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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Mer 3 Oct 2018 - 10:47
Mea culpa Ethgri, je ne remarque ton com' que maintenant Ermm  Ce mois de travail aura sans doute brouillé mes sens.
Pour me faire pardonner, voici une petite suite sur les tribulations d'Ashur. Contemplations, contemplations, et parfois une forêt dévastée...

________________________________________


     Son dieu cachottier semblait l’avoir oublié. Après avoir bravé une armée de démons, n’avait-il pas gagné le droit d’obtenir quelque bribe d’information plus palpable que « Avance » ?
     Par ce raisonnement, le vampire revenu des limbes n’avait guère bougé d’un pouce de l’endroit où il s’était arrêté, c’est-à-dire à l’orée d’une sombre forêt. La nuit tombait, les ombres s’épaississaient, et Ashur attendait toujours, assis en tailleur au pied d’un grand sapin. Il laissait les instants d’égrener sans regret, car après tout, rien ni personne ne lui avait donné de raison de se presser. Ce fut ainsi que les lunes jumelles le trouvèrent : immobile et silencieux. Et le vent était son seul compagnon à cette heure tardive.
     Soudain, Ashur perçut l’approche de quelque chose… L’approche de nombreux êtres qu’il reconnut pour ce qu’ils étaient : des âmes en peine, des spectres affreux, des fantômes… Lorsqu’il ouvrit les yeux, il n’eut aucun mal à les détailler : tous provenaient de la plaine, tous se dirigeaient droit vers lui. Leur présence flétrissait les rares herbes, leur substance absorbait les dernières traces de chaleur dans l’air ; une mince couche de givre demeurait là où ils passaient.
     Ashur ne bougea pas d’un pouce alors même que les esprits s’agglutinaient autour de lui en foule compacte. Aucun d’entre eux, toutefois, n’osait pénétrer dans la forêt. Aucun d’entre eux, cela était certain, ne nourrissait d’intentions hostiles envers le vampire millénaire. Ils n’étaient là que par instinct ; ils n’étaient là que parce qu’un être non-mort était là, et cet être si puissant n’avait nul besoin d’invocation pour qu’ils se rendent auprès de lui, prêts à entendre et accomplir sa volonté.
     « Seigneur de terres inconnues, nous sommes prêts à consumer ce qui vit… »
     Tiens, remarqua le « seigneur de terres inconnues », il y en a un plus bavard que les autres.
     La foule intangible de spectres s’écarta légèrement pour laisser place à leur porte-parole : il se distinguait par… des branches épineuses qui pendaient à ses membres squelettiques. Celles-ci étaient des ronces, et Ashur se demanda par quelle folie ce mortel avait du passer pour se voir ainsi affublé dans la non-vie.
     « Nous haïssons la vie, seigneur. Ordonnez, et nous détruirons. »
     N’était-ce pas ce qu’ils faisaient déjà aux heures les plus sombres de la nuit ?
     « Ordonnez, seigneur, ordonnez ! »
     Cette fois, Ashur sourit à cette invective. Cette âme-là devait vraiment être pétrie de haine envers les vivants pour être aussi bavarde ! Depuis quand pressait-on son seigneur et maître de la sorte ?
     « ORDONNEZ, SEIGNEUR, ORDONNEZ ! »
     Ah, la foule lui semblait acquise. Avant son arrivée, ce spectre était probablement la créature la plus puissante des environs, ce qui expliquait également l’absence totale de mortels et même d’animaux dans les environs. Il y avait tout simplement trop d’âmes en peine pour que la vie y fût envisageable. Cependant, ils semblaient éviter scrupuleusement la forêt…
     « ORDONNEZ, SEIGNEUR, ORDONNEZ ! »
      « J’ordonne : détruisez la forêt. Que plus rien n’y pousse tant que vous hantez cette terre. Que tous ceux qui y vivent succombent à vos griffes. Allez. »

     Comme il s’y attendait, son ordre fut obéi. Par dizaines, les spectres pénétrèrent les sous-bois, ne laissant qu’une végétation flétrie dans leur sillage. Ashur nota avec intérêt que leur porte-parole demeura immobile, et qu’il nourrissait désormais un mélange de rancœur et de gratitude envers lui. Lorsque toutefois il lui ordonna de se joindre personnellement à la curée, le spectre-roncier obéit sans un mot, voire même avec une sorte d’empressement non-feint. Que pouvait donc dissimuler cet esprit plus puissant que ses pairs ?

     Ashur n’en avait cure. Il venait de déchaîner un fléau sur la forêt, et se considérait lui-même comme un fléau. Qu’allait donc lui opposer la forêt mystérieuse ?



***
***
***


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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Dim 14 Oct 2018 - 12:49



     Les spectres progressèrent avec une formidable lenteur. Seule la vision aethyrique du vampire millénaire lui permit d’en percevoir la raison exacte : les forces vives de la forêt, flux canalisateurs du vent de la Vie, refoulaient les êtres contre-nature qui imposaient leur présence mortifère. Ces âmes inapaisées, débris informes de leur existence d’antan, n’auraient jamais eu la force de s’aventurer aussi loin sans l’ordre et la volonté implacable d’un maître tel qu’Ashur. Ils étaient la hache, leur maître était le bûcheron. A eux deux, la forêt n’opposerait qu’une résistance temporaire…
     Tiens, les premières lignes subissaient des pertes. Il pouvait le sentir, ses outils de flétrissement dépérissaient un à un. Sa volonté dirigeait un nombre de troupes décroissant.
     Son ouïe fine capta des craquements de branches insolites ; les vents de magie, au même instant, lui révélèrent un raffermissement de la Vie. Il ne le voyait pas, mais il le devinait : la forêt contre-attaquait. Les arbres, ces choses immenses et immobiles, avaient trouvé des protecteurs particulièrement féroces. Là-bas, une demi-lieue plus loin au fond des bois, la bataille faisait rage entre fantômes et esprits de la forêt. Intéressant. Cela dit, il fallait au moins essayer encore ceci : Ashur conjura des flammes qu’il destina à toute l’étendue boisée que son armée avait flétrie ; les branches mortes et les feuilles rabougries se consumèrent avec entrain, communiquant leurs langues de feu aux arbres voisins, qui s’embrasèrent dans un ardent crescendo…  

     Un vent fort se leva ; Ashur reconnut la patte d’un mage de talent ; son incendie était repoussé vers l’orée, le vent persistant limitait sa propagation et se raffermissait. La perturbation aethyrique était parfaitement visible et sa source aussi : très haut dans le ciel, au-delà des nuages, quelqu’un agitait Azyr en sa faveur.
     Ses spectres, quant à eux, étaient probablement voués à l’extinction : si l’incendie ne venait pas à leur secours, rien ni personne ne les sauverait de la fureur des gardiens sylvestres.
     Puis, une flèche tirée du fond des bois fusa vers lui ; le vampire millénaire la saisit sans peine à un pouce de son front, abandonnant son emprise sur les spectres et sur les flammes avec indifférence, désormais curieux de connaître les prochaines passes de ceux qui renversaient ses plans capricieux. Le vent devint bourrasque ; les spectres finirent par se dissiper lamentablement. Chose curieuse, les êtres qui les décimèrent n’allèrent point lui porter vengeance, il le sentit dans l’Aethyr. A leur place, un être seul s’avançait dans sa direction et, des cieux, un autre être descendait vers lui. Leur nature, qu’il faillit confondre avec celle des mortels, mit ses instincts en éveil, pire, lui fit ressentir un étrange malaise.
     Ils arrivèrent presque en même temps : un être descendu des cieux, haut et fin, vêtu d’une robe bleue et blanche, apanage de sorciers ; un être sorti des bois enchantés, haut et costaud, vêtu de cuir et de tissu vert, arc à la main, carquois dans le dos. Du reste, il portait une grande sacoche en bandoulière…
     Les deux êtres se mesurèrent du regard : il était manifeste qu’ils ne s’attendaient pas à se retrouver ainsi ; puis, sur un accord tacite, ils se tournèrent vers lui.
     « Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? – questionna l’être à la sacoche.
     Ashur n’avait que faire de tout cela ; l’incendie qui était en train de s’essouffler s’embrasa d’une force nouvelle, les langues de flammes cherchant brusquement à atteindre les deux êtres courageux… Alors il comprit que le sorcier n’avait aucune intention de se laisser molester de la sorte : une incantation aussi complexe que précise forma une muraille de vents hurlants autour d’eux ; les flammes ne pouvaient pénétrer dans l’œil du cyclone où ils se trouvaient.
     - Les étoiles ont prédit votre apparition, dit-il. Qui que vous soyez, sachez que vos calamités n’iront pas plus loin.  
     - Ah…
     Le vampire millénaire peinait à mettre de l’ordre dans ses pensées. Il percevait le reproche, la menace, la sévérité de cet être qui contrecarrait ses sorts, et cela laissait dans son esprit un terrifiant écho, écho de choses que le temps passé dans les limbes avait profondément enfouies. Des reproches ? Des menaces ? Il y avait sans doute erreur, car lui, Ashur, était par nature irréprochable et tout-puissant…
     - Je suis Iskandar de Laurelorn, dit l’être à la sacoche. La forêt que voici est ma maison, et la maison de mille autres créatures. Pourquoi la détruisez-vous ?
     - Je…
     Son emprise sur les vents de magie faiblissait au fur et à mesure que le doute l’envahissait. On lui parlait de maison, pourquoi ? Il ne voyait aucune maison. Une étrange légèreté s’empara de lui, légèreté qu’il s’expliqua en voyant son armure, invocation qu’il maintenait toujours active, et son épée, invocation qu’il avait maintenue activée après les démons, disparaître dans l’aethyr. Il était désormais vulnérable !! Cette pensée lui vrilla l’esprit ; l’épée revint subitement, plus longue qu’avant ; l’armure se mit à se reformer, recouvrant cette fois-ci non seulement son torse et ses membres, mais aussi sa tête ; le vampire millénaire prit sa lame à deux mains et se prépara à vendre chèrement sa peau.
     Son étonnement se mua en frayeur lorsqu’il constata que les deux êtres ne l’attaquaient pas : alors que lui était en posture de combat, genoux fléchis, pieds écartés, arme pointée vers ses ennemis, eux n’avaient pas bougé d’un pouce ; seules leurs expressions interloquées trahissaient une quelconque réaction.
     Cette asymétrie lui fit revenir en mémoire une autre émotion dont il avait oublié l’existence : la honte de se croire ridicule. Par ailleurs, il sentait quelque chose s’éveiller en lui, des souvenirs refaisaient surface, et une voix familière semblait l’appeler de loin à grands cris : « Ashur, sabreur anobli du Nippon, qu’es-tu en train de faire ?! »
     Il se rigidifia. L’armure qui était presque achevée se mit brusquement à attirer de plus en plus de particules aethyriques, épaississant les plaques et soudant les jointures, tant et si bien que même les fentes pour les yeux du casque furent brusquement obstruées. Dans l’esprit tourmenté du vampire millénaire, ce détail n’était qu’à peine remarqué, seuls luttaient des voix contradictoires, instinct de survie, orgueil, indignation, doute. Engoncé dans une gangue de métal impénétrable, Ashur ne sentait plus son corps, au contraire : il perçut avec horreur que lui-même se transformait en statue indestructible, que son esprit déséquilibré, d’une manière ou d’une autre, avait souhaité que son corps cesse définitivement de se mouvoir…
     Une bribe de souvenirs plus récents l’empêcha de se statufier pour de bon : puisant dans les derniers trésors de sa volonté, il ne fit à nouveau plus qu’un avec le vent d’Ombre, fuyant la prison de métal qui le retenait, fuyant brusquement le cyclone, glissant dans la noirceur de la forêt, fuyant les esprits protecteurs, fuyant tout ce qui pouvait le tuer, et à ce moment-là, il était persuadé que tout en était capable…
     Il en perdit toute notion de temps ; lorsqu’il se solidifia avec prudence, lorsqu’il crut qu’il était… sauf, lorsqu’il se fit croire que les deux êtres sévères ne viendraient plus l’importuner… alors il réalisa que la distance qu’il avait parcourue était probablement extrêmement longue. Des arbres, il n’en apercevait que loin en contrebas. Des nuages, le ciel en était orné, car sur le fond bleu azur, les nuages prenaient une teinte rose et or… Autour de lui, des rochers, des falaises, d’imposants pics à ne plus en finir. Pour quelqu’un qui avait l’habitude de l’impossible, le vampire millénaire se sentait inhabituellement surpris par l’exploit de sa traversée : parti du bord de mer, quelque part loin derrière lui, il se retrouvait à contempler le lever de soleil au dessus des Montagnes du Bord du Monde…    
 


 
ethgri wyrda

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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Jeu 18 Oct 2018 - 23:40
*ton de vieux nain, d'ailleurs j'ai une fausse barbe, ho ho ho* santa

les traditions de perdent... où sont les "la suite" espèce d'elfe mal peigné! je m'en vais m'auto plaindre pour celà!

Et bien...c'est là un passage très étrange, vraiment, un peu comme si tout était dans ta tête non? Shocked très bien écrit comme toujours, mais très étrange Shocked
J'aime bien Very Happy

si je peux donner deux minuscule conseil (quoi? moi?naaaaaaa), hesite pas à mettre plus souvent des doubles sauts de lignes quand tu mets sur le forum, pour espacer un peu plus les paragraphes;) , et aussi fais attention avec l'appelation "le vampire millenaire", vu qu'il y a qu'un vampire ici, ça fait un peu long comme nom, et du coup ça se voit beaucoup quant tu la mets plusieurs fois dans le texte;)


tu es en train de balader ce pauvre Ashur dans bien des tourments... lui qui me paraissait dans les précédents Vampire At War presque invincible, depuis son retour, ce qui lui arrive est pour le moins perturbant, mais je suis très très curieux de voir la suite

à propos...

la suite!!!!! Very Happy

_________________
Ethgrì-Wyrda, Capitaine de Cythral, membre du clan Du Datia Yawe, archer d'Athel Loren, comte non-vampire, maitre en récits inachevés, amoureux à plein temps, poète quand ça lui prend, surnommé le chasseur de noms, le tueur de chimères, le bouffeur de salades, maitre espion du conseil de la forêt, la loutre-papillon…
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Dim 21 Oct 2018 - 16:03
ethgri wyrda a écrit:Et bien...c'est là un passage très étrange, vraiment, un peu comme si tout était dans ta tête non? Shocked  très bien écrit comme toujours, mais très étrange Shocked
J'aime bien Very Happy
Je me suis appliqué à ce que la narration soit du point de vue intérieur d'Ashur, du début à la fin. C'est probablement ce qui donne l'impression que tout se passe dans "ma tête", vu qu'à aucun moment on ne trouve d'autre point de vue que celui du héros principal... Quant au côté étrange, c'est que le héros principal est lui-même singulièrement étrange, je suis entièrement de cet avis respect
ethgri wyrda a écrit:si je peux donner deux minuscule conseil (quoi? moi?naaaaaaa), hesite pas à mettre plus souvent des doubles sauts de lignes quand tu mets sur le forum, pour espacer un peu plus les paragraphes;)
Hm... Je tâcherai d'y penser.
ethgri wyrda a écrit: et aussi fais attention avec l'appelation "le vampire millenaire", vu qu'il y a qu'un vampire ici, ça fait un peu long comme nom, et du coup ça se voit beaucoup quant tu la mets plusieurs fois dans le texte;)
C'est sans doute vrai. En revanche, je vais garder cette lubie par envie irrationnelle Innocent

ethgri wyrda a écrit:tu es en train de balader ce pauvre Ashur dans bien des tourments... lui qui me paraissait dans les précédents Vampire At War presque invincible, depuis son retour, ce qui lui arrive est pour le moins perturbant, mais je suis très très curieux de voir la suite
Je n'avais pas vraiment prévu qu'il sorte des limbes... La saga de Hjalmar en a été l'élément déclencheur, et depuis, je suis le premier à constater qu'un retour dans le monde pour un être que plus rien dans ce monde ne retient... a des conséquences Whistling
ethgri wyrda a écrit:à propos...

la suite!!!!! Very Happy
J'ai peur. Il va encore tout faire sauter Fou
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Dim 21 Oct 2018 - 17:52
C'est assez sympa comme suite de manière générale Smile

Je n'ai pas grand-chose à ajouter, notre elfe des bois bouffeur de salade ayant dit l'essentiel, à mon point de vue Smile

Sur ce, la suite Smile

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Veuillez à ne pas insulter les Hauts Elfes, sans quoi il vous en cuira. Le risque est un démembrement très rapide suivit d'une décapitation.
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Dim 11 Nov 2018 - 9:51

     Le soleil se levait sur les Montagnes du Bord du Monde et sur les terres infertiles à leurs pieds. Mais comment ces terres seraient-elles fertiles ? Les pluies y tombaient rarement, et le soleil, quant à lui, se retrouvait souvent contré par des puissances douées d'une volonté propre.

     A l'Est, les forges de Zhar Naggrund diffusaient des miasmes qui plongeaient leur domaine dans une pénombre désespérante. Il n'y avait jamais assez d'armes, d'armures et de machines infernales, il n'y avait jamais assez de conquêtes pour la gloire du dieu véritable, Hashut le Cruel.
     En ce jour, toutefois, nulle force de nains du chaos ne quitta leurs bastions de pierre et d'acier car, venant du Nord et du Sud, d'autres factions inondaient les plaines d'infanterie, de cavalerie et d'autres créatures bien plus imposantes...

     Au Nord, ARCHAON, l’Élu des Dieux, scruta le champ de bataille qui s'offrait à lui en ce jour : un plateau sablonneux, dénué de toute vie, que les rayons du soleil levant rendaient presque aussi rouge que le sang qui allait couler. Le seigneur du Chaos, engoncé dans son armure noire et monté sur Dorghar, son immense destrier, était déterminé à déjouer toute facétie du destin. Cette fois-ci, il prendrait ses ennemis à revers, contournant les Montagnes par le Sud, commençant par les terres arables de l'Averland, véritable grenier des maudits impériaux...
     Ses troupes étaient puissantes. Il y avait sa terrifiante garde rapprochée, les Épées du Chaos ; il y avait les chevaliers de la Putréfaction, les chevaliers de l'Extase, les Boucliers du Changement, les Hallebardes du Malepère, les Massacreurs de Khorne, les Maladifs de Wulfric...
     Mais c'était sans compter ses alliés de circonstance : les ogres du clan des Armes Lourdes. En vérité, l'Elu des Dieux n'avait jamais vu autant de ventres-durs dans une seule et même armée. D'après leur chef, surnommé « Vif d'Or » pour sa légendaire rapidité, les armes lourdes étaient la base chez les ogres, alors autant investir beaucoup d'argent dedans. Quant aux deux gigantesques créatures d'un autre âge, les mastaurocs, le chef les classait comme ses canons, dans la catégorie « armes lourdes » !

     L'Oeil de Sheerian permit à Archaon de voir les troupes ennemies dans les moindres détails avant même qu'elle n'eussent apparu à l'horizon. Bien entendu, il n'y avait nul ost impérial parmi eux, en revanche... Archaon se demanda sérieusement si son troisième œil ne lui jouait pas des tours : depuis quand les peaux-vertes, ces créatures brutales et malfaisantes, s'alliaient-elles au elfes ? Et depuis quand les hommes-lézards foulaient-ils des terres aussi lointaines ? Et qui était cet individu qui semblait lui rendre son regard scrutateur ??


***



     Ashur soutint le regard du seigneur du Chaos parce qu'il y reconnaissait un esprit semblable au sien. Lui aussi voyait la bataille s'annoncer, lui aussi savourait par avance toute la violence qu'elle déchaînerait.
     Il avait rejoint l'alliance hétéroclite car en plus des forces elfiques, sauriennes et orques, il y avait un ost de morts sans repos : à leur commandement se trouvait un seigneur vampire qui reconnut immédiatement le potentiel du nouveau venu.
     « Ashur, protecteur de Lahmia, sabreur anobli du Nippon. »
     « Comte von Blender, Boucher des tournois, vassal des von Carstein. Soyez le bienvenu...»


***

     Dans l'arrière-garde de l'ost mort-vivant, un autre vampire entendit de loin cet échange de politesses et se raidit. LUI ?! ICI?!! Se plaquant la main sur le front, Von Essen se demanda sérieusement s'il allait se réjouir de leurs retrouvailles.


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_______________________________________________________
     
     Aheum, pour le rapport de bataille, qui est un affrontement deux contre deux avec TREIZE-MILLE POINTS des deux côtés, je vous serai gré de patienter encore un moment...

 
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Mer 14 Nov 2018 - 21:49
Je profite de ce nouveau post pour lire et re-lire les chapitres de ce thread et enfin faire ce que j'aurais dû faire il y a bien longtemps. Commenter cette saga.

Je n'ai pas ratrappé les quelques 80 chapitres qui précèdes ce topic, mais je le ferait. En attendant, quelques retours à chaud.




Je note l'adresse avec laquelle tu manipules la subjection, que se soit avec notre tenancière ou par le biais du seigneur suprême. Un délice. Tu joues d'ailleurs à plusieurs reprise avec la frontière entre le tout public et "en faire trop" sans jamais la franchir. Ce qui n'en rend l'ensemble que plus agréable. Respect  Sun glasses

La transition monde connu > 9th age est plutôt propre. On comprends facilement au fil de l'eau les remaniements de la fin des temps et comment tu construit ce pont.

Concernant le sort de l'empire de Sigmar je suis confus. Entre la mort et les druchiis j'ai bien compris qu'il n'était plus que cendres. Mais d'abord Tzeench menace de raser Nuln a coup de comètes, puis Archaon veut innover en envahissant par le sud et envahir "les terres arables de l'Averland, véritable grenier des maudits impériaux". L'empire n'a donc pas été rasé en intégralité ?


Von Essen a écrit:OUSTE ! ET QUE JE NE T’ENTENDE PLUS ! OU C’EST LA PURIFICATION PAR LE CHANT RELIGIEUX !
Le chroniqueur qui rembarre Tzeench lui-même. OK.

Von Essen a écrit:Ceci est donc une proposition de... caméo ?
Hjalmar Oksilden a écrit:il va falloir qu'on parle là.
Le multivers n'est pas près pour cette promesse...

Von Essen a écrit: « POURQUOI ES-TU DE RETOUR ?! »
     « POURQUOI BATTLE A CESSE D’EXISTER ?! »
     « QUI ES-TU ?! »
     « QUE VEUX-TU ?! »
     « INCLINE-TOI ! »
     « SOUMETS-TOI ! »
     « PROSTERNES-TOI ! »
     « AGE OF SIGMAR-TOI ! »
Wait what ? Ce pétage de 4e mur de l'espace que j'aurais dû voir venir à des kilomètres xDDDD

Von Essen a écrit:Je suis Iskandar de Laurelorn
*pause* ce pseudo me dit quelque chose… quoi donc…
Google: Iskandar = Alexandre (comme dans FGO)
*haaaaa p*tain mais oui* c'est ton incarnation sylvaine à athel loren xDDD

un chroniqueur qui en a trop prit a écrit:Ashur soutint le regard du seigneur du Chaos
 Il avait rejoint l'alliance hétéroclite car en plus des forces elfiques, sauriennes et orques, il y avait un ost de morts sans repos
Ok là je n'ai qu'un mot : NANI ???
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Jeu 15 Nov 2018 - 17:40
vg11k a écrit:Je profite de ce nouveau post pour lire et re-lire les chapitres de ce thread et enfin faire ce que j'aurais dû faire il y a bien longtemps. Commenter cette saga.
Youpie !  Clap

vg11k a écrit:Je note l'adresse avec laquelle tu manipules la subjection, que se soit avec notre tenancière ou par le biais du seigneur suprême. Un délice.
Eh bien, tel M. Jourdain qui apprend qu'il parle en prose, j'apprends que je manipule la subjection  Fou  Sans rire, j'ai du aller trouver la définition de ce terme pour comprendre de quoi tu parles  Rolleyes
vg11k a écrit: Tu joues d'ailleurs à plusieurs reprise avec la frontière entre le tout public et "en faire trop" sans jamais la franchir. Ce qui n'en rend l'ensemble que plus agréable. Respect  Sun glasses
 Là, en revanche, j'en suis bien conscient et très heureux que cela t'ait plu  Happy
vg11k a écrit:La transition monde connu > 9th age est plutôt propre. On comprends facilement au fil de l'eau les remaniements de la fin des temps et comment tu construit ce pont.

Concernant le sort de l'empire de Sigmar je suis confus. Entre la mort et les druchiis j'ai bien compris qu'il n'était plus que cendres. Mais d'abord Tzeench menace de raser Nuln a coup de comètes, puis Archaon veut innover en envahissant par le sud et envahir "les terres arables de l'Averland, véritable grenier des maudits impériaux". L'empire n'a donc pas été rasé en intégralité ?
J'aime bien la version fanmade, où l'Empire est un peu comme l'empire romain quand il se fait démembrer par les invasions. Bon nombre de territoires sont perdus, mais une partie (un peu comme l'empire byzantin) subsiste en changeant d'appellation (Sonnstahl, tout ça...).
En l'occurrence, les seules provinces encore sur pieds sont le Wissenland et l'Averland.
vg11k a écrit:
Von Essen a écrit:OUSTE ! ET QUE JE NE T’ENTENDE PLUS ! OU C’EST LA PURIFICATION PAR LE CHANT RELIGIEUX !
Le chroniqueur qui rembarre Tzeench lui-même. OK.

Von Essen a écrit:Ceci est donc une proposition de... caméo ?
Hjalmar Oksilden a écrit:il va falloir qu'on parle là.
Le multivers n'est pas près pour cette promesse...

Von Essen a écrit: « POURQUOI ES-TU DE RETOUR ?! »
     « POURQUOI BATTLE A CESSE D’EXISTER ?! »
     « QUI ES-TU ?! »
     « QUE VEUX-TU ?! »
     « INCLINE-TOI ! »
     « SOUMETS-TOI ! »
     « PROSTERNES-TOI ! »
     « AGE OF SIGMAR-TOI ! »
Wait what ? Ce pétage de 4e mur de l'espace que j'aurais dû voir venir à des kilomètres xDDDD
Héhé, à la différence de ma trilogie, je me permets plus de libertés dans ce thread  Devil
vg11k a écrit:
Von Essen a écrit:Je suis Iskandar de Laurelorn
*pause* ce pseudo me dit quelque chose… quoi donc…
Google: Iskandar = Alexandre (comme dans FGO)
*haaaaa p*tain mais oui* c'est ton incarnation sylvaine à athel loren xDDD
Histoire de compléter le tableau, le magicien des cieux qui seconde Iskandar n'est nul autre que Naïr le Tisseur de Nuages, mon avatar d'UvsN.
P.S. Dans le mille, ou presque ! Le nom d'Iskandar m'est venu de Fate Zero  Happy
vg11k a écrit:
un chroniqueur qui en a trop prit a écrit:Ashur soutint le regard du seigneur du Chaos
 Il avait rejoint l'alliance hétéroclite car en plus des forces elfiques, sauriennes et orques, il y avait un ost de morts sans repos
Ok là je n'ai qu'un mot : NANI ???
On appelle ça une histoire tirée par les cheveux Tongue  Je pourrai sans doute étoffer ça le jour où je ferai le RdB.
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Jeu 6 Déc 2018 - 21:31
ENFIN, j'ai lu tout Vampire at War, du moins ce qui en existe à l'heure actuelle. Quelle saga, par Nagash, les mots me manquent pour en parler. Mais je vais m'essayer à l'exercice, parce que j'en éprouve le besoin.

Bon, le premier truc qui m'a impressionné, c'est que tu as directement commencé par écrire sur quatre personnages très bien définis, et ça ce n'est pas donné à tout le monde. Et chacun m'ont marqué, parce qu'ils sont marquants.

Delphine et Manon sont très attachantes, l'une avec son constant besoin de maîtriser la situation et de se montrer forte, et l'autre avec sa découverte du monde et du passé de sa mère. On sent tout de suite leurs enjeux et leurs personnalités, et les contradictions auxquelles elles font face : Delphine aime Ashur, alors qu'elle sait qu'elle devrait le haïr ; Manon aime sa mère, mais lui en veut de lui cacher des choses. Je n'ai cité que celles-là, mais d'autres ont suivi.

Friedrich Von Nettesheim, le maître nécromancien. Je l'ai tout de suite apprécié, il a su être la voix de la raison envers et contre tout. C'est malgré tout un homme simple, que sa magie n'a pas corrompu et qui semble vouloir tenir la cohésion des membres de la maisonnée de Delphine, et à bout de bras s'il le faut. Je trouve ce personnage comme étant le plus facile auquel s'identifier, ce qui montre une autre facette de tes talents d'écrivain : tu arrives à écrire sur les vampires en montrant très bien à quel point ils sont différents. Friedrich, en tant qu'humain, est le seul dont les émotions me semblent en accord avec les miennes.

Quant à Ashur...

Je le dis sans ambages : au départ, je le détestais, et je l'ai sûrement détesté durant tout "présentations". En cela, je dirais que c'est l'un des mieux écrits, mais c'est ce qu'il représente que je n'aimais pas. Il était présenté comme étant invincible, maîtrisant la magie à un niveau dépassant celui d'un mage haut-elfe, et totalement incapable de mourir. C'est un électron libre, totalement imprévisible, blasé de tout parce qu'il a trop vécu, et je le trouvais énervant pour cela. Et pire que tout : la bête. C'est d'ailleurs un truc que tu n'as plus abordé dans la deuxième moitié, mais dans la première cette bête en lui représentait tout ce que je n'aime pas chez les vampire. Mais même lorsqu'il avait le contrôle, je le trouvais exécrable, parce qu'il se moquait de tout. Mais du coup, comme je le dis, je le trouve très bien écrit.
Mais le temps a passé, et nous l'avons vu se frotter à Mannfred, puis à Kairos. On a pu voir ses limites, et surtout à quel point les autres personnages seraient démunis sans lui. Lors de la bataille au début des "temps maudits", nous avons pu voir que sans lui Delphine aurait perdu à Templehoff. Et au final, quand il s'est retrouvé dans ce cercueil, je ne voulais qu'une chose : qu'il en sorte. Ashur est l'incarnation de cette histoire au final : superbe, mélancolique, et imprévisible.

Pour ce qui est des autres personnages, deux retiennent mon attention. Le premier c'est...toi. Le Von Essen de ton récit a surgi de nulle part, d'une façon très surprenante, et son développement est très intéressant. Mais on sent de ta part une volonté de ne jamais le prendre au sérieux, car il est presque toujours en difficulté, et n'a jamais le contrôle de ce qui lui arrive.
L'autre est bien évidemment Mannfred, et je n'ai que rarement vu une aussi bonne vision de cet individu. Moi qui aime à imaginer mes vampires Von Carstein cabotiner, voilà un comte sérieux comme la mort, impérieux et majestueux. Il contemple le monde depuis un piédestal haut comme Drakenhof, et ne respecte presque rien, pas même l'incroyable puissance d'Ashur, parce que lui, Mannfred, est encore plus puissant.

Et on en arrive aux évènements. Je ne sais pas ce qui t'a poussé à en finir ainsi, mais j'ai beaucoup aimé tout les développements de ton récit.
La grotte, Essen, Templehoff, Nagash, on doit suivre le calvaire de tes personnages alors que leur vie semble se déliter sous leurs yeux, mais on y croit, eux aussi, et ta plume raconte tout cela d'une main qu'on sent de plus en plus assurée dans son style au fil des mois.

Pour ce qui est de la fin, je n'ai qu'une question : pourquoi ? Je comprends qu'il soit logique qu'Ashur et Von Nettesheim disent "non" à Nagash, mais devaient-ils mourir tout de suite ? Et quand tu as pris la décision de faire "disparaître" Delphine, était-ce par choix, ou est-ce que comme Robin Hobb, tu "étais là, et tu l'as vu se jeter dans l'abîme" ? Je suis pour ma part un amoureux inconditionnel de la plupart de mes personnages, et je n'arriverai sans doutes jamais à en tuer un.

Bref, je suis ravi de cette suite, de la réapparition d'Ashur, de l'arrivée de Vlad, et de voir que tu essayes de faire le lien entre TET et le 9eme âge (tâche difficile s'il en est). Le seul bémol, à titre personnel, c'est qu'il met le bazar dans la timeline, parce que du coup la ligne temporelle de mes récits avec Oktavius/Helmut et ceux des tiens ne pourront plus être considérée comme identiques, car dans la mienne Vlad n'a pas ressuscité. Mais tant pis, les évènements communs ne sont au final que de joyeux bazars en termes de timelines, alors pourquoi s'en faire ?

Du coup, pour la première fois, je me permet de demander...

LA SUITE !

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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 2442907557  "Et quand les morts se lèvent, leurs tombeaux sont remplis par les vivants"  Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 2442907557

Livre d'armée V8 : 8V/2N/3D

Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun

Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
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Sam 8 Déc 2018 - 22:09
   Aheum, pour le rapport de bataille, qui est un affrontement deux contre deux avec TREIZE-MILLE POINTS des deux côtés, je vous serai gré de patienter encore un moment...
COMBIEN?????????? Blink

prend sa calculette, retape le nombre, relit, efface sa calculette, prend une feuille, écris le nombre, compte les zéros, écrit le log du nombre

OK:lol:


VEUX Wow


Je me suis appliqué à ce que la narration soit du point de vue intérieur d'Ashur, du début à la fin. C'est probablement ce qui donne l'impression que tout se passe dans "ma tête", vu qu'à aucun moment on ne trouve d'autre point de vue que celui du héros principal... Quant au côté étrange, c'est que le héros principal est lui-même singulièrement étrange, je suis entièrement de cet avis
c'était surtout pour le fait que deux de tes incarnations affrontent la plus puissante de tes créations dans un lieu qui, de mon point de vue, est l'endroit parfait pour laisser errer nos pensées:fou:

oh, et je suis très très agréablement surpris qu'on retrouve...euh...ben toi Clap Sun glasses Mr. Green

tu vas faire quoi? Sourire

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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Sam 8 Déc 2018 - 23:19
Tout d'abord, grand merci pour ces commentaires. Cela fait du baume au cœur que d'apprendre que ma saga peut tout simplement être lue ainsi et plaire pour ce qu'elle est. Quelque part, je ne pensais pas que ça pouvait encore arriver, pessimiste que je suis Grr   Or, c'est en plus une occasion de prendre du recul par rapport à mes débuts, revisiter les choses, m'offrir un brin de nostalgie et envisager la suite... grâce à ce com'  Love


Arcanide valtek a écrit:
Bon, le premier truc qui m'a impressionné, c'est que tu as directement commencé par écrire sur quatre personnages très bien définis, et ça ce n'est pas donné à tout le monde. Et chacun m'ont marqué, parce qu'ils sont marquants.
Je voudrais rendre hommage à l'oeuvre qui a permis cela : Hellsing, manga dessiné par Kouta Hirano, puis adapté en anime par Madhouse. Les personnages principaux de son oeuvre ont servi d'archétypes aux miens, ce qui a permis des bases solides, pour m'affranchir lentement de mes modèles d'inspiration.
Arcanide Valtek a écrit:Delphine et Manon sont très attachantes, l'une avec son constant besoin de maîtriser la situation et de se montrer forte, et l'autre avec sa découverte du monde et du passé de sa mère. On sent tout de suite leurs enjeux et leurs personnalités, et les contradictions auxquelles elles font face : Delphine aime Ashur, alors qu'elle sait qu'elle devrait le haïr ; Manon aime sa mère, mais lui en veut de lui cacher des choses. Je n'ai cité que celles-là, mais d'autres ont suivi.
Pendant longtemps, j'avais considéré que la comtesse, Delphine, était la personne qui soudait le quatuor ensemble : mère de Manon, amante et infante d'Ashur, sauveuse puis amie de von Nettesheim. Puis, patatras : la vampirette est emportée dans le chaos, et tout s'effondre comme un château de cartes. Bien entendu, l'adversité sylvanienne a été redoutable avant comme après, mais bizarrement je suis convaincu que si Manon avait survécu, l'adversité sylvanienne n'aurait pu faire plier le reste de la maisonnée.
Friedrich Von Nettesheim, le maître nécromancien. Je l'ai tout de suite apprécié, il a su être la voix de la raison envers et contre tout. C'est malgré tout un homme simple, que sa magie n'a pas corrompu et qui semble vouloir tenir la cohésion des membres de la maisonnée de Delphine, et à bout de bras s'il le faut. Je trouve ce personnage comme étant le plus facile auquel s'identifier, ce qui montre une autre facette de tes talents d'écrivain : tu arrives à écrire sur les vampires en montrant très bien à quel point ils sont différents. Friedrich, en tant qu'humain, est le seul dont les émotions me semblent en accord avec les miennes.
Même moi, son auteur, il m'impressionne encore maintenant. Paradoxalement, je pense que même si le concept de nécromancien impérial avait été admis par les collèges de Magie, le projet aurait été vite avorté, tellement la magie pure est corrosive pour l'esprit. Le vieux Friedrich aura peut-être commis cette seule erreur de ne pas voir à quel point sa force de volonté est exceptionnelle, erreur qui lui a valu d'être pourchassé pour hérésie. Il a su toutefois rebondir en devenant un paria auprès des maîtres de la nuit, et même là, il aura agi en vertu de ses principes, canalisant les besoins sanguins de ses maîtres pour un minimum de dommage à l'Empire, en les préservant de la folie du mieux de ses capacités... et en s'attachant à eux. Damned, ce type est incroyable.

Arcanide Valtek a écrit:Quant à Ashur...

Je le dis sans ambages : au départ, je le détestais, et je l'ai sûrement détesté durant tout "présentations". En cela, je dirais que c'est l'un des mieux écrits, mais c'est ce qu'il représente que je n'aimais pas. Il était présenté comme étant invincible, maîtrisant la magie à un niveau dépassant celui d'un mage haut-elfe, et totalement incapable de mourir. C'est un électron libre, totalement imprévisible, blasé de tout parce qu'il a trop vécu, et je le trouvais énervant pour cela. Et pire que tout : la bête. C'est d'ailleurs un truc que tu n'as plus abordé dans la deuxième moitié, mais dans la première cette bête en lui représentait tout ce que je n'aime pas chez les vampire. Mais même lorsqu'il avait le contrôle, je le trouvais exécrable, parce qu'il se moquait de tout. Mais du coup, comme je le dis, je le trouve très bien écrit.
Mais le temps a passé, et nous l'avons vu se frotter à Mannfred, puis à Kairos. On a pu voir ses limites, et surtout à quel point les autres personnages seraient démunis sans lui. Lors de la bataille au début des "temps maudits", nous avons pu voir que sans lui Delphine aurait perdu à Templehoff. Et au final, quand il s'est retrouvé dans ce cercueil, je ne voulais qu'une chose : qu'il en sorte. Ashur est l'incarnation de cette histoire au final : superbe, mélancolique, et imprévisible.
C'est tellement bien dit  Blushing  Blushing  Blushing
Son retour récent est sans nul doute dans la continuité de cette imprévisibilité. Nul doute qu'il n'espérait pas quitter les limbes, mais quand une porte est apparue devant lui, il l'a prise, comme ça, juste pour le plaisir.
Arcanide Valtek a écrit:Pour ce qui est des autres personnages, deux retiennent mon attention. Le premier c'est...toi. Le Von Essen de ton récit a surgi de nulle part, d'une façon très surprenante, et son développement est très intéressant. Mais on sent de ta part une volonté de ne jamais le prendre au sérieux, car il est presque toujours en difficulté, et n'a jamais le contrôle de ce qui lui arrive.
Moi-même, je ne m'attendais pas à le voir ainsi débarquer, mais l'instant où l'idée a germé, la narration a naturellement suivi. En quelque sorte, Von Essen était un élément manquant de mon puzzle : vampire nouveau-né, au potentiel destructeur rapidement comparable à celui de Manon, il était en revanche tout sauf innocent. Familier des vices humains, balancé dans la non-vie contre son gré, il est à la fois prévisible et spontané. On pourrait dire qu'il n'a pas un seul instant de répit dans l'histoire, découvrant constamment sa nouvelle condition et essayant de se faire une place dans la non-vie à coups de coude. Son arrivée à la Taverne de la Non-Vie, à la fin, lui offre un refuge qu'il recherchait désespérément.  
Arcanide Valtek a écrit:L'autre est bien évidemment Mannfred, et je n'ai que rarement vu une aussi bonne vision de cet individu. Moi qui aime à imaginer mes vampires Von Carstein cabotiner, voilà un comte sérieux comme la mort, impérieux et majestueux. Il contemple le monde depuis un piédestal haut comme Drakenhof, et ne respecte presque rien, pas même l'incroyable puissance d'Ashur, parce que lui, Mannfred, est encore plus puissant.
Je suis très heureux d'avoir ainsi narré son portrait. Il me tient à cœur d'affirmer qu'en haut de la hiérarchie vampirique, seuls les meilleurs survivent, et Mannfred von Carstein est un des meilleurs. Seul le retour d'un monstre comme Nagash aura véritablement contrecarré ses plans, et encore, d'après ma vision du monde post TET, ce ne fut encore qu'un contretemps  Vampire    
Arcanide Valtek a écrit:Et on en arrive aux évènements. Je ne sais pas ce qui t'a poussé à en finir ainsi, mais j'ai beaucoup aimé tout les développements de ton récit.
La grotte, Essen, Templehoff, Nagash, on doit suivre le calvaire de tes personnages alors que leur vie semble se déliter sous leurs yeux, mais on y croit, eux aussi, et ta plume raconte tout cela d'une main qu'on sent de plus en plus assurée dans son style au fil des mois.
Ce fut la découverte d'une passion, ni plus, ni moins.
Arcanide Valtek a écrit:Pour ce qui est de la fin, je n'ai qu'une question : pourquoi ? Je comprends qu'il soit logique qu'Ashur et Von Nettesheim disent "non" à Nagash, mais devaient-ils mourir tout de suite ? Et quand tu as pris la décision de faire "disparaître" Delphine, était-ce par choix, ou est-ce que comme Robin Hobb, tu "étais là, et tu l'as vu se jeter dans l'abîme" ? Je suis pour ma part un amoureux inconditionnel de la plupart de mes personnages, et je n'arriverai sans doutes jamais à en tuer un.
Pourquoi : parce qu'il en fut ainsi et pas autrement. Deux éléments clés peuvent l'expliquer : mon respect de l'univers du récit et mon respect de mes personnages. Le premier élément correspond aux récentes évolutions du Vieux Monde : le retour de Nagash dans TET, plus exactement. J'avais choisi de me baser sur le lore de GW, et ce jusqu'à un certain point, dont le retour du Grand Patron. Et le premier tome TET était formel : toute déloyauté à Nagash parmi la non-vie était punie de mort. J'avais trouvé cela dur, mais acceptable.
Précisons tout de même que la suite, je l'ai réécrite à ma sauce parce que les Glottkin et le reste...  Beurgl
Maintenant, respect des personnages : au-delà du respect, il s'agit même d'une quasi-impuissance. Au bout d'un moment, les personnages agissent selon leur propre fantaisie, et je ne suis que le chroniqueur de leurs faits et gestes. Ainsi, je n'ai rien pu faire pour endiguer le désespoir de Delphine d'Essen, pareillement pour la décision d'Ashur et de von Nettesheim. C'est dur, mais c'est ça qui rend l'histoire authentique à mes yeux.
Arcanide Valtek a écrit:Bref, je suis ravi de cette suite, de la réapparition d'Ashur, de l'arrivée de Vlad, et de voir que tu essayes de faire le lien entre TET et le 9eme âge (tâche difficile s'il en est). Le seul bémol, à titre personnel, c'est qu'il met le bazar dans la timeline, parce que du coup la ligne temporelle de mes récits avec Oktavius/Helmut et ceux des tiens ne pourront plus être considérée comme identiques, car dans la mienne Vlad n'a pas ressuscité. Mais tant pis, les évènements communs ne sont au final que de joyeux bazars en termes de timelines, alors pourquoi s'en faire ?
Tout à fait  Happy

Arcanide Valtek a écrit:Du coup, pour la première fois, je me permet de demander...

LA SUITE !
Bien reçu Fou

Ethgri Wyrda a écrit:tu vas faire quoi?
Je vais écrire la suite. Ashur va revenir à Lahmia.

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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Jeu 17 Jan 2019 - 9:12
A l'instar de Dame Arken, je publie une (très) petite suite Happy


__________________________________


     Le chroniqueur des von Carstein et le vampire millénaire n'eurent finalement pas échangé une parole. Dans leur empressement de former une ligne de front unie, les troupes de l'alliance n'avaient que faire de retrouvailles de très vieilles connaissances...
     Lorsqu'une armée d'ogres te fonce droit dessus, tu ne penses pas non plus à ce que ton vieux compère pourrait avoir à te dire après des années sans nouvelles. Ashur s'était-il seulement rendu compte de la présence du chroniqueur ? Il sembla manifeste que dans son ordre des priorités, livrer combat aux meilleurs champions du chaos passait avant les réminiscences empreintes de nostalgie.   Dire que lui, Von Essen, n'avait été présent à cette bataille que pour voir en définitive à quoi ressemblait le tristement célèbre Élu des Dieux... Bon, vu de loin, il était indiscutable que le général des armées chaotiques correspondait en tout point à sa réputation : immense, terrifiant, redoutable.
     Il le perdit de vue toutefois ; le général des forces de la non-vie lui eut ordonné de charger avec ses revenants, et... Une fois sa modeste contribution apportée à l'effort de guerre, Von Essen eut jugé pertinent de se volatiliser avant de finir piétiné. Pardi, il était persuadé d'avoir eu à contenir la garde personnelle du général de la Gueule !
     De retour à la Taverne de la Non-Vie, il tomba en pleine fête d'anniversaire et, réunissant ses dernières forces, festoya gaiement avec les convives en vidant sa coupette à la santé du seigneur vampire dont c'était la fête. Bien plus tard, lorsqu'il fut enfin dans une des chambres à l'étage, il s'effondra d'épuisement...


***


     Mille et une lieue plus loin s'élevaient les Montagnes du Bord du Monde. Gigantesques cimes enneigées, elles se paraient d'or face à l'aube naissante, paisibles et majestueuses.
     En revanche, au-delà des épaisses couches de neige, de glace et de roche, dans l'éternelle pénombre des tunnels nains, skavens et gobelins, nulle paix, nulle quiétude ne pouvait exister. En ce jour nouveau, comme souvent, la vacarme des armes et des cors de guerre faisait trembler les souterrains. Dans les boyaux étroits comme dans les cavernes gigantesques, tout fuyait face à la nouvelle menace : une armée hétéroclite de créatures de cauchemar, menée par des seigneurs aussi puissants que cruels.
     GRIMGOR Boit'en'fer et ARCHAON l’Élu des Dieux, ennemis de naguère, avaient décidé de s'allier après l'issue de la cataclysmique bataille où nul n'était véritablement sorti vainqueur. Ils auraient pu continuer à s'étriper là-bas, sur la plaine ensanglantée, mais cela aurait été rendre service aux peuplades plus faibles et, quelque part, cela les aurait grandement mécontentés, eux. Une fois cette décision prise, ils eurent réuni leurs armées respectives, convaincu leurs alliés ogres qu'ils allaient prendre un raccourci, puis pénétré tous ensemble dans les sombres tunnels sous les montagnes.
     Désireux d'éviter les rencontres fortuites, ils ordonnèrent à leurs guides gobelins d'emprunter les passages les plus profonds et les moins fréquentés. Quelques éboulements imprévus et crises de nerfs plus tard, ils se retrouvèrent dans une grotte tellement immense que même Archaon dut plisser son troisième œil pour en entrevoir le plafond ; la voûte rappelait pas sa taille un ciel de nuit noire, insondable et infini.
     Ce fut alors que les éclaireurs gobelins butèrent sur quelque chose de vivant et d'endormi. Quelque chose qui n'apprécia pas être réveillé. Quelque chose qui brusquement illumina le parterre rocailleux de la grotte, car c'était une créature faite de feu et de ténèbres.
     Un balrog.

     « Qui ose ?! Je suis le gardien de cette salle secrète, détenteur de la flamme d'Udun ! »

     La créature était résolument abominable. Tout être sain d'esprit aurait adressé ses dernières prières avant de succomber. Archaon, lui, adressa ses dernières prières avant de charger.
     « WAAAAAGH ! »
     Ah, il venait de se faire doubler par Grimgor. Oh et puis zut à la fin !
     « J'APPORTE LA FIN DES FINS ! POUR LE CHAOS ETERNEL !! »


Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 705433

 


Dernière édition par Von Essen le Jeu 17 Jan 2019 - 10:27, édité 1 fois
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Jeu 17 Jan 2019 - 10:13
Le quatrième mur ne se remettra jamais de cette charge. Un gobelin qui trébuche sur le balrog de la moria endormi dans les montagnes du bord du monde. Et quelle ne dut pas être la surprise de la créature en découvrant que face à elle se dressait non pas un groupe de neuf pégus mais deux immenses armées menées par deux tarés qui le chargèrent sans hésiter.

Par contre je me demande à quoi tout cela rime. J'ai du mal à voir le moindre rapport entre cet évènement, les elfes noirs, les démêlées entre Vlad et Mannfred et la résurrection d'Ashur.

À moins qu'il n'y en ai pas ^^.

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Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun

Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Jeu 17 Jan 2019 - 10:24
Il n'y en a pas Happy

J'avais juste envie Happy
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Dim 20 Jan 2019 - 23:28
Booon... Il est temps de mettre un peu d'ordre dans ce fatras de textes et de bouts d'informations lacunaires. Avec un peu de chance, le récit va être remis sur des rails nouveaux à partir de cette 85ème partie qui va suivre. Les personnages anciens laisseront peu à peu la place à des nouveaux, et la liaison entre le fluff de Battle et le fluff du IXème Âge va se concrétiser au bout de la 89ème partie. Pourquoi la 89ème ? Par hasard, parce qu'à présent, j'ai envie de me fixer une échéance.
Il y aura sans doute encore des vampires von Carsteins qui vont foutre un bazar innommable dans le Vieux Monde, mais j'ose penser que ceux qui me lisent sont là pour ça Sun glasses

Sans en ajouter plus,



85ème partie.






Cher journal,


Si la Sylvanie est la patrie des von Carstein, elle n'est certainement pas la mienne. Où est donc la mienne ? Ostermark ? Essen ? Ma mémoire me joue des tours, je ne sais même plus ni où ni comment j'ai grandi, je ne ma rappelle plus ni du nom, ni des visages de mes parents...


***

     - Hé !
     - Hm ?
     Peu de créatures dans le Vieux Monde montreraient un tel degré d'indifférence lorsqu'une apparition bleuâtre surgissait en plein milieu d'un bureau. Pour le chroniqueur, toutefois, ce n'était qu'une chose parmi d'autres. Il avait déjà tant vu, tant vécu...
     - Tu sembles bien pâle, même pour un vampire...
     - Tu sembles bien bleu, même pour un schtroumpf.
     - Hein ??
     - Non non, rien, c'est rien. Que puis-je pour toi, euh...
     - Nul besoin de nom pour celui qui connaît tous les noms.
     - C'est trop long, tu permets que je t'appelle juste « Nul » ?
     Von Essen savait que par leur essence-même, les plus bas, les plus insignifiants des démons avaient néanmoins un amour-propre incorruptible, un sentiment indélébile de supériorité par rapport aux créatures, disons, non-surnaturelles.
     Piétiner cet amour-propre faisait partie de ses petits plaisirs de la Non-Vie.
     - Tu t'emportes bien vite contre celui qui pourrait être ton bienfaiteur, vampire...
     Ce démon-là, qui préférait prendre l'apparence d'un dragonnet bleu, était peut-être plus patient que d'autres de son essence. Le chroniqueur ne le trouvait pas moins abrutissant.
     - Donne-moi une seule raison de ne pas te brûler sur place, petite chose...
     - Tu as beaucoup perdu. Tu es perdu. Tu cherches des réponses, un plan, un maître... Tout cela, tout cela est à ta portée.
     - Petite référence à mes récents déboires dans les Montagnes du Bord du Monde ? Von Blender n'était qu'un rustre parmi d'autres, et... - Von Essen se remémora brièvement une empoignade plus récente au même endroit, dans d'autres circonstances. - Mannfred von Karnstein n'a pas le charisme que je convoite. Oserais-tu insinuer que ton maître (qui, je suis désolé, ressemble à Clavius après une nuit de débauche) ferait meilleure figure que ces deux-là ?
     - Tu recherches la perfection. Mon maître EST la perfection. Tu penses tout savoir sur lui, mais tu sais, au fond de toi-même, que tu es loin du compte. Tu sais que lui seul comprend toute l'absurdité de ce monde, lui seul œuvre à tout instant pour remodeler ce monde pour quelque chose de neuf, de glorieux et d'inimitable.
     - De neuf, de glorieux et d'inimitable ? Je suis d'accord que les horreurs roses, c'est inimitable, mais alors pour ce qui est de neuf et de glorieux...
    - Les règles ont changé ! Les règles ont changé ! - répéta le dragonnet en martelant sur chaque mot. - Je te le dis en vérité, (nom véritable de Von Essen que même son auteur ne connaît pas), c'est un âge nouveau qui s'annonce ! Un âge d'harmonie, de bonheur et de prospérité !
     - C'est bien malheureux qu'une telle nouvelle me soit apportée par un avorton de ta trempe.
    - Tes railleries ne sont rien car JE ne suis rien, rien d'autre que le voix de celui qui m'a envoyé. Si tu souhaites le rencontrer, il suffit de l'appeler, et il te révélera... sa vision.
     - Ooooh... Mais quelle délicate attention. Je serais presque tenté de l'écouter. Tu as raison, démon : je suis las, affreusement las de ce monde dont la vie semble glisser à côté de moi. En revanche... - le chroniqueur savoura pour lui-même ce petit temps d'arrêt... - j'ai déjà vu le fruit des efforts de ton « maître » sur une des nôtres. Manque de bol ! Démon !
     Le dragonnet le dévisageait sans mot dire. Von Essen comprenait qu'il n'allait pas lâcher l'affaire même après ce qui s'apprêtait à être dit, mais le dit néanmoins :
     - Une créature difforme, de corps et d'esprit, sans une once de libre-arbitre ! Toute son intelligence, tout son charisme enchaînés pour servir les lubies du Corbeau Rieur ! Et tu prétends que ça, ça, ce serait la solution à tous mes problèmes. Il ne serait pas un peu naïf sur les bords, votre « maître de l'omniscience », des fois ?
     - Manon d'Essen est heureuse, (nom véritable de Von Essen que même son auteur ne connaît pas), plus heureuse qu'elle ne l'a jamais été.
     - Je te présente mon encrier. Il est heureux, démon, plus heureux que tu ne l'as jamais été.
     - Tôt ou tard, vampire, tôt où tard nous devenons tous ses serviteurs, et alors seulement nous comprenons ce qu'est le véritable bonheur.
     - Hilarant. Pourquoi alors m'avoir tenu la jambe pendant un bon quart d'heure au lieu d'avoir dit ça dès le début ? Ou laissé un mot sur mon bureau ? Je l'aurais oublié, mais ce brave Vadras me l'aurait sûrement rappelé.
     - Parce que, vampire, tu es déjà proche de nous. Beaucoup plus proche que tu n'oses le croire. Et je m'adresse à toi non pas comme je m'adresse à n'importe qui d'autre... Je m'adresse à toi comme à un égal.
     - Tu prétends égaler le légendaire, l'inimitable chroniqueur des von Carstein ? Toi, un petit démon des plus bas niveaux du chaos ? - Von Essen se leva brusquement. - Je me sens insulté.
     - Louvoie comme tu le souhaites, mon ami (nom véritable de Von Essen que même son auteur ne connaît pas). Ton destin est scellé par mon maître, et dans le Livre où Tout est Écrit, il est écrit que tu es des nôtres, que tu as toujours été des nôtres...
     - Excellent. Va donc dire à ton maître que les livres sur moi, c'est moi qui les écris, et moi seul. Qu'il aille se chercher d'autres âmes crédules s'il souhaite avoir plus de pantins qu'il n'en a déjà.
     - Nous nous reverrons, cher (nom véritable de Von Essen que même son auteur ne connaît pas), nous nous reverrons.

     Le démon se volatilisa dans l'éther. Sur le bureau du chroniqueur, aucun papier ne s'agitait, mais Von Essen aurait juré que les petites lettres de sa propre écriture formaient des grimaces malveillantes qui le dévisageaient. Dans l'obscurité et la quiétude de la nuit, il ne se leurrait guère : son air impertinent face aux apparitions démoniaques n'était que la façade d'un esprit depuis longtemps tourmenté.

     Il quitta le manoir, jetant un dernier regard sur son architecture impériale, chère à son cœur, avant de partir. Il se sentait toujours lui-même, toujours un être fait de chair et de magie de impie, vêtu d'atours bourgeois et portant constamment parchemins, plumes et encre dans une sacoche. Ses griffes et ses canines étaient toujours aussi acérées, sa vue et son ouïe étaient toujours aussi perçantes, son odorat était toujours particulièrement développé et, surtout, sa langue était toujours celle qui rêvait de goûter aux meilleurs sangs du Vieux Monde. Pourtant, malgré tout cela, il se sentait, quelque part, au bord d'un immense précipice.

     De l'aide ! Il lui fallait de l'aide !

     - Vadras ! Oh, Vadras !!
     - Oui, maître ?
     Par un truchement que Von Essen ne s'expliquait pas, Vadras Kauteleibe était un fantôme qui, quand on n'avait pas besoin de lui, était introuvable, et quand on avait besoin de lui, surgissait dans la seconde. Pour rien au monde il ne s'en séparerait.
     - Vadras, qu'avons-nous comme transport à disposition ?
     - Votre cauchemar caparaçonné, maître.
     - Il faudra vraiment que je pense à apprivoiser un nouveau ptérosaure. Bon, bon, que l'on m'amène mon cauchemar.
     Ce dernier propos n'était qu'une lubie du chroniqueur : un ordre informulé, et la monture mort-vivante sortait au trot des écuries du manoir. Von Essen monta en selle, donna congé à Vadras, partit en direction du sud-est en direction de l'endroit le plus redouté de la Sylvanie : Drakenhof.  


***


     Au-delà des terres de l'Empire, au-delà des vastes terres glacées du Kislev et de Norska, il y avait les Désolations. Tout, là-bas, se consumait. Tout, là-bas, glissait facilement vers la stérilité, la folie et l'horreur. Tout, là-bas, glissait vers le Chaos.

     Dans les dimensions improbables, où l'infini chevauche le néant, TZEENTCH, le Dieu chaotique du changement, reçut un appel de la part de celui qui se faisait appeler Von Essen.

    - ENFIN !
     - Non, - trancha brusquement la voix spirituelle du chroniqueur, qui était encore en pleine traversée des landes sylvaniennes. - Cet appel est uniquement adressé à celui qui se fait appeler le Grand Corrupteur pour qu'il cesse enfin son harcèlement publicitaire.
     - … QUEL MENSONGE A-T-IL ENCORE TROUVÉ POUR NIER LA VÉRITÉ ?
     - Il y a quelque chose à comprendre sur les vampires, monsieur. Quelque chose qui fait que jamais de la non-vie ils ne rejoindront l'autre côté du voile.
     - L'ABIME APPELLE L'ABIME. TU VEUX TOI-MEME SAVOIR CE QUI SE TROUVE AU FOND DU GOUFFRE.
     - La pensée m'a traversé l'esprit, mais je me suis rendu compte que ce serait contre-productif, et ce pour une simple raison : je ne vis réellement QUE au bord du gouffre...
     - LES LAHMIANES SONT CONVAINCUES QU'ELLES DOMINERONT LE MONDE. LES DRAGONS DE SANG SONT PRISONNIERS DE LEUR QUÊTE DE PERFECTION MARTIALE. LES NECRARQUES PREFERENT MOURIR PLUTÔT QUE D'AVOUER LEUR INFERIORITE OCCULTE FACE A MOI. LES VON CARSTEIN NE RECONNAISSENT LEUR IMMORTALITE QU'EN JOUANT CONSTAMMENT AVEC LA MORT.
     Il ne s'agissait ni d'une question, ni d'une accusation, il s'agissait d'un constat impassible. Le constat d'un dieu qui démontrait son omniscience sans avouer ouvertement sa défaite. Von Essen, cependant, voulut insister.
     - Par ma lignée, dieu-corbeau, je te somme de cesser tes visites intempestives. Manon d'Essen et cette chère comtesse ont peut-être succombé à tes artifices, mais moi – jamais.

     Le dieu ne daigna pas répondre. Que cet insecte le défie de la sorte faisait déjà partie de ses plans, aussi il se laissa simplement aller à ses sempiternelles habitudes de changement. A dessus d'un village d'Aeslings, le climat boréal se mua brusquement en chaleur et humidité dignes des jungles de Lustrie.
     En Sylvanie, Von Essen sourit intérieurement. Vlad von Carstein donnait un bal à Drakenhof, et le chroniqueur se trouva une affreuse envie d'y briller de ses meilleurs atours.  


***
***
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Lun 21 Jan 2019 - 9:38
Je dois admettre une chose : je n'ai jamais vu Tzeentch aussi bien représenté que dans tes récits. Toute l'absurdité d'un être dont chaque fibre complote presque contre les autres depuis sa création, et qui connaît chaque évènement parce qu'il l'avait déjà prévu, est mis en scène avec un talent indéniable.

Von Essen a écrit:"Va donc dire à ton maître que les livres sur moi, c'est moi qui les écris, et moi seul."
Je me suis bien marré à ce moment-là. Le quatrième mur a frémi.

Ah et je suis content de voir que le seigneur du changement et moi sommes du même avis : les stryges ne sont pas dignes d'être mentionnés. Après tout personne n'aime ces bêtes assoiffées de sang de cadavre.

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Livre d'armée V8 : 8V/2N/3D

Le lien vers mon premier récit : l'Histoire de Van Orsicvun

Le lien vers mon second récit : la geste de Wilhelm Kruger tome 1
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Dim 27 Jan 2019 - 11:39


86ème partie



     « … En l'an 2525 du calendrier impérial, l'Empire de Sigmar avait subi la plus terrible des invasions chaotiques de son histoire. De ses vastes provinces qui naguère faisaient la fierté des comtes-électeurs, seules trois avaient survécu à la guerre : l'Averland, le Wissenland et le Reikland. L'empereur Karl Franz avait fait évacuer Altdorf bien avant que ses habitants ne subissent l'assaut des armées de la Ruine. Seule une garnison quasi-fanatique eut demeuré, retardant l'ennemi. Le siège ne dura guère plus de cinq jours, mais en lieu et place d'un riche butin les chaotiques ne trouvèrent que des maisons vides et infestées de rats. Furieux, les guerriers sauvages se mirent à profaner les lieux sacrés ; leurs généraux donnèrent même leur bénédiction pour raser la cité ; toutefois, bien avant que les dommages causés ne fussent irréparables, une bataille tout autre éclata en plein cœur de la cité.
     Surgissant des égouts, une horde de vermines se déversa sur les chaotiques désorganisés. Les pertes furent effroyables des deux côtés mais bien plus acceptables pour les hommes-rats, dont l'immense réseau souterrain permettait un afflux de renforts quasi-incessant. Au bout de plusieurs jours de combat urbain, chose impensable, ce furent les armées de la Ruine qui, au bord de la déroute, finirent par quitter la ville.
     Ce que les skavens comptaient en faire demeura un mystère car, dès que les impériaux eurent vent de l'armée chaotique repartant vers le nord, ils investirent immédiatement la cité et se retrouvèrent nez-à-nez avec le nouvel occupant. Au grand dam des hommes-rats, ces nouveaux adversaires, bien que moins redoutables au combat, étaient bien plus déterminés et mieux organisés que les chaotiques. Les troupes de vermines, quant à elles, avaient complètement perdu la volonté de se battre après une première victoire si durement acquise : leur déroute fut aussi rapide qu'inespérée pour les impériaux. Disparaissant dans les souterrains et les campagnes environnantes, les hommes-rats disparurent de la surface aussi complètement que s'ils n'avaient jamais existé, aussi l'on ne pensa jamais à vérifier s'il s'agissait d'une harde de mutants chaotiques ou d'une menace un brin plus inquiétante... »



***


     « Intéressant. Je dirais même : admirable, mon cher chroniqueur. »
     Von Essen, tendu comme une corde d'arc, se détendit imperceptiblement.
     « Vous méritez sans doute le titre de chroniqueur des von Carstein qui vous est si cher. »
     L'intéressé s'inclina humblement. Toute personne connaissant un tant soit peu l'orgueil du chroniqueur se serait dit que son dos lui faisait mal, mais il n'en était rien : devant l'être qui jugeait ses écrits, Von Essen courbait l'échine avec une humilité non-feinte, avec une ferveur mêlée de crainte. Cet être se faisait appeler Vlad von Carstein.
     Vlad von Carstein passait pour l'exception qui confirme la règle ; il devait être une sorte de parangon, de guide spirituel pour le chroniqueur. Parler de fanatisme serait une exagération mais, curieusement, toutes les formes de respect et de loyauté que lui vouait Von Essen n'étaient guère feintes. Pis encore : le seigneur vampire n'avait eu à faire le moindre effort de flatterie ou de menace pour obtenir ce lien de subordination. Von Essen était simplement venu le voir et, dans l'inévitable confrontation qu'engendre toute rencontre entre deux êtres pétris de pouvoir et de suffisance, Vlad von Carstein n'avait guère levé le petit doigt pour démontrer sa supériorité. Von Essen se disait parfois que si lui était arrogant, Vlad von Carstein, lui, était insultant. Il ne s'efforçait pas à se faire craindre ou aduler : chaque geste, chaque acte, chaque intonation de sa voix étaient autant de leviers de persuasion qui obligeaient quiconque lui faisant face à s'écraser. Tel était le comte de la Sylvanie.


***



     « Le bal donné par le comte de la Sylvanie n'était guère le premier depuis son retour au pouvoir. Donner un bal au castel Drakenhof était pour le comte aussi naturel que respirer pour un mortel. Six mois environ s'étaient écoulés depuis que son infant ingrat, Mannfred von Carstein, avait ignominieusement refusé de se rallier sous les bannières de son père de sang. Vlad en ressentait-il un quelconque chagrin ? Nul ne savait à coup sûr ; en public, le comte montrait toujours un visage souriant et bonhomme, et c'est avec la plus grande amabilité qu'il eut à l'occasion défenestré un nobliau un brin trop agaçant avec ses questions.
     Qui étaient les actuels nobles sylvaniens ? De ceux qui avaient des fiefs et des titres avant la Grande Invasion Chaotique, seules deux ou trois familles avaient subsisté. Il faudrait pour comprendre cela remonter dans le temps et s'apercevoir qu'en l'espace de quelques longs mois, la Sylvanie avait d'abord été rendue moribonde par les ténèbres de Mannfred von Carstein, puis infertile par le retour cataclysmique de NAGASH, le Seigneur de la Non-Vie. Il faudrait croire que ceux qui n'avaient pas fui le pays furent simplement purgés par le Géant Immortel, qui ne supportait guère les créatures vivantes.
     Suite au départ de Nagash, toutefois, des événements sans précédent s'enchaînèrent : Vlad von Carstein, rappelé dans le Vieux Monde par la volonté du Seigneur de la Non-Vie, reçut pour ordre de démanteler toute invasion chaotique qui mettrait en péril la base d'opérations de Nagash, la Sylvanie. Dans la cohue, père et fils de sang n'eurent guère le temps de démêler leurs différends familiaux ; aussi les serviteurs de la Ruine eurent la désagréable surprise de faire aux deux plus puissants seigneurs von Carstein que la Sylvanie eut jamais enfanté. Il n'y eut nulle victoire chaotique, et ce fut avec le message « mission accomplie » que Vlad eut envoyé son cher fils auprès du Géant Immortel, qui faisait campagne en Terre des Morts, loin au sud. Nagash, qui avait une sorte de principe à suivre ses propres promesses à la lettre, exauça le vœu le plus cher de son serviteur en rappelant depuis les limbes sa bien-aimée vampiresse, Isabella von Carstein. De plus, s'ensuivit aussitôt l'ordre donnant la prééminence du fils sur le père, le Seigneur de la Non-Vie étant conscient que Mannfred lui obéirait bien mieux que Vlad, sur lequel il avait abandonné son principal levier... »



***


     « Dites-donc... « Impartialité » est un mot qui vous définirait bien. Même pas un petit enjolivement pour la forme ? »
     Cette fois-ci, Von Essen eut un tressaillement désagréable. Il y a quelques temps, les compliments du seigneur vampire l'eurent sans nul doute agrée. Il s'agissait alors d'une audience dans la salle du trône et le chroniqueur se vit même décerner l'installation d'un bureau personnel au sein-même de la grande salle, ce qui équivalait à un immense honneur et une place permanente dans la cour du comte. Ignorant royalement les autres nobles qui déambulaient face au trône, Von Essen s'était simplement adonné à sa tâche favorite : rédiger sur parchemin les faits et les événements du Vieux Monde. Il y mit tant d'ardeur que, lorsque les audiences furent terminées, il ne le remarqua même pas. Enfin, lorsque Vlad von Carstein en personne vint lire ses écrits dans son dos et osa un léger commentaire, le chroniqueur tiqua et dut se faire violence pour ne pas se montrer désobligeant.
     Le comte sylvanien remarqua cela et éclata d'un rire franc.

     « En vérité, vous méritez cette place et ce bureau ! En vérité, vous méritez le titre de chroniqueur attitré ! - s'exclama-t-il. »
     Von Essen, reconnaissant les honneurs qui lui étaient accordés, se leva pour s'incliner, avant d'annoncer sobrement qu'il n'avait guère encore terminé.
     « Vous aurez l'occasion de terminer, rassurez-vous... - glissa le comte. - Pour l'heure il y a une chose plus particulièrement que, je crois, vous seriez friand de connaître. »
     L'intéressé se contenta de hausser humblement les sourcils.
     « Vous ne remarquiez rien tout-à-l'heure, je le sais... Et pourtant, devinez qui s'est présenté tantôt devant moi ! Franchement, devinez !
     - Votre révéré fils ? - tenta le chroniqueur après un temps d'hésitation.
     - Quelle audace ! - le comte se rassit sur son trône avant de reprendre. - Beaucoup à votre place seraient bien plus prudents quant à la mention de ce traître. Vous n'avez pas tort, au fond : son apparition aurait été tout aussi inattendue que celle que je vous invite à deviner. Essayez encore.
     Dans la vaste salle du trône, les torches et les lustres commençaient à se consumer. Le lever du jour approchait. Dans une heure ou deux, Von Essen le savait, Vlad von Carstein s'en irait dans sa crypte, où nul ne devrait l'inquiéter sous peine de mort. Ils avaient l'éternité devant eux mais, présentement, le chroniqueur savait qu'il ne fallait pas laisser traîner la discussion.
     - Un émissaire de l'Empire ?
     - Je vous l'accorde, cela aussi m'aurait surpris. Dernière chance !
     - Une émissaire du Pinacle d'Argent ?
     Les pupilles rougeoyantes du comte vampire se rétrécirent et ses poings se crispèrent sèchement sur le trône de pierre noire. Décidément, ce petit chroniqueur ne manquait pas d'audace. Évoquer ainsi sa principale rivale dans le jeu de pouvoir sur les mortels pouvait passer pour un signe de trahison.
     - Perdu ! - lança-t-il sans nulle trace de l'amabilité de naguère. - Et vous ne manquez pas d'air, mon cher serviteur !
     Von Essen voulut répliquer. Il aurait répliqué à un dieu. Face à Vlad, cependant, il fit preuve d'un tact défiant sa propre nature et se tut.
     - Non, - poursuivit Vlad sur un ton peu amène, - ce ne fut guère une émissaire de... cette chère Reine... Non...
     Il se voila la face et sembla quelque temps perdu dans ses pensées.
     - Non ! - trancha-t-il finalement. - Ce furent... vous voulez le savoir, n'est-ce pas ?
     - Vous ne me laissez guère de choix à part mourir de curiosité.
     Cette réplique, ampoulée et maladroite (volontairement?) fit marquer à Vlad une pause supplémentaire.
     - Des elfes ! Des elfes, mon brave serviteur ! Deux elfes, pour être exact ! Et ne partageant point la même allégeance, par dessus le marché !
     - Quoi ?!
     Ils échangèrent des regards entendus ; leurs différends furent oubliés : Von Essen oublia que Vlad eut interrompu ses écrits ; Vlad oublia que le chroniqueur eut évoqué des persona non-grata avec si peu de tact. Tous deux étaient simplement préoccupés par l’incongruité que constituaient des elfes en plein cœur de la province maudite.
     - Des elfes ? - alors seulement il se rappela de l'étiquette. - Votre Seigneurie a vu juste. Votre serviteur est abasourdi.
     - Des elfes, - Vlad parut se satisfaire des manières retrouvées du chroniqueur et redevint affable, - et, comme je l'ai déjà dit, ils n'étaient manifestement point les serviteurs d'un seul royaume.
     Von Essen se demanda comment il avait bien pu rater quelque chose d'aussi improbable. Était-il donc à ce point absorbé par ses écrits ? Évidemment, cet empoté de Vadras n'avait guère assez de jugeote pour l'interrompre quand il le fallait...
     - Que Votre Seigneurie attend-elle de son serviteur ?
     - Mais, par le sang, que vous les rencontriez, mon cher chroniqueur. Je suis certain que la conversation avec eux vous intéressera encore plus que mon humble personne...
     Saluant intérieurement les sommets d'ironie qu'atteignait le comte en parlant de son humilité, Von Essen se contenta de s'enquérir des raisons d'un tel jugement.
     - Vous ne serez pas déçu, - répondit laconiquement le comte, une lueur d’espièglerie dans le regard, - Suivez-moi, nous avons encore quelque temps avant l'aube... »

     Il se leva de son trône, répondant d'un signe de tête à la courbette de son serviteur. Ils quittèrent la salle du trône par une issue latérale. Quelques temps après, des laquais mortels firent une discrète entrée à l'intérieur. Sains, bien nourris et vêtus, ils avaient l'honorable mission d'étouffer les dernières torches, souffler les bougies, ôter la poussière et les traces de pas sur les tapis.
     Lentement, très lentement, le castel Drakenhof retrouvait son éclat d'antan.


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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Sam 2 Fév 2019 - 19:09


     Le manoir d'Essen avait, il y a bien longtemps, été détruit par une armée de morts sans repos venant des déserts de l'extrême-sud. Quelques semaines après l'inconcevable résurrection de Nagash, il avait été reconstruit par une équipe de maçons et de menuisiers ostermarkers, peu curieux quant à l'identité véritable de leur commanditaire.
     Von Essen, le chroniqueur des von Carstein, y avait alors élu domicile, notamment en faisant déplacer des quantités impressionnantes de papier, d'encre et de sang. Cependant, après un ou deux ans où les nombreuses chambres du manoir prenaient lentement la poussière, l'édifice entier fut ravagé par un incendie, son propriétaire quittant les lieux, semblait-il, pour de bon. L’œuvre d'érosion et de décrépitude fut cependant parachevée lorsqu'un jour parmi d'autres, trois créatures des plus curieuses y firent leur apparition : une vampiresse aux longs cheveux blonds, une créature mi-vampire mi-démon et un être d'une essence purement occulte, guère plus gros qu'un gros chat. Ils n'y restèrent que le temps d'observer un léger brouillard bleuté envelopper lentement l'édifice, le voiler entièrement, puis s'estomper petit à petit, ne laissant à la place qu'une terre vierge de toute construction, aussi dure et aussi lisse qu'un miroir, d'un étrange éclat métallique. Passée cette affaire des plus étranges, ils s'en allèrent. Les quelques animaux et gobelins qui auraient pu apercevoir la scène de loin n'y auraient rien compris.
     La vampirette-démonette, qui se reconnaissait encore sous le doux nom de Manon d'Essen, prit peu après congé de celle qu'elle reconnaissait encore comme étant sa mère, la vampiresse qui se faisait appeler Delphine. Celle-ci resta alors seule avec le petit démon. Autour d'eux, rien ne frémissait : les arbres dénudés étaient immobiles, les sous-bois dormaient sous la neige, les oiseaux ne chantaient pas. Aux abords du Haut-Col, dans les Montagnes du Bord du Monde en bordure du comté de l'Ostermark, la fin de l'hiver se déroulait dans une quiétude apaisante.
     Delphine d'Essen, comtesse dudit comté en des temps immémoriaux, semblait se fondre dans ce décor naturel ; après avoir mollement dit au revoir à sa fille, elle ne fit plus aucun geste, aucun son, seul le vent agitant quelquefois ses magnifiques cheveux blonds.
     Belle, elle l'était encore. Belle comme les statues dans les jardins de Morr. Belle comme l'hiver. Calme comme l'hiver.
     Le démon qui l'accompagnait finit par briser le charme :

     « Eh bien ? Qu'en as-tu pensé ? »
     Il la regarda intensément, avant de s'en détourner aussitôt. Elle ne faisait même pas attention à lui ! Encore ! Rien ! Il devait à chaque fois insister pour qu'elle réagisse. Le démon n'avait d'ailleurs pas reçu d'instructions à ce sujet : il semblait suffire à ses supérieurs que la vampiresse agisse tel un automate à la moindre indication qu'on lui donnât, mais par les Sept Sphères Cubiques du Changement, pour lui, c'était à chaque fois la même galère ! Et pourquoi l'avait-on ainsi retournée dans le Vieux Monde ?! Pourquoi ne pas en faire une loyale servante comme cela avait été fait pour la fille ?! Ses supérieurs lui avaient simplement répondu : « Tu peux paaaaas comprendre. » Point. Pour le reste, il devait à chaque fois diriger ses actions, et même la faire réagir face au danger. Pourquoi lui ?! Il avait des ailes, ne pourrait-il pas plutôt accompagner la fille dans ses missions sacrées ? Il n'avait cependant pas osé faire cette remarque à ses supérieurs, capables qu'ils étaient de lui ôter ses ailes, « pour changer un peu », comme ajouteraient-ils avec une pointe de mépris.
     Sa dernière mission sacrée avec la comtesse avait consisté à la rendre présentable, lui faire jouer un rôle, bref, tromper la garde d'un vampire qui se croyait particulièrement malin en se moquant ouvertement de ses maîtres. Ce Von Essen allait donc s'occuper de l'armée de cadavres qui se mettrait ensuite sous le service de la comtesse, qui pourrait alors enfin accomplir de plus importantes missions pour la gloire du Changement. En vérité, cette dernière partie du Plan avait véritablement impressionné le démon, lui-même ayant lamentablement échoué à persuader le « chroniqueur des von Carstein » de rejoindre la cause de ses maîtres.
     « Les plus obstinés sont les plus manipulables » - lui avait-on répondu avec une pointe de condescendance. Et en effet, manipuler ce vampire s'était révélé bien plus simple qu'il avait pu le considérer. Bien plus simple...
     En attendant, sa tentative d'éveiller une quelconque réaction de sa protégée, euh... bon, sa protégée... bref, éveiller en elle ne serait-ce qu'une étincelle de raison en détruisant l'une des traces les plus marquantes de son passé s'était réglé par un échec. Maudite soit-elle, cette vampiresse !
     Et évidemment, lorsqu'il avait demandé ne serait-ce qu'un aperçu des pensées de celle-ci, un petit quelque chose, n'importe quoi qui aurait pu l'aider, on lui avait platement refusé ! « Pas d'ordre du dessus/dessous/à gauche/à droite, pas de scan mental ! » - lui avaient annoncé les archilecteurs spirituels. Les insulter de « fossiles » lui aurait alors sans doute valu plus d'ennuis qu'autre chose.
     Bref.
     « HEY ! »
     Mouvement de cou. Lent, très lent. Il était à présent dans son champ de vision et avait son attention.
     « Nous retournons au lieu qu'ils appellent la taverne de la Non-Vie ! Il faut accélérer les chosesce Von Essen ! »
     Constatant que ses dernières précisions avaient tout aussi bien pu être adressées à un pommier, le démon digéra (une fois de plus) sa frustration et répéta plus distinctement : « Suis-moi, nous quittons cet endroit pour revenir dans la taverne de la Non-Vie. »
     Hochement de tête. En général, ça voulait dire qu'il pouvait prendre son envol, elle le suivrait aussi vite que sa puissance vampirique le lui permettait. Bien...
     Le démon-dragonnet, aux écailles d'un bleu vif rappelant celles d'un poisson exotique, déploya ses ailes et quitta le sol. Gagnant en altitude, il fut bientôt au dessus des arbres. En gardant une allure modérée, il s'assurait que sa protégée... (mais comment devait-il l'appeler, sinon?) … ne le perde pas de vue et puisse le suivre à travers les bois, et ce malgré tous les obstacles qui se dresseraient sur sa route.


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Mer 13 Fév 2019 - 23:30
Tzeench qui se fait moucher, les demoiselles en quête de la taverne et une visite... de deux elfes ? Malgré les poids conséquent de deux premiers fait, c'est ce troisième point qui attise ma curiosité : qui sont-ils ? Rolleyes

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Mar 19 Fév 2019 - 12:31
Mais voyons, quels elfes seraient assez dérangés pour se pointer en plein cœur de la Sylvanie ? Tongue


__________________________________________________________________



     Le comte et le chroniqueur traversaient les couloirs du château d'un pas déterminé, sans échanger une parole. Murs nus, torchères vides, courants d'air froid et humide, ces couloirs n'étaient guère chaleureux, à se demander s'ils l'avaient été autrefois. Les armures complètes, rouillées, poussiéreuses et austères, n'attiraient guère l’œil, au contraire. En vérité, les couloirs du château passeraient pour les trachées fatiguées de quelque vieux poumon déformé ; tenter d'y insuffler vie reviendrait à tenter de faire bouger un mort. Or, les occupants du château n'étaient guère vivants : ils étaient des vampires.  
     Von Essen eut vaguement envisagé qu'ils prendraient la direction des geôles seigneuriales, mais il n'en fut rien : ils se dirigeaient bel et bien vers les chambres d'hôtes. Tout d'un coup, un brusque claquement le fit tressaillir : le chroniqueur dut retenir un juron en réalisant qu'il ne s'agissait que d'une bête porte se refermant suite à un coup de vent. Pour ne rien arranger, Vlad von Carstein n'eut montré aucun signe de l'avoir remarqué. Habitude ou étourderie, peu importait : le comte devait s'accommoder à merveille de tous les bruits incongrus que pouvait produire sa seigneuriale demeure.
     « Ouvrez. »
     Ah, ils étaient arrivés. Et ce dernier ordre indiquait que s'il y avait un piège posé à l'entrée, le seigneur vampire laissait à son serviteur l'honneur de le déclencher. Bon...
     Le seule chose que déclencha le chroniqueur fut un énième méchant courant d'air qui s'en alla hurler dans les couloirs et les escaliers. Il crut même y discerner un bruit pouvant ressembler à un rire. Drakenhof se moquait de lui... Et comme pour couronner le tout, un grondement mélodieux se mit à enfler quelque part en bas, Von Essen se demandant si c'était le comte qui aimait ainsi ses entrée ou si l'orgue du château n'en faisait qu'à sa tête.
     Espérant que les occupants de la chambre seraient au moins aussi confus que lui, le chroniqueur entra en premier.
     La chambre, alors qu'il s'était préparé à tout et n'importe quoi, était... vide. Von Essen explosa.
     « LA MOINDRE DES CHOSES QUAND SON ILLUSTRE SEIGNEURIE LE COMTE VLAD VON CARSTEIN VOUS OFFRE LE GITE ET LE COUVERT, C'EST DE SE MONTRER GENOU A TERRE LORSQUE SA SEIGNEURIE DAIGNE ACCORDER UNE AUDIENCE PRIVEE !!! »
     Ses ongles soignés s'étaient allongés en griffes et ses crocs le démangeaient ; les invités du comte pouvaient être les dieux du chaos eux-mêmes, ils n'avaient aucune excuse pour répondre ainsi absents alors que tout était là pour eux : les courants d'air, les hurlements, l'orgue maléfique. Serrant les poings, le chroniqueur fit prestement le tour de la chambre, tous sens en éveil (ignorant totalement son seigneur), se disant que soit les invités n'étaient pas bien loin et il les étriperait maintenant, soit ils avaient laissé quelque indice derrière pour qu'il les étripe après.  
     Le comte, cependant, non content de ne pas prononcer de commentaire particulier, marcha d'un pas vif vers la fenêtre béante et s'y engouffra avec à peine un geste d'invitation pour le suivre.
     Von Essen s'arrêta et cligna des yeux, son sang et le bruit de l'orgue battant encore dans ses tempes. Il lui fallut faire un effort de volonté pour comprendre que Vlad von Carstein venait de simplement quitter la pièce par la fenêtre, par la fenêtre... Pourquoi par la fenêtre ?! Et que quelqu'un arrête la cacophonie de cet orgue !!

     Morrslieb et Mannslieb étaient sur le déclin ; l'heure de l'aube approchait. Vlad von Carstein marcha sur les murs de son château comme s'il marchait sur un terrain parfaitement horizontal. Si ces deux rigolos voulaient jouer à ce jeu-là avec lui, il les écraserait avec plaisir. Ils étaient là, tout en haut, la silhouette de l'un le définissant comme assis en tailleur sur le faîte d'un toit, la silhouette de l'autre... guère loin, suspendu dans les airs, manifestement par le truchement d'un enchantement. Ainsi donc, ils préféraient l'air vivifiant de l'extérieur à tous les conforts auxquels goûteraient bien volontiers les mortels. Intéressant.    
     Sa volonté s'opposa immédiatement à celle de l'être en lévitation : le seigneur vampire connaissait son fief mieux que quiconque, ainsi que les vents qui le balayaient nuit et jour, qu'ils soient naturels ou surnaturels.
     La température baissa. Un lointain écho de tonnerre résonna à l'est. Les étoiles frémirent. Quelque part en contrebas, dans la lande attenante au château de Drakenhof, les hurlements lancinants des loups se firent entendre. En même temps que Vlad von Carstein posait ses chausses sur le faîte de son propre toit, l'être en lévitation s'y posait également ; il avait, semblait-il, accepté de bonne grâce de s'incliner face à la volonté du comte. Il répondait à son invitation. Le seigneur vampire ressentit la même pointe de mépris qui s'était emparée de lui lors de leur première entrevue : qui qu'ils pussent être, ces elfes, probablement sans même en avoir l'intention consciente, lui disputaient le titre d'être parfait.

     Von Essen bondit et s'accrocha à une gargouille ; un peu d'escalade ne faisait jamais de mal, surtout pour évacuer la colère. Son costume en sortirait froissé, mais qu'importe ? Il s'était juré de faire payer, d'une manière ou d'une autre, ces quelques instants où il s'était senti insulté. Il bondit derechef avec un empressement non feint, se retrouvant là où se tenaient son seigneur ainsi que... les deux elfes. Sur le faîte, étroit et potentiellement glissant, il se résolut à se tenir derrière le comte von Carstein. Quant aux deux elfes, celui qui faisait face à son seigneur était manifestement un mage, un mage de la lointaine Ulthuan, alors que l'autre, l'autre se tenait derrière. Assis en tailleur, il avait un objet posé sur ses jambes... Une harpe de voyage. Voila donc une lubie que pouvait avoir un elfe sylvain... Par une volonté d'imitation qu'il ne s'expliquait pas, Von Essen s'assit en tailleur à son tour, comme si un protocole tacite venait se s'établir dans cette entrevue pour le moins inconcevable.

     Le mage s'inclina brièvement, salut auquel Vlad von Carstein ne répondit guère. Il sentait son inimitié grandir envers ces invités à chaque seconde qui passait. Il fallait en finir.
     « Vous m'aviez demandé si j'avais ouï d'un certain vampire qui ordonnât aux morts, au feu,  au métal, bref, de toute évidence qui fût suffisamment puissant pour que j'en eusse naturellement connaissance.      
     - Oui, c'est cela, - acquiesça simplement le mage.
     - Mon serviteur que voilà pourrait peut être vous renseigner. Cependant, qu'ai-je à y gagner ?
     - Rien, absolument rien. »
     Von Essen suivait la conversation d'une oreille distraite ; il se sentait perturbé par la concentration aethyrique qui se formait autour de l'elfe et de son seigneur. Son sixième sens lui indiquait que tout autour, les vents, magiques et non magiques, soufflaient avec une force croissante, prélude à un de ces effroyables orages dont la Sylvanie avaient le secret. Là où ils étaient, le calme était plat, plat, horriblement plat.
     « Alors je n'ai cure de vos problèmes. Et vous n'êtes guère les bienvenus.
     - Pourtant, - le mage gardait une contenance qui horripilait les deux vampires, - ce sont les étoiles qui nous ont guidé jusqu'ici. Asuryan m'est témoin : le danger que nous pourchassons doit être jugulé avant que des conséquences bien plus graves ne se manifestent.
     - Ma patience est éternelle, Asur, mais tu sembles avoir le don de l'épuiser. Si les étoiles savent quelque chose que je devrais savoir, alors je suis toute ouïe. Sinon, vous ne reverrez plus le soleil.
     - Si rien n'est fait, le soleil pourrait ne plus se lever l'Est, et le monde ne serait plus jamais comme avant. »
     Cette fois-ci, Von Essen entendit très clairement les paroles de l'elfe-mage : « plus jamais comme avant ? » « Plus jamais comme avant ?! » C'est LUI qui ne serait plus jamais comme avant après que lui, Von Essen, lui expliquerait ce qu'il pense de ses paroles de diseuse de bonne aventure ! La main droite du chroniqueur se dirigea d'elle-même vers la poche où il gardait toujours un pistolet chargé.
     « Poursuivez... »
     Vlad von Carstein avait accompagné cette invitation fort polie d'un geste souple dégainant son épée de son fourreau ; la lame vampire cisailla le silence trompeur de ses sifflements assoiffés. Le ciel au dessus d'eux était noir d'encre, quand un soudain éclair aveuglant fendit les ténèbres, suivi d'un roulement de tonnerre fracassant. Puis, toutes les eaux du monde semblèrent se déverser sur eux.
     « Cet être n'est pas qu'un simple vampire, - la voix de l'elfe demeurait incroyablement claire et sonore en dépit de l'effroyable intempérie. - Il est devenu un réceptacle. Les vents de magie se déchaînent à travers lui. Or, si nous le laissons continuer, les vents pourraient ne plus être la seule chose qui circule à travers lui. En lui, le Chaos peut ouvrir une nouvelle porte dans ce monde. En lui, le Chaos peut tout faire basculer. Et alors, ce serait véritablement la fin. »
     La tempête faisait rage, mais elle n'était rien à côté du maelstrom de pensées dans l'esprit du chroniqueur. S'il y avait une ombre de vraisemblance dans les terribles paroles qui venaient d'être prononcées, il ne voulait surtout pas la voir, il ne voulait surtout pas la laisser exister. Ashur, le vampire millénaire, n'existait pas.
     Lorsque, au milieu d'un vacarme insoutenable, Vlad von Carstein se tourna vers lui, ce fut la seule chose qu'il parvint à hurler, atterré et furieux à la fois.
     « NON ! IL N'EXISTE PAS ! ASHUR, LE VAMPIRE QUI COMMANDE AUX VENTS DE MAGIE, N'EXISTE PAS !!! »


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Mer 20 Fév 2019 - 11:31
Ce qui me trouble, c'est que tu arrives à raconter la folie comme si c'était une chose aussi triviale que de décrire une pomme.

Les textes écrits du point de vue du chroniqueur sont toujours teinté d'un je ne sais quoi qui les rendent macabres, empreints d'une autre façon de voir le monde. Ça m'avait manqué de voir des vampires réagir en vampire, comme tu sais maintenant si bien les décrire.

Quant au scénario... Que dire, sinon que mon intérêt se retrouve piqué au vif. On nous reparle de Delphine ( banane banane banane banane ), qui semble avoir "survécu" à sa chute dans le gouffre, mais aussi d'Ashur. La nostalgie coule en moi comme un doux nectar.

J'en veux plus !

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Lun 4 Mar 2019 - 17:16
Bon, je pensais écrire encore avant de publier, mais j'ai changé d'avis en me relisant. Voici la suite !


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     Vlad von Carstein saisit son serviteur par le cou, alors que celui-ci semblait sur le point de déguerpir.
     « Laisse-moi, chroniqueur, te rappeler qu'il n'y a qu'une seule peur qui doit guider tes gestes : la peur de mon courroux. »
     Sa poigne aurait déjà brisé les os d'un mortel et, pourtant, le comte sentit que sa proie n'avait pas renoncé à se débattre. Nonobstant le ridicule d'une telle rébellion, cela prouvait que les mots du mage devaient avoir du poids.
     « NON ! NON ! NON ! »
     Dans un chuintement sec, la lame vampire fut plantée en travers du torse de Von Essen. Abominable, la douleur ne fut rien en comparaison avec la sensation que ses forces le quittaient, que ses membres s'engourdissaient, que ses sens se brouillaient. En quelques instants, le vampire devint aussi mou qu'une poupée de chiffon. Puis, toujours impuissant, il se sentit soulevé comme un sac, projeté dans les airs, se retourner plusieurs fois dans les airs avant de s'écraser brutalement sur une surface dure, plate, glaciale et inondée par la pluie. Un... chemin de ronde, en pierre.

     « Je vous conseille de ne plus rien occulter, ici et maintenant. »
     Le comte sylvanien tenait son épée dans le prolongement de son bras, laissant la pluie laver le sang que l'acier n'avait pas encore absorbé. Prêt à punir n'importe quelle parole mal placée par le sang, il fut sidéré lorsque ce furent les notes claires et mélodieuses de la harpe sylvaine qui pénétrèrent doucement le fracas de la tempête.
     L'archimage asur et le seigneur vampire avaient tous deux envisagé de s'affronter sur ce même toit. Que valait la raison lorsque la Nature elle-même voulait leur inimitié ? L'étrange barde, en revanche, ne l'entendait pas de cette oreille. Les accords de sa harpe s'enchaînèrent dans une harmonie qui s'insuffla dans le chaos ambiant, s'insuffla jusque dans les âmes de ceux qui pouvaient l'entendre.
     La tempête elle-même commença à se calmer, les grondement cessèrent et seule la pluie, douce et rafraîchissante, continua à tomber.
     L'archimage formula alors sa réponse avec des intonations bien plus humbles que naguère :
     « S'il y a quoi que ce soit qui vous est cher en ce monde, aidez-nous à trouver ce vampire, Ashur. Aidez-nous à renvoyer son pouvoir dans les limbes. Je vous en conjure.
     Il s'inclina alors avec une extrême obligeance.
     - Quelque chose... - répéta le seigneur vampire.
     Comme l'archimage se courbait en symbole d'imploration, Vlad put clairement apercevoir derrière lui son compagnon sylvain : un elfe au longs cheveux blonds nattés aux tempes, le visage finement tatoué, la carrure svelte mais athlétique, les doigts longs et fins. Il continuait à effleurer innocemment les cordes de sa harpe, comme si pour rien au monde il ne voudrait interrompre le tendre gazouillis de l'instrument en bois.
     - Je vous aiderai, - reprit Vlad subitement. - Je vous procurerai assistance. En échange... je désire un objet. Cette harpe.
     Il rengaina sa lame maudite d'un geste fluide. La peste soit des elfes ! Quelle incroyable fin de nuitée cela était !
     La mélodie de la harpe s'évanouit. L'archimage resta courbé, sans doute convaincu que c'était à son ami de répondre.
     - Maintenant ? - questionna simplement celui-ci.
     - Maintenant, - confirma platement le comte.
     - Ma harpe est à vous, - claironna l'elfe.
     Sa voix de ténor, douce et affable, passait pour le reflet du son de son instrument.
     - Et votre aide ? - s'enquit-il.
     La main gauche reposant désormais sur le pommeau ouvragé de la lame vampire, Vlad jeta un regard malicieux en contrebas du toit sur lequel il se tenait.
     - Mon aide gît présentement sur le chemin de ronde, - glissa-t-il, visiblement amusé. - Mon serviteur vous accompagnera partout où vous irez et mettra en œuvre toute son ingéniosité au service de votre cause, qui est aussi la mienne. »


     Von Essen fulminait. Il était étalé tel un pantin désarticulé, bras et jambes étalés selon des angles tout à fait aléatoires, sa fierté se trouvant quelque part dans les dimensions chaotiques (ou plus loin encore).
     Il avait été condamné à entendre successivement la mélodie de la harpe du barde, la requête de l'archimage, la réponse de son seigneur, et cette dernière lui rentrait en travers de la gorge aussi bien que l'aurait fait son épée. Nom de nom de nom ! Par Nagash et les neuf Mortarchs !! Si le comte von Carstein pouvait imaginer qu'il pouvait le traiter de la sorte ET lui dicter sa conduite ET croire qu'il allait ne pas le regretter... Eh bien cette assurance, cette outrecuidance qui dépassait les bornes, le chroniqueur se jurait... qu'il l'atteindrait un jour. Pour l'heure, malheureusement, la vengeance devrait attendre. Longtemps. Au moins le temps de sauver le Vieux Monde d'une énième catastrophe.
     Par le sang de Sigmar ! Mais où étaient donc les héros mortels quand on aurait bien besoin d'eux !

***

     Le comte von Carstein finit par se retirer dans les profondeurs de Drakenhof.
     Le jour se leva, comme à regret, révélant le paysage une fois de plus ravagé par les intempéries. Dans le bourg attenant au château, les quelques habitants quittèrent leurs demeures pour se mettre mollement aux réparations. Qui étaient ces pauvres gens ? Des réfugiés de la dernière invasion. Quels espoirs portaient-ils en leurs cœurs ? Un espoir simple : survivre et rendre les terres alentours habitables. Après tout, les scions des Puissances de la Ruine évitaient le comté maudit, et surtout son cœur noir, Drakenhof. Auprès de ce cœur noir, ces quelques dizaines de familles étaient le sang neuf, sang que les nouveaux seigneurs vampires se plaisaient désormais à économiser. L'élevage, après tout, est une noble occupation.
     L'air matinal, froid, humide, maladif, était rempli du croassement des freux, oiseaux noirs que seul un fléau tel que le retour de NAGASH avait pu molester et bannir temporairement du château.
     De leur groupe insondable d'ailes et de becs noirs de détacha un grand corbeau.

     « Croa croa !
     - Clavius, je vais tomber.
     - Croa ?
     - Je vais t... »
     Qui aurait pu croire qu'un cavalier s'éloignant du château perdrait son équilibre à cause d'un oiseau voulant se poser sur son épaule ? Hélas, le cavalier en question ne s'était encore guère remis de ses blessures et tenait à peine en selle...
     « CLAVIUUUUUUUUUUUUS !!! »  

***
***
***

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Lun 4 Mar 2019 - 17:32
Une touche d'humour dans ce monde d'hémoglobine, cela fait toujours plaisir Sourire

Je vois avec grand plaisir le retour de tant de personnages de tes anciens récits (et l'arrivée de nouveaux en quelque sorte). Maintenant, la seule question qui me taraude : quel niveau de l'échelle du bordel allons-nous atteindre quand ils vont tous se rencontrer ?

Je demande donc la suite !

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Jeu 21 Mar 2019 - 11:23
Ashur n'existe pas. Point. Si le chroniqueur en l'a pas écrit dans ses récits il ne... nevermind je crois qu'il en a parlé Mr. Green

Le mage elfe, je m'avance ou il s'agit de Teclis ? Quand au joueur de harpe et le choix de Vlad de devenir propriétaire de l'instrument... Quoi

Enfin...
Vlad jeta un regard malicieux en contrebas du toit sur lequel il se tenait.
- Mon aide gît présentement sur le chemin de ronde, glissa-t-il, visiblement amusé.
ça c'est du Vlad comme on l'aime !
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Jeu 21 Mar 2019 - 14:10
Le mage est, à ce que je crois, Naïr de Saphery, un autre personnage d'Essen.

Quant au joueur de harpe, il s'agit à ce que je comprend d'encore un autre de ses personnages, un elfe sylvain dont j'ai oublié le nom.

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Sam 30 Mar 2019 - 22:33
Judicieusement observé, Arca' Cool Cool
vg11k a écrit:Enfin...
Citation :
Vlad jeta un regard malicieux en contrebas du toit sur lequel il se tenait.
- Mon aide gît présentement sur le chemin de ronde, glissa-t-il, visiblement amusé.
ça c'est du Vlad comme on l'aime !
Il n'a aucune pitié  Tongue  
_______________________________________________



     Le cœur gonflé de bonne humeur, Manon la vampirette-démonette atterrit dans une cour aux pavés irréguliers, sales et humides. La bâtisse qui lui faisait face était tout aussi trempée à cause de l'orage récent mais, à présent, de timides rayons de soleil faisaient scintiller ses poutres et ses tuiles.
     Manon replia ses ailes démoniaques, bondit et se retrouva sur l'antique cheminée du bâtiment, délibérément en hauteur et, surtout, en plein soleil ; ah, servir le maître du Changement avait du bon !! Que ses moindres faits et gestes fussent connus à l'avance par son patron ne lui faisaient ni chaud, ni froid. Que l'écrasante majorité des créatures vivantes la fuient comme la peste ne lui importait guère. Elle se sentait libre, elle n'avait besoin de personne et ses faiblesses vampiriques, tel le soleil, n'étaient plus qu'un lointain souvenir...
     Sa soif de sang avait demeuré, ses états d'âme s'en étaient allés. Qui, à part ses maîtres, avait autorité pour la juger ? Que signifiait, dans le Grand Projet du Maître, la mort de quelques humains ?
     Chose rare en Sylvanie, de fins éperons dorés perçaient ça et là à travers les nuages mais la vampirette ne pouvait pas admirer le paysage éternellement. Elle quitta son perchoir, atterrit lestement dans la cour et poussa la porte de la Taverne de la Non-Vie.

     Dans la grande salle, semblable au demeurant à tous les autres bouges du Vieux Monde, une myriade couleurs vives lui piqua les yeux ! Il lui fallut quelques secondes d'attention pour se rendre compte qu'il s'agissait là de grotesques décorations en papier bariolé, accrochées un peu partout dans la salle et dont de longues bandes traînaient encore sur les tables. Impassible, Manon demeura sur ses gardes en apercevant du mouvement au fond : deux squelettes s'affairaient à enlever une grande étoffe de tissu noir, où la vampirette entrevit les lettres « saire » suivies d'un point d'exclamation. Rien qui lui importât en somme...
     Elle tendit l'oreille mais n'entendit rien à part le remue-ménage des squelettes. Où diable était donc passé le chroniqueur ? Elle vérifia sous les tables, derrière le comptoir, rien. Ces dernières actions tenaient d'ailleurs plutôt de vieux réflexes inutiles, ses sens suraigus lui indiquant très clairement qu'aucune créature d'une grande puissance arcanique ne se trouvait dans les parages. Où, alors ?

     Manon quitta la taverne et se figea au milieu de la cour. L'indication qu'elle avait reçu était pourtant limpide : s'assurer que le vampire à manipuler était bien sur les lieux sans trop se faire remarquer, signaler toute circonstance à prendre en compte pour la suite... Or, voilà que sa mère, le démon-dragon et elle se retrouvaient sans vampire à manipuler. Impossible. Tout devait absolument se passer comme le maître le prévoyait.

     « Manon d'Essen ! »
     Une souffrance sans nom s'empara d'elle alors que son être tout entier se consumait brutalement : son âme revenait dans les Royaumes du Chaos, là où sa chair maudite ne saurait trouver place, une nouvelle chair lui étant rendue à chaque retour dans le monde matériel... La sensation de sentir chaque fibre de son corps écartelée en mille morceaux sans qu'aucun cri de douleur ne puisse lui échapper était le terrible prix de sa nature hybride. Elle l'avait déjà éprouvée à plusieurs reprises et sa mémoire n'en emportait rien d'autre qu'un affreux point blanc, un gouffre d'oubli. Aucun souvenir n'aurait pu supporter une telle douleur sans nom. Cela ne durait jamais longtemps ; de retour dans les Dimensions Infinies, elle redevenait entière et pure, vidée des miasmes misérables du monde matériel, immaculée face aux Volontés Éternelles du Changement. Leurs voix s'imposèrent immédiatement à son esprit, lui révélant cette fois encore une infime parcelle du Plan du Maître, honneur ultime, gloire éternelle, réservée uniquement aux bienheureux qui s'adonnaient entièrement à la seule véritable puissance de l'Univers.
     « Je suis le fruit du hasard tombé de l'arbre des possibles. Mon corps est une merveille du Changement mais une poussière parmi d'autres dans la Création. Alors que j'abandonne tout libre-arbitre, je me remets au cours du Changement. Le Changement emporte tout sans discernement, la pierre et la chair, le mort et le vivant, le point et la ligne, le calme et la tempête. Les guerres éclatent et s'achèvent, les plaisirs surgissent et disparaissent, les maladies vont et viennent. Tout n'est qu'harmonie, tout n'est que Changement. Tout a été écrit, tout ce qui a été dit aura lieu, tout trouve sa source au pied de l'arbre des possibles.
     S'opposer au Changement est un jeu enfantin où il n'y a nul vainqueur. L'eau contenue ne fera que déborder ailleurs, un feu éteint renaîtra plus tard, terre et air ne sont que châteaux de sable au milieu d'une mer sans rivages.
     Libérez-vous du poids de vos doutes, laissez le Changement s'accomplir : seulement alors vous serez touchés par la grâce, seulement alors vous comprendrez la beauté et le sens de la Création. Il n'y a point de crime, il n'y a point d'extase, il n'y a point de mal, il n'y a que le Changement.
     Va, va, Manon d'Essen. Trois fourmis s'imaginent qu'elles peuvent arrêter le cours d'un ruisseau. Va, Manon d'Essen, et fais leur entendre toute la vanité de leurs caprices. Va en ayant foi en tes actes car, quoi que tu fasses, tout ne sera que fruit du hasard tombé de l'arbre des possibles. »
   


     « NOOOOOON ! Messire le duc !!! »
     Le vampire sentit que toute trace de faiblesse eût disparu de ses membres ; son esprit, en revanche, valdinguait douloureusement entre rêve et réalité. Le chroniqueur en faillit une fois de plus vider les étriers. Qu'est-ce que...
     Par les cornes d'Oldrick. Une pensée, parmi la cacophonie d'informations qu'il avait captée, subsistait : quelque part dans le Vieux Monde, le duc de Parravon, son partenaire de crime dans l'affaire du grand tournoi du Fort de Sang, n'était plus. Son dernier cri de guerre résonnait encore dans sa tête et surtout, surtout l'assourdissante explosion arcanique qui lui eut aussitôt succédé. Par les cornes d'Oldrick ! Encore un autre fléau chaotique, encore des ravages, encore une vie perdue. Damned ! Dame-nedd !
     Von Essen se redressa sur sa selle mais hésita avant de remettre sa monture en marche. Celle-ci, bizarrement, l’écœurait tout d'un coup, tout instrument nécromantique qu'elle fût, tant et si bien que le vampire finit par démonter et envoyer la carcasse équine, harnachement compris, s'effondrer dans un tas informe au bord du chemin.
     « Toujours les meilleurs qui s'en vont, grommela-t-il dans ses pensées. D'abord moi, puis Ulrich, puis le duc... Qu'est-ce qu'on leur a fait, aux dieux corrompus ? On n'a pas invité leurs champions au tournoi, c'est ça ?! Mauvais joueurs... »
     La nuit déclinait mais le ciel était encore d'une teinte bleu sombre. C'était sans empressement que le chroniqueur faisait route vers la Taverne de la Non-Vie où ses nouveaux « compagnons » et lui avaient convenu de se retrouver. Deux elfes tout gentillets, une misère, une corvée... Des cataclysmes dans le Vieux Monde, il en arrivait tout le temps, la preuve ! Alors crapahuter vers il ne savait où pour en arrêter un autre... Par le sang des mortels, ces elfes devaient bien avoir une chance de cocus pour avoir ainsi mis son seigneur dans leur poche !! A moins que celui-là ne voulût bêtement l'envoyer hors du château...
     « Clavius ! »
     Une pensée l'avait soudain frappé. Et si...
     « Von Essen ! »
     Clavius ne parlait pas, et cette voix était...

     Il s'empara de son pistolet dans un geste absurdement rapide. La campagne sylvanienne était empreinte d'une poésie qui n'avait nul besoin de créatures chaotiques pour l'enjoliver. Or, une sorte de démonette venait justement d'atterrir devant lui. Mais était-ce vraiment une démonette ?!
     « Mon maître m'a chargée de vous dire : le périple que vous entreprenez est vain... »
     La main du chroniqueur trembla et le coup partit dans une formidable détonation ; le bille de plomb ricocha sur le corps de la créature. Étrange ! Étrange... Énervant, aussi.  
     « M'avez-vous comprise, Von Essen ?
     Décidément...
     - Non, pas du tout, - et il rangea son pistolet, se concentrant lentement sur les brises latentes de la dhar.
     - Votre quête est inutile, vous feriez mieux de songer à autre chose. C'est tout ce que mon maître... 
     - AMATERASU. »

     Il lui fallut plusieurs jets de flammes meurtrières pour que la créature cessât de voler autour de lui et prît la fuite. Damnation, il ne s'attendait pas à s'exténuer autant de si bon matin ! Par les cornes d'Oldrick le seigneur des batailles, le « maître du changement » ne semblait pas en rater une seule pour l'enquiquiner ! Tu parles d'un dieu !
     Ses crocs le démangèrent avant l'heure. Von Essen détestait cela, avoir soif alors qu'il se trouvait si loin d'une source de sang acceptable. Il détestait boire dans des conditions autres que celles qui allaient avec son habit élégant. Il détestait boire à l'improviste, sans cérémonie, mais à présent il lui faudrait encore courir à toutes jambes s'il voulait atteindre la taverne avant le lever du jour. Courir comme un vulgaire estafette.. Damnation !
     Eh bien, puisque sa majesté de la corruption voulait qu'il ne fasse pas quelque chose, elle aurait dû mieux choisir ses moyens de conviction ! Peu lui importait le malheur à deux sous que voulaient prévenir les deux valseuses elfiques, il les suivrait jusqu'en enfer, rien que pour pourrir les plans de son ennemi !!
     Le chroniqueur autoproclamé des von Carstein jeta un dernier regard en direction de la pile d'os qu'était son palefroi mort-vivant. Peste, tant pis, il irait à pied ! Sans qu'il ne sût pourquoi, le vampire sentit un pincement au cœur et se résolut à laisser les éléments ronger lentement les restes...


***
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***


 
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Dim 31 Mar 2019 - 11:02
Eh bien, il s'en passe des choses en un seul récit Sourire

Il est vrai que la taverne est relativement vide ces derniers temps, ses occupants crapahutant un peu partout dans le monde à s'envoyer des messages par cabalvision... Mais je dois avouer avoir eu la curiosité de voir apparaître une des figures éponymes, assise tranquillement au bord d'un comptoir.

Ensuite, je remarque que le copaing Oldrick se rappelle encore au bon souvenir d'Essen ! Fort bien. Le seigneur des batailles a la mémoire longue et on lui doit encore un château, même si ce dernier est au Roi Muet en théorie. Il est prêt à accepter diverses formes de compensation Tongue




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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Lun 8 Avr 2019 - 0:43
passage V8=>9ème age au 89? effectivement il y a du symbole Sun glasses

Je dois dire que j'ai vraiment l'impression (depuis pas mal de temps dans les vampire at war en fait) que ce récit est l'un des plus personnels de ce forum. Si j'ose une petite analyse:

-Tu as tenté de quitter le personnage de von essen
-Tu as essayé de te rapprocher de tes autres "personnalités" (les deux elfes)
-Tu es revenu à Von Essen
-Petit à petit le vampire se stabilise et retrouve peu à peu ce qu'il était
-Et là tu fais voyager toutes tes personnalités en même temps...

J'attends avec beaucoup de curiosité la suite Happy Wink

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Ethgrì-Wyrda, Capitaine de Cythral, membre du clan Du Datia Yawe, archer d'Athel Loren, comte non-vampire, maitre en récits inachevés, amoureux à plein temps, poète quand ça lui prend, surnommé le chasseur de noms, le tueur de chimères, le bouffeur de salades, maitre espion du conseil de la forêt, la loutre-papillon…
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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Dim 14 Avr 2019 - 12:41
ethgri wyrda a écrit:passage V8=>9ème age au 89? effectivement il y a du symbole Sun glasses
Je n'avais même pas remarqué, tiens. Ceci dit, les circonstances vont peut-être m'obliger à revoir ce délai  Camouflé Ninja  
ethgri wyrda a écrit:Je dois dire que j'ai vraiment l'impression (depuis pas mal de temps dans les vampire at war en fait) que ce récit est l'un des plus personnels de ce forum.
Mes avatars se baladent dans mes récits, cela est certain. Après, est-ce que cela signifie que mon récit est plus personnel qu'un autre, je ne saurais dire, je pense même que ce serait un peu éloigné de la réalité  respect  
ethgri wyrda a écrit:J'attends avec beaucoup de curiosité la suite Happy Wink
Voilou Happy

______________________________


     Au-delà des bourgeons, au-delà des jeunes pousses, au-delà du renouveau qu'apportait le printemps, il y avait le chaos.
     Au-delà des nouveaux espoirs, au-delà des amours nouvelles, au-delà des nourrissons, il y avait le chaos.
     Au-delà des corps et des âmes, au-delà de la vie et de la mort, au-delà des lois de la création, il y avait le chaos.
     Ici, tout clochait toujours, même quand ça ne clochait pas. Malheur à tout intrus qui s'y aventurait car le chaos le visitait en retour, par tous les orifices de son corps, par les moindres pores de sa peau, s'engouffrant dans les moindres replis du cerveau jusqu'à en connaître chaque recoin, jusqu'à atteindre l'âme sacrée et la visiter à son tour. Malheur à celui qui espérait s'en tirer sans séquelle car, alors que lui croyait revoir ses proches et les aimer comme autrefois, il ne se rendait point compte qu'il n'était guère indemne, il croyait que c'étaient ses proches qui avaient changé, il croyait que c'étaient ses proches qui lui voulaient du mal au lieu de l'aimer en retour. Malheur.
     Quelle folie devait alors agiter ces contrées ? Y manquait-t-on de soleil ? D'eau ? De bonne terre ? Sur le socle douteux de ces questions les érudits du Vieux Monde épuisaient leurs efforts, bâtissaient leur renommée, trouvaient le bûcher impitoyable des églises ou de simples villageois. Ou un clin d’œil malicieux. Une main tendue, ignoble et difforme. Une voix dans l'ombre, portant une promesse de réponse. Rares devaient être ceux à recevoir cet appel, plus rares encore devaient être ceux à le refuser. Peu importait car, à terme, la nature du chaos continuait à échapper aux races mortelles. Il n'en demeuraient que des élucubrations sans queue ni tête, des racontars, des gestes superstitieux, des liturgies servant à raffermir les croyants dans leur foi et les protéger des tentations du savoir...
     Seuls les plus forts, les plus braves et les plus sains d'esprit prenaient parfois sur eux la lourde charge des connaissances interdites. Seuls les plus coriaces des races mortelles osaient quelquefois relier quelques points, comparer quelques symboles, discerner quelques malsaines similitudes. Ils s'épaulaient souvent entre eux, ces héros, car nul jamais ne saurait affronter seul tous les dangers que recelaient ces lieux reculés, ces émanations perfides, ces murmures tentateurs. Les racines de tous les maux semblaient toujours remonter vers le Nord mais rares étaient ceux assez fous pour y partir... De ceux-là, nul n'enviait le destin car la marque du chaos leur était acquise.
     Ceux, toutefois, qui échappaient à ce triste voyage, ceux suffisamment retors ou simplement chanceux pour surnager au dessus des écueils de leur recherche devenaient d'inestimables atouts pour leurs peuples et l'ensemble des races mortelles.

     Iskandar le Barde et Naïr le Tisseur de nuages s'étaient ainsi rencontrés au détour de leurs devoirs respectifs envers leurs peuples. L'un était chef de clan, l'autre était archimage de la Tour  Blanche de Saphery. L'un était à l'aise dans la nature sauvage, l'autre dans le calme et l'isolement de la Tour, puis, l'expérience aidant, la quiétude incomparable des cieux. Rien n'avait prédestiné les deux elfes à se croiser : Iskandar ne quittait ne quittait que rarement la forêt de Laurelorn pour se rendre en Athel Loren ; Naïr passait le plus clair de son temps à guetter les présages des cieux, au dessus des nuages, ou bien à épauler occasionnellement le périple de navires ulthuaniens. Naïr était célibataire, Iskandar avait plusieurs femmes et des liens de parenté avec la quasi-totalité de son clan. Le barde était chaleureux et souriant, l'archimage – distant et réservé. L'asraï priait Kurnous, Isha et les esprits protecteurs alors que l'asur ne jurait que par Asuryan et l'ancien panthéon. L'un portait des robes marquées de symboles cabalistiques, l'autre – des braies en lin ainsi qu'une épaisse fourrure d'ours brun qu'il parvenait à transporter en un rouleau extraordinairement compact. L'un portait un long bâton métallique afin de canaliser la foudre, l'autre – un arc long, un carquois rempli de flèches, un glaive et une dague.
     Tous deux étaient des elfes, avec de longs cheveux blonds tirant sur le blanc, des traits gracieux et des membres plutôt fins mais c'était là où, à n'en pas douter, s'arrêtaient leurs similitudes. Des ancêtres communs, certes, mais les siècles et l'Histoire avaient veillé à conduire leurs descendants sur des voies radicalement différentes, sinon opposées. A bien y réfléchir, ils auraient même pu retrouver quelques traces rarissimes de rixes survenues entre ces deux peuples pourtant de si proche parenté et lignage. Les relations diplomatiques étaient au point mort, aussi fragiles que la glace d'automne, les échanges se limitaient à peau de chagrin. En somme, peu d'amour existait entre asurs et asraïs.
     Et cela se ressentait.

     Après le périlleux face-à-face avec l'être qu'ils prénommaient désormais Ashur, les deux elfes s'étaient retrouvés dans une situation chatouilleuse. En fait, tous deux auraient et seraient repartis vers leurs domaines respectifs si la réalisation du danger présenté par Ashur ne les avait pas cloué sur place. Un être capable de provoquer des ravages, n'importe où et n'importe quand, cela était simplement intolérable. De plus...
     « Les étoiles m'ont indiqué un mauvais présage. Si rien n'est fait, cet être pourrait briser l'équilibre de ce monde et précipiter son implosion.
     - Son... éclosion ?!
     - Sa destruction. Comprenez-vous ? Une catastrophe !
     - Si cela est ainsi, alors moi, Iskandar, chef dans mon clan de Wissen, dois l'arrêter. »
     Ils s'étaient alors tenus à l'orée de la forêt, les cieux chargés de nuages s'étant mis à cracher des trombes d'eau à ne plus en finir, jugulant tant bien que mal l'incendie déclenché naguère par l'être fou. Naïr se fut alors félicité intérieurement de cette maîtrise plutôt réussie du vent céleste, Azyr. L'annonce de l'elfe sylvain, en revanche, il l'eut trouvée irrationnelle.
     « Vous n'y pensez pas, chef du clan de Wissen...
     - Demi-chef, en fait. Nous sommes deux à guider notre clan.
     - Soit, mais...
     - Vous réalisez comme moi que c'est important, non ?
     - Cela va de soi mais ce que je voudrais vous faire entendre, demi-chef du clan de Wissen, c'est que vous ne pensez pas l'arrêter seul, me trompe-je ?
     - Bien sûr que non, - l'elfe sylvain s'était assis en tailleur, signe qu'il faisait confiance au mage, - je vais me joindre à vous, n'est-ce pas ? »

     Naïr l'archimage fut resté debout, il n'aimait guère s'asseoir à même le sol. Il eut tenté de mettre le curieux chef de clan à l'épreuve dans sa capacité de le suivre dans les cieux, ce à quoi celui-ci répondit en soufflant dans un petit cor particulièrement sonore. Lorsque le mage céleste eut compris qu'il appelait ainsi son aigle géant, il questionna ensuite Iskandar sur les moyens qu'il pensait mettre en œuvre pour mettre un terme à l'existence de la créature. A cela, son associé présumé répondit qu'il commencerait d'abord par observer sa proie afin d'en déceler les faiblesses et, quand le moment serait venu, Kurnous le Chasseur guiderait ses flèches. Il arma son tir tellement vite, et ce en tailleur, que l'archimage lui concéda alors avoir l'avantage de la rapidité.
     Ayant finalement pris juste mesure l'un de l'autre, ils convinrent qu'ils n'avaient que le temps de faire leurs adieux à leurs peuples respectifs avant de faire chemin ensemble. Iskandar retourna vers son clan et Naïr rejoignit un navire de Lothern qu'il avait aperçu la veille au large des côtes impériales.

     A l'attention de sa Sagesse le Grand Maître du Savoir de la Tour Blanche, l'archimage Teclis, fils d'Arathion, Gardien d'Ulthuan.

     Moi, l'archimage Naïr, fils de Celebrimbor, le Tisseur de nuages, ai découvert un être menaçant présentement de faire basculer le monde connu dans le chaos. Je me mets immédiatement à sa poursuite, et vous prie d'envoyer nos plus redoutables archimages sur les grandes terres orientales, dans une direction que mes collègues célestes devraient à présent pouvoir lire dans les étoiles. Moi, je trouverai toute l'aide que je peux sur place et agirait en avant-garde contre cette menace que je crains de ne point sous-estimer.
     Surveillez les étoiles à tout instant ! Cet être se meut dans les ombres et peut à tout moment changer d'endroit pour réapparaître des lieues plus loin.
     Ne prévenez pas ma famille.

           Humble serviteur du Roi-Phénix et des dieux de la Création,

                       Naïr de Saphery.



     L'archimage remit cette missive au capitaine du navire avec l'ordre de le ramener personnellement dans la Tour Blanche en toute urgence. Le capitaine obtempéra.


***

     La forêt a toujours été notre cordon ombilical nous reliant à notre mère la Terre. Nous croyons que si jadis nous étions restés proches de la Terre au lieu de plonger nos griffes dans son ventre, nous serions restés un peuple fort et uni, pas la triste réalité que nous sommes aujourd'hui. Tout barde connaît le récit des âges par cœur : nous qui étions si fiers de notre suprématie sur les choses et les bêtes, nous qui croyions que le Premier Roi avait écarté les démons de ce monde, nous qui pensions... Eh bien, nous nous trompions. Je m'en rappelle à présent. Implosion. Notre peuple a implosé, comme le monde semble prêt à le faire à présent.
     Aujourd'hui encore, nous envions souvent les bijoux et les parures métalliques de nos frères par-delà les mers. Leurs armes sont aussi meilleures que les nôtres, mais... à chaque fois que j'en rencontre un, je vois dans son regard cette même fièvre, cette même anxiété : toujours plus, toujours plus, toujours plus... En réalité, je les plains, nos frères par-delà les mers. De nous tous, ils sont ceux qui portent encore le lourd fardeau du regret. Leurs épées ne rouillent jamais mais leurs cœurs sont rongés par le remords. Hantés par un passé à jamais révolu, nos frères ne sont qu'amertume, cherchant désespérément refuge dans la guerre, l'art et la prière. Je plains nos frères, en vérité.


     Ce fut avec ces pensées peu réjouissantes qu'Iskandar le Barde franchit les lignes de guet que son clan entretenait jour et nuit aux abord de la forêt de Laurelorn.


***
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Essen

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Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 Empty Re: Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début

Jeu 20 Juin 2019 - 23:58
Salut tout le monde !


Premièrement, par Nagash, j'ai tant de textes à rattraper dans cette section. Bouh. Honte à moi Grr Skull

Deuxièmement, pour les braves lecteurs qui s'aventureront dans mes délires ci-dessous, je puis vous avertir que ces quelques paragraphes contrediront *tous* mes pronostics annoncés précédemment dans ce topic.

Troisièmement, bonne lecture ! Happy  


_____________________________________________

87ème partie.


     « Maître serviteur ! Ho ! Maître serviteur ! »
     Von Essen reprit peu à peu conscience. Une nouvelle journée à ne rien faire s'annonçait...
     « Maître serviteur ! Maître buveur ! »
     Hein ?
     « Mon compagnon asur va vous rosser si vous ne vous rendez pas disponible sur le champ ! »
     Ah, les deux elfes n'étaient donc pas un rêve. Il faudrait les brûler mais cela déplairait probablement au seigneur von Carstein.
     « Qu'il ose seulement, - grommela le chroniqueur, - et je lui couperai les oneilles... »
     Il mit autant de force qu'il le put dans cette menace. Peut-être avait-il passé une nuit de beuverie sans nom pour apaiser sa soif de sang, et alors ?
     « Qu'il ose seulement ! »

     Le barde, l'archimage et l'ancien bourgmestre se retrouvèrent à l'extérieur de la Taverne de la Non-Vie. A vrai dire, Von Essen ne voulait surtout rien voir ni entendre : toute notion de péril sans gloire l'insupportait. Le fait que les deux elfes échangeassent quelques mots sans qu'il puisse en saisir le sens l'agaça davantage.
     « Je vous conseille de démarrer avant que je n'y retourne, - lâcha-t-il. »
     Les deux elfes lui semblèrent... compréhensifs, ni l'un ni l'autre ne jugeant nécessaire de le rabrouer pour son incivilité.
     « Nous sommes à la recherche de l'être que vous appelez Ashur, maître vampire. Que savez-vous de lui ?
     C'était à croire qu'ils lisaient dans son esprit. Ou qu'ils étaient simplement pragmatiques, surtout l'archimage à la robe si richement ornée. Par où devait-il commencer ? Par satisfaire sa propre curiosité.
     - Que lui voulez-vous ?
     - Pratiquez-vous les arcanes, maître vampire ?
     - Non ! Éclairez ma lanterne.
     Un mensonge. Après tout, autant ne pas dévoiler toutes ses cartes...
     - Ashur est la magie incarnée, faîte menace pour ce monde, maître vampire. Dois-je me montrer plus clair ?
     - Quel est votre nom, déjà ?
     - Naïr de Saphery. Le temps que vous nous faîtes perdre, maître vampire, est autant de chances supplémentaires pour la venue de notre perte à tous.
     - Rabat-joie !
     Von Essen voulut se détourner mais n'osa pas. Il voyait que le haut elfe avait raison et que lui était au mieux puéril, au pire stupide. Ses mains lui démangèrent et il finit par déclamer en gesticulant :
     - Vous ne savez pas de quoi vous parlez, déjà, et en plus vous ne savez pas qui est Ashur. Ce que je sais, moi, c'est que la mort n'a pas d'emprise sur lui comme elle a pu avoir emprise sur moi. Tuez-le ! Tuez-le encore ! Il reviendra. Sans parler du fait que sa puissance arcanique dépasse la votre, maître archimage ! Vous croyez en votre supériorité intellectuelle mais moi, je suis sceptique : il faut plus que vos siècles de pratique pour en venir à bout.
     - Dans ce cas, quel est votre conseil ?
     Cette fois-ci, le chroniqueur se détourna pour réfléchir. La balle était dans son camp, ces deux êtres sans foi ni loi se remettaient à lui pour les aider dans leurs futiles problèmes. C'était à lui, à présent, de faire en sorte que cette abjecte mission d'abnégation fasse autant de bruit que mille canons impériaux, qu'elle résonnât aux quatre coins du Vieux Monde... Qu'elle résonnât.
     - Maître vampire ?
     - Il va nous falloir... un héros ! »


***


     La conversation qui s'ensuivit fut l'une des plus désagréables de sa non-vie. Le dénommé Naïr devait être détesté dans son pays pour un tel manque de second degré et d'empathie. Qui ? Où ? Comment ? Évidemment qu'il ne savait pas dans l'immédiat ! Évidemment ! Cependant, même si le ton de l'archimage demeurait neutre, Von Essen était suffisamment retors pour voir que l'elfe s'impatientait. L'altercation fut probablement évitée lorsque le barde, Iskandar l'elfe sylvain, lui demanda en quoi lui, son compagnon ou le chroniqueur lui-même ne pourraient pas avoir l'étoffe du héros tant recherché.
     « Moi...
     Le regard du vampire devint soudain vitreux. Iskandar y lut un inexplicable chagrin et s'en alarma.
     - Maître vampire ? Maître Essen ? »
     L'archimage demeura de marbre, trouvant plus pertinent de laisser parler le barde et, plus important en encore, leur « assistant » vampirique. Ce dernier, au départ vif et spontané, adopta brusquement un ton glacial.
     « Je vais essayer d'être clair, pour une fois : la menace dont vous semblez tellement vous soucier ne m'importe guère. Vous ne trouverez pas en moi la sollicitude que vous semblez tenir pour argent comptant. Le Vieux Monde peut couler, je coulerais avec, sans ressentir la moindre détresse, le moindre regret. J'ai dit. »
     On entendit la brise qui agita l'herbe flétrie aux alentours. Le ciel au dessus de la Taverne était couvert, comme à son habitude. Les deux elfes et le vampire laissèrent planer un long silence qui fut gênant pour les morts enterrés dans la cour.
     L'archimage agita légèrement son sceptre de sorcellerie : la masse nuageuse s'agita alors, laissant les derniers rayons d'un soleil couchant percer à travers, droit sur le chroniqueur.

     Les yeux révulsés, il hurla à la mort avant de se jeter, crocs et griffes apparents, sur l'outrecuidant haut elfe. Le sceptre fut arraché des mains, brisé entre les mâchoires puissantes du vampire, mais la curée n'atteignit pas l'archimage car un brouillard d'une blancheur insondable inonda soudain la cour de la taverne. Von Essen poussa un terrifiant cri de rag.
     « Ma douleur ne prouve rien, RIEN ! - vociféra-t-il, - Je ne suis qu'une coquille vide qui n'agit que par le murmure de ses six sens ! Ma plume et mon encre ne servent qu'à écrire aveuglement les faits passés et présents ! Mais rien, ô elfe, RIEN n'a de valeur à mes yeux, rien à part ma vie d'automate, reflet de mon passé, fantôme d'une gloire révolue ! Et vous, maître sylvain, vous appelleriez à ma vertu ? Poète, naïf, voilà ce que vous êtes ! Je me gorge de vos rodomontades et je vous les recrache à la figure ! Ashur va encore prouver au monde entier qu'il est le plus puissant fauteur de troubles de tous les temps ? La belle affaire ! Lui, au moins, sait défendre l'honneur de sa lignée ! Lui est un von Carstein qui mettra au Vieux Monde une telle gifle... »
     Il s'attendait à ce qu'on lui mette en coup en traître dans la purée de pois immaculée, il espérait et craignait que cela arrivât, mais les deux elfes ne donnaient aucun signe de vie, à croire qu'ils attendaient qu'il finît de vider son sac... Ah, les elfes, toujours persuadés que le temps fût de leur côté... Niais, sots, arrogants, voilà ce qu'ils étaient ! Puisqu'ils lui en laissaient l'occasion, auf Wiedersehn ! Ils se reverraient plus tard ! Le brouillard, après tout, ne pouvait dissimuler à ses sens l'entrée de la taverne, aussi le chroniqueur s'y dirigea promptement, enthousiasmé à l'idée d'oublier toute cette affaire.
     Lorsqu'il franchit la porte d'entrée, toutefois, sa fureur remonta d'un bond : Iskandar et Naïr l'attendaient à la table la plus proche.
     Désireux que ces deux-là lui lâchent enfin les semelles, il leur déclama : « Votre histoire ne me concerne pas. Trouvez-vous un autre vampire. »


***


    L'elfe sylvain se leva dans sa direction ; les pupilles de l'ancien bourgmestre se rétrécirent ; « Halte, - dit-il abruptement avec un geste éloquent, - d'accord, soit, soit ! Rasseyez-vous. »
     Le barde, visiblement surpris par cette volte-face, se rassit lentement, sans lâcher le chroniqueur du regard. Ce dernier prit une profonde inspiration avant d'annoncer d'un ton neutre :
     « Vous allez recevoir mon aide. Toute l'aide dont je suis capable... Heureusement que la taverne est déserte, tiens, car je souhaite un minimum de témoins. 
     - Qu'est-ce à dire ?
     L'archimage semblait désormais prêter peu de crédit au ton solennel du vampire, qui le gratifia d'un sourire narquois.
     - Regardez seulement, - il marqua une pause, les yeux mi-clos, avant de prononcer :
     BANKAÏ.
     YUME NO MON. »


     Le sol trembla immédiatement, envoyant toute la vaisselle du bar s'écrouler derrière le comptoir, alors qu'un vent puissant s'était mis à souffler à travers la porte et les fenêtres de la taverne. Les deux elfes se levèrent d'un bond, endurant le séisme avec une facilité toute elfique, scrutant vivement les alentours et vraisemblablement prêts à se défendre, puis ils se dirent d'une seule voix, en elfique : « Là, regardez ! »
     Von Essen eut ignoré cette coïncidence verbale, il voulait en finir : dans ses mains se solidifia du néant un outil aussi grand et large que lui, mais bien plus léger : une gigantesque plume blanche. Espérant que les deux compères...

     « Que faîtes-vous ?
     … ne réagissent pas trop violemment...
     - Taisez-vous, je vous aide.
     … il leva sa plume et commença à l'agiter : la pointe se mit à tracer des lettres qui formèrent des mots, dans l'air, brillants tels des diamants, éphémères telles des étoiles filantes.
     - Expliquez-vous !
     Damned, que cet asur était énervant. Là, c'était presque fini...
     - Von Essen ! »
     L'intéressé cessa son écriture aérienne, sa plume démesurée se dissipant aussi vite que les derniers mots qu'il venait de tracer. Presque aussitôt, les éléments déchaînés par le sortilège se calmèrent et les meubles cessèrent de voler dans la salle. Le chroniqueur prit à nouveau une grande inspiration. Quelque part, il s'en doutait, Kaïros le Tisseur du Destin devait s'arracher les plumes suite à cette intrusion inopinée dans son livre. Bah, ça lui changerait de l'habitude...
     « Plus un geste... » - la menace dans la voix de Naïr de Saphery s'était brisée du fait de l'incertitude. Compréhensible, se dit le chroniqueur, dans la mesure où peu d'érudits tels que lui se seraient attendus à ce genre de magie de la part d'un vampire de bas étage. Il scruta le barde du coin de l’œil : ce dernier était manifestement tout aussi alerte que l'archimage mais Von Essen ne sentit pas la même méfiance envers sa personne. Il fut même étonné lorsque l'asraï s'assit en tailleur à même le plancher, au milieu des tables et des chaises renversées (la poussière retombait encore), et adressa simplement au vampire une question muette, marquée par ses sourcils levés. Quel phénomène, celui-là... Il avait raison, cependant, quelques explications s'imposaient.
     « C'est fait, messeigneurs, - leur déclara-t-il sur un ton aussi désinvolte que l'était la posture de l'elfe sylvain, - le Vieux Monde n'a plus rien à craindre de la part du terrible Ashur, je viens de m'en assurer personnellement.
     Les deux elfes se dévisagèrent brièvement, puis l'archimage reprit la parole sans délaisser son attitude sévère et incrédule :
     - Comment ça ? Comment le prouvez-vous ?
     - Cherchez Ashur autant que vous voudrez, vous ne le trouverez pas. Il est de retour dans les limbes, qu'il n'aurait jamais du quitter...
     Comme il s'y attendait un peu, l'annonce d'un tel tour de force ne fit qu'empirer l'humeur sceptique de l'asur :
     - Je vous préviens, - menaça-t-il, - dans l'état où nous nous trouvons, je ne goûte guère aux plaisanteries. Je donne à vos propos une chance, une seule, entendez-vous ? Je m'en vais observer les astres qui, eux, portent la parole du Créateur. Iskandar, je vous prie de veiller à ce que notre ami ne quitte pas ce lieu...
     - J'y veillerai, partez tranquille, - lâcha le barde sur un ton confiant et dans lequel Von Essen trouvait toujours un étrange optimisme. »

     Lorsque l'elfe sévère quitta la grande salle, l'elfe badin adressa au vampire un franc sourire, à croire que lui, au contraire de son comparse, le croyait sur parole. Le chroniqueur en frémit de malaise, tellement ce genre de bienveillance de la part d'un étranger lui semblait hors du commun.
     « Êtes-vous vraiment ce que vous prétendez être ? - prononça soudain le barde en le fixant droit dans les yeux.
     - Vous n'êtes pas sorcier, je me trompe ? - renvoya Von Essen du tac au tac.
     - Non, mais... »
     Il n'eut guère le temps de finir : invoquant le pouvoir du vent de l'Ombre, qu'il pratiquait depuis sa rupture, le chroniqueur des von Carstein se fondit dans les ténèbres, se déplaçant à la vitesse de l'éclair, choisissant la direction de l'ouest, désireux de quitter enfin la compagnie intenable de ces deux individus.
     Lorsqu'il reparut enfin à la surface du monde, son costume rouge et noir et ses bottes toujours intacts, il sentit le vent agiter ses cheveux de jais : il était au sommet du donjon d'une place forte mémorable, le Fort de Sang.
     L'épineux problème de la fin du monde étant réglé (enfin!), il se délecta de la vision du ciel nocturne et des lunes jumelles éclairant les forêts épaisses recouvrant le flanc des Montagnes Grises. Vlad von Carstein attendrait son retour un peu plus longtemps : après une mission aussi rondement menée, il méritait bien au moins quelques mois de vacances...



Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 705433 FIN. Vampire at war : la Fin n’est qu’un nouveau début - Page 2 705433





     Epilogue


     Ils en étaient à leur septième jour de route depuis la encore plus célèbre désormais cité d'Ubersreik : un chevalier bretonnien en armure étincelante et une demoiselle bretonnienne aux pouvoirs merveilleux, Silvère de Castagne et dame Gaea de Grunere. Leur étrange guide, un faon d'un blanc pur apparu par la volonté de la Dame du Lac, les menait droit vers l'est à travers les terres impériales. L'animal albinos prouvait son essence surnaturelle par le fait qu'il n'éprouvait aucun besoin d'une bête ordinaire, ne laissant que le minimum de temps à ses compagnons de route pour se reposer la nuit.
     Silvère, chevalier du Graal de son état, savait que la mission vers laquelle ils chevauchaient devait être des plus urgentes et des plus périlleuses car le faon avançait pareillement à travers les prés, les bois et les rivières et seuls les miracles de dame Gaea, prophétesse du Graal, leur permettaient de surmonter les obstacles que la nature pouvait dresser sur le route. Les villes et les hameaux, en revanche, étaient scrupuleusement évités par leur étrange guide mais, comme leur départ d'Ubersreik a du se faire en plus de hâte qu'ils ne l'avaient escompté, juste après les cérémonies, Silvère dut insister au deuxième jour afin de faire au moins une halte dans un village pour quelques provisions. Ce fut la seule nuit où le faon ne fut point à leurs côtés, retrouvant le duo au petit matin sur la route, Silvère ayant même omis d'apprendre le nom du petit bourg fort sympathique au demeurant.
     Au septième jour, ils avancèrent à travers de nombreux champs cultivés entrecoupés de haies touffues et quelquefois l'on apercevait des troupeaux de vaches dans un pré lointain, taches brunes et blanches sur un fond vert émeraude. Silvère se demandait une fois encore en quoi pouvait bien consister le but de leur traversée, la vision dont dame Gaea lui avait fait part en chemin ne lui offrant qu'une idée confuse de la chose : un homme qui souffrait au milieu d'une terre dévastée et stérile, le tout détruit par un incroyable cataclysme. Fallait-il que l'homme trépasse ? Devrait-il au contraire le protéger ? Même s'il avait la foi, c'était plus fort que lui, il se pouvait s'empêcher d'y réfléchir.
     La nuit venue, alors qu'ils avaient laissé leurs montures paître dans un pré et qu'ils allaient s'installer à l'ombre d'une haie, le faon blanc s'agenouilla auprès de la prophétesse du Graal, comme il l'avait fait au cours des six autres haltes en pleine nature. Silvère, dont la bénédiction était renforcée par ses exploits et sa conduite, se préparait à une nouvelle nuit où son repos lui permettrait à la fois de prier, de dormir et de demeurer à l'affût de tout danger qui les approcherait. Il adressa à la Dame des mots de gratitude et de dévotion qui n'avaient guère faibli au fil des années, au contraire. Ce fut ainsi que, comme tous les autres matins, il se réveilla à l'aube rempli d'une vigueur nouvelle, prêt pour une nouvelle journée en selle et, si besoin, pour une nouvelle journée de combats.
     « Preux paladin de Castagne, - entendit-il dame Gaea d'adresser à lui.
     Lorsqu'il se tourna vers elle pour lui adresser le salut sacré, il fut surpris de ne plus voir le faon à ses côtés. Il salua d'abord la prophétesse, après quoi seulement il s'enquit de la disparition de leur guide.
     - Il m'est apparue une nouvelle vision, mon ami, - lui dit-elle. - La terre dévastée devient aussi verte et vivante que le pré où nous sommes, et l'homme au destin effroyable se changea en pierre, telle qu'on les voit parfois aux abords... de mon lieu natal, - conclut-elle, le regard dans le vague, une expression de béatitude sur les traits.
     - Dame, - le chevalier voulait en avoir le cœur net, - cela signifie-t-il que la saincte volonté de Notre Bienfaitrice a été accomplie ?
     - Oui, - la prophétesse semblait adresser un sourire radieux au pré balayé par la brise matinale, - je le crois, mon ami.
     - La Dame soit louée ! - Silvère retomba à genoux, joignant à nouveau ses mains. - La Dame soit louée, - répéta-t-il plus doucement mais avec plus de ferveur. »
     Leurs chevaux apparurent de derrière un vallon, prêts à rejoindre leurs cavaliers pour une nouvelle journée de périple. Dame Gaea, cependant, joignit ses remerciements à ceux de Silvère, restant debout, les bras écartés, comme si elle voulût embrasser le vent. La brise remuait les longs pans de sa robe délicate ainsi que les longues mèches de ses cheveux blonds.
     « Merci, ma Dame, - disait-elle, - Merci. »


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