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- EssenSeigneur vampire
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Palmares : Organisateur des tournois du Fort du Sang, de la Reiksguard, des Duels de Lassenburg & de la ruée vers l'Eldorado
Re: [Récit] Enragé
Mer 23 Déc 2015 - 10:59
Plus de nains tueurs ! Plus d'action ! Plus de combats épiques !
Je suis partagé en ce qui concerne le point de vue des gobelins. Moi-même je n'ai encore jamais essayé, peut-être faudrait-il que je le fasse prochainement... Donc, je suis partagé ! Ta narration est toujours sans faille, et c'est en fait surtout sur le fond que j'hésite, car il serait bien présomptueux de me croire meilleur connaisseur de gobelins qu'un nain.
Ma vision des grobi serait basée sur ce que j'ai eu l'occasion d'affronter sur une table de jeu. Pour sûr, dans un roman ça peut-être différent, mais voici les éléments qui me viennent à l'esprit.
Cela me parait étrange que ce soient des gobelins normaux, et non des gobelins de la nuit, qui ont un enclos à squig. Surtout que ces derniers auraient de meilleurs moyens de maitriser les bêtes plutôt que de les tuer à chaque fois qu'elles se libèrent.
Ensuite, je trouve le courage de ces gobelins exorbitant. Enfin, ce devaient être les meilleurs d'entre eux qui affrontaient les squigs ! Réussite critique au test de moral pendant trois tours d'affilée ! En somme, j'aurais plutôt vu les gobz fuir sans demander leur reste face à tant de bêtes féroces en liberté
Toutefois, peut-être est-ce là une partie de mystère qui entoure Langk-Galaz Grund. Je demande la suite des combats épiques !
Par ailleurs, j'ai été un peu frustré : une ellipse pour éviter de décrire le massacre du Tueur Enragé, d'accord, mais une seconde ellipse nous privant du premier massacre d'Harkrim ?! Vampire pas content ! Vampire veut au moins une scène de massacre sur deux ! Il veut voir le carnage des nains et le désespoir des gobelins ! La fureur des uns et la terreur des autres !
Non je ne suis pas un maniaque, je suis un vampire
La suite !
Je suis partagé en ce qui concerne le point de vue des gobelins. Moi-même je n'ai encore jamais essayé, peut-être faudrait-il que je le fasse prochainement... Donc, je suis partagé ! Ta narration est toujours sans faille, et c'est en fait surtout sur le fond que j'hésite, car il serait bien présomptueux de me croire meilleur connaisseur de gobelins qu'un nain.
Ma vision des grobi serait basée sur ce que j'ai eu l'occasion d'affronter sur une table de jeu. Pour sûr, dans un roman ça peut-être différent, mais voici les éléments qui me viennent à l'esprit.
Cela me parait étrange que ce soient des gobelins normaux, et non des gobelins de la nuit, qui ont un enclos à squig. Surtout que ces derniers auraient de meilleurs moyens de maitriser les bêtes plutôt que de les tuer à chaque fois qu'elles se libèrent.
Ensuite, je trouve le courage de ces gobelins exorbitant. Enfin, ce devaient être les meilleurs d'entre eux qui affrontaient les squigs ! Réussite critique au test de moral pendant trois tours d'affilée ! En somme, j'aurais plutôt vu les gobz fuir sans demander leur reste face à tant de bêtes féroces en liberté
Toutefois, peut-être est-ce là une partie de mystère qui entoure Langk-Galaz Grund. Je demande la suite des combats épiques !
Par ailleurs, j'ai été un peu frustré : une ellipse pour éviter de décrire le massacre du Tueur Enragé, d'accord, mais une seconde ellipse nous privant du premier massacre d'Harkrim ?! Vampire pas content ! Vampire veut au moins une scène de massacre sur deux ! Il veut voir le carnage des nains et le désespoir des gobelins ! La fureur des uns et la terreur des autres !
Non je ne suis pas un maniaque, je suis un vampire
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Re: [Récit] Enragé
Mer 23 Déc 2015 - 12:54
J'ai bien aimé ce passage, avec le côté comique des gobelins
Même si je suis d'accord avec les quelques problèmes logiques du fluff que Von Essen cite
La suite !
Même si je suis d'accord avec les quelques problèmes logiques du fluff que Von Essen cite
- Spoiler:
- Maudit brouillard. Gutnag ne pouvait pas voir à plus de cinq mètres devant lui, et pourtant, il se tenait sur la petite tour de guet en bois, rudimentaire et branlante, qui gardait l’entrée du campement gobelin. Gutnag frissonna, et resserra son manteau par-dessus sa cotte de maille rouillée. En plus de ça, les langues de brumes portaient avec elles le froid mordant du matin encore naissant... Vivement la relève, pensa-t-il. D’autant plus qu’avec un tel brouillard, faire le guet n’avait aucune utilité. Il ne voyait d’ici pas plus qu’en bas, c’est-à-dire rien du tout. Et comme si ça ne suffisait pas, l’humidité ambiante étouffait les sons, rendant l’atmosphère encore plus étouffante qu’elle ne l’était déjà. Gutnag haussa les épaules et changea de prise sur sa lance. De toute façon, il ne pouvait faire qu’une chose : attendre sa relève dans le froid et dans la grisaille.Il n’attendit pas longtemps : quelques instants après ces pensées, l’échelle de la tour se mit à grincer alors qu’un nouveau gobelin venait prendre sa place au guet. La trappe dans le sol s’ouvrit et une tête grimaçante aux chicots épars et noircis adressa à Gutnag un sourire malformé par-dessous un casque rouillé qui lui tombait sur le visage :« Froid, hein ?— Ouais. » Gutnag fit la moue, et commença à descendre par la trappe. Il n’avait qu’une envie : rentrer à l’intérieur de la grotte, là où il faisait chaud et où il pourrait enfin voir plus loin que le bout de son nez. C’était tout juste s’il arrivait à distinguer les bords du chemin qui partait de la tour pour aller jusqu’au camp. Machinalement, il marcha le long du passage. Au bout d’un moment, il devrait apercevoir les barricades en bois pourri et moussu qui encerclait leur camp, suite à quoi, en quelques pas, il serait enfin bien au chaud à l’intérieur de la grotte, protégée de l’humidité qui régnait à l’extérieur.Un craquement le tira de ses pensées. Surpris, il se retourna, l’arme au poing. Personne. En même temps, avec ce fichu brouillard, on ne pouvait être sûr de rien. Il plissa les yeux, tentant de percer la brume de son regard. Il lui semblait distinguer quelque chose... Une forme humaine, qui se dirigeait vers lui, depuis la tour. Gutnag se détendit.« Honog, c’est toi ? Qu’est-ce que t’as encore fait comme connerie ! »Attendez... il y avait quelque chose de bizarre... Honog n’était pas aussi large, non ? Et il avait une lance, pas une hach...Gutnag tenta de relever sa lance, mais trop tard. La hache traversa son casque sans grande résistance et lui brisa le crâne. Tout s’était passé en une fraction de seconde, sans un bruit.Dans le silence du brouillard, Harkrim continua son chemin.
Ils étaient arrivés au camp gobelin aux alentours de midi, après une fin de nuit sans heurt (pas de -s). Cachés par une petite butte herbeuse qui faisait face aux falaises de pierre grise, ils avaient observé le camp gobelin qui s’étendait devant une petite grotte dont l’ouverture béante perçait la paroi murale de la montagne. Quelques tentes en peaux, de bêtes ou autre, s’éparpillaient autour de l’entrée, garnie de quelques bandes de tissu, déchirées et salies, aux icônes barbares, qui empêchaient de voir à l’intérieur de la grotte. Des feux de camp (pas de -s) et des râteliers maladroitement disposés garnissaient l’espace laissé libre. Le tout était entouré d’une espèce de barricade trouée, faite de pieux sur lesquels on avait cloué à la va-vite des planches en bois vermoulu. Un peu en avant de la barricade, sur le chemin qui passait par l’entrée de cette dernière jusqu’à la grotte en serpentant entre les tentes, se dressait une unique tour de guet, branlante, dans un état aussi pitoyable que le reste de la barricade. Un gobelin solitaire y faisait le guet, paresseusement.Le Tueur Enragé observait un endroit derrière les tentes, collé contre la falaise à gauche de l’entrée, qui ressemblait, de loin, à un vague enclos dans lequel Harkrim pouvait voir quelques formes se mouvoir.« Bon, voilà notre stratégie. » lui fit le Tueur, d’une voir grave. « Nous profiterons du brouillard qui vient généralement dans la matinée depuis la rivière qui coule un peu plus loin, pour bénéficier de l’élément de surprise. Il faudra tout d’abord se débarrasser du guetteur. Étant isolé du reste, avec la brume, il ne devrait y avoir aucun problème. Après, il nous faudra une petite distraction. Les squigs nous donnerons l’occasion de... » Le Tueur s’arrêta après avoir jeté un coup d’œil à Harkrim. « Eh bien, quoi ? »Ce dernier était surpris. Outre le fait que le guerrier taciturne qui ne lui avait adressé la parole depuis hier que pour lui intimer un « Suis-moi. », sans même lui dire son nom, avant de l’emmener au campement gobelin, (virgule) s’était subitement transformé en un nain énergique, trépidant à l’idée des combats, il était véritablement pris de cours par les tactiques du nain.« Eh bien, c’est que... » Harkrim ne savait pas vraiment comment mettre les mots sur sa pensée. « Les Tueurs ne foncent-ils pas dans les combats à la moindre occasion... Au lieu de planifier tout ça, on ne devrait pas plutôt songer à y aller ? »Les yeux du Tueur se rétrécirent. Harkrim avait visiblement touché un point sensible.« Écoute, le nouveau, si tu veux crever comme un chien, c’est pas mon problème. Mais je vais te dire une chose : Un Tueur a certes fait vœu de mort, mais ce qu’on veut, c’est une belle mort. Et je peux te dire que si on y passe pas ici, on aura largement de quoi trouver une mort digne de ce nom à Langk-galaz Grund. Et pour ça, je vais mettre toutes les chances de réussir de notre côté. Après tout, on combat pour gagner, pas pour mourir, parce que c’est seulement, seulement, en mourant en donnant le meilleur de nous-mêmes, en combattant pour la victoire jusqu’à son dernier souffle, que les portes des Halls de Grungni s’ouvriront pour nous, pas autrement. On est des Tueurs, oui, mais des idiots, non. Je serai bien content de pouvoir aller à Lang-galaz Grund, mais si je dois mourir ici, alors je ne me plaindrai pas non plus. »Harkrim se sentait un peu perdu. Le Tueur n’avait pas tort, après tout, mais il n’était pas certain que ce qu’il lui présentait-là était vraiment la voie de Grimnir. Le Tueur lui adressa un sourire : « Allez, on est tous les deux dans ce merdier, maintenant, alors autant essayer de s’en sortir au mieux. » Puis il reporta son regard sur le campement gobelin. « Bon, revenons-en à ce que je disais. Il doit y avoir environ soixante à quatre-vingt gobelins restants. Il y en avait près de trois cents avant qu’ils ne viennent se frotter à vous... À quarante gardes, vous vous êtes défendu honorablement. » ajouta-t-il après un petit moment de réflexion. Puis il reprit : « La nuit, ils rentrent presque tous dans la grotte... il faut dire qu’ils sont plutôt détendus depuis qu’ils sont revenus de l’attaque du convoi. En tout cas, je préférerais les faire sortir : je suis plus efficace dans des espaces ouverts. Il va falloir les attirer dehors, et pour ça on a exactement ce qu’il nous faut. » Il pointa l’espèce d’enclos du doigt : « Les squigs. »
Shigit était tranquillement assis autour d’un feu de camp à l’entrée de la grotte, et discutait vivement avec les autres gobelins qui s’y étaient installés, lorsqu’un hurlement bestial retentit au dehors. Il y eu un long silence alors que les gobelins fixaient les bannières qui protégeaient l’entrée du froid extérieur sans rien dire, les yeux apeurés.Puis l’un d’eux pointa Shigit du doigt : « Toi. Va voir. » Il y eut un concert d’approbations silencieuses alors que les autres s’écartaient de lui, bien contents d’échapper de peu au même sort.« Bon bon, j’y vais... » Shigit tenta de soupirer et de rouler des yeux pour prendre un air détaché, qu’il sue à grosse goutte le rendait peu crédible. Lentement, il prit sa lance et se leva. Il sentait dans son dos les regards de ses camarades, bien heureux de ne pas être à sa place.Lorsque, soulevant d’une main les tentures, il passa au dehors, il fut saisi par le froid mordant et par le manque de visibilité. Le soleil n’était pas encore levé, et le brouillard était partout. Et ce dernier étouffait de plus les sons, comme si cela ne suffisait pas. Après quelques pas, même l’entrée de la grotte disparut derrière lui, happée par le brouillard. Seul dans cette atmosphère étouffante, Shigit s’arrêta, tendu, au centre du campement. Il avait le dos arqué et maintenait ses bras écartés. Son souffle s’élevait dans l’air, mince langue de vapeur qui allait se fondre dans le rideau de brouillard qui l’empêchait de voir à plus de cinq pas devant lui. Étrangement, il n’avait qu’une seule envie : retourner à la sécurité de l’intérieur de la grotte. Soudain, à travers les lambeaux de brume, il lui sembla apercevoir des formes se mouvoir. Il s’y précipita, fendant aveuglement le brouillard de sa lance, mais il ne trouva personne. Il se retourna sur lui-même, apeuré. Un autre fantôme de brume passa dans son champ de vision, et cette fois, n’écoutant que son instinct, il courut dans la direction opposée, s’enfonçant dans les ténèbres tant et si bien que lorsqu’il s’arrêta, il ne distinguait plus rien à deux pas de lui. Un grondement sourd et guttural retentit dans son dos. Shigit se figea. Il n’osait pas se retourner « Euh... il y a quelqu’un ? » Ses mots, sans réponse, se perdirent dans le brouillard. Il tourna (pas pronominal) la tête lentement, la sueur perlant à grosse gouttes sur son front.La dernière chose qu’il eut à contempler de toute sa vie fut les mâchoires aux longues dents jaunes et acérées qui fondirent sur lui.« Après tout... les squigs sont des créatures très... vivaces : il suffira d’ouvrir leur porte discrètement, et ils s’en rendront compte bien assez tôt. Ils seront partout dans le camp en quelques instants... et il n’y aura plus qu’à attendre et contempler le spectacle. » Le sourire de Borek n’avait alors rien eu de clément. « Ça se pourrait même qu’ils nous en liquident une petite douzaine... À ce moment-là, c’est à nous d’entrer en jeu. » Borek avait resserré sa main autour de son arme. « Je peux m’occuper de tous ceux qui sont dehors. »Harkrim avait haussé un sourcil : « Et moi ? » Borek lui avait rendu son regard.« Toi, eh bien, tu t’occuperas du reste, bien sûr. » Sur ce, ils avaient attendu la tombée du brouillard pour se lancer à l’attaque.« Allez les gars, on peut se faire ce connard ! » Ashrak hurlait plus pour se rassurer lui-même que pour motiver les cinq autres gobelins qui faisaient face, avec lui, au dernier des squigs encore debout au milieu du campement. Il leur avait fallu une bonne heure et une vingtaine de gars pour se débarrasser de la demi-douzaine de ces bestioles qui avaient envahi cet endroit du campement. Avec la levée du brouillard, il pouvait contempler le spectacle des squigs éventrés qui gisaient sur la place, entourés de la dizaine de ses camarades qu’ils avaient emportés avec eux. On pouvait entendre, un peu plus loin, les autres groupes qui menaient un combat similaire en d’autres endroits. Ils devaient, eux aussi, en voir le bout, au vu des cris des bêtes qui se raréfiaient au fur et à mesure. Mais pour l’instant, il devait faire face à son propre problème.Le squig restant était de loin le plus gros de tous. Dans tous les cas, il était plus grand qu’Ashrak, ce qui était largement suffisant pour lui retourner les entrailles. Outre ce fait, la bestiole avait sérieusement l’air dure à cuire : de nombreuses balafres parcouraient son cuir rouge et épais, et il n’avait l’air aucunement gêné, sinon énervé, par la lance et les quelques flèches plantées dans son flanc. L’espace d’un moment, le squig les regarda sans rien dire, puis secoua sa tête massive, dévoilant ses crocs gigantesques en un rictus menaçant. Sa queue se balançait paresseusement derrière lui. Une de ses jambes balaya le sable.« Il va charger... » fit le voisin de gauche d’Ashrak, visiblement peu enthousiaste à l’idée d’affronter, à six seulement, la dernière bête. Ashrak resserra son emprise sur sa lance. Lui aussi n’avait qu’une seule envie, et elle n’incluait pas se faire charger par un squig. Mais ...« C’est pas le moment de se lâcher... » intima-t-il à ses compagnons d’infortune, pas vraiment convaincu lui-même. Ils n’avaient plus le temps de fuir... ni de le charger pour éviter de se le prendre en pleine face, d’ailleurs. Ils ne pouvaient qu’attendre.Le squig se courbait sur ses pattes, prêt à bondir.« Quand je vous le dirai... » Ashrak releva sa lance, et plia les jambes. Tous les muscles de son corps étaient tendus. Il secoua la tête une dernière fois pour se convaincre que la fuite n’était, à ce stade, plus une option. Le squig, lui, de l’autre côté de la place, s’élança. Ses compagnons reculèrent, prêts à partir dans l’autre direction. En quelques bonds, il ne restait plus que quelques mètres entre eux et le squig enragé.« Attendez... » Résignés, ils dressèrent leurs lances face à la masse de muscles qui leur fonçait dessus.Dix mètres. Il pouvait sentir les pas de la bête qui secouaient le sol.« Attendez... »Cinq mètres. Il pouvait presque discerner les pupilles du squig.Trois mètres.« MAINTENANT ! » Et, comme un seul homme, ils s’élancèrent tous à l’encontre du squig, un mur de lances dressé en une tentative désespérée d’en finir, d’une manière ou d’une autre. Peu certain du résultat, Ashrak voulut fermer les yeux. Il n’en eut même pas le temps. Le squig leur rentra dedans comme un boulet de canon dans un régiment. Ashrak sentit sa lance s’enfoncer dans la chair, mais elle se brisa net et il fut envoyé voler dans les airs. Brièvement, il aperçut un de ses compagnons faire de même, et s’empaler sur une tente un peu plus loin. Ashrak fut plus chanceux, et atterrit lourdement sur le sol, le souffle coupé, mais sans grands dommages.Un nuage de poussière recouvrait la place, l’empêchant de voir quoi que ce soit. Tentant de reprendre son souffle, il resta à terre un moment, attendant que la poussière retombe. Lorsqu’il se releva, le squig gisait à terre au centre de la place, mort. La lance d’un gobelin chanceux lui avait transpercé la tête de part en part, en s’enfonçant profondément depuis le palais. Enfin, un gobelin pas si chanceux que ça, finalement, car il s’était fait ensuite piétiner à mort par le squig emporté dans son élan.« Haha ! On l’a eu les gars, on l’a eu ! » Ashrak éructait de joie, alors que ses trois camarades survivants se relevaient, à leur tour, tant bien que mal. Il alla jusqu’à donner un bon coup de pied dans le ventre de la bête. « Ha ! Ça lui apprendra ! »Tout autour d’eux, des gobelins, presque une bonne dizaine, sortirent de leurs cachettes derrière les tentes pour les rejoindre devant le cadavre du squig. Ashrak les nargua. « Eh, qu’est-ce que vous foutiez, vous ! Espèce de lâches, va ! Nous au moins, on était là pour faire le sale boulot ! » Mais il était trop content d’être en vie pour se fâcher contre eux.« Eh bien, vous avez pris votre temps ! »La réplique, en Khazalid, fusa dans l’air.Hein ? Ashrak se retourna, surpris. À un bout de la place, entre deux lambeaux de brouillard, se dessinait, à contre-jour devant le soleil qui commençait seulement à se lever dans le froid de la matinée, la silhouette d’un nain, portant dans sa main une tête de hache reliée au bout d’une chaîne. Ashrak était sûr qu’il souriait à pleines dents, et cela ne le rassurait pas. Le nain continua :« Parce que je dois dire que c’est maintenant que les choses sérieuses commencent... Oh oui. »Harkrim se faufila entre les tentures à l’intérieur de la grotte. Au loin, des hurlements s’élevaient à nouveau dans le campement, signe que l’enragé s’était mis à l’œuvre. Il était temps pour le tueur novice de faire lui aussi sa part du travail.Une odeur rance de la viande faisandée, mélangée à celles des excréments et à la fumée, épaisse, piquant les yeux, de plusieurs feux de camp, l’accueillit à son entrée, et le força à mettre la main devant son visage pour ne pas tousser violemment. Lorsqu’il se fut habitué à l’air ambiant, il observa son environnement.La grotte, plus ou moins bien éclairée par trois ou quatre feux de camp dispersés çà et là à l’approche de l’entrée, était jonchée de boites en bois défoncées, sûrement récupérées sur tel ou tel convoi, de cageots aux légumes pourris, de râteliers branlants d’où pendaient des armes rouillées et tordues, qu’accompagnaient des carcasses d’animaux à moitié dépecées et laissées aux mouches. Des couvertures et tas de paille avaient été disposés pêle-mêle près des parois, accompagnés de deux ou trois étendards. Un peu plus loin, sur un des feux, une marmite bouillonnait, tandis que des morceaux de viande fichés sur des piques grillaient sereinement au-dessus d’un autre. Le campement en lui-même ne s’enfonçait que sur une trentaine de pas dans la caverne. La grotte, elle, continuait de s’enfoncer, loin, dans les profondeurs de la montagne, et Harkrim ne pouvait en voir le bout, qui se perdait dans les ténèbres.Et bien sûr, une quinzaine de guerriers gobelins se tenait au milieu du campement, rassemblés devant le feu le plus imposant, et le regardaient (tenait/regardaient : tu dois choisir entre "les gobelins" ou "une quinzaine" comme sujet du verbe. Les deux sont justes, mais les verbes doivent avoir le même sujet pour rester logiques) d’un air interdit. Harkrim, lui aussi, ne bougea pas pendant un moment, perdu dans ses pensées.Pour la première fois de sa vie de guerrier, il se retrouvait seul et sans armure, devant presque une vingtaine d’ennemis. Il ferma les yeux un instant et respira profondément, desserrant son emprise sur le manche de son arme. Lorsqu’il les rouvrit, il n’y avait plus aucune trace d’hésitation dans son regard.« GRIMNIR !!! » Brandissant haut sa hache, il se jeta sur ses ennemis.Gnashrog courait à perdre haleine, le souffle court, trébuchant sur le chemin, que sa torche peinait à éclairer. Sans regarder en arrière, il s’enfonçait dans la grotte avec l’énergie du désespoir.Ils avaient décimé son camp, comme ça, presque sans y faire trop attention. Surtout le tueur fou. À lui seul, il avait fauché la plupart de ses guerriers. Maintenant, il ne restait plus que lui, Gnashrog, et il courait dans les ténèbres de la grotte pour échapper à ses deux poursuivants.Il était sûr qu’ils les avaient envoyés. Il ne voyait pas pourquoi, autrement, deux tueurs nains se décideraient à les interrompre au beau milieu de l’assaut d’un convoi et aller jusqu’à tomber à bras raccourcis sur le campement... il n’avait même pas eu le temps de profiter de son statut de chef après la mort du Boss Gnogkar.Pourtant, lui et Gnokgar savaient très bien à quoi ils s’étaient exposés lorsqu’ils avaient décidé de les quitter. Mais Gnashrog n’aurait jamais pensé qu’ils puissent aller aussi loin...Les fous... pensa-t-il amèrement. De toute façon, c’était la fin. Gnashrog s’arrêta : devant lui, le chemin prenait fin. Au delà, le vide. Ils ne m’auront jamais vivant...Résigné, il sauta.Harkrim et le Tueur contemplaient le cadavre désarticulé du chef gobelin, loin en bas, éclairé faiblement par la torche mourante qui était tombée avec lui.« Tu penses qu’il est tombé par hasard ? » demanda Harkrim interloqué.Le Tueur plissa les yeux, en pleine réflexion. « Je ne crois pas... on l’aurait entendu crier, sinon.— Pourtant, ce n’est pas le genre des gobelins de se suicider... fit remarquer Harkrim.— C’est bien ce qui m’inquiète.— Ils étaient des gobelins qui avaient abandonné leur colonie à Langk-Gakaz Grund, c’est ça ? demanda à nouveau Harkrim.— Oui.— Je me demande bien ce qui a pu les pousser à partir... »Le Tueur haussa les épaules. « Bah, on verra bien quand on y sera. » Il se frotta les mains, un sourire avide aux lèvres. « J’ai hâte d’y être. Tout ce mystère m’intrigue beaucoup. » Il se tourna vers Harkrim, et lui donna une claque sur l’épaule, ce qui fit grimacer le nain. « D’ailleurs tu ne t’es pas si mal débrouillé, pour une première fois ! »En effet, et il ne savait pas trop comment, Harkrim s’en était tiré sans autre blessure (sans + GN = singulier) qu’une large entaille au bras et deux ou trois égratignures pas très sérieuses aux jambes, sans oublier quelques bleus par ci par là. Il fallait dire que le Tueur Enragé s’était joint au combat après un moment, ce qui avait largement facilité la tâche. Ce dernier avait d’ailleurs à déplorer deux entailles au visage, une horizontale sur le front, et l’autre sur la joue. L’œil avait été évité de peu. Harkrim avait également pu noter quelques blessures aux bras et un sérieux hématome sur le côté, ce qui n’avait pour l’instant aucunement l’air de le gêner. De toute façon, au vu de toutes les cicatrices qui recouvrait l’ensemble de son corps, il n’en était pas à sa première fois, et ne tarderait sûrement pas à s’en remettre. Avec cela, plus le succès de ses tactiques, en apparence folles, Harkrim se voyait respecter de plus en plus le Tueur. Ce dernier, les yeux brillants, contemplait les ténèbres en contrebas, perdu dans ses pensées.« Maintenant, Langk-Galaz Grund... »Le Tueur Enragé se dirigea vers la sortie. Lorsqu’il s’arrêta et se retourna pour sourire de nouveau, Harkrim put remarquer qu’il lui manquait quelques dents. Le Tueur Enragé lui tendit la main.« Au fait, tu peux m’appeler Borek. »Un nouveau respect l’un pour l’autre, les deux Tueurs reprirent le chemin de la lumière du jour.
La suite !
Re: [Récit] Enragé
Mer 23 Déc 2015 - 13:51
Durs lecteurs que vous êtes !
Allez, on va reprendre tout ça dans l'ordre, sinon on a pas fini.
Le deuxième point est par contre bien plus correct et relève clairement d'une erreur de ma part. Cela dit, vu leurs effectifs (une soixantaine), et le nombre des squigs (une petite vingtaine), il est impossible de tous les recapturer. Les plus gros devront être abattus, mais oui les plus petits, je pense, auraient été capturés. Diantre ! Je vais devoir retravailler tout ça.
Mais je pensais qu'il serait assez clair qu'Ashrak était un (sous) chef, ce qui les aide un peu quand même.
Cela dit, et je te le garantis, j'aurais largement de quoi te rassasier sur ce point quand ils arriveront à Langk-Galaz Grund.
En tout cas ça fait bien plaisir de voir son récit suivi d'aussi prêt ! Merci d'avoir pointé les petites faiblesses du texte, autant Essen pour le fond qu'Arken pour la forme (que ferais-je sans vous ? Des bêtises, sûrement. ), je n'y aurais jamais pensé sinon !
Je vais retravailler tout ça pour corriger toutes ces erreurs.
Grom'
PS : 2e page ! Ouvrez les tonneaux à la taverne, c'est moi qui paye !
Allez, on va reprendre tout ça dans l'ordre, sinon on a pas fini.
Le premier point n'est pas vraiment faux, ni vrai. D'ailleurs je n'ai jamais précisé s'ils étaient des gobelins normaux ou des gobelins de la nuit... Mais oui, en toute honnêteté intellectuelle, ce sont bien des gobelins normaux Cela dit le fait qu'ils vivent dans d'anciennes minent naines et dans des cavernes rend inévitable qu'ils tombent sur quelques squigs.Von Essen a écrit:Cela me parait étrange que ce soient des gobelins normaux, et non des gobelins de la nuit, qui ont un enclos à squig. Surtout que ces derniers auraient de meilleurs moyens de maitriser les bêtes plutôt que de les tuer à chaque fois qu'elles se libèrent.
Le deuxième point est par contre bien plus correct et relève clairement d'une erreur de ma part. Cela dit, vu leurs effectifs (une soixantaine), et le nombre des squigs (une petite vingtaine), il est impossible de tous les recapturer. Les plus gros devront être abattus, mais oui les plus petits, je pense, auraient été capturés. Diantre ! Je vais devoir retravailler tout ça.
Si tu raisonne selon les règles V8... à ma connaissance, les squigs ne causent pas la terreur, donc pas de test de Cd pendant la charge. En plus, il n'est pas si exorbitant... si Ashrak n'avait pas été là, ils auraient tournés les talons dès le début... Et même avec lui, ils restent à tout moment à deux doigts de le faire.Von Essen a écrit:Ensuite, je trouve le courage de ces gobelins exorbitant. Enfin, ce devaient être les meilleurs d'entre eux qui affrontaient les squigs ! Réussite critique au test de moral pendant trois tours d'affilée ! En somme, j'aurais plutôt vu les gobz fuir sans demander leur reste face à tant de bêtes féroces en liberté
Mais je pensais qu'il serait assez clair qu'Ashrak était un (sous) chef, ce qui les aide un peu quand même.
Non, c'est juste le nain qui écrit des bêtises. Je demande la suite des combats épiques !Von Essen a écrit:Toutefois, peut-être est-ce là une partie de mystère qui entoure Langk-Galaz Grund.
Ça c'est un choix personnel. Je trouvais que trop resté dans la tête d'un nain pendant les combats déséquilibrerait le texte.Von Essen a écrit:Par ailleurs, j'ai été un peu frustré : une ellipse pour éviter de décrire le massacre du Tueur Enragé, d'accord, mais une seconde ellipse nous privant du premier massacre d'Harkrim ?! Vampire pas content !
Cela dit, et je te le garantis, j'aurais largement de quoi te rassasier sur ce point quand ils arriveront à Langk-Galaz Grund.
C'est la même chose, voyons !Von Essen a écrit:Non je ne suis pas un maniaque, je suis un vampire
En tout cas ça fait bien plaisir de voir son récit suivi d'aussi prêt ! Merci d'avoir pointé les petites faiblesses du texte, autant Essen pour le fond qu'Arken pour la forme (que ferais-je sans vous ? Des bêtises, sûrement. ), je n'y aurais jamais pensé sinon !
Je vais retravailler tout ça pour corriger toutes ces erreurs.
Grom'
PS : 2e page ! Ouvrez les tonneaux à la taverne, c'est moi qui paye !
- ethgri wyrdaRoi revenant
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Palmares : Comte de la crypte 2016 & 2021
Re: [Récit] Enragé
Mer 23 Déc 2015 - 22:15
j'aime beaucoup ce passage, mais moi aussi, je réclame le combat des tueurs!
la suite, et tous à Langk-Galaz Grund !
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