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Thomov Le Poussiéreux

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Le mercenaire Empty Le mercenaire

Lun 20 Déc 2010 - 19:23
Voici la première partie d'un texte que j'ai écrit voici environ un an. Il met en scène un homme entre deux âges, encore vigoureux mais aussi expérimenté. Guerrier, mercenaire quand l’occasion se présente. Voyage beaucoup et ne reste pas dans une compagnie quand les circonstances deviennent mauvaises. Pas vraiment mauvais lui-même mais soldat avant tout et donc lié à de nombreux crimes de guerre. Largement inspiré du « Chien de Guerre » de Michael Moorckock et tentant humblement d’en recréer partiellement l’atmosphère très spéciale tout en la conciliant avec l’univers de Warhammer et du Vieux Monde.
Ne cherchez pas de lien avec les Comtes Vampires, il n'y en a pas. Cependant (et ceux qui on eut la chance de lire le livre en question le savent), une rencontre avec des Morts-Vivants n'est pas à exclure.





J’étais ce matin-là en route depuis plus d’une semaine. Le temps avait été à la pluie par intermittence, ne me laissant jamais sécher vraiment.

J’avais dormis ces dernières nuits dans les ravines longeant la route et l’écoulement de l’eau avait tout transformé en boue. Ma pèlerine était brune de terre et j’avais en fait un aspect global plutôt misérable en ce début d’automne. Ces derniers jours de froidure ne m’avaient pas poussés à me tremper dans l’eau d’une rivière et je devais empester au moins autant que ma monture.

Celle-ci était un cheval assez robuste sans pouvoir toutefois être qualifiée de destrier. Mais elle me portait avec mon armure sans râlerie et couvrait une bonne portion de route chaque jour sans faiblir. Au combat, elle ne s’effrayait pas trop vite et pouvait me porter sur mes ennemis ou loin d’eux avec assez de bien de vitesse.

Le mauvais temps semblait cependant l’affecter autant que moi et son allure se faisait plus lente avec chaque averse. Je tressautais légèrement à chacun de ses pas, faisant tinter doucement mon médaillon d’ulricien contre le plastron de ma cuirasse. Je traversais une forêt dans laquelle j’avais pénétré la veille sans trop savoir vers où je me dirigeais.

Ma dernière embauche était au sein d’une compagnie irrégulière sous les ordres d’un vétéran middenheimer. Il me trouvait sympathique et était content d’avoir trouvé un compagnon de foi parmi « toute cette bande de mauviettes sigmarites ». Un conflit opposait deux grands nobles impériaux, bien que je ne su jamais en quoi, et sa troupe s’était mise en campagne. Des pertes récentes avaient poussé ce vieux capitaine à recruter de nouveaux soldats de fortune pour son unité.

J’étais resté quelques semaines, livrant quatre batailles. En fait, il s’agissait de petits affrontements secondaires, pas de batailles à proprement parler. On nous annonça qu’un combat plus large aurait lieu prochainement quand nous tenterions de prendre la bourgade de Helnisburg le mois suivant. Le capitaine semblait ravi de cette nouvelle et nous nous mîmes en marche au plus tôt afin de rejoindre le gros des forces de notre employeur.

Quand le jour de la bataille arriva et que nous fûmes déployés, il devint évident que l’affrontement serait une victoire. La petite ville était mal défendue et son enceinte de bois présentait déjà de larges brèches. Notre compagnie était comprise dans la seconde vague d’assaut, celle qui brisa la ligne de bataille des défenseurs, nous permettant d’effectuer une percée derrière les murs. Très vite, l’armée entière nous suivi.

Les dernières poches de résistance succombaient quand un homme interpella bruyamment notre capitaine de derrière une barricade. Il menait un groupe de défenseurs et entendait bien faire payer chèrement chaque pas concédé à l’ennemi. L’affrontement s’engageait alors que les deux chefs d’unité croisaient le fer en tête à tête. Le capitaine se battait bien, mais l’inconnu trompa sa garde et lui fendit le ventre sur un pied de longueur. Enragés, les hommes de la troupe finirent le massacre et se mirent à piller à tout va, dans l’indifférence générale. Moi-même je pris part aux atrocités. Meurtres, viols, torture,… Nous n’étions plus humains ce jour-là. La frontière entre un soldat de fortune et un pillard est souvent bien ténue.

Ce n’était pas la première fois. Ce ne serait probablement pas la dernière. Mais certaines choses que nous fîmes ce jour-là dépassèrent toutes les limites de ce qu’il m’avait été donné de voir ou de faire. Ulric est le dieu des batailles et il ne se soucie pas tant de ce qui peut arriver aux vaincus. Je n’avais pas offensé mon dieu, mais ma conscience était brisée. Je ne regrettais rien pourtant.

Après ces évènements, j’ai repris ma route. Il m’était devenu pénible de côtoyer ces hommes et ma compagnie maussade ne les enchantait guère d’avantage. Ils ne tentèrent rien pour me retenir. Je n’avais pas d’idée quant à la direction à choisir. La guerre était partout, je n’aurais rien d’autre à faire que vagabonder en attendant mon prochain travail. Je chevauchais paisiblement, laissant à mon cheval le libre choix de la route quand nous arrivions à un croisement.

C’est ainsi que je suis entré dans cette forêt dont je vous parle.

Tout à mes souvenirs, je n’avais pas remarqué que les arbres s’éclaircissaient lentement et je fus assez surpris quand la lourde et sombre forêt fit place à un sous-bois plutôt agréable. Un peu plus loin, j’aperçu un groupe d’habitations et décidai de les rejoindre. Un peu de compagnie ne serait pas de trop après ces jours de solitude et je n’aurais pas craché sur un bon repas chaud.

En m’approchant, je pu constater que les chaumières étaient de bel aspect et de belle taille. Un village épargné par les ravages de la guerre qui semblait pourtant avoir embrasé le Vieux Monde tout entier. A cette heure de la journée, les habitants devaient être aux champs, à l’atelier ou à la ville et je traversais la bourgade sans rencontrer personne. De la fumée s’échappait paresseusement de l’une des cheminées et j’en déduisis qu’il devait bien s’y trouver quelqu’un. Le temps de faire halte, une femme rondelette était dans l’encadrement de la porte pour venir aux nouvelles.

-Bien le bonjour à vous cavalier, qu’est-ce donc qui vous amène et d’où venez-vous de la sorte ?

Je regardai un instant mon interlocutrice avant de lui répondre. Ses habits étaient en bon état et relativement propre, ce qui me confortait à croire que les habitants du cru devaient êtres assez prospères. Elle-même devait avoir dans les trente ans bien fait et gardait une mine avenante ; elle ne semblait pas craindre de faire mauvaise rencontre.

-Et bien je viens de la route de la forêt, dis-je en me tournant pour lui indiquer la direction dans le grincement du cuir de ma selle. Je suis en route depuis quelques jours et je reviens d’une petite ville appelée Helnisburg, dans l’Ostermark. Sommes-nous toujours dans la province ?

-Oui, mais à la frontière ou presque. Elle est par l’ouest à quelques lieues d’ici.

-Fort bien. Auriez-vous un repas et une paillasse à céder à un voyageur las des errances de la route ? J’ai de quoi payer.

-J’ai une soupe sur le feu, une miche de pain et même un lièvre que mon homme à tiré dans les bois. On a de quoi vous faire dormir au sec et au chaud, vous semblez en avoir besoin.

-Par Ulrich, vous dites vrai ! Toutes ces promesses m’ont ouvert l’appétit, montrez-moi donc cette nourriture sans plus tarder !

Elle me fit assoir à une solide table de bois et m’apporta le repas. Je mangeai la soupe avec le pain pendant que le lièvre cuisait, puis je fis un sort à une bonne partie de la bête. Je voyais bien qu’elle jugeait du regard ce qu’il leur resterait de viande pour leur souper. Une fois que j’eus terminé, je rotai bruyamment avant de jeter négligemment une pièce d’argent dans mon bol.

Elle se leva immédiatement et me remercia de nombreuses fois pour ma grande générosité. Elle me montra ensuite la paillasse et, comme elle était penchée pour arranger quelque peu l’endroit, je lui glissai une main sous les jupes. Loin de s’effaroucher, elle dénoua adroitement son corsage et m’offrit sa lourde poitrine. Me disant qu’après tout le sommeil pouvait bien attendre encore quelques instants, je commençai à me dévêtir.

Je dormis profondément pendant quelques heures. Cette paillasse était ce que j’avais connu de mieux en terme de literie depuis trop longtemps, et rien ne garantissait que je connaitrais quoi que ce soit de comparable avant plusieurs semaines.


Dernière édition par Thomov Le Poussiéreux le Sam 26 Jan 2013 - 21:38, édité 1 fois

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Lun 20 Déc 2010 - 22:04
Bien, ça nous change des histoires de morts à gogo.
Un mercenaire est peut être aussi interessant à observer qu'un vampire.
Le texte est bien écrit (mais on commence à être habitué). Je n'ai qu'une chose à dire : pas farouche la paysanne !

Continue !
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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Mar 21 Déc 2010 - 1:13
J'aime beaucoup ton écriture Thomov, et ce récit tranche avec ce qu'on trouve d'habitude dans cette section (comprenez : une histoire avec autre qu'un vamprie surpuissant Smile)
Je suis curieux de savoir ce que tu vas nous conter dans ce récit.
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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Jeu 23 Déc 2010 - 23:57
Content que ça vous plaise messieurs!
Comme c'est assez différent de ce que l'on peut trouver sur le forum d'habitude, j'avais une petite appréhention.

Je posterai une seconde partie ce soir si je trouve le temps.





Seconde partie sur les trois que j'ai écrite jusqu'ici; j'espère que ça vous plaira (et qu'il y aura plus de commentaires):




Deux jours plus tard, ma route croisa une véritable et large voie pavée que je décidai de suivre par le Sud. La route semblait en bon état mais je ne rencontrai cependant personne avant la tombée de la nuit. Comme je venais de descendre de selle pour trouver un endroit où passer la nuit, j’entendis que l’on chantait un peu derrière moi. Quelques instants plus tard apparu un homme solide, portant sur l’épaule une lourde hache de bûcheron.

-La bonne soirée, étranger ! me dit-il.

-La bonne soirée à vous aussi, l’ami. Savez-vous où mène cette route ? Je l’ai prise au hasard après m’être égaré.

-Si fait, elle vous mènera jusqu’à la prochaine ville qu’est encore à deux jours de cheval d’ici. Mais vous auriez bien tort de demeurer là pour la nuit. Sigmar seul sait c’qui rôde dans ces bois et y s’trouve une auberge-relais à moins d’une heure de marche.

Après avoir remercié le bûcheron, je repris ma route vers l’auberge dont il parlait. Il n’avait plus plu depuis que j’étais passé par ce village, et une fine pluie froide se mit à tomber. J’avais dans l’idée de passer un jour ou deux dans cette auberge si elle était suffisamment confortable. Ensuite, mon plan était de rallier le Talabec et de longer son court vers le sud-ouest.

J’arrivai bien vite en vue de la bâtisse. Un muret de vieilles pierres faisait office d’enceinte tout autour de l’auberge. Il n’était pas bien haut mais il aurait fallu quelque effort à des bandits pour passer par-dessus.

L’auberge était ancienne et je distinguai à travers les gouttes de pluie une enseigne sur laquelle étaient peints une plume et une chandelle.

Je passai le portail ouvert et jugeai du regard les lourdes portes de bois qui seraient bientôt refermées pour la nuit. Personne ne vint à ma rencontre dans la cour et je dû appeler pour que le garçon d’écurie vienne chercher ma monture.

-Le bonsoir, mon garçon, quel est ton nom ?

-On m’appelle Gerhart, messire. Je suis garçon d’écurie dans cette auberge depuis trois années pleines.

-Fort bien ; prend soin de mon cheval, et tu auras une autre pièce pour ta peine, dis-je en lui lançant un cliquet. Y a-t-il du monde à l’intérieur ?

-Une diligence est arrivée il y a quelques heures, elle transporte quatre bourgeois qui voyagent ensemble. Deux voyageurs portant l’épée au côté sont venus à pied dans l’après-midi et un cavalier étranger est là depuis quatre jours à se saouler. Ce soir il boit avec les cochers.

-Merci Gerhart. Mène mon cheval à l’écurie et soignes-le bien.

L’intérieur de l’auberge était très loin des tavernes enfumées et crasseuses des grandes villes. Le mobilier était vieux et usé mais on voyait tout de suite que le ménage était bien fait.

Parmi les clients, je reconnus ceux que m’avait dépeint le garçon d’écurie. Les quatre bourgeois étaient à une longue table près du feu et mangeaient avec appétit et je vis aussi les deux voyageurs, discutant autour d’une bière ; mais ce fut l’étranger qui retint mon attention. Il était occupé à boire avec l’un des deux cochers. Le second s’était écroulé sur l’épaisse table de bois, ivre-mort. A en juger par son air hagard, son ami ne tarderait pas à suivre la même voie.

Quant à l’étranger, il semblait ne pas sentir les effets de tout cet alcool et riait à gorge déployée du sort de ses compagnons de beuverie. Il était jeune et portait des habits colorés bleu à bords blancs typiques des gens du Nord. Il s’agissait à coup sûr d’un kossard Kislévite, venu dans le sud pour louer la lame courbe de son sabre à quelque riche Impérial.

Quand il me vit, il se leva. Il avait reconnu à ma mise un de ses semblables ; un routier, un homme de guerre au service du plus offrant. Il semblait d’humeur joyeuse et me héla bruyamment.

-Bienvenue, capitaine ! Venez donc prendre un verre avec mon ami et moi.

A ces mots, il donna un grand coup dans le dos du cocher qui en tomba à la renverse. Je n’avais nullement l’intention de m’enivrer, mais un verre ne serait pas de trop après une journée passée sur les routes. Je le rejoignis donc et il me versa une bonne rasade du solide alcool de son pays.

-Goûtez-moi ça, capitaine ! C’est autre chose que ce que vous avez coutume de boire ici dans le sud.

C’était un rude breuvage qui me laissa une traînée de feu dans la gorge. Un soldat apprend vite à boire, et j’arpentais les champs de batailles depuis assez longtemps pour ne pas être le moins fort à ce petit jeu. Malgré tout, je dû faire quelque effort pour refouler les larmes qui me montèrent aux yeux tant la boisson était corsée.

Voyant bien que je ne résistais pas sans peine, le jeune Kislévite se mit à rire de plus belle. Ce n’était pas de la moquerie, mais un rire presque enfantin et je n’en pris point ombrage.

Tentant de ne pas avoir la voix trop rauque, je décidai d’entamer la conversation.

-Comment t’appelles-tu, mon garçon ?

-Je me nomme Igor Nevedev Sedenkevich, capitaine. Je viens du Nord, près de la cité de Praag. Je suis descendu dans la région pour rencontrer un riche du cru qui aurait besoin de quelques lames à louer et des bras qui vont avec. Cela fait quatre jours pleins que j’attends ce drôle qui devra régler ma note avant de me mettre au travail ! Et vous, capitaine, quel est donc votre nom ?

-Je suis Ulrich Von Beckdorf, mon garçon. Et je suis routier ; comme toi je loue mon bras et je voyage. Je ne suis que de passage dans la région, je projette de descendre plus au sud, par chez moi et de retrouver quelques compagnons. Je partirai dans quelques jours et je longerai le fleuve.

-Ha ! Par mes ancêtres, je me serais bien joint à vous pour ce voyage. Quatre jours sans monter à cheval est plus qu’un honnête homme des steppes peut supporter ! Mais j’ai donné ma parole d’attendre ici sept jours et sept nuits que mon employeur arrive…

-Et quel est donc ce travail qui vaut que tu viennes de si loin et attende si longtemps ?

-A ce que j’en sais, mon patron serait un homme d’église de votre Empereur-Dieu Sigmar qui chasserait des hérétiques et aurait besoin d’assistance. Bien qu’il ne soit pas mon dieu, l’idée de combattre des infidèles me plaît beaucoup. Chez nous dans les steppes, nous devons souvent lutter contre les mauvais hommes qui viennent du nord et leurs fidèles cachés parmi les nôtres. Nous autres Kislévites rendons grâce aux ancêtres et aux esprits qui veillent sur notre peuple. L’esprit qui me protège est le Petit-Père Benteski. Qui priez-vous, capitaine ?

Je lui montrai mon médaillon en forme de tête de loup et lui dit que je priais Ulrich, dieu des batailles, des loups et de l’hiver. Il ne connaissait visiblement pas très bien le panthéon impérial et mon dieu sembla beaucoup lui plaire. D’après ce que je savais de son peuple, cela ne me surprenait guère.

Nous passâmes un certain temps à deviser et finalement, je m’en allai coucher plus saoul que je ne l’avais voulu.


Dernière édition par Thomov Le Poussiéreux le Sam 17 Fév 2018 - 19:52, édité 1 fois

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Ven 24 Déc 2010 - 11:41
C'est très agréable à lire, j'aime beaucoup. Je trouve ce bon vieux mercenaire attachant malgré les atrocités qu'il a pu faire.

J'attends la suite avec grand intérêt.
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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Ven 24 Déc 2010 - 12:39
Tout comme Lanoar, j'attends la suite avec impatience.

Comme d'habitude, c'est toujours aussi bien écrit. Le bucheron s'intègre parfaitement dans ton histoire, et j'avoue que tu as parfaitement rendu l'accent "rural" (chose que je n'arrive jamais à faire).

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que notre mercenaire vas se joindre à ce jeune enivré du Nord...
A suivre, avec intérêt...
Thomov Le Poussiéreux

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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Sam 25 Déc 2010 - 23:36
Merci les gars. J'attends un jour ou deux puis je poste la dernière partie.
C'est chouette que ça vous plaise, ça me motive pour reprendre la suite du récit. C'est une histoire que j'ai commencé il y a un petit moment déjà et que j'aime beaucoup.
Si le style un peu différent vous plait bien, je ne peux une fois de plus que vous recommander "Le Chien de Guerre" de Michael Moorcock. C'est le même auteur qui écrit le cycle d'Elric, et là encore c'est du très très bon.





Dernière partie de cette courte nouvelle. Je suis assez motivé pour écrire une suite, mais j'ignore quand je trouverai le temps de le faire.
Je sais que j'avais dit que j'attendrais quelques jours mais c'est plus fort que Moi; et puis, c'est Noël!




Je dormis comme une masse dans le confortable couchage de l’auberge ; et le lendemain, le soleil était déjà levé depuis longtemps quand je descendis prendre mon repas.

Mon compagnon de la veille n’était pas là, et l’aubergiste m’apprit que depuis son arrivée, il ne l’avait jamais surpris hors de sa chambre avant le milieu de la journée !
La nourriture était bonne et je me régalai du pain frais et des œufs que m’apporta Gerhart, le jeune garçon d’écurie.

Pour la première fois depuis trop longtemps, la journée s’annonçait belle. Un franc soleil inondait la salle par les fenêtres étroites et il me prit l’envie de me promener dans les alentours pour profiter du bon temps.

Je sortis donc mais dû bien vite resserrer autour de moi les bords de ma lourde pèlerine ; le vent était encore bien trop froid pour un homme du sud tel que moi.

Je fis quelques pas hors de l’auberge et suivi un tortueux sentier qui s’enfonçait rapidement dans la forêt. Les arbres étaient épais et leur feuillage encore très dense malgré l’année bien avancée, si bien que fort peu de lumière filtrait jusqu’à moi. Du sol émergeaient de nombreuses pierres et le tout était couvert d’une épaisse couche de mousse ; si bien que je ne faisais pas le moindre bruit en me déplaçant malgré mes bottes.

J’étais quelque peu fâché de ne plus sentir la chaleur bienvenue du soleil et de me retrouver ainsi plongé dans les ténèbres, mais je poursuivis, me disant que je finirais bien par trouver quelque clairière où je pourrais me prélasser.

Mes pas finirent par me conduire dans un endroit charmant. Alors que le sentier se faisait de plus en plus difficile à suivre et tortueux et que la végétation entrelacée formait une voûte de plus en plus compacte autour et au dessus de moi, j’aperçu soudain le bout de ce véritable tunnel végétal.

Le chemin déboucha brusquement sur une clairière enchanteresse au centre de laquelle se trouvait un petit lac tout à fait attrayant. L’eau était claire et, même à cette température, donnait une irrésistible envie de s’y tremper. J’ôtai donc ma ceinture à laquelle pendait ma fidèle épée et me dévêtis complètement avant de plonger dans l’eau glaciale.

La sensation de froid, tout d’abord très vive, s’estompa rapidement quand je me mis à nager frénétiquement.

Je m’apprêtais à sortir de l’eau quelques instants plus tard, satisfait de m’être débarbouillé et de m’être quelque peu dépensé, quand un bruit m’arrêta net. Cela venait du sous-bois, j’en aurais mis ma main au feu. Quelque chose m’épiait, cela ne faisait plus de doute !

Je fis mine de n’avoir rien remarqué et continuai à nager en direction de mes vêtement et surtout de ma lame. D’autres bruissements m’apprirent que l’observateur se déplaçait dans la même direction que moi. Il était essentiel que je puisse atteindre mon arme avant cette chose, quelle qu’elle soit.

Arrivé tout près du bord, je bondis hors de l’eau et je couru vers mes habits. Ma lame fut dehors en un éclair ; d’un geste rendu sûr par des années d’expérience.

Je me tenais nu par un froid piquant, debout et bien campé sur mes jambes dans une clairière au milieu des bois, épée au poing et prêt à tout. Mon ouïe ne m’avait pas trompé ; d’autres bruits de feuillages dérangés et de brindilles brisées m’avertirent que ce qui m’épiait se rapprochait dangereusement. Je ne pouvais toujours pas voir de quoi ou de qui il pouvait bien s’agir, mais je pouvais à présent entendre nettement plusieurs respirations rauques.

Je me préparais donc à affronter plusieurs adversaires, ce qui n’est jamais une bonne nouvelle ; d’autant plus quand on ne porte ni cuirasse ni même le moindre vêtement !

La tension devenait palpable ; j’étais sûr que ces êtres, quels qu’ils soient, étaient en train de monter un plan d’attaque. Quelques instants passèrent qui me semblèrent des heures entières.
Enfin, les mouvements reprirent. J’en fus presque soulagé. Mes articulations étaient bleues et je tremblais comme un dément. Je ne sentais plus l’extrémité de mes doigts et je doutais de pouvoir manier ma lame avec quelque efficacité.

Bientôt, une ombre émergea des arbres. Elle se fit plus précise et je poussai alors un juron ; je pouvais distinguer un long museau d’animal ainsi que le scintillement d’une lame. Le souffle de la créature émit un nuage de buée et je pus voir son œil briller d’une lueur inquiétante.
Presque aussitôt, deux autres formes semblables émergèrent à quelques pas de distances. Je pus alors distinguer de lourdes cornes sur leurs têtes bestiales, mais c’étaient bien des mains humaines qui serraient ces haches et ces masses.

Comme tout citoyen du Vieux Monde et peut-être même au-delà, j’avais passé ma jeunesse à écouter les récits et les légendes sur les répugnantes Bêtes du Chaos qui hantent les bois de l’Empire et d’ailleurs. Combien de voyageurs disparus à jamais, combien de convois exterminés, combien de villages et parfois même de villes entières rasées par les assauts de ces monstres assoiffés de massacres et de tueries ?

Je partais avec un désavantage sérieux. Ma vue se brouillait déjà et je savais que je ne tiendrais plus longtemps par ce froid.

Mais avant que les monstres ne se décident finalement à donner l’assaut et en finir, des bruits se firent entendre en direction du sentier qui menait à l’auberge. Une voix lança un joyeux « Vous êtes là Capitaine ? » avec cet accent du nord si prononcé que je bénissais alors tant j’étais heureux d’entendre une voix humaine !

Je rassemblai alors tout ce qui me restait de force pour crier puissamment.

- Sedenkevich ! On m’assaille ! Venez prestement me prêter main forte !

Les bruits de pas se muèrent en bruits de course et j’ouïs distinctement le son d’une lame que l’on sort du fourreau alors qu’Igor lâchait une série de juron dans sa langue à laquelle je n’entendais rien.

Ces renforts inespérés firent hésiter les créatures qui me menaçaient et elles décidèrent de s’en retourner plutôt que de s’engager dans un combat qu’elles n’étaient plus si certaines de remporter sans mal.


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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Dim 26 Déc 2010 - 11:30
Évidemment qu'il faut une suite à cette histoire ! Tu ne peux peux décemment pas nous laisser sur une faim pareille Smile
Un combat nu dans le froid aurait pu être cocasse pour notre mercenaire, heureusement qu'il est arrivé un prompt renfort !
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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Dim 26 Déc 2010 - 18:56
Félicitations Thomov, encore un texte fort agréable à lire ; j'aime vraiment l'idée que tu as eu de nous narrer les aventures de ce mercenaire à la moralité en demi-teintes.

Une suite s'impose! (sans vouloir te commander Fou )

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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Lun 25 Juil 2011 - 16:21
Bon, je vous ai concocté une courte suite des aventures de ce bon vieux Ulrich Von Beckdorf. J'ai tenté de conserver ce rythme un peu ralenti et cette ambiance particulière que j'aime beaucoup.
Bonne lecture et j'attends vos commentaires.




J’ignore comment il s’y prit, mais le fait est que le kislévite me ramena inconscient à l’auberge. Je m’éveillais dans mon lit, au chaud, et aperçu Gerhart le garçon d’écurie qui somnolait sur une chaise à mon chevet.

Tout mon corps me faisait mal et je passai machinalement mes mains partout sur moi afin de déceler quelque blessure mais n’en trouvai aucune.
Puis les derniers évènements me revinrent en mémoire ; le lac, les bruits sous le couvert des arbres, le froid mordant, les Hommes-Bêtes, le froid encore et enfin Sedenkevich venant à mon secours.

Je me raclai la gorge et fus surpris que l’opération me soit si douloureuse. Apparemment, je ne sortais pas totalement indemne de ce coup de froid redoutable.

Gerhart ouvrit un œil, puis les deux, et mit quelques instants avant de réaliser que j’étais éveillé. Il soupira d’aise, se secoua et descendit de sa chaise.

-Vous voilà enfin parmi nous ! Content de voir que vous allez mieux messire.

L’enfant avait un air roublard que je connaissais bien.

-Allons, fis-je la voix faible et un peu rauque, t’inquiétais-tu pour moi ou pour cette seconde pièce que je t’avais promise ?

Le garçon eut un fin sourire avant de m’informer qu’il s’en allait prévenir son maître qui avait demandé à savoir quand j’aurais repris connaissance.

Je lui commandai au passage de me monter une tisane bien chaude pour calmer les douleurs de ma gorge.
Quelques instants plus tard, il était de retour avec une timbale fumante dont le contenu embaumait les herbes sauvages et le miel de la région. Je bu le liquide à petites gorgées et malgré sa douceur et sa chaleur bienfaisantes, chaque déglutition était comme d’avaler une pierre pleine d’angles tranchants.

Néanmoins, le breuvage me réchauffa agréablement le corps et je pu ensuite me lever péniblement. J’étais courbaturé de tous côtés, mais je ne pensais pas à m’en plaindre ; si Igor n’avait pas été de la partie, ma baignade aurait connu une fin bien plus funeste encore…
Mes habits étaient propres et soigneusement pliés dans un coin de la pièce, ce qui m’indiqua que j’avais dû dormir plus longtemps que je ne le pensais.
Je les enfilai et descendit dans la salle principale. Il n’y avait personne d’autre que l’aubergiste en train de balayer devant l’âtre et je m’approchai de lui.
Il m’étudia brièvement du regard avant de m’inviter à m’asseoir auprès de lui tendis qu’il reprenait son ouvrage.

Je passai un certain temps à somnoler à demi tout en regardant l’homme maintenir propre son auberge. Enfin, j’entendis le bois des escaliers grincer et je vis Igor Sedenkevich descendre les marches de son pas vigoureux. Quand il me vit, un large sourire éclaira son visage.

-Vous voilà debout, capitaine ! Je me réjouis de vous voir en si bonne forme.

Il m’envoya une bourrade de l’épaule que j’eus le plus grand mal à supporter sans perdre mon équilibre ; ce contact m’appris que le Kislévite était bien plus fort que sa fine silhouette le laissait supposer.

-Il me faudra quelques jours au coin du feu de notre hôte avant de prétendre à la forme dont vous parlez, mon jeune ami. Mais il convient cependant de vous remercier ; sans votre secours je serais entre les bras de Morr à l’heure qu’il est.

Nous discutâmes quelques peu et le kislévite m’apprit qu’il n’avait pas vu les Hommes-Bêtes qui avaient dû croire que plusieurs hommes arrivaient en renfort au vu du bruit et des jurons qu’il avait produit en accourant.

Les deux jours suivants furent assez moroses ; je reconstituais peu à peu mes forces mais je sentais bien que cette aventure me laisserait en état de faiblesse pour peut-être plusieurs semaines encore. Igor ne dessoulait pratiquement plus tant il lui tardait de remonter en selle ; besoin manifestement quasi-vital pour les hommes des steppes du nord tels que lui. Sa sédentarité forcée le faisait maugréer à longueur de temps et il s’abrutissait en asséchant toutes les bouteilles qui passaient à sa portée. Il avait épuisé ses réserves d’alcool kislévite et trouvait dans les breuvages locaux une inépuisable source de lamentations.

Le troisième jour de ma convalescence fut celui où son fameux employeur arriva.

Une troupe à cheval s’arrêta devant l’auberge alors que je tentais d’apprendre au jeune Gerhart comment jouer au jeu appelé dans les provinces du sud « Chasseur et Proie ». Il se leva d’un bond et prétexta devoir s’occuper des chevaux pour s’éclipser, trop heureux de trouver une excuse pour abandonner une partie de toute évidence déjà mal engagée.

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Lun 25 Juil 2011 - 22:00
Très joli texte Thomov. C'est vrai que ça change. Le mercenaire Smile_gi
Mais c'est bizarre quand même que l'ambiance d'un récit de mortel semble plus lent qu'un récit de vampire... On a l'éternité devant nous, et faut quand même que l'on speed. Le mercenaire Happy_gi
Mais c'est justement là son charme. Le mercenaire Clap_gif

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Mar 26 Juil 2011 - 10:07
Un troisième lecteur (ou plutôt lectrice) pour "Le Mercenaire"! Merci à toi Arken et content que ça te plaise.

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Mar 26 Juil 2011 - 10:45
Une suite très appréciable, car ça faisait quand même longtemps. Quelle va donc être cette fameuse mission ?

La suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite !! Clap *Tel une groupie hystérique*
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Mar 26 Juil 2011 - 11:54
Ca vient, ça vient, un peu de patience...
Je suis un peu en rythme de croisière là, on verra ce qu'on peut faire pour accélérer un peu la production sans nuire à la qualité. Happy

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Sam 24 Déc 2011 - 12:08
Bon! Voilà maintenant trop longtemps que mon brave mercenaire est au repos.
Je vous ai donc concocté une petite suite qui fera un peu monter la tension j'espère.
Bonne lecture.




Je pris le temps de soigneusement ranger les pièces de mon jeu dans leur étui de cuir durci tout en tendant une oreille distraite aux bruits provenant de la cours.

Si mes sens ne me jouaient pas de tour, je comptais trois hommes sur quatre chevaux ; une voix couvrait les autres, donnant des ordres secs et précis au garçon d’écurie et pressant ses compagnons de mettre pied à terre promptement.

Un instant plus tard, la porte de l’auberge s’ouvrait ; mais les hommes étaient quatre, et non pas trois ainsi que je l’avais pensé.

Le premier commandait visiblement les trois autres : deux grands gaillards solides qui devaient êtres frères, ou tout au moins cousins à en juger leur ressemblance, et un troisième petit et pour tout dire assez frêle, mais dont le regard était le plus dur qu’il m’ait été donné de voir et il ne me serait pas venu à l’esprit de me moquer de sa stature…

Celui de tête était grand et maigre, son visage avait les traits fins et anguleux d’un homme qui dédaignait les plaisir de la table. Sa mise était sévère : des habits sombres et austères, une fine lame au côté et un chapeau à large bord, agrémenté d’une ceinture de cuir noir à boucle d’argent représentant une comète bifide. Cette simple breloque symbolisait sa charge de représentant de la Sainte Eglise de Sigmar.

Il semblait exaspéré et tout prêt à chercher querelle à quiconque croiserait sa route et il me fut d’emblée parfaitement antipathique.

Il balaya la salle du regard, s’arrêtant un instant sur moi, puis poursuivi son inspection.
L’aubergiste sorti à cet instant de la réserve et vint aussitôt à la rencontre de son nouveau client.

-Soyez les bienvenus, messieurs. Et vous aussi, monseigneur ! Je suis honoré de vous recevoir dans mon auberge ; désirez-vous boire quelque chose après votre chevauchée ?

Son interlocuteur eut une moue dédaigneuse à son adresse et se contenta de reprendre ses recherches silencieuses sans même lui adresser la parole. Enfin, après quelques instants de silence qui mettaient visiblement le pauvre aubergiste mal à l’aise, il s’adressa à lui du ton sec et dédaigneux que je lui avais déjà entendu avant qu’il n’entre.

-Nous nous passerons de vos breuvages. Où est parti le mercenaire kislévite que nous devions retrouver chez vous ? Est-il seulement venu ?

L’aubergiste avala difficilement sa salive.

-Mais, il est toujours ici monseigneur. C’est juste que comme à son habitude, il est encore couché !

Les traits de l’homme se tendirent encore d’avantage sur son visage émacié, si bien qu’il me sembla un instant que sa peau allait se fendre et laisser paraître les os de ses joues.

L’aubergiste sembla littéralement fondre de peur devant ce masque de colère et bredouilla qu’il allait de ce pas éveiller l’étranger et le prier de descendre au plus vite avant de disparaître dans les escaliers.

Visiblement satisfait de son effet, il reporta bien vite son regard de prédateur sur moi.
Il m’étudia plus profondément alors que je buvais de petites gorgées de ma chope de thé fumant. Un instant passa sans que personne ne dise rien, puis il brisa le silence.

-Vous n’êtes pas d’ici, je crois.

Je soutins son regard et je secouai doucement la tête pour confirmer ses dires.

-C’est exact. Je suis originaire des provinces du sud.

-Votre accent en atteste suffisamment. Qu’est-ce donc qui vous amène si loin au Nord ?

-Ma profession, tout simplement. Je voyage beaucoup.

-Vous n’êtes manifestement pas un colporteur, étranger. Je cherche justement quelques personnes telles que vous pour m’aider à répandre la sainte parole de Sigmar… Une bonne paie et un travail juste ; vous joindriez-vous à nous ?

Je ne pus retenir un demi-sourire en tirant mon médaillon à tête de loup de dessous mon pourpoint et en le faisant doucement tourner entre mes doigts.

-Je ne pense pas que ce juste travail me convienne, hélas.

A la vue de mon médaillon, il poussa un juron et cracha par terre.

-Le dieu des sauvages et des pouilleux !

Je fus debout en un éclair, bousculant la table et renversant ma chope de thé. Ma main serrait déjà le pommeau de ma lame. L’homme en noir en fit autant et mon œil exercé nota que les deux grands costaux l’imitaient tout en se plaçant à ses côtés alors que le quatrième larron avait disparu de mon champ de vision.

L’homme en noir affichait un sourire goguenard.

-Vous n’êtes pas à votre avantage à ce qu’il semble, étranger ?

-Je ne laisserai pas salir le nom d’Ulric, fussiez-vous dix de plus. Vous deux, je vous conseille de vous écarter si vous comptez repartir sur vos jambes…

Je parlais calmement et avec assurance, mais je sentais bien que toute mon expérience ne pourrait pas couvrir longtemps ma faiblesse et le poids du nombre.

Nous restâmes un instant à nous toiser et je perçus une nette hésitation chez les deux hommes de main. Ceux-là s’enfuiraient à la première estafilade. Je m’inquiétais d’avantage pour le quatrième homme, qui n’avait toujours pas reparu.

Je pouvais sentir que mes doigts faisaient sortir machinalement mon épée de son fourreau et que la tension montait d’un cran avec chaque centimètre d’acier nu qui paraissait. Les gouttes de thé tombaient de la table pour s’écraser sur le sol avec une régularité hypnotique.

L’homme en noir ne souriait plus du tout.


Dernière édition par Thomov Le Poussiéreux le Jeu 2 Fév 2012 - 11:49, édité 3 fois

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Sam 24 Déc 2011 - 14:01
ah! Enfin une suite Le mercenaire Happy_gi
Déjà la deuxième que tu postes à Noël. J'espère qu'on ne devra pas attendre un an pour le reste Le mercenaire Fou4_gif

La tension est à son comble, suspense! J'ai une idée pour le quatrième homme disparu,mais je me tais Le mercenaire Ph34r_gi

Le mercenaire Clap_gif

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Jeu 2 Fév 2012 - 15:39
Yop, yop, yop!
Une courte suite qui terminera la scène entamée plus tôt (oui, beaucoup plus tôt...).

J'espère qu'elle sera à votre goût:

Je commençais mentalement à décompter à partir de douze. Une manie que j’avais prise dans semblable situation quelques années plus tôt, quand les rixes de taverne étaient pour moi monnaie courante.

Je calquais mon rythme à celui du thé tombant toujours de la table ; chaque goutte égrenait d’avantage le compte à rebours. Il ne me restait plus qu’une poignée de chiffres en réserve quand l’escalier de l’auberge craqua de façon sonore alors qu’Igor descendait pesamment, sans doute à peine réveillé et certainement pas dessaoulé encore.

L’attention de mes opposants en fut détournée et je décidai de bondir par-dessus la table pour fondre sur eux avant qu’ils ne puissent réagir.

J’ignore encore aujourd’hui ce qui me retint alors. Une intuition envoyée par Ulrich en personne, qui désapprouve les armes à feu, ou simplement un pressentiment dû à une longue expérience… Peut-être n’est-ce là qu’une seule et même chose, finalement ?

Quoi qu’il en soit je partais pour m’élancer mais retins mon geste au dernier moment. Une détonation se fit entendre et un éclat de bois vola de la table, finissant de la renverser. Sans cette ultime hésitation, la balle m’aurait à coup sûr percé l’abdomen.

L’arquebusade était partie de l’embrasure de la porte, où se tenait le quatrième larron qui avait disparu ; un genou en terre et solidement adossé pour résister au recul de la longue arme dont le canon fumait doucement, répandant une âcre odeur de poudre noire.

Tous se figèrent.

L’arrivée d’Igor et le coup de feu mettraient un terme à cette querelle, mais je n’étais pas prêt d’oublier qu’on avait failli m’abattre sans sommation…

Le Sigmarite au chapeau à large bord me jeta un regard qui disait assez clairement que cette histoire n’en était pas arrivée à son terme, puis il commanda sèchement au jeune Kislévite de préparer son paquetage et de les suivre dehors. Puis il héla l’aubergiste et lui lança une bourse gonflée de pièces pour payer le séjour du kossar.

Sur quoi il sortit, accompagné des deux forts gaillards. Le petit homme frêle me fixa un moment de son regard d’acier avant de faire basculer son arquebuse sur son épaule et de leur emboîter le pas. Pour lui non plus, l’affaire n’était pas réglée.

Quelques instants plus tard, alors que j’aidais dans un silence maussade l’aubergiste à remettre son mobilier en place, Igor reparu avec une large besace au côté. Il envoya Gerhart seller son cheval et se tourna vers moi d’un air gêné.
Il dit comme pour s’excuser :

-Nous y voilà, capitaine… Ce n’est pas la compagnie que j’aurais choisie, mais un travail reste un travail.

Je lui posai amicalement la main sur l’épaule pour le rassurer.

-N’y pense plus, mon garçon ; fais ce pour quoi tu es venu. Si d’aventure tu changeais d’idée, saches que je ferai comme j’ai déjà dit : je prendrai la route dans quelques jours et je longerai le fleuve vers le sud. C’est une longue chevauchée et je suis trop vieux pour être pressé. Nul doute qu’un bon cavalier puisse me rattraper, même avec plusieurs semaines de retard.

Son visage se fendit de son sourire sans malice et il éclata d’un rire sonore.
-Ha ! Un homme des steppes du Nord ne mettrait pas trois jours à vous retrouver, capitaine ! Si l’envie de changer de fortune me traverse l’esprit, je prendrai la route du Sud.

Il m’administra alors une grande tape dans le dos, me serra rudement contre lui et sorti rejoindre son employeur.

Quelques minutes plus tard, je pus entendre distinctement les chevaux partir au petit trot de la cour de l’auberge.

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Jeu 2 Fév 2012 - 16:39
Très belle suite, je vous admire pour poster de tels (euh, je trouve pas le mot (sans "s"))

Juste une chose, le fait de passer de la petite écriture des posts précédents au gras fait un peu mal aux yeux de certains mais c'est un avis personnel.


Dernière édition par Von Kuro le Ven 3 Fév 2012 - 17:02, édité 1 fois

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Jeu 2 Fév 2012 - 21:38
Ah, enfin une fin à ce combat taverneux Le mercenaire Tongue_g

Juste une phrase qui m'a paru bizarre...
L’arrivée d’Igor et le coup de feu mettraient un terme à cette querelle

Eum... C'est pas plutôt "mettèrent" ? Parce que là on a l'impression que tu dis ce qu'il va se passer, alors que les actions concernées ont déjà eu lieu...

Suite ! Le mercenaire Clap_gif

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Ven 3 Fév 2012 - 15:46
Yop, merci pour vos commentaires! Happy

Cela dit, Von Kuro, je note que ton message comporte un certain nombre de fautes (11 pour être exact, sur à peine trois lignes); merci de faire un effort de ce côté!

"Très belle suite, je vous admire pour poster de tels(euh, je trouve pas le mot (sans "s"))

Juste une chose, le fait de passer de la petite écriture des posts précedents au gras fait un peu mal aux yeux de certains mais c'est un avis personnel."

Pour te répondre Arken, j'ignore si je suis dans le bon ou pas, mais je voulais me mettre dans la tête de mon personnage: il pense que le combat va effectivement se terminer très probablement du fait de ces deux évènements, mais que cela ne serait que le début d'une longue rancune. Donc, je ne suis pas sûr d'avoir tort (mais pas plus sûr d'avoir raison non plus...). Tongue


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Ven 3 Fév 2012 - 15:55
Voila ce qui ce passe quand je m’éloigne de plus de 3m d’un dico ou d’un texte m’émeu comme le tien(ne devenait jamais dysorthographique : c’est très frustant)

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Mer 14 Mar 2012 - 14:37
Pouf! Une courte suite.
J'espère que ça vous plaira:


Je reparti deux jours après ces évènements.
L’auberge douillette avait pour moi perdu tout son charme depuis cette sournoise arquebusade que je ne parvenais pas à chasser de mon esprit.
Je sellai donc mon cheval avec l’aide de Gerhart qui le mena par le licol jusqu’au portail de la maigre enceinte.
Avant de monter, je plongeai mon regard dans celui du garçon et y lu quelque chagrin. La vie devait lui sembler bien morne quand l’auberge se vidait.

-Allons, mon garçon, d’où te vient cette mine défaite ? N’es-tu pas content de me voir remis de ma faiblesse et tout prêt à reprendre la route ?

Il eut une grimasse maussade et répondit :

-C’est que vous me manquerez, m’sire. Entre les chansons de votre ami du nord et vos jeux, je m’amusais plutôt bien… C’est pas l’patron qui va compenser le manque, pour sûr. Il est brave et je l’aime bien, mais c’est pas le plus rigolo.

-D’autres voyageurs viendront, et tu pourras leur raconter à tous comment Ulric en personne sauva l’un de ses fidèles en déviant le tir d’un lâche. Je suis certain que tu feras sensation. Et puis, nous avions un marché tous les deux et je ne suis pas ingrat. Prends soin de toi et traite bien les chevaux dont tu auras la garde.

Ce disant, je pris sa main et y déposai le double de ce que je lui avais promis. Il sourit en serrant les pièces contre lui et me fit de grands signes quand je m’éloignai.


Je repris où je l’avais momentanément laissée cette bonne et large route pavée. Les sabots de ma monture claquaient tranquillement sur la pierre et ce son régulier me berçait et m’engourdissait quelque peu.
Je croisai sur mon chemin quelques forestiers, bûcherons, charbonniers et chasseurs à qui j’offrais bien volontiers un brin de conversation. Rien ne me pressait vraiment et le temps était au soleil ; une journée idéale pour un voyage tel que le mien.
Je savais que l’hiver me talonnerait pendant toute ma descente vers les provinces du Sud, mais cette belle journée me faisait presque penser que le temps avait suspendu son cours et que nous nous trouvions encore à la douce fin de l’été.

Je parvins finalement à hauteur d’un groupe de charbonniers en train de casser la croûte et décidai de me joindre à eux pour le repas du midi. Quelque peu froids de prime abord, ils se détendirent quand je partageai sans retenue avec eux les provisions et la bière que j’avais emmenées de « La Plume et La Chandelle ». Certains avaient manifestement déjà eut l’occasion d’y passer la nuit et pratiquement tous connaissaient Gerhart le jeune garçon d’écurie de près ou de loin.
Je ne fis pas de manières devant leurs mains sales et leurs visages barbouillés de suies et nous devisâmes plaisamment pendant un long moment.
Je profitai de l’occasion pour fumer en leur compagnie une bonne pipe et ils m’offrirent une réserve d’herbes à l’odeur fantastique pour alléger quelque peu le poids de ma solitude sur les routes de notre bel Empire.
Ils m’apprirent que si je ne trainais pas en chemin, je pourrais rallier un modeste bourg avant la fin du jour et y trouver un couchage sans trop de mal.
Je les remerciai bien et me remis en selle.

Le bourg en question était ceint par une forte palissade de pieux plus haute qu’un homme et hérissée de méchantes pointes durcies au feu. Rien de formidable, mais largement suffisant pour décourager bandits en maraude et faibles troupes de pillards. Les portes étant grandes ouvertes, je fis mon entrée sous le regard scrutateur du milicien en faction. Il était lourdement appuyé sur sa pique, à en faire ployer le manche sous son poids. Il portait une sorte de vieil uniforme impérial ocre et vert, rehaussé d’une maigre cuirasse de cuir bouilli pour toute armure. Il était un peu trop vieux pour être encore garde et son aspect général était plutôt misérable.
Il me dévisagea un instant, jeta un rapide coup d’œil à mes habits, devinant la maille que je portais par dessous et jaugea la valeur de mon cheval avant de reporter son regard vers le lointain de la route sans plus s’intéresser à moi.


Dernière édition par Thomov Le Poussiéreux le Ven 6 Avr 2012 - 11:13, édité 1 fois

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Mer 14 Mar 2012 - 17:47
Petite transition sans action particulière... Je ne sais pas pourquoi, mais après tous ces évènements, ça me plait une suite plutôt calme Le mercenaire Smile_gi

Je suis de bonne humeur aujourd'hui... Aller, pour te féliciter de ce nouveau texte agréable qui apporte un peu de fraicheur et pour t'encourager d'écrire la suite, je t'offre un fouet! Le mercenaire Lol9_a_l

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Mer 14 Mar 2012 - 18:05
Forme
J'aime beaucoup ce petit style médiéval qui apporte une dose d'authenticité en plus (emploi des anciennes définitions, les temps peu utilisés...).

Fond
Un petit épisode tranquille, parce qu'il en faut le temps de poser le décor. Le scénario est clair, pas d'incohérences notées, bref tout ce que j'aimerais savoir faire Smile

Hauts les coeurs, que l'on rôtisse les sanglier et qu'on nous écrive la suite!


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Lun 26 Mar 2012 - 13:38
3 textes de retard seulement, ça va. J'aime toujours autant ce récit ! Le rythme de l'intrigue promet une série fleuve très savoureuse, n'hésite pas à prendre ton temps pour nous servir une histoire d'une qualité exemplaire Smile
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Ven 13 Avr 2012 - 10:22
Et hop! La suite du "Mercenaire".
Bonne lecture à tous Happy



Je fis halte devant une taverne et y entrai après avoir lié mon cheval à l’extérieur. Si j’en croyais l’enseigne, cet établissement se nommait le « Sanglier Bleu ». Il s’agissait d’une large bâtisse plutôt neuve et la salle me parut bien éclairée et chaleureuse. Pour ne rien gâcher, une savoureuse odeur de viande grillée vint même me chatouiller les narines.
Une dizaine de personnes prenaient un verre ; ici trois paysans autour d’autant de chopes de bière, là deux amoureux pour qui rien d’autre ne semblait exister, plus quelques badauds de-ci, de-là.
Je m’installai à une table libre et y jetai une pièce de cuivre en réclamant du vin. Le garçon de salle m’en apporta une coupe et m’adressa la parole en frottant vaguement la table avec un vieux chiffon.

-L’bonjour à vous, m’sire. J’espère que l’vin sera d’vot’ goût. Vous semblez avoir fait un sacré bout d’route… Vous v’nez du Sud ? Qu’est-ce qui vous amène dans l’région ?

« Un sacré bout de route »… Il est vrai que je devais dénoter de ses clients habituels ; tout, depuis mes habits chauds et crottés jusqu’à ma barbe naissante, indiquait que j’étais en plein voyage.

-Ha ! Une fois de plus, mon accent me trahi ! dis-je avec un fin sourire. Je ne viens pas du Sud, j’y retourne prestement avant les grands froids. Vous autres dans le Nord avez pour ces températures une résistance que je ne comprendrai jamais. Quant à savoir les raisons de mon voyage, c’est ma profession qui en est la cause. Je suis Ulric von Beckdorf, épée à louer. Ne sois jamais routier, mon garçon, on voyage bien trop dans ce métier-là…

Le garçon ne semblait pas du tout redouter les voyages ; au contraire me sembla-t-il voir un instant briller ses yeux à la simple mention de ce mot. Sans doute n’avait-il jamais rien connu d’autre que sa bourgade isolée et rêvait-il chaque nuit de partir à la découverte du vaste Empire.

-Dis-moi, mon garçon, où dans ce bourg un vieil homme et sa monture fatiguée pourraient trouver un honnête couchage ?

Il se gratta la tête un instant puis répondit :

-Si qu’j’étais vous, j’irais tout droit chez la veuve Plautheim. Elle a une grande bicoque qu’est juste d’l’aut’ côté de la place. Elle loue ses chamb’ pour s’faire quelqu’pièces en rab’ vu qu’son mari s’est fait raccourcir v’la deux hivers par des brigands…

Je le remerciai en lui lançant un cliquet qu’il attrapa au vol. Il ne dit rien de plus et s’en fut servir les autres clients.
Je sirotai mon vin en jugeant qu’il ne s’agissait que d’une aigre piquette bien loin des riches vins du Sud et que j’aurais été bien mieux avisé de commander une solide bière telles que seuls savent en brasser les gens du Nord. Je rattrapai ma frustration en m’offrant une bonne portion de sanglier rôti et ce repas me revigora quelque peu.
Ne trouvant personne avec qui entamer la conversation, je payai et sorti.

La bourgade manquait singulièrement d’intérêt ; un petit amalgame de maisonnettes rassemblées à l’orée de l’immensité de la forêt et ne comptant qu’une poignée de citoyens. Aussi pris-je d’emblée la direction indiquée vers la maison de la fameuse veuve. La « place » dont avait fait mention le serveur était à peine assez large pour qu’on la différencie du reste de la route et la maison soit disant grande était plutôt étroite et ne comportait qu’un seul étage. L’état général de la bâtisse était encore bon, mais l’on sentait bien que plus personne ne se souciait de l’entretenir. Les murs auraient volontiers reçut une nouvelle couche de chaux et quelques gravures ornant les boiseries de la façade étaient fort abimées.

Je frappai à l’huis et attendit que l’on vienne m’ouvrir. Une femme qui avait dû être belle et coquette voilà quelques années, mais qui se laissait manifestement aller vint aux nouvelles. Je reconnu en elle la veuve que je cherchais et je la saluai bien bas.

-Je vous souhaite le bonsoir, Frau Plautheim. Je suis Ulrich von Beckdorf, de passage dans votre charmante bourgade et en quête d’un endroit chaud où passer la nuit ainsi que d’une stalle pour ma monture. Le garçon de salle du Sanglier Bleu m’a renseigné votre pension et je venais m’enquérir d’une place de libre.

Visiblement, la dame n’avait pas habitude de se faire traiter si galamment. Elle rosit quelque peu et bredouilla qu’elle disposait effectivement d’une chambre et de quoi abriter mon cheval. Je conduisis ma monture à sa suite et la bouchonnai. Une fois dûment étrillée et avec du fourrage à disposition, je repris la direction de la maison toujours en compagnie de mon hôte.

L’intérieur était dans un état correspondant à ce que la façade laissait supposer : la maison avait dû être agréable et douillette avant la mort prématurée de son propriétaire. Désormais, les choses se dégradaient lentement et à moins de trouver un nouveau mari pour assurer son ancien train de vie, la veuve Plautheim en serait réduite à loger les passants pour ne pas mourir de faim.

La chambre qu’elle m’assigna était quelque peu poussiéreuse mais le lit semblait bon et du bois bien sec emplissait la cheminée, n’attendant qu’une étincelle pour faire une joyeuse flambée.

La veuve me souhaita le bonsoir mais sans pour autant quitter la pièce. Un regard suffit pour évaluer la situation… Une veuve seule dans sa maison avec des étrangers continuellement sur le départ représentait une trop belle occasion. Personne le lendemain pour colporter des histoires et salir son honorabilité et quelques pièces de plus pour les bons comptes de la dame. D’un autre côté, les voyageurs trouvaient de quoi se délasser dans une bourgade trop petite et rurale pour avoir la moindre chance de contenir un bordel. Tout le monde semblait y trouver son compte.

L’aventure me coûta finalement un peu plus cher qu’escompté, mais la veuve semblait n’avoir que trop rarement l’opportunité de satisfaire certains appétits et fit montre pour l’occasion d’une voracité peu commune.
Le lendemain, pas tellement reposé mais fort satisfait de ma nuitée, je sellai mon cheval de bon matin et franchis les portes sud de la bourgade une heure après le point du jour.

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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Ven 13 Avr 2012 - 13:34
Je vois que tu sais toujours ajouter le petit détail croustillant quand le récit est un peu "mou" (ce qui n'est pas le cas de... Camouflé Ninja Innocent )

La suite ! Rock & Roll
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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Sam 14 Avr 2012 - 12:45
A quel détail croustillant fais-tu allusion exactement?
Content que tu apprécies toujours ce récit Happy

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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Sam 14 Avr 2012 - 16:49
Humm, j'ai bien peur de comprendre Smile

Quant au reste, Messire Thomov prouve une fois de plus qu'il est possible de faire quelque chose de très bien sans violence (quoique) ni sang ni mort.

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Le mercenaire Empty Re: Le mercenaire

Sam 14 Avr 2012 - 17:02
Tu en doutais?
Voilà qui serait un défi intéressant; que chacun ponde quelque chose de pacifique pour une fois. Peut-être le thème de notre prochain concours de récits, qui sait? Shifty

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