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Gilgalad

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Une nouvelle histoire (ou pas) Empty Une nouvelle histoire (ou pas)

Lun 2 Mar 2015 - 22:20
Voici un nouveau récit que j'ai commencé il y a quelques semaines. Il faudra patienter pour avoir la suite car je vais la modifier un peu (elle va trop vite à mon goût).

Comme d'habitude, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions et remarques. Je me suis relu plusieurs fois mais certaines fautes m'ont sûrement échappé. Alors montrez-les moi dans ce cas.
C'est aussi le cas si vous avez des questions car vous n'avez pas compris quelque chose. J'essaierai de répondre sans dévoiler la suite de l'histoire.



Partie 1 :


La guerre arrivait à nouveau aux portes de l’Empire. Les forces du mal au Nord allaient à nouveau tenter de l’envahir. Cette fois-ci, rien ne semblait pouvoir les arrêter. Ils avaient rasé entièrement Praag. Selon les rumeurs, un monstre aussi haut que les murs de la cité avait pulvérisé ces derniers comme s’ils n’étaient rien. Et maintenant la horde se dirigeait vers la capitale de Kislev. C’était du moins ce qu’il entendait dans cette taverne de l’Averland. Il savait que cela n’était que des rumeurs. Mais tout le monde en parlait, et ce n’était pas le premier endroit où il entendait cela. Depuis des jours et des jours, ces rumeurs parcouraient le pays. Il baissa un peu plus sa capuche qui empêchait les gens de voir son visage. Il prit la bière devant lui et la but d’un trait. Elle avait le goût de la cendre. Mais il était habitué désormais. Par une fenêtre, il vit que la nuit allait tomber à l’extérieur.
« Vous voulez quelque chose d’autre monsieur ? »
Cette voix le tira de ses pensées. C’était la servante. Elle était une belle jeune femme brune d’environ vingt ans. Il lui demanda une soupe. Il fallait à tout prix rester normal. Juste après qu’elle l’eut quitté, un des clients lui toucha ses fesses. Mais elle ne dit rien car elle avait l’habitude. Cela était monnaie courante quand ils étaient éméchés. A la même table, une dispute éclata soudain. Il ne savait pourquoi mais cela était dangereux. Il mit la main sur la garde de l’épée passée dans son dos et attendit. Voyant que les protagonistes commençaient à chercher les ennuis et à vouloir se battre avec des armes, il sortit légèrement l’arme de son fourreau. La servante était à nouveau de son côté et regardait son père et tenancier. Celui-ci ne faisait rien. Il savait qu’il ne pouvait rien faire.
Soudain, la dispute dégénéra. Des lames furent tirées et le sang coula. Il se décida à agir avant que des innocents ne meurent. En une seconde, il était debout, l’arme au poing et il commença le massacre. Chaque coup emportait un des hommes dans la mort. En quelques secondes, ils étaient tous étendus sur le sol ou sur des tables, le sang coulant sur le sol et sans vie. Il s’adressa au tavernier en lui lançant une bourse remplie de pièce. « Pour le dérangement et la casse. »
Il s’en alla aussitôt. Pour toutes les personnes présentes ce soir-là, il ne devint qu’une ombre dans leur passé. Ils ne se souvenaient de rien si ce n’est qu’ils avaient frôlé la mort. Une seule personne se souvint. C’était la jeune servante.

Il marchait rapidement sous le ciel étoilé. Il voulait mettre autant de distance que possible entre lui et cette taverne. Un répurgateur ne tarderait pas à intervenir en entendant cela. Même si beaucoup étaient dans le Nord avec Magnus dit le Pieux, il savait qu’il en restait, surtout à proximité de la terre des vampires. Il avait nettoyé sa lame depuis longtemps. Le sang dessus ne le gênait absolument pas, mais il préférait éviter d’en avoir. Cela pourrait lui créer des problèmes. Problèmes qu’il voulait éviter. Il marcha sans s’arrêter un seul instant. Il ne dut s’arrêter que lorsqu’il sentit un piège. Il était juste devant un virage sur le chemin. Il sentit trois ou quatre bandits. Ils étaient cachés dans les fourrés. Il s’attendait à ce qu’ils sortent tous ensembles ou bien que l’un d’entre eux reste derrière avec un arc. La première solution fut la bonne. Tout en mettant la main sur la garde de son épée, il s’avança. Ils sortirent tous en même temps. Il n’en laissa qu’un seul en vie. Il se pencha et lui dit :
« Je te laisse la vie sauve. Mais sache qu’en continuant dans cette voie-là tu n’aideras jamais ta famille. »
Il continua sa route, tout en le laissant à ses pensées. Il avait dû se faire violence pour éviter de le tuer. Une fois de plus. Cela faisait des siècles qu’il essayait de ne pas tuer sans raison. Il avait perçu du bien dans l’âme de cet homme. Il était bandit plus par couardise que par réelle volonté. Il avait décidé de lui laisser une seconde chance. Il partit au Sud. L’arrivée du Soleil par-dessus les montagnes ne le surprit pas. Il pouvait sentir l’aube arriver et sa cacha dans une sorte de grotte à flanc de colline. Un troll y avait logé par le passé. Cela se voyait à ce qui était entassé. De nombreux hommes étaient morts, soit en le dérangeant, soit en voulant le tuer. Cela lui faisait mal mais tel était le prix à payer pour sa malédiction. Il le connaissait depuis bien longtemps déjà mais avait encore un espoir. Il voulait connaître l’amour avant de pouvoir quitter le monde. Il n’avait jamais pu le connaître avant. Et c’était ce qui l’empêchait de chercher la mort.  Il regarda à l’extérieur. Le Soleil inondait la plaine. C’est alors qu’il entendit des voix et des chevaux, probablement des cavaliers :
« Selon un messager, quelqu’un a tué plusieurs personnes cette nuit dans une auberge.
_On sait qui c’est ?
_Non monsieur. Mais une fille se souvient parfaitement de se qu’il a fait. Apparemment, aucun autre ne s’en souvient réellement.
_Il va falloir aller l’interroger alors.
_Pensez-vous qu’elle soit complice ?
_Le mal est partout Wilfried. »
Elles s’éloignaient. Il se mit à réfléchir. Son action de la veille risquait de provoquer des représailles sur la population du bourg. Ils allaient arriver vers la tombée de la nuit. Sans compter qu’il était presque à une nuit de marche de l’auberge. Un choix cornélien s’offrit à lui. Allait-il sauver sa vie à tout prix, peu importe ce que cela lui coûte ? Ou bien allait-il respecter le serment qu’il s’était fait ? Il réfléchit pendant tout le reste de la journée. Il pensait à toutes les conséquences possibles de son choix, quel qu’il soit. L’astre du jour tombait lentement à l’Ouest et finissait sa course quand il finit par choisir. Il attendit l’arrivée de la nuit pour sortir de sa cachette. Il repartit alors sur ses pas de la veille. Mais cette fois-ci, il courut. Il ne voulait pas perdre de temps.

Il entendait le vent siffler à ses oreilles. Il touchait à peine le sol herbeux et humide de la plaine averlandaise. Il retrouvait des sensations qu’il n’avait connues depuis longtemps. Et cela l’enchantait plus toute autre chose. L’herbe défilait sous ses pieds de plus en plus vite. Il se laissa griser par la sensation de vitesse et de pouvoir qu’il avait. Il traversa un campement d’hommes à toute vitesse. Ils eurent l’impression que cela n’était qu’un coup de vent. La joie entrait à nouveau dans son âme torturée. Une autre sensation oubliée. Depuis trop longtemps. Peut-être qu’il devrait tenter de vivre à nouveau. Mais cela avait aussi un risque non négligeable. Mais il ne décida rien. Il reporta tout cela à plus tard pour se concentrer sur le plaisir qu’il éprouvait en cet instant. Rien ne pourrait le remplacer. Du moins pas à sa connaissance, plutôt vaste.
Quelques heures après être parti, il arriva devant un bourg. Celui-ci avait fermé ses portes. Mais l’auberge était un peu plus loin. Il contourna rapidement. Cette-fois-ci, il prit ses précautions. Il ne mit que quelques minutes pour arriver à l’auberge. De nombreuses lumières étaient allumées. La pluie se mit à tomber alors qu’il attendait dehors. Il visita rapidement les écuries. Deux chevaux, qui n’étaient pas là la veille, étaient attachés. Et vu leur qualité, ils n’étaient pas des bêtes de trait. De plus, un chevalier ou une personne importante se serait arrêtée dans le bourg et non dans une auberge sur la route. Il réfléchit rapidement. Si c’était bien un répurgateur et un acolyte ou élève, il valait mieux attendre. Attendre pour ne pas se révéler. Attendre qu’ils sortent pour ne pas risquer des vies innocentes. Il voudrait probablement brûler vive la malheureuse si elle ne lui plaisait pas. Il ferma les yeux et se concentra sur son ouïe. La conversation qu’il entendit à l’intérieur de l’auberge le convainquit de la justesse de sa décision. Il n’y aurait même pas un simulacre de procès. Cela ne le surprit pas le moins du monde. La fille allait sûrement être exécutée sur la place publique le lendemain. Il s’abrita dans une grange abandonnée et se reposa.
Il se leva alors que quelques rayons timides perçaient l’épaisse couverture nuageuse. Cela faciliterait son action. Il se dirigea vers le bourg. Il entra sans difficultés. Car après tout la guerre était loin de l’Averland.

Les masures étaient plutôt en bon état malgré le fait qu’elles ne soient guères luxueuses. Il y avait quelques bourgeois mais rien de comparable aux villes de la région. Les gens étaient habillés simplement mais proprement, du moins pour une bonne partie d’entre eux. Il y avait bien sûr un certain nombre de mendiants. Certains étaient infirmes, d’autres non mais faisaient semblant de l’être. Il trouva la place centrale sans problème. Un tas de bois mort avait déjà été dressé. Il rabattit encore un peu plus sa capuche. Il ne devrait pas éveiller l’attention de la foule. Après tout, cela était monnaie courante pour les voyageurs. Il se comporta alors comme quelqu’un attendant patiemment l’exécution. Il dut attendre plusieurs heures. Quand le temple de Sigmar sonna les douze coups de midi, une charrette sortit de ce dernier. La foule devint un peu plus nombreuse. Il devait y avoir les deux mille âmes du bourg rassemblées sur cette place. Le temple était situé quelques centaines de mètres plus loin. Il vit la fille sur la charrette. Elle avait les joues inondées de larmes et semblait avoir été torturée. Elle avait de multiples coupures sur les joues. Elle portait une longue robe blanche tachée de sang et de boue. Elle avait les mains liées dans le dos. Un garde conduisait la charrette pendant que des dizaines d’autres ouvraient le chemin. Il repéra rapidement les environs. Les toits étaient relativement bas et porter la fille tout en sautant s’avérerait plus acrobatique que dangereux. La population se mit à lancer des fruits pourris sur cette dernière. Le véhicule allait très lentement pour laisser le temps à la population de s’exciter. Il mit trente minutes pour parvenir au bûcher. La jeune fille fut hissée dessus sans résistance. Sans mains furent détachées pour être mieux liées derrière le poteau auquel elle fut adossée. Aucun autre lien ne la maintenait mais cela semblait suffisant. Celui qui semblait être le répurgateur prit alors la parole :
« Aujourd’hui est un grand jour. Aujourd’hui, nous allons faire reculer les ténèbres. Cette femme, qui est dressée devant vous, est fidèle à des forces qui veulent gouverner le monde. Elle est hostile à l’Empire de Sigmar. Elle a pactisé avec les puissances de la Ruine pour nous mener à notre perte. Et pour cela, elle en paiera le prix. Puisse le feu sacré la consumer, elle et son âme. »
Le chasseur de sorcière descendit du tas de bois et prit une torche. Il la baissa et mit le feu au bûcher.

Le feu prit lentement. Il le savait en voyant le bois. De plus, il ne produisait presque pas de fumée. La mort serait lente et douloureuse s’il n’intervenait pas. Il s’approcha discrètement jusqu’à ce qu’il soit au premier rang. Il y avait un garde en face de lui mais il ne sembla pas le voir. Il se glissa discrètement sous lui et courut vers le bûcher. Quelqu’un cria et les gardes se retournèrent. Ils le virent alors. Il se dépêcha de couper les liens avec une dague. Il saisit alors la jeune femme et la plaça sur ses épaules avant de prendre quelques pas d’élan et de sauter jusqu’à un toit. Le répurgateur s’aperçut que sa proie avait disparue et avait été volée. Il donna l’ordre de ramener les deux personnes, mortes ou vives.
Il courait de toit en toit. Bien que ralentit par le poids de la fille sur ses épaules, il était bien plus rapide que ses poursuivants. Et il avait un équilibre hors du commun. Il sauta sur les murs du bourg avant de sauter par-dessus. Il courut alors vers la plaine et ses herbes hautes où il serait plus facile de se cacher. Il ne s’arrêta pas avant le coucher du Soleil. Il savait que les recherches seraient interrompues la nuit venue. Il posa celle qu’il avait sauvée avec précaution et mit son oreille contre le sol. Il n’entendait rien. Pas le moindre bruit de cheval ou de chien. Ou même de pas. Il se releva, reprit la fille sur ses épaules et se mit à marcher à toute vitesse. Il fallait aller le plus loin possible. Il obliqua vers l’Est pour se protéger des poursuivants. Ils n’oseraient pas le poursuivre dans un milieu aussi dangereux.
Alors que le jour allait poindre, il trouva une grotte. Elle s’enfonçait profondément dans la montagne. Il l’explora attentivement mais ne trouva aucune trace de passage récent, quel qu’il soit. Il posa au sol sa protégée inconsciente avant d’aller couper des branches pour lui faire un feu et une sorte de lit. Il lui fit un tapis de feuilles mortes où il l’installa. Avec des allumettes, il alluma un petit feu pour la réchauffer. Elle n’avait pas été brûlée mais était inconsciente. Et il fallait éviter qu’elle ne se refroidisse. Il enleva son fourreau de son dos et sa grande cape. Il mit alors cette dernière sur la jeune femme dont il ignorait tout. Elle la couvrit entièrement. Elle semblait paisible ainsi. Comme libérée de tout malheur que la vie pouvait lui offrir. Bien que déjà ayant la vingtaine, elle avait encore un air de nouveau-né en dormant.

Il lui tourna le dos et regarda vers l’extérieur, là où le Soleil éclairait le monde d’une nouvelle journée, comme depuis des millénaires. Il n’avait rien manqué depuis des millénaires. Alors même que le monde semblait perdu, lors de la venue du Chaos, il se leva, donnant à chaque fois un nouvel espoir aux elfes et autres races. Au final, peut-être que l’astre du jour symbolisait le bien qui ne pouvait être vaincu éternellement. Car le Soleil finissait toujours par se lever. Aussi longue puisse être l’obscurité, la lumière revenait encore et toujours. L’astre déclina alors qu’il pensait aux interactions du bien et du mal. Il revint plusieurs fois à l’idée que même le bien avait une part d’ombre. Car chaque être en a une en lui. Il ne fallait juste pas y succomber totalement. Car cette part d’ombre leur permettait aussi de survivre à travers l’enfer de la vie. C’était cette part d’obscurité qui le maintenait à l’intersection entre la vie et la mort. C’était cette part d’ombre qui avait permit de sauver le monde. Car c’était celle-là qui avait permit aux elfes de survivre pour le sauver. C’était cette part qui permettait à l’Homme de lutter contre les Forces du Chaos. Mais ils devaient, tous et toutes, s’efforcer de la contrôler, sous peine de devenir un adorateur des puissances de la Ruines. Elle pouvait avoir de nombreuses formes, de nombreuses incarnations. Chez certains, c’était la magie obscure. Chez d’autres, beaucoup plus souvent, la soif de sang. Chez d’autres encore la peur de mourir. Ou bien la volonté d’être toujours meilleur. Ou d’accumuler les richesses. Elle était aussi multiple que le Chaos. Elle était changeante. Mais on ne pouvait l’éradiquer car elle était nécessaire. Il sentit la jeune femme bouger dans son dos. Il se retourna. Elle se réveillait. Il sortit de sa besace un petit animal et le pluma puis le découpa avant de l’embrocher et de le faire brûler.
Elle ouvrit les yeux mais semblait ne pas le voir. Elle commença par regarder autour d’elle dans tous les sens, surprise d’être là. Bien loin du bûcher où elle avait son dernier souvenir. Il lui sourit quant elle s’aperçut de sa présence. Instinctivement, elle recula face à l’étranger. Tout en souriant, il lui tendit la viande désormais cuite. Son regard passa plusieurs fois de la nourriture à l’inconnu. Elle avait faim mais ne voulait pas l’avouer. Finalement, elle craqua et se jeta sur la viande.

Elle prit son temps pour la savourer. Car cela faisait des jours et des jours qu’elle n’avait pas manger. Une fois son repas terminé, elle dit :
« Je suppose que c’est à vous que je dois la vie sauve ?
_En effet.
_Merci alors. Mais cela n’était pas nécessaire. Quand ils me retrouveront, et ils me retrouveront, cela n’aura servi à rien et je subirai encore plus de souffrances.
_Je ne crois pas. Il te suffirait de rester avec moi.
_Je vous ai vu à la taverne il y a quelques jours. C’est vous qui les avez massacrés.
_En effet.
_Qu’est-ce que l’on va faire maintenant ?
_D’abord, on va rester ici quelques temps. Ensuite, il faudra vous trouver des vêtements convenables. Et après, on ira voyager de part le monde.
_Je suppose que je n’ai pas le choix, répondit-elle dépitée.
_Ou sinon je peux vous livrer discrètement aux répurgateurs. J’en connais qui vous feront subir un véritable calvaire avant que vous ne soyez tuée. On a toujours le choix. Il suffit juste de savoir ce que l’on veut.
_Je reste.
_Très bien. La nuit va tomber. Je partirais chasser. Tu resteras ici sans te faire remarquer. Tu es en sécurité.
_Très bien. »
Il partit peu de temps après. Elle se mit à réfléchir. De toute évidence, elle était vivante au lieu d’être morte. Elle avait une dette envers lui. Qu’il le veuille ou non. Mais elle ne savait rien de lui. Ou presque rien. Il avait pu la tirer du bûcher sans trop d’efforts et échapper à toute la population du bourg au complet. Il était aussi un bretteur hors du commun. Elle l’avait vu à l’œuvre et ne pouvait enlever ces images de sa tête. Dans l’immédiat, elle avait tout intérêt à rester à ses côtés. Elle savait se battre. Mais elle était loin d’être aussi bonne que lui à l’épée. Elle n’avait en plus que sa robe sale et tachée sur elle. Elle ne pouvait revenir parmi la civilisation sans se faire immédiatement reconnaître. Et puis, il avait pris soin d’elle. Il lui avait soigné ses blessures. Du moins celles sur son visage. Elle sentait qu’il y en avait encore sur le reste de son corps. Elle allait devoir lui demander de les soigner elles aussi. Elle avait toujours été plutôt indépendante de ses parents, même si elle avait toujours habité chez eux. Elle pouvait parfaitement se trouver de la nourriture seule – elle savait chasser – et même se trouver de l’argent ou encore d’autres choses. Cela la contrariait de devoir dépendre de quelqu’un pour se soigner. Mais elle savait qu’elle n’avait guère le choix. C’était cela ou mourir. Elle s’allongea sur sa paillasse de feuilles et s’endormit en se blottissant sous la cape de son sauveur.

Il revint alors que le Soleil pointait ses premiers rayons. Il avait plusieurs animaux sur ses épaules. Il avait également chargé des gourdes d’eau. Il les déposa à l’entrée de la grotte. Il y avait un virage juste après, et c’était derrière celui-ci que le jeune femme était installée pour dormir. Il remarqua qu’elle dormait encore. Il la laissa se reposer pendant qu’il préparait des fruits ramassés plus bas. Il prépara également les oiseaux chassés dans la nuit. Ils étaient plus adaptés à un repas le matin. Elle se réveilla quand il commença à allumer un feu, car il faisait froid dans ces montagnes. Il embrocha les animaux et les mit sur le feu. Elle émergea lentement. Quand elle eut terminé, elle se leva. Et lui demanda si elle pouvait manger. Il lui dit qu’elle n’avait pas besoin de le lui demander. Après trente minutes pendant lesquelles il l’observa, elle reprit la parole :
« Je crois qu’il va falloir soigner mes blessures sur le reste du corps.
_Mais, comment faire ? Je ne vais pas vous regarder nue non plus !
_Il va bien falloir. Si mes blessures ne sont pas soignées entièrement, cela ne servirait à rien de m’avoir sauvée. »
Il rougit. Il n’avait jamais vu une femme nue vivante. Et là, maintenant, il n’allait pas avoir le choix. Car elle avait raison. Cela n’aurait servi à rien de la sauver pour qu’elle meure de blessures qu’il ne voudrait soigner par pudeur.
Quelques minutes après, il donna son accord. Lui non plus n’avait guère le choix. Il la vit commencer à enlever sa robe. Il se retourna aussitôt pour ne pas regarder. Il prit une gourde quand elle eut terminé et commença par nettoyer les plaies. Si le sang ne coulait plus, elles étaient sales. Il prit un morceau de sa chemise et l’imbiba d’eau. Puis il le passa doucement sur la peau de la jeune femme. Elle s’était allongée par terre et avait fermé les yeux. Il put voir le moindre détail de son corps. Elle portait les traces de nombreux coups très récents. Il se rendit compte à quel point elle avait pu souffrir pendant cette nuit. Ensuite, il fit des bandages avec une tunique blanche de rechange et banda toutes les blessures. A cette occasion, il dut toucher directement de grandes parties du corps et ne put rien rater. A l’évidence, elle était très belle. Elle était aussi très bien proportionnée. Il avait la gorge nouée par la timidité. Il avait l’impression de la violer alors que cela ne faisait que soulager sa douleur. Il put le lire sur son visage. Elle allait de mieux en mieux. Après des heures d’effort pour la soigner, il se releva et lui dit qu’il avait terminé pour la journée. Il se tourna pour lui permettre d’enfiler sa robe. Elle le fit rapidement. Et se mit à manger quelques fruits. Elle regarda le dos de son sauveur et se mit à réfléchir.

Peut-être que cela n’est que le fruit de mon imagination mais j’ai l’impression qu’il n’est pas normal. Il n’a pas l’air totalement humain. Mais il a un comportement étrange. Il a une pudeur extrême alors que cela ne le gène pas le moins du monde de tuer. Je ne sais toujours pas pourquoi il m’a sauvée. Peut-être que je ne le saurai jamais. Il a l’air si triste que j’ai presque l’impression que c’est à moi de le sauver. Il a dû avoir un passé terrible et voir des choses horribles pour être comme cela. Ce n’est pas un elfe, en même temps, si ça se trouve, ils n’existent pas. Mais ce n’est pas non plus un humain croisé avec des nains. Mais en même temps, il est trop rapide pour un homme normal. Il est très grand et massif, même s’il vient du Nord. Il faudra que je le sache un jour. Mais pas tant qu’il ne soit pas prêt à en parler.

Ses pensées furent interrompues net quand il se retourna. Il ouvrit la parole presque aussitôt :
« Nous devons y aller. Au delà des montagnes, j’ai un endroit qui m’appartient. Nous y serons en sécurité. De plus, il y aura des vêtements pour toi. Nous partons tout de suite.
_Bien, comme vous voulez. »
Ils quittèrent aussitôt la grotte. L’homme rabattit la capuche de son manteau de rechange sur sa tête et laissa sa cape à la jeune femme. Il lui donna des bottes volées. Elles étaient par miracle à sa taille. Il lui donna également une dague pour qu’elle puisse se défendre. Ils partirent vers l’Est, laissant les contreforts des montagnes du Bord du Monde derrière eux et s’enfonçant dans ces terres de roches.
La route était monotone. Mais il semblait connaître le chemin malgré l’absence de points de repère. Il marchait sans aucune hésitation. Il s’arrêtait régulièrement pour voir comment elle allait. Mais maintenue par une volonté inépuisable et inébranlable, elle ne disait mot quand elle avait mal. Il était son seul espoir de salut et ne voulait pas être un poids trop important pour lui. Le voyage se faisait en silence. Aux sommets des montagnes, les neiges étaient encore là. Il ne semblait pas souffrir du froid. Il y était aussi insensible que les nains. Elle connaissait les rumeurs sur la dangerosité de ces montagnes. Et elle savait que c’était vrai car de nombreux nains passaient à l’auberge de ses parents. Aussi, elle fut surprise de remarquer après le deuxième jour de marche que rien ne les attaquait. Ils semblaient se terrer dans leurs tunnels et dans leurs grottes. Peut-être en était-il mieux ainsi. Les montagnes avaient quelque chose d’enchanteur. La traversée dura un mois complet qui lui sembla comme un rêve. Les jours se succédaient. Parfois, les montagnes changeaient de couleur, ou bien il fallait escalader un volcan. Leur beauté était enivrante.
Les muscles des jambes de la jeune femme se durcirent et se développèrent pendant toute cette période. De même que ceux de ses bras. Car elle portait toujours plus de charges et ne voulait pas qu’il soit le seul à tout porter. Un beau matin, ils arrivèrent dans une grande tour, bâtie à même la roche. Elle était un prolongement naturel du pic et s’élançait vers le ciel. Elle était d’un blanc immaculé et avait une architecture telle qu’elle n’en avait jamais vue. Au-delà, il restait quelques montagnes et ensuite s’étendait une immense plaine, qui allait au-delà de l’horizon. Ci et là, elle voyait des colonnes de fumée s’élever. Des hordes de peau-vertes selon son sauveur. Ils entrèrent dans la tour après avoir gravi un long sentier en relativement bon état.
Alors qu’ils allaient entrer, il se retourna et lui dit avec un air interrogateur :
« Au fait, j’ai oublié. Je ne sais comment tu t’appelles.
_Moi non plus je ne sais pas comment vous vous appelez.
_Je vous le dirais uniquement quand vous m’aurez dit le votre. »
Voyant qu’il n’allait pas fléchir, elle répondit du bout des lèvres :
« Maria.
_Pardon ? Je n’ai pas compris.
_Maria, répéta-t-elle plus fort.
_Moi c’est Alexeï. Maintenant, nous pouvons entrer.
_Cette tour vous appartient ?
_A la base non, mais maintenant oui. Ces anciens propriétaires l’ont désertée depuis fort longtemps. Je ne devais pas être né quand ils sont partis. Du moins ces propriétaires originels. Ceux juste avant moi sont des gobelins malchanceux. »
Maria déglutit en comprenant à quel genre d’homme elle avait à faire. Elle devrait le convaincre de l’emmener dès que possible dans les territoires de l’Estalie ou de la Tilée pour revenir à la civilisation.


Dernière édition par Gilgalad le Ven 6 Mar 2015 - 10:34, édité 2 fois
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Une nouvelle histoire (ou pas) Empty Re: Une nouvelle histoire (ou pas)

Lun 2 Mar 2015 - 23:55
Tout d'abord, je tiens à dire que tu t'es énormément amélioré au niveau des fautes. Je ne m'en rappelle que d'une seule, et je pense qu'il s'agit seulement d'une faute de frappe :
Le Soleil inondait la pleine.
_ plaine
Tiens, et pourquoi "soleil" avec une majuscule ? Enfin, c'est vraiment le seul endroit qui me revient en tête, et pour un texte aussi long, c'est très bien, bravo !  Cool

Au niveau de la narration, j'aurai plusieurs remarques à faire. Premièrement, un point positif : tu développes d'emblée les caractères de tes héros principaux. On comprend bien de qui il s'agit, et quels sont leurs objectifs dans l'histoire. En cela, bien joué ! Ce que j'apprends sur Alexeï, je le trouve très original et intéressant. Je ne comprends strictement pas comment un être millénaire pourrait se montrer timide à ce point, défendre les innocents, tuer avec sang froid, laisser une jeune femme subir un supplice pour la sauver le lendemain, mais après tout, pourquoi pas ! Fou  
Il faut cependant que tu leur accorde encore plus de temps pour se développer. Chaque action mérite d'être détaillée, et ton histoire ne manque pas de scènes-clés qui seront ensuite déterminantes pour la suite : la nuit de torture, l’exécution de la servante, le sauvetage miraculeux, la fuite acrobatique avec les villageois éberlués de voir leur proie s'échapper... L'entrevue de la grotte est bien détaillée, et je trouve pour le coup que le début de ton texte pourrait gagner en richesse en le développant tout autant, quitte à faire deux parties au lieu d'une.
De même, j'aurais beaucoup aimé en savoir plus sur ce qui s'est passé lors de leur traversée des montagnes. C'est tout simple : il y a du très bon, on sent que c'est quelque chose de très beau, voire d'époustouflant, de poétique même. C'est ça : cette partie me semble plus poétique que narrative. Franchement, qu'ils se baladent pendant un mois sans que leur relation n'ait pas évolué, sans même qu'ils aient échangé leurs noms, je trouve ça parfaitement irréaliste. En revanche, une telle attitude de contemplation et de détachement de la logique mondaine me rappelle vaguement une poésie de moines bouddhistes en pèlerinage, ce que j'aime bien Happy  Après, à voir si transmettre ce genre d'ambiance faisait partie de tes intentions Shifty
Le dialogue de fin et les dernières pensées de Maria me semblent du coup fâcheusement contraster avec l'humeur de détente qui se dégage des lignes précédentes. C'est comme si tes héros se rappellent qu'ils ont quand-même besoin de faire avancer l'histoire, alors que je les aurais bien vu mener une vie paisible et vagabonde à travers les montagnes, défendant la veuve et l'orphelin si la nécessité se présente... Mais bon, je me demande du coup ce que tu nous réserve comme suite Happy
Dernière petite remarque : Maria ne devrait pas penser aussi loin que l'Estalie ou la Tilée pour s'exiler. Pour les moyens de l'époque, l'Empire est assez vaste pour que les criminels puissent passer d'un coin à un autre pour se faire oublier par la justice de leur province... Et si le répurgateur est tellement zélé qu'il la poursuivrait dans l'Empire tout entier, ce n'est pas la frontière des pays du sud ou leur climat plus doux qui le dissuaderaient d'aller la pourchasser là-bas Tongue

Bien bien, je me demande ce qui va suivre... La suite ! Clap


Dernière édition par Von Essen le Mar 3 Mar 2015 - 16:49, édité 1 fois
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Une nouvelle histoire (ou pas) Empty Re: Une nouvelle histoire (ou pas)

Mar 3 Mar 2015 - 8:07
Je vais commencer par la petite faute. En effet, c'est une faute de frappe. Je la corrigerais ce matin. Sinon, pour la majuscule à soleil, c'est entièrement volontaire. C'est pour bien marquer l'importance qu'il prend pour eux.

Pour la partie narrative, je suis allé volontairement vite puisque cela sera expliqué plus tard. Il en est de même pour le voyage dans les montagnes.
Pour l'échange des noms c'est également volontaire, chacun est trop accaparé par ses pensées pour y penser et préfère au début ne pas s'attacher à l'autre. Car il est bien connu qu'à partir du moment où on connaît le prénom d'une personne, il devient "quelqu'un" et pas "juste une personne inconnue".

Mais merci pour tes remarques, j'en tiendrais compte dans la suite.

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Mar 3 Mar 2015 - 9:40
"Car le Soleil finissait toujours par de lever."
"Ceux juste avant moi son des gobelins malchanceux"

les deux seules que j'ai trouvé... Effectivement, tu t'es beaucoup amélioré Smile Tant au niveau des fautes que dans la fluidité de la syntaxe. C'est plus agréable à lire je trouve Wink

Pour l'histoire, je suis assez d'accord avec Von Essen... D'abord tu te dis "quoi ? un vampire qui veut sauver des innocents ? Qui ne veut pas tuer sans raison ??" et aussi "euh... depuis quand c'est l'homme qui est pudique et la femme qui est pragmatique dans ce genre de situation ?" Mais finalement, la façon dont tu développes ton histoire nous fait comprendre que ça fait partie de l'histoire de ce cher vampire, qu'il y a une raison logique derrière tout ça, et qu'on a juste à attendre pour le découvrir Sourire Ce qui en fait un vampire assez original, que j'ai hâte de connaître.

Par contre, je plussoie Von Essen sur les prénoms : même si tu es dans ton petit monde, tu ne restes pas UN MOIS avec un inconnu sans même lui demander comme il s'appelle. Du moment que le vampire l'a soignée, ce n'est plus un "simple inconnu", comme tu dis. Perso, je ne voyagerais pas un mois avec mon sauveur sans même vouloir savoir son prénom Tongue Surtout que les humains ont un besoin naturel de sociabilisation... C'est une serveuse qui avait l'habitude du monde, de discuter avec plein de gens pendant la journée, ça m'étonnerait qu'elle reste muette pendant un mois entier. Pendant des heures, pour admirer le paysage, je veux bien. Mais là c'est un peu gros Happy

Bref, je t'encourage, je souhaite que l'inspiration reste à tes côtés ! La suite !! Clap

PS : "Elles étaient par miracle à sa taille."
Remercions Sigmar, mes frères, pour cette coïncidence divine lol

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Ven 6 Mar 2015 - 10:36
Je modifierais du coup cette partie (à propos du prénom).

Sinon, je n'ai jamais dit à un endroit ou à un autre que c'était un vampire. Je ne l'ai même jamais sous-entendu.

En ce qui concerne le fait de rester silencieux, peut-être qu'elle apprécie tout simplement le silence pour une fois. Elle n'en a jamais vraiment eu pendant tout le reste de sa vie, alors elle peut vouloir en profiter. Sans compter qu'en montagne, quand tu voyages, tu fais plus attention à ce qui se passe autour et au chemin qu'à parler.



EDIT : Les corrections des l'orthographe sont faites et je vais reprendre cette partie quitte à changer une grande partie de celle-ci pour que cela soit plus crédible et mieux que celle déjà publiée.

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Ven 6 Mar 2015 - 12:35
Un récit super ! Rien à dire pour moi (à vrai dire, je suis facilement satisfait, mais bon quand même...), sinon... A quand la suite ?

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Dim 15 Mar 2015 - 17:02
Voilà la nouvelle version qui est quelque peu modifiée par rapport à la précédente. Cette fois-ci, je ne la modifierais plus, sauf pour faire quelques modifications très mineures comme corriger d'éventuelles fautes.



Partie 1 :


La guerre arrivait à nouveau aux portes de l’Empire. Les forces du mal au Nord allaient à nouveau tenter de l’envahir. Cette fois-ci, rien ne semblait pouvoir les arrêter. Ils avaient rasé entièrement Praag. Selon les rumeurs, un monstre aussi haut que les murs de la cité avait pulvérisé ces derniers comme s’ils n’étaient rien. Et maintenant la horde se dirigeait vers la capitale de Kislev. C’était du moins ce qu’il entendait dans cette taverne de l’Averland. Il savait que cela n’était que des rumeurs. Mais tout le monde en parlait, et ce n’était pas le premier endroit où il entendait cela. Depuis des jours et des jours, ces rumeurs parcouraient le pays. Il baissa un peu plus sa capuche qui empêchait les gens de voir son visage. Il prit la bière devant lui et la but d’un trait. Elle avait le goût de la cendre. Mais il était habitué désormais. Par une fenêtre, il vit que la nuit allait tomber à l’extérieur.
« Vous voulez quelque chose d’autre monsieur ? »
Cette voix le tira de ses pensées. C’était la servante. Elle était une belle jeune femme brune d’environ vingt ans. Il lui demanda une soupe. Il fallait à tout prix rester normal. Juste après qu’elle l’eut quitté, un des clients lui toucha ses fesses. Mais elle ne dit rien car elle avait l’habitude. Cela était monnaie courante quand ils étaient éméchés. A la même table, une dispute éclata soudain. Il ne savait pourquoi mais cela était dangereux. Il mit la main sur la garde de l’épée passée dans son dos et attendit. Voyant que les protagonistes commençaient à chercher les ennuis et à vouloir se battre avec des armes, il sortit légèrement l’arme de son fourreau. La servante était à nouveau de son côté et regardait son père et tenancier. Celui-ci ne faisait rien. Il savait qu’il ne pouvait rien faire.
Soudain, la dispute dégénéra. Des lames furent tirées et le sang coula. Il se décida à agir avant que des innocents ne meurent. En une seconde, il était debout, l’arme au poing et il commença le massacre. Chaque coup emportait un des hommes dans la mort. En quelques secondes, ils étaient tous étendus sur le sol ou sur des tables, le sang coulant sur le sol et sans vie. Il s’adressa au tavernier en lui lançant une bourse remplie de pièce. « Pour le dérangement et la casse. »
Il s’en alla aussitôt. Pour toutes les personnes présentes ce soir-là, il ne devint qu’une ombre dans leur passé. Ils ne se souvenaient de rien si ce n’est qu’ils avaient frôlé la mort. Une seule personne se souvint. C’était la jeune servante.

Il marchait rapidement sous le ciel étoilé. Il voulait mettre autant de distance que possible entre lui et cette taverne. Un répurgateur ne tarderait pas à intervenir en entendant cela. Même si beaucoup étaient dans le Nord avec Magnus dit le Pieux, il savait qu’il en restait, surtout à proximité de la terre des vampires. Il avait nettoyé sa lame depuis longtemps. Le sang dessus ne le gênait absolument pas, mais il préférait éviter d’en avoir. Cela pourrait lui créer des problèmes. Problèmes qu’il voulait éviter. Il marcha sans s’arrêter un seul instant. Il ne dut s’arrêter que lorsqu’il sentit un piège. Il était juste devant un virage sur le chemin. Il sentit trois ou quatre bandits. Ils étaient cachés dans les fourrés. Il s’attendait à ce qu’ils sortent tous ensembles ou bien que l’un d’entre eux reste derrière avec un arc. La première solution fut la bonne. Tout en mettant la main sur la garde de son épée, il s’avança. Ils sortirent tous en même temps. Il n’en laissa qu’un seul en vie. Il se pencha et lui dit :
« Je te laisse la vie sauve. Mais sache qu’en continuant dans cette voie-là tu n’aideras jamais ta famille. »
Il continua sa route, tout en le laissant à ses pensées. Il avait dû se faire violence pour éviter de le tuer. Une fois de plus. Cela faisait des siècles qu’il essayait de ne pas tuer sans raison. Il avait perçu du bien dans l’âme de cet homme. Il était bandit plus par couardise que par réelle volonté. Il avait décidé de lui laisser une seconde chance. Il partit au Sud. L’arrivée du Soleil par-dessus les montagnes ne le surprit pas. Il pouvait sentir l’aube arriver et sa cacha dans une sorte de grotte à flanc de colline. Un troll y avait logé par le passé. Cela se voyait à ce qui était entassé. De nombreux hommes étaient morts, soit en le dérangeant, soit en voulant le tuer. Cela lui faisait mal mais tel était le prix à payer pour sa malédiction. Il le connaissait depuis bien longtemps déjà mais avait encore un espoir. Il voulait connaître l’amour avant de pouvoir quitter le monde. Il n’avait jamais pu le connaître avant. Et c’était ce qui l’empêchait de chercher la mort. Il regarda à l’extérieur. Le Soleil inondait la plaine. C’est alors qu’il entendit des voix et des chevaux, probablement des cavaliers :
« Selon un messager, quelqu’un a tué plusieurs personnes cette nuit dans une auberge.
_On sait qui c’est ?
_Non monsieur. Mais une fille se souvient parfaitement de se qu’il a fait. Apparemment, aucun autre ne s’en souvient réellement.
_Il va falloir aller l’interroger alors.
_Pensez-vous qu’elle soit complice ?
_Le mal est partout Wilfried. »
Elles s’éloignaient. Il se mit à réfléchir. Son action de la veille risquait de provoquer des représailles sur la population du bourg. Ils allaient arriver vers la tombée de la nuit. Sans compter qu’il était presque à une nuit de marche de l’auberge. Un choix cornélien s’offrit à lui. Allait-il sauver sa vie à tout prix, peu importe ce que cela lui coûte ? Ou bien allait-il respecter le serment qu’il s’était fait ? Il réfléchit pendant tout le reste de la journée. Il pensait à toutes les conséquences possibles de son choix, quel qu’il soit. L’astre du jour tombait lentement à l’Ouest et finissait sa course quand il finit par choisir. Il attendit l’arrivée de la nuit pour sortir de sa cachette. Il repartit alors sur ses pas de la veille. Mais cette fois-ci, il courut. Il ne voulait pas perdre de temps.

Il entendait le vent siffler à ses oreilles. Il touchait à peine le sol herbeux et humide de la plaine averlandaise. Il retrouvait des sensations qu’il n’avait connues depuis longtemps. Et cela l’enchantait plus toute autre chose. L’herbe défilait sous ses pieds de plus en plus vite. Il se laissa griser par la sensation de vitesse et de pouvoir qu’il avait. Il traversa un campement d’hommes à toute vitesse. Ils eurent l’impression que cela n’était qu’un coup de vent. La joie entrait à nouveau dans son âme torturée. Une autre sensation oubliée. Depuis trop longtemps. Peut-être qu’il devrait tenter de vivre à nouveau. Mais cela avait aussi un risque non négligeable. Mais il ne décida rien. Il reporta tout cela à plus tard pour se concentrer sur le plaisir qu’il éprouvait en cet instant. Rien ne pourrait le remplacer. Du moins pas à sa connaissance, plutôt vaste.
Quelques heures après être parti, il arriva devant un bourg. Celui-ci avait fermé ses portes. Mais l’auberge était un peu plus loin. Il contourna rapidement. Cette-fois-ci, il prit ses précautions. Il ne mit que quelques minutes pour arriver à l’auberge. De nombreuses lumières étaient allumées. La pluie se mit à tomber alors qu’il attendait dehors. Il visita rapidement les écuries. Deux chevaux, qui n’étaient pas là la veille, étaient attachés. Et vu leur qualité, ils n’étaient pas des bêtes de trait. De plus, un chevalier ou une personne importante se serait arrêtée dans le bourg et non dans une auberge sur la route. Il réfléchit rapidement. Si c’était bien un répurgateur et un acolyte ou élève, il valait mieux attendre. Attendre pour ne pas se révéler. Attendre qu’ils sortent pour ne pas risquer des vies innocentes. Il voudrait probablement brûler vive la malheureuse si elle ne lui plaisait pas. Il ferma les yeux et se concentra sur son ouïe. La conversation qu’il entendit à l’intérieur de l’auberge le convainquit de la justesse de sa décision. Il n’y aurait même pas un simulacre de procès. Cela ne le surprit pas le moins du monde. La fille allait sûrement être exécutée sur la place publique le lendemain. Il s’abrita dans une grange abandonnée et se reposa.
Il se leva alors que quelques rayons timides perçaient l’épaisse couverture nuageuse. Cela faciliterait son action. Il se dirigea vers le bourg. Il entra sans difficultés. Car après tout la guerre était loin de l’Averland.

Les masures étaient plutôt en bon état malgré le fait qu’elles ne soient guères luxueuses. Il y avait quelques bourgeois mais rien de comparable aux villes de la région. Les gens étaient habillés simplement mais proprement, du moins pour une bonne partie d’entre eux. Il y avait bien sûr un certain nombre de mendiants. Certains étaient infirmes, d’autres non mais faisaient semblant de l’être. Il trouva la place centrale sans problème. Un tas de bois mort avait déjà été dressé. Il rabattit encore un peu plus sa capuche. Il ne devrait pas éveiller l’attention de la foule. Après tout, cela était monnaie courante pour les voyageurs. Il se comporta alors comme quelqu’un attendant patiemment l’exécution. Il dut attendre plusieurs heures. Quand le temple de Sigmar sonna les douze coups de midi, une charrette sortit de ce dernier. La foule devint un peu plus nombreuse. Il devait y avoir les deux mille âmes du bourg rassemblées sur cette place. Le temple était situé quelques centaines de mètres plus loin. Il vit la fille sur la charrette. Elle avait les joues inondées de larmes et semblait avoir été torturée. Elle avait de multiples coupures sur les joues. Elle portait une longue robe blanche tachée de sang et de boue. Elle avait les mains liées dans le dos. Un garde conduisait la charrette pendant que des dizaines d’autres ouvraient le chemin. Il repéra rapidement les environs. Les toits étaient relativement bas et porter la fille tout en sautant s’avérerait plus acrobatique que dangereux. La population se mit à lancer des fruits pourris sur cette dernière. Le véhicule allait très lentement pour laisser le temps à la population de s’exciter. Il mit trente minutes pour parvenir au bûcher. La jeune fille fut hissée dessus sans résistance. Sans mains furent détachées pour être mieux liées derrière le poteau auquel elle fut adossée. Aucun autre lien ne la maintenait mais cela semblait suffisant. Celui qui semblait être le répurgateur prit alors la parole :
« Aujourd’hui est un grand jour. Aujourd’hui, nous allons faire reculer les ténèbres. Cette femme, qui est dressée devant vous, est fidèle à des forces qui veulent gouverner le monde. Elle est hostile à l’Empire de Sigmar. Elle a pactisé avec les puissances de la Ruine pour nous mener à notre perte. Et pour cela, elle en paiera le prix. Puisse le feu sacré la consumer, elle et son âme. »
Le chasseur de sorcière descendit du tas de bois et prit une torche. Il la baissa et mit le feu au bûcher.

Le feu prit lentement. Il le savait en voyant le bois. De plus, il ne produisait presque pas de fumée. La mort serait lente et douloureuse s’il n’intervenait pas. Il s’approcha discrètement jusqu’à ce qu’il soit au premier rang. Il y avait un garde en face de lui mais il ne sembla pas le voir. Il se glissa discrètement sous lui et courut vers le bûcher. Quelqu’un cria et les gardes se retournèrent. Ils le virent alors. Il se dépêcha de couper les liens avec une dague. Il saisit alors la jeune femme et la plaça sur ses épaules avant de prendre quelques pas d’élan et de sauter jusqu’à un toit. Le répurgateur s’aperçut que sa proie avait disparue et avait été volée. Il donna l’ordre de ramener les deux personnes, mortes ou vives.
Il courait de toit en toit. Bien que ralentit par le poids de la fille sur ses épaules, il était bien plus rapide que ses poursuivants. Et il avait un équilibre hors du commun. Il sauta sur les murs du bourg avant de sauter par-dessus. Il courut alors vers la plaine et ses herbes hautes où il serait plus facile de se cacher. Il ne s’arrêta pas avant le coucher du Soleil. Il savait que les recherches seraient interrompues la nuit venue. Il posa celle qu’il avait sauvée avec précaution et mit son oreille contre le sol. Il n’entendait rien. Pas le moindre bruit de cheval ou de chien. Ou même de pas. Il se releva, reprit la fille sur ses épaules et se mit à marcher à toute vitesse. Il fallait aller le plus loin possible. Il obliqua vers l’Est pour se protéger des poursuivants. Ils n’oseraient pas le poursuivre dans un milieu aussi dangereux.
Alors que le jour allait poindre, il trouva une grotte. Elle s’enfonçait profondément dans la montagne. Il l’explora attentivement mais ne trouva aucune trace de passage récent, quel qu’il soit. Il posa au sol sa protégée inconsciente avant d’aller couper des branches pour lui faire un feu et une sorte de lit. Il lui fit un tapis de feuilles mortes où il l’installa. Avec des allumettes, il alluma un petit feu pour la réchauffer. Elle n’avait pas été brûlée mais était inconsciente. Et il fallait éviter qu’elle ne se refroidisse. Il enleva son fourreau de son dos et sa grande cape. Il mit alors cette dernière sur la jeune femme dont il ignorait tout. Elle la couvrit entièrement. Elle semblait paisible ainsi. Comme libérée de tout malheur que la vie pouvait lui offrir. Bien que déjà ayant la vingtaine, elle avait encore un air de nouveau-né en dormant.

Il lui tourna le dos et regarda vers l’extérieur, là où le Soleil éclairait le monde d’une nouvelle journée, comme depuis des millénaires. Il n’avait rien manqué depuis des millénaires. Alors même que le monde semblait perdu, lors de la venue du Chaos, il se leva, donnant à chaque fois un nouvel espoir aux elfes et autres races. Au final, peut-être que l’astre du jour symbolisait le bien qui ne pouvait être vaincu éternellement. Car le Soleil finissait toujours par se lever. Aussi longue puisse être l’obscurité, la lumière revenait encore et toujours. L’astre déclina alors qu’il pensait aux interactions du bien et du mal. Il revint plusieurs fois à l’idée que même le bien avait une part d’ombre. Car chaque être en a une en lui. Il ne fallait juste pas y succomber totalement. Car cette part d’ombre leur permettait aussi de survivre à travers l’enfer de la vie. C’était cette part d’obscurité qui le maintenait à l’intersection entre la vie et la mort. C’était cette part d’ombre qui avait permit de sauver le monde. Car c’était celle-là qui avait permit aux elfes de survivre pour le sauver. C’était cette part qui permettait à l’Homme de lutter contre les Forces du Chaos. Mais ils devaient, tous et toutes, s’efforcer de la contrôler, sous peine de devenir un adorateur des puissances de la Ruines. Elle pouvait avoir de nombreuses formes, de nombreuses incarnations. Chez certains, c’était la magie obscure. Chez d’autres, beaucoup plus souvent, la soif de sang. Chez d’autres encore la peur de mourir. Ou bien la volonté d’être toujours meilleur. Ou d’accumuler les richesses. Elle était aussi multiple que le Chaos. Elle était changeante. Mais on ne pouvait l’éradiquer car elle était nécessaire. Il sentit la jeune femme bouger dans son dos. Il se retourna. Elle se réveillait. Il sortit de sa besace un petit animal et le pluma puis le découpa avant de l’embrocher et de le faire brûler.
Elle ouvrit les yeux mais semblait ne pas le voir. Elle commença par regarder autour d’elle dans tous les sens, surprise d’être là. Bien loin du bûcher où elle avait son dernier souvenir. Il lui sourit quant elle s’aperçut de sa présence. Instinctivement, elle recula face à l’étranger. Tout en souriant, il lui tendit la viande désormais cuite. Son regard passa plusieurs fois de la nourriture à l’inconnu. Elle avait faim mais ne voulait pas l’avouer. Finalement, elle craqua et se jeta sur la viande.

Elle prit son temps pour la savourer. Car cela faisait des jours et des jours qu’elle n’avait pas manger. Une fois son repas terminé, elle dit :
« Je suppose que c’est à vous que je dois la vie sauve ?
_En effet.
_Merci alors. Mais cela n’était pas nécessaire. Quand ils me retrouveront, et ils me retrouveront, cela n’aura servi à rien et je subirai encore plus de souffrances.
_Je ne crois pas. Il te suffirait de rester avec moi.
_Je vous ai vu à la taverne il y a quelques jours. C’est vous qui les avez massacrés.
_En effet.
_Qu’est-ce que l’on va faire maintenant ?
_D’abord, on va rester ici quelques temps. Ensuite, il faudra vous trouver des vêtements convenables. Et après, on ira voyager de part le monde.
_Je suppose que je n’ai pas le choix, répondit-elle dépitée.
_Ou sinon je peux vous livrer discrètement aux répurgateurs. J’en connais qui vous feront subir un véritable calvaire avant que vous ne soyez tuée. On a toujours le choix. Il suffit juste de savoir ce que l’on veut.
_Je reste.
_Très bien. La nuit va tomber. Je partirais chasser. Tu resteras ici sans te faire remarquer. Tu es en sécurité.
_Très bien. »
Il partit peu de temps après. Elle se mit à réfléchir. De toute évidence, elle était vivante au lieu d’être morte. Elle avait une dette envers lui. Qu’il le veuille ou non. Mais elle ne savait rien de lui. Ou presque rien. Il avait pu la tirer du bûcher sans trop d’efforts et échapper à toute la population du bourg au complet. Il était aussi un bretteur hors du commun. Elle l’avait vu à l’œuvre et ne pouvait enlever ces images de sa tête. Dans l’immédiat, elle avait tout intérêt à rester à ses côtés. Elle savait se battre. Mais elle était loin d’être aussi bonne que lui à l’épée. Elle n’avait en plus que sa robe sale et tachée sur elle. Elle ne pouvait revenir parmi la civilisation sans se faire immédiatement reconnaître. Et puis, il avait pris soin d’elle. Il lui avait soigné ses blessures. Du moins celles sur son visage. Elle sentait qu’il y en avait encore sur le reste de son corps. Elle allait devoir lui demander de les soigner elles aussi. Elle avait toujours été plutôt indépendante de ses parents, même si elle avait toujours habité chez eux. Elle pouvait parfaitement se trouver de la nourriture seule – elle savait chasser – et même se trouver de l’argent ou encore d’autres choses. Cela la contrariait de devoir dépendre de quelqu’un pour se soigner. Mais elle savait qu’elle n’avait guère le choix. C’était cela ou mourir. Elle s’allongea sur sa paillasse de feuilles et s’endormit en se blottissant sous la cape de son sauveur.

Il revint alors que le Soleil pointait ses premiers rayons. Il avait plusieurs animaux sur ses épaules. Il avait également chargé des gourdes d’eau. Il les déposa à l’entrée de la grotte. Il y avait un virage juste après, et c’était derrière celui-ci que le jeune femme était installée pour dormir. Il remarqua qu’elle dormait encore. Il la laissa se reposer pendant qu’il préparait des fruits ramassés plus bas. Il prépara également les oiseaux chassés dans la nuit. Ils étaient plus adaptés à un repas le matin. Elle se réveilla quand il commença à allumer un feu, car il faisait froid dans ces montagnes. Il embrocha les animaux et les mit sur le feu. Elle émergea lentement. Quand elle eut terminé, elle se leva. Et lui demanda si elle pouvait manger. Il lui dit qu’elle n’avait pas besoin de le lui demander. Après trente minutes pendant lesquelles il l’observa, elle reprit la parole :
« Je crois qu’il va falloir soigner mes blessures sur le reste du corps.
_Mais, comment faire ? Je ne vais pas vous regarder nue non plus !
_Il va bien falloir. Si mes blessures ne sont pas soignées entièrement, cela ne servirait à rien de m’avoir sauvée. »
Il rougit. Il n’avait jamais vu une femme nue vivante. Et là, maintenant, il n’allait pas avoir le choix. Car elle avait raison. Cela n’aurait servi à rien de la sauver pour qu’elle meure de blessures qu’il ne voudrait soigner par pudeur.
Quelques minutes après, il donna son accord. Lui non plus n’avait guère le choix. Il la vit commencer à enlever sa robe. Il se retourna aussitôt pour ne pas regarder. Il prit une gourde quand elle eut terminé et commença par nettoyer les plaies. Si le sang ne coulait plus, elles étaient sales. Il prit un morceau de sa chemise et l’imbiba d’eau. Puis il le passa doucement sur la peau de la jeune femme. Elle s’était allongée par terre et avait fermé les yeux. Il put voir le moindre détail de son corps. Elle portait les traces de nombreux coups très récents. Il se rendit compte à quel point elle avait pu souffrir pendant cette nuit. Ensuite, il fit des bandages avec une tunique blanche de rechange et banda toutes les blessures. A cette occasion, il dut toucher directement de grandes parties du corps et ne put rien rater. A l’évidence, elle était très belle. Elle était aussi très bien proportionnée. Il avait la gorge nouée par la timidité. Il avait l’impression de la violer alors que cela ne faisait que soulager sa douleur. Il put le lire sur son visage. Elle allait de mieux en mieux. Après des heures d’effort pour la soigner, il se releva et lui dit qu’il avait terminé pour la journée. Il se tourna pour lui permettre d’enfiler sa robe. Elle le fit rapidement. Et se mit à manger quelques fruits. Elle regarda le dos de son sauveur et se mit à réfléchir.

Peut-être que cela n’est que le fruit de mon imagination mais j’ai l’impression qu’il n’est pas normal. Il n’a pas l’air totalement humain. Mais il a un comportement étrange. Il a une pudeur extrême alors que cela ne le gène pas le moins du monde de tuer. Je ne sais toujours pas pourquoi il m’a sauvée. Peut-être que je ne le saurai jamais. Il a l’air si triste que j’ai presque l’impression que c’est à moi de le sauver. Il a dû avoir un passé terrible et voir des choses horribles pour être comme cela. Ce n’est pas un elfe, en même temps, si ça se trouve, ils n’existent pas. Mais ce n’est pas non plus un humain croisé avec des nains. Mais en même temps, il est trop rapide pour un homme normal. Il est très grand et massif, même s’il vient du Nord. Il faudra que je le sache un jour. Mais pas tant qu’il ne soit pas prêt à en parler.

Ses pensées furent interrompues net quand il se retourna. Il ouvrit la parole presque aussitôt :
« Nous devons y aller. Au delà des montagnes, j’ai un endroit qui m’appartient. Nous y serons en sécurité. De plus, il y aura des vêtements pour toi. Nous partons tout de suite.
_Bien, comme vous voulez. »
Ils quittèrent aussitôt la grotte. L’homme rabattit la capuche de son manteau de rechange sur sa tête et laissa sa cape à la jeune femme. Il lui donna des bottes volées. Elles étaient par miracle à sa taille. Il lui donna également une dague pour qu’elle puisse se défendre. Ils partirent vers l’Est, laissant les contreforts des montagnes du Bord du Monde derrière eux et s’enfonçant dans ces terres de roches.
La route était monotone. Mais il semblait connaître le chemin malgré l’absence de points de repère. Il marchait sans aucune hésitation. Il s’arrêtait régulièrement pour voir comment elle allait. Mais maintenue par une volonté inépuisable et inébranlable, elle ne disait mot quand elle avait mal. Il était son seul espoir de salut et ne voulait pas être un poids trop important pour lui. Le voyage se faisait en silence. Aux sommets des montagnes, les neiges étaient encore là. Il ne semblait pas souffrir du froid. Il y était aussi insensible que les nains. Elle connaissait les rumeurs sur la dangerosité de ces montagnes. Et elle savait que c’était vrai car de nombreux nains passaient à l’auberge de ses parents. Elle savait que de nombreux gobelins rôdaient dans des cavernes. Il y avait aussi nombre de trolls. Elle en avait vu un jour. Dix chevaliers impériaux étaient tombés sous ses coups avant qu’il ne trépasse. Ils étaient sa plus grande crainte.
A la fin de la première journée, ils dormirent derrière un énorme rocher les protégeant d’une éventuelle avalanche. Ils étaient plus seuls que jamais. Une épaisse couche de neige avait ralenti leur progression. Alors qu’il allumait un petit feu, elle se résolut à demander quelque chose :
« Je voudrais juste savoir comment vous vous appelez ?
_Alexeï. Et vous ? Vous ne m’avez jamais dit le votre.
_Maria. Et merci beaucoup de m’avoir sauvée.
_Il n’y a pas besoin de me remercier. Je n’allais pas laisser une personne innocente mourir par ma faute.
_Si vous le dites. »
Il dépeça un lapin pour elle et deux pour lui. Puis il les fit cuire. La jeune femme s’endormit rapidement après avoir fini de manger et bu de la neige fondue. Son sauveur se retourna et regarda vers l’horizon étoilé.

Le monde change. L’Empire peut enfin avoir un nouvel empereur. Mais pour ça il faut qu’il gagne dans le Nord. J’ai entendu dire que d’immenses mages elfes sont arrivés dans les terres des Hommes. Si cela est vrai, les mages du Chaos, démons ou mortels n’ont qu’à bien se tenir. Car peu d’entre eux ont la puissance de s’opposer à des maîtres du savoir. Je le sais. Mais je ne les aiderais pas. Pour eux je suis indésirable et maudit. Alors que ce n’est pas le cas. Certains croient que je suis un démon mais c’est loin de la vérité. J’aurais pu l’être. Mais je ne le suis pas. Même si ma part d’ombre est encore présente en moi, elle est éteinte depuis longtemps. Et y faire appel serait une catastrophe pour les Hommes. J’aurais pu ravager leurs terres il y a longtemps mais je suis allé ailleurs. Je ne sais si cela a été la bonne décision. Je ne le sais pas depuis un millénaire. Mais je le saurais un jour et cela j’en suis sûr. Mais il faudra patienter. De toute manière, j’ai l’éternité devant moi.
Maria n’en est peut-être pas consciente mais elle aura un destin extraordinaire. Je l’ai senti ces derniers jours. Je ne sais pas dans quel sens elle va aller mais j’espère que ce sera du bon côté. Il faudra que je fasse attention à tout. Je ne sais pas encore pour quelle raison exactement je l’ai sauvée. Ce n’était pas que pour éviter qu’elle soit condamnée à ma place. Je ne sais pas. C’est comme si quelque chose m’avait poussé à le faire. Je ne sais pas ce que c’est mais tant que cela ne lui fait pas de mal, il n’y a pas de problème.


Il voyait les lunes poursuivre leur course à travers le ciel. Il avait toujours préféré la nuit. Elle avait quelque chose d’enchanteur qu’elle seule pouvait avoir. Les plus grandes décisions sont toujours prises durant la nuit. Elle est le moment le plus décisif de la journée. Celui pendant lequel tout peut arriver. C’était aussi celui que l’homme maitrisait le moins. Car il ne voit plus, ou presque plus. Or il est trop dépendant de ses yeux et craint tout ce qu’il ne point voir. C’est aussi le moment où les grandes décisions sont prises. Cette nuit tant aimée et redoutée de part le monde. Dans l’Est de l’Empire, on prie pour qu’elle se termine le plutôt possible. Dans les terres lointaines des elfes, on ne le redoute guère car elle est aimée autant que les étoiles. Mais lui, la redoutait autant qu’il l’appréciait. Elle était le synonyme que tout allait recommencer. La nuit était comme un retour dans le ventre de la mer. Car chaque jour était comme une nouvelle naissance. Une nouvelle chance de parvenir enfin à trouver ce qu’il cherchait Cela faisait très longtemps qu’il cherchait. Mais il avait encore le temps. Le temps pour trouver ce qu’il voulait. De nombreuses nuits et de nombreuses journées à passer. Rares étaient les créatures à pouvoir l’empêcher d’essayer de trouver. Il était bien plus redoutable qu’elles. Seuls quelques grands démons, vampires et quelques seigneurs elfes pouvaient avoir une chance de le vaincre. Et il le savait.

Maria se réveilla quand le jour pointa à l’horizon. Ils mangèrent un morceau de viande avant de repartir à travers la couche blanche. Leurs pas s’enfonçaient dans la neige. Il ne fatiguait pas, contrairement à la jeune femme. Si elle avait l’habitude de marcher longtemps à cause des services à l’auberge, elle n’avait jamais marché dans les montagnes, et encore moins avec plusieurs pieds de neige. Mais elle serrait les dents et continuait à avancer. La crainte d’être laissée là ou d’être retrouvée la faisait avancer. Elle oubliait régulièrement la douleur en voyant le paysage autour d’eux. Tout était blancs. Les sommets étaient tous enneigés et semblaient n’avoir jamais été occupés par une quelconque race. Pas même par les nains. Ci et là, elle pouvait voir quelques rares tours de guets naines au loin. Elles semblaient abandonnées. Parfois, des cris perçaient le silence de leur progression. Mais Alexeï ne s’arrêtait que quelques secondes. Il dit que c’était souvent une chimère sauvage et que de toute manière, elle était bien loin. Parfois, il lui décrivit quelques villages lointains et abandonnés. Il lui conta également l’histoire de ces montagnes, telle qu’il l’avait apprise. Le soir, ce fut une répétition du précédent. Ils se couchèrent sous un gros rocher après avoir mangé et bu de la neige fondue.
Les journées se succédèrent si bien qu’elle perdit la notion du temps. Elle racontait souvent des morceaux de sa vie. Il sut ainsi qu’elle avait été abandonnée près de l’auberge et trouvée par les deux tenanciers. Ses origines étaient inconnues. Elle avait appris à se battre mais c’était plus pour se défendre contre les pillards et quelques orques qu’autre chose. Parfois, ils restaient sur place pendant une journée. Ils en profitaient pour se reposer ou bien Alexeï entrainait la jeune femme. Il lui avait définitivement donné la dague.
Chaque jour apportait un nouveau lot de magnifiques paysages. Ci et là, ils trouvaient des animaux qu’ils tuaient et dont ils se nourrissaient. A aucun moment, l’homme ne parla de son passé. Ni de pour quelle raison exactement il l’avait sauvée. Il semblait suivre un chemin, même si cela n’était pas vraiment le cas. En effet, il cherchait une vieille petite forteresse naine abandonnée depuis des millénaires. Il la savait inhabitée. Du moins était-ce le cas il y a deux cents ans. Il espérait que ce soit toujours le cas.

Ce ne fut que bien plus tard qu’il la trouva. Elle était en partie couverte par la neige. Ils avaient vu plusieurs avant-postes durant des lieues et des lieues. Des bornes indiquaient le chemin à suivre. Certains sortaient sous la couche de neige. Ils passèrent par monts et vallées avant d’arriver enfin à la forteresse. Bien qu’en ruine, et de taille modeste comparé aux plus grandes, elle était majestueuse. De grandes statues de soldats nains gardaient l’entrée, jetant un regard majestueux sur les visiteurs. Les portes étaient en grande partie détruites. Ils pénétrèrent à l’intérieur. Il n’y avait presque pas de bois. Même les portes des maisons étaient en pierre. De nombreux os étaient éparpillés. Ils trouvèrent aussi de très nombreux cadavres de nains. La bataille était ancienne. Plusieurs décennies au moins. Ils passèrent à travers les ruines jusqu’au cœur de la forteresse. Trois mille nains et deux milles guerriers du chaos étaient là. Ils étaient tous morts. Mais rien ne rouillait. Que ce soit à cause des enchantements des nains du chaos ou de la facture naine des armes et des armures. Au fur et à mesure qu’ils exploraient la forteresse abandonnée, ils virent de plus en plus de cadavres. L’odeur était infecte. Maria tomba littéralement de sommeil dans une salle abandonnée où l’on ne sentait pas presque rien. Alexeï commença à enlever les armures des nains avant de les enterrer dans la roche. Il souleva des rochers immenses et les plaçaient en-dessous. Il ne s’arrêta que lorsque le jour pointa derrière les montagnes immenses.
Maria retrouva son chemin jusque vers l’extérieur sans problème. C’est là qu’elle trouva son sauveur. Elle lui sourit. Sourire qu’il lui rendit. Il était visiblement ému devant tant de morts. Il la serra contre lui, et mit sa tête contre son cou, respirant son odeur. Sans qu’il ne s’y attende, cela le rassura. Cela lui rappela aussi de vieux souvenir.

Ils restèrent ainsi enlacés sans que rien ne vienne les déranger. Chacun chercha du réconfort dans les bras de l’autre. Et le trouva. Pour la première fois depuis plus de mille cinq cents ans, Alexeï était en paix.



Petite question pour tous les lecteurs : à votre avis, d'où vient Alexeï ? Et qu'a t-til été ou qu'est-il ?
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Jeu 19 Mar 2015 - 11:56
Ah l'amour (enfin je pense) ! Je ne sais pas qui ou quoi était-il, mais l'histoire est superbe ! J'aime beaucoup son point de vue sur sa nature.

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Jeu 19 Mar 2015 - 12:29
Nyklaus von Carstein a écrit:Ah l'amour (enfin je pense) ! Je ne sais pas qui ou quoi était-il, mais l'histoire est superbe ! J'aime beaucoup son point de vue sur sa nature.
Pour l'amour, cela reste à voir Ermm
Sinon, merci pour ta qualification de l'histoire. Cela fait beaucoup plaisir.
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Jeu 19 Mar 2015 - 14:58
Alexeï est un Ancien, leur descendant du moins. Il est tellement timide avec les femmes parce qu'il est partiellement amnésique. Son but dans la vie, c'est de trouver un vaisseau spatial pour quitter ce monde. Carrément.

La suite ! Fou
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Mer 9 Déc 2015 - 14:15
Vous n'y croyez plus ? (EDIT : je n'ai pas fait une faute là-dedans par hasard ?) Et bien vous auriez mieux fait d'y croire. Oui je poste une suite près de 9 mois après la précédente Sun glasses  

Il y a plusieurs raisons. La première est que j'étais un peu en panne d'inspiration. J'ai essayé plusieurs fois mais à chaque fois cela n'a pas prit. Soit c'était nul, soit c'était chiant... Ensuite, je n'avais pas beaucoup de temps pour écrire quand j'avais des idées (résultat, je les oubliais).
De plus, j'ai décidé de changer le "scénario". Ce qui fait que l'histoire ne va pas là où je voulais qu'elle aille quand j'ai commencé ce récit.

Avant toute remarque, je sais que tout va vite dans cette partie mais c'est entièrement volontaire. Des précisions sur le point de vue de certaines personnes de ce qui se passe pendant cette partie seront intégrées dans les parties suivantes.

Trêve de blabla et maintenant le texte :


Partie 2 :


Ils restèrent enlacés pendant plus d’une heure. Chacun était enfin en paix. Et tous deux voulaient que cela ne se termine pas. Ce fut quand l’estomac de Maria ronronna qu’ils s’écartèrent. Ils se regardèrent gravement pendant quelques secondes avant de partir dans un grand éclat de rire. Après s’être calmés, ils allèrent là où ils avaient dormi. Ils prirent de la nourriture et cherchèrent du bois pour faire un feu. Ils en trouvèrent après une longue heure de recherche dans toute une partie de la citadelle. Elle dévora littéralement l’animal.
Alexeï la regardait. Il en avait assez d’avoir un goût de cendre dans sa bouche. Quand elle le regarda en lui souriant, il se décida à manger son morceau. Etrangement, cette partie avait un goût. Il l’avait complètement oublié depuis longtemps. Trop longtemps. Cela lui manquait. Il ne s’en rendait compte que maintenant. Lui aussi commença à sourire. Il revivait. Il revivait enfin. Celle qui l’avait aidé ne lui avait pas menti. Maria le trouvait plus charmant alors quand un sourire éclairait son visage. Jusque là, il avait semblé être de pierre et d’acier nain. Elle ne savait pourquoi il souriait, mais cela la rendait heureuse elle aussi. Malgré les cadavres des guerriers du chaos, le décor était féérique. Elle n’avait jamais rien vu d’aussi beau.
Mais toutes les bonnes choses avaient une fin. Il dépouilla tous les cadavres, et amena les armures une à une dans les profondeurs de la montagne. Là où se trouvaient les forges. Pendant ce temps, elle se contentait d’observer et de monter la garde.  Alors que la journée touchait à sa fin, il revint des profondeurs de la montagne. Seuls les corps des serviteurs des dieux du Chaos étaient encore présents. Ils les avaient rassemblés le jour précédent en un grand tas. Toujours en silence, il ramassa ses affaires et prépara du feu. La jeune femme le regarda faire. Il finit par allumer une torche. Il mit le feu aux cadavres sans hésitation. Puis il s’adressa à celle qu’il avait sauvée :
« Il faut que nous partions. Il ne vaut mieux pas rester ici la nuit.
_Mais pourquoi ? Rien n’est plus sûr qu’une forteresse naine.
_Pas quand elle est tombée. La nuit, on doit trouver des gobelins et des hommes-rats. »
Voyant son regard, elle décida de le croire. C’est ainsi qu’ils repartirent à nouveau sur les routes.


Maria en avait assez de marcher et était épuisée. Cela ne faisait que quelques heures qu’ils s’étaient remis en marche. Et le jour ne semblait pas vouloir se lever. Même si elle voulait continuer à avance, elle ne le pouvait plus. Si bien qu’elle s’effondra dans la neige. Il se retourna et la vit au sol. Poussant un soupir de mépris, il la mit sur son épaule et avança. Elle s’endormit malgré les mouvements dus ses pas. Sa respiration était forte mais régulière et elle semblait paisible. Elle dormait encore quand l’aube se leva. Il avait continué à avancer quoiqu’il arrive, voulant s’éloigner le plus possible de la forteresse naine. Il avait décidé de ne pas changer de route, espérant que celle menant vers l’Est ne serait pas trop dangereuse. Pour le moment, les faits lui donnaient raison. Elle se réveilla alors que le Soleil avançait vers son zénith. Il la reposa au sol. Elle était encore toute ensommeillée même si elle semblait reposée. Il décida de faire une pause pour lui laisser le temps de se remettre de sa nuit. Il prépara un petit feu et fit cuire un du petit gibier pour elle. Elle le dévora goulûment.
Soudain, il entendit un bruit. Un cliquetis d’arme et le bruit caractéristique d’une troupe en marche. Alexeï se releva et tira sa lame avec une rapidité presque surhumaine. Maria, elle, se leva lentement et prit la dague qu’il lui avait donnée il y a quelques jours. Après plusieurs minutes, ils virent arriver au détour de rochers un grand groupe de guerriers du Nord. Ils étaient vêtus de peaux de bêtes féroces et un chariot ainsi que des esclaves les accompagnaient. Ils s’arrêtèrent net en voyant l’homme dressé face à eux. Ils les dépassaient d’au moins deux têtes et son regard était enflammé. Ils sourirent et tirèrent leurs haches. La jeune femme se vit ordonner de rester à l’écart, ce qu’elle fit. Le combat commença rapidement. Si Alexeï était redoutable, ses ennemis étaient nombreux et bien entraînés. Rares étaient ses coups qui étaient parés et presque tous prenaient une vie. Mais il était seul. Trois guerriers passèrent le sauveur de la jeune femme et se dirigèrent vers elle. Elle les vit au dernier moment et tenta de s’enfuir. Elle se débarrassa de tout ce qui n’était pas utile et se lança sur le chemin qu’ils venaient de faire. Juste à ce moment, il se prit un éclair de magie qui le tua presque sur le coup. La jeune femme le comprit rapidement quand il hurla avant de mourir mais ne s’arrêta pas. Les guerriers du Dieu des Plaisirs passèrent par-dessus le corps de celui qui les avaient retardés avant de se lancer sur les trousses de Maria.

A plusieurs lieues de là, dans une forteresse ayant l'air abandonnée au-dessus d’un village d’humains.
Il pouvait courir dans la prairie avec sa fiancée. Ils se marièrent. Mais soudain, un immense hurlement. L’image se dissipa et Klaus Erivitch ouvrit les yeux d’un seul coup. Il vit de la pierre brute au-dessus de lui. Il maugréa contre la personne qui l’avait réveillé. Il donna un coup et la pierre se brisa en un millier de morceaux. Il se leva et regarda autour de lui. Il aperçut rapidement la silhouette courbée de son acolyte. Il lui demanda rapidement :
« Combien de temps ais-je dormi et qu’est-ce qui m’a réveillé ?
-Vous avez dormi cinq années, trois mois et 10 jours mon seigneur. Quant à ce qui vous a réveillé, c’est plus long.
-Comment ça ?
-Un groupe de forces du Chaos d’une centaine de personnes passe sur votre territoire avec un magicien. Et ils ont usé de la magie. Un de mes corbeaux m’a annoncé à l’instant qu’ils poursuivent une jeune femme qui se dirige vers nous sans le savoir.
-Sur mes terres ?
-En effet. »
Il se retourna et partit vers le fond de la pièce. Il y avait une armoire en bois massif. Elle était fermée par un cadenas. Il l’explosa et ouvrit les portes. Elle faisait deux fois la taille standard d’un humain. Il observa pendant de longues minutes ce qu’il y avait à l’intérieur. Une armure taillée sur mesure. Elle était de la couleur du sang. Des dragons étaient gravés sur toutes les pièces. Il y en avait même un sur casque. Il servait à tenir une crinière de la même couleur que son armure. Il y avait aussi une épée enchantée. Elle semblait quelconque mais avait été forgée par les nains pour un général impérial voilà bien longtemps. Il s’habilla et s’équipa avec toutes ces affaires rapidement. Il ordonna à son suivant de réveiller son armée. Car il était un des seigneurs de la nuit. Un vampire. Un Dragon de Sang.
Quand il sortit, il vit un millier de squelettes qui l’attendaient. Ils étaient parfaitement ordonnés. Il y avait aussi des zombies et quelques goules. Il y avait aussi des monstres plus gros et grand que des humains. C’étaient les cousins des goules. Il ordonna à son armée de se mettre en route. Le ciel se couvrit de nuages aussi sombres que la nuit. On avait violé ses terres et ils allaient le payer. Il arriva dix minutes plus tard au village. La jeune femme y était déjà arriver. Le vampire la fit amener devant lui.

Elle semblait terrifiée. Il lui parla doucement tout en cherchant des renseignements sur ceux qu’il allait affronter. Mais elle était épuisée et ses paroles étaient confuses. C’est alors qu’un grondement retentit. Tous les humains regardèrent autour d’eux. Il n’y avait aucune avalanche. Le vampire comprit en moins d’une seconde. Un dragon du Chaos. Il y avait toute armée sur les traces de la jeune femme. Elle n’avait rencontré qu’un groupe d’éclaireurs ou de pillards. Il ne pouvait pas affronter une armée d’une telle taille accompagnée d’un dragon. Il ordonna aux villageois de prendre toutes leurs affaires et de rentrer dans la forteresse. C’était une ancienne petite forteresse naine. Elle allait résister. Et son acolyte allait lever toute une armée de squelettes nains.
« Wilfried ?
-Oui maître, je suis là.
-Donne-moi une de tes chauves-souris enchantées.
-Bien maître.
-Et donne-moi aussi de l’encre, une plume et du parchemin.
-Tenez maître. »
Klaus s’assit à une table chez un des villageois et commença à écrire.
Au Prince Dragon Anthillien de Caledor.
Mon cher compagnon d’arme, j’ai eu vent d’une nouvelle qui pourrait t’intéresser. Une armée du Chaos arrive droit sur nous. Mais ce n’est pas pour cette raison que je t’écris. Il y a un dragon du Chaos avec eux. Et si je peux gérer sans problèmes une armée complète, je ne peux pas combattre cette dernière aidée par un de leurs dragons monté par un seigneur du chaos. Et même si cela me coûte de te l’avouer, j’ai besoin de ton aide. Il en va du passage entre les Terres Arides et le Vieux Monde.
Avec tous mes respects.
Qu’Isha et Asuryan veillent sur toi et ta famille.

Le message fut attaché à la chauve-souris qui s’envola immédiatement vers l’Ouest.

Les villageois rassemblaient leurs affaires. Certains étaient déjà partis vers la forteresse. Cela faisait trois heures que le dragon avait rugi. Tous les habitants étaient rentrés dans la forteresse dont les portes immenses furent scellées. Klaus espérait que le message arriverait rapidement à son destinataire. Mais rien n’était moins sûr. Il entendit des bébés pleurer. Ses sujets sentaient que la fin ne tarderait pas à arriver. Ils étaient dos à la montagne et nul ne pouvait l’escalader car elle était aussi lisse que du tissu. Wilfried se mit rapidement à la tâche. Au fil des heures qui passaient, des dizaines puis des centaines de squelettes armés se levèrent de la montagne. De la plus profonde des cavernes creusées par les nains au cimetière de guerriers dans un coin de la forteresse, des milliers de squelettes armés d’épées ou de lances se levèrent les uns après les autres. Ils s’alignèrent un à un pour former des régiments. Des goules et leurs grands cousins répondirent à l’appel du nécromancien. Quand un régiment de squelettes était formé, il rejoignait les remparts. Des bataillons entiers furent mis en place ainsi.
Klaus avait gagné l’intérieur de ses appartements. Il réfléchissait à la tactique à mettre en œuvre. Il ne faisait aucun doute que les forces de la Ruine viendraient assiéger la montagne. Son armée était trop puissante pour qu’ils l’oublient. Et il était difficile pour Wilfried de passer inaperçu. Il pouvait gérer l’armée sans problèmes avec son propre talent de bretteur, voire même uniquement avec ses sbires et son nécromancien. Mais il y avait le dragon. Et contre cela, il n’avait aucune arme. La magie ne serait pas assez efficace. Il se replongea dans des souvenirs d’il y a une demi-dizaines d’années.

Le Vieux Monde était fortement divisé entre les différents pays. L’Empire était morcelé en une dizaine de provinces. Klaus défiait tous les chevaliers impériaux ou bretonniens qui croisaient sa route. Il passait son temps dans la forêt. Mais ce jour-là, il fit une rencontre qui allait changer le cours de son existence. Il se croyait un bretteur parfaitement accompli. Après tout, cela faisait trois siècles qu’il était un vampire. Il venait de tuer quelques gardes qui escortaient un convoi quand il entendit un hurlement. Il était si profond et puissant que même lui, qui ne redoutait plus rien, paniqua un instant. Un ouragan passa et des arbres tombèrent par dizaines autour de lui alors qu’un monstre atterrit. C’était un dragon. S’il n’en avait jamais vu, il savait plus ou moins à quoi cela ressemblait. En revanche, celui qui le montait semblait être un parfait inconnu. Il descendit de sa monture. Klaus le détailla de la tête aux pieds. Son armure luisait. Il était ainsi protéger sur tout le corps. Un immense bouclier était attaché dans son dos. Il faisait facilement deux pieds de plus qu’un humain normal. Sur sa cuirasse, il y avait des dragons gravés. Son heaume pointu était surmonté d’un panache rouge. L’inconnu se mit à lui parler dans la langue de l’Empire, même s’il avait un léger accent :
« Par où peut-on aller à Bechafen ?
-…
- Je vous ai parlé, humain.
- Je ne suis pas humain ! »
Klaus était en colère. Il n’était plus humain, il n’avait plus leurs faiblesses et voilà que cet inconnu osait l’insulter. Déjà qu’il n’était pas poli. Il avait dépassé les bornes. A une vitesse surhumaine, le vampire dégaina son épée et se jeta sur lui. Il pensait le tuer en un rien de temps. Mais sa lame rencontra la sienne. Ils n’étaient qu’à trois pieds au départ de l’attaque, il ne pouvait avoir dégainé aussi vite. Il n’avait pas son épée dans sa main avant. Il avait même les bras croisés sur sa poitrine.
Le vampire redoubla d’efforts et plaça une série d’attaques très rapides. Mais chacune rencontra le fer de son adversaire. Soudain, Klaus se retrouva au sol, désarmé, la pointe de l’épée sur sa gorge.
« Je sais que tu n’es pas humain. Tu es une abomination. Comme je suis de bonne humeur, je vais t’épargner. Mais il y a une condition.
- Laquelle ? – Car il voulait continuer à exister.
- Que tu emploies ton existence à faire le bien, à protéger les plus faibles et combattre le Chaos.
- Et si un jour je décide d’arrêter ?
- Moi ou un de mes descendants viendra te tuer.
- D’accord. »
Commença alors un voyage d’une année complète durant laquelle il progressa plus qu’en deux cents ans. Puis ils étaient restés en contact par lettres interposées. Trois mois après, Klaus s’était établi ici, après avoir tué les orques qui attaquaient le village. Il s’était endormi pour se régénérer et avait quitté le monde pendant une décennie. Et maintenant il avait besoin de lui, Anthillien.


La journée passa. Tous les humains étaient rentrés dans le cœur de la citadelle et les provisions étaient suffisantes pour tenir quatre ans de siège. Cela allait-il suffire ? Il l’espérait. Il partit les voir. Il voulait voir plus précisément la jeune femme terrorisée recueillie. Elle pouvait lui donner des informations. Les regards des humains étaient effrayés. Klaus tenta de les rassurer en essayant de faire un sourire confiant. Mais il eut l’impression, fort juste au demeurant, que cela ne marcha pas beaucoup. Néanmoins, il pouvait voir qu’ils étaient déterminés et espéraient que cela serait réglé rapidement. Mais lui, qui connaissait la puissance que le Chaos pouvait montrer, n’en était pas aussi sûr. Le problème était le dragon. Le reste de la journée passa sans incidents. Seuls quelques enfants en bas âge pleuraient. La nuit tomba. Les humains commencèrent à s’endormir. Klaus sortit alors du cœur de sa forteresse et gagna ses appartements. Il vit alors Wilfried qui l’attendait dans la pièce précédant son bureau. Ce dernier le prévint qu’il avait fait entrer la jeune femme dans son bureau. Le vampire entra.
Elle était recroquevillée sur un fauteuil. Elle avait vu le Chaos en face. Il lui posa quelques questions mais la seule chose qu’il put comprendre était qu’elle s’appelait Maria. Il ne put rien apprendre d’autre. Il s’assit sur la table lui servant de bureau et se mit à réfléchir. Il pouvait tenter de pénétrer son esprit par la force mais il était trop fermé pour que lui puisse le faire. Wilfried avait la puissance nécessaire. Mais le vampire n’était pas sûr qu’il ne le corrompe pas. Sa tenue était complètement déchirée. Elle avait des plaies anciennes sur son corps. Il se leva et la serra contre lui en la berçant. Il lui chanta une berceuse elfe. La jeune femme s’endormit en quelques minutes. Son esprit était alors plus ouvert.
Klaus le pénétra rapidement sans cesser de la bercer. Alors qu’il remontait les souvenirs depuis son enfance, il tomba sur quelque chose qui le terrifia. Son accusation de sorcellerie. Puis la mort d’Alexeï. Et les discussions dans la taverne. Plus celles de celui qui l’avait sauvée de la mort la plus horrible. Le Chaos était ascendant. Sa puissance montait. Mais l’Empire s’unissait à nouveau. La rumeur disait que des nains montaient au Nord pour aider Kislev. Mais on n’entendait pas parler des elfes. Pour la majorité des humains, ils n’étaient qu’une vieille légende. Pour les répurgateurs, la majorité d’entre eux étaient maléfiques. Mais lui, Klaus, savait la différence.


A des milliers de lieues de là, dans le Royaume de Caledor en Ulthuan.
Les Naggarothii se déversaient sur les terres des Asurs. Mais Caledor ne craignait rien car ses forteresses étaient devenues inaccessibles depuis que les sentiers dans les montagnes avaient été détruits. Anthillien était dans une salle d’entraînement et s’exerçait seul avec une épée. Tout-à-coup, une chauve-souris pénétra dans la pièce et vint se poser sur le râtelier le plus proche. Elle avait un parchemin à la patte. Le prince arrêta son exercice et prit la lettre. Il la lut rapidement et réfléchit quelques instants. Si Klaus l’appelait à l’aide, c’est qu’il en avait réellement besoin. Et il allait lui venir en aide. Son peuple pouvait se passer de lui pour quelques jours. Il renvoya aussitôt l’animal enchanté chez lui. L’elfe rangea l’arme d’exercice et monta par les majestueux escaliers plus vieux que les démons du Chaos. Il commença par aller dans la chambre où étaient ses deux enfants. Sa femme leur chantait des berceuses. Il passa son bras autour de sa taille. Ils dormaient paisiblement. Il les regarda pendant plus d’une heure, attendri. Puis, il regarda sa bien-aimée. Ils n’avaient pas besoin des mots pour se parler. Même si elle était triste de le voir partir, elle savait que son honneur le lui commandait.
Il y avait une autre raison pour laquelle il pouvait partir. Sa femme était une princesse de Chrace. Et avait appris à se battre. Elle avait souvent combattu les elfes noirs et les guerriers du Nord. Avec elle, la ville serait en sécurité. Anthillien partit alors dans une autre pièce avec elle. Il se lava, se sécha puis enfila une longue robe par-dessus des sous-vêtements. Son épouse sortit l’armure de l’armoire. Elle la lui passa, de la cuirasse aux jambières, tel un rituel ancien et parfaitement rôdé entre eux. Quand elle eut terminé, il déposa un baiser sur sa joue et se dirigea vers des écuries immenses. Les écuries à dragons. Son dragon, Erskagnir, était là. Il monta sur son dos, sortit du bâtiment et s’envola droit vers l’Est.


Dans les Montagnes du Bord du Monde.
La nuit approchait. Les humains dans les cavernes et dans les fondations de la forteresse s’endormaient les uns après les autres. Klaus sortit sur les remparts et rejoignit Wilfried. Ce dernier regardait droit devant lui. On pouvait voir au loin les torches de l’armée du Chaos. Des légions de squelettes étaient alignées sur les remparts. Le vampire, s’il ne craignait pas la peur, avait une boule au ventre. Chose qui ne lui était pas arrivée depuis des siècles. Le nombre de lueurs était immense. Il sentait aussi le sol trembler sous les pieds de monstres qui venaient. Ils n’allaient sûrement pas lancer l’assaut cette nuit. Mais en début de journée. Ou ce qui s’y apparenterait. Car son nécromancien allait recouvrir le ciel de nuages aussi sombres que la nuit. Puis, plusieurs heures plus tard, il les vit installer un campement en contrebas. Le village fut saccagé et détruit pour leur permettre de s’installer. Le Dragon de Sang réfléchit rapidement pour compter le nombre de soldats ennemis. Ils étaient plus nombreux que ses squelettes.

L’aube vint trop rapidement pour Klaus. Dès que le Soleil pointa derrière la montagne, les nuages noirs envahirent le ciel. Le vampire remonta sur les remparts et vit l’armée qui s’étendait face à lui. Le premier assaut n’allait pas tarder. Il vit des régiments complets d’humais se préparer à l’attaque. Il vit derrière eux plusieurs régiments de guerriers du chaos. Et au milieu, des élus. Des monstres venaient derrière toute l’armée. Mais ils n’étaient pas très nombreux. Quelques dizaines. Dans les cieux, un dragon survolait l’armée ennemie. Si le vampire n’avait peur, il n’était pas certain d’une issue favorable du combat. Il craignait le pire pour sa population. Il sourit en pensant à cette situation. Un vampire se souciant de ses sujets mortels. Voilà quelque chose qui était ironique. Il entendit le chef crier un ordre. Les barbares humains, qui ne portaient pas d’armures, se lancèrent alors à l’assaut de la forteresse. Ils portaient des échelles qu’ils placèrent contre les remparts. Ils montèrent les uns après les autres. Les squelettes les firent tomber au pied des murailles au fur-et-à-mesure qu’ils montaient. Mais soudain, Klaus entendit une clameur sur sa gauche. Ils venaient de passer un rang de squelettes et ils avaient établi une tête de pont. Immédiatement, il se dirigea vers la zone. Il mit néanmoins plusieurs minutes pour y arriver. La taille de la poche augmentait. Une vingtaine d’humains étaient à l’intérieur. Le Dragon de Sang finit par y arriver. Le massacre commença. Il était bien trop rapide pour eux et leurs corps souillèrent le sol des remparts.
Le combat continua ainsi pendant toute la journée. La nuit apporta un repos bien mérité au vampire et au nécromancien. Ce dernier avait concentré toute sa puissance pendant la journée pour relever les squelettes qui tombaient. Le maître des lieux compta rapidement et vit qu’au final il n’avait perdu que peu de troupes. Mais il sentait que la journée suivante n’allait pas être la même chose. Klaus descendit dans les grottes et alla trouver les humains que le seigneur de la nuit devait protéger. Il les rassura, leur expliquant que les pertes ennemies ne pourraient pas se relever et qu’ils allaient tous se briser sur ses remparts. Il partit se reposer dans sa crypte, laissant le soin à son roi revenant la sécurité du fort. Il fut réveillé par le son des cors du Chaos. Il sortit rapidement et vit qu’ils avaient pris pied sur les remparts en de nombreux endroits. Ses forces étaient partout, tentant de repousser les troupes du Chaos. Mais le général ennemi avait lancé ses troupes d’élite. Elles faisaient place nette autour d’elles. Klaus se lança dans la bataille et donna l’ordre à une partie de ses réserves d’aller au combat. Mais cela ne suffit pas. Pire encore, il fut blessé. Des gardes squelettes l’emmenèrent de force à l’arrière. Il se régénéra et vit l’ensemble de la bataille. Ses forces pliaient et allaient rompre. C’est alors qu’il vit le dragon du Chaos et le général ennemi se jeter sur les horreurs des cryptes. Ils les massacrèrent en quelques secondes.

Klaus donna l’ordre de se replier. Il devait tenir, le temps que l’elfe arrive. Si jamais il devait arriver. Ses troupes se replièrent en bon ordre. Mais la situation empira quand Wilfried fut tué par un éclair bleu et jaune. Si le vampire reprit instantanément le contrôle de l’armée, une partie de celle-ci s’effondra complètement. Ses forces se repliaient à l’intérieur du fort. Les remparts étaient prit par les forces du Chaos et le dragon empêchait les squelettes et autres créatures de monter. Ses gardes des cryptes voulurent le transporter jusqu’à son cercueil mais il refusa net. Il se releva, prit son épée, et se jeta dans la mêlée contre des humains à moitié nus. Sa puissance était telle qu’il annihila leur colère. Un à un, il les massacra. Le général du chaos envoya alors un régiment de trolls. Le régiment de squelettes fut décimé mais tenait encore debout. Les trolls furent jetés les uns après les autres. Klaus se servit de leur sang pour régénérer ses blessures causées par la bave des créatures du nord. Il était à nouveau au sommet de sa forme. Cela tombait bien, un régiment d’élus commandé par un héros du chaos arrivait. Ce dernier le défia en duel. Il n’eut d’autre choix que d’accepter. Tout le lui commandait. Son honneur, sa lignée et sa vie.
Ils se jetèrent l’un sur l’autre. Le Dragon de Sang était plus rapide mais avait moins d’expérience que le guerrier du Nord. Et ce dernier avait l’appui des dieux sombres. Les parades et les coups s’enchaînèrent rapidement. Chacun avait de petites blessures. Mais le talent du vampire était supérieur et il finit par vaincre le champion du chaos. Un grand vide se fit alors dans la cour. Dans une tempête de poussière, le seigneur du chaos fit poser son dragon. Il descendit de sa monture et vint défier le maître des lieux. Il lui proposa de se soumettre et d’avoir la vie sauve. Ou de mourir. Des flammes entouraient l’épée de l’élu des dieux sombres. Alors que les deux guerriers allaient livrer un combat digne d’intéresser les dieux, un rugissement terrible résonna dans les montagnes. Sur ordre du général du chaos, le dragon s’envola. Quelques secondes plus tard, il tomba au même endroit, mort. Le soleil qui avait commencé à apparaître disparut d’un seul coup. Un dragon bleu sombre descendit sur l’animal mort. Il était majestueux et même les troupes du chaos qui étaient sur les remparts s’enfuirent de peur. Seuls les guerriers et les élus restèrent. Un être impressionnant en descendit. Il était aussi haut que le seigneur du chaos. Il se tourna vers ce dernier et lui dit dans la langue de l’Empire :
« Moi, Seigneur Dragon Anthillien de Caledor, te défie en duel, assassin de dragons. »
Le seigneur noir ne pensait faire qu’une bouchée de cette créature avec un heaume pointu. Il se trompait lourdement. Il tomba face à rempart d’acier. Chacun de ses coups était paré. Il redoubla de puissance et de vitesse. Mais l’importun ne semblait pas se fatiguer. Pire, il le narguait avec un sourire narquois.
Le prince elfe ne s’épuisait pas. Son art de combat venait de l’époque où les dragons étaient encore très nombreux. Il faisait partie des Princes Dragons, les meilleurs chevaliers du monde entier. Et ce n’était pas un petit seigneur du chaos qui allait l’effrayer. Il entendit les cris des guerriers du chaos sur les remparts. Ils se lançaient sur les squelettes. Mentalement, il ordonna à Erskagnir de les arrêter. Le dragon s’envola et se jeta sur les assaillants. Ils furent broyés, écrasés, mangés, découpés. Il massacra toute une unité d’élite, ne subissant pas une seule égratignure. Mais un autre régiment arriva jusqu’au vampire. Ils étaient si nombreux qu’ils furent beaucoup trop pour lui. Il fut grièvement blessé. Ses gardes se sacrifièrent pour lui permettre de rejoindre la sécurité des cryptes.

Le Prince Dragon voulait en finir. Pour la première fois, il attaqua. En quatre coups précis et à une vitesse telle que même son ennemi ne les distingua pas, il lui coup les bras et la tête avant de percer son cœur. Le général du Chaos tomba au sol, sans vie. L’elfe se jeta alors sur les guerriers humains qui le chargeaient. Aucun coup ne pouvait le toucher car son talent était trop grand. De nombreux hommes du Nord tombaient sous sa lame enchantée. Puis, le dragon se jeta dans la mêlée. En quelques dizaines de secondes, le combat se termina. Les forces du Chaos s’enfuyaient en dehors de la forteresse. Le Prince Dragon se dirigea alors vers l’intérieur du fort. Il connaissait le chemin et alla directement à la crypte. Klaus s’y reposait. Le maître des lieux prit la parole :
« J’ai une dette envers vous maître.
- Tu auras l’occasion de la payer un jour ou l’autre. Mais en attendant, il va falloir reconstruire la forteresse et le village.
- Les villageois pourront le faire, aidés par mes squelettes.
- Certainement. Je dois malheureusement vous laisser car le devoir m’appelle dans ma patrie.
- Je ne veux pas vous retenir. Que les dieux veillent sur vous.
- Que votre éternité dure longtemps. »
Anthillien ressortit et partit rapidement vers l’Ouest. Klaus se redressa et ordonna à son garde du corps d’aller vérifier avec des squelettes si les forces ennemies étaient encore à proximité. Sans un mot, le revenant tourna les talons et sortit. Le Dragon de Sang sortit du cercueil et alla dans les souterrains. Il rassura la population en leur disant que tout était terminé. Maria le serra dans ses bras, le remerciant d’avoir échappé à une torture sans nom.

Quelques heures plus tard, les humains purent sortir. Le village était détruit mais ils pourraient loger dans la forteresse le temps de le reconstruire entièrement. Ils s’établirent dans les bâtiments qui étaient accolés aux murailles. Puis, avec l’aide des squelettes et des zombies, les hommes lancèrent les corps des morts par-dessus les remparts. La jeune femme s’établit dans une petite chambre avec un lit de camp. Des habitants lui avaient donné des vêtements neufs. Aussi, elle enfila une longue robe de nuit avant de se coucher sous la couette. Le Soleil venait de se coucher. L’odeur de la mort était encore très présente. Mais angoissée depuis plusieurs jours, et fatiguée par cela, la jeune femme s’endormit rapidement.
Elle rêvait qu’elle rejoignait ses parents et que tout se passait normalement quand un bruit la fit se réveiller en sursaut. Mais elle se prit un coup violent à la tête, l’assommant.

Quand elle se réveilla le lendemain matin, elle était dans une charrette. Ses mains étaient attachées dans son dos et ses chevilles étaient attachées ensemble. Elle regarda autour et vit des soldats impériaux à cheval.
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Mer 9 Déc 2015 - 18:41
Tout semble indiquer que le fil directeur de cette histoire est le vécu de cette infortunée jeune femme. Mon voeu de lecteur : ne cède pas au syndrome du Trône de Fer en la faisant trépasser elle aussi lol

Je suis toujours autant frileux face à des vampires gentils. Un peu de brutalité dans ce monde de bisounours, que diable ! Vampire

J'espère tout de même que cela va s'arranger avec l'apparition des ravisseurs de l'héroïne principale.
"Fous pensiez fraiment poufoir échapper à la S'hainte Inquisition de S'higmar ? Fous fous trompiez, mein Freulein !" Fou

La suite ! Sourire
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Lun 25 Avr 2016 - 19:02
Von Essen a écrit:
Tout semble indiquer que le fil directeur de cette histoire est le vécu de cette infortunée jeune femme. Mon voeu de lecteur : ne cède pas au syndrome du Trône de Fer en la faisant trépasser elle aussi  lol  
Je n'ai pas envie de la tuer puisque tout tourne plus ou moins autour d'elle. Et puis je l'ai déjà fait dans le récit terminé. Sans compter que j'ai déjà tué un personnage qui était sensé être important au départ.


EDIT : J'édite le message pour vous prévenir qu'il n'y aura pas de suite après celle-ci. La raison est simple. Je n'arrive vraiment pas à imaginer de suite ou d'évènements crédibles pour enchaîner.


Partie 3:

Maria ferma les yeux quelques secondes et les rouvrit. Ils étaient encore là. Elle était attachée par les pieds à la charrette. Et ses mains l’étaient dans son dos. Un homme avec un grand chapeau se porta alors à sa hauteur.
« Je vois que vous êtes réveillée ma chère damoiselle.
- Que me voulez-vous ? »
Elle avait peur et il le voyait.
« Personne n’échappe indéfiniment à l’Eglise de Sigmar. Personne. »
La jeune femme comprit rapidement. Elle se mit à le supplier de la laisser s’en aller. Mais, pour toute réponse, il repartit en tête de la colonne.
Pendant des heures, l’ancienne servante réfléchit à de nombreux plans d’évasion. Mais aucun n’était réalisable. Elle tentait de parler avec les gardes mais aucun ne lui adressa la parole. Ils lui donnèrent bien à manger, mais elle comprit que c’était uniquement pour qu’elle se taise. Ils lui donnèrent à boire mais c’était du vin et non de l’eau. Elle était complètement alcoolisée quand la pluie commença à tomber. Ils ne se préoccupèrent que de trouver un abri. Pire, c’était un orage. Maria se cala au fond de la charrette pour ne pas se prendre la foudre. Un garde n’eut pas de chance et se la prit directement sur la tête. Le petit convoi s’arrêta et le regarda. Lui et son cheval n’étaient qu’un tas de cendres. C’est à ce moment que le chasseur de sorcières vit une grotte au bout d’un chemin au sommet d’une montagne non loin.
Les animaux redoublèrent d’efforts sous la conduite de leurs maîtres. La jeune femme avait un mauvais pressentiment mais ne pouvait pas l’expliquer. La grotte était assez grande pour accueillir le chariot, tous les gardes et tous les animaux. Deux soldats l’explorèrent de fond en comble mais ne trouvèrent rien. Une seule personne semblait être passée récemment. Ils établirent le camp. Il y avait un peu de bois sec dans la carriole et ils en profitèrent pour faire du feu. L’ancienne servante se concentra sur leurs conversations. A sa grande surprise, une partie des gardes semblaient être des mercenaires. Ils voulaient s’amuser avec elle. Mais le répurgateur leur inspirait une trop grande crainte. Du moins pour le moment.

Tout le monde finit par se coucher. Deux gardes veillaient à l’entrée de la grotte. Maria avait été descendue de la charrette mais y restait attachée par les bras. Ils étaient tendus au-dessus de sa tête. La position pour dormir était très inconfortable. La pluie tombait drue à l’extérieur. Les coups de tonnerres étaient semblables à des coups de canons à cause de l’écho. L’ancienne servante sentait que quelqu’un la touchait. Elle ouvrit les yeux et voulut crier. Mais elle était bâillonnée. A la lumière du feu mourant, elle reconnut un des mercenaires. Il lui leva sa robe et commença à la violer. Elle pleura en silence tout le long. Il repartit comme il était venu, en silence après l’avoir débâillonnée. Soudain, en regardant l’extérieur, à la lueur d’un éclair, elle vit un homme se dresser au-dessus des gardes assoupis. Il portait une épée à la main. Et son armure était aussi rouge que le sang. Une énorme créature était derrière lui. Il la montrait du doigt. Quelques secondes après, quand un nouvel éclair illumina le même endroit, il avait disparu. La jeune femme mit du temps à se rendormir.
Quand tous furent réveillés, le temps ne s’était pas calmé. Leurs réserves étaient impressionnantes et permettaient de tenir sans problème une semaine complète en se restreignant un peu. La journée passa sans aucun problème. Maria regardait l’entrée de la grotte, espérant que la créature qu’elle avait aperçue réapparaîtrait et viendrait la sauver. Mais elle ne vint pas de toute la journée. Le répurgateur observa en permanence l’extérieur de la caverne, espérant que la tempête se calmerait. La nuit se passa exactement comme la précédente pour Maria. Un autre garde vint et la viola à son tour. Mais cette fois-ci, la créature étrange n’apparut pas. Elle pleura pendant plus de deux heures, finissant tout de même par s’endormir.

Le lendemain, la tempête s’était arrêtée. Aussi, le groupe repartit. La jeune femme fut installée dans la charrette et attachée aux parois. Le groupe s’organisa et partit peu de temps après le lever du Soleil. Il ne s’arrêta pas de la journée. L’astre du jour tapait fort sur les rochers et éblouissait Maria. Elle en avait mal à la tête. Ils lui donnèrent les restes de leur repas prit en marchant. Evidemment, ils n’avaient pas oublié de cracher dedans. Mais elle avait tellement faim que cela ne l’empêcha pas de tout manger. Ce fut pareil quand ils lui donnèrent un peu d’eau. Le pire fut l’humiliation subie. Elle avait les mains attachées dans le dos et était obligée de manger comme un animal. Il commençait à tomber à l’ouest. Ils avaient aperçu les plaines de l’Empire après le passage d’un col. Encore une journée et ils seraient arrivés à destination. Etrangement, ils n’étaient jamais attaqués par des monstres ou des gobelins des montagnes. Ils ne croisèrent aucun nain, malgré le fait qu’ils utilisaient une de leurs anciennes routes. Les gardes conversèrent entre eux une bonne partie de la journée. Ils discutaient de tout et de rien, voulant à tout prix chasser la froideur des montagnes à leur égard. Ils durent allumer des torches car ils ne trouvèrent pas d’abri avant la tombée de la nuit. La lune était levée depuis longtemps quand ils trouvèrent enfin une grotte. Elle était petite mais suffisante pour accueillir la petite troupe. En revanche, ils durent laisser la charrette à l’entrée. Maria fut laissée dedans, toujours attachée. Cela l’empêcha de dormir correctement. En revanche, comme il fallait passer devant les gardes, personne ne vint la forcer. Son seul visiteur fut le répurgateur qui vint s’entretenir avec elle. Il l’interrogea quelques minutes pendant lesquelles elle ne dit pratiquement rien. Il était un peu déçu, voulant qu’elle avoue tout pour la brûler rapidement après le retour dans les terres impériales.
Le voyage du lendemain fut la copie du premier. A une exception près. Ils arrivèrent peu avant le coucher du Soleil sur les terres impériales. Là, ils apprirent que l’Empire avait remporté une grande victoire devant Kislev. De plus, Magnus venait d’être élu Empereur. Ils dormirent dans une auberge. Il n’y avait que peu de monde. En effet, beaucoup de soldats étaient partis vers le Nord. Et le reste de la population restait chez elle.

La nuit se passa sans incidents. Les rares clients étaient intimidés par la présence du répurgateur. Cela annihila toute volonté de dispute. De plus, personne ne tenta de voler d’autres clients. Au matin, après un repas copieux, le groupe repartit vers l’Ouest. Ils devaient atteindre une petite ville où ils pourraient s’occuper de la jeune femme en bonne forme. Le chemin était plus régulier. La jeune femme en profitait pour regarder les collines de l’Averland qui s’étendaient sous ses yeux. Elle savait que c’était probablement la dernière fois qu’elle voyait cela. Qu’elle voyait la campagne tout court. Les gardes étaient déjà beaucoup plus sereins et cela se voyait. En revanche, ils la maltraitaient toujours autant. De temps en temps, ils lui donnaient des coups. Ils ne voyaient que peu d’hommes aux champs. La plupart étaient partis au Nord pour la guerre. Personne ne savait quand ils rentreraient, s’ils devaient rentrer un jour.
Ils arrivèrent en fin de journée dans la bourgade qu’ils voulaient atteindre. C’était celui où elle avait été à deux doigts d’être brûlée vive. Elle comprit rapidement ce qui l’attendait quand ils passèrent par la Grand-Place où le bûcher se dressait encore, l’attendant pour finir sa besogne. Sur le passage de la charrette, tout le monde s’arrêtait pour la regarder. Maria vit les regards des passants. Ils étaient partagés. Certains semblaient la haïr. D’autres la plaindre. Mais elle savait que personne ne bougerait le petit doigt pour l’aider. Ils finirent par arriver devant la maison servant de quartier général pour l’inquisiteur. Elle ressemblait à toutes les autres. Un des gardes détacha l’ancienne servante et la força à descendre. Il lui attacha une corde autour du cou pour l’empêcher de s’enfuir. Puis, il la donna à l’inquisiteur. Ce dernier la prit. Puis, il donna une clé à son assistant et apprenti. Ce dernier ouvrit la lourde porte en bois et acier et entra. L’inquisiteur le suivit avec sa condamnée au bout de la corde. Maria ne résistait pas. Elle n’en avait pas la force, affaiblie par les privations, ni la volonté, sachant que cela ne servirait à rien. L’inquisiteur donna la corde pendant quelques minutes à son assistant et alla voir les soldats qui l’avaient aidé. La porte fut fermée pendant ce temps. La conversation dura longtemps. Finalement, il revint dans la maison et alla parler à l’oreille de son apprenti.
Il s’avérait que les soldats portant l’uniforme étaient en fait des mercenaires engagés dans l’armée pour la durée de l’expéditions. Et maintenant ils voulaient être correctement payés. L’inquisiteur alla dans une autre pièce et en sortit dix minutes plus tard avec une vingtaine de sacs contenant de l’or. Il y en avait un par mercenaire. Il parla à nouveau à l’oreille de son assistant. Ce dernier força Maria à le suivre. Il la conduisit jusque dans une pièce sombre. Il l’y laissa elle ne sait combien de temps. La porte se rouvrit et l’inquisiteur entra. Il alluma les torches le long des murs. La pièce n’avait aucune fenêtre. C’était une salle de torture. Il y avait là quelques instruments. L’assistant la força à aller entre deux poteaux. Il lui y attacha les poignets et les chevilles. L’inquisiteur lui dit alors :
« Avouez-vous votre crime de mutation chaotique, sous peine de subir le sort réservé aux hérétiques ?
-Mais je n’ai rien fait !
-Alors qu’il en soit ainsi. »

Il arracha l’arrière de la robe de Maria, prit un fouet et commença à la frapper avec. Le premier coup prit la jeune femme par surprise. Elle hurla. Puis vint le second coup. Un nouveau cri. Un troisième coup. Encore un hurlement de douleur. Son dos la lançait terriblement. Chaque coup lui arrachait un cri terrible. L’inquisiteur appliqua la procédure, vingt coups. Il n’en donna pas un de plus. Puis, il détacha Maria des poteaux et ordonna à son assistant de l’amener dans le cachot. Il le fit sans se faire prier. Maria pleura une bonne partie du temps. Elle envoya un message à ses parents dans sa tête, lui demandant de la pardonner. Elle n’avait rien dit et savait qu’elle serait condamnée à mort le lendemain matin. Et elle n’y manquerait pas cette fois-ci. Elle eut une pensée pour tous ceux qu’elle avait croisée durant sa vie. Particulièrement pour Alexeï, les habitants du village dans la montagne. La condamnée regardait les étoiles à travers les barreaux de sa cellule. Elle finit toutefois par s’endormir.
Maria fut tirée du sommeil par l’assistant. Il faisait déjà jour. Il la leva et lui demanda d’enlever sa robe. Elle n’avait pas le choix et obéit. Il lui tendit une tunique blanche, qu’elle enfila. Il lui attacha les mains dans le dos avant de la faire sortir. Le soleil approchait de son zénith. Il l’amena dehors, où l’attendait l’inquisiteur. Il y avait un répurgateur avec lui. C’était lui qui allait appliquer la sentence. Une charrette les attendait. Elle y fut hissée. Maria se tint bien droite alors qu’elle s’ébranlait. Les personnes la huaient, demandaient sa mort, lui jetaient des fruits et d’autres aliments pourris. Des larmes coulaient silencieusement sur ses joues tout au long du trajet. Elle espérait que cela serait fait rapidement. Au loin, entre deux maisons, elle pouvait voir un nuage sombre se rapprocher à grande vitesse. Mais il allait passer à côté de la bourgade. Ils arrivèrent à la place centrale. Le répurgateur la conduisit jusqu’au poteau. Là, il l’y attacha. Il lut la sentence à voix haute :
« Vous êtes condamnée à mort par le feu pour hérésie, sorcellerie et contact avec des êtres interdits. »
Puis, il alluma le bûcher après avoir retiré la charrette. Le feu prit difficilement. Les flammes étaient courtes et le bois mettait du temps à s’enflammer. Le public rugit. D’autres torches furent allumées. Le bois s’enflamma de plus belle. C’est alors que le ciel commença à se couvrir. Les flammes montèrent jusqu’à sa robe qui prit rapidement feu. Elles montèrent rapidement et la tenue fut réduite en cendres bien vite. Le feu purificateur s’étendit à toute sa peau, sur ses bras. Puis, il monta vers son visage. Maria mourut dans un dernier râle.









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Von Essen, il a cédé! il a tout brulé!

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Lun 25 Avr 2016 - 23:43
Deux récits où les héros meurent... T'es de plus en plus sadique Gilgalad !

Sinon c'est super ! Les émotions, les descriptions, je trouve qu'on ressent bien tout ça et qu'on est dans l'histoire !

Bah je peux que dire "Bravo !" Et pas "La suite !" Pour cette histoire !
Merci du temps agréable que j'ai passé à la lire !

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Lun 25 Avr 2016 - 23:58
Je serai apte à faire un commentaire plus développé plus tard de la semaine. En attendant, je félicite le répurgateur : il ne bâcle pas son boulot Fou
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Mar 26 Avr 2016 - 0:01
Von Essen a écrit:En attendant, je félicite le répurgateur : il ne bâcle pas son boulot Fou
Je me suis très vaguement inspiré de l'Inquisition du Moyen-Âge et de la Renaissance pour cela.

Et j'attends le commentaire développé avec une impatience non feinte.
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Sam 7 Mai 2016 - 13:32
C'est parti !

« Personne n’échappe indéfiniment à l’Eglise de Sigmar. Personne. »
Je le note dans ma collection de citations  Mr. Green

Ils lui donnèrent à boire mais c’était du vin et non de l’eau. Elle était complètement alcoolisée quand la pluie commença à tomber.
Moment de confusion : c'est l'héroïne qui tient mal l'alcool, ou ce sont les gardes qui l'ont forcée à boire autant ? Je conviens que ce n'est pas un détail important, mais ce genre de détail confus crée une impression de malaise qui déteint sur l'ensemble.

Ils ne se préoccupèrent que de trouver un abri. Pire, c’était un orage. Maria se cala au fond de la charrette pour ne pas se prendre la foudre. Un garde n’eut pas de chance et se la prit directement sur la tête. Le petit convoi s’arrêta et le regarda. Lui et son cheval n’étaient qu’un tas de cendres. C’est à ce moment que le chasseur de sorcières vit une grotte au bout d’un chemin au sommet d’une montagne non loin.
L'impression qui ressort de ton style est très originale. Un gros vide descriptif, même d'un point de vue extérieur, fait qu'on se demande si les personnages sont des brutes (parfaitement) insensibles. Comme je pense qu'il s'agit de ton objectif, je peux te dire qu'il a été atteint  Fou

Au niveau de la présentation générale, je pense que des alinéas rendraient la lecture des paragraphes plus agréable  respect

Tout le monde finit par se coucher. Deux gardes veillaient à l’entrée de la grotte. Maria avait été descendue de la charrette mais y restait attachée par les bras. Ils étaient tendus au-dessus de sa tête. La position pour dormir était très inconfortable. La pluie tombait drue à l’extérieur. Les coups de tonnerres étaient semblables à des coups de canons à cause de l’écho. L’ancienne servante sentait que quelqu’un la touchait. Elle ouvrit les yeux et voulut crier. Mais elle était bâillonnée. A la lumière du feu mourant, elle reconnut un des mercenaires. Il lui leva sa robe et commença à la violer. Elle pleura en silence tout le long. Il repartit comme il était venu, en silence après l’avoir débâillonnée. Soudain, en regardant l’extérieur, à la lueur d’un éclair, elle vit un homme se dresser au-dessus des gardes assoupis. Il portait une épée à la main. Et son armure était aussi rouge que le sang. Une énorme créature était derrière lui. Il la montrait du doigt. Quelques secondes après, quand un nouvel éclair illumina le même endroit, il avait disparu. La jeune femme mit du temps à se rendormir.
Ce SONT des brutes abominables. Cela dit, il un point important sur lequel je me permets d'insister : il me semble que le seul point de vue que tu développes est celui de la servante. Il mériterait dès lors à être plus développé : le désespoir, la surprise face à l'apparition, puis les sentiments lorsque l'apparition a disparu, tout ça mériterait d'être développé (selon la logique où la servante est la seule personne sensible du groupe). Dans l'éventualité où elle est trop épuisée pour ressentir quoi que ce soit, il serait pertinent de le mentionner.
 

Je n'ai pas d'autres détails à mentionner pour la suite. Tu restes fidèle à ton style jusqu'au bout, jusqu'à la fin tragique.
En revanche, à propos de l'histoire en elle-même, c'est un peu dommage que nous ne sachions strictement rien sur les agissements du puissant bienfaiteur de la servante, Alexeï.
Dans les tragédies classiques, les événements se succèdent jusqu'à la triste fin suite à des circonstances qui nous sont clairement expliquées : il n'y a pas d'autre issue que la fin tragique, le lecteur est censé le comprendre ainsi. Or, ici, que fait Alexeï ? Le vide scénaristique me semble trop évident pour être ignoré, et (pour employer une métaphore) il crée comme un appel d'air indésirable dans la pression tragique du récit. J'espère que je suis clair dans mes propos  respect  

Et donc, si j'écarte cet élément-là, c'est une bien triste fin que tu nous offres là, mais une fin acceptable. J'irai renouveler mon permis de chasse aux répurgateurs à l'occasion  Devil

Maintenant je suis Von Essen, le meilleur,
Tremblez, les répurgateurs !

Comtes vampires ! Attrapez les tooous...
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Sam 7 Mai 2016 - 20:34
Bah merci pour le commentaire Sourire

Pour la citation, tu peux Sun glasses (à condition de mettre un ®️ à côté).

Concernant les impressions pour les types, c'était volontaire. Et aussi lié au fait où pendant un moment, je ne savais pas encore s'ils étaient des brutes épaisses ou pas.

Pour la partie avec l'alcool, c'est une combinaison des deux facteurs.

Et je prends note de tout ce que tu dis dans le reste concernant le récit.


Maintenant que j'y pense, il y aura peut-être une suite. Je viens d'avoir une idée, en écrivant ce post.

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