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Une histoire de vampires Empty Une histoire de vampires

Ven 26 Mai 2017 - 23:45
J'ai commencé un nouveau récit. Il est en parallèle avec le projet sur la fin des temps. A noter qu'il y aura parfois, éventuellement, bien plus tard, des références à des personnages du forum. Cette fois, ce n'est pas un récit sur les Elfes. Mais les personnages principaux sont tout ce qu'il y a de plus humains. Enfin presque. Bref, voici le chapitre 1.



Chapitre 1 :

Vers l’an 2400 du Calendrier Impérial

Angsdorf était une petite ville de pêcheurs dans le Nordland, province l’Empire des Hommes. Mais ce troisième mois de l’année était catastrophique. Le mauvais temps était d’une telle violence que rares étaient les marins, même les plus expérimentés, à prendre la mer pour trouver de la subsistance. Pire, la pluie et le vent semblaient ne pas vouloir laisser les habitants en paix. Heureusement, il y avait le commerce avec la ville de Marienburg qui rapportait quelques vivres et permettaient aux gens de ne point mourir de faim et de soif. Au moins étaient-ils en paix quant aux raids des hommes-bêtes ou des orques. Mais cette nuit, commença d’une manière plus terrible encore. A la tempête s’ajouta un orage d’une violence inouïe, jamais vue de mémoire de marin. Sur les remparts, les soldats ne voyaient plus qu’à quelques pas à peine. Entretenir la moindre flamme était illusoire et les éclairs semblaient doués de vie, tombant à chaque fois sur les tours contenant des pièces d’artillerie. Puis, après quelques heures, cela se calma légèrement. Malheureusement, ce petit repos fut très bref. Car de nombreux gardes furent soudainement tués par des carreaux d’arbalètes sortis de la pluie. Les quelques survivants sonnèrent l’alarme mais il était trop tard. Un combat féroce mais extrêmement bref s’engagea sur les remparts. Les soldats ne voyaient pas leurs ennemis et mourraient avant d’avoir pu faire quoi que ce soit. Les gens se cachèrent chez eux quand les portes furent ouvertes.
Aussitôt, des centaines et des centaines de guerriers s’engouffrèrent dans la cité sans réelle défense. Immédiatement, la pluie s’arrêta et les rares humains purent enfin voir, pour les rares qui en avaient l’opportunité, leurs ennemis. Les Elfes Noirs. Vêtus de capes en peau de dragon des mers ou de longues lances, ils massacraient les rares humains dans les rues ou dans les auberges, prenant parfois quelques esclaves par la force. S’ils eurent quelques tués, cela fut essentiellement pour des fautes d’inattention. Ils s’enfoncèrent plus profondément dans la ville, tuant ceux qu’ils trouvaient.

Anna était une jeune femme plutôt belle d’une vingtaine d’années. Elle habitait encore chez ses parents, ne s’étant pas encore trouvé un époux. Elle aidait ses parents qui tenaient une boutique de vêtements pour marins. En effet, son père était un ancien pêcher reconverti suite à une grave blessure. Elle avait donc appris à lire et à écrire. Quand l’alarme avait retentie, elle avait bloqué la porte de la maison avec un meuble et était descendue avec ses parents dans la petite cave qu’ils avaient. Chacun et chacune avait une arme. Anna eut une pensée pour ses deux frères, l’un étant répurgateur et l’autre était artilleur à Marienburg. Elle resta ainsi avec ses parents pendant de longues minutes qui lui parurent une éternité. Puis, soudain, ils entendirent la porte d’entrée céder sous des coups puissants. Des pas légers se firent entendre dans le rez-de-chaussée. Elle vit le regard inquiet de son père qui ne devait pas trouver cela normal. Il eut malheureusement raison.
Puis, sans signe avant coureur, la trappe s’ouvrit, dévoilant la petite famille. Le père d’Anna se plaça devant sa femme et sa fille, l’épée en avant. Mais il fut abattu d’un train par une petite arbalète. Elles purent alors voir qui leur faisait face. Deux créatures plus grandes qu’un homme, très fines et agiles. Mais surtout avec un sourire infiniment inquiétant. Sans que les deux femmes ne tentent quoi que ce soit, trois de ces assaillants descendirent dans la cave après que l’un d’eux ait dit quelque chose. Puis, ils se dirigèrent vers les deux femmes.
« C’est ta fille ? demanda l’un d’eux. »
La mère, tremblante de peur, hocha affirmativement la tête. Puis, l’un des guerriers la saisit et la mit à genoux. Elle vit alors les deux autres se saisirent de sa fille et la plaquer au sol. Anna eut beau tenter de se débattre, ils semblaient très forts malgré leur faible constitution. Puis, ils lui déchirèrent les vêtements avant de commencer la violer. La jeune femme avait arrêté de se débattre, écœurée par ce qui lui arrivait et l’horrible sensation qu’elle avait de les sentir en elle, l’un après l’autre. Sa mère suppliait les soldats d’arrêter et de la prendre elle, mais aucun n’accéda à sa demande. Puis, les guerriers abattirent la mère d’un coup d’épée avant de laisser la jeune femme sur le sol froid et humide de la cave, devant les cadavres de son père et de sa mère.

Angsdorf se réveilla en partie en flammes. De nombreuses familles avaient été massacrées ou enlevées. De nombreuses bâtisses de marchands avaient été dévalisées, des trésors emmenés. La quasi-totalité des soldats de la garde avaient été massacrés. Au milieu de tout cela, Anna se releva après des heures d’attente. Elle avait encore deux frères et pourrait espérer un peu de pitié de leur part, ou du moins de l’aide. Elle prit de nombreuses affaires et les testaments de ses parents avant de récupérer leur charrette et leur âne et de partir vers le Sud.


Vingt ans plus tard, quelque part dans le Middenland.

Un jeune homme d’une vingtaine d’années marchait dans la rue d’un petit village. Il allait de la forge où il était apprenti, après avoir acheté un peu de nourriture. Dans le village, il n’était que peu aimé à cause des yeux, violets, ainsi que de ses oreilles légèrement pointues. Bien que très doué à la fois pour la forge et pour le combat, il n’était pas en odeur de sainteté et savait que dans peu de temps, il devrait quitter l’endroit sous peine de voir un répurgateur arriver. Il arriva finalement à la forge et regarda quelques instants son maître, relativement imposant qui finit par lui dire :
« Hans, je dois te parler, en privé à partir d’une chose importante.
-Oui monsieur. »
Karl, le forgeron, rentra alors dans l’arrière-boutique, suivit par son apprenti. Ce dernier avait perdu sa mère à l’âge de quatorze ans, emportée par une violente fièvre. Elle lui avait appris de nombreuses choses cependant, grâce à leurs années d’errance. Il n’avait jamais connu son père et se demandait qui cela pouvait bien être. Il habitait ici depuis ses treize ans, quand ils étaient arrivés dans ce petit village sans nom. Le forgeront avait accepté de les héberger en échange de services comme le ménage, les courses, et autres éléments lui permettant de se consacrer à son travail. La mère du jeune homme lui avait révélé ses origines sur son lit de mort avant que ce dernier n’entre pour lui dire adieu. Il lui fit le serment de l’héberger jusqu’à ses vingt ans au moins et depuis, il avait appris à l’aimer comme un fils. Mais il savait qu’il devrait partir pour rester en sécurité. Il s’assit à sa chaise et détailla son apprenti. Il était assez fort, aidé par des années à la forge. Cependant, il était aussi plus rapide qu’un homme normal et l’avait vu quand il lui avait appris à se servir d’une épée. Il avait un certain talent pour le maniement des armes, sans savoir d’où cela venait. Il était d’une taille relativement haute, probablement à cause de son statut de sang-mêlé. Il avait aussi une certaine grâce naturelle. Mais il ne devait pas faiblir.

Hans ne savait pas trop à quoi s’attendre en voyant son mentor le détailler. Puis, ce dernier prit la parole :
« Sais-tu pourquoi je te demande de m’écouter ?
-Non maître. Je l’ignore.
-J’ai fais une promesse à ta mère sur son lit de mort. Celle de te dire la vérité quelques jours avant tes vingt ans, qui sont dans deux jours si je ne me trompe pas.
-Vraiment ?
-Oui. Juste avant que tu n’arrives. Que t’a-t-elle dit sur tes origines ?
-Que ma conception était due à une aventure d’une nuit. Et qu’elle a été rejetée par sa famille suite à cela.
-C’était faux.
-Pardon ?
-L’histoire est bien plus sinistre. Je te demande de ne pas lui en vouloir. Tu n’étais certainement pas prêt à l’entendre. Il y a plus de vingt ans, ta mère habitait avec ses parents, ses deux frères ayant quitté la maison depuis longtemps. Un jour, alors qu’une tempête faisait rage, la ville a été attaquée par les Elfes Noirs. Pour moi, ils n’étaient qu’une légende jusqu’à ce qu’elle en parle. Ils ont massacré une bonne partie de la ville et ses deux parents. Deux d’entre eux ont violé ta mère. Elle est alors partie à la recherche de ses frères. Mais voyant qu’elle était enceinte, elle a décidé de ne pas les voir, craignant leur rejet. Tu es le fruit de cela. Ton père était un Elfe Noir.
-Je… Vous voulez dire que…
-Mais sache une chose. Ta mère t’aimait plus que tout et était prête à tout pour toi. Tu ne dois pas en douter une seule seconde.
-Je… Si vous le dites.
-Il y a autre chose. Je sais que pour toi, c’est difficile ici. Je pense que tu devras malheureusement quitter le village un jour, pour ta propre sécurité.
-Je l’envisageais déjà, maître.
-Bien. Je te donnerai de quoi vivre pendant deux semaines, en termes de vivres, ainsi que des armes et de l’argent, pour que tu ne partes pas avec rien.
-Merci beaucoup maître.
-Maintenant que ceci est fait, on retourne au travail. »

Deux jours plus tard, Hans quittait le village et partait sur la route en direction du Hochland, assez proche. Il avait deux semaines de provisions, deux épées dont une assez courte, un arc et des flèches. Il marcha ainsi prudemment, chassant à l’occasion pour économiser sur les aliments secs. Parfois, il dormait dans des auberges. Mais il faisait en sorte d’être assez secret. Pour le moment, il réfléchissait à quoi faire de sa vie. Chercher un travail comme forgeron ? S’engager dans l’armée ? Devenir mercenaire ? Autre chose ? Il hésitait, sachant qu’à chaque fois, cela serrait difficile à cause des Guildes. En attendant, il marchait sur les chemins, louant à l’occasion ses services.
Cela faisait en réalité deux semaines qui lui avaient parues une éternité quand il s’arrêta dans une énième auberge. Il venait d’être payé et n’aurait pas à prendre sur ses réserves. Il venait d’accompagner un marchand de bière jusqu’à un petit bourg du Hochland. L’auberge en question n’était pas excellente mais n’était pas mauvaise, surtout pour le prix payé. La nourriture était correcte et Hans fut content du repas qui lui fut servi. Il décida d’y rester une deuxième nuit. Mais au repas du soir du deuxième jour, l’auberge était pleine et la grande salle était remplie de voyageurs divers ou d’habitants qui venaient boire un coup. Il vit soudain quelqu’un s’asseoir à côté de lui. La silhouette était plutôt fine et il aurait pu croire à un elfe si elle n’était pas visiblement plus petite que lui. Il lui fit un peu de place et continua à manger jusqu’à ce que la personne lui demande avec une voix de femme :
« Où va donc un jeune homme comme vous qui ne semble certes pas être un mercenaire ? »
Hans fut surpris de la voie de la personne. Il était fort rare qu’une femme voyage seule dans l’Empire ou même ailleurs. Ce n’était pas normal. Mais elle continua :
« Je suis plus dangereuse que ce que cela peut paraître.
-Ha oui ?
-Ainsi donc vous pouvez parler, fit-elle narquoisement. J’aurais juré le contraire.
-Peut-être que je ne veux pas que vous m’adressiez la parole ?
-Peut-être qu’il est poli de répondre à une dame quand elle vous parle ?
-Je l’ignorais, répondit Hans, plein de mauvaise foi volontaire.
-J’en doute vu l’air surpris que vous arboriez il y a quelques dizaines de secondes encore.
-Où avez-vous appris à parler ainsi ?
-Où vous, l’avez-vous appris ? Je suis d’extraction bourgeoise. Pas vous, sinon cela se verrait.
-Ma mère me l’a appris.
-Ce doit être une personne formidable alors.
-Elle est morte.
-J’en suis navrée.
-Tout le monde l’est.
-Et votre père ?
-Inconnu et je ne désire jamais le rencontrer.
-Pourtant…
-Je ne veux pas en parler, coupa-t-il la femme.
-Certes. Que diriez-vous de m’accompagner jusqu’à ma destination ? Moyennant une bonne récompense financière naturellement, paiement à l’arrivée.
-Pourtant vous dites que vous savez vous défendre.
-Certes, mais j’ai besoin de compagnie. Et cela vous fera voir du pays.
-Je…
-Bien. Nous partons demain, à huit heures précises. Tâché d’être réveillé. »

La femme quitta sans plus de cérémonie la table. Hans la vit monter à l’étage et songea à la rencontre étrange qu’il venait de faire. Peut-être était-elle une magicienne ou faisait partie des répurgateurs. Son apparence pouvait le laisser penser. En effet, il n’avait vraiment pu apercevoir son visage, en dehors de yeux verts et de tâches de rousseur. Il n’arrivait pas à déterminer son âge approximatif, si ce n’est qu’elle était au moins aussi âgée que lui. Ne pouvant répondre à ces multiples questions, Hans décida d’aller se coucher. Après tout, il pourrait gagner beaucoup d’argent dans les semaines à venir. Il faudrait juste savoir qui devrait payer quoi puisque sa bourse n’était certainement pas extensible. La chambre qu’il louait était relativement simple. Il y avait une fenêtre, un lit simple, une chaise et une table de nuit. Il se déshabilla et se coucha rapidement sous les draps propres, en proie à de nombreuses théories sur la femme qui l’avait abordée pendant le repas du soir.

Le lendemain matin, Hans se réveilla et fut prêt à l’heure demandée. Il avait fini son petit-déjeuner quand il vit arriver la femme. Elle avait encore sa grande cape de voyage rabattue sur son visage et qui cachait pratiquement tout son corps au point qu’il était impossible de déterminer ce qu’elle portait comme vêtements et comme éventuelles armes. Ils quittèrent rapidement le petit bourg insalubre avant de partir sur un chemin menant à la route vers Talabheim. Il se força alors à regarder en permanence les alentours. Au delà des premiers pas en dehors du sentier, il devenait difficile de distinguer les arbres et une éventuelle présence animale, voire pire encore. Hans savait qu’ils pouvaient tomber sur des bêtes. Il espérait juste ne pas faire de mauvaises rencontres désormais. Surtout s’il devait défendre une jeune femme.
Alors qu’ils marchaient, sa compagne de voyage tenta de le faire parler un peu plus sur ses origines mais il resta ostensiblement muet. Elle finit par lui dire :
« Savez-vous, cher compagnon de route et garde du corps, que vous devriez vous dérider un peu et parler un peu ?
-Vous me payer pour vous escorter et pas pour vous faire la conversation à ce que je sache, ma dame. »
La jeune femme se tut jusqu’au repas de midi puis jusqu’au dîner, dans une auberge. Hans put, tout ce temps, penser aux révélations de son ancien maître. Ainsi son père n’avait jamais abandonné sa mère et elle ne s’était jamais enfuie. C’était pire. Il était le fruit d’un être violent et meurtrier. Il espérait ne jamais le rencontrer, ou alors pour lui passer son épée dans le ventre. Finalement, sa journée ressemblait aux précédentes puisque toutes les bêtes semblaient les éviter comme la peste et détalaient à leur simple vue. Il se dit juste qu’elles avaient peur des Hommes.

Le repas du soir fut moins bon que la veille car il s’agissait juste de pain et d’une soupe peu ragoûtante. Mais au moins, ils pouvaient manger chaud. C’était déjà ça de gagner car c’était plus réconfortant en automne. Alors qu’il mangeait, sa compagne de route prit la parole :
« Au fait, nous ne nous sommes point présentés, compagnon de route. Je suis Astrid. Et toi ?
-Hans.
-Bien, c’est un honneur pour moi de vous connaître.
-Pour moi de même, ma dame.
-Tant que nous sommes entre nous, vous pouvez m’appeler par mon prénom, je n’y vois pas d’inconvénient.
-Oui, ma… Astrid.
-Nous devrions arriver dans quatre jours à Talabheim. Mais il ne s’agit que de notre première étape. La destination finale se trouve bien plus au Sud.
-Où précisément ?
-Dans le Wissenland et plus précisément dans l’ancien Solland.
-Nous en avons pour combien de temps ?
-Plusieurs mois de route. Vous serez payé en conséquence naturellement.
-Cela me va. Quel chemin prendront nous ?
-La route menant de Middenheim à Talabheim. Là, nous prendront la voie fluviale dans un transport pour descendre jusqu’à Altdorf puis jusqu’à Nuln où nous prendront ensuite des montures pour aller jusqu’à notre destination.
-Je… Bien. Cela devrait aller alors.
-En effet »
Aucun des deux ne reprit la conversation avant qu’ils n’aillent se coucher.
Les jours suivants furent tout aussi silencieux que les premiers. Chacun était perdu dans ses pensées. Hans se demandait quoi faire s’il parvenait à escorter la jeune femme jusqu’à sa destination. Il irait probablement s’engager comme mercenaire. Cela pouvait relativement bien payer selon qui employait. Ou alors il s’établirait dans un village où il serait accepté, malgré ses différences.
Astrid, elle, pensait à bien d’autres choses. Elle se demandait si elle pouvait faire confiance à son compagnon de route. Les premiers jours passés ensemble lui avaient appris deux choses. La première était qu’il n’aimait pas parler de son passé. La deuxième était qu’il n’était pas très ouvert. Ensuite, il n’était certainement pas totalement humain. Ses yeux étaient là pour le démontrer, tout comme ses oreilles, légèrement plus pointues que des oreilles d’Hommes. Elle se devait de chercher à savoir qui serait son éventuel père et s’il était bien un elfe. Elle pensait aussi au voyage. Globalement, il était relativement sûr, du moins jusqu’à Nuln. Au-delà, ils seraient en rase campagne avec peu de patrouilles et des terres parfois infestées de peaux-vertes. Cependant, elle ne comptait pas révéler sa destination véritable à son garde du corps, sachant qu’il refuserait immédiatement.

Ainsi passèrent plusieurs jours. Ils arrivèrent alors que la nuit tombait à Talabheim et allèrent immédiatement au port, dans une auberge relativement vide, et miteuse. Hans avait été à la fois impressionné par les beaux quartiers se détachant au loin ainsi que par la formidable muraille de la cité que dégoûté par les quartiers malfamés dans lesquels ils étaient passés. Ces derniers étaient remplis de boue, d’excréments, de déchets voire de restes humains, qu’il s’efforçait pudiquement d’ignorer. Il se demandait surtout comme Astrid arrivait à passer outre tout cela et à marcher au milieu de cette puanteur et de ce spectacle encore plus désolant la nuit sans une once d’hésitation ou d’horreur. Il se dit alors qu’elle pouvait avoir vu bien pire durant sa vie. Peut-être était-elle plus âgée qu’elle n’en avait l’air. Il n’avait jamais vraiment vu son visage et ses cheveux. Aussi, il ne savait pas vraiment à quoi elle ressemblait en dehors de son éternelle cape de voyage qu’elle portait intégralement dès qu’elle sortait de sa chambre. Elle avait en permanence la capuche rabattue. Il se dit qu’heureusement les vampires n’étaient qu’une légende, sans quoi il aurait pu croire qu’elle en était une. Il se prit alors à prier qu’elle ne soit point une cultiste du Chaos. S’ils se faisaient arrêter par l’Inquisition, il était mal parti et n’aurait une défense que très faible. Ce fut sur ces pensées qu’il s’endormit.
Le lendemain fut consacré à la recherche d’un bateau en partance pour Altdorf. Le port était le théâtre d’une très intense activité dès le lever du soleil et les deux compagnons de route eurent du mal à se frayer un passage jusqu’aux docks. Mais, là vint leur première contrariété. Aucun capitaine ne désirait les embarquer. Ils étaient trop jeunes pour voyager ou n’inspiraient confiance disaient-ils. Hans se dit qu’ils avaient raison pour le deuxième motif, surtout avec la tendance d’Astrid de ne jamais se dévoiler. Cela finirait pas leur attirer des ennuis. Finalement, le soir venu, ils n’avaient rien trouvé. La jeune femme déclara alors :
« Comme personne ne veut de nous, nous irons à pied.
-Si cela vous fait plaisir, répondit mécaniquement Hans. »
En réalité, il en avait assez de marcher et prenait ces jours de repos comme ils le méritaient. Il se demandait même comment pourrait-il arrêter de l’escorter, surtout s’ils n’étaient jamais menacés par quoi ou qui que ce soit. Pire, il la trouvait de plus en plus étrange. Au fur et à mesure des jours passés, il s’était toujours plus questionné à son propos. Et Astrid, si tant est que cela soit son véritable prénom lui apparaissait de plus en plus louche. Elle ne disait rien sur elle, sa vie, sa famille, sa destination ou même sur ce qu’elle savait des différentes villes. Pourtant, elle semblait connaître toutes les routes, tous les quartiers sans aucun problème.

Hans pensait encore à tout cela quand il alla se coucher. Alors qu’il se déshabillait, il repensait à certaines choses. La connaissance des lieux de sa compagne de voyage ne pouvait avoir qu’une raison. Elle avait vécu ici, pendant très longtemps. Sinon, elle ne pourrait certainement pas connaître aussi bien la région. Et une fille de bourgeois n’aurait aucune raison de s’être baladée dans les quartiers les plus malfamés de Talabheim ou dans les forêts du Hochland. Il n’y avait aussi eu aucune attaque, pas même d’animaux et tous les fuyaient. Même si la forêt était relativement sûre, elle ne l’était pas intégralement. Il y avait autre chose. Hans s’arrêta brutalement et se rhabilla en vitesse. Puis, il prit ses armes et sortit silencieusement de sa chambre. Il sortit ensuite de l’auberge avant d’alpaguer un passant :
« Bonsoir monsieur, pourriez-vous m’indiquer le temple de Sigmar le plus proche ?
-Pourquoi vous v’lez y aller à cette heure ?
-C’est une affaire urgente dont il vaut mieux ne pas parler en public.
-Ah bah fallait dire. Vous prenez la troisième à droite puis la quatrième à droite. Vous comptez que les rues qui font plus de six pas de large. Les autres, ça compte pas m’sieur. Vous l’trouverez en face normalement.
-Merci beaucoup, répondit Hans tout en lui donnant quelques pièces. »
Le sang-mêlé suivit à la lettre les indications tout en regardant derrière lui. Il avait la très désagréable intuition qu’il était suivi. Heureusement, il y avait encore de nombreuses personnes dans les rues pour lui permettre de se dissimuler un peu.

Après une trentaine de minutes de marche et quelques moments où il s’était perdu, Hans arriva enfin au temple de Sigmar. Il était passé dans un quartier plus bourgeois et cela se voyait. Il n’y avait que peu d’ivrognes et les rues étaient éclairées. Il frappa fortement à la porte et après une minute à tambouriner, un prêtre assez âgé vint lui ouvrir.
« Que désirez-vous à une heure pareille ? Le temple est fermé.
-C’est une affaire importante mon père.
-Quelle affaire ? Si c’est pour des dons ou des bénédictions ou levers de malédiction, passez demain.
-Cela concerne un potentiel vampire ou cultiste du Chaos. »
Ces morts semblèrent réveiller le prêtre. Son regard devint d’un seul coup plus alerte et il se tendit comme la corde d’un arc prêt à tirer. Il fit immédiatement entrer le jeune homme avant de refermer les portes et de les verrouiller. Puis, le prêtre le fit aller dans une pièce. Là, il lui donna une chaise et s’installa face à lui :
« Racontez-moi tout. Même le plus petit détail peut avoir son importance. »
Hans rassembla ses idées et commença à tout raconter depuis sa rencontre avec la jeune femme. Alors que son récit avançait, il vit le regard du prêtre s’assombrir petit à petit et il sut qu’elle n’était pas normale. Finalement, le religieux lui dit :
« Quelles sont vos origines ? Vos yeux et vos oreilles disent que vous n’êtes pas entièrement humain.
-A moitié elfe mon père.
-Quel elfe ?
-Ma… ma mère a été violée par un elfe noir lors d’un raid, mon père. Mais je crois en Sigmar puisqu’elle m’a élevée dans ses croyances.
-Nous allons voir ça rapidement. »
Le prêtre prit alors un lourd marteau de guerre et demanda au jeune homme de le toucher. Ce dernier le fit et rien ne se passa.
« Votre âme est pure pour le moment. Je vous crois. Restez ici jusqu’à ce que je vienne vous chercher. »

Hans attendit de très longues minutes qui lui parurent des heures. Il en profita pour détailler la pièce. Outre le marteau de guerre, probablement béni par l’Eglise de Sigmar, il y avait une armure lourde, quelques livres et talismans en forme de comète et de marteau de Sigmar. Il n’y avait pour meubles qu’une armoire, un petit bureau et trois chaises, solides mais peu confortables. Finalement, le prêtre finit par revenir. Il enfila rapidement une cotte de mailles sortie de l’armoire avant de mettre son armure. Il venait de prendre son marteau quand une explosion retentit. Les deux hommes sortirent et se précipitèrent dans le temple. Les portes avaient disparues et une silhouette se tenait dans l’entrée. Aussitôt, des hommes présents dans le temple se précipitèrent sur la fameuse personne qui venait de pulvériser les portes. Hans crut avoir une hallucination quand il la vit se mouvoir. La lame de l’inconnu traçait une route mortelle à travers ses ennemis qui n’arrivaient même pas à la toucher. Cette arme allait à une vitesse surhumaine et était maniée avec une force défiant l’entendement. Le sang-mêlé vit alors le prêtre se précipiter sur l’être en récitant une prière. Son marteau nimbé de flammes rencontra finalement la lame couverte de sang dans un fracas énorme. Mais malgré la puissance du prêtre, la créature ne sembla pas décontenancée. Quelques secondes plus tard, l’homme de l’Eglise de Sigmar gisait sur le sol, décapité. Hans put alors détailler la créature.
Elle avait une armure rouge comme le sang avec des dragons gravés dessus. Son heaume, aussi rouge, prenait la forme d’un dragon à la place du panache. Elle semblait se mouvoir avec une grâce remplie de violence. Sa lame, ouvragée, était couverte de sang, tout comme son armure. Mais il n’y avait pas une seule goutte de son sang. La créature semblait être dotée d’une force prodigieuse et il se sentit comme une proie face à son prédateur ultime. Il prit son arc et tira mais manqua sa cible avec la première flèche. La deuxième toucha sa cible mais ricocha sur l’armure ouvragée. La troisième subit le même sort. Il finit par jeter son arc au sol et tenta de prendre son épée. Il tremblait de tous ses membres et sentait une peur immense le saisir et lui faire perdre ses moyens. Finalement, il parvint à dégager son arme de son fourreau et à la tenir devant lui. Il ne comptait pas se rendre sans combattre. Finalement, la créature parvint à deux longueurs de lame. Hans brandit la sienne en la tenant avec ses deux mains mais il tremblait comme une feuille prise dans une tempête. En trois contacts, il était désarmé et put voir que finalement, la personne surhumaine était plus petite que lui d’une demi-tête. Il tenta de saisir sa dague mais soudain, ce fut le noir complet.
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Une histoire de vampires Empty Re: Une histoire de vampires

Sam 27 Mai 2017 - 17:45
Un début prometteur ma foi ! Mais il est surtout intriguant. Tu dis qu'il est lié au projet de fin des temps mais pour le moment je ne vois pas trop en quoi (et je vois vaguement qu'un lien vampirique peut aider à trouver d'autres membres du forum, sauf que là en 2420 ni Gromdal ni Hjalmar ne devrait être disponible scratch )

Ton style s'étoffe un peu, il garde le côté rapide qui te permet d'avancer tout en incluant beaucoup d'évènements et je trouve le point de vue sympathique. Disons que cela change de l’ambiance posée presque froide des elfes qui faisait l'identité de ton ancien récit.

Du coup, j'attends la suite avec impatience ! Sourire

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Sam 27 Mai 2017 - 18:26
Hjalmar Oksilden a écrit:Un début prometteur ma foi ! Mais il est surtout intriguant. Tu dis qu'il est lié au projet de fin des temps mais pour le moment je ne vois pas trop en quoi (et je vois vaguement qu'un lien vampirique peut aider à trouver d'autres membres du forum, sauf que là en 2420 ni Gromdal ni Hjalmar ne devrait être disponible scratch )
Arf, j'ai dit qu'il était fait en parallèle. Pas qu'il était lié. Autrement dit, je le fais en même temps, mais il n'y aura pas vraiment de liens entre les deux.
Pour les membres du forums, ils seront surtout mentionnés. Les seuls qui apparaîtront à ma guise sont mes propres personnages. Pour les autres, j'attends de voir parce que je ne sais pas du tout ce qu'ils font dans le XXVe siècle selon le CI.
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Lun 29 Mai 2017 - 22:09
Ce récit pose plus de questions qu'il n'en résoud : qui est la dame aux tâches de rousseur ? Qui est le type en armure ouvragée ? Pourquoi ne craint-il pas que dans sa situation, il risque davantage d'être défait que d'être victorieux ?
Il faut dire que Talabheim, ce n'est pas le patelin avec à peine trois bûcherons pour le défendre, c'est la capitale du Talabecland...

Si je pose toutes ces questions, c'est que je veux une suite. Ze veux une suite  Innocent
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Lun 29 Mai 2017 - 22:56
Von Essen a écrit:Ce récit pose plus de questions qu'il n'en résoud : qui est la dame aux tâches de rousseur ? Qui est le type en armure ouvragée ? Pourquoi ne craint-il pas que dans sa situation, il risque davantage d'être défait que d'être victorieux ?
Pour les deux premières, réponses dans la suite. Pour la dernière, il découvre à peine le monde et reste assez candide.

Von Essen a écrit:Il faut dire que Talabheim, ce n'est pas le patelin avec à peine trois bûcherons pour le défendre, c'est la capitale du Talabecland...
Comme dans toutes les villes impériales, les bas quartiers restent les bas quartiers... Après, il ne faut pas oublier que l'époque est celle du règne de Boris l'Avide avec tout ce qui en découle.

Comme tu l'as demandée, voici la suite.



Chapitre 2 :

Vers 2420 du Calendrier Impérial, quelque part dans le Talabecland

C’était la mi-journée mais d’épais nuages noirs couvraient toute la région sur plusieurs lieues à la ronde. Les simples gens pensaient qu’ils s’agissaient de la Fin des Temps ou d’une punition de Sigmar parce qu’ils avaient commis de gaves péchés contre Sa Sainte Parole et contre sa Sainte Eglise. Mais une personne ne semblait pas s’en soucier. Cette dernière chevauchait un cheval de guerre qui ne semblait pas préoccupé outre-mesure par ces événements. Tout ce qu’il aimait, c’était manger et galoper. Le reste, il s’en moquait. Mais la personne, était différente. Son visage affichait clairement sa contrariété. Surtout que devant elle, il y avait un jeune homme passé par-dessus la croupe du cheval. Ce dernier avait quelque peu protesté mais un peu de nourriture l’avait rapidement calmé. Mais revenons à la personne. Ou plutôt à la jeune femme car toute étonnante que soit cette situation, c’était une jeune femme qui semblait avoir enlevé un jeune homme. Elle était plutôt belle. Des cheveux roux quelque peu bouclés descendaient jusqu’à ses épaules, mettant en valeur son visage, constellé de tâches de rousseur et ses yeux verts. Mais ces derniers prenaient par instants une étrange couleur rouge sang.
Cette jeune femme était habillée étrangement pour une personne de son sexe. En effet, outre une lourde lance de cavalerie en bois sur son cheval, accompagnée d’un écu, elle était équipée d’une armure de pied en cap. A son flanc gauche pendait une épée glissée dans un fourreau assez simple. A son flanc droit, un heaume pendait, attaché à une ceinture par un simple crochet. Le heaume était surmonté d’un dragon. Toute l’armure était rouge et de nombreux dragons étaient gravés dessus.
Cette fameuse femme pestait continuellement contre le sort qui ne lui était guère favorable. Elle parlait même à voix haute, se moquant d’être entendue :
« Pour une fois que je trouve quelqu’un qui a l’air intéressant, il faut que môssieur face son intelligent et décide de me dénoncer aux Sigmarites. Par la Dame, aux Sigmarites. Rien ne mieux que ces pauvres débiles mentaux obnubilés par une comète et un marteau et qui prennent n’importe quelle chose qu’ils ne s’expliquent pas pour un mauvais présage. Il ne pouvait pas rester tranquille dans sa chambre ? Il aurait été bien plus aimable de le faire. Maintenant, je vais être obligée d’aller plus vite et de raccourcir le voyage. Comme si j’avais envie de rentrer plus vite pour me lancer à la recherche d’un inconnu. »

De temps en temps, le jeune homme s’agitait et la jeune femme l’assommait à nouveau, pour être tranquille. Cependant, rien n’entravait la marche en avant de la jeune femme et de sa monture. Mais, le soir arrivant, le prisonnier se réveillait de plus en plus souvent. La jeune femme sentit qu’elle n’aurait bientôt plus le choix de s’arrêter. Surtout qu’il faudrait le nourrir pour ne pas qu’il meure pendant le chemin. Et il faudrait tout lui expliquer, ce qui risquerait d’être relativement difficile à son avis. Finalement, elle s’arrêta alors que sa montre-gousset lui affichait huit heures. La jeune femme repéra un ancien tertre sur le sentier. Elle assomma à nouveau le jeune homme avant de lui attacher les chevilles ensemble et les mains dans le dos. Autant limiter les risques possibles de fuite. Puis, elle dégaina son épée et enfonça la porte en bois du tertre.
L’intérieur était totalement moisi. Ses yeux s’habituèrent rapidement à l’obscurité en prenant une teinte rouge sang. Elle distingua alors beaucoup mieux ce qu’il y avait. En fait, il était plus profond car un escalier en pierre descendait. Elle se trouvait dans une salle. Soudain, son sixième sens lui hurla danger et elle se baissa. Dans le mouvement, elle se retourna et frappa en arrière avec sa lame. Un fracas d’os brisés lui parvint et elle regarda. Un squelette l’avait attaquée. Elle renifla de mépris et s’enfonça prudemment dans les escaliers, qui ne menaçaient pas de s’effondrer. Elle arriva ensuite dans une vaste pièce remplie de cercueils et divers objets. En les observant, la jeune femme remarqua qu’ils dataient de l’époque d’avant Sigmar. Des guerriers des temps anciens. Peut-être même un roi vu le nombre de tombes et la « richesse » des objets déposés. Il y avait un peu de tout. Elle y trouva des armes, des ustensiles divers et variés dont certains avaient dû servir à l’agriculture, des vases en terrer cuite et quelques objets comme des peignes. La jeune femme eut une moue dubitative et commença à retourner de là où elle venait quand elle remarqua que quelque chose clochait. Quand elle se tourna vers un tombeau, elle s’approcha pour voir les inscriptions. Là, elle remarqua un détail lui ayant échappé. Un cercueil était ouvert mais encore plein. Pire, des traces de magie noire étaient présentes. La jeune femme sortit du tertre à toute vitesse sans avoir oublié de refermer le cercueil en question. Elle surveillerait la tombe toute la nuit avec attention.

Hans était encore dehors quand elle ressortit. Mais il était réveillé. Il la regarda avec un air à la fois mauvais et plein de crainte. Cependant, au grand désarroi du jeune homme, elle lui sourit gentiment et lui dit :
« Comme je suis gentille, tu vas pouvoir manger et boire. J’ai de quoi faire pour toi. Je te libère tes mains si tu me jures sur l’âme de ta mère de ne pas t’enfuir. Cela m’embêterait beaucoup.
-Je ne vois pas pourquoi je n’essaierai pas.
-Parce que je déteste les gens qui s’enfuient et que tu as plus de courage que cela. De plus, tu n’aurais aucune chance face à moi.
-Qui êtes-vous ?
-Tu me connais déjà, cher Hans, fit-elle avec son éternel petit sourire.
-N… Vous n’êtes pas Astrid ?
-Hmmm. Question intéressante. Il s’agit du prénom par lequel les gens ont l’habitude de m’appeler. C’est aussi ainsi que mon père m’appelle. Cela doit répondre à la définition d’un prénom. A moins qu’il ne s’agisse d’un surnom et que je ne connaisse point mon véritable prénom, nous pouvons dire qu’il s’agisse de mon prénom. Cela ne doit en effet guère être mon nom de famille, ce serait trop étrange, ne trouves-tu pas ?
-Je… Heu… C’est possible. Mais qu’est-ce que vous me voulez ?
-Ho, rien de mal si tu te tiens bien.
-Et pour le reste. Je refuse de croire que vous m’ayez pris sans raison.
-Tu es… intéressant. A plusieurs titres. Et puis je t’aime bien. Tu aurais tôt fait de te faire chasser par l’Inquisition et l’Eglise de Sigmar.
-Mais je crois en Sigmar ! Pourquoi est-ce qu’ils me brûleraient ou me tueraient ?
-Mais par la Dame, parce qu’ils sont des incapables congénitaux abrutis et bloqués mentalement ! Voilà pourquoi ! Tout ce qui sort de leurs préceptes, sans pour autant porter la marque de la corruption ou du Chaos mérite le même sort que les véritables traîtres. Je n’y peux rien moi.
-Qu’avez-vous contre l’Eglise de Sigmar ?
-Cela ne vous regarde pas.
-Si elle est à votre poursuite, si. Je suis « un peu » concerné tout de même. Et d’ailleurs, qu’êtes-vous et ne seriez-vous pas bretonnienne ? »

Astrid était mal à l’aise. Elle détestait parler de cela. Elle ne le connaissait pas depuis suffisamment longtemps. Surtout pour parler de son passé. Elle choisit alors de couper la conversation pour s’occuper. Elle alla au cheval et saisit de la nourriture dans les fontes avant de la donner à son prisonnier. Elle répondit finalement partiellement :
« Je suis bretonnienne. Quant à ce que je suis, tu connais déjà la réponse. Pour le reste, c’est de la vie privée et cela ne te concerne pas, Hans. »
Hans, car c’était bien lui, sentit rapidement qu’il ne vaudrait mieux pas parler de cela sous peine de la voir s’énerver réellement. Il réalisa soudainement qu’elle était bel et bien un vampire. Il en déduisit qu’elle voudrait boire son sang voire le dévorer. Les histoires le disaient. Surtout, il savait qu’il n’avait aucune chance en combat direct face à elle. Il l’avait bien vu la veille dans le temple de Sigmar. Il mangea donc en silence et fit semblant de se coucher, bien qu’il n’ait pas envie de dormir, s’étant reposé une partie de la journée de manière plutôt forcée.
La jeune femme, elle, était anxieuse et regardait le tertre en permanence. Elle sentait le danger en suintait et elle soupçonnait un nécromant voire un nécrarque d’y être passé récemment, voire de n’être pas loin. Elle savait qu’elle aurait besoin de tout son talent pour faire face à ses troupes s’il lui prenait l’envie de l’attaquer. De son côté, Hans remarqua qu’elle ne se préoccupait guère plus de lui. Il savait un peu monter à cheval mais n’avoir ne serait-ce que la monture serait un avantage indéniable pour lui. Lentement mais sûrement, il commença à couper les liens sur une pierre coupante à proximité. Alors que la nuit était bien avancée, il se libéra enfin les mains. Astrid n’avait strictement rien repérer, concentrée sur autre chose ou perdue dans ses pensées. Alors qu’il dénouait les cordes de ses jambes, un grincement sinistre se fit entendre dans le tertre. Il vit la jeune femme, qui ne devait pas être si jeune, se relever d’un bond et enfiler son heaume et son écu avant de tirer l’épée. Il décida de saisir sa chance.

Soudain, Hans vit deux squelettes sortir par la porte défoncée et se jeter sur sa geôlière. Il finit de se détacher et donna rapidement de la nourriture au cheval qui se laissa faire. Il le détacha de l’arbre et monta maladroitement dessus. Mais ce dernier hennit devant tant de maladresse et son sang se glaça quand il vit Astrid se retourna en plein combat. Aussitôt, il frappa les flancs du cheval qui partit au galop sur le sentier, dans la direction de Talabheim. Il le força à aller vite pour mettre le plus de distance entre eux et elle. De son côté, la jeune femme était remplie de rage. Elle frappait tous les squelettes qui se présentaient à elle continuellement. Puis, ils s’écartèrent d’un seul coup, laissant apparaître un revenant plus imposant qu’eux. Un Roi d’Antan. Elle raffermit sa garde en murmurant une prière à la Dame et chargea en poussant un cri de guerre oublié depuis longtemps en Bretonnie. Le combat s’engagea, plus terrible que les coups des squelettes. La lourde lame du squelette mordit rapidement la chair de la vampiresse mais ne put ensuite rien faire face à sa fureur. Elle se vengea en le coupant littéralement en deux. Soudain, alors que les simples lanciers repartaient au combat, elle entendit le hurlement de loups dans le lointain. Ils semblaient avoir trouvé une proie.
A plusieurs lieues de là, Hans tentait de forcer l’allure. Il était poursuivi non seulement par des loups mais aussi par des chevaux noirs montés par d’étranges cavaliers. Ces derniers gagnaient du terrain sur lui petit à petit. Il tenta de convaincre son cheval d’aller plus vite mais ils étaient déjà allégés au maximum et il ne pouvait plus accélérer. Talabheim ne se rapprochait pas le moins du monde, du moins était-ce la sensation qu’il avait. Il dégagea légèrement son épée quand il vit les cavaliers et les loups, qui ne ressemblaient pas tellement à des loups s’approcher de lui. Ils n’étaient plus qu’à quelques pas et il s’attendait à vendre chèrement sa peau quand un formidable rugissement rempli l’air. Toutes les montures s’arrêtèrent et il vit celles de cavaliers devenir folles. Il relança aussitôt le cheval dans la même direction. Hans se retourna quelques instants et vit une énorme créature fondre sur les cavaliers et les déchiqueter. Il remercia intérieurement Sigmar quand une vive douleur se fit sentir dans son bras gauche et au dos. Il se sentit défaillir d’un coup et tomba, un voile noir couvrant ses yeux.

Astrid, elle, s’était jetée sur la route. Elle courrait aussi vite que possible. Elle soupçonnait son prisonnier évadé d’être traqué. Et pas par les impériaux. Après trois heures de course intense, elle repéra un charnier. Il y avait de nombreux cadavres de chevaux, de loups morts-vivants et de corps d’humains ou autres était empilée et carbonisée. Astrid s’arrêta immédiatement et commença à chercher Hans parmi les corps. Elle repéra des corps intacts et découvrit les capuches pour voir qui était à la poursuite du sang-mêlé. Elle fut frappée de stupeur en voyant des elfes. Elle se calma, ferma les yeux et se mit à l’écoute de son environnement. Elle entendit non loin deux battements de cœur, dont celui d’un cheval. Mais bien au-dessus d’elle, il y avait quelque chose. Quelque chose de plus ancien et plus terrible que tout ce qu’elle avait pu voir jusque là. Elle ouvrit les yeux et réexamina les cadavres, presque tous brûlés. Un dragon. Par la Dame, un dragon monté par un cavalier dans l’Empire. Cela était fort rare par les temps qui courraient. Quelques secondes plus tard, la créature s’envola vers l’Est. La nuit était bien avancée et Astrid sut qu’elle n’avait plus beaucoup de temps pour trouver son prisonnier. Elle suivit les traces de son cheval sur le sentier avant de le trouver. Il broutait tranquillement. La vampiresse le contourna et remarqua alors Hans, allongé sur le sol, un carreau d’arbalète planté dans son bras gauche et un autre dans son dos. Elle grogna de dépit mais se précipita à son chevet.
La guerrière soigna rapidement les blessures mais savait qu’il leur faudrait du temps avant d’être cicatrisées. Elle espérait juste que les carreaux n’étaient pas empoisonnés. Elle installa avant le lever du jour un campement de fortune et mit sa cape de voyage pour se protéger du Soleil. Astrid était fatiguée par le combat enchaîné avec la course à pied et ne voulait pas dépenser trop de magie pour récupérer un peu. Elle regarda son prisonnier dormir comme une masse et l’examina de manière plus approfondie. Il avait les oreilles légèrement pointues, comme s’il était le croisement d’un elfe et d’un humain. Ou plutôt d’une humaine vu qu’il avait vécu dans l’Empire. En revanche, ses yeux violets étaient étranges. Elle n’avait jamais vu d’elfes et ne pouvait vraiment savoir ce que cela signifiait. Un autre point l’inquiétait grandement. Le fait que des elfes et des nécromants ou des vampires se soient alliés pour le traquer. Elle n’avait d’autres explications pour les corps de loups morts-vivants et de cavaliers elfes ensemble. Surtout des cavaliers qui étaient des Elfes Noirs car les tenues correspondaient à ce qu’elle avait entendu d’eux. Elle se dit que si le dragon n’avait pas été là, il serait probablement mort, ou pire, à l’heure qu’il était. Il serait alors rapidement recherché par l’Eglise de Sigmar pour les mêmes raisons. Et là, il serait invariablement exécuté. Elle supposait que le prêtre à Talabheim avait averti sa hiérarchie des origines du jeune homme.

La journée passa et Astrid se demanda ce qu’il fallait faire. Le rendre à sa famille originelle ? Elle ne connaissait aucun elfe digne de ce nom et n’en avait jamais vu un seul de près. Heureusement pour elle car leur talent au combat était réellement monstrueux d’après les légendes. Pire, elle pourrait elle aussi recherchée partout dans l’Empire désormais. Si tant est qu’ils aient son signalement. Or, tant qu’elle cachait son armure, cela pouvait passer. Elle n’était pas très connue chez les vampires et son visage était relativement inconnu de l’immense majorité d’entre eux. Cela lui était fort utile la plupart du temps mais il y avait des inconvénients comme le mépris quasi permanent des autres vampires pour elle qui se finissait invariablement de la même manière, par la mort du concerné. Ou plutôt sa mort définitive.
Finalement, le jour tomba et Astrid vit Hans s’agiter et commencer à se réveiller. Elle n’avait que de l’eau sur elle pour lui, rien d’autre. Le reste était resté devant le tertre. Il finit par émerger et eut un mouvement de recul en la voyant, avant de gémir de douleur.
« Où as-tu mal, fit-elle sincèrement ?
-Je ne crois pas que cela vous regarde, monstre.
-Tout de suite les grands mots. Si tu veux vivre entier et te venger un jour, il vaut mieux que je te soigne, non ?
-Pour mieux me manger après, c’est ça ?
-Si j’avais désiré boire ton sang, je n’aurais pas attendu aussi longtemps. Tu es bien plus utile vivant que mort de toute manière.
-C’est ce que vous dites. Comment vous croire ?
-Tu penses que j’aurais pris le temps d’attendre que tu sois réveillé pour te vider de ton sang ? Je ne m’embarrasse pas de telles choses. Et en général, je ne bois le sang que de criminels notoires. Rien d’autre.
-Hmmm.
-Est-ce que tu sais qui était à ta poursuite ?
-Non. Des monstres et des cavaliers. J’ai entendu un rugissement, mais c’est tout. Après je suis tombé. Et je me suis réveillé ici.
-Il s’agissait de loups morts-vivants et de cavaliers elfes. Probablement des elfes noirs vu les tenues.
-Surement à cause de vous.
-Non. Je n’ai jamais été traquée par autre chose que des Sigmarites ou des chasseurs de primes. Et encore. Ils étaient là pour toi sinon ils m’auraient attaquée. Qu’est-ce que tu as avoir avec eux ? Je veux bien t’aider mais il faut me dire la vérité. »

Hans se sentait confus. Il voulait garder le secret mais savait en son for intérieur qu’elle était la personne la plus à même de le protéger en cet instant. Il pourrait toujours s’échapper plus tard s’il le fallait. Mais le pire était qu’il avait la sensation qu’il devait lui dire la vérité. Si cela pouvait améliorer ses chances de survies, autant en profiter.
« Je suis sang-mêlé. Ma mère était humaine et mon père elfe.
-Je m’en suis doutée vu tes oreilles.
-Mon père était un elfe noir. Je ne sais pas ce qu’il est devenu.
-Il te cherche probablement. Etait-il puissant ?
-Je ne sais pas. Il a violé ma mère lors d’un raid et est parti ensuite.
-Je… Ah. Désolée pour ta mère.
-Oui, oui. Ça m’étonnerait.
-Tu ne me connais pas et tu ne connais pas ma vie. Tu n’as pas la moindre idée de ce que j’ai vécu ou non alors ne me juge pas. »
La voix de la vampiresse s’était durcie et Hans vit non seulement de la colère mais aussi une douleur sans nom à travers ses yeux. Il se demanda alors quel âge avait-elle réellement et ce qu’elle avait traversé.
« Nous allons bientôt repartir pour récupérer nos affaires au tertre. Je dois récupérer certaines choses là-bas. Plus de la nourriture pour toi. »
La vampiresse installa son prisonnier devant elle, mais avec les mains liées devant lui. Cependant, elle s’arrêta devant le carnage perpétré par le dragon et prit quelques armes elfiques. Cela pourrait toujours servir. Puis, ils repartirent.

Ils arrivèrent finalement dans la deuxième moitié de la nuit au tertre. Tout était comme elle l’avait laissé la veille avant sa course folle. Elle descendit de son fidèle cheval, avant de faire démonter Hans et de l’installer sur le sol. Elle ramassa ses affaires et lui donna à manger et à boire. Il obéit sans discuter et la regarda rééquiper son cheval. Hans put voir une habitude et une maîtrise particulière dans ses gestes. Ils étaient simples et précis, jamais un de trop. Elle équipait son cheval avec méthode sans une once d’hésitation. Le jeune homme repensait aux paroles dites à son réveil. Il dit alors :
« Pourquoi serais-je cherché par des Elfes Noirs et des vampires ou nécromants ? »
Il vit Astrid s’arrêter quelques instants et se tourner vers lui avec un regard pensif :
« Je ne suis certainement pas érudite. Mais ton sang doit être particulier. Le peuple de ton père doit avoir appris ton existence et te chercher peut-être pour se servir de toi pour un de leurs buts obscurs. Les vampires ou nécromants, pour ton sang.
-Mon sang ? Qu’est-ce qu’il a mon sang ?
-Un sang-mêlé est extrêmement rare. Ils doivent vouloir voir si ton sang contient une puissance particulière ou non. Et aussitôt, les Sigmarites te chercheront pour éliminer tout risque que tu passes chez eux, de gré ou de force.
-Pourquoi me protéger ? Vous n’avez rien à y gagner si ce n’est de vous faire traquer.
-Tu n’es pas responsable de ton état. Chacun et chacune mérite une chance. Toi y compris.
-Peut-être deviendrais-je comme un Elfe Noir.
-Peut-être. Peut-être pas. Mais avant que tu n’ais mon talent pour me tuer, il te faudra attendre bien longtemps. Et je me serais entraînée dans cet espace de temps.
-Ah oui, en effet.
-D’autres questions ?
-Où m’emmenez-vous ?
-Maintenant, loin d’ici. Ensuite, on ira chez moi.
-Et c’est en Bretonnie ?
-Non, certainement pas. Mais tu le découvriras en temps et en heure.
-Pourrez-vous m’apprendre à me battre un peu mieux. Cela serait utile en cas de mauvaise rencontre. Et je ne tenterai plus de m’échapper en échange.
-Qu’est-ce qui me pousserait à te croire ?
-Je ne veux pas me faire tuer ou découper en morceau pour être étudié.
-Volonté fort honorable. Je vais y réfléchir. En attendant, nous nous mettons en route. »
Les deux cavaliers se mirent en selle et reprirent la route.

Le duo ne s’arrêta pas pendant trois jours, sauf pour les besoins naturels et permettre au cheval de se reposer, trois heures par nuit. Hans dormait et mangeait en selle, en dehors de ces heures de repos. Astrid voulait aller le plus vite possible et pour cela, il n’y avait guère le choix. Elle faisait prendre à sa monture maints tours et détours. Mais sur ces sentiers de la forêt du Talabecland, il n’y avait pratiquement aucun étranger. La plupart du temps, elle avait la capuche rabattue sur sa tête pour se cacher du Soleil. En journée, elle ne répondait jamais quand Hans tentait de la faire parler. La nuit, elle parlait un peu plus mais il s’agissait essentiellement de consignes et d’indications sur la marche à suivre. Surtout, il avait l’impression qu’elle surveillait constamment leurs arrières mais aussi les environs. Elle avait aussi tendance à éviter toute habitation humaine et s’était même mise à la chasse pour nourrir son prisonnier. Ce dernier ne tentait plus rien pour s’échapper. Il savait qu’il ne ferait pas long feu et pour le moment, sa meilleure chance de survie reposait sur la vampiresse. Quelle ironie pensa-t-il. Son existence en tant qu’Humain relativement simple dépendait d’un des plus grands prédateurs de la race humaine.
Finalement, ils ne s’arrêtèrent dans un village que le quatrième jour et uniquement le temps de prendre des provisions et d’acheter une monture. Astrid menait les transactions et Hans put tout détailler. Le village n’était pas très pauvre puisque bien protégé mais ne roulait certainement pas sur l’or non plus. Mais il était sur une route relativement importante et il y avait donc un grand nombre de voyageurs qui faisaient une courte halte. A la sortie du village, Hans commença à apprendre à monter. Par bonheur pour lui, sa geôlière avait pris une monture docile. Il ne chuta pas donc tous les dix pieds. Il put prendre aussi plus de provisions. Le soir, les montures durent se reposer à nouveau. Hans avait dormi une partie de la journée sur sa selle et avait envie de dormir. Il s’installa contre une pierre et s’assoupit, sans voir le regard d’Astrid se poser sur lui.

La vampiresse était perturbée. Elle avait envie de prendre soin de lui et de le protéger sans vraiment savoir ce qui la poussait à le faire. Certes, ses convictions aidaient, mais ce n’était pas tout. Il y avait autre chose mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Elle se dit alors qu’elle aurait tout le temps de trouver d’ici à ce qu’ils arrivent et que la traque ne se calme.
Trois heures plus tard, ils reprirent la route. Ils ne parlaient jamais et à partir de ce jour, tous les soirs, Astrid apprenait à Hans à réellement se battre, pas uniquement les bases. Elle était une enseignante très exigeante et ne laissait passer aucune erreur. Le jeune homme était fourbu par les journées passées à cheval et se demanda comment sa geôlière et compagne de route faisait pour ne rien ressentir, même avec sa nature vampirique. Quand il lui posa la question, elle répondit :
« Je suis Bretonnienne. Je suis pratiquement née sur un cheval. »
Mais il n’eut pas de mot en plus. Ainsi passèrent les jours puis les semaines. Il voyait le paysage passer aux couleurs de l’automne et le temps se rafraîchir sérieusement. Personne ne parlait et le soir, chacun avait désormais ses tâches. Hans n’envisageait plus de s’enfuir avant un long moment car même s’il avait désormais un cheval, Astrid était bien meilleure cavalière que lui et son cheval était plus rapide et puissant. Surtout, elle pouvait ne pas se reposer pendant des jours et des jours et être toujours en forme. Il remarqua aussi qu’elle n’utilisait pratiquement jamais ses pouvoirs. Il en déduisit qu’elle les gardait pour une éventuelle confrontation. Finalement, après pratiquement un mois de route depuis Talabheim, ils atteignirent le Stir du côté de Gersdorf. Ils purent passer en plein jour à la faveur de la menace d’une forte pluie, permettant à Astrid d’enlever sa capuche. Ils étaient tout le temps dans une épaisse forêt mais même cette dernière était désolée en comparaison avec la Drakwald.

Mais après plusieurs jours, il remarqua, malgré les bois épais les entourant, qu’ils n’allaient point vers la Sylvanie. Au contraire, ils semblaient obliquer vers le Sud. Il s’en ouvrit alors à la vampiresse qui le retenait prisonnier :
« Pourquoi n’allons-nous pas en Sylvanie ?
-Parce que ce serait nous jeter dans la gueule d’un monstre pire qu’un loup, répondit-elle sombrement. Et que nous allons faire un détour par chez moi d’abord.
-Où est-ce approximativement ?
-Quelque part entre Kislev et les Principautés Frontalières, dit-elle avec sarcasme. »
Il comprit qu’elle n’était toujours pas prête à parler de leur destination. Mais après tout, il s’agissait de sa décision à elle, pas de la sienne. Après encore deux semaines de tours et détours, ils sortirent au sud de l’immense forêt qu’ils venaient de traverser, après avoir traversé la rivière Merk. Ils virent alors une lugubre forteresse et Hans ne put s’empêcher de demander ce que cela était :
« Fort Oberstyre. A l’est, c’est la Sylvanie. A l’ouest, le Stirland. On n’ira pas beaucoup plus au levant que la forteresse. Juste de quoi passer à gué sur l’Aver, bien plus au sud. »
Devant ces indications plus précises que d’habitude, Hans se tut. Les jours suivants, ils traversèrent la frontière informelle entre le Stirland et la Sylvanie. Ils passèrent dans une terre qu’Hans regretta de visiter malgré lui. Il avait, dans chaque village qu’il voyait, l’impression de voir un cimetière et les gens ne semblaient pas particulièrement apprécier les étrangers. Après tout, à l’est, il y avait la patrie des buveurs de sang.
Ils avancèrent ainsi pendant des jours et des jours, souvent sous la pluie voire sous la grêle mais ils avançaient toujours. Hans sentait la lassitude et l’ennui le gagner. Il ne désirait pas non plus un combat mais quelque chose qui le sortirait de la monotonie du voyage.

Alors qu’ils arrivaient en vue de la rivière Aver, les nuages de pluies avaient cédés la place à des nuages noirs, annonciateurs de bien plus de malheurs. Astrid était tendue comme la corde d’un arc prêt à tirer une flèche. Ils avançaient de plus en plus rapidement et faisaient de moins en moins de pauses. La vampiresse avait laissé tomber sa cape de voyage et tenait en permanence sa lourde lance de cavalerie prête au combat. Elle avait également le heaume prêt à être enfilé, passé sur le côté gauche de sa selle, à portée de main. Juste en-dessous, son écu pouvant être pris tout aussi rapidement. Hans lui-même avait son arc prêt à tirer et une flèche légèrement dégagée du carquois au cas où. Il sentait qu’ils auraient à se battre bientôt et espérait qu’il ne s’agirait pas de vampires.
Soudain, alors que la rivière était à une lieue à peine, Hans vit Astrid arrêter son cheval avant de le tourner sur leur gauche. Tendant l’oreille, il entendit un bruit de chevaux venant de l’est. De Sylvanie. Son sang se glaça en un instant. Il tourna sa monture dans la même direction que celle de sa geôlière quand il la vit se retourner. Sans qu’il ne l’ait remarqué, elle avait enfilé son heaume et prit son écu. Il l’entendit alors crier :
« Galope jusqu’au gué et traverse le à toute vitesse. Et surtout reste dans l’eau. Elle te protégera. »
Mais Hans était bloqué sur place. Il vit alors apparaître au loin cinq montures montées par des cavaliers équipés de pied en cap d’armures rouges aussi solides que celle d’Astrid. Elle se retourna vers lui avant de, cette fois, lui hurler :
« FAIS CE QUE JE TE DIS PAR LA DAME ! »
La voix magiquement amplifiée de la vampiresse lui l’effet d’un sceau d’eau froide et Hans eut l’impression de se réveiller. Il tourna sa monture et lui ordonna de galoper vers la rivière, non sans jeter un dernier regard en arrière. Il vit alors Astrid avancer lentement vers les cavaliers arrivant à toute vitesse sur eux. Puis, pour gagner de la vitesse, Hans arracha les fontes et les couvertures, sauf une pour la nuit qui ne devrait pas tarder à tomber. Il aurait froid en selle, surtout avec le passage dans l’eau. Il entendit derrière lui des bruits de combat et son cheval partit au triple galop vers le gué.



Petite question bonus : qui est le dragon et qui le chevauche ?
Essen

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Une histoire de vampires Empty Re: Une histoire de vampires

Jeu 1 Juin 2017 - 10:41
Tentative de réponse pour rafler le bonus : le dragon est Arsvagnir et c'est un prince dragon de sang qui le chevauche !

Sinon, je pense toujours que le point de vue de ce nouveau récit est fort intéressant, au vu de la fragilité apparente de tes nouveaux héros Happy
Fais gaffe sur un point peut-être : ne brusque pas l'intrigue. Prends peut-être un peu plus le temps de décrire les bivouacs de tes personnages pour montrer comment ils sont, même d'un point de vue extérieur. Là, j'ai eu l'impression qu'ils ont à peine levé le camp et déjà les voila poursuivis par la moitié du Vieux Monde... Alors après, il y a sans doute une bonne raison. Mais pour le moment, je n'arrive pas à me défaire de l'amusante hypothèse que tes héros sont juste tombés par hasard en plein milieu d'une bataille EN vs CV, et qu'en fait tout le monde les prend simplement pour une unité ennemie Innocent
J'attends avec impatience le moment où l'on saura enfin ce que signifient les yeux violets de Hans dans cette histoire ! Si ça se trouve, il peut lancer le Soleil Violet de Xereus à volonté,
ce qui expliquerait que tout le monde veut le choper !


La suite ! Clap
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Une histoire de vampires Empty Re: Une histoire de vampires

Lun 5 Juin 2017 - 13:54
Non, ce post n'incluera pas la suite de l'histoire. En fait, je l'annule complètement. Pourquoi ? Parce que tout simplement, elle ne plait pas du tout à plusieurs niveaux. La direction prise n'est pas du tout bonne, dès le premier chapitre. Je m'en rends compte maintenant. Le résultat est que je suis bloqué pour la suite. Donc libre à vous d'imaginer la suite si cela vous dit.
Le deuxième point que je trouve embêtant est que comme l'a fait remarquer Von Essen, cela va beaucoup trop vite. Il ne s'agit pas ici d'elfes qui ont rapport totalement différent au temps. Hans n'a pas du tout la même conception et se retrouve dans des endroits totalement inconnus. Même moi, je trouve que cela va désormais beaucoup trop vite pour être crédible, du moins de mon point de vue. Associé à cela le fait qu'il soit à moitié elfe noir, ce qui avec du recul apparaît comme peu crédible, un elfe noir n'allant pas se "souiller" avec une simple humaine.

En revanche, ce n'est pas pour autant que ces personnages disparaîtront complètement. Je vais commencer un récit sur l'histoire d'Astrid à la place. En même temps, je continuerai la fin des temps puisque je devrais avoir du temps cet été pour cela, ne faisant finalement pas la réserve.

Concernant le dragon, ce n'était pas Arsvagnir et Gilgalad mais pas loin. Aryana et Irskagna, qui partaient pour les Montagnes du Bord du Monde, chercher un Grand Dragon de Feu. Gilgalad est dans les désolations du Chaos à ce moment, même si sur la voie du retour.

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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
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