Elle allait aussi vite que possible, à une vitesse pratiquement surnaturelle. Cependant, deux nains parvinrent à armer une arbalète et à lui tirer dessus. Mais le premier manqua sa cible et elle parvint à esquiver le carreau du deuxième, non sans être obligée de ralentir. Des nains s’étaient déjà saisis de leurs armes. La personne était, malgré tout, bien trop rapide et d’une force qu’ils jugèrent surprenante. A la lueur des torches, ils remarquèrent de longs cheveux bruns teintés de mèches rousses dans son dos. Intrigués, les Nains hésitèrent une seconde. Seconde qui fut profitable à celle qui était en réalité une femme pour s’échapper. Elle courut aussi vite que possible et cela se rapprochait de la vitesse d’un chien. Dans tous les cas, elle était bien trop rapide pour les Nains qui furent rapidement contraints de laisser tomber la poursuite. Pire, elle ne laissait pas de traces et n’avait pas d’odeur.
De son côté, la femme atteignit rapidement la salle avec le trône. Puis, elle se dirigea, toujours en courant, vers la sortie de la forteresse. Dehors, la nuit était éclairée seulement par la lueur blafarde de Morrslieb. Elle enleva son heaume, dévoilant un visage dans la vingtaine. Il était triste et angoissé à la fois. La femme attacha le casque à sa ceinture et commença à marcher à vive allure. Cependant, elle se retourna une dernière fois vers la forteresse en disant tout haut :
« Malheureusement, ce n’est pas ici que je pourrais me cacher. Cela avait pourtant l’air bien comme endroit. »
Puis, elle s’en retourna définitivement.
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Re: Un Vampire Pas Comme Les Autres
Sam 18 Nov 2017 - 13:06
Eh bien, voila une introduction qui promet bien des duels épiques et des traques féroces
La fin me laisse totalement perplexe, cependant. Toute l'intro semblait montrer à quel point la vampiresse est dangereuse et enchaine les massacres, et puis, tout d'un coup, nous apprenons qu'elle cherche un endroit où se cacher.
Disons, les endroits déserts, ou du moins non-civilisés, ne manquent pas dans le Vieux Monde. Le désert arabéen (celui le plus à l'ouest, sans les momies), les extrêmes confins du Nord, les landes désolées à l'est des Montagnes du Bord du Monde... Par ailleurs, se dissimuler dans un lieu densément peuplé est également une tactique maintes fois prouvée, il suffit de faire profil bas.
Du coup, je suis curieux d'en savoir plus sur les dernières contrées qu'Astrid a visitées : est-ce qu'elle manque de connaissances sur les endroits déserts cités ci-dessus, ou est-ce qu'elle manque cruellement de chance et la bagarre la trouve même aux confins de l'univers ?
La suite
La fin me laisse totalement perplexe, cependant. Toute l'intro semblait montrer à quel point la vampiresse est dangereuse et enchaine les massacres, et puis, tout d'un coup, nous apprenons qu'elle cherche un endroit où se cacher.
Disons, les endroits déserts, ou du moins non-civilisés, ne manquent pas dans le Vieux Monde. Le désert arabéen (celui le plus à l'ouest, sans les momies), les extrêmes confins du Nord, les landes désolées à l'est des Montagnes du Bord du Monde... Par ailleurs, se dissimuler dans un lieu densément peuplé est également une tactique maintes fois prouvée, il suffit de faire profil bas.
Du coup, je suis curieux d'en savoir plus sur les dernières contrées qu'Astrid a visitées : est-ce qu'elle manque de connaissances sur les endroits déserts cités ci-dessus, ou est-ce qu'elle manque cruellement de chance et la bagarre la trouve même aux confins de l'univers ?
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Re: Un Vampire Pas Comme Les Autres
Sam 20 Jan 2018 - 18:19
Bonsoir à toutes et à tous. Oui. Ceci est un nouveau post de ma part en dehors de la section de la taverne. Oui, je vais poster le deuxième chapitre d'Un Vampire Pas Comme Les Autres. Je vais en profiter pour faire un petit point.
Je suis en train d'écrire une série de tomes se passant dans l'univers d'Harry Potter. Cependant, ce n'est pas du tout la même chose que pour ces chapitres puisque je peux faire du 8000 à 9000 mots (voire plus) sans problèmes. Si cela vous intéresse, vous pouvez me le demander par MP (encore que si vous cherchez le nom complet de mon personnage de RP sur le forum sur gogole, vous trouverez ).
Mais tout de suite, voici le chapitre 2.
Dans cette fin de printemps, une jeune femme marchait près de la lisière de la forêt. Elle ramassait régulièrement des champignons qui avaient un bon aspect. Très souvent, elle regardait vers l’intérieur des bois. Les feuilles des arbres étaient vertes et une douce brise soufflait. Mais elle ne perdait pas de vue qu’à l’intérieur de ces bois résidaient des bêtes sans nom. Celles-ci la terrifiaient et terrifiaient tout son village au passage. Aucune expédition menée pour les éradiquer n’avait fonctionné. Même les fiers chevaliers de l’Averland n’avaient rien pu faire. Une bonne heure plus tard, elle pénétra de quelques dizaines de pieds dans les bois avant d’atteindre une lourde palissade en bois. Cette dernière semblait tout de même peu résistante. La porte fut rapidement refermée derrière elle. Elle alla rapidement livrer ses champignons au marchand local contre une petite somme d’argent. Puis, quelqu’un frappa du tambour. Tout le monde se rassembla sur la place centrale et l’écouta parler :
« Nous rappelons que d’ici une heure se tiendra le tirage au sort pour désigner la famille dont un membre devra aller permettre au village de tenir éloignées les bêtes une année de plus. »
Les conversations reprirent aussitôt, mais beaucoup plus lugubres. En effet, chaque année, une famille était tirée au sort. Cette famille désignait un membre qui devait être attachée à un arbre. Puis, elle se faisait tuer par les bêtes tandis que le village accomplissait un rituel. La jeune femme déglutit nerveusement. Elle était la dernière personne de sa famille, tuée par malchance dans un incendie de leur maison voilà sept mois. Du haut de ses vingt-cinq ans, elle n’était pas mariée, faute de prétendants. Elle était considérée comme très belle. Mais tous les hommes étaient soit mariés, soit beaucoup trop jeunes. C’était de la malchance jugeait-elle.
A l’heure venue, tout le village se rassembla sur la grande place. Une grande urne fut amenée. Dedans, chaque famille avait son parchemin. La jeune femme était bien sûr présente. Le bourgmestre vint et tira sans cérémonie un parchemin. Il ne voulait pas s’embarrasser de discours inutiles. Il ouvrit le morceau et lut le nom :
« Gressmann. »
La jeune femme eut le souffle coupé. C’était tombé sur elle. Elle n’avait aucune échappatoire. Tout le monde se tourna vers elle et elle baissa la tête, les larmes lui montant aux yeux. Après quelques instants, elle parvint à dire avec une petite voix :
« Il faudra quelqu’un pour m’y aider. »
Aussitôt, un homme se porta volontaire. Il la saisit par le bras et l’emmena à travers la foule. Ils gagnèrent rapidement la sortie du village. Il lui dit alors :
« J’espère que cela ira vite pour toi Hannah.
-Le dernier a hurlé pendant toute la nuit, répliqua-t-elle plus violemment que désiré.
-Je…
-Laisse tomber Wilfried, fit-elle sur le même ton. Tu ne pourras rien y changer. »
La conversation se termina sur ces mots. Ils arrivèrent après une vingtaine de minutes de marche à un arbre massif. Au pied de ce dernier, un grand tas d’ossements, plus ou moins anciens. Hannah eut la nausée et se contint difficilement. Wilfried, chasseur de son état, accompagnait régulièrement les gens à cet arbre, aussi devait-il y être habitué. Mais pas elle. Courageusement, elle s’y adossa, les bras le long du corps. Le chasseur lui déchira alors la robe, provoquant un cri de protestation. Il venait de lui dénuder complètement la poitrine. Il lui répliqua :
« Tu crois qu’elles sont faites où les incisions ? Dans ton esprit ? »
Hannah se retint de répondre et regarda avec crainte son large couteau bien trop coupant à son goût s’approcher de son buste. Cependant, en voyant le regard de la jeune femme, l’homme décida de l’attacher préalablement à l’arbre. Il sortit donc son épaisse corde et commença à ligoter Hannah à ce dernier. Il le fit au niveau des chevilles et du buste. Elle pouvait à peine bouger. Puis, il commença ses incisions. Elles devaient être profondes pour pouvoir saigner longtemps. Huit fois, il coupa la jeune femme. Huit fois, elle hurla de douleur. Elle se contorsionna pour tenter d’échapper à sa lame. Mais elle était complètement à sa merci. Il finit par s’en aller, sans même un au-revoir.
La nuit arriva trop rapidement au goût d’Hannah. Elle tremblait de froid et voyait ses plaies commencer à cicatriser, lentement mais sûrement. Cependant, cela sentait bien le sang qui couvrait une vaste partie de sa poitrine et de son ventre. Elle entendait les cris des bêtes se rapprocher et pleura à l’idée de son prochain supplice. Finalement, alors qu’il faisait sombre, elle aperçu une créature approcher. Elle était bien plus grande qu’elle et ressemblait au croisement d’un homme avec un taureau. La hache dans sa main (ou sa patte ?) droite était gorgée de sang. Les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent de terreur. De nombreuses bêtes arrivèrent après celle-ci. Alors que la première allait tendre la patte vers elle, une flèche se ficha dedans. Hannah en eut le souffle coupé de terreur. Le monstre cria de douleur et se tourna vivement vers l’origine du trait. Une bête tomba un peu plus loin, elle aussi un trait fiché dans le dos. Aussitôt, les monstres se dirigèrent vers la source des tirs en poussant des cris bestiaux.
A la lueur des deux lunes, Hannah vit les monstres hurler de douleur puis de terreur. Nombre d’entre eux étaient massacrés sans aucune pitié.
A l’endroit du massacre, les bêtes chargeaient les unes après les autres ou toutes ensembles. Mais un guerrier, ou plutôt une guerrière, les abattait comme du simple bétail. Elle maniait une lame à deux mains d’une qualité remarquable. Cette dernière tranchait les chairs et le métal comme elle pouvait découper du parchemin. Mais la simple force de la guerrière était prodigieuse. Quand une créature avait réussi à l’approcher d’un peu trop près, elle lui avait donné un coup de poing en plein visage. Le monstre avait été mis hors de combat à cause du coup. Son style était à la fois élégant et d’une brutalité que ne renierait pas un ogre. Les hommes-bêtes se faisaient couper en deux ou éventrer. Certains, plus chanceux, étaient décapités. L’armure de la guerrière, rouge comme l’hémoglobine, se couvrit du sang des monstres affrontés. Elle semblait infatigable et surtout invincible. Pratiquement aucune bête ne parvenait à passer sa garde. Les rares qui y parvenaient voyaient leurs coups rebondir sur son armure qui ne ressemblait certainement pas autres armures impériales. Finalement, l’homme-taureau se retrouva seul face à elle. La guerrière était entourée d’un grand nombre de cadavres. Il mugit de rage et fonça droit sur elle.
Elégamment, la femme esquiva la charge du minotaure avant de se retourner, toujours en garde. Elle souriait. Le monstre revint rapidement à la charge. Cette fois, elle maintint sa position et para un coup allant de haut en bas. Le monstre fut stupéfait de la voir bloquer sa lourde hache avec son épée. Et surtout tenir sans aucun effort visible. C’était comme si c’était très facile pour elle. Il parvint à dégager son arme et ils commencèrent à se tourner autour. Alors qu’il tentait un coup de taille, elle prit les devant et le décapita d’un coup sec. Son corps s’arrêta d’un coup alors que la tête tombait lentement mais sûrement en arrière, bientôt suivi du corps. Le sang gicla du coup et arrosa la femme qui se tenait face au corps du monstre. Rapidement, elle essuya sa lame et se tourna l’arbre devant lequel ils s’étaient tenus quelques minutes auparavant.
Hannah, elle, était terrifiée. Elle avait vu cette personne, pas plus grande qu’elle semblait-il, massacrer sans problèmes des dizaines de bêtes furieuses qui auraient anéanti une compagnie d’hallebardiers. La personne s’approcha lentement mais sûrement, comme si elle ne savait pas quoi faire d’elle. Finalement, la jeune femme parvint à rassembler assez de courage pour implorer : « Tuez-moi rapidement. » A sa grande surprise, le guerrier rangea son étrange épée et sortit un couteau. Son cœur accéléra brutalement alors qu’elle l’approchait. Cependant, à sa plus grande surprise, aucun coup ne vint. Au contraire, les cordes tombèrent. Elle allait questionner le guerrier quand ce dernier enleva son casque, révélant de longs cheveux brun-roux et un visage féminin. La femme face à elle lui dit alors dans un Reikspiel hésitant :
« Vous devriez regagner votre village.
-Ils vont penser que je suis corrompue et vont tenter de me tuer, hésita Hannah. C’était probablement la vérité. »
Elle entendit la guerrière lancer un juron dans une langue inconnue. Puis, sa sauveuse se tourna vers la paysanne et lui proposa :
« Vous pouvez venir avec moi pour quelques temps. Il y a un temple de Shallya à Mittlenburg. Vous pourrez y aller. »
Hannah hocha la tête pour affirmer son accord. La guerrière lui donna alors quelques fruits à manger avant de se mettre en route. A ce moment, la jeune femme se rendit compte qu’elle était en partie nue. Quand elle s’en ouvrit à sa compagne de voyage, cette dernière jura grossièrement avant de continuer à marcher. Soudain, elle s’arrêta et la paysanne la vit sortir une robe d’un sac posé au près d’un arbre. Elle la lui tendit et l’Averlandaise put la revêtir en se changeant. Puis, sa sauveuse prit le sac sur son dos et se mit en marche.
Elles marchèrent ainsi jusqu’au petit matin. Elles étaient sorties de la forêt depuis bien longtemps. Elles s’étaient cachées dans une ferme abandonnée. Hannah remarqua que, curieusement, sa compagne de route semblait redouter le soleil. C’était pour le moins curieux. Mais elle n’eut guère le temps de s’attarder sur cela car elle était épuisée. Bien vite, elle s’endormit comme une masse sur un tas de paille recouvert d’un drap, avec pour dernière vision la guerrière qui montait la garde. La jeune femme ne se réveilla qu’en début de soirée à cause d’une odeur de lapin fumé. En regardant autour d’elle, elle remarqua sa sauveuse faisant cuire deux lapins, probablement attrapés durant la journée. Elle remarqua alors son arc et son carquois. Elle put également la détailler un peu plus. Son armure était très étrange. Elle ne ressemblait pas du tout aux armures impériales. Elle la couvrait des pieds à la tête et semblait extrêmement lourde. Son heaume, rond, ne laissait apparaître que ses yeux. Ses cheveux, formant de magnifiques ondulations quand ils étaient détachés, étaient attachés en une seule tresse maintenue par une corde en cuir. L’armure était rouge sang. Elle semblait aussi bien laquée dans cette couleur que couverte du sang d’ennemis tués au combat. Hannah se demanda donc qui était réellement sa sauveuse.
Cette dernière la prit par surprise en lui disant : « Je sais que vous êtes réveillée. Venez manger. Nous marcherons toute la nuit. » La jeune femme obéit sans discuter. Elle put alors voir un peu mieux le visage de la guerrière. Ce dernier était beau et semblait presque enfantin. Sans la taille, elle aurait presque l’air de faire une enfant d’environ seize ans. Son regard était triste mais aussi très déterminé. En revanche, ses traits étaient d’une dureté incroyable. Elle remarqua alors un dessin sur son armure. Il évoquait un monstre ailé à quatre pattes qui ressemblait aux quelques rumeurs sur les dragons, aucune n’ayant été jamais prouvée. Rassemblant tout son courage, elle parvint à lui demander :
« A qui dois-je la vie ? Je suis Hannah Gressmann de l’Averland.
-Astrid, répondit la guerrière après un temps d’hésitation relativement long. Je suis originaire de Bretonnie. »
La conversation retomba. Hannah était stupéfaite. Que faisait donc une bretonnienne si loin de chez elle ? Et pourquoi était-elle une guerrière ? Les femmes portant les armes étaient fort rares.
Les jours suivants furent calmes. Elles avançaient de nuit et se reposaient le jour dans des endroits isolés. La guerre contre la Sylvanie avait vidé certaines campagnes et les fermes ou bâtisses à l’abandon n’étaient pas rares. Elles évitaient, en général, les routes et les rares villages. Hannah se fatiguait de moins en moins vite. Cependant, elle continuait à dormir comme une masse la journée. Jamais elle n’était allée aussi loin. Même si elles étaient encore dans l’Averland, elle avait l’impression d’être en terre inconnue. Au contraire, Astrid, elle, semblait parfaitement où aller comme si elle connaissait parfaitement la région. Elle se déplaçait dans un silence incroyable quand elle le voulait. Le reste du temps, elle marchait comme si elle ne redoutait rien.
De son côté, la guerrière réfléchissait à ce qui lui avait pris de secourir Hannah. Normalement, elle aurait du la tuer pour ne pas qu’elle puisse avoir la possibilité de témoigner. Mais elle s’était jurée de ne pas tuer quelqu’un sans au moins une bonne raison. De plus, elle devait pouvoir se défendre. Ce que la jeune femme était loin de pouvoir faire. Cela se voyait qu’elle n’avait pas été entraînée au combat, en dehors de quelques principes comme « tenir le bout pointu vers l’ennemi ». En un sens, Hannah lui rappelait elle-même quand elle était encore enfant. Son innocence et son courage n’étaient pas à nier. Elle ne voulait qu’il puisse lui arriver la même chose qu’à elle. C’était pour cela qu’elle comptait l’emmener dans une ville à un temple de Shallya. Les sœurs pourraient lui trouver un emploi honnête et elle n’aurait pas son âme souillée par de nombreux massacres et les ténèbres. La bretonnienne ne s’était pas attendue à trouver une terre aussi désolée. Cela faisait moins de deux semaines qu’elle était dans l’Empire et du peu qu’elle avait pu comprendre, l’Empire était toujours morcelé en diverses régions. Pire, quelques rumeurs parlaient de forces de morts-vivants s’étant levées en Sylvanie. C’était pour cela qu’elle partait vers le sud.
Après six nuits de marche au milieu de collines désolées, l’étrange duo dépassa Maylhof. Il partit alors vers le sud-ouest. Hannah était de plus en plus fatiguée. Elle avait bien tenu durant les premières nuits. Mais là, elle voulait juste un bon lit chaud et confortable. Elle était épuisée par la marche. Finalement, un soir, avant de partir, elle demanda avec une petite voix :
« Quand arrivons-nous ? Je commence à avoir mal aux pieds et j’ai de plus en plus de mal à marcher.
-Demain, nous partirons après la mi-journée. Comme ça, nous arriverons en milieu d’après-midi. On ne va marcher que quatre heures cette nuit. »
L’énergie nécessaire pour marcher revint au galop. Elle savait enfin quand elles arriveraient. Elle savait donc quand son calvaire toucherait à sa fin. A Mittlenburg, elle pourrait se reconstruire une vie normale, avec l’aide des Sœurs de Shallya. Elle pourrait même rejoindre ces dernières si elle finissait par en être convaincue.
Plus tard dans la nuit, alors qu’elles venaient de s’arrêter pour qu’Hannah puisse se reposer, cette dernière, déjà allongée à cause de la fatigue, vit sa sauveuse se lever brusquement, aux aguets. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elles n’avaient pas rencontré une seule âme qui vivait, en dehors de quelques animaux tels des lapins. Il n’y avait aucun village à proximité et elles étaient loin de la route. Elle vit alors Astrid se diriger vers elle. Elle se releva sur ses fesses et l’écouta quand celle-ci lui dit :
« Tu vas rester dans cet endroit. Voici une lame, elle lui tendit une épée. Si jamais quelqu’un s’approche de toi, n’hésite pas à le tuer en lui tranchant la gorge. Dans tous les cas, n’intervient pas dans un combat où je suis. »
La jeune femme hocha la tête, malgré la peur qui la tenaillait. Pour qu’elle ait un air aussi sérieux, l’affaire devait être grave. Elle comprit quelques minutes plus tard quand des cavaliers apparurent au loin. Ils semblaient pouvoir se mouvoir sans aucune difficulté dans la nuit. Ils étaient quatre semblaient montés sur d’énormes destriers.
Alors qu’ils approchaient, Hannah se sentit liquéfiée par la peur. Grâce à une Mannslieb presque pleine, la nuit était bien éclairée. Elle vit donc les épaisses armures rouge sang des chevaliers et leurs heaumes avec des ailes de dragon. Leurs montures crachaient de la fumée par les naseaux et semblaient plus mortes que vivantes. Ils étaient réellement terrifiants. Elle remarqua rapidement qu’Astrid était face à eux, attendant patiemment leur arrivée. Elle avait mit son heaume et son bouclier était resté dans son dos. Elle manierait certainement sa grande lame.
La bretonnienne, de son côté, avait vite compris qu’elle aurait à faire à des vampires. Elle s’était donc préparée au combat. Il s’agissait de chevaliers. Elle ne savait d’où ils venaient et préférait ne pas le savoir. Elle était désavantagée puisqu’à pieds et devant protéger Hannah. Cependant, son honneur lui commandait de ne pas se porter en avant pour ne pas ouvrir une possibilité de se faire avoir. Les cavaliers arrivèrent bien vite devant elle. L’un d’eux, semblant être le chef, s’avança. Il prit alors une voix pompeuse et déclara : « Ecartez-vous de notre chemin entre nous et notre proie. » Astrid haussa un sourcil et répondit narquoisement :
« Sinon, vous me ferez quoi ?
-Vous serez tuée, femme. Après que chacun de nous ait profité de vous, fit-il sans se démonter.
-Vous n’avez aucun honneur, homme, répliqua-t-elle avec un ton sans appel.
-Vous nous êtes inférieure et vous n’avez aucune chance contre nous quatre. C’est ce que je vous dis. Alors pour la dernière fois, écartez-vous ou vous rencontrerez votre destin. Choisissez-vous la mort ou la vie ? »
Tirant sa grande épée de son flanc gauche, la guerrière répliqua :
« Je choisis de verser votre sang. »
Aussitôt, les quatre cavaliers attaquèrent. Le premier à atteindre la bretonnienne vit sa monture avoir ses pattes coupées net. Dans le même mouvement, il fut décapité. Immédiatement, comme prévenue par un sixième sens, Astrid se décala d’un pas sur le côté et la lance d’un chevalier lui passa à deux pouces du casque. Gardant sa lame dans la main gauche, elle saisit ce dernier et avec une force prodigieuse, parvint à le faire tomber de sa monture. Immobilisé au sol, elle l’acheva d’un seul coup d’épée. Il n’en restait que deux, dont leur chef. Ils semblaient la prendre avec plus de circonspection. Elle était extrêmement redoutable et l’avait sous-estimée. Ils chargèrent alors de concert, espérant l’avoir ainsi. Cependant, à la place, elle parvint à éviter les deux lances et à envoyer les deux cavaliers au sol en abattant les montures. Elle acheva rapidement le plus faible des deux. Mais cela laissa le temps au commandant du groupe de se relever. Fou furieux, il fonça vers la guerrière qui ne se laissa pas démonter. En esquivant habilement son coup, sa lame traversa le bras tenant le bouclier du vampire de part en part. Ce dernier hoqueta. Alors qu’elle dégageait sa lame, elle lui déclara :
« Dites à votre supérieur de ne jamais m’attaquer, moi ou ceux et celles que je protège ou qui sont sous ma protection. Ou alors il leur en cuira.
-Qui êtes vous, fit-il avec une petite voix ?
-Astrid De Lyonesse, l’Epée du Soir, répliqua-t-elle avec une voix si terrible que pour la première fois depuis longtemps, il eut réellement peur de quelqu’un. »
Reprenant avec difficultés une monture, il s’enfuit, laissant les deux femmes, seules dans la nuit.
Ce personnage ne sera guère revu par la suite. Cependant, c'est pour aussi avoir, indirectement des nouvelles de notre héroïne.
@Von Essen : Astrid voyagera parmi un certain nombre de ces contrées Patience et longueur de temps fut plus que force ni que rage
PS : Je posterai normalement toutes les deux semaines. Puis, il devrait y avoir une pause pour me permettre d'avancer dans le tome 3 et de reprendre le premier chapitre.
Je suis en train d'écrire une série de tomes se passant dans l'univers d'Harry Potter. Cependant, ce n'est pas du tout la même chose que pour ces chapitres puisque je peux faire du 8000 à 9000 mots (voire plus) sans problèmes. Si cela vous intéresse, vous pouvez me le demander par MP (encore que si vous cherchez le nom complet de mon personnage de RP sur le forum sur gogole, vous trouverez ).
Mais tout de suite, voici le chapitre 2.
Chapitre 2 : Hannah Gressmann
Dans cette fin de printemps, une jeune femme marchait près de la lisière de la forêt. Elle ramassait régulièrement des champignons qui avaient un bon aspect. Très souvent, elle regardait vers l’intérieur des bois. Les feuilles des arbres étaient vertes et une douce brise soufflait. Mais elle ne perdait pas de vue qu’à l’intérieur de ces bois résidaient des bêtes sans nom. Celles-ci la terrifiaient et terrifiaient tout son village au passage. Aucune expédition menée pour les éradiquer n’avait fonctionné. Même les fiers chevaliers de l’Averland n’avaient rien pu faire. Une bonne heure plus tard, elle pénétra de quelques dizaines de pieds dans les bois avant d’atteindre une lourde palissade en bois. Cette dernière semblait tout de même peu résistante. La porte fut rapidement refermée derrière elle. Elle alla rapidement livrer ses champignons au marchand local contre une petite somme d’argent. Puis, quelqu’un frappa du tambour. Tout le monde se rassembla sur la place centrale et l’écouta parler :
« Nous rappelons que d’ici une heure se tiendra le tirage au sort pour désigner la famille dont un membre devra aller permettre au village de tenir éloignées les bêtes une année de plus. »
Les conversations reprirent aussitôt, mais beaucoup plus lugubres. En effet, chaque année, une famille était tirée au sort. Cette famille désignait un membre qui devait être attachée à un arbre. Puis, elle se faisait tuer par les bêtes tandis que le village accomplissait un rituel. La jeune femme déglutit nerveusement. Elle était la dernière personne de sa famille, tuée par malchance dans un incendie de leur maison voilà sept mois. Du haut de ses vingt-cinq ans, elle n’était pas mariée, faute de prétendants. Elle était considérée comme très belle. Mais tous les hommes étaient soit mariés, soit beaucoup trop jeunes. C’était de la malchance jugeait-elle.
A l’heure venue, tout le village se rassembla sur la grande place. Une grande urne fut amenée. Dedans, chaque famille avait son parchemin. La jeune femme était bien sûr présente. Le bourgmestre vint et tira sans cérémonie un parchemin. Il ne voulait pas s’embarrasser de discours inutiles. Il ouvrit le morceau et lut le nom :
« Gressmann. »
La jeune femme eut le souffle coupé. C’était tombé sur elle. Elle n’avait aucune échappatoire. Tout le monde se tourna vers elle et elle baissa la tête, les larmes lui montant aux yeux. Après quelques instants, elle parvint à dire avec une petite voix :
« Il faudra quelqu’un pour m’y aider. »
Aussitôt, un homme se porta volontaire. Il la saisit par le bras et l’emmena à travers la foule. Ils gagnèrent rapidement la sortie du village. Il lui dit alors :
« J’espère que cela ira vite pour toi Hannah.
-Le dernier a hurlé pendant toute la nuit, répliqua-t-elle plus violemment que désiré.
-Je…
-Laisse tomber Wilfried, fit-elle sur le même ton. Tu ne pourras rien y changer. »
La conversation se termina sur ces mots. Ils arrivèrent après une vingtaine de minutes de marche à un arbre massif. Au pied de ce dernier, un grand tas d’ossements, plus ou moins anciens. Hannah eut la nausée et se contint difficilement. Wilfried, chasseur de son état, accompagnait régulièrement les gens à cet arbre, aussi devait-il y être habitué. Mais pas elle. Courageusement, elle s’y adossa, les bras le long du corps. Le chasseur lui déchira alors la robe, provoquant un cri de protestation. Il venait de lui dénuder complètement la poitrine. Il lui répliqua :
« Tu crois qu’elles sont faites où les incisions ? Dans ton esprit ? »
Hannah se retint de répondre et regarda avec crainte son large couteau bien trop coupant à son goût s’approcher de son buste. Cependant, en voyant le regard de la jeune femme, l’homme décida de l’attacher préalablement à l’arbre. Il sortit donc son épaisse corde et commença à ligoter Hannah à ce dernier. Il le fit au niveau des chevilles et du buste. Elle pouvait à peine bouger. Puis, il commença ses incisions. Elles devaient être profondes pour pouvoir saigner longtemps. Huit fois, il coupa la jeune femme. Huit fois, elle hurla de douleur. Elle se contorsionna pour tenter d’échapper à sa lame. Mais elle était complètement à sa merci. Il finit par s’en aller, sans même un au-revoir.
La nuit arriva trop rapidement au goût d’Hannah. Elle tremblait de froid et voyait ses plaies commencer à cicatriser, lentement mais sûrement. Cependant, cela sentait bien le sang qui couvrait une vaste partie de sa poitrine et de son ventre. Elle entendait les cris des bêtes se rapprocher et pleura à l’idée de son prochain supplice. Finalement, alors qu’il faisait sombre, elle aperçu une créature approcher. Elle était bien plus grande qu’elle et ressemblait au croisement d’un homme avec un taureau. La hache dans sa main (ou sa patte ?) droite était gorgée de sang. Les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent de terreur. De nombreuses bêtes arrivèrent après celle-ci. Alors que la première allait tendre la patte vers elle, une flèche se ficha dedans. Hannah en eut le souffle coupé de terreur. Le monstre cria de douleur et se tourna vivement vers l’origine du trait. Une bête tomba un peu plus loin, elle aussi un trait fiché dans le dos. Aussitôt, les monstres se dirigèrent vers la source des tirs en poussant des cris bestiaux.
A la lueur des deux lunes, Hannah vit les monstres hurler de douleur puis de terreur. Nombre d’entre eux étaient massacrés sans aucune pitié.
A l’endroit du massacre, les bêtes chargeaient les unes après les autres ou toutes ensembles. Mais un guerrier, ou plutôt une guerrière, les abattait comme du simple bétail. Elle maniait une lame à deux mains d’une qualité remarquable. Cette dernière tranchait les chairs et le métal comme elle pouvait découper du parchemin. Mais la simple force de la guerrière était prodigieuse. Quand une créature avait réussi à l’approcher d’un peu trop près, elle lui avait donné un coup de poing en plein visage. Le monstre avait été mis hors de combat à cause du coup. Son style était à la fois élégant et d’une brutalité que ne renierait pas un ogre. Les hommes-bêtes se faisaient couper en deux ou éventrer. Certains, plus chanceux, étaient décapités. L’armure de la guerrière, rouge comme l’hémoglobine, se couvrit du sang des monstres affrontés. Elle semblait infatigable et surtout invincible. Pratiquement aucune bête ne parvenait à passer sa garde. Les rares qui y parvenaient voyaient leurs coups rebondir sur son armure qui ne ressemblait certainement pas autres armures impériales. Finalement, l’homme-taureau se retrouva seul face à elle. La guerrière était entourée d’un grand nombre de cadavres. Il mugit de rage et fonça droit sur elle.
Elégamment, la femme esquiva la charge du minotaure avant de se retourner, toujours en garde. Elle souriait. Le monstre revint rapidement à la charge. Cette fois, elle maintint sa position et para un coup allant de haut en bas. Le monstre fut stupéfait de la voir bloquer sa lourde hache avec son épée. Et surtout tenir sans aucun effort visible. C’était comme si c’était très facile pour elle. Il parvint à dégager son arme et ils commencèrent à se tourner autour. Alors qu’il tentait un coup de taille, elle prit les devant et le décapita d’un coup sec. Son corps s’arrêta d’un coup alors que la tête tombait lentement mais sûrement en arrière, bientôt suivi du corps. Le sang gicla du coup et arrosa la femme qui se tenait face au corps du monstre. Rapidement, elle essuya sa lame et se tourna l’arbre devant lequel ils s’étaient tenus quelques minutes auparavant.
Hannah, elle, était terrifiée. Elle avait vu cette personne, pas plus grande qu’elle semblait-il, massacrer sans problèmes des dizaines de bêtes furieuses qui auraient anéanti une compagnie d’hallebardiers. La personne s’approcha lentement mais sûrement, comme si elle ne savait pas quoi faire d’elle. Finalement, la jeune femme parvint à rassembler assez de courage pour implorer : « Tuez-moi rapidement. » A sa grande surprise, le guerrier rangea son étrange épée et sortit un couteau. Son cœur accéléra brutalement alors qu’elle l’approchait. Cependant, à sa plus grande surprise, aucun coup ne vint. Au contraire, les cordes tombèrent. Elle allait questionner le guerrier quand ce dernier enleva son casque, révélant de longs cheveux brun-roux et un visage féminin. La femme face à elle lui dit alors dans un Reikspiel hésitant :
« Vous devriez regagner votre village.
-Ils vont penser que je suis corrompue et vont tenter de me tuer, hésita Hannah. C’était probablement la vérité. »
Elle entendit la guerrière lancer un juron dans une langue inconnue. Puis, sa sauveuse se tourna vers la paysanne et lui proposa :
« Vous pouvez venir avec moi pour quelques temps. Il y a un temple de Shallya à Mittlenburg. Vous pourrez y aller. »
Hannah hocha la tête pour affirmer son accord. La guerrière lui donna alors quelques fruits à manger avant de se mettre en route. A ce moment, la jeune femme se rendit compte qu’elle était en partie nue. Quand elle s’en ouvrit à sa compagne de voyage, cette dernière jura grossièrement avant de continuer à marcher. Soudain, elle s’arrêta et la paysanne la vit sortir une robe d’un sac posé au près d’un arbre. Elle la lui tendit et l’Averlandaise put la revêtir en se changeant. Puis, sa sauveuse prit le sac sur son dos et se mit en marche.
Elles marchèrent ainsi jusqu’au petit matin. Elles étaient sorties de la forêt depuis bien longtemps. Elles s’étaient cachées dans une ferme abandonnée. Hannah remarqua que, curieusement, sa compagne de route semblait redouter le soleil. C’était pour le moins curieux. Mais elle n’eut guère le temps de s’attarder sur cela car elle était épuisée. Bien vite, elle s’endormit comme une masse sur un tas de paille recouvert d’un drap, avec pour dernière vision la guerrière qui montait la garde. La jeune femme ne se réveilla qu’en début de soirée à cause d’une odeur de lapin fumé. En regardant autour d’elle, elle remarqua sa sauveuse faisant cuire deux lapins, probablement attrapés durant la journée. Elle remarqua alors son arc et son carquois. Elle put également la détailler un peu plus. Son armure était très étrange. Elle ne ressemblait pas du tout aux armures impériales. Elle la couvrait des pieds à la tête et semblait extrêmement lourde. Son heaume, rond, ne laissait apparaître que ses yeux. Ses cheveux, formant de magnifiques ondulations quand ils étaient détachés, étaient attachés en une seule tresse maintenue par une corde en cuir. L’armure était rouge sang. Elle semblait aussi bien laquée dans cette couleur que couverte du sang d’ennemis tués au combat. Hannah se demanda donc qui était réellement sa sauveuse.
Cette dernière la prit par surprise en lui disant : « Je sais que vous êtes réveillée. Venez manger. Nous marcherons toute la nuit. » La jeune femme obéit sans discuter. Elle put alors voir un peu mieux le visage de la guerrière. Ce dernier était beau et semblait presque enfantin. Sans la taille, elle aurait presque l’air de faire une enfant d’environ seize ans. Son regard était triste mais aussi très déterminé. En revanche, ses traits étaient d’une dureté incroyable. Elle remarqua alors un dessin sur son armure. Il évoquait un monstre ailé à quatre pattes qui ressemblait aux quelques rumeurs sur les dragons, aucune n’ayant été jamais prouvée. Rassemblant tout son courage, elle parvint à lui demander :
« A qui dois-je la vie ? Je suis Hannah Gressmann de l’Averland.
-Astrid, répondit la guerrière après un temps d’hésitation relativement long. Je suis originaire de Bretonnie. »
La conversation retomba. Hannah était stupéfaite. Que faisait donc une bretonnienne si loin de chez elle ? Et pourquoi était-elle une guerrière ? Les femmes portant les armes étaient fort rares.
Les jours suivants furent calmes. Elles avançaient de nuit et se reposaient le jour dans des endroits isolés. La guerre contre la Sylvanie avait vidé certaines campagnes et les fermes ou bâtisses à l’abandon n’étaient pas rares. Elles évitaient, en général, les routes et les rares villages. Hannah se fatiguait de moins en moins vite. Cependant, elle continuait à dormir comme une masse la journée. Jamais elle n’était allée aussi loin. Même si elles étaient encore dans l’Averland, elle avait l’impression d’être en terre inconnue. Au contraire, Astrid, elle, semblait parfaitement où aller comme si elle connaissait parfaitement la région. Elle se déplaçait dans un silence incroyable quand elle le voulait. Le reste du temps, elle marchait comme si elle ne redoutait rien.
De son côté, la guerrière réfléchissait à ce qui lui avait pris de secourir Hannah. Normalement, elle aurait du la tuer pour ne pas qu’elle puisse avoir la possibilité de témoigner. Mais elle s’était jurée de ne pas tuer quelqu’un sans au moins une bonne raison. De plus, elle devait pouvoir se défendre. Ce que la jeune femme était loin de pouvoir faire. Cela se voyait qu’elle n’avait pas été entraînée au combat, en dehors de quelques principes comme « tenir le bout pointu vers l’ennemi ». En un sens, Hannah lui rappelait elle-même quand elle était encore enfant. Son innocence et son courage n’étaient pas à nier. Elle ne voulait qu’il puisse lui arriver la même chose qu’à elle. C’était pour cela qu’elle comptait l’emmener dans une ville à un temple de Shallya. Les sœurs pourraient lui trouver un emploi honnête et elle n’aurait pas son âme souillée par de nombreux massacres et les ténèbres. La bretonnienne ne s’était pas attendue à trouver une terre aussi désolée. Cela faisait moins de deux semaines qu’elle était dans l’Empire et du peu qu’elle avait pu comprendre, l’Empire était toujours morcelé en diverses régions. Pire, quelques rumeurs parlaient de forces de morts-vivants s’étant levées en Sylvanie. C’était pour cela qu’elle partait vers le sud.
Après six nuits de marche au milieu de collines désolées, l’étrange duo dépassa Maylhof. Il partit alors vers le sud-ouest. Hannah était de plus en plus fatiguée. Elle avait bien tenu durant les premières nuits. Mais là, elle voulait juste un bon lit chaud et confortable. Elle était épuisée par la marche. Finalement, un soir, avant de partir, elle demanda avec une petite voix :
« Quand arrivons-nous ? Je commence à avoir mal aux pieds et j’ai de plus en plus de mal à marcher.
-Demain, nous partirons après la mi-journée. Comme ça, nous arriverons en milieu d’après-midi. On ne va marcher que quatre heures cette nuit. »
L’énergie nécessaire pour marcher revint au galop. Elle savait enfin quand elles arriveraient. Elle savait donc quand son calvaire toucherait à sa fin. A Mittlenburg, elle pourrait se reconstruire une vie normale, avec l’aide des Sœurs de Shallya. Elle pourrait même rejoindre ces dernières si elle finissait par en être convaincue.
Plus tard dans la nuit, alors qu’elles venaient de s’arrêter pour qu’Hannah puisse se reposer, cette dernière, déjà allongée à cause de la fatigue, vit sa sauveuse se lever brusquement, aux aguets. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elles n’avaient pas rencontré une seule âme qui vivait, en dehors de quelques animaux tels des lapins. Il n’y avait aucun village à proximité et elles étaient loin de la route. Elle vit alors Astrid se diriger vers elle. Elle se releva sur ses fesses et l’écouta quand celle-ci lui dit :
« Tu vas rester dans cet endroit. Voici une lame, elle lui tendit une épée. Si jamais quelqu’un s’approche de toi, n’hésite pas à le tuer en lui tranchant la gorge. Dans tous les cas, n’intervient pas dans un combat où je suis. »
La jeune femme hocha la tête, malgré la peur qui la tenaillait. Pour qu’elle ait un air aussi sérieux, l’affaire devait être grave. Elle comprit quelques minutes plus tard quand des cavaliers apparurent au loin. Ils semblaient pouvoir se mouvoir sans aucune difficulté dans la nuit. Ils étaient quatre semblaient montés sur d’énormes destriers.
Alors qu’ils approchaient, Hannah se sentit liquéfiée par la peur. Grâce à une Mannslieb presque pleine, la nuit était bien éclairée. Elle vit donc les épaisses armures rouge sang des chevaliers et leurs heaumes avec des ailes de dragon. Leurs montures crachaient de la fumée par les naseaux et semblaient plus mortes que vivantes. Ils étaient réellement terrifiants. Elle remarqua rapidement qu’Astrid était face à eux, attendant patiemment leur arrivée. Elle avait mit son heaume et son bouclier était resté dans son dos. Elle manierait certainement sa grande lame.
La bretonnienne, de son côté, avait vite compris qu’elle aurait à faire à des vampires. Elle s’était donc préparée au combat. Il s’agissait de chevaliers. Elle ne savait d’où ils venaient et préférait ne pas le savoir. Elle était désavantagée puisqu’à pieds et devant protéger Hannah. Cependant, son honneur lui commandait de ne pas se porter en avant pour ne pas ouvrir une possibilité de se faire avoir. Les cavaliers arrivèrent bien vite devant elle. L’un d’eux, semblant être le chef, s’avança. Il prit alors une voix pompeuse et déclara : « Ecartez-vous de notre chemin entre nous et notre proie. » Astrid haussa un sourcil et répondit narquoisement :
« Sinon, vous me ferez quoi ?
-Vous serez tuée, femme. Après que chacun de nous ait profité de vous, fit-il sans se démonter.
-Vous n’avez aucun honneur, homme, répliqua-t-elle avec un ton sans appel.
-Vous nous êtes inférieure et vous n’avez aucune chance contre nous quatre. C’est ce que je vous dis. Alors pour la dernière fois, écartez-vous ou vous rencontrerez votre destin. Choisissez-vous la mort ou la vie ? »
Tirant sa grande épée de son flanc gauche, la guerrière répliqua :
« Je choisis de verser votre sang. »
Aussitôt, les quatre cavaliers attaquèrent. Le premier à atteindre la bretonnienne vit sa monture avoir ses pattes coupées net. Dans le même mouvement, il fut décapité. Immédiatement, comme prévenue par un sixième sens, Astrid se décala d’un pas sur le côté et la lance d’un chevalier lui passa à deux pouces du casque. Gardant sa lame dans la main gauche, elle saisit ce dernier et avec une force prodigieuse, parvint à le faire tomber de sa monture. Immobilisé au sol, elle l’acheva d’un seul coup d’épée. Il n’en restait que deux, dont leur chef. Ils semblaient la prendre avec plus de circonspection. Elle était extrêmement redoutable et l’avait sous-estimée. Ils chargèrent alors de concert, espérant l’avoir ainsi. Cependant, à la place, elle parvint à éviter les deux lances et à envoyer les deux cavaliers au sol en abattant les montures. Elle acheva rapidement le plus faible des deux. Mais cela laissa le temps au commandant du groupe de se relever. Fou furieux, il fonça vers la guerrière qui ne se laissa pas démonter. En esquivant habilement son coup, sa lame traversa le bras tenant le bouclier du vampire de part en part. Ce dernier hoqueta. Alors qu’elle dégageait sa lame, elle lui déclara :
« Dites à votre supérieur de ne jamais m’attaquer, moi ou ceux et celles que je protège ou qui sont sous ma protection. Ou alors il leur en cuira.
-Qui êtes vous, fit-il avec une petite voix ?
-Astrid De Lyonesse, l’Epée du Soir, répliqua-t-elle avec une voix si terrible que pour la première fois depuis longtemps, il eut réellement peur de quelqu’un. »
Reprenant avec difficultés une monture, il s’enfuit, laissant les deux femmes, seules dans la nuit.
Ce personnage ne sera guère revu par la suite. Cependant, c'est pour aussi avoir, indirectement des nouvelles de notre héroïne.
@Von Essen : Astrid voyagera parmi un certain nombre de ces contrées Patience et longueur de temps fut plus que force ni que rage
PS : Je posterai normalement toutes les deux semaines. Puis, il devrait y avoir une pause pour me permettre d'avancer dans le tome 3 et de reprendre le premier chapitre.
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Re: Un Vampire Pas Comme Les Autres
Mer 24 Jan 2018 - 12:54
Eh bien, je lui souhaite un agréable voyage, plein de rencontres enrichissantes et de visions nouvellesGilgalad a écrit:Astrid voyagera parmi un certain nombre de ces contrées
Petite remarque quant aux éventuelles péripéties qui pourraient bien arriver à Astrid, au train où cela progresse : je ne serais pas surpris que les dieux du chaos veuillent mettre leur grain de sel dans sa situation, et ce de manière chaotiquement spectaculaire !
Cela dit, si elle passe outre leur attention, ce serait sympa d'avoir plus de descriptions sur ses escales : les monuments, le panorama, les menus,
La suite !
Re: Un Vampire Pas Comme Les Autres
Mer 24 Jan 2018 - 14:43
He bien he bien he bien
J'vais pas mentir, je préfère déjà ces deux chapitres au récit de l'humanité d'Astrid. Mieux narré, plus dynamique, des personnages je trouve plus développés. Serais-ce ce qu'on appel le progrès ?
ptite coquille dans l'premier et des remarques à la volée :
J'crois que c'est tout. J'ai particulièrement accroché le coup du sacrifice humain, mais c'est un détail perso. D'ailleurs... ce couple Astrid/Hanna... il n'y a qu'à moi que cela fait penser à Xena et Gabrielle ?
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J'vais pas mentir, je préfère déjà ces deux chapitres au récit de l'humanité d'Astrid. Mieux narré, plus dynamique, des personnages je trouve plus développés. Serais-ce ce qu'on appel le progrès ?
ptite coquille dans l'premier et des remarques à la volée :
- Spoiler:
- gilgalad a écrit:Wolfgang Bildermann était contrarié et perdu. Une gamine de dix-huit ans, disparue depuis près d’un siècle et demi a refait surface ? Cela semblait peu probable.
puisgilgalad a écrit:
-Il a dit qu’elle répondait au nom d’Astrid de Lyonesse.
-Dans les registres quelque part ?
-Inconnue dans les nôtres. Mais cela indique au moins qu’elle est originaire de Bretonnie.
... gné ? Pas cohérent cela.
Aussi (cela m'a fait rire) essai de lire cette phrase à voix haute sans reprendre ton souffle : Dont les membres étaient plus connus sous le nom de répurgateurs, surnom que l’homme haïssait puisqu’il purifiait l’Empire de la souillure du Chaos et de la Corruption et libérait les âmes pour leur permettre de se racheter au près de Sigmar.
Continue d'insister sur les détails dans les descriptions. De mettre de l'image, de la couleur et du ton dans tes dialogues - et évite les répliques éclairs sans réelles justif' (ex: Ok viens avec moi, y'a un temple 'pas loin' t'auras qu'à réclamer asile).
J'crois que c'est tout. J'ai particulièrement accroché le coup du sacrifice humain, mais c'est un détail perso. D'ailleurs... ce couple Astrid/Hanna... il n'y a qu'à moi que cela fait penser à Xena et Gabrielle ?
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- GilgaladMaître floodeur
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Re: Un Vampire Pas Comme Les Autres
Dim 25 Fév 2018 - 19:11
C'est possible Mais maintenant, cela fait de nombreux mois que j'ai écris tout celavg11k a écrit:He bien he bien he bien
J'vais pas mentir, je préfère déjà ces deux chapitres au récit de l'humanité d'Astrid. Mieux narré, plus dynamique, des personnages je trouve plus développés. Serais-ce ce qu'on appel le progrès ?
Elle n'est pas dans leurs registres, mais dans d'autres J'ai juste oublié de le préciservg11k a écrit:
... gné ? Pas cohérent cela.
Perso, aucun soucis Et je suis sérieux en disant celavg11k a écrit:Aussi (cela m'a fait rire) essai de lire cette phrase à voix haute sans reprendre ton souffle : Dont les membres étaient plus connus sous le nom de répurgateurs, surnom que l’homme haïssait puisqu’il purifiait l’Empire de la souillure du Chaos et de la Corruption et libérait les âmes pour leur permettre de se racheter au près de Sigmar.
Je ne vois pas de quoi tu parles, honnêtementvg11k a écrit:J'crois que c'est tout. J'ai particulièrement accroché le coup du sacrifice humain, mais c'est un détail perso. D'ailleurs... ce couple Astrid/Hanna... il n'y a qu'à moi que cela fait penser à Xena et Gabrielle ?
Sinon, la suite arrive bah, maintenant. Je sais, c'est très en retard Pour le chapitre 4, ce sera quand... j'en aurais envie
Chapitre 3 : Wolfgang Bildermann
Wolfgang et Bertrand avançaient parmi les rayons des archives de Lyonesse. Cela faisait plusieurs jours qu’ils étaient présents et ils n’avaient rien trouvé. Le voyage s’était déroulé sans encombres, en dehors de quelques bandits rapidement mit en fuite ou exécutés. Les deux combattants avaient fait plus ample connaissance et s’ils ne s’appréciaient pas, ils avaient développé une sorte de respect mutuel entre eux. Après une semaine de recherches, alors qu’ils fouillaient une nouvelle section, le chevalier s’exclama subitement :
« Je crois que j’ai trouvé ! »
Aussitôt, le templier accouru et regarda le parchemin. Il le lut de part en part sans hésiter. Il sourit. Il avait trouvé par où commencer à chercher. Astrid De Lyonesse était née le 18 Sigmarzeit de l’an 1879 du Calendrier Impérial dans le duché de Brionne. Elle était la fille d’un noble inconnu et fut adoptée quelques années plus tard par Gontran De Lyonesse, d’où son nom de famille. Elle fut jugée et condamnée en 1895 pour port de l’épée, prétention à être chevalier et port de vêtements d’hommes. Elle devait parcourir le chemin, à pieds, sans arme autre qu’un couteau émoussé et un âne entre Bordeleaux et Bastonne avant de faire le chemin inverse. Mais elle rencontra le Roy qui lui permit de porter les armes. Puis, d’après des témoignages, elle s’en fut gagner le tournoi de Soude. Là, elle prit part à l’escorte d’un convoi de marchandises pour Marienburg, en tant que mercenaire. Depuis, on n’entendit plus parler de la guerrière aux cheveux roux dans les terres de Bretonnie. Le convoi en question n’arriva jamais à la cité portuaire. Cela intrigua énormément le répurgateur car il était certain qu’il s’agissait d’elle. Elle était probablement un peu plus grande désormais, mais il était certain que c’était elle. La suite du parchemin était une série d’hypothèse. Cependant, le suivant se révéla bien plus utile. Elle aurait, à un moment ou l’autre, rencontré des Nains et serait arrivée, d’une manière ou d’une autre à Marienburg. Elle était, semblait-il, toujours humaine puisqu’elle était visible au grand jour. Là, elle aurait prit un navire arabien pour la lointaine Cathay.
L’auteur se révéla être Gontran de Lyonesse, le père adoptif. Il se lança alors à la recherche de la jeune femme et chercha à atteindre Cathay. Il fut rejoint par Rodrick d’Anguilert, alors chevalier de la Quête. Quatre parchemins écrits par une autre main contèrent le récit de manière assez brute. Il était concis et clair. Une telle contrée ne fut atteinte en vie que par chance, bien des années plus tard. Elle avait alors près de vingt-et-un ans. Cependant, ils ne la virent que peu de temps. Astrid commandait un millier de cavaliers d’élite. Chose exceptionnelle. Une bataille eut lieu contre des chevaliers du Chaos. Astrid ordonna ensuite le repli. Puis, un dragon du Chaos chevauché par un Champion désorganisa les rangs des survivants. Seuls les bretonniens et la jeune femme tinrent leurs positions. Gontran chargea fut abattu par le général ennemi. En tentant de le venger, Rodrick fut expédié au loin par une des têtes. Il vit alors Astrid charger habilement et presque atteindre le champion. Elle combattit ensuite le commandant de l’armée ennemie à pied et parvint miraculeusement à rester plusieurs minutes en vie, bien que difficilement. Elle portait Crépuscule, une lame enchantée plusieurs fois millénaire et forgée dans une météorite. Mais il finit par la transpercer de part en part. Réunissant tout son courage, elle s’enfonça elle-même sur la lame avant de décapiter le Champion du Chaos d’un revers de lame. Elle s’effondra ensuite au sol. A ce moment, le Seigneur Fu Chi intervint et anéantit le dragon en quelques coups d’épée. Puis, il fit emporter la jeune femme dans sa tente.
Quand Rodrick la revit quelques jours plus tard, elle était changée. Sa peau, toujours constellée de tâches de rousseurs était devenue encore plus pâle et elle semblait craindre le Soleil. Il ne comprit que bien plus tard qu’elle avait été transformée en vampiresse. Il était alors déjà rentré en Bretonnie et y trouva rapidement le Graal avant de mourir paisiblement dans son lit, bien des décennies plus tard.
Cette fois, il en avait la preuve. Il ne restait plus qu’à la trouver et à l’abattre. Il s’agissait probablement des choses les plus difficiles. Bertrand de Ronguilac était triste pour la jeune femme. Elle n’avait pas eu une vie facile. Le chevalier ayant écrit la fin du récit compléta également quelques blancs. Elle avait été blessée presque mortellement plusieurs fois. Apparemment, un certain Antonin de Cuileux lui avait sauvé la vie en la donnant aux nains alors qu’elle était grièvement blessée. C’était un vampire lui aussi. Il était une vieille légende en Bretonnie. On disait qu’il était le Gardien Maudit de ces terres. Jamais il ne tuait d’habitants du Royaume et toujours il le défendait contre ses ennemis. Mais cela, seuls les Chevaliers du Graal étaient mis dans la confidence. Même les plus grands ducs, s’ils ne l’étaient pas, ne le savaient pas. Il fut tiré de ses pensées par Wolfgang qui parla :
« Il nous faut nous rendre chez les Nains pour trouver ce fameux Yurin du clan Bagand de Karaz-A-Karak. Ce nom me dit quelque chose. Une idée, demanda le templier au chevalier ?
-Aucune, répliqua ce dernier vertement. Maintenant, pouvez-vous m’expliquer ce que vous lui voulez ? Elle n’a rien fait de mal à l’Empire, que je sache.
-C’est une vampiresse. Cela lui suffit.
-Alors vous mourrez si jamais vous aurez à l’affronter, fit le chevalier d’un ton définitif.
-J’ai Sigmar de mon côté. Cela suffira.
-Mais ouvrez les yeux, s’énerva Bertrand ! Elle a réussi à tenir plusieurs minutes face à un Seigneur du Chaos il y a près d’un siècle et demi. Imaginez ce qu’elle a pu apprendre entre temps ! N’oubliez pas qu’elle a massacré une escouade de Chevaliers de Luccini sans même être blessée. Et vous pensez avoir de meilleures chances ? Ramenez une armée complète et de nombreux grands guerriers et là vous pourriez avoir une chance. Si tant est qu’elle ne se soit pas enfuie avant.
-Ce n’est pas une raison suffisante. Si vous ne voulez plus venir avec moi, alors je vous laisse ici. » Sur ces paroles, il s’en alla.
Quelques semaines plus tard, Wolfgang rageait. Il avait retrouvé brièvement, par le plus grand des hasards, la trace de la vampiresse. Cette dernière était passée par près de Mittlenburg et avait déposée une jeune femme au temple de Shallya. Du moins, elle l’avait conduite jusqu’à l’entrée de la ville et lui avait recommandé d’aller trouver les sœurs. Et ces dernières avaient refusé de livrer la concernée à la purification du feu. « Elle ne serait point pure, elle n’aurait pas été acceptée par notre déesse à son service. » qu’elles lui avaient dit. Il s’en était retourné demander l’autorisation de son supérieur à Altdorf. La missive de ce dernier était si violente qu’il aurait pu l’entendre hurler. Il l’accusait pratiquement d’avoir voulu la guerre avec les petites gens qui bénéficiaient de l’aide du temple et risque sa peau en pouvant se faire lyncher s’il le faisait. Il était certes templier de Sigmar mais ce n’était pas une raison pour augmenter la guerre civile dans l’Empire quand ce dernier avait besoin d’être uni. Il avait donc parcouru la campagne pendant des semaines mais n’avait guère trouvé de traces. Cela avait bien fait plusieurs mois que la vampiresse était passée par là. Seul un elfe aurait pu, avec de la chance, trouver quelque chose. Mais il était fort peu probable que l’un de ces derniers puisse avoir le courage de daigner lui fournir cette menue aide. Il les méprisait au plus haut point, ces oreilles pointues adorant des dieux qui n’avaient pas cours dans l’Empire et encore moins Sigmar. Ils s’étaient même montrés peu impressionnés par ses exploits et sa légende.
Cependant, tout n’était pas à jeter. Il avait connaissance de sa nouvelle apparence. Ses cheveux étaient devenus bruns, même si parcourus de roux. Mais le plus important était son armure. Son apparence évoquait les légendaires armures des nains ou les armures de plate des chevaliers impériaux. Elle la couvrait entièrement en dehors de ses yeux. Elle n’était pas silencieuse mais relativement discrète. En revanche, ce qui l’inquiétait plus, c’était le rapport du combat contre les Chevaliers de Sang. Ces derniers existaient donc encore. Elle en avait vaincu trois sans aucun problème. Et le quatrième aurait probablement subi le même destin si elle n’avait pas décidé de l’épargner. Chacun de ces guerriers aurait pu anéantir toute une escouade de guerrier et elle n’avait jamais semblé être en difficultés selon la jeune Hannah. Il lui faudrait plus que deux compagnies de chevaliers. Il lui faudrait au moins un ordre complet ou des compagnies de guerriers Nains d’élite pour la vaincre. Se résignant finalement, il compulsa tout ce qu’il savait et retourna vers l’ouest, pour avoir une nouvelle mission. Il aurait bien deux ou trois villages, contenant un potentiel mutant, à brûler pour passer son envie de massacre.
Mais la chance finit soudain par lui sourire après deux mois de recherches intenses. Il était à deux jours de marche d’Altdorf quand il entendit des chants devant lui. Les voix étaient fortes et chantaient dans une langue qui n’était pas le Reikspiel. Le templier saisit rapidement son pistolet, prêt à tuer ces hérétiques quand au détour d’un virage, il tomba sur un imposant groupe de nains. Qui chantaient ce qu’il avait entendu. Il rangea précipitamment son arme et les salua. La nuit allait tomber et il ne comptait pas s’attarder. Cependant, leur chef l’arrêta :
« Hé, le chasseur de sorcières !
-Quoi, fit-il, en colère ? Que me voulez-vous ?
-On veut savoir si tu es prêt à partager notre compagnie ce soir. Les routes ne sont pas sûres en ce moment. Même pour vous. »
Il réfléchit quelques instants, surtout pour la forme. La compagnie de nains serait très sécurisante pour une nuit. Il les rejoignit et un campement s’installa rapidement. Il se présenta alors :
« Je suis Wolfgang Bildermann, templier du Très Saint Ordre de Sigmar.
-Moi je suis Yurin du clan Bagand de Karaz-A-Karak, lui répondit le chef des nains. Et je suis le commandant de cette compagnie. »
Le regard du répurgateur s’alluma. Il avait trouvé le nain dont il avait besoin. Il lui dit alors :
« Je suis à la recherche d’une vampiresse. Que vous connaissiez dans son ancienne vie, ajouta-t-il précipitamment en voyant l’air sombre du nain. Astrid De Lyonesse. »
Le regard du guerrier s’ouvrit en grand, tout comme ceux des autres nains. L’un d’eux prit la parole :
« Astrid de Lyonesse ? Vous v’lez dire la gamine rousse de même pas vingt ans ? Elle ?
-Oui, elle, fit le templier.
-T’es sûr de ce que tu avances, l’humain, gronda Yurin ?
-Sûr et certain.
-Es-tu sûr que cela n’a pas été fait contre sa volonté ? Cette gamine était vraiment très bien.
-La corruption se cache partout. Rares sont ceux qui peuvent la voir.
-T’es en train de dire que nous sommes aveugles, beugla un nain ?
-Non… Mais…
-Fais bien gaffe à ce que tu vas dire, l’humain, fit sourdement le chef des nains. Si tu sors une ânerie, tu te fais couper en deux par ma hache. »
Le répurgateur n’eut d’autre choix que de se taire provisoirement. Il était vrai qu’il n’avait pas vu la guerrière en question et que le témoignage du mercenaire mort de ses blessures n’était pas nécessairement fiable. Cependant, il était persuadé qu’il s’agissait de la vérité. Il reprit après plusieurs minutes :
« La vampiresse que je chercher correspond à la description, du moins au niveau de la taille. Elle a maintenant une armure complète d’après les témoignages et porte une lame qui ne semble pas avoir été forgée par les Hommes. Elle serait revenue de la lointaine Cathay.
-Comment serait son armure ?
-Elle la couvrirait entièrement avec les cuisses couvertes par une cotte de mailles de fort belle qualité selon les témoignages. Son heaume est dans le même genre que vos casques. Seul le bas de son visage est parfois visible mais ce n’est pas certain. Elle est rouge comme le sang. »
Aussitôt, les nains se mirent à parler entre eux. Puis, Yurin reprit la parole :
« On l’a vue il y a de nombreux mois à Karak Varn pendant une exploration. On ne savait que c’était une vampiresse. En tout cas, son armure a été forgée par des Nains pour elle, c’est certain.
-A ce point.
-Ouais, l’humain. Aucun homme ne pourrait atteindre une telle qualité. Et c’est pas les elfes qui auraient fait ça pour elle. Après je sais pas qui l’a forgée. Elle est même runée, c’t’armure. D’ailleurs, y’a un des gars qui l’a revue il y a peu. Elle partait vers le sud et la Bretonnie.
-Merci infiniment, maître Nain. »
Puis, il mangea en silence et se coucha rapidement, rêvant de bûchers et de sorcières brûlées vivantes pour les purifier.
En se levant le lendemain matin, Wolfgang prit rapidement la direction du sud. Il voulait tenter de rattraper la vampiresse avant qu’elle ne puisse atteindre la Bretonnie. Une fois la frontière franchie, il serait en territoire hostile. Heureusement pour lui, même si elle avait une vitesse surnaturelle, elle était à pied et non sur une monture mort-vivante. Aussi, il avança rapidement en alternant le trot rapide et le galop. Il chevaucha ainsi dans les collines du centre du Reikland. Ces dernières étaient remplies de pâturages pour des chevaux ou du bétail. Cependant, les villages étaient plus rares que dans d’autres régions.
A l’aube du sixième jour, la chance lui sourit. Il vit de loin la silhouette de celle qui devait être sa cible. Il se lança alors à sa poursuite sans une once d’hésitation. Après près de deux heures, il parvint enfin à quelques centaines de pas. Il remarqua bien vite qu’elle s’était arrêtée et le regardait venir. Il décida de ne pas en tenir compte et prit son pistolet. Il la vit soudainement dégainer un arc et tirer une flèche alors qu’il allait lui-même faire feu. Alors qu’il tirait, son cheval se prit une flèche dans le poitrail et tomba au sol. Son tir se perdit dans le ciel. Wolfgang se releva rapidement et parvint à parer un coup de justesse avec sa lame bénite. Il eut alors tout le loisir de l’examiner. Ses yeux étaient empreints d’une certaine tristesse. Cependant, il reconnut parfaitement l’armure telle que décrite dans les témoignages. Cependant, le casque ne couvrait pas le bas du visage. C’était elle. Il parvint à lutter quelques secondes mais la force de la bretonnienne était beaucoup plus forte que la sienne et il finit par céder. Il tenta alors de prendre une autre arme avec sa main gauche pour faire un coup en traitre mais il ne put même pas érafler l’armure. La seule réponse fut un violent coup de pied et un craquement horrible dans le poignet. Il ne put retenir un cri de douleur et se retrouva une grande épée pointée sur sa gorge. Il ne put alors s’empêcher de déclarer :
« Tu vas me tuer ? Car si tu ne le fais pas, c’est moi qui me chargerai de te faire retourner définitivement dans la tombe.
-Je ne veux plus tuer, lui répondit la guerrière. »
Avant qu’il n’ait eu le temps de répondre, elle se saisit rapidement de toutes les armes du templier. En saisissant l’Epée de la Foi, elle réfléchit quelques secondes et la jeta au loin. Elle revint vers le répurgateur qui n’avait pas bougé. Il avait bien remarqué qu’elle le tenait à l’œil et avait senti que le moindre mouvement aurait pu le faire tuer sur le champ. Elle lui déclara alors en rangeant son épée :
« A quoi bon te tuer ? D’autres me traqueront. Tout ce que je veux, c’est la paix. Chose que vous semblez incapables de comprendre. J’aurais voulu vous tuer, j’aurais déjà pu le faire des dizaines de fois. Maintenant, partez. »
Sur ces mots, elle lui tourna le dos et s’en alla comme s’il n’avait plus aucune importance.
Wolfgang était bouleversé. Il avait massacré sans aucune pitié des gens probablement innocents qui le suppliaient. Mais là, il y avait une telle douleur dans les yeux de la vampiresse qu’il ne put s’empêcher d’être choqué. Si elle avait combattu au mieux de ses capacités, elle n’avait pas voulu le tuer. Il n’avait aucun doute quant au fait qu’elle aurait pu le faire de nombreuses fois dans cet espace de temps relativement restreint. Il ramassa ensuite l’épée bénite en soupirant. Sa détermination l’abandonnait au pire moment possible. Il murmura alors plusieurs prières à Sigmar et sentit une volonté nouvelle couler en lui. Cependant, il devait bien avouer qu’il n’avait guère de chances de rattraper la vampiresse désormais. Il n’avait plus de montures et n’avait qu’une seule épée. Elle était armée jusqu’aux dents et n’avait pas besoin de faire de pauses. Poussant un soupir de résignation, Wolfgang se décida à partir pour le village le plus proche.
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- EssenSeigneur vampire
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Palmares : Organisateur des tournois du Fort du Sang, de la Reiksguard, des Duels de Lassenburg & de la ruée vers l'Eldorado
Re: Un Vampire Pas Comme Les Autres
Mer 7 Mar 2018 - 16:42
Ainsi, Astrid serait-elle devenue justicière vagabonde ?
Elle me rappelle le héros japonais Zatoïchi, dont l'apparence de masseur aveugle indifférent recèle la puissance et la droiture d'un redresseur de torts... Pour Astrid, ce serait son statut de femme qui dissimulerait sa puissance, alors que sa nature vampirique dissimulerait sa droiture.
Si j'ai vu juste, les méchants du Vieux Monde qui vont croiser sa route ne feront pas vieux os
La suite !
Elle me rappelle le héros japonais Zatoïchi, dont l'apparence de masseur aveugle indifférent recèle la puissance et la droiture d'un redresseur de torts... Pour Astrid, ce serait son statut de femme qui dissimulerait sa puissance, alors que sa nature vampirique dissimulerait sa droiture.
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- ethgri wyrdaRoi revenant
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Re: Un Vampire Pas Comme Les Autres
Lun 17 Sep 2018 - 23:39
J'aime beaucoup ce récit, Astrid est un personnage interressant
Catay ça fait loin pauvres bretonniens!
J'aime beaucoup le repugnateur, surtout qu'on commence le récit avec lui,et qu'il est très ben décrit Un bon fanatique du bûcher comme je les aime
Quand aux paysans... moi j'dis Wolfgang il devrait aller faire un petit tour dans un p'tit village qui fait des offrandes par très sigmarites aux hommes-bêtes
juste, de temps en temps, il y a des petites répétitions de mots aux enchaînements de paragraphes:
Et, comme mot de la fin...:
Catay ça fait loin pauvres bretonniens!
J'aime beaucoup le repugnateur, surtout qu'on commence le récit avec lui,et qu'il est très ben décrit Un bon fanatique du bûcher comme je les aime
Quand aux paysans... moi j'dis Wolfgang il devrait aller faire un petit tour dans un p'tit village qui fait des offrandes par très sigmarites aux hommes-bêtes
juste, de temps en temps, il y a des petites répétitions de mots aux enchaînements de paragraphes:
Nombre d’entre eux étaient massacrés sans aucune pitié.
A l’endroit du massacre...
Elle déglutit et surgit en fonçant aussi vite que possible.
Elle allait aussi vite que possible, à une vitesse pratiquement surnaturelle
Et, comme mot de la fin...:
Puis, il mangea en silence et se coucha rapidement, rêvant de bûchers et de sorcières brûlées vivantes pour les purifier.
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Ethgrì-Wyrda, Capitaine de Cythral, membre du clan Du Datia Yawe, archer d'Athel Loren, comte non-vampire, maitre en récits inachevés, amoureux à plein temps, poète quand ça lui prend, surnommé le chasseur de noms, le tueur de chimères, le bouffeur de salades, maitre espion du conseil de la forêt, la loutre-papillon…
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