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Essen

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Seigneur vampire
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Lun 23 Déc 2013 - 9:52
Salut tout le monde !

Ce doit être probablement la principale raison pour laquelle j'ai rejoint ce forum : partager les écrits que j'ai accumulés au cours de ces quelques semaines entrecoupées de parties avec mon cher adversaire alsacien, qui joue principalement Rois des Tombes.
Un écrivain a besoin de lecteurs autant qu'un vampire a besoin de sang !
Et comme l'arrogance est un trait que je considère comme acquis chez tout seigneur de la non-vie, je dirai : je souhaite rivaliser avec tout les autres écrivains présents sur ce forum ! C'est aussi ce goût de l'affrontement qui donne envie d'écrire et de partager...

Voici donc les trois premières parties de l'histoire, relatant les prémices d'une bataille imminente...    


1ère partie.
AVERTISSEMENT : Ashur est le nom d'un des héros principaux de l'écrit, mais il n'y a aucun lien avec le livre d'Ashur du grimoire de règles. Sur ce, bonne lecture.


- Ashur !
Le son du nom résonna en écho dans le grand hall du manoir abandonné.
- Comtesse…
Il n’eut pas le temps de finir. L’épée de la comtesse d’Essen jaillit de son fourreau, tel un éclair argenté. Le coup visait la tête.
La parade du vampire millénaire fut non moins spectaculaire.
- Est-ce une manière de…
- Vous savez très bien ce que je pense, Ashur ! Inutile d’en parler. Que fais-tu en ces lieux ?
- Une attaque imminente se prépare…
- Tiens donc, quelle surprise ! Nous les écraserons comme nous l’avons fait depuis toujours.
- Nous ? Tu veux dire, toi et moi ?..
La comtesse éclata de rire.
- Toi et moi n’avons jamais écrasé personne. Toi et moi n’est plus qu’un lointain souvenir. Mais passons. Tu as du ressentir… - elle se rebiffa soudain. – Vous avez du ressentir une forte concentration d’aethyr non loin du manoir. Ce sont mes protégés. Et eux aussi me protègent au péril de leur existence.
Ashur sourit.
- Maintenant que vous le dites, comtesse, j’ai bien remarqué un léger reflux de dhar, - son expression se durcit de nouveau. – Les forces dont vous disposez ne suffiront pas. Vous savez que ma parole ne peut être mise en doute…
- Vous ? Je ne sais rien de vous. Vous m’avez donné tout le temps pour oublier qui vous êtes, Ashur.
- Ils sont nombreux, ils ne fuiront pas. Ce sont des morts-vivants des déserts du Sud…
- Eux ?? Hors de ma maison, Ashur, pour m’avoir inquiété pour si peu.
- Ils sont conduits par un haut hiérophante, lui-même épaulé par une grande prêtresse de la lumière. Ils ramènent des machines de guerre et des colosses de pierre. Un roi des tombes monté sur sphinx les mènera à la bataille…
- Que des mots, Ashur, que des mots…
- Ils ont traversé la Sylvanie. Nul n’a pu les arrêter.
- Vous savez comme moi que la région est en plein déclin. Les von Carstein ne sont plus, je n’entends que des bribes de rumeurs sur le retour du comte Mannfred, mais je n’y crois guère.
- Vous avez changé depuis la dernière fois que je vous ai vue.
- Exact, je suis devenue forte. Vous, Ashur, vous n’avez point changé. Vous me traitez encore comme une enfant qui apprend à marcher, alors que je suis depuis longtemps devenue votre égale.
- Eh bien… - Ashur se mit en garde.
- Comtesse !
Les portes du hall s’ouvrirent à la volée, et une jeune fille aux longs cheveux noirs et au teint pâle fit irruption dans le manoir. Elle portait une élégante armure lourde et avait dans une main une épée finement ouvragée et dans l’autre – un bouclier en métal noirci.
Ashur éclata de rire.
- Une de vos protégés, Delphine ? Combien sont-elles ? Sont-elles toutes aussi jolies que celle-ci ? Songez-vous à rivaliser avec Neferata ?
D’abord l’air inquiet, la comtesse se reprit en entendant ces railleries.
- Elle est la seule, Ashur, - dit-elle d’un ton glacial. – Et ne songez même pas à nous affronter toutes deux en même temps.
- Et les deux servantes qui m’ont laissé passer à l’entrée…
- Ne sont que des servantes, leur destinée est bien moindre par rapport à celle de Manon d’Essen, que j’ai le plaisir de vous présenter. Ma fille, voici Ashur, un ami que je n’ai pas revu depuis bien longtemps.
Affichant un sourire satisfait, l’intéressé rengaina son épée et s’inclina poliment.
La vampirette rengaina lentement sa lame, puis, sous le regard approbateur de la comtesse, fit une élégante révérence.
- Un plaisir de faire votre connaissance, chère enfant. Tant de raffinement…
Il fut interrompu par l’irruption précipitée d’un étrange personnage habillé d’une ample robe de velours noir, brodée de runes et d’arabesques. Le bruit de pas de ses lourdes bottes se répercutait sur les murs du hall.
- Comtesse ! – fit-il en haletant.
Ashur paraissait de plus en plus enjoué.
- Je vous salue, mon ami ! Mon nom est…
- Vous êtes le cadet de mes soucis, imbécile ! – coupa « l’ami » d’une voix rauque et essoufflée. – Comtesse, l’heure est grave, une puissante armée de morts-vivants se dirige droit vers le manoir. La montée les ralentira peut-être, mais ils seront là en moins d’une heure.
Un autre personnage habillé d’une robe en tissu gris arriva dans le hall, mais il ne dit rien et se contenta de s’assoir et reprendre son souffle. Il avait en mains un violon et un archet, qu’il déposa à côté de lui en s’asseyant. Un silence s’ensuivit.



2ème partie.

Lentement, la comtesse tendit légèrement ses deux mains, et murmura : « Maître Friedrich… » Le vieil homme vêtu de velours hocha la tête et sortit du manoir.
Derrière les fenêtres, un remue-ménage commençait à se faire entendre.
- Si vous le permettez, comtesse…
- Rendez-vous utile, Ashur.
Le vampire sortit également du manoir à grands pas.
- Et vous, poltron, allez rejoindre votre maître ! – ordonna la comtesse d’Essen à la silhouette recroquevillée dans un coin du hall.
Celle-ci se releva brusquement, saisissant son instrument dans la foulée, et s’empressa de franchir les grandes portes. Quelques instants plus tard se fit entendre le son démentiel d’un violon, rappelant vaguement une danse paysanne sylvanienne.
- Mère…
- Rien de grave, mon enfant. Il me reste assez de temps pour me changer et préparer à l’ennemi un accueil somptueux. Va, va donc rejoindre les autres.
- Oui, mère, - la vampirette lui sourit, puis courut hors du manoir.

Le ciel était chargé de nuages de tempête. Quelque part plus au Nord, l’on entendait les échos du tonnerre.
Manon passa à côté du maître Friedrich qui faisait l’appel parmi une foule interminable de zombies :
- Jean-Luc ?
- Présent !
- Jean-Michel ?
- Présent !
Elle franchit un haut portail et se retrouva hors de l’enceinte de la cour. Non loin en contrebas commençait une forêt de sapins et de pins sylvestres. La vampirette émit de sa voix mélodieuse un cri semblable à celui d’un loup. Elle attendit quelques instants. Plusieurs cris venant de la forêt lui répondirent ! Un bref mouvement dans les sous-bois, et la forêt libéra de son sein une meute de dix loups, puis une autre, puis encore une autre. Tous eurent droit à une caresse de leur maîtresse, malgré leur aspect quelque peu mort et décharné. Manon en choisit vingt parmi les plus forts et renvoya les autres. Puis elle sortit un petit sifflet doré, souffla dedans (le sifflet n’émit aucun son) et attendit.
Le ciel se remplit soudain d’un nombre ahurissant de chauves-souris de toutes tailles, mais seules les plus grosses eurent le droit de se poser près de la vampirette. Elle choisit les plus voraces et congédia les autres. Ainsi accompagnée, elle retourna dans la cour, où la mobilisation battait son plein…
- Corpsemaster ! – le maître nécromancien s’adressa à un grand mort-vivant juché sur une charrette remplie à ras bord de cadavres. – Inutile de décharger, embarquez-les tel quel, et je m’en servirai sur le terrain !
- Jawohl, Herr Friedrich ! – il fit claquer son fouet, et quelques zombies vinrent s’atteler à la charrette.
L’étrange violoniste semblait torturer son instrument, dont les sons achevaient de réveiller les morts. Le maître Friedrich s’en fut dans un champ de fleurs fanées non loin du manoir, et après maintes incantations releva de terre un bataillon entier de lanciers sans chair sur leurs os. Parmi la foule de zombies, l’on pouvait apercevoir d’horribles goules aux dents pourrissantes.
L’espace d’un instant, un abominable cri strident couvrit tout le vacarme ambiant : une énorme bête faisant la taille du manoir descendit des cieux et se posa sur le toit délabré. De loin, sa morphologie correspondait à celle d’une chauve-souris.

Un cri d’indignation se fit entendre du manoir :
- Maître Friedrich ! Aussi indispensable que soit la présence d’un terreurgheist sur le champ de bataille, je n’en tolèrerai aucun sur le toit du manoir ! C’est vulgaire et la charpente en est toute abimée !
- Mais… Ce n’est pas le notre ! Comtesse ! Je n’ai pas encore invoqué le notre !
Le nécromancien avait effectivement les mains pleines avec l’éveil d’arbres morts bordant le chemin conduisant au portail. La magie noire s’écoulait telle une sève dans leurs branches et leurs racines, les obligeant à sortir de terre et se ranger dans un coin de la cour.
- Mais alors, qu’…
- Comtesse, voici Terreur l’ancien, une noble bête avec qui je me suis lié d’amitié au cours de mon ermitage.
- Ashur !!!
La comtesse allait enlever sa robe de tous les jours pour revêtir une magnifique armure lourde qui attendait auprès d’elle sur une chaise. Ashur avait surgi de nulle-part au milieu de la chambre. Il souriait à pleines dents.
- Mina ! Moka !
Les deux servantes avaient déjà leurs lames pointées sur la gorge et la poitrine de l’importun.
- Je confirme, vous ne pouvez trouver de meilleurs gardes de corps que ces délicieuses créatures, - fit le vampire sans broncher. – Mes hommages, mesdemoiselles, - et il s’évapora dans l’ombre.
La comtesse se changea avec toute la quiétude et la rapidité nécessaire, fulminant intérieurement contre ce sauvage qui était le seul qui se permettait de lui manquer de respect, mais également le seul pour qui elle avait un sentiment mêlé de respect et d’affection. Il savait à présent qu’elle était son égale, ne serait-ce que pour avoir réuni autour de soi des forces aussi conséquentes. Elle semblait avoir atteint ce but précis, devenir aussi forte qu’Ashur, et pourtant, elle sentait qu’au plus profond d’elle-même, elle voulait que parfois il lui soit supérieur, qu’elle puisse s’appuyer sur lui, se reposer sur son épaule, oubliant ne serait-ce qu’un instant son rôle de mère protectrice qui lui pesait tant, quelquefois…



3ème partie.

Un autre cri strident l’arracha de sa rêverie. Le terreurgheist que le maître von Nettesheim avait dressé il y a quelques mois venait d’arriver.
La comtesse sortit de sa chambre, suivie par ses deux servantes. Dans le hall, vingt-huit guerriers arborant les couleurs du manoir sur leurs armures lourdes l’attendaient, agenouillés.
- Levez-vous, soldats de la non-vie, preux défenseurs du manoir d’Essen ! La gloire vous attend ! – ainsi parla-t-elle à ses gardes des cryptes.
Les guerriers se relevèrent, s’inclinèrent, puis sortirent du hall au pas de marche.
Delphine d’Essen s’assit sur le trône surélevé au fond du hall, ses servantes s’assirent sur les marches auprès d’elle. Les portes du manoir claquèrent suite à un violent courant d’air, et les fenêtres grincèrent, laissant passer des nuées de cavaliers fantomatiques. Ils se mirent à tourner autour du trône, et dans ce tourbillon d’éther celui-ci sembla se décoller du sol, puis s’envola nettement, emportant la comtesse et les servantes hors du manoir. Le cortège d’outre-tombe ne fut pas arrêté par les murs, et s’engagea dans la cour pleine à craquer. Sur un mot de pouvoir du nécromancien, tout le monde se tut.
- Comtesse…
- Bon travail, maître Friedrich von Nettesheim.
Il s’inclina et reprit :
- Les nazguls et sa Majesté vous attendent dehors, comtesse.
- Parfait. Et l’ennemi ?
- Ils attendent en bas de la forêt. Aucune progression directe vers le manoir.
- Voudraient-ils une bataille à champ ouvert…
- Assurément. Allons la leur donner !
- ASHUR !!!
Le vampire était apparu à côté du trône, et lui lançait un regard désarmant par son apparente désinvolture.
- Ashur…
- Oui Delphine, jawohl Delphine, je… (il évita un coup de poing) je m’exécute !
Il sauta du trône dans la foule de morts-vivants et se volatilisa avant d’atterrir.
Reprenant sa contenance, la comtesse ordonna aux troupes de quitter la cour. Ashur allait trop loin avec le domaine de l’ombre, alors qu’elle avait besoin d’être calme pendant la bataille. Elle savait cependant qu’il la laisserait tranquille une fois retrouvé face-à-face avec l’ennemi : Ashur utiliserait alors son domaine de prédilection : le domaine de la bête.

La colonne interminable de zombies sortit enfin de la cour, suivie du reste de l’armée. Battant l’air de leurs ailes surpuissantes, deux énormes bêtes emplissaient les cieux de leurs hurlements suraigus.
L’avancée des troupes était observée par un petit groupe de chevaliers postés en bordure du chemin cahoteux du haut col. Leurs armures étaient rongées par le vert-de-gris, leurs armoiries – à moitié effacées par le temps, leurs armes – usées et ternies par le sang. Quand le trône s’avança droitement sur la voie accidentée, l’un d’eux prit un petit cor recouvert de lierre, et souffla dedans. Un son d’outre-tombe, évoquant des batailles oubliées et la gloire du passé, se fit entendre. La montagne lui fit écho, et quelque part un grondement sourd signala une avalanche dévastatrice. Le trône s’arrêta.
La comtesse se leva lentement, regarda les chevaliers. Puis elle dégaina son épée et la pointa droit devant, où l’ennemi attendait.
Le cor résonna de nouveau, et les dix chevaliers partirent au galop, sans chemin, ignorant les arbres et les rochers, laissant l’armée loin derrière.
La comtesse se rassit, mais ne rengaina pas, et son armée reprit la marche forcée sur la voie tortueuse du haut col. Dans la forêt l’on pouvait à peine distinguer les ombres des loups funestes et de leur maîtresse chevauchant un tout aussi funeste destrier ailé.
Le maître nécromancien se déplaçait dans un régiment de goules, créatures qu’il admirait pour leur résistance naturelle et leurs griffes létales, mais dont les effectifs demeuraient restreints, car la comtesse, au contraire, détestait ces choses abjectes, préférant la nécromancie pure et simple. Mais elle s’inclinait devant l’érudition du maître Friedrich, sans qui les vents de magie auraient depuis longtemps abandonné son armée.
Ainsi pensait la dame d’Essen, quand elle aperçut au loin le scintillement métallique d’une infinité de boucliers et de lames de bronze ; un rugissement bestial, qu’auparavant le vent et les cris des terreurgheists ne laissaient pas entendre, fit trembler les cimes des arbres. Le son du violon venant des hordes de zombies trébucha sur une fausse note et s’évanouit. La comtesse elle-même se figea un instant, et ses troupes, obéissant à sa volonté, se figèrent également.


Dernière édition par Von Essen le Lun 9 Juin 2014 - 18:24, édité 5 fois
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Lun 23 Déc 2013 - 11:00
Je viens de lire ton récit. Je peux déjà te dire que tu écris bien et que tu as un style agréable. Toutefois je vais quelques critiques (bonnes ou mauvaises évidemment).


D'abord en ce qui concerne l'histoire et le fluff. Celle-ci semble crédible et la relation entre les deux vampires gagnerait à être approfondie dans les futures parties. Et ce, notamment par des retours dans le passé. Cela permettrait de mieux comprendre leur relation actuelle. De plus, je te conseille de faire un rapport de bataille de la même manière que Thomov dans ses chroniques (je te laisse les consulter pour comprendre ce que je veux dire). Par contre, j'ai un doute sur le terme de "vampirette", mais  peut-être est-ce parce que je ne l'utilise jamais. Pour cela je m'en remets à Arken. Mais sinon, dans l'ensemble le rassemblement de l'armée semble, d'après ce que je sais, crédible. J'ai aussi bien aimé la pointe d'humour avec l'appel pour les zombies  lol 


En ce qui concerne le style et l'orthographe/grammaire/conjugaison, je n'ai pas relevé de faute(s) crevant les yeux. En revanche, le passage constant du tutoiement au vouvoiement au début du texte est volontaire ? En effet, il m'a un peu surpris. Surtout quand cela est dans la même ligne à cet endroit :
Vous savez très bien ce que je pense, Ashur ! Inutile d’en parler. Que fais-tu en ces lieux ?
Sinon, je t'encourage à continuer dans cette voie et en espérant de que tu renvois ces rois des tombes dans leurs tombes.


Ce qui me permet de dire : POSTE LA SUITE BIENTÔT OU  Devil Devil  (évidemment c'est de l'humour pour les  Devil )



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Lun 23 Déc 2013 - 11:17
Merci pour ces commentaires Gilgalad !

La relation entre Ashur et la comtesse va effectivement s'éclaircir au fur et à mesure du récit, je laisse le suspense planer pour l'instant Wink

J'ai lu les rapports de bataille des chroniques de Thomov, et ce fut très agréable à lire, mais j'ai quelques craintes que le fait d'insérer des textes hors narration ne casse le rythme de l'histoire. Peut-être que je me trompe.

Le passage du tutoiement au vouvoiement est volontaire, il marque le doute qui persiste sur la proximité entre la comtesse et le vampire millénaire. Plus exactement, le tutoiement de la comtesse est involontaire, et elle se reprend par la suite, mettant la distance qui convient entre elle et lui. Ses motivations seront naturellement révélées ultérieurement Smile

Von Essen, postant bientôt la suite, éternellement votre.
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Lun 23 Déc 2013 - 11:30
Merci pour ces commentaires Gilgalad !
Mais je t'en prie.

La relation entre Ashur et la comtesse va effectivement s'éclaircir au fur et à mesure du récit, je laisse le suspense planer pour l'instant
Je m'en doutais mais c'était juste dans l'optique d'une réflexion plus large  Shifty 

J'ai lu les rapports de bataille des chroniques de Thomov, et ce fut très agréable à lire, mais j'ai quelques craintes que le fait d'insérer des textes hors narration ne casse le rythme de l'histoire. Peut-être que je me trompe.
Cela dépend comment tu t'y prends. Je ne vais pas te dire comment faire vu que j'en suis pour le moment totalement incapable mais tu peux par exemple t'inspirer de la façon qu'utilise Thomov pour le faire. De plus, cela permet de comprendre l'histoire de la bataille plus facilement une fois que tu l'as rédigée. Evidemment, le choix de le faire ou non t'appartient.  

Le passage du tutoiement au vouvoiement est volontaire, il marque le doute qui persiste sur la proximité entre la comtesse et le vampire millénaire. Plus exactement, le tutoiement de la comtesse est involontaire, et elle se reprend par la suite, mettant la distance qui convient entre elle et lui.
C'est ce qui m'a semblé après avoir relu le passage en question plusieurs fois. Mais comme je n'en étais pas sûr, j'ai préféré poser la question pour éviter une mauvaise compréhension du texte  Innocent 


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Lun 23 Déc 2013 - 13:29
Ne résistant plus à ma soif de gloire et de reconnaissance, je publie la suite des événements.

Suivant les conseils de Gilgalad, j'opte pour une explication détaillée de la bataille avant de passer à la partie narrative. Le suspense en sera un peu amoindri, mais la clarté du récit en vaut la peine.

Je précise tout d'abord : mon adversaire et moi étant deux étudiants au budget assez limité et à l'agenda bien rempli, nos armées de figurines en souffrent, et en attendant de jours meilleurs nous jouons avec des unités en papier. Honni soit qui mal y pense ! Ce procédé permet à des débutants comme moi d'apprendre les règles en douceur et découvrir les différentes factions de battle pour faire son choix de collection définitif.

Les décors ont été déterminés aléatoirement, et nous nous sommes retrouvés avec deux tours de guet et des clôtures en bois, ainsi qu'une tour de sorcier procurant le maître du savoir dans un certain rayon.
Cela a permis aux rois des tombes de planquer leur haut hiérophante dans une des tours fortifiées avec son unité défensive d'archers.
Malgré ces malus tactiques, la partie débuta plutôt bien côté vampire : les éthérés firent écran devant ses ushabtis avec arme lourde, permettant à mes terreurgheists de se mettre impunément à portée de son colosse de nécrolithe et de son sphinx : le premier fut détruit, le second - presque.
Mais tour après tour, la partie s'enlisa, les combats entre morts vivants ne se résolvant jamais par des fuites. Un mauvais placement de mes bêtes de guerre fit qu'elles n'eurent pas de cible tout en devenant une proie facile pour les archers d'en face.
Au final, mon armée fut intégralement détruite, et lui gardait encore ses archers et quelques unités en plus. Mes deux seigneurs vampires ont survécu, mais je fus tellement abasourdi par la défaite que j'insistai pour faire un tour 7, mais ce fut un fiasco, la comtesse ne tint pas le coup.
Je fus néanmoins marqué par l'affrontement de mon seigneur vampire (niveau 4 du domaine de la bête) contre son roi sur sphinx. A votre avis, que devient un lord sous les effets combinés de la ceinture impénétrable de Pann et de la bête sauvage de Horros ? Je vous laisse le découvrir...

EDIT : le texte initial étant trop dense, j'ai ajouté quelques lignes pour aérer.


4ème partie.

Indifférents au rugissement des sphinx, les terreurgheists emplirent l’air de leurs complaintes comme si de rien n’était.
Quoi ! Elle avait hésité ! Elle avait hésité devant Ashur, devant maître Friedrich, devant Manon, sa fille ! Jamais ! A mort !
- A mort ! Détruisez l’ennemi ! Réduisez-le en poussière ! Que leurs armes ornent mon manoir à la fin de ce jour !
Telle une avalanche de corps en putréfaction, la horde de zombies dévala ce qui restait de la pente et emplit l’espace du côté opposé du plateau sur lequel étaient campées les légions du désert. Un peu moins d’une lieue les séparait.
Von Nettesheim scinda la horde en deux parties. L’une fut emmenée à droite par son apprenti, le ménestrel au violon maléfique, l’autre s’en alla d’elle-même occuper le flanc gauche. Il disposa ensuite les autres troupes du mieux qu’il put, essayant de comprendre comment les morts-vivants d’en face avaient pu ériger des fortifications au milieu du champ de bataille, en si peu de temps : deux tours entourées de barricades et une tour isolée, puant les énergies du chaos, se dressaient à présent entre les deux armées.

Soudain, un cor différent de celui des nazguls résonna de quelque part du flanc gauche.
- Holà ! Du château ! Moi, Mauroy de Brionne, preux chevalier de sang, demande à entendre celui qui dirige cette armée ! – son fort accent trahissait son appartenance à la lointaine Bretonnie.
Du haut de son trône, la comtesse aperçut cinq chevaliers aux armures écarlates, dont l’un tenait une bannière ornée d’un dragon rouge, au dessous duquel  l’inscription clamait : ORDO DRACONIS. Des dragons de sang. Le destin avait voulu que des dragons de sang se joignent à son armée. A présent, elle ne pouvait perdre.
- Preux chevalier ! Moi, Delphine d’Essen, comtesse du haut col, vous répond : je dirige cette armée, et vous somme de révéler vos intentions au plus vite.
Une brève discussion eut lieu entre les chevaliers : « une femme à la tête de l’armée »… « A nous tout seuls, on n’a pas une chance ! Avec elle, on ne peut que vaincre ! »… « Messire de Brionne, vous n’avez qu’à prendre le commandement ! »… « Pas le temps pour ces formalités. »… « Oui mais… »… « Vous osez discuter mes ordres, messire de Quenelles ? »… « Il en va de mon honneur ! »… « Allons, messire, à moi, il me plairait de changer la Dame du Lac pour la Dame du Col ! »… « Sottise abjecte, messire de Moussillon ! Je demande réparation sur le champ ! »… « Vous l’aurez après le bataille, messire de Quenelles ! A présent, faites ce que je dis et plus un mot ! ».
- Madame, daignez accepter que nous nous battions sous vos couleurs ! Nous traquons cette foule de païens décharnés depuis qu’on les a aperçus au Wissenland ! Nos efforts conjugués viendront à bout de leurs forces impies !
La comtesse s’en donnait à cœur joie intérieurement, mais garda sa prestance d’aristocrate.
- Ainsi soit-t-il, nobles sires. Battez-vous sous mes couleurs, et que votre sang ne vienne pas les ternir ! Pourfendez l’ennemi devant vous, et le soir venu, soyez mes invités au manoir !
- Trompette ! Sonne la chanson de la guerre !
Le son du cor orné de soie rouge retentit. Le son du cor orné de lierre lui répondit. Les lanciers squelettes firent tinter leurs armes contre leurs boucliers, les zombies, les goules et les loups hurlèrent de toute la force de leurs poumons troués par les âges, toute l’armée provoqua un vacarme tel que le plateau rocheux trembla sous leurs pieds !
La comtesse murmura un mot de pouvoir dont elle seule détenait le secret, et la porte des enfers s’ouvrit, libérant cinq émissaires d’outre-tombe, faucheurs d’âmes maudits, asservis à sa volonté. Ils furent les premiers à chevaucher vers l’ennemi sur leurs montures spectrales, suivis de près des loups funestes, affamés par la vue de tant d’ennemis devant soi.

Pendant tout ce temps, l’armée du désert attendait, silencieuse, meurtrière, tel le serpent prêt à fondre sur sa proie.

En rangs serrés, les légions de guerriers squelettes s’avancèrent vers la marée montante de zombies. L’air se remplit d’une odeur âcre de poudre d’os en fusion : des catapultes actionnées par des momies balançaient sur l’ennemi des tas de crânes enflammés, hurlant leurs malédictions sur leurs cibles. Dans les tours fortifiées, des archers faisaient mouche sur tout ce qui bougeait. L’une d’elles fut assaillie par des chauves souris géantes, qui furent repoussées sans encombre.
Alors, les terreurgheists atterrirent juste devant l’ennemi : un colosse de marbre, tenant un énorme cimeterre de bronze, ainsi qu’un gigantesque sphinx de guerre monté par des lanciers d’élite, leur faisaient face. Au lieu d’attaque, les deux bêtes hurlèrent à l’unisson, et la force de leurs cris firent craqueler le marbre des statues animées. Le colosse ne tint pas, ses jambes fléchirent, et il s’effondra dans une pluie de débris. Le sphinx, par contre, continua d’avancer, en dépit de nombreuses fissures qui recouvraient sa structure. L’un des terreurgheists se rua à la charge, l’autre redéploya ses ailes, et fondit soudain sur les chars ornés des morts-vivants du désert.

Agitant frénétiquement leurs faux, les émissaires s’arrêtèrent face à de grandes statues à têtes d’animaux, armés des mêmes cimeterres que celui du colosse. Celles-ci s’avancèrent, et firent pleuvoir leurs coups sur les corps intangibles des spectres. Les chevaucheurs abattirent leurs faux en retour. Rien ne les aurait empêché de détruire les statues une par une, mais l’acharnement des cimeterres de bronze fut sans nul doute remarqué par leurs dieux, et leur bénédiction fit vaciller les liens nécromantiques des émissaires.

Ayant aperçu la prêtresse de la lumière, les nazguls éperonnèrent leurs montures et foncèrent sur le régiment d’archers dans lequel elle se trouvait. Ils furent stoppés dans leur élan par d’énormes charognards noirs, dont l’envergure dépassait de loin celle d’un aigle. Furieux, les chevaliers noirs engagèrent le combat contre les rapaces du désert. Les serres affutées des charognards ne pouvaient pénétrer leurs armures, et leurs lances pourfendaient leurs chairs desséchées. Une longue lame réduisait les volatiles en charpie : elle était brandie par le roi-spectre, appelé par la comtesse « Sa Majesté », chef des chevaliers noirs, champion des morts-vivants.
Mais leur victoire leur fut arrachée par la charge inattendue de celui qui menait l’armée du désert : le roi des tombes, juché sur le dos d’un redoutable sphinx de guerre, venu expressément afin de mettre fin à l’existence des vampires et accomplir le dessein de ses dieux. Il fit pleuvoir sa colère sur les nazguls, et leurs armures ne tinrent pas face aux lames divines et aux griffes du sphinx. Néanmoins, le roi-spectre acheva sans broncher les rapaces, et livra un dernier combat au champion du camp adverse.

Surgissant d’un régiment de goules, Ashur, en armure complète forgée par lui-même dans un métal d’une contrée inconnue, se rua à la rescousse des chevaliers. Sa lame légèrement recourbée s’abattit de toute sa puissance sur la structure du sphinx, mais le marbre et le bronze tinrent bon. Le roi des tombes, nullement affecté par cette secousse, porta le coup de grâce au chef des nazguls.
A cette vision, les yeux du vampire millénaire s’injectèrent de sang. Puisant son énergie dans les tréfonds de sa nature bestiale, il se recouvrit soudain d’un épais cuir semblable à celui d’un terreurgheist. Tout son corps fut secoué de spasmes, et ses bras commencèrent à muter horriblement, de même que ses jambes et sa poitrine. En dessous de son armure, tout son être fut parcouru de violentes décharges d’énergie chaotique. Ses crocs poussèrent légèrement, et ses mains se crispèrent sur son épée. Il poussa un hurlement abominable, et se mit à asséner des coups de la puissance d’un boulet de canon sur la monture de son ennemi. Celui-ci se retourna et riposta, mais ses coups rebondirent sur le cuir surnaturel d’Ashur. Les griffes du sphinx furent également sans danger pour le vampire qui, tel un ouragan de violence, réduit en miettes le marbre et le bronze de la statue. Le roi des tombes se releva parmi les décombres, et tenta de punir celui qui a osé le désarçonner, mais rien n’y fut. Imperméable aux lames divines, Ashur se rua sur sa proie, et rien ne put arrêter son épée. L’armure du roi vola en éclats, et lui-même fut pourfendu à plusieurs reprises. Avant de disparaître, il maudit son assassin, et son corps se transforma en sable.
Victorieux, Ashur jeta un bref regard à la mêlée aux alentours. Soudain, il sentit une poigne meurtrière sur sa gorge. N’y comprenant rien, il observa le sable à ses pieds s’envoler puis se condenser dans les airs, prenant la forme du roi qu’il venait d’abattre. Celui-ci resserra encore plus son étreinte sur la gorge du vampire, et le sable siffla tout autour en rafales aussi tranchantes que des rasoirs. Cependant, le cuir dont il s’était recouvert ne céda pas, et il sentit petit à petit la poigne du roi faiblir, puis s’évanouir dans le vent.

Tout autour de lui, la bataille faisait rage. Il vit les chevaliers de sang exploser un autre groupe de charognards, mais deux d’entre eux tombèrent, et les trois autres furent soudain consumés par une lumière aveuglante, sans doute une invocation de la prêtresse du désert. Il vit la vampirette puiser dans les vents du chaos émanant de la tour isolée, il la vit jeter une puissante malédiction sur les guerriers squelettes, qui en fit écrouler la moitié. Il vit ensuite deux énormes serpents apparaître de derrière, montés par des lanciers d’élite : ils chargèrent la fille d’Essen, et elle ne put en venir à bout. Un peu plus loin, le bataillon de lanciers invoqué par maître Friedrich tenta à plusieurs reprises d’envahir une des tours fortifiées, mais les archers à l’intérieur, protégés par l’aura du haut hiérophante qui les conduisait, repoussèrent les assauts. Un impressionnant colosse de marbre orné d’écritures rituelles les engagea par derrière et en piétina la plupart.

Les nazguls étaient tombés, les gardes des cryptes avaient été détruits par l’héritier du roi et sa garde rapprochée, et à présent ils se rapprochaient dangereusement des goules du maître Friedrich. Au loin, Ashur vit la comtesse sur son trône, recouverte de poussière, les traits déformés par la rage et la haine de l’ennemi qui ne cédait pas. En face d’elle, d’énormes statues à têtes d’animal bandaient leurs arcs semblables à des balistes.

Il vit les carcasses des deux terreurgheists, il vit l’énorme charnier de zombies, d’ailleurs, ça faisait longtemps que le violon s’était tu… Les arbres animés par von Nettesheim progressaient péniblement vers l’ennemi, mais pas assez vite pour secourir leur invocateur… Ce n’était pas bon. Ils étaient en train de perdre la bataille. Il fallait battre en retraite.
- Comtesse ! – sa voix résonna tel le cri d’un animal. – Il faut se replier !
- Ashur !
- Ils sont trop nombreux, il faut…
Il fut horrifié par la vision du trône qui s’effondrait sous les traits des statues géantes.
- Comtesse !
La vampiresse se releva des décombres, jetant un regard noir vers l’ennemi en face d’elle.
- A mort ! – hurla-t-elle en chargeant les tireurs de marbre et de bronze.
S’attendant au pire, Ashur fonça dans sa direction, tentant de se frayer un chemin à travers un régiment d’archers ennemis. Il sentit dans l’air un net reflux de dhar : von Nettesheim et ses goules étaient mises hors d’état de nuire.
- Ce n’est pas bon du tout !!!
Quelques statues s’effondrèrent sous l’assaut de la comtesse, mais les autres lui assenèrent des coups qui la firent fléchir. Ils allaient la piétiner et la réduire en poussière.
- DAMNATION !!!
Ashur se volatilisa dans un nuage de fumée, et se retrouva près de la comtesse effondrée. Un miasme impénétrable les voila du regard de l’ennemi. Il invoqua un lugubre destrier noir sur lequel il déposa le corps inerte de celle qu’il devait sauver, et l’envoya hors du champ de bataille. Ignorant les piétinements des énormes statues qui le rataient de peu, il disparut de nouveau pour réapparaître près des carcasses des goules. La garde personnelle du prince était occupée non loin à achever les arbres nécromantiques. Ashur invoqua un second destrier noir sur lequel il évacua le cadavre du vieux maître. Enfin, il se retrouva près de la vampirette. Son destrier ailé gisait juste à côté. Ashur le fit revenir à la non-vie, et le fit emporter le corps de sa maîtresse.
Lui-même enfin se retira, abandonnant le champ de bataille, laissant le prince des tombes savourer sa victoire.
Peu lui importait de ce qui adviendrait peut-être du manoir, l’essentiel était de sauver ceux qui rendaient son existence moins pesante.


Dernière édition par Von Essen le Mar 7 Jan 2014 - 22:07, édité 1 fois
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Lun 23 Déc 2013 - 14:10
C'est très bien raconté.
Le fait d'avoir eu un petit rapport de bataille m'a, en effet, permis de mieux comprendre l'histoire de la bataille. J'ai l'impression que tu as très bien décris les effets des sorts de la bête sauvage et de la ceinture impénétrable. J'avais essayé il y a environ deux ans contre des nains mais avec un prince elfe, et je confirme que c'est redoutable. Alors avec un seigneur vampire... Je ne peux pas faire de remarques supplémentaires sur la bataille vu que cela fait environ deux ans que je n'ai pas joué et je ne joue qu'avec des hauts elfes vu que je n'ai pas d'armée des comtes vampires.

Sinon je suis désolé pour la défaite et j'espère que tu pourras avoir ta revanche très bientôt  Smile 

De plus, la fin de la bataille avec la fuite des vampires et du nécromancien est bien racontée, de même que les effets du sort qui leur permet de fuir. C'est la même chose pour l'arrivée des chevaliers du sang (l'ordre de mon vampire dans mon récit).

Bref, continue comme cela.


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Mar 24 Déc 2013 - 11:39
Petite interlude après la bataille, que l'avenir réserve-t-il aux vampires survivants et au vieux nécromancien ?

Bonne lecture,

Von Essen


5ème partie

Un jour plus tard, les destriers d’ombre s’arrêtèrent enfin devant une grotte, de l’autre côté des montagnes du Bord du Monde. Le pégase était déjà là, et Ashur s’affairait à faire revenir Manon d’Essen à la non-vie. La tâche s’avéra plus ardue qu’il ne le pensait, car le poison des serpents avait entre autres pour effet de rattacher son âme aux jardins de Morr. Si seulement il avait accès au domaine de la vie ! Mais jamais il n’y était parvenu, et se débrouillait donc avec la nécromancie.
Quand il reçut les corps de la comtesse et de von Nettesheim, il les déposa dans la même grotte, et entreprit les mêmes invocations qu’il était en train d’appliquer à la vampirette.
Autant dire qu’il se surmena à soigner les trois à la fois, mais il était conscient que plus il tardait, plus leurs âmes seraient irrécupérables. Il ne comptait pas les jours et les nuits. Cette grotte était située dans une contrée déserte, et même les ogres qui, pourtant, habitaient seulement à quelques lieues, ne la connaissaient pas. Au bout d’une éternité de méditation initerrompue, il sentit leurs corps se mouvoir à nouveau.    
Quand Manon et le maître Friedrich reprirent conscience, leurs premiers mots furent : « comtesse ! »
Ashur éclata de rire.
- Tu as dit vrai, Delphine ! Ta vie leur est plus importante que leurs propres vies. Je m’incline devant une telle dévotion et te laisse à leurs bons soins, - et il sortit de la grotte.
La comtesse se releva. Tout son corps lui faisait mal, comme s’il refusait d’accueillir à nouveau son âme. Mais elle savait que ça passerait. La voix d’Ashur résonnait encore dans sa tête…
- Comtesse ! – von Nettesheim accourut vers elle.
- Mère ! – la vampirette le rejoignit.
- Je vais très bien, ma fille. Relevez-vous, maître.
Elle les regarda attentivement. Ils ne gardaient pas de traces de blessures, sauf sur leurs vêtements, qui étaient déchirés par endroits, et tachés de sang. L’armure de Manon, ainsi que la sienne, étaient rangées dans un coin de la grotte ; les marques des coups s’y voyaient très nettement.
Elle soupira.
- Je comprends que nous avons été vaincus, et que nous sommes les seuls survivants. Et encore, par le bon vouloir d’Ashur.
Ni la vampirette, ni le nécromancien ne proférèrent mot. Leurs regards parlaient pour eux.
- Vous ne dites rien ? Vous avez raison, il n’y a rien à dire, - elle marqua une pause pour les regarder. – Ce n’est pas un reproche, vous avez fait du mieux que vous avez pu. Je me réjouis de vous voir tout deux à mes côtés, même ici, au milieu de nulle part.
- Mère, où sommes-nous ? – lui demanda Manon, rassurée par ses paroles.
- Chez Ashur, mon enfant, un lieu que je croyais ne plus jamais revoir de mon existence. Mais, - dit-elle en esquissant un sourire, - on tort de dire jamais quand on vit hors du temps. Manon, ma fille, nous sommes à présent ses invités, il nous revient de nous montrer respectueux envers notre hôte.
- Oui, mère.
- Ce… Ahem, notre hôte est parti au moment de notre réveil, comtesse. Il n’a pas jugé bon de dire où, en plus.
- Maître, il est inutile et même impoli de se poser cette question. Mais puisque vous y tenez, je vous parie qu’il est parti chasser.
- Chasser ? – la vampirette en fut tout sens en alerte.
Son agitation fit sourire la comtesse.
- Tu dois avoir faim, toi aussi, mon enfant. Ne t’inquiète pas, ça ne lui prend pas longtemps, sauf quand il a envie de jouer avec sa proie. Maître Friedrich, vous devez avoir faim, vous aussi, - dit-elle d’un ton légèrement enjoué.
Parmi eux, le nécromancien était le seul qui continuait à se nourrir comme un être humain. La comtesse lui reprochait souvent que son savoir allait mourir avec lui, mais le vieux maître refusait fermement le baiser de sang, grommelant qu’un jour son apprenti prendra sa place auprès d’elle. Cette fois encore le nécromancien grommela quelque chose d’indistinct en guise de réponse.
Ils passèrent ainsi une heure à discuter. Le maître essayait de se rappeler les raisons de leur défaite, la comtesse se demandait ce qui a bien pu arriver à son manoir, la vampirette n’en pouvait plus d’attendre Ashur et, ayant retrouvé son destrier ailé à l’entrée de la grotte, suppliant sa mère de la laisser aller chasser :    
- Mère ! J’ai faim et j’ai vraiment envie de chasser ! Laisse-moi…
- Non, ma fille, nous sommes dans une région sauvage et dangereuse, même pour un vampire ! Surtout pour un vampire qui revient à peine du jardin de Morr !
- Mais tu sais que je me débrouille très bien, même sans épée ! Et je suis plus douée en nécromancie que toi, c’est maître Friedrich qui me l’a dit !
Sentant le regard de la comtesse posé sur lui, le vieux maître se retira sous prétexte d’une envie pressante, « que seuls les humains peuvent ressentir, » - dit-il.
- Je ne peux te laisser partir seule, Manon.
- Mais je ne suis pas seule ! Il y a Rêve brisé avec moi ! Si je rencontre un ennemi trop puissant, il m’emmènera loin avec ses ailes !
- Et si tu te perds ! Tu ne connais pas la contrée…
- Je vous retrouverais à l’odeur ! Maître Friedrich sent la goule à des lieues à la ronde !
- Je te défends de parler de ton vieux maître de la sorte ! Et retrouver son chemin à l’odeur est indigne d’une fille de haute lignée !
- Mère, je crois que je sens… Une forte odeur de sang ! Elle se rapproche !
- Allons donc, moi je ne sens rien, - dit la comtesse.
Cependant, quelques instants plus tard, une forte odeur de sang frais vint lui caresser les narines. Elle sentit la bête en elle se réveiller ostensiblement, mais elle réprima ses instincts aussitôt.
- C’est Ashur ! – Manon courut vers la sortie.
Elle croisa von Nettesheim qui revenait justement de sa besogne, et sentit soudain un croche-pied la faire s’écrouler par terre. Furieuse, elle se releva…
- Un problème, jeune vampire ? On sort de sa tanière en plein jour ? – le vieux maître la défiait du regard. – Je sais, les privations vous font perdre la tête, mais Ashur vous en voudrait de réduire ses efforts en cendres.
La comtesse accourut justement, le teint plus livide que jamais.
- Oh ! Merci, maître, j’ai bien cru y avoir pensé trop tard.
- Rêve brisé est à l’abri, à l’ombre. Ce lever de soleil aurait pu être votre dernier, mademoiselle.
La vampirette, ne sachant que dire, rougit et s’inclina profondément.
- Vous n’avez pas oublié vos manières au moins, votre mère en soit remerciée.
Le maître nécromancien alla s’asseoir au fond de la grotte.
- Ceci dit, le soleil des Terres Arides ne m’arrange pas la santé non plus. Le sieur Ashur m’a fait signe de loin, il arrive, - et il s’allongea, bougonnant contre la dureté du sol.
Peu de temps après, le vampire millénaire fit son apparition dans la grotte. Son visage et le haut de son armure étaient maculés de sang frais.
- Salut, mes chers…
Il fut interrompu par la vampirette, qui, ne tenant plus, bondit sur lui et se mit à lécher le sang sur ses joues.
- Oh, Manon ! – la comtesse était sincèrement outrée, mais elle-même avait du mal à retenir ses pulsions. Ashur ne put ne pas le remarquer, et sourit.
- Eh bien, Delphine, tu ne viens pas me faire la bise, toi aussi ?
Même poussée à bout, la comtesse garda toute sa prestance, et préféra tout simplement se retirer.
- Maitre Friedrich !
- Oui ? – le nécromancien sursauta, arraché d’une légère somnolence.
- Laissons ces deux-là s’amuser ensemble, et partons chasser.
- Que… Je… Ahem, oui, comtesse.
Celle-ci quitta la grotte avec une telle précipitation que le vieux maître dut courir pour la rejoindre.

Tout de suite après cette désertion, Ashur se sentit à la fois gêné et amusé par cette jeune créature de la nuit qui lui léchait la figure, telle une chatte qui léchait ses petits. Il la repoussa petit à petit, et vit qu’elle le regardait avec des yeux qui voulaient nettement dire : « encore ! »
- Allons, ça suffit, fillette, - il souhaitait à présent la calmer au plus vite. – Que dirait votre mère si elle vous voyait dans cet état-là ?
Manon prit subitement conscience de sa grossièreté, et les préceptes de sa mère reprirent leurs droits sur ses manières.
- Messire, vous pouvez me tutoyer, je ne mérite pas un tel respect de votre part.
- Vraiment ? Cela me gênerait de me conduire en supérieur, même si je le suis par rapport à toi, Manon d’Essen. Attendons de nous connaître un peu plus, et tu pourras me tutoyer également, - à son grand soulagement, la petite lueur de sauvagerie et d’excitation avait disparu du regard de la vampirette.
- Euh, avez-vous bien chassé ? – Manon crut tout de suite avoir posé une question bête, mais c’était la première à laquelle elle avait pensé.
- Oh, oui ! – Ashur referma les yeux, se remémorant sa satisfaction. – Mais, - se reprit-il, - je ne voudrais pas t’affamer davantage que tu ne l’es déjà !
- Ah oui, euh, désolée ! – la vampirette baissa le regard.
Il l’observa de la tête aux pieds. Elle était vraiment très jolie, avec ses longs cheveux noirs, ses traits conservés à la fleur de sa jeunesse de mortelle, ses lèvres écarlates et sa peau blanche comme les rayons de lune. Ses vêtements étaient ceux d’un chasseur, cousus avec des fils de première qualité. Il se demanda d’où lui venaient ses vêtements. Les a-t-elle fabriqués elle-même ? Volés ? Arrachés à un cadavre ?
Après un court silence, Manon releva la tête, vit qu’il la regardait et, surprise, frémit de tout son corps.
Ashur se sentit soudain agacé. Il réalisa qu’il avait été laissé seul avec la vampirette, et qu’il en avait la responsabilité jusqu’au retour des deux autres. Cette pensée le rendit d’abord furieux, mais rapidement il essaya de se calmer, se disant qu’une expérience aussi inhabituelle ne pouvait que contribuer à son existence, généralement si monotone.
- Hum… - Manon osa briser le silence.
- Non, ne dis rien ! Je sais très bien ce que tu penses, car je pense la même chose. Elle en a de bonnes idées, ta mère : nous laisser ici ensemble, alors qu’elle doit bien s’amuser à l’heure qu’il est ! – il lui jeta un coup d’œil. – Oh, j’ai encore dit quelque chose qui évoque ta faim, pauvre fille. L’ermitage a du me faire oublier toutes mes manières. Asseyons-nous au moins, et essayons d’accélérer le temps.
Ils s’assirent, tout deux encore plus nerveux qu’avant.
- Euh, je voulais dire, je voulais vous remercier pour avoir sauvé ma mère, et maître Friedrich, et moi-même. Je vous en serai redevable…
- Pour toujours ? Désolé de t’interrompre, chère enfant. Ta gratitude est appréciée et honorée, mais ne te sens pas redevable, surtout pas – pour toujours. Tu ne connais pas encore l’importance de ce mot.
- Euh, très bien, messire.
- Messire ? Tu me rappelles ce grincheux de nécromancien. Puisque c’est toi, appelle-moi Ashur, ça sonne beaucoup mieux que « messire ».
- D’accord, Ashur, - la vampirette semblait peu à peu détendue.
- C’est mieux. Puisqu’on est là, parle-moi un peu de toi, Manon.
- Moi ? – elle réfléchit un moment avait de répondre. – Je m’appelle Manon d’Essen, j’ai cent deux ans, j’habite avec ma mère dans un grand manoir, à quelques lieues d’Essen, une grande ville de l’Empire. Il y a toujours maître Friedrich et son apprenti, et les servantes de la comtesse, Mina et Moka… - elle s’arrêta soudain. – Elles ne sont plus à présent, c’est bien ça ?
- Je ne sais pas, - répondit Ashur, pris de court par la tournure inattendue que prenait sa question, pourtant anodine.
- Vous ne savez pas ?
- Je les ai vues la dernière fois auprès de votre mère, mais quand le trône fut abattu, elles ont été ensevelies sous les décombres. Je n’en sais pas plus.
- C’est dommage. Je les aimais bien, on parlait souvent ensemble, même si presque à chaque fois cela ne plaisait pas à ma mère.
Ashur soupira intérieurement. Comment allait-il s’en sortir à présent ?
- Ne soyez pas si triste, - dit-il. – Vous savez comme moi que quelques bouts de charpente sur la tête ne suffisent pas pour abattre un vampire, et c’est ce que vos servantes étaient…
Manon le regarda et sourit.
- Vous me vouvoyez de nouveau. Est-ce parce que vous avez de la peine pour moi ? Je vous en suis reconnaissante, mais on peut parler d’autre chose si… Si ça va mieux comme ça.
Ashur n’en revenait pas. Il se sentait comme un disciple face à un maître, comme un médecin soigné par un malade. La douceur, la simplicité et la justesse de ces paroles le bouleversaient. Néanmoins, quelques souvenirs lointains de conversations dans d’autres lieux, avec d’autres gens, lui revinrent lentement en mémoire, et il répondit :
- Vos paroles témoignent de votre sagesse. Oui, parlons d’autre chose. Je puis vous raconter quelques uns de mes exploits, il y en a assez pour remplir la journée, car vous vous en doutez, bien sûr, j’ai vécu longtemps, beaucoup plus longtemps que vous.
Il se dit en même temps qu’il ne la tutoierait plus de sitôt, ou du moins, il le crut à ce moment là.


Dernière édition par Von Essen le Mar 24 Déc 2013 - 13:06, édité 1 fois
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Mar 24 Déc 2013 - 12:47
Je viens de le lire. Je peux dire que j'ai bien aimé cette suite.


En ce qui concerne mon avis sur cette partie, je vais commencer par l'histoire.
La période de calme après la bataille est très bien venue puisqu'elle permet de calmer les choses. De plus, cela ressemble à une transition vers quelque chose d'autre. On peut donc se demander comment vont évoluer les relations entre Ashur et Marion, quelle sera l'opinion de la comtesse là-dessus, comment vont-ils récupérer le manoir qui est au mains des Rois des Tombes, etc...


En ce qui concerne le français, il y a quelques petites fautes mais une petite relecture devrait en venir à bout. Pour l'essentiel c'est un ou deux mots oubliés. Sinon, il n'y a pas d'erreurs de style par rapport aux extraits précédents.


Bref, continue comme ça. Et vivement la suite  Sourire 



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Mar 24 Déc 2013 - 13:25
Manon, elle s'appelle Manon  Happy 

Merci pour ta remarque, la relecture fut effectivement très utile !

Bon et puis tant qu'à faire, la suite : il y a plus d'une manière de narrer une bataille, et le récit d'un des combattants en fait partie.
L'histoire qui va suivre provient d'un affrontement tout récent entre mes morts-vivants et des mercenaires impériaux dirigés par mon adversaire alsacien.
Je suis tombé sur le pire scénario envisageable en vue d'affronter une armée bourrée d'artillerie : bataille du col.
Jusqu'au bout cette bataille s'est jouée sans vainqueur évident, quoique le massacre des chevaliers noirs, puis l'assassinat de la vampirette annonça plus tardivement la couleur... Nous nous accordâmes que s'il n'avait pas eu ses trois phases de tirs, la donne aurait pu être tout autre ! Et pensez-vous, de toute la partie ses canons feux d'enfer n'eurent aucun, mais alors aucun incident de tir...    


6ème partie.            

- Si je vous dis ce que j’en pense, comtesse, nous n’aurions pas du laisser ces deux-là ensemble. Loin de moi l’idée de mettre en doute la confiance que vous avez envers notre hôte, mais si jamais mademoiselle part en vrille…
- Ashur saura très bien comment la calmer.
La comtesse était agenouillée près d’une source d’eau de roche, en train d’éradiquer la moindre trace de sang de son corps. Von Nettesheim était posté non loin, réfléchissant à la manière dont il allait cuisiner l’énorme gigot retrouvé sur l’ogre abattu par la dame d’Essen.
- Sachez, maître, qu’il fut un temps où moi, je fus accueillie seule sous son toit.
- Vous, comtesse ?!
- Oui, moi. Je ne vous l’avais jamais raconté car ce n’a jamais été chose requise.
- Aujourd’hui…
- Aujourd’hui votre comtesse est bavarde, et souhaite que son serviteur lui prête une oreille attentive.
- Madame…
- Vous m’appelez toujours « Madame » quand je vous manque de respect. Vous avez raison, je me suis emportée. Cette source d’eau glacée m’inonde de souvenirs…

Ils ne revinrent à la grotte que tard le soir, à cause du nécromancien qui, souhaitant faire un feu pour rôtir son gigot, attira par le fumet encore deux ogres qui passaient non loin. Le premier fut terrassé par un regard de Nagash quasi-instinctif lancé par le maître. Le second fut aisément vaincu par la comtesse. Elle goûta à son sang, par gourmandise, mais se rendit vite compte que sa faim était apaisée. Elle ne voulait donc plus rester sur place fort longtemps, et c’est à peine que von Nettesheim eut le temps de rôtir et d’engloutir un bout de gigot avant que la comtesse n’eusse fini de se laver du sang de sa nouvelle victime.
Ils retrouvèrent Ashur et Manon en pleine discussion sur un sujet un peu particulier : les armes à poudre. Le vampire millénaire, qui avait vu naître les premiers feux d’artifice dans les lointaines terres orientales, ne parvenait pas à croire que les quelques tribus qui peuplaient jadis les sombres forêts occidentales en avaient autant développé l’utilisation. La vampirette, dont les connaissances se limitaient à ce qu’elle avait vu lors d’une tragique bataille dans les Principautés Frontalières, faisait de son mieux pour satisfaire la curiosité de son congénère…
- Des canons, oui ! C’est maître Friedrich qui m’a expliqué après : ils prennent un long tube de métal, mettent de la poudre et un boulet dedans, et allument le tout ! C’était terrifiant !
- Très intéressant…
- Et des plus petits aussi, qui tirent plein de billes qui transpercent le corps comme une lance de cavalerie ! – elle frémit, se remémorant la bataille. – Je me rappelle avoir fait fuir tout un groupe d’arbalètriers, mais quand je me suis retournée, je n’ai que eu le temps de voir des centaines de lumières briller, puis je sentis que je ne pouvais plus bouger… Maman !
Elle se jeta dans les bras de la comtesse. Ashur et le nécromancien échangèrent un salut respectueux.
- Cher maître, la chasse a été bonne ?
- Oui messire, un loisir pour notre dame.
C’était une légère pique pour la comtesse qui n’aimait pas trop parler de sa chasse, car, selon elle, cela portait ombrage à sa dignité d’aristocrate. Mais elle l’ignora, sous l’émotion de voir sa fille l’étreindre si tendrement.
- Mère, Ashur est formidable ! Ses récits m’ont fait voyager pendant toute la journée !
- Je suis ravie de te voir ainsi disposée, mon enfant. Maître Friedrich et moi avons également passé une très agréable journée. A présent la nuit va tomber, et toi et moi pouvons aller chasser.
- Chasser !
Ashur revit la même lueur de sauvagerie dans le regard de la vampirette. La comtesse le remarqua également, et s’empressa de partir avec sa fille. Dehors, la lune montait lentement au firmament. Le vampire millénaire et le nécromancien furent laissés seuls dans l’obscurité grandissante de la grotte, mais ni l’un, ni l’autre n’en semblèrent dérangés.

- Cher maître, si vous le permettez, je voudrais reprendre le sujet dont m’entretenait la demoiselle partie chasser.
- Lequel ?
- Une bataille dans les Principautés Frontalières.
- Ah, - le vieux maître s’assit lentement, - ce ne sont pas de bons souvenirs. C’est un affrontement qui tourna au désastre, je m’étonne encore de m’en être sorti indemne.
- Je suis toute ouïe, - le vampire s’assit également.
- C’est fort confus. Nous étions en chemin vers les déserts du Sud, je ne sais plus pour quelle raison absurde. La comtesse était restée au manoir, mais sa fille voulait voir du pays, et nous partîmes ensemble, protégés également par sa Majesté…
- Sa Majesté ?
- Un revenant, aux ordres de notre dame.
- Bien. Continuez, je vous prie.
- Nous étions donc sous la protection de sa Majesté et de ses chevaliers noirs. Je menais une légion de squelettes, un groupe de goules, quelques zombies, et mademoiselle était accompagnée par ses créatures favorites, loups et chauves-souris. C’est arrivé dans une région montagneuse, un peu comme celle où nous sommes à présent. Nous traversions un passage étroit : d’un côté il y avait une paroi rocheuse verticale, de l’autre – un gouffre dont le fond était voilé par une brume. Je dirais que nous avions été attendus, et à raison : c’était un chemin surveillé, et je me dis à présent que nous aurions pu passer en dehors de toute voie humaine. Toujours est-il que les humains nous attendaient, barrant la route, avec une foule d’abrutis de paysans, des arbalétriers et d’autres soldats brandissant de grosses lames à deux mains. Sur le coup, je me suis dit qu’ils n’étaient pas très nombreux, et qu’ils ne seraient pas un obstacle, - il marqua une pause, - mais j’avais sous-estimé les canons.
- Là, je souhaite en savoir plus.
Toute l’attention du vampire était à présent fixée sur les paroles du nécromancien.
- Autant qu’il vous plaira. C’étaient de grands fûts en acier trempé, tirant des boulets de fer avec une force dépassant mon entendement. Ils devaient avoir quelqu’un d’intelligent aux commandes, car quand les premiers tirs furent partis, ils visaient non pas des squelettes ou des goules, mais sa Majesté et ses gardes. Là je compris tout le danger de notre situation et fit avancer mes troupes. Ce fut terrible. Quand nous nous sommes rapprochés, des canons encore plus meurtriers prirent place. Plusieurs fûts, plus fins, mais tournant à une vitesse surprenante firent feu sur les nazguls…
- Les nazguls ?
- La garde d’honneur de sa Majesté. Un surnom donné par mon apprenti, que nous utilisions souvent. Mais ce n’est pas important !
- Continuez, maître, continuez votre récit, - les yeux d’Ashur luisaient dans la pénombre.
- C’était un véritable déluge de feu et d’acier. Malgré les efforts combinés de mademoiselle d’Essen et de moi-même, nous ne pouvions les relever à temps. J’ai vu sa Majesté dévier un boulet de canon à mains nues, mais les feux d’enfer ont fini par avoir raison de lui et de sa garde.
- Vous avez dit « les feux d’enfer » ?
- L’appellation impériale des canons à plusieurs fûts.
- Je vois. Et ensuite ?
- On a fait ce qu’on a pu. Je me remémore tous les mérites de mademoiselle qui mit en fuite un régiment entier d’arbalétriers, avant que je ne la voie abattue par une salve de leurs maudits canons à répétition. Je puis vous dire que ses créatures la vengèrent comme il se doit ! Ils ont assailli la foule de paysans avec une telle férocité que ces pleutres s’éparpillèrent dans tous les sens, poursuivis par les loups de mademoiselle. Quant à moi, je fus hélas rapidement épuisé par les énergies occultes.
- Vous, maître ?
- Oui, moi. A trois reprises les vents de magie échappèrent à mon contrôle, et ce n’est qu’au prix de ma force mentale que j’en vins à bout. Et pensez-vous, toute la puissance que j’ai déployée n’a pas suffi. Leurs épéistes taillèrent ma légion en pièces, et me faisaient face, à deux doigts de me rentrer dedans.
- Mais vous vous en êtes sortis ?
- Par miracle. Avec toute la force de mes vieilles jambes je courus, profitant de la pagaille, espérant ne pas me faire remarquer, laissant la poignée de zombies qui me restait faire diversion. Puis j’ai entendu un cri isolé, et un humain me courut après, mail il dut probablement trébucher. J’ai ramassé le corps de mademoiselle, et j’ai sauté.
- Comment ?!
- Vous devinez juste, j’ai sauté dans le gouffre. C’était la seule solution pour sauver le corps de mademoiselle de ces marauds. Quant à moi, je crus sur le coup ne jamais plus pouvoir puiser dans les vents du chaos, et mon existence me semblait alors insignifiante par rapport à celle de la fille de ma dame.
- Et comment…
- … M’en suis-je sorti ? Par un miracle de nouveau. Rêve brisé nous rattrapa en plein vol.
- Rêve brisé ? – Ashur semblait abasourdi par tant de miracles.
- Le pégase de mademoiselle. Mort-vivant, naturellement. J’imagine qu’il n’avait pas été aussi sévèrement atteint par l’artillerie que sa maîtresse. Et malgré mon amnésie que je croyais alors définitive, je contrôlais néanmoins toute créature mort-vivante aux alentours, et la brave bête avait du ressentir mon appel pour un miracle. La suite est sans importance.
- Par ma lame, cher maître, voilà un récit digne d’être écrit dans quelque manuscrit !
Le nécromancien fit non de la tête.
- Ce récit est déjà gravé dans ma mémoire. Inutile de gaspiller de l’encre pour si peu.
- Il y a encore un détail qui m’échappe, maître. Comment sa Majesté et ses gardes ont-ils pu vous rejoindre par la suite ? Je les ai bien vus…
- Ne me le rappelez pas ! Pas encore ! La plaie de cette défaite est encore trop vive…
- Toutes mes excuses.
Un court silence s’ensuivit. Puis von Nettesheim reprit :
- L’explication tient de la nécromancie, un registre très particulier je dois dire, qui parle de liens qui s’établissent entre le maître et ses créatures.
- Vraiment ? Je croyais en connaître pourtant toutes les facettes…
- Votre ermitage en exclut la possibilité. Il s’agit d’un lien qui se forge entre le nécromancien et une invocation à laquelle il tient à un tel point qu’elle ne peut être éradiquée de la surface du monde tant que son invocateur continue d’exister. Il en est ainsi, je le crois, entre la comtesse et sa Majesté, et ses gardes. J’oserais même supposer que sa fille partage un lien similaire avec ses créatures de la nuit.
- Étrange, très étrange…
- Votre existence me paraît étrange, messire Ashur, et pourtant je vous parle en ce moment-même.
- Vous aussi, maître, sortez de l’ordinaire, ou, en tout cas, de tout ce que j’aie vécu jusque là.
Ils échangèrent une révérence, marquant leur respect et admiration mutuels.
La bête intérieure saisit instantanément le vampire : quoi ! Lui, un maître de la nuit, seigneur des vents de magie, premier parmi les nosferatu, montrerait un quelconque respect pour ce mortel ?! UN MORTEL ?! JAMAIS !!! Fais-le plier ! Fais-le souffrir ! Fais-le prendre conscience de son évidente infériorité ! Fais-lui ressentir sa condition misérable ! Tue-le et efface toute trace de son existence insignifiante ! Fais-le pour ce que tu es, pour ce que tu dois être, pour ton honneur et ton orgueil, pour ta mauvaise foi, ton arrogance, ta condition maudite, ton existence sans fin ni but, ta propre insignifiance… Se sentant soudain épuisé, Ashur se rassit lourdement sur le sol froid de la grotte. Ses yeux se fixèrent soudain sur le nécromancien : le vieux maître se rassit également, baissant son regard, mais le vampire eut le temps d’y lire une expression mêlée de défiance réfléchie et de compassion. Il sut alors que malgré sa condition de mortel, Friedrich von Nettesheim comprenait les vampires mieux qu’eux-mêmes eussent pu y parvenir quelquefois. Sa bête intérieure hurlait encore à la mort, mais il ne pouvait plus y prêter attention. Il ne voulait plus y prêter attention. Il attendait le retour des deux créatures qu’il chérissait à présent plus que tout : madame et mademoiselle d’Essen, Delphine et Manon, ses protégées.

                                                                                 
...


Dernière édition par Von Essen le Mar 24 Déc 2013 - 15:14, édité 2 fois
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Mar 24 Déc 2013 - 13:43
Manon, elle s'appelle Manon
Excuse-moi. C'est qu'avant d'écrire le commentaire je venais juste de voir une publication d'une Marion que je connais sur Facebook. Et comme j'ai tendance à inverser les deux prénoms, j'ai confondu. Cela dit je pensai bien "Manon".


Sinon, la bataille est bien décrite. En fait, c'est aussi fait de manière à ce que l'on puisse se représenter cela sur la table de jeu. Après, je ne sais pas si c'est volontaire ou non, mais c'est l'impression que j'ai eue. En ce qui concerne l'histoire en elle-même, c'est aussi bien raconté et je suis impatient de voir comment Ashur va traiter le nécromancien.

Et je suis désolé pour la défaite. Mais comme on dit, on apprend plus dans la défaite que dans la victoire Innocent


Et vivement la suite, car j'aime déjà ton récit  Love 


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Mar 24 Déc 2013 - 15:37
C'est gentil  Sourire  Merci !!!

Je dois dire que je ne crois pas avoir appliqué de manière d'écriture volontaire pour pouvoir se représenter la bataille sur une table, car je ne connais pas de manière d'écriture qui lui serait alors contraire  Whistling 

J'arrive bientôt au bout des écrits accumulés, donc je vais attendre un peu avant de publier la suite, n'étant pas sûr de publier une ou deux parties à la fois, car c'est assez particulier...

Les vacances aidant, je trouverai assez rapidement !

A la prochaine fois,

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Mer 25 Déc 2013 - 2:14
Hey Smile

Je viens de lire, et je dois dire que c'est une belle surprise  Smile 
Comme dit, ton style est agréable, et je dirais même rafraîchissant. Comme si un enfant de huit ans écrivait une histoire, mais avec le talent littéraire d'un adulte  Happy 
D'ailleurs, au début je voulais te dire que vampirette faisait enfantin, et que normalement on dit vampiresse. Mais la suite du récit nous fait comprendre que vampirette = fille et vampiresse = comtesse. Et comme Manon a vraiment un comportement de fille vis à vis de la comtesse, le mot vampirette trouve sa place dans ton texte  Wink 
D'ailleurs, je trouve bizarre le lien qui unit les deux filles. D'habitude, le lien entre seigneur et infant est rempli de respect et d'obéissance. Mais là, elles agissent comme si elles étaient mère et fille biologiquement. Et faudra m'expliquer comment ça se fait qu'en plus de cent ans, Manon n'est pas assez forte pour aller chasser seule et pourquoi elle se jette dans les bras de sa mère alors qu'elle est censée avoir acquis une maturité certaine.
Mais bon, c'est harmonieux avec le reste du texte et c'est très plaisant à lire, donc ce n'est pas si dérangeant que ça  Cool 

Enfin, j'attends avec intérêt de voir à l'oeuvre le pouvoir de Ghur que possède Ashur... Car ma propre histoire tourne énormément autour du vent de la bête  Shifty 

Bon début, bonne continuation... La suite !  Clap

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Ceux qui ne croient pas en la magie ne la trouveront jamais.
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Mer 25 Déc 2013 - 12:50
Salut !

Arken a écrit:Hey Smile

Je viens de lire, et je dois dire que c'est une belle surprise  Smile 

Merci ! Sourire 
Arken a écrit: Comme dit, ton style est agréable, et je dirais même rafraîchissant. Comme si un enfant de huit ans écrivait une histoire, mais avec le talent littéraire d'un adulte  Happy 
C'est un compliment, et je vais le prendre comme tel  Cool  même si ma bête intérieure ( Vampire ) me souffle que l'on me traite encore comme un jeunot. Mais qu'elle se la boucle.

Arken a écrit: D'ailleurs, je trouve bizarre le lien qui unit les deux filles. D'habitude, le lien entre seigneur et infant est rempli de respect et d'obéissance. Mais là, elles agissent comme si elles étaient mère et fille biologiquement. Et faudra m'expliquer comment ça se fait qu'en plus de cent ans, Manon n'est pas assez forte pour aller chasser seule et pourquoi elle se jette dans les bras de sa mère alors qu'elle est censée avoir acquis une maturité certaine.

Pour répondre à ton interrogation, je remonte à la source de ce qui m'à inspiré à écrire cette histoire : les batailles warhammer. Au départ c'est parti de mes listes d'armée, d'abord avec un petit nécromancien avec son petit violon (le livre d'Arkhan), puis avec une sympathique vampirette montée sur pégase, avec "enfants de la nuit" comme pouvoir vampirique, suivie par un nécromancien niveau 4 des arcanes vampiriques (maître Friedrich, évidemment), et enfin mon général monté sur trône du sabbat - la comtesse. Dès le début mon adversaire et moi n'étions pas vraiment fixés sur du macabre ou du foncièrement épique (bien que les dés prouvaient le contraire ... Fou ), mais sur des délires pleins d'humour et d'amour vis-à-vis de nos héros (enfin, surtout moi avec ma vampirette  Love ).

Et c'est seulement ensuite que j'ai été tenté, et lui aussi d'ailleurs, de développer l'histoire de nos héros et unités respectives. Et dans mon cas, nos délires collectifs ont fortement déteint sur les caractères de mes personnages, d'où l'impression "d'amour familial" qui les unit ensemble. Mais pas de panique, je trouverai toutes les explications narratives pour le justifier !  Wink 

Arken a écrit: Mais bon, c'est harmonieux avec le reste du texte et c'est très plaisant à lire, donc ce n'est pas si dérangeant que ça  Cool 

Merci ! Je tâcherai de continuer sur cette voie très plaisante  Happy 

Arken a écrit: Enfin, j'attends avec intérêt de voir à l'oeuvre le pouvoir de Ghur que possède Ashur... Car ma propre histoire tourne énormément autour du vent de la bête  Shifty 

... Le pouvoir de Ghur ? Was ist das ?  Huh 
Le pouvoir d'Ashur est aussi étendu car je partais d'un lord avec "savoir interdit" et "maître des arts noirs", ce qui fait que dans l'histoire il est tellement ancien et érudit qu'il a une formidable mainmise sur les vents de magie... Mon pote roi des tombes m'accuse de "grosbillisme", mais pour la plupart du temps, je ne peux qu'assumer et tenter de l'expliquer dans mes textes.

Bref, la suite, je la publie dès maintenant, ça me motivera à écrire ce qui arrive encore après !
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Mer 25 Déc 2013 - 12:57
Cher lecteur, chère lectrice, voici une suite en deux parties, je n'osais pas les publier une à une, car elles sont intimement liées, et ensemble relancent le suspense...

7ème partie.                              
       
A l’extérieur, le temps tournait à l’orage. Un fort vent du sud-est ramenait des nuages gorgés de pluie, qui ne tarda pas à tomber, rendant les pierres glissantes et la terre – visqueuse et collante.
Maître Friedrich et Ashur attendaient paisiblement à l’abri de la grotte. Le vieux nécromancien s’assoupit, et le vampire millénaire se mit également en légère transe. Dehors, le tonnerre grondait, et le ciel était incessamment déchiré par des éclairs aveuglants. L’univers entier semblait submergé par le vacarme des éléments déchainés…
Soudain, les tympans du nécromancien furent martyrisés par un rugissement qui dépassait tout ce qu’il avait pu entendre auparavant. Il crut entendre tous les sphinx du monde hurler à l’entrée de leur refuge. Ashur était lui aussi tout sens en éveil. Les deux partageaient la même inquiétude.
- Avez-vous senti un reflux de dhar ? – demanda von Nettesheim.
- Non, et vous ?
Ils étaient tous les deux à l’entrée de la grotte, à la merci du vent et de la pluie, et scrutaient l’obscurité, espérant instinctivement y trouver l’explication au cri de rage insensée qu’ils avaient entendu.
- Je vais les trouver, - dit Ashur, invoquant un destrier d’ombre. – Restez ici au cas où elles reviendraient.
A contrecœur, maître Friedrich hocha la tête, et observa le vampire disparaître parmi les rochers. Il retourna à la grotte.

Le cavalier et sa monture semblaient planer dans une autre dimension, tellement les rafales de vent, le grondement du tonnerre et les crevasses de toutes parts les dérangeaient peu.
Le vacarme ambiant brouillait tout ses sens. Il progressait à l’aveuglette, espérant entendre des voix familières, mais c’était peine perdue. Le rugissement infernal avait repris, il couvrait à présent le bruit de la tempête. Ashur chevaucha, chevaucha encore, prit un détour puis un autre, retourna sur ses pas, toujours sans succès. Il resta en selle longtemps, très longtemps…
Le rugissement cessa tout d’un coup, s’achevant dans un râle ultime. Par chance, le vampire put enfin déterminer la direction de laquelle le râle provenait. Il galopa encore pendant un moment, de plus en plus haut, jusqu’à atteindre un large plateau parsemé d’énormes débris de roche. Alors il vit enfin le corps d’un gigantesque monstre, étendu par terre. Un hybride, aussi vieux que lui. Un dragon-ogre de Shaggoth.
- Holà ! Ashur, vous êtes là ? Venez, quelle joie que vous soyez arrivé !
C’était la voix de la comtesse, il en aurait donné sa main à couper, mais… Un ton aussi décontracté ? Perplexe et encore un peu inquiet, il fit disparaître sa monture et se rapprocha de l’immense cadavre.
- Dépêchez-vous ! – la comtesse rit aux éclats. – Sinon je crois que ma fille ne vous en laissera pas une goutte !
Ashur aperçut Manon allongée sur le cou du dragon-ogre, les dents plantées dans sa chair, suçant goulument son sang. Tout d’abord il n’en crut pas ses yeux et resta planté là, incapable de bouger. Puis il n’eut pas la force de rire, tellement son inquiétude le hantait encore. Il choisit alors le ton du reproche :
- Delphine ! Non mais que vous est-il arrivé ? Maître Friedrich et moi-même nous faisons un sang d’encre à votre sujet, et vous voilà ici, à me rire au nez !
- Hihihi ! Un sang d’encre ! Vous êtes adorable, Ashur, tout à fait adorable ! Mais goûtez, goûtez donc à son sang ! C’est comme un vieux vin ! Le plus vieux du monde ! Le meilleur ! – et elle s’en alla soudain rejoindre sa fille.
La pluie continuait de tomber et l’orage ne cessait guère. Néanmoins la scène à laquelle assistait le vampire millénaire lui faisait tourner la tête, de sorte à ce qu’il ignorât tout ces détails. Il sentit le sang encore chaud du monstre abattu, et il sut alors qu’il n’avait encore jamais rien goûté de tel. Son propre sang ne fit qu’un tour, et il fonça rejoindre le festin déjà entamé par ces dames. Ils burent ainsi longtemps, presque toute la nuit, presque sans s’arrêter. Aux premières lueurs de l’aube, il n’en resta plus une goutte. Tous trois s’assoupirent, comme des mortels après une longue consommation de spiritueux…

Un léger picotement bien familier fit ouvrir les yeux d’Ashur. Soleil… Se lever… Delphine… Manon… S… Il bondit, comme mordu par un serpent. Les rayons dévastateurs n’étaient plus qu’à quelques doigts de la vampirette qui dormait paisiblement. Miasme mystificateur de Melkoth ! Par tous les dieux, c’était moins une ! Une brume impénétrable les avait à présent recouverts, mettant la petite hors de danger.
La comtesse bougea également, puis ouvrit les yeux, puis s’assit en s’étirant…
- AAAAH ! Que… Je suis couverte de sang !
- La ferme. Crier ainsi ne vous ressemble pas, comtesse.
Ashur se releva et se rappela soudain du maître Friedrich qu’il avait laissé seul dans la grotte… Et puis, que faisaient-ils là, tous les trois, inconscients, à la merci du premier chasseur de vampires venu ? La nuit passée lui revint lentement en mémoire, et il comprit tout. Quelle chance que rien ne leur soit arrivé ! La comtesse, en attendant, était elle aussi en proie au doute quant à sa tenue la nuit dernière, et une expression de culpabilité et de honte vint déformer ses jolis traits.
- Ashur, ai-je…
- Picolé toute la nuit ? Oui, comme nous tous. La petite n’est pas à mettre en cause, mais nous deux nous sommes conduits comme de pauvres mortels.
L’expression de la dame d’Essen se durcit, elle mordit sa lèvre jusqu’au sang, pensant à tous les périls qui auraient pu leur arriver au cours de leur évanouissement. Ashur le vit. Il réagit instinctivement.
- Allons, la chance nous a souri, et nous avons bien festoyé cette nui-là, je m’en souviendrai !
Elle leva son regard vers lui, exprimant la défiance et l’incrédulité. Il était redevenu lui-même.
- Par ailleurs, il y a une chose, autre que le sang d’un dragon-ogre, à laquelle je voudrais goûter plus que tout… - il la regarda avec des yeux plus expressifs que n’importe quel langage.
Elle avait perdu le bouclier de sa dignité depuis cette nuit, et le savait à présent.
- Vous l’aurez voulu, Ashur…
Leurs lèvres se rencontrèrent, et ils partagèrent un long baiser, non pas de sang, mais un baiser amoureux, celui qui fait que le temps se fige, même pour ceux pour qui la notion a cessé d’exister depuis longtemps…

Ils n’y mirent fin qu’en entendant la vampirette bouger. Manon se releva à grand peine, encore quelque peu troublée par l’abondance de sang absorbé la veille.
- Bonjour, mère… Oh, Ashur, vous êtes ici ? C’est gentil à vous… Euh, où est maître Friedrich ?
Tous les trois songèrent enfin au pauvre nécromancien qu’ils avaient oublié quelque part, dans la grotte du vampire millénaire…
- Palsambleu ! Le vieux grincheux !
- Où est von Nettesheim ? Ashur ?
- En sureté, dans ma grotte, - Ashur se sentait le plus gêné des trois. Parti au départ comme un sauveteur désespéré, il avait fini comme une vulgaire outre à absinthe. Ridicule. Honte à Ashur, le grand nosferatu.
- Allons-y ! Ma fille, reste à l’intérieur du brouillard, il te protège du soleil.
- Entendu !
Et ils dévalèrent tous la pente en direction de la grotte.


8ème partie.

La vampirette, pressée de revoir son vieux maître, n’engageait pas la conversation. Les deux anciens se taisaient également, l’un – savourant ce qu’il croyait être une victoire, l’autre – en proie aux doutes et aux espoirs. Cela faisait si longtemps…
Elle n’avait pu supporter l’idée de vivre avec lui sans pouvoir avoir d’enfants.  A l’époque, sa nouvelle condition lui était à peine acquise, elle n’avait pas encore abandonné ses instincts de mortelle. Les choses avaient-elles changé depuis ?
Ce fut il y a longtemps, très longtemps, alors qu’elle n’était encore qu’une jeune femme de la haute noblesse, récemment unie pour la vie au Comte Électeur de l’Ostermark…



- Félicitations, ma fille ! Te voilà à présent mariée au meilleur parti de la contrée ! – sa chère mère la regardait avec des yeux remplis de fierté et de contentement.

C’était le surlendemain de la cérémonie, célébrée solennellement par un grand prêtre de Sigmar. L’église avait été pleine de monde, car c’était un événement notable dans la grande ville d’Essen, souvent laissée pour compte face à la magnificence et la renommée d’Altdorf, de Middenheim et de Nuln.
Ce jour là Delphine de Heffengen, à présent Delphine d’Essen, comtesse de l’Ostermark, faisait ses adieux à sa famille avant de repartir pour la ville principale, où son époux l’attendait. Un homme point déplaisant, elle le reconnaissait, quoique le mariage fût évidemment arrangé par ses parents, et cela lui semblait ... mal pensé. Mais les mauvaises pensées ne conduisaient nulle part, sauf à la corruption et à l’hérésie, donc le mariage ne pouvait pas en être une… Jugeant ainsi, elle se garda bien de trop réfléchir sur son sort.
Ainsi débuta pour elle une vie d’épouse, qu’elle remplit avec brio, se rappelant des préceptes de sa mère et des conseils spirituels de son père. Cette vie, elle crut ne la voir qu’à travers une paroi de verre, tellement le comte son époux était souvent absent, et elle – une femme trop prude pour aller se divertir en des lieux pourtant considérés comme « comme il faut » par la noblesse impériale. Les jours et les nuits défilaient les uns après les autres, dépensés en timides réceptions d’invités, de lectures de romans, de brèves entrevues bienséantes avec son mari, qui ne pouvait lui parler que de guerres, de monstres, de batailles et de morts. Rarement elle allait voir sa famille à Heffengen, mais toutes ses sœurs étaient déjà mariées, et elle ne retrouvait que ses vieux parents, qui eux aussi, sentaient de plus en plus la mort. Son père un peu moins : lui était plein de vie, même pendant ses vieux jours, et l’égayait autant qu’il pouvait d’histoires drôles, de promenades dans les forêts avoisinantes, de jeux de théâtre, de contes de fées et de parties d’échecs. Il tenta même de la faire rencontrer quelques jeunes gens de la ville, avec qui elle puisse se lier d’amitié, mais Delphine repoussa cette idée : ce fut comme si le spectre de l’infidélité et de l’adultère lui était apparu à travers cette proposition. Concluant que sa fille devait alors être amplement heureuse aux côtés de son mari à Essen, le baron von Heffengen oublia cette histoire pendant quelques temps.

Toutefois, Delphine ne paraissait pas heureuse, ni la prochaine fois qu’il la rencontra, ni la fois d’après. Alors, à l’issue d’une longue et tumultueuse discussion, elle lui confia ses peines et ses tourments quotidiens. Il lui procura tout le réconfort dont un père était capable, et même plus : sans considérer son âge pourtant avancé, le vieux baron voyagea avec elle, et séjourna pendant quelque mois à Essen, profitant de l’occasion pour avoir une solide explication avec son gendre.
- Cher comte, puis-je interrompre votre lecture un instant ?
La scène eut lieu dans la bibliothèque de la maison familiale d’Essen. Le maître des lieux était de retour d’une énième campagne aux frontières de son fief, et se reposait en toute quiétude en relisant un livre de saintes paroles sigmarites.
- Beau-père ? Hum, bien sûr, je suis tout à votre disposition.
Il marqua la page de son ouvrage et proposa un confortable fauteuil au baron.
- Je vous remercie. Il fait beau dehors, pourquoi n’iriez-vous pas vous promener avec ma fille ?
La question fut posée de manière tellement simple et directe, que le comte-électeur ne trouva pas de réponse tout de suite. Le fait-même qu’il dût y réfléchir l’indisposa au plus haut point. Von Heffengen constata cette gêne, et son expression se durcit.
- Comment, mon gendre, y voyez-vous un quelconque inconvénient ?
Le comte ne trouva de nouveau pas quoi répondre. Il fixait bêtement son beau-père, comme si celui-ci lui avait posé une question en eltharin ou en tiléen. Habitué aux conseils de guerre, aux escarmouches et aux guets-apens, il ne pouvait concevoir un sujet de discussion aussi anodin qu’une promenade par beau temps. En dehors de sa vie militaire, von Essen ne connaissait que la prière et la lecture. Sa femme…
- Ma foi, non, - dit-il seulement.
- Auriez-vous l’obligeance de l’y inviter ?
L’indécision, tel un mur insurmontable, rendait impossible toute réflexion chez le malheureux comte. Cette requête ne lui avait jamais été demandée jusqu’à cet instant précis. Il se sentit comme un canon feu d’enfer que l’on souhaitait utiliser comme un mortier, c'est-à-dire de manière totalement absurde. Oui, « absurde » était le bon mot. Ce qu’il entendait lui paraissait absurde, dénué de sens, déplacé de la réalité, absurde. S’engageant dans cette voie qui lui parut la moins abrupte, il répondit d’un ton léger :
- Allons, beau-père, que me dites-vous là ?
- Comment, que vous dis-je ?
Le vieux baron ne crut pas d’abord ce qu’il entendait. La réponse ne voulait encore rien dire, mais le ton lui était familier : c’était le ton d’un lâche ! Son gendre cherchait-il à évader le sujet ? Que répondra alors ce militaire chevronné à un assaut frontal ?
- Ma fille, votre épouse, est dans la salle d’à-côté. Faites-lui donc plaisir, et invitez-la à une petite balade, - lui dit-il, adaptant le même ton décontracté.
- Enfin, beau-père, vous voyez bien que je suis entrain de lire un texte sacré. Cela peut bien attendre.
- Permettez, beau-fils, le temps pourrait bien se gâter, allez-y maintenant…
Le comte perdit patience.
- J’ai dit non ! Ce n’est pas possible ! Veuillez à présent me laisser en paix, beau-père.
Les dés avaient été jetés. Le baron comprit que le moment était venu de hausser le ton.
- Que nenni, beau-fils. Notre sainte foi n’interdit pas les balades quand Sigmar nous baigne dans sa lumière. Allez, elle vous attend.
- Que dites-vous, beau-père ? J’ai cru avoir mal entendu, oseriez-vous me donner des ordres et me prêcher la foi ?
- A la bonne heure ! Ne suis-je pas votre ainé ? Quel homme faites-vous, si vous ne savez pas vous occuper de votre femme ?
- Taisez-vous ! Je suis votre supérieur et vous me devez respect et obéissance, baron !
- Je ne suis plus votre beau-père, à présent, comte ? Vous ai-je poussé trop loin, à vos derniers retranchements ? Ah non, ne vous cachez pas et écoutez !
- Que cela cesse sur le champ !
Les deux hommes avaient quitté leurs chaises, et se regardaient fixement.
- Vous ai-je connu un jour, comte ? Vous ne me sembliez pourtant pas aussi obtus quand nous discutions de votre mariage ! Mais je m’emporte. Je veux vous aider, beau-fils, et non vous réprimander. Je veux que ma fille et vous-même soyez heureux ensemble, et que votre vie commune porte ses fruits un jour ou l’autre.
Le comte et la comtesse n’avaient toujours pas d’enfants.
- Vous devriez mieux connaître votre place, et la mienne, - articula von Essen en serrant les dents. – Je suis comte-électeur, et je ne réponds que devant Sa Majesté l’Empereur…  
- Mais quelles sottises me dites-vous là ? Ma fille vous déplaît-elle à ce point ? Est-elle une mauvaise épouse ? Répondez-moi droitement.
- Elle… est irréprochable, - le comte se résolut à l’admettre. – Mais nos relations, notre vie s’arrête là où commence la guerre, baron ! La guerre ! Les peaux-vertes, les brigands, les créatures du chaos, les morts-vivants ! La menace est sans fin, beau-père. En tant que maître de cette noble contrée d’Ostermark, je me dois d’y consacrer tout le temps que je puis, et prier pour mon salut à mes heures perdues.
- Ma fille prie pour vous, beau-fils.
- Comment ? – il sembla ne pas comprendre.
- Elle prie pour que vous reveniez saint et sauf de vos campagnes, elle prie pour que Sigmar vous protège des forces de la corruption, des peaux-vertes, des brigands, de toutes les horreurs qu’elle a pu vous entendre affronter. Chaque jour elle prie pour votre vie et votre salut. Est-ce suffisant selon vous pour lui accorder quelques moments d’affection quand vous le pouvez enfin ?
- Que… Je… Oui, c’est que…
- Je vois. Hélas, vous avez pu oublier ce que le mot « affection » signifie, tellement votre union en fut longtemps dénuée. J’aurais du le remarquer plus tôt, mais, beau-fils, rien n’est perdu pour autant ! Allez-donc la voir, recommencez à nouveau, séduisez et soyez séduit comme vous le fûtes pendant les jours précédant votre mariage ! Vous verrez, partager vos joies et vos peines vous aidera à porter ce fardeau qu’est la vie humaine.
- Beau-père… Ma foi, pourquoi pas… Delphine ! Delphine !
Et il partit dans la salle d’à-côté.

Ce fut ainsi que par cette belle journée ensoleillée, ils partirent se balader à cheval le long de la rivière qui rejoignait le fleuve Stir à Essen. Delphine croyait vivre un de ses rêves : se promener paisiblement avec son époux et son père, les deux hommes qu’elle aimait le plus, chacun à sa façon. Ils étaient trois, accompagnés de trois laquais et deux servantes qui portaient le repas de la mi-journée. Il était prévu de faire un pique-nique dans les bois, de s’occuper (le vieux baron mènerait les amusements !) puis de revenir à la maison avant la tombée de la nuit.
Son époux vit en premier un bel endroit pour s’installer, et confortable, et sec, ça se voyait qu’il était habitué à camper loin de chez soi.
L’après-midi fut adorable, inoubliable ! Son père racontait des blagues qu’elle n’avait jamais entendues auparavant, et le comte son époux en connaissait certaines aussi, et il riait, et elle riait aussi, et tous deux redécouvraient à quel point ils pouvaient être heureux si seulement ils s’en donnaient le temps…

Le soir venu, les servantes ramassèrent tout ce qu’il y avait à ramasser, et les laquais tenaient les chevaux, prêts à partir.
Puis soudain il y eut du bruit dans les talus. Instinctivement, von Essen dégaina son épée, qui ne le quittait jamais, et von Heffengen, tout aussi aguerri que son gendre, tira la sienne de son fourreau.
Rapidement, une silhouette humaine surgit en pleine vue de la petite compagnie. C’était un homme grand, aux longs cheveux noirs et aux joues mal rasées, il dévisageait les personnes en sa présence une par une.
- Qui êtes-vous, et que faites-vous ici ? – résonna la voix du comte-électeur, calme et résolue.
L’homme, dont le corps plutôt bien entrainé était engoncé dans une armure de métal mat, se mit subitement à rire, d’abord en silence, puis de plus en plus fort.
- Répondez ! – von Essen n’était nullement intimidé. Des hommes en armure avec une épée à la ceinture, il en avait vu des centaines. Celui-ci, comme tout autre, ne devait échapper à son autorité. – Répondez, ou je vous rosserai, qui que vous soyez !
L’homme riait franchement à présent. Toutefois quand le vieux baron s’en approcha, il s’arrêta et les dévisagea une nouvelle fois. Puis il dit :
- Ashur est mon nom. J’ai affreusement faim et je viens chasser.
Delphine vit l’homme dégainer, mais l’épée de son époux fendit l’air, aussi rapide que l’éclair, visant le cou de l’importun. Le bruit de la rivière qui coulait non loin fut soudainement couvert par le bruit du métal contre le métal. Quoi ! L’homme avait paré son croc de comte-électeur !
- Intéressant. Mais vous manquez d’adresse, mortel.
Von Essen n’eut pas le temps de réagir. Son corps tout entier fut nettement tranché en deux, sous les regards horrifiés de son épouse et de son beau-père. Ce dernier réagit alors :
- Fuis, Delphine ! Cours !
Mais elle ne pouvait pas ! Son époux, qu’elle venait à peine de retrouver, avait été tué là, à l’instant même où elle le voyait  encore vivant et en pleine santé ! A quelques pas d’elle, les laquais beuglèrent de frayeur et fuirent sans demander leur reste. Mais les servantes, elles, foncèrent au contraire au secours de leur maîtresse, la prenant par les mains, la trainant vers les chevaux affolés…
- Comtesse ! Il faut partir !
- Mais… Mon époux…
Elle vit son père se ruer à la charge, mais l’abominable tueur pointa sa lame en sa direction au dernier moment, empalant le vieux baron jusqu’à la garde. Il mourut sur le coup.
- NOOOOOON !
Ses dernières forces la quittèrent, ses genoux fléchirent, et elle tomba, inconsciente, dans les bras de ses deux demoiselles de chambre.
...


Dernière édition par Von Essen le Sam 22 Mar 2014 - 8:54, édité 4 fois
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Mer 25 Déc 2013 - 13:44
Alors... J'avais repéré des fautes, mais le temps que je finisse de lire, j'avais déjà oublié  Happy 
Juste une petite remarque que j'ai déjà fait à un autre...Je sais plus si c'était Gilgalad... Bref. Les points d'exclamation. A utilisé avec délicatesse et parcimonie. Dans un dialogue, c'est normal, on y voit le ton du personnage. Mais dans le récit... Exemple :
Soudain, les tympans du nécromancien furent martyrisés par un rugissement qui dépassait tout ce qu’il avait pu entendre auparavant ! Il crut entendre tout les sphinx du monde hurler à l’entrée de leur refuge ! Ashur était lui aussi tout sens en éveil. Les deux partageaient la même inquiétude.
C'est un exemple type de ce problème récurrent. Avec ce genre de point d'exclamation, on désire exprimer la surprise, la peur, l'ahurissement, la gravité de la situation... Mais le problème, c'est que le fait de mettre un '!' fait une pause trop longue dans la lecture et incite le lecteur à prendre un autre ton dans sa lecture. Techniquement, ça donne ça :
"ce qu'il avait pu entendre auparavant !
Donc ça fait (de nouveau, désolée  Mr. Green ) enfantin, parce que le ton de ton récit devient comme hystérique. Donc, je te rassure : les simples points font tout à fait l'affaire. Cela pose l'information et la met en valeur par sa simplicité de présentation. Et dans le cas où c'est pour exprimer la gravité de la situation, les points sont même plus efficaces car la mise en valeur fait encore plus grave.

Juste une question : dhar représente quel vent de magie ? Car je ne l'ai pas dans mon répertoire  Happy 

Enfin, le pouvoir de Ghur signifie le pouvoir de la bête. Ghur étant le vent de magie (de couleur brune ambrée) qui contrôle tout ce qui est animaux et nature sauvage. Et à ce que j'ai compris, Ashur arrive à le contrôler, donc j'attends de le voir vraiment à l'oeuvre...  Shifty 

Et pour cette belle suite, je ne peux que t'applaudir. As-tu déjà écris auparavant ? Parce que ton style ne ressemble pas à un novice en la matière. Les sentiments et pensées des personnages sont très bien rendus, surtout dans la dernière partie où le comte et le baron discutent.
Bref, je veux la suite !  Clap 

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Mer 25 Déc 2013 - 14:18
Merci Arken, cette correction est effectivement nécessaire et justifiée  Cool 
Je m'en souviendrai pour la suite.

Dhar représente les vents de magie utilisés par les vampires et les nécromanciens. Je n'ai pas "Les Maîtres de la Nuit" sous la main, mais de mémoire, il me semble qu'il s'agit biens des vents nécromantiques. Ashur et von Nettesheim sont tous deux des sorciers aguerris, et peuvent ressentir ses flux et reflux, ce qui peut par exemple leur indiquer si un nécromancien vient à apparaître ou à mourir non loin.  

Ashur... contrôle quasiment tous les vents de magie. Je sais, c'est totalement aberrant de balancer un être aussi puissant parmi toutes les histoires que j'ai lues sur ce forum, où bon nombre de vampires commencent à peine leur existence dans la non-vie. Cependant il s'agit d'un personnage tiré de mes listes d'armée, et j'en assumerai la description jusqu'au bout. Disons que mon histoire ira quelquefois en sens inverse, de plus en plus loin dans le passé, afin de découvrir les origines de mes héros...

Je crois avoir trouvé une signature du style de ta citation de Grimalkin : "mon arrogance causera ma perte". C'est court et concis, et ça explique bien ma situation  Shifty 

J'ai tenté d'écrire de nombreuses fois, poèmes et proses, mais je pense que 'Vampire at war' est la première œuvre pour laquelle je me dévoue avec autant d'entrain et d'inspiration. Certainement parce que je peux compter sur les encouragements de lecteurs tout aussi émérites et imaginatifs, si ce n'est plus !  Clap   

La suite dépendra à présent de ma vitesse d'écriture, les textes accumulés étant définitivement épuisés...

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Mer 25 Déc 2013 - 14:33
A mon tour de répondre.


Le texte est très bien, comme depuis le début d'ailleurs. Je n'ai pas relevé de fautes de style/orthographe/etc... particulière si ce n'est les points d'exclamations comme l'a dit Arken. D'ailleurs, à ce propos :
Juste une petite remarque que j'ai déjà fait à un autre...Je sais plus si c'était Gilgalad... Bref. Les points d'exclamation. A utilisé avec délicatesse et parcimonie.
Je ne pense pas que c'est moi vu que je ne mets presque jamais des points d'exclamation, y compris dans les dialogues. Même si cela reste possible, auquel cas je ne m'en souviens pas.

Et continue comme ça.


J'oubliais : vivement la suite Sourire 



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Jeu 26 Déc 2013 - 21:23
Bon bon bon...

Je sais à présent d'où me vient cette impression d'inconnu, de vide, de gouffre béant, comme si je marchais sur un pont en bois, vieux de cinq mille ans : d'habitude, quand je rédigeai mes premiers textes, je partais de quelque chose de tangible, de concret, que ce soit le temps et le lieu où évoluent mes aventuriers (car je suis Maître du Jeu à mes heures perdues, oui...), ou bien une bataille de warhammer, qu'il faut alors simplement envelopper de narration pour la rendre belle et élégante.

Là, je m'enfonce dans une jungle profonde qu'est ma propre histoire, que je connais, mais c'est comme si je fais un trajet à travers les cieux, en marchant sur... des nuages. Et, là, j'avance de plus en plus lentement, prudemment, le temps de ne pas sombrer dans la démence ou la dépression et trouver enfin ce qui se cache derrière ces maudits personnages qui ne représentent en fait que les mille facettes de moi-même. C'est troublant, indéniablement troublant...

Voila une suite, courte, qui me trouble et me dérange moi-même, car j'explore, je m'enfonce de plus profondément dans le gouffre, tel Orphée, parti dans le royaume d'Hades, ou Dante, descendu dans les plus basses fosses des enfers...




9ème partie

- Ashur !
L’intéressé et la vampirette se figèrent de stupeur. Ils marchaient tranquillement dans le miasme du vampire millénaire, quand soudain la comtesse déchira le silence en l’appelant.
- A tes souhaits, Delphine ! Ou plutôt, en quoi puis-je t’aider ? – dit-il en la regardant d’un air mi-amusé, mi-surpris.
- … Hein ?
Elle ne savait pas elle-même pourquoi elle avait prononcé son nom. Ses souvenirs se mêlaient confusément dans sa tête ; certains, elle le sentait, s’effaçaient avant même qu’elle ne les distingue, telle l’inscription dans la pierre qui s’effrite, tourmentée et affaiblie par le temps. Le nom, lui, ne s’effaçait pas. Elle allait perdre le fil définitivement, et prononcer le nom fut comme une main tendue pour l’attraper, le retenir, le fixer à sa conscience. Mais il était trop tard à présent. La réalité reprenait lentement le dessus, alors que le drame qui s’est joué dans les bois d’Essen n’était plus qu’une lointaine illusion du passé, un mirage, une ride sur l’eau dormante de sa mémoire. Elle jura vertement, courroucée d’avoir si peu d’emprise sur ses pensées. Hélas, pour l’instant, rien n’y faisait : elle ne voyait plus le soleil, la rivière et la forêt de ce jour, mais plus qu’une lande désolée, aride et inhospitalière, et devant elle, deux êtres qui la regardaient avec une expression de franche inquiétude.
- Mère, est-ce que vous allez bien ? – Manon était celle dont la volonté de compassion paraissait la plus sincère.
La volonté d’Ashur, elle, était trop balayée par des siècles de guerres irrésolues, de passions inexpliquées, d’errances sans fin, de solitude insensée. Il se contenta de lire dans les yeux de celle qu’il … aimait ce qui ce tramait dans son esprit. Enfin, il croyait l’aimer, pour l’instant, pour ce siècle, pour… pour autant de temps qu’il le pourrait…
- Je… Ma fille… Tout va bien, ne t’inquiète pas.
- Détends-toi, fillette, - le vampire lui fit un clin d’œil, - ta mère a un coup de cafard, mais ça lui passera, je te le garantis.    

Ils arrivèrent bientôt à la grotte. Le vieux nécromancien était assis à l’entrée. Il les dévisageait paisiblement.
La comtesse aurait voulu accourir vers lui, lui dire que tout allait bien, qu’elle était désolée, que… Mais elle ne pouvait pas. Elle voulait à tout prix garder sa prestance. Sinon Ashur l’aurait de nouveau, la cueillerait tel un fruit mûr gorgé de sentiments, au premier moment venu. Et pour cela, elle ne pouvait que… Le maudire ? Lui en vouloir ? Lui reprocher qu’il buvait ses émotions comme il aurait pu boire un vin qui s’écoule tout doucement d’une fontaine ? Il ne lui forcerait jamais la main, ni l’esprit. Il attendrait qu’elle vienne d’elle-même, entachée du sang de son orgueil d’aristocrate, chercher le réconfort dans les méandres de son indolence, de son affection, qu’elle soit passagère ou non.
Maître Friedrich se leva et s’inclina devant sa comtesse, et, comme le voulait l’étiquette, elle se contenta de pencher légèrement la tête en retour.
- Rentrons-nous, comtesse ?
- Il est temps, maître. Nous partons !


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Jeu 26 Déc 2013 - 21:43
Je l'ai lue moins de cinq minutes après sa publication et j'ai bien aimé.


Je vais d'abord commenter ce que tu as mis avant le texte. Tu as dit que jusque là, tes récits partaient de la bataille, que ce soit avant ou après celle-ci. Cela semblait en effet le cas. Pour t'aider un peu, imagine toi ce que feraient tes personnages pendant tout ce temps, leurs péripéties, comment ils vont rentrer dans les terres des Hommes, leurs plans pour se venger (qui vont peut-être aller de travers d'ailleurs), et cette liste n'est évidemment pas exhaustive. Pour reprendre ta métaphore de la jungle, qui est très bien soit dit en passant, tu verras une sorte de sentier plus ou moins débroussaillé. Tu comprends ce que je veux dire ? Et sinon va voir en Lustrie  Lol ! 


En ce qui concerne le texte, c'est aussi bien que d'habitude. C'est assez intéressant de voir l'opinion de la comtesse sur ce qui vient de se passer. Il serait d'ailleurs sympa de voir celle d'Ashur plus en détail. Le petit point faible est la familiarité du vampire avec la comtesse et aussi sa fille. Comme par exemple le "A tes souhaits Delphine" ou le clin d’œil à la vampirette. Après, c'est peut-être juste parce que je n'ai pas l'habitude de voir cela dans un texte avec des vampires.


Sinon, continue comme ça. Tu vas finir par être un concurrent sérieux pour le concours de récit l'an prochain.



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Jeu 26 Déc 2013 - 22:02
Cette jungle, d'abord surprenante de vie, tellement déconcertante... Puis accueillante. Des sourires et des visages que l'on connait depuis longtemps, mais qui prennent soudainement vie sous nos yeux. La jungle s’efface pour laisser place aux nuages... Et ces visages si complices qui nous conduisent sur un chemin éthéré...
Aurais-tu découvert la Porte et le Nuage, Von Essen ?  respect 

Ce texte court mais intense, lourd de sentiments sans rien exprimer, semble en être le messager...  Camouflé Ninja 

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Mer 1 Jan 2014 - 0:54
Année 2014, bonjour.

Après avoir achevé mon stage d'approfondissement BAFA, je profite de la saint Sylvestre pour progresser dans mes écrits.


D’abord l’air ravi de voir la dame d’Essen en de si bonnes dispositions, le visage de von Nettesheim s’assombrit soudain. Quelque chose n’allait pas. Lentement, plus lentement. Là, à présent il les voyait : les vents de magie.
- Bonjour, maître ! Désolée que nous vous ayons fait attendre, - la vampirette se courba légèrement en révérence.
Il lui adressa un sourire distrait, puis regarda Ashur, qui lui fit également un signe de politesse. Trop facilement, pensa le nécromancien. Les vents de magie tournaient tout autour du vampire millénaire, tous, sauf la vie, mais ce dernier détail n’était pas important. Les vents n’étaient autour de lui que des milliards de petits sourires qui s’animaient en rire, rire du vent, rire de la bête, rire de la braise, rire métallique, rire lumineux, mortel, caché… Se moquaient-ils tous de lui ? Ou était-ce parce qu’eux, tout comme lui, avaient perdu la faculté de pleurer ?
- Laissez, maître. Nous pourrons en parler une fois en chemin.
Il sursauta en entendant Ashur lui parler, ce qui fit que la comtesse et Manon, qui allaient rentrer dans la grotte, regardèrent, intriguées, dans leur direction. Le vampire se tourna vers elles.
- Mesdames…
Les vents tourbillonnaient tout autour de lui. C’était des rires, des rires démentiels, emprunts de malveillance et de sadisme, qui n’inspiraient qu’à rire encore plus en voyant toutes les créatures se tordre de souffrances.
- Ashur ! – l’interpella enfin le vieux maître.
- Oui, Friedrich ?
C’en était trop. La dhar virevolta en direction du nécromancien, lui murmurant de prendre garde d’affronter un nosferatu qui, quand il jubilait, pervertissait les vents de magie eux-mêmes.
- Vous ne manquez pas de culot, - lui dit-il froidement.
- Vraiment ? Toutes mes excuses, maître.
La bête en lui battait de ses griffes les barreaux de la cage qu’il lui avait imposée. C’était comme si la cage elle-même s’était agrandie dans son esprit, accordant plus de liberté à la bête, qui à présent sautait dans tous les sens, du sol au plafond, hurlant son envie d’en découdre. Cependant, la porte de la cage restait encore close, et Ashur se tenait à l’extérieur, la clé en main, la main – tremblante.
Delphine avait dit à sa fille de rentrer à l’intérieur, et s’était à présent rapprochée du vampire millénaire. Il la regarda, tout sourire, les yeux emplis d’une lueur impitoyable.
- Ashur…
- Oui, comtesse ?

« BAMM ! »
La puissance du coup le projeta vingt mètres plus loin en contrebas. Il dégringola d’une falaise, manqua de se briser la nuque et s’écrasa enfin au pied de la montée rocailleuse qui conduisait à son repaire.
Von Nettesheim regarda sa dame, stupéfait, et elle, elle resta figée un petit moment, le bras encore tendu après avoir collé la gifle, une expression de profond mépris imprégnant tout son être.
- Misérable cloporte, bâtard, sournoise petite vermine osant manquer de respect à moi et à ceux que j’aime. Il n’a que ce qu’il mérite, - murmura-t-elle entre ses dents. – Maître Friedrich !
Il s’inclina.
- Oubliez cette brute orgueilleuse et rentrez. Nous partons cette nuit. J’enverrai Manon sur Rêve brisé en éclaireur, elle vous trouvera également de quoi vous sustenter.
Et ayant dit cela, elle s’assit là où était assis le nécromancien, attendant que la silhouette difforme en contrebas se relève et se ramène jusqu’à la portée de sa haine qui couvait en elle au même titre que l’amour.

Dans l’obscurité salvatrice de la grotte…
- Mademoiselle ? Mademoiselle !
- Oui, maître Friedrich ?
- Je vais avoir besoin de votre aide, prestement.
Voyant son air interrogateur, le vieux nécromancien lui expliqua rapidement :
- A moins que les apparences soient trompeuses, votre mère va avoir un différend à régler avec le sieur Ashur, et ce, d’un instant à l’autre.
- Quoi ? Mais…
- Je doute que vos paroles les atteignent, chère enfant, et sous ce soleil limpide vous pourrez difficilement vous interposer.
- Maître ! Nous n’allons tout de même pas…
- Les laisser s’affronter ? Je crains fort que si…
- Mais…
- Stop ! Ecoutez-moi attentivement, le temps nous est compté. Vous voyez cette énorme pierre, là, au fond ? Repoussez-la ailleurs de toutes vos forces.
Le bloc de granite dépassait largement la taille d’un homme, et son épaisseur se mesurait à celle d’un tronc d’arbre. Un humain, aussi fort qu’il soit, ne pourrait jamais faire bouger l’imposant monolithe. Cependant…
Intriguée, la vampirette s’appuya contre le bloc, et le fit mouvoir après quelques instants. Elle découvrit en dessous une cache peu profonde, qui contenait… son épée ! Et l’épée de sa mère !
- Maître ! Mais comment…
- Trêve de paroles ! Attendez-moi ici.
Le nécromancien prit l’épée de la comtesse et sortit de la grotte en toute hâte. Il vit la dame d’Essen assise, tout feu, tout flamme, et Ashur, se rapprochant à grands pas un peu plus loin.
- Madame !
Elle se retourna brusquement.
- Je suis votre écuyer ! – et il lui tendit l’épée magnifiquement ouvragée.
La comtesse vit l’épée, et un grand sourire se dessina sur son visage. Elle en saisit la poignée, fit un signe approbateur au vieux maître, et se tourna vers l’objet de sa colère.

De retour dans la grotte, von Nettesheim trouva une Manon toute agitée :
- Maître ! Mais même avec son épée, maman ne pourra pas…
- Stop ! Elle le pourra ! Écoutez mes instructions, et elle le pourra ! Calmez-vous, d’abord, mademoiselle. C’est bon ? Êtes-vous calmée ? Bien, à présent, écoutez attentivement.

Après avoir senti une frappe dévastatrice l’atteindre à la joue gauche, Ashur se vit dégringoler la pente à toute vitesse, puis atterrir lourdement sur son dos, au milieu de la rocaille. En même temps, dans son esprit, la cage dégringolait elle aussi, et il la sentit voler en éclats quand il toucha terre. La bête rugit en lui, proclamant haut et fort sa liberté, alors qu’Ashur, lui, s’endormit dans les ténèbres.  
Était-ce vraiment le vampire millénaire qui à présent remontait lentement la pente de plus en plus abrupte de la falaise ? Était-ce lui qui attirait toute la puissance de Ghur accumulée dans la région ? Qui dégainait son épée ? Qui ne voyait plus qu’un nuage de sang devant lui, et au milieu de ce nuage – la créature qui avait osé le frapper ? Tuer. Broyer ses os. Déchiqueter ses membres ! Lui arracher le cœur encore palpitant et s’en repaître sous ses yeux encore vivants !

Le cœur ne battait plus depuis longtemps dans la poitrine de la dame d’Essen. Elle l’attendait, la main posée sur la garde de l’arme qu’elle reconnaissait être le croc de son défunt époux, qui manqua de pourfendre la bête il y a bien des années, bien avant, alors qu’elle n’était encore qu’une mortelle…


10ème partie.

- Bien… Vous reconnaissez l’espèce de tornade magique ambulante ? C’est le sieur Ashur, oui, et le petit nuage de dhar est votre mère. Vous avez bien compris mes instructions, mademoiselle ?
Malgré l’extrême inquiétude pour deux êtres chers qui lui tourmentait son esprit, Manon se résolut à se calmer et suivre les indications de son vieux maître à la lettre. Ils étaient assis dans la grotte, l’un en face de l’autre, les mains jointes, tout deux concentrés à canaliser les flux de dhar au lieu de leur méditation, et se préparaient à les faire rejaillir en direction de la comtesse.
- Maître, Ashur est en armure, et mère n’a pas eu le temps de mettre la sienne ! Je…
- Rassurez-vous, mon enfant, si les vents de magie nous seront favorables, elle n’en ressentira pas le besoin.
La vampirette comprit enfin, et focalisa son attention sur l’intense bourrasque de dhar qui soufflait à présent dans la grotte.

La bête se rapprochait. Elle avait déjà remonté la falaise en se raccrochant à ses moindres aspérités, et n’était plus qu’à quelques mètres de sa proie. Les crocs du vampire avaient poussé, ses traits s’étaient légèrement déformés, sa voix semblait à présent plus rauque et gutturale :
- Arracherai… le… cœur !
Elle ne lui répondit pas. Elle daignait à peine le regarder, affichant son dégoût extrême face à la créature qu’il était devenu. Sa haine n’attendait qu’à fuser sur la pointe de son épée vers les points vitaux de son adversaire.
La bête attrapa son regard, et y vit l’expression de sa mort. Elle se recroquevilla sur elle-même, ne lâchant pas ce regard, montrant ses crocs, ses doigts griffus grattant la caillasse recouvrant le sol rocheux. Le soleil des Terres Arides était à son zénith, mais les deux seigneurs de la nuit, endurcis par les âges et la souffrance, n’y accordaient pas la moindre importance.
Soudain, la bête émit un long rugissement, de colère ou de douleur, et sous les yeux toujours aussi méprisants de la comtesse, les membres du vampire se mirent à muter horriblement.
- OH NON ! MEURS ! – vociféra la dame d’Essen en bondissant sur sa proie. Le premier coup visait les yeux.
La bête fit instantanément un pas de côté. La comtesse répéta ses assauts, mais la bête esquiva à chaque fois, sans interrompre sa mutation. Une seconde s’est écoulée.

Dans la grotte, maître Friedrich tressaillit légèrement dans sa transe. La dhar qu’il mobilisa par ses pensées s’opposa violemment à Ghur, le vent de la bête, qui enveloppait Ashur à cet instant.
La bête sentit sa métamorphose ralentir, puis s’arrêter soudain, alors que sa proie ne cessait de l’assaillir inlassablement. Dans la grotte, von Nettesheim sourit intérieurement.
Un hurlement de rage sortit de la gorge de la bête, elle se rendit compte que sa magie eut été dissipée par un quelconque artifice, et se rua sur sa proie, la lame serrée dans ses mains griffues.
Impassible, la comtesse bloqua l’attaque, assénant dans la foulée un redoutable coup de pied sur la mâchoire de sa proie. La bête tomba à la renverse, mais rebondit soudain en s’appuyant sur ses mains, et se remit immédiatement sur pieds, juste à temps pour parer le croc brandi par la dame d’Essen.
Dans la grotte, la transe se poursuivait. Par la volonté du nécromancien, la dhar se mit à tourbillonner autour de la comtesse, pénétrant sa peau et ses muscles, emplissant son être d’une vigueur infernale…Mais la bête le sentit. Ghur, tel un animal sauvage, s’acharna à broyer les liens nécromantiques entre sa proie et la source d’où provenait le sortilège.
- Mademoiselle ! – cria le maître sans ouvrir les yeux.
La dhar s’endurcit et tint bon. Dans la grotte, Manon sourit : les vents qu’elle canalisa suffirent à l’emporter de justesse sur la puissance du vampire millénaire.

Le combat dura encore un long moment, sans qu’aucun des deux seigneurs n’eusse été blessé par son adversaire. Le soleil d’efforçait en vain de faire valoir ses droits sur les deux créatures de la nuit.

L’épée de la comtesse rebondit une nouvelle fois sur la lame d’Ashur, qui se prépara à riposter. Mais la dame d’Essen feinta, puis exécuta une botte qui subitement trompa la garde du vampire ; l’armure se craquela et céda. Cependant, le coup fut affaibli, et la pointe de l’épée vint se ficher dans l’épais cuir qui recouvrait la bête tout entière.
La dhar fit alors bouillir le sang de la vampiresse, elle cria de douleur, mais en même temps enfonça la lame de son épée jusqu’à la garde dans la poitrine de son adversaire.

La bête hurla et assèna un effroyable coup tranchant sur la poitrine de la vampiresse, brisant sa cage thoracique et manquant de trancher sa colonne vertébrale.
Dans la grotte, le nécromancien et son assistante frémirent. Le petit nuage de dhar cligna et se fit projeter à plusieurs mètres de la tornade de Ghur. Von Nettesheim projeta instantanément le vent nécromantique vers la comtesse, formulant l’ordre de régénérer sa chair et ses os broyés. Au même moment, la tornade de Ghur fonça à toute vitesse en direction de sa proie.
Delphine se releva, toute maculée de son propre sang. Ashur, le croc de l’Ostermark toujours planté dans le corps, n’était plus qu’à un pas, s’apprêtant à trancher dans le vif de la créature qu’il voyait. Sa lame s’enfonça dans le flanc de la comtesse, mais fut soudain stoppée net au niveau de la colonne vertébrale. Les tissus osseux étaient littéralement soudés par une épaisse concentration de dhar. Les muscles et la peau se mirent à repousser tout autour, coinçant la lame quelque part entre les vertèbres.
La comtesse rit eux éclats, empoignant le croc de l’Ostermark, le faisant sortir violemment de la poitrine du vampire, assénant un dernier coup qui allait trancher la tête de sa proie… Qui le bloqua. L’épée fut stoppée net par un revers de bras protégé par les lamelles métalliques de l’armure.
Agacée, la vampiresse bondit en arrière, se libérant de la lame recourbée dans son corps, mais elle n’eut pas le loisir d’observer, son adversaire bondissant immédiatement à sa poursuite. Leurs épées se croisèrent de nouveau.                        
- Arracherai… le… cœur !
- Imbécile ! Maudit sois-tu, toi et ton arrogance ! Je te tuerai autant de fois qu’il le faudra ! Hah !
Elle se libéra une fois encore de l’affrontement, pour mieux revenir à la charge. La bête rugit et riposta.



- Hu hu. Hu ha ha ! HA HA HA ! HA ! HA HA HA HA ! – Ashur s’était réveillé dans les ténèbres.
Il voyait à présent la bête intérieure essayer en vain de venir à bout de la comtesse qu’il aimait, aidée par un nécromancien accompli et une vampirette qui n’avait sans doute plus à faire ses preuves. La scène lui paraissait pitoyable. Il se moqua à cœur joie de la bête, qui se rendit compte de sa présence et hurla de rage en le revoyant, toujours aussi malveillant et sûr de lui. Il ne l’aurait pas une seconde fois, elle garderait tout cette fois-ci, elle ne le laisserait pas prendre le contrôle.
- Aberration, fureur, arrogance, rage, tu vois très bien que tu ne peux la vaincre sans mon savoir du sabre. Rends-toi, ou nous finirons par mourir, toi et moi.
La bête rugit en guise de protestation. Elle ne se laisserait pas avoir. Elle n’avait pas besoin de lui. Pire, elle sentait instinctivement qu’il la remettrait de nouveau à sa place, qu’il l’enfermerait, qu’il la refoulerait dans les plus obscures profondeurs de son être. Peut-être à jamais cette fois-ci. Non, non, jamais ! JAMAIS !
- Jamais ? Il suffit. Tu me répugnes. Ta présence-même est une insulte à mon rang. Plie devant moi, créature des ténèbres. Maintenant.
Il tendit la main. La bête se recroquevilla, visiblement contre son gré, comme si une force inconnue la mettait à genoux devant le vampire millénaire.
- Disparais !
La bête poussa un dernier hurlement, puis, impuissante, se dissipa dans la noirceur des pensées du vampire.

Au même instant, il retrouva la maîtrise de son corps. Le trou dans sa poitrine causait une pulsion désagréable. Il ressentit la garde de son épée, et la pression de celle de la vampiresse qui lui faisait face.
- Hu, je suis de retour.
- Hah !
Elle le repoussa de quelques pas.
- Delphine ! Cela suffit. Je suis…
Il dut parer un coup d’estoc. La comtesse avait forcément du l’entendre, mais ne souhaitait pas rompre le combat pour autant. Il lut la haine dans son regard. Cela devait cesser. Il bloqua un autre coup. Mais il ne la laisserait pas le vaincre. Cela ne se pouvait et ne devait s’accomplir. Mais avec l’aide qu’elle recevait du vieux maître, lui aussi semblait en fâcheuse posture…
- Maître Friedrich ! – appela-t-il en esquivant à plusieurs reprises. – Entendez-moi !
Le tourbillon de Ghur s’était peu à peu dissipé, von Nettesheim l’avait senti, et Manon aussi. Cette dernière avait alors failli briser la transe, et à présent interrogeait mentalement le nécromancien.
Une minute s’écoula.
- Maître Friedrich ! – appela Ashur de nouveau. – Cela doit cesser !
Il tarda à répondre. Il ne pouvait contrevenir à la volonté de la comtesse, mais s’il ne le faisait pas, l’issue de cet affrontement serait forcément regrettable. Tenter…
- Sieur Ashur ! – sa maîtrise était telle que sa transe demeurait intacte malgré la prise de parole. – Vous êtes coupable d’avoir courroucé ma dame ! Elle seule peut vous juger !
- Notre dame, cher maitre ! Notre dame ! Notre dame souhaite me pourfendre avec votre aide ou mourir en…
- Sieur Ashur !! – la voix du nécromancien grinça tel un rasoir sur du métal. – Soyez humble et prosternez-vous devant la comtesse d’Essen, ou périssez pour votre insolence !    
Cela devait se résoudre maintenant. Soit il faisait fi de son arrogance et acceptait de se plier aux exigences momentanées d’un mortel, soit il refusait et continuait un duel qu’il n’avait pas volontairement provoqué, et dont la résolution paraissait… incertaine, même pour lui. Dieux des enfers…
- SOIT ! Soit, - il s’écarta de quelques pas encore devant une nouvelle botte de la dame d’Essen, rengaina et s’agenouilla.
Il dut malgré tout bloquer une dernière attaque frontale avec son épée au fourreau.
- Tu n’as aucune raison d’exister ! – le bras de la comtesse ne faiblit pas. – Tu n’es qu’un… Un…
Elle ne savait que dire. Sa haine ne s’était point apaisée, au contraire, la pensée même d’y renoncer la révulsait. Mais elle demeurait figée, le croc de son défunt époux bloqué par la lame recourbée du vampire millénaire, et ne se sentait pas réitérer son attaque. Comment pouvait-elle s’arrêter maintenant ? MAINTENANT ! POURQUOI ?
- Puis-je… me relever, comtesse ?
Elle serrait les dents, dégoutée par sa propre indécision, quoique sa main de tremblait pas. Si Delphine avait depuis longtemps renoncé, la comtesse n’avait pas encore gracié le misérable prosterné devant elle. Et quel misérable ! Il osait encore bloquer sa lame ! Qu’il meure ! Ce ne sera que justice !
- Moi, Ashur, protecteur de Lahmia, sabreur anobli du Nippon, ancien parmi les anciens, puis-je me relever et porter mes excuses à Delphine d’Essen, comtesse de l’Ostermark, belle parmi les belles, grande parmi les grands ?
Elle ne bougea pas d’un cil. Le vent se leva soudain, et vint remuer ses longs cheveux blonds, et les pans de sa robe poussiéreuse.
Cette flatterie était honteuse, risible, superflue et déplacée. Mais le nom et les titres avaient été prononcés dans le respect de l’étiquette. Au chaos l’étiquette ! Non, elle ne devait pas penser ainsi. Qu’il meure. Un autre jour, mieux propice à sa mort. Un autre jour, un beau jour… Non…
Elle releva son épée et en chercha instinctivement le fourreau. Ne le trouvant pas à sa ceinture, elle le planta dans la roche.
- Relevez-vous, infâme. Mon pardon viendra en temps voulu, suivez-moi jusqu’alors.
- Il en sera fait selon vos désirs, comtesse, - dit Ashur en s’inclinant devant elle.
Un instant après, ils s’en retournèrent à la grotte, où le nécromancien attendait, trempé de sueur, et la demoiselle attendait, assise sagement devant son vieux maître.
Elle sourit en les voyant arriver.



Mon arrogance causera ma perte. Von Essen.


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Mer 1 Jan 2014 - 11:12
C'est une suite intéressante et qui n'est absolument pas dénuée d'intérêt. Et très bien faite d'ailleurs.

Pour les remarques générales (j'ai la flemme d'en faire une pour chaque catégorie), le combat entre Ashur et Delphine est très bien conté surtout avec les différents points de vue. Cela le rend encore plus intéressant. De plus, cela rend intéressant la suite de leurs relations.


Sinon, continue comme ça. Et vivement la suite (ou sinon je te donne un billet pour une visite chez la maîtresse des fouets alias Arken  Vampire Vampire ).


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Mer 1 Jan 2014 - 14:32
Je suis à la fois contente de la façon dont Ghur apparait, mais en même temps troublée. A un moment du texte, tu parles du 'vif', perçu par la bête d'Ashur. Question : as-tu lu l'Assassin Royal ? Si non, c'est n'est qu'une malheureuse coïncidence. Par contre, si tu l'as lu et que tu en fais référence parce que le vif ressemble à Ghur, je trouve que c'est assez maladroit. Prendre l'idée d'une autre me donne l'impression d'un manque d'originalité, et les lecteurs communs entre toi et Robin Hobbs (dont moi) trouveront cela vraiment dommage. Attention, je ne t'accuse pas de plagiat. Je veux juste dire que c'est dommage de prendre un aspect d'un monde en tous points différents du monde warhammer. Mes lecteurs croyaient aussi que je m'inspirais du vif pour mon héroïne, mais au fil du texte j'ai réussi à leur montrer que Ghur se détache de cette idée de vif et qu'il a sa propre personnalité. La magie du vieux monde n'a pas du tout la même nature que le vif de Robin Hobbs, et je pense que ce différent contexte ne peut que nous encourager à faire quelque chose de différent que le pouvoir du vif.

Sinon, j'ai bien aimé la bête qui prend possession de son corps. On y voit bien le côté incontrôlable des vents et le côté sauvage de Ghur  Cool 

La suite ?  Innocent

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Mer 1 Jan 2014 - 15:04
"Vif" ? Je ne vois pas ce que ça représente, car effectivement je n'ai pas lu 'L'Assassin Royal'. Est-ce le "nuage de sang" perçu par la bête ?

Après avoir lu 'Le seigneur des anneaux', je ne me souviens pas avoir ouvert beaucoup de romans d'heroic fantasy, habituellement découragé soit du fait de la taille imposante de la narration, soit du fait des explications interminables du "fonctionnement de la magie".  Innocent 

Dans le cas d'Ashur, j'ai en fait ma propre conception de "la bête" : il s'agit du côté sauvage et malveillant présent dans chaque vampire (je me réfère alors aux "Maitres de la Nuit", extension JDR warhammer), plus ou moins éveillé selon les cas. Il est présent dans la comtesse, et la vampirette, et le vampire millénaire. Ce dernier a plus de soucis à le contrôler, du fait qu'il n'en a pas vraiment ressenti le besoin ni l'envie pendant les longues années de son existence.
Par la suite, plus la bête prend le contrôle, plus Ghur est attiré par le vampire, comme un aimant.

Enfin, c'est une explication sommaire, moi-même je ne commence qu'à peine à développer le fonctionnement de la magie dans mon histoire. Je trouverai certainement ma joie en écrivant la suite  Happy




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Dernière édition par Von Essen le Mer 1 Jan 2014 - 15:26, édité 1 fois
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Mer 1 Jan 2014 - 15:10
Alors désolée d'avoir fait tout un paragraphe sur la copie d'idée... Ce n'était qu'une coïncidence  Razz 
Dans l'Assassin Royal, le mot 'vif' se réfère à toute une magie qui permet à l'humain de communiquer avec les animaux, et donc il y a beaucoup de gens qui vont trop vite en besogne et qui associe Ghur au vif. 

Et donc je réitère ma joie de voir Ghur si bien représenté, et de voir que d'autres vampires s'intéressent à mon vent préféré  banane

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Mer 1 Jan 2014 - 21:50
Ça me rappelle quand on m'a demandé si Hells Island était inspiré par Hunger Games ou Battle Royal alors qu'à l'époque je ne connaissais ni l'un li n'autre.

Bref, je viens de lire ton texte de A à Z et je suis sidéré. C'est à la fois frais et complexe et les sentiments imprévisibles des intéressés rendent l'histoire à la fois perturbante et accrocheuse. Je ne connais pas bien le fluff vampire mais pour sûr c'est un des peuples les plus intéressants de Warhammer pour une telle romance, des frontières entre la vie et la mort assez vagues, une histoire qui peut s'étaler sur des siècles et la nature bestiales des vampires, tout ça amène à un résultat convainquant.

Alors vivement la suite et encore bravo  Sourire


Dernière édition par alexy999 le Jeu 2 Jan 2014 - 0:00, édité 1 fois
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Mer 1 Jan 2014 - 23:03
Hey ! Bienvenue sur ma rubrique, alexy999  Welcome 

Je crois que la trame "arène sanglante" est un thème récurrent dans les œuvres littéraires, qui ne tardera pas à réapparaître encore et encore dans les prochaines années.

J'espère continuer ce récit avec autant de qualité de narration, et progresser par-ci, par-là. Ça fait plaisir de lire tes encouragement, la suite est déjà en cours de route  Wink




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Jeu 2 Jan 2014 - 22:33
Haha ! Une autre partie quasiment achevée !!!

Surtout qu'on ne m'accuse pas de garder le suspense, je suis moi-même impatient de connaître le suite...


11ème partie.

Après quelques moments de gêne et de retenue distinguée, le silence vint calmer les esprits échauffés des vampires et du nécromancien. Manon vit dans le regard de son maître une expression d’approbation, et hocha la tête, lui faisant comprendre qu’elle était contente, elle aussi. La comtesse prit son armure, puis ressortit ; instinctivement Ashur sentit qu’il ne devait pas la suivre, soupira, adressa un regard empli de lassitude au nécromancien, puis s’assit dans le coin le plus reculé de la grotte, plongé dans la plus noir le plus total... C’était ce temps-là qui lui paraissait le plus insupportable : un temps qui doit juste passer, qu’il ne puisse remplir avec de la matière, que l’honneur et la dignité interdisent de remplir avec de la matière, condamnant le coupable à réfléchir sur ses actes passés, présents et futurs, en attendant des jours meilleurs.
Ulgu, le vent de l’ombre, gravitait lentement autour de lui, voilant tous les autres vents aux perceptions extérieures, voilant le vampire lui-même de tout regard importun, tellement son envie inconsciente de se cacher était grande. Les rayons du soleil lui-même parurent être légèrement repoussés vers l’extérieur de la grotte, et l’obscurité grandissait, grandissait encore, au point de recouvrir la vampirette et le vieux maître, qui, malgré leur vision habituée à la nuit, ne purent plus distinguer les formes devant eux.
- Messire Ashur !
Ulgu frémit. La dhar se frayait peu à peu un chemin dans les ténèbres. Manon d’Essen s’était levée, embarrassée au plus haut point de se sentir aveugle, mais surtout embarrassée de deviner la source d’une telle noirceur ambiante. Ashur se laissait aller à de noires pensées, remplies d’amertume et de regrets, attendant juste la fin, une fin, quelle qu’elle soit, dans l’obscurité la plus impénétrable de son être…
- Messire Ashur ! Cela suffit ! – elle n’arrivait toujours pas à l’apercevoir au fond de la grotte.
Néanmoins, l’ombre recula, et Manon vit le maître von Nettesheim dormant paisiblement à l’endroit-même de sa transe. La magie l’avait certainement épuisé pour le moment. Elle baissa légèrement la voix, formulant dans sa tête à la dhar l’ordre de dissiper le vent des brumes et reflets :
- Messire Ashur, sortez de là où vous êtes, je… Je veux vous parler ! – elle ne savait pas de quoi, mais elle voulait le sortir de ses sombres ruminations.
Et puis, se dit-elle, son vieux maître dormait, et elle n’avait personne à qui parler en attendant sa mère.
- Quoi ? – Ashur ouvrit les yeux, et ne vit qu’Ulgu, virevoltant joyeusement devant lui. – Quoi ? – il fut étonné de cet épais voile d’ombre, qui ne pouvait provenir que de lui-même. – Sang des enfers, ai-je invoqué ceci ? Pas… Pas maintenant, Ulgu, disparais !
Ce fut comme si une main invisible déchira les ténèbres. La vampirette put voir les pieds du vampire.
- Messire…
- Oh, la paix, fillette, je t’entends ! – il sortit de l’ombre. La plaie dans sa poitrine se régénérait lentement. – J’écoute, tu as toute mon attention.
- Euh, votre blessure…
- Quoi ? Ça ? Une estocade des plus inoffensives. Cela fait un moment que je ne la ressens plus, aucune raison de t’en inquiéter. Autre chose ?
Il n’y avait pas d’autre chose. Elle put rien ajouter, et, dépitée, ferma la bouche. Intrigué par ce silence, Ashur lut ses pensées dans ses yeux, fidèle à son indiscrète habitude, qui, ceci dit, lui sauva la peau plus d’une fois. Il y vit la compassion, l’embarras, l’intimidation face à sa puissance, mais aussi face à sa brutalité dont elle avait été témoin. Dieux des enfers, comment allait-il s’en sortir cette fois-ci ?
- Tu ne dis rien ? As-tu peur de moi ? As-tu…
- Oui ! Et non… Je n’ai pas peur, là, devant vous, tel que vous êtes… - elle se rendit vite compte que ses propos étaient confus, et se tut de nouveau.
- Euh… - Ashur lui aussi ne savait que dire…
La dhar planait autour de la vampirette. Les vents de magie, tous, excepté Ghyran, la vie, étaient présents aux côtés du vampire au sabre nippon. Aqshy, le feu, s’ennuyait. Ashur le sentit soudain, et se mit subitement à concentrer ce vent au creux de sa main. Tant qu’à ne rien faire, autant divertir les vents de magie, il ne faisait que ça lors de son ermitage. Une petite boule de chaleur s’accumula dans sa paume. Il n’avait rien à brûler sous la main, et décida alors d’arracher un petit bout de tissu à sa tunique, cachée par son armure.
Manon d’Essen était totalement perdue dans sa confusion et son embarras, quand elle vit soudain son interlocuteur retrousser sa manche droite armurée, et arracher d’un geste sec un bout de tissu brun à la manche d’une tunique qu’elle aperçut en dessous des plaquettes métalliques. Le vampire serra le bout d’étoffe dans sa main, puis, tout d’un coup, l’étoffe prit feu ! Elle cligna, surprise par la lumière de la petite flammèche dans la main du vampire, qu’elle vit esquisser un léger sourire, le visage illuminé par la lueur dansante de cette torche apparue de nulle part.
- Aqshy est content ! – lui dit-il, ou dit-il simplement, puisqu’elle n’était pas sûre qu’il l’ait regardé à ce moment-là. – Hysh et Ulgu prennent les places qui leurs conviennent, et la fumée s’envole vers les cieux, Azyr est leur nom. Qui manque-t-il ? Ghyran ne veut point me voir, quelle déception… Chamon ! Vent doré ! Vent de fer ! Viens donc à moi, j’ai une tâche à te confier.
La vampirette vit alors l’endroit fracturé de l’armure se refermer petit à petit, jusqu’à disparaître sans laisser de trace… Elle écarquilla les yeux, épatée par ce nouveau tour de magie, et cependant, Ashur continuait :
- Merci, Chamon ! Un plaisir de pouvoir compter sur toi ! – ce fut comme s’il aperçut Manon de nouveau. – Ah, tu es encore là… - son visage s’assombrit de nouveau.      

Un autre moment de silence s’installa dans la grotte, le vampire et la vampirette se regardant sans oser prendre la parole.
- Vous avec oublié la dhar, - dit-elle enfin, - et Shyish, le vent de la mort.
Il la dévisagea un moment avant de répondre.
- Shyish est un vent maudit, et ne me parle même pas de la dhar. La nécromancie est peut-être ce qui m’a maintenu en vie jusqu’à maintenant, mais cela ne change en rien… Ce vent ne me plaît pas, c’est tout ce que je puis en dire.
- Ah ? Mais pourtant, vous l’avez bien utilisé pour nous faire revenir à la non-vie…
- IL SUFFIT ! Manon d'Essen ! Tu m’en veux d’avoir essayé de tuer ta mère, je le vois dans ton esprit, je vois ta colère, je vois que tu essaies de la réprimer, je vois aussi que tu t’en veux à essayer de la réprimer !
Le nécromancien sursauta et ouvrit les yeux.
- Messire, - osa à peine murmurer la vampirette, - il ne faut pas dire ça…
- VIENS ! Je vois ton épée au fourreau ! Je sens ta main vouloir l’empoigner pour te défendre, je sens ton dégoût face à mon amertume, face à moi-même, face à ce que je puis être ! Mais tu ne m’intéresses pas, fillette, car avant que je ne te fasse un clin d’œil, tu serais consumée par les flammes d’Aqshy ou la lumière de Hysh ! Où est donc ta chère mère ? Que je l’affronte, en toute connaissance de cause cette fois-ci ! Me prosterner, moi, devant elle, alors qu’elle me doit ce qu’elle est, et sa liberté en prime ! Quelle idiote ! Quelle ingrate ! Qu’elle vienne ! Ôte-toi de mon chemin, fillette, avant que je ne change d’avis et ordonne à Shyish de crucifier ton âme !
Mais Manon ne put bouger. Était-ce la terreur, la colère ou les deux en même temps qui paralysaient ses membres, elle ne le savait pas. Elle regarda Ashur avec un air résigné qui signifiait à la fois son impuissance face à lui, mais aussi sa simple volonté de rompre le charme de la colère qui semblait vouloir rendre leur affrontement inévitable…
Hélas, Ashur n’en pouvait plus. Ce n’était plus la bête, mais lui qui se sentait dominé, humilié, réprimé dans son honneur et son orgueil.
- AZYR !
Un courant d’air dévastateur s’engouffra dans la grotte, toucha le fond, puis se retourna dans une violente bourrasque, évitant son invocateur, mais percutant la vampirette de plein fouet, l’arrachant au sol, l’emportant dehors, vers le soleil qui ne s’était pas encore couché…
- Manon d’Essen ! – la voix du vieux maître ne put être couverte par le souffle du vent.
Elle le vit, attrapa sa main et fut stoppée juste à temps avant d’atteindre la sortie, où l’astre diurne dardait ses fatals rayons. Von Nettesheim prononça quelques paroles distinctes qu’elle ne comprit pas, et le vent se calma soudain.
Ashur se tenait au fond, ses yeux luisant dans le noir, sa main droite sur le fourreau de son sabre, le pouce repoussant légèrement la garde de l’étui.

- Qu’allez-vous faire maintenant, noble sire ? – lui lança le nécromancien. – Pourfendre le vieillard que je suis, et mademoiselle Manon, qui voit à peine son second siècle, alors que vous ne comptez plus les vôtres ? Un bel honneur que vous feriez à votre rang, cela va sans dire !
- Pesez bien vos mots, maître, car ce n’est pas l’envie de tuer qui me manque.
Ils se regardaient l’un l’autre, avec le même air de défi et de provocation, et tous deux se doutaient bien à quel point leur attitude était stupide. Manon se taisait, sentant un dénouement imminent, ne voulant pas croire au pire, mais la main prête à dégainer au moindre geste.
Ashur ne savait que faire. Aqshy voulait brûler, Shyish se tortillait de désir d’éteindre toute vie ou non-vie qu’il détectait, Ulgu et les autres ne soufflaient mot. Seule la dhar semblait vouloir renouer des liens entre le vampire et ses deux invocateurs, mais Ashur le réprima rapidement.



Mon arrogance causera ma perte. Von Essen.


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Jeu 2 Jan 2014 - 23:01
Les siècles d'errances aurait-ils permis à la folie de corrompre ce cher vampire ? En tout cas, il me semble qu'il ait oublié comment se comporter en compagnie d'autres existences...  Ou alors c'est le pouvoir des vents qui lui monte à la tête Camouflé Ninja 

La suite !  Sourire

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Jeu 2 Jan 2014 - 23:41
Je pense qu'indécision est le terme qui résume le mieux ton histoire. Faudrait qu'ils sachent ce qu'ils veulent à la fin tes deux héros vampiriques. Un baiser, une baffe, une courbette puis un pétage de plombs magico-venteux, ils ont vraiment du mal à trouver un compromis décidement  Clap 

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