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Jeu 23 Jan 2014 - 10:00
En effet, c'est Vlad, j'ai confondu avec Mannfred. C'est le problème quand je viens d'écrire un peu pour le récit et que j'enchaîne avec une réponse ici.

Sinon, elle est pas mal ta réplique Von Essen.


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Jeu 23 Jan 2014 - 10:08
12ème page... Je suis médusé  Blink Wow 

La suite ! La suite !  banane 
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Jeu 23 Jan 2014 - 10:14
Et c'est moi qui l'ai commencée  Sun glasses 

Et vivement la suite, c'est-à-dire que tu as moins d'une semaine pour la poster. Non je déconne, quoique...


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Ven 24 Jan 2014 - 11:19
Douzième page... Wouah... Je pensais ne jamais y arriver  Fou 
Et pour fêter ça, un soupçon de sadisme de ma part  Devil Eh oui, ce n'est pas la suite sous vos yeux, mais le chapitre 2 entièrement remastérisé !  Lol ! 
Je vous souhaite tout de même une bonne lecture !  Smile 



Chapitre 2
 
Je me levai en même temps que le soleil, pleine de courbatures. Les quelques moments de sommeil dont j’avais pu profiter ne m’avaient pas reposée et ce fut en baillant que je repris ma route. Je pris une pomme verte comme petit déjeuner. Mais elle me tomba des mains après quelques pas. Un loup se tenait devant moi. Je déglutis mais réussis à contenir ma peur. Il pencha la tête et m’observa avec intensité. J’étais immobile. Avec un peu de chance, il partirait de lui-même. Je le souhaitai de toutes mes forces. Il redressa les oreilles, gémit légèrement et disparut dans les buissons. L’animal semblait obéir à mes pensées. Encore une fois…
 
Le renard s’approchait, le regard curieux. Terrorisée, la petite fille se blottit contre le mur de la grange, comme pour se fondre dans le bois et disparaitre. La bête fit encore quelques pas. Elle se mit à pleurer en murmurant ‘‘ne me fais pas de mal’’. Le goupil s’assit. L’enfant arrêta de pleurer et le fixa avec appréhension. Il se coucha et pencha la tête. Intriguée, elle se rapprocha doucement. Il posa son museau sur ses pattes de devant sans lâcher l’humaine des yeux. Elle tendit lentement la main jusqu’à effleurer sa fourrure. Il se laissa faire. Un sourire apparut sur les lèvres de la petite fille alors qu’elle caressait le renard.
La voix de son grand frère résonna non loin. Ils relevèrent tout deux la tête. Alarick la cherchait. Elle regarda l’animal et lui demanda de partir. Il se releva, fit quelques pas, se retourna et la regarda. Elle insista et lui fit signe de déguerpir. Il gémit en guise d’adieu et disparut dans les ténèbres.
 
La frayeur passée, je pus reprendre mon chemin, mais mes pensées restaient égarées. Pourquoi les animaux semblaient si compréhensifs à mon égard ? D’ailleurs, c’était bien les seuls. A part Alarick, aucun humain ne paraissait me prendre en affection. Sans doute parce que je ne croyais pas en leur dieu…
Je sortis de la forêt alors que le soleil atteignait son zénith. Une immense plaine s’étalait devant moi et qui finissait par rejoindre la route commerciale. Au loin, j’apercevais les remparts de Salzenmund. Je m’arrêtai un instant, pour profiter de cette vue magnifique et du vent frais qui venait jouer avec mes cheveux et caresser ma nuque. Comme mes pieds protestaient d’une marche trop longue, je décidai de m’asseoir dans l’herbe pour me restaurer. Je profitai de cet instant de calme et savourai ma liberté toute récente. Je me revoyais préparer les affaires et quitter la maison en catimini. Je regardai le poignard que j’avais subtilisé à mon frère. Alarick allait vraiment me manquer. Je repris la route.
J’arrivai aux portes de la ville en fin d’après-midi. J’entrai accompagnée par le regard appuyé des gardes en faction. Je traversai la ville sans émoi. Les rues ressemblaient fort à celles de Norden : sales et puantes. Je trouvai enfin la place principale de la ville. C’était une agora énorme. Un immense saule trônait en son centre. C’était sans doute le seul endroit vraiment vivant et gai de la bourgade. Des centaines de personnes y passaient où s’y arrêtaient pour discuter. Je vis une auberge à l’opposé. L’enseigne était vieille, mais c’était sans doute une des moins sales du coin.
 
La tenancière, fort sympathique, avait accepté de m’héberger après avoir vu ma flûte en bois dépasser du sac.  Sans doute le bien le plus précieux que je possédais. J’avais donc animé la soirée par de vieilles mélodies traditionnelles. J’avais eu la chance de trouver une auberge assez calme, ou les marchands faisaient escale. Au réveil, j’eus même le droit à un seau d’eau pour faire un brin de toilette.
Je restai quelques instants assise sur la couche, pensive. Maintenant que j’étais libre, qu’allais-je faire pour survivre ? Je ne me voyais pas jouer dans cette taverne tous les soirs en échange d’un lit, et passer le reste de la journée à tourner en rond. Si ma fugue s’achevait sur cette existence désolante, autant retourner au temple de Norden à l’instant. Après que la tenancière m’eut confirmé que je pouvais passer une deuxième nuit dans son auberge si je jouais à nouveau pour ses clients, je décidai de me promener dans la ville. Marcher m’aidait à faire le vide dans mon esprit et ne pourrait que m’aider à prendre une décision.
 
Alarick arriva aux portes de la ville en milieu de journée, éreinté. Il s’approcha des gardes qui le regardèrent avec suspicion. Il se racla la gorge avant de demander :
- Excusez-moi messieurs, est-ce qu’une jeune fille voyageant seule est entrée dans la ville par cette porte hier ?
- Nous n’étions pas de faction hier, jeune homme. Nous ne savons pas quelles étaient les allées et venues de la journée.
Il le remercia et passa les portes. Les gardes le suivirent des yeux jusqu’à qu’il disparaisse à l’angle d’un bâtiment. Leurs camarades leur avaient raconté le passage d’une jeune fille qui venait de la route commerciale. Mais pourquoi divulguer cette information à un homme qui semblait sortir des tréfonds de la forêt, avec ses habits sales et déchirés, et sa peau couverte d’égratignures ?
 
Je venais à peine de passer la porte de la taverne que la tenancière me fit signe de la rejoindre. Je m’assis sur une chaise libre du comptoir. Elle se pencha vers moi, l’air inquiet, et chuchota :
- Un homme est passé cette après-midi. Il cherchait une demoiselle correspondant à votre description. Il est grand avec des cheveux courts et noirs. Vous le connaissez ?
- Oh non… Il est venu pour me ramener… Que lui avez-vous dit ?
- Je ne savais pas ce qu’il vous voulait. Je l’ai envoyé dans une taverne à n’autre bout de la ville. Si vous ne voulez pas que cet homme vous retrouve, il faut partir au plus vite !
- Pour aller où ? Je n’ai pas d’argent et il ne me reste que très peu de provisions.
- Allez à Middenheim. Mon cousin tient une autre taverne là-bas. Dites-lui que c’est moi qui vous envoie, il vous acceptera en tant que musicienne. Et ne vous inquiétez pas pour le trajet. Il est monnaie courante que les auberges relais acceptent d’héberger et de nourrir des ménestrels itinérants contre un petit numéro en soirée.
Je la remerciai et partis récupérer mes affaires. La capitale du comté était à vingt jours de marche. Si je partais tout de suite, je pourrais prendre une longueur d’avance. Je sortis du bâtiment tous les sens en alerte. Je me faufilai discrètement parmi la foule et esquivai chaque homme pouvant être Alarick. Je traversai rapidement l’agora quand je l’aperçus. Il cria mon nom alors que je fuyais dans la grande artère qui menait vers la porte sud. Heureusement, la stature imposante de mon frère l’empêchait de courir parmi le flot de personnes qui entraient et sortaient. Moi, plus fine, je glissais entre les individus, comme un poisson qui jouait avec le courant. Je devais trouver un endroit où me cacher. Si je sortais de la ville maintenant, il n’aurait aucun mal à me rattraper au milieu des champs. Je vis l’entrée de l’écurie à quelques pieds. Je m’y faufilai sans hésitation. J’ouvris un box au hasard et me réfugiai à l’intérieur. Je venais de fermer la porte quand j’entendis un cheval renâcler. Je me retournai lentement.
J’étais en compagnie d’une imposante pur-sang noire. Elle me regardait d’un œil sévère. Je m’immobilisai et retins ma respiration. Elle s’approcha et s’ébroua une nouvelle fois, comme pour me dire que je n’avais rien à faire ici. Je déglutis pour lui murmurer :
- Tout doux… Je ne te ferai pas de mal… Sois tranquille…
Elle hocha la tête dans un grognement et commença à mâcher de la paille calmement, comme si j’avais disparue. Je poussai un soupir de soulagement et m’assis, le dos contre le mur.
 
Je me réveillai à l’aube, surprise par l’effervescence des écuries. Les palefreniers préparaient bon nombre de chevaux pour les premiers voyages de la journée. Je m’étirai et regardai autour de moi. La jument me tournait le dos, occupée à manger son avoine. Je décidai de partir immédiatement, avant de me faire surprendre par un garçon d’écurie. Je laissai mon regard se poser une dernière fois sur le destrier. Un si noble compagnon me serait fort utile pour mon voyage… Elle tourna soudainement la tête pour me fixer. Ses yeux me suivirent jusqu’à mon départ des stalles.
Je passai les portes sud peu après, sous les yeux étonnés des gardes. La piste passait entre les champs, et quelques paysans levaient les yeux de leur travail pour regarder les passants. Je quittai bientôt les terres agricoles de la ville et découvrit des plaines verdoyantes entourées de forêt. Alors que je marchais d’un bond pas, une pomme à la main, je perçus dans mon dos un galop qui se rapprochait. Je me retournai pour observer un éventuel noble passant à cheval. Je découvris à la place un destrier noir sans cavalier, qui galopait dans ma direction. Je compris avec étonnement qu’il s’agissait de la même jument qui m’avait hébergée la nuit dernière. Elle ralentit en arrivant à ma hauteur et trotta autour de moi. Elle poussa des hennissements joyeux et me fit comprendre qu’elle s’était échappée des écuries pour me rejoindre. Une fois mon hébétude passée, j’acceptai avec joie sa compagnie. Je montai sur son dos, heureuse d’avoir une amie pour partager mon voyage qui serait désormais moins long et moins fatiguant.
Nous voyageâmes ainsi deux semaines durant. Les relais m’accueillaient toujours correctement, car mes conditions de voyage ressemblaient fortement à un ménestrel errant. Les soirs, après quelques morceaux pour payer mon court séjour, je m’effondrais sur mon lit et m’endormais très rapidement. Les longues chevauchées me laissaient complètement épuisée et les jambes en feu. Je n’aurais jamais cru que monter un cheval tous les jours était si éreintant. J’avais traversé Beeckerhoven rapidement. Je n’y avais fait escale que pour racheter des provisions. Je ne voulais pas m’attarder dans la ville par peur de revivre la même situation qu’a Salzenmund. Je savais que mon frère n’avait pas abandonné l’idée de me ramener à la maison et je voulais avoir le plus d’avance possible sur lui quand j’arriverais à Middenheim. Là-bas, je retrouverais une taverne dans laquelle je pourrais jouer de la flûte sans trop risquer ma vie. Avec l’arrivée de Pénombre, ma jument, j’avais la possibilité de devenir ménestrel définitivement ou me faire engager en tant que messagère. Gagner sa vie en parcourant l’empire et passer ses journées à admirer le paysage qui défilerait. Voilà un avenir qui m’enchantait au plus haut point. Quelque serait mon choix, mon frère se rendrait compte que je deviendrais plus utile pour l’empire si je me tenais éloignée d’un quelconque temple. Il verrait que j’étais capable de me débrouiller seule, et il serait obligé de me laisser vivre comme je l’entendais.
C’est avec cette perspective remplie d’espoir que j’arrivai en ville, l’après-midi de mon quinzième jour de voyage. Cette fois-ci, j’entrai avec émerveillement dans la ville. Pénombre semblait aussi captivée que moi. Pendant ce long voyage, nous avions fait plus ample connaissance. Nos esprits s’étaient comme liés, et j’avais l’étrange sensation d’être à la fois dans ma tête et dans la sienne. Désormais, je ressentais ses émotions et ses humeurs aussi clairement que les miennes. Nous remontâmes la grande artère qui menait au cœur de Middenheim. Les bâtiments étaient aussi imposants que les rues étaient immenses. Des flots continus de passants se croisaient paisiblement sous les cris des commerçants, postés un peu partout dans les allées. De l’autre côté de l’avenue, un jeune homme scandait les dernières nouvelles. Le palais du comte électeur apparaissait entre deux édifices, plus grand que tous les autres, hormis le temple de Sigmar qui défiait sa majesté. J’avais encore quelques heures avant la nuit. Je décidai donc de rechercher la fameuse taverne plus tard, et je me mis à déambuler dans la ville avec l’intention de découvrir toutes ses merveilles.
 
Je finis par trouver l’auberge au crépuscule. Un sourire illumina mon visage quand j’appris qu’elle possédait une petite écurie. Je voulais rester près de Pénombre et les stalles de la ville, placées à chaque entrée, me semblaient trop loin. Je restais jours à me balader en ville et à jouer le soir, devant une salle comblée de petites gens. Mais je sortais de moins en moins. Mon frère était certainement arrivé en ville à présent, et je ne voulais pas prendre le risque de le croiser. Un soir, alors que je descendais de scène, un homme s’approcha. D’abord, je n’y prêtais pas attention, habituée à quelques clients généreux qui me laissaient des pourboires dans l’étui de ma flûte. Mais je finis par le remarquer, puisqu’il restait immobile à côté de l’estrade pendant que je rangeais mes affaires. Quand je lui demandai la raison de sa présence, il me fit un sourire un peu gêné, mais cordial.
- Je suis Régis Ternein, maître caravanier. Je m’occupe du convoi qui fait le tour de l’empire. Je suis à la recherche d’une personne qui pourrait distraire nos journées et égayer nos soirées autour du feu. Et voyez-vous, je vous ai écouté ce soir et vous m’avez fort impressionné. Au départ, l’idée d’employer une femme ne m’était pas venue à l’esprit. Mais quand je vous ai vue j’ai tout de suite compris qu’une demoiselle telle que vous serait plus apte pour ce travail.
- Qu’insinuez-vous ?
- Je me suis sans doute mal exprimé. Je trouve qu’une femme ajoute plus de fraîcheur à la musique qu’elle joue. Dans votre cas, vous semblez envoûter celui qui écoute vos mélodies.
Le discours de cet homme m’intriguait. Je me tournai vers le tavernier, cherchant son regard. Il nous observa tour à tour et hocha la tête avec sérénité. Le dénommé Régis ne mentait pas, il était bien maître caravanier. Tous les tenanciers de la ville connaissaient le responsable de la plus grande caravane de l’empire. Je n’hésitai donc pas longtemps avant d’accepter sa proposition. Je ne pouvais résister au doux appel de ce voyage et de l’aventure qu’il promettait. Je rassemblai mes affaires, remerciai le tavernier pour son aide et sortis de la bâtisse en compagnie de monsieur Ternein. Ce dernier fronça les sourcils quand il vit que je me dirigeai vers les petits box de la pension. Et quand je réapparus avec Pénombre, c’est un air ahuri qui se peignit sur son visage. Je dus lui cacher une partie de la vérité et lui révélais qu’elle était une jument sauvage que j’avais réussi à apprivoiser. Il me crut quand il remarqua qu’il n’y avait rien d’autre sur son dos qu’un simple le linge pour selle.
 
Alarick avait pris vingt jours pour rallier Salzenmund à Middenheim. Il arriva en ville éreinté et désespéré. Il était persuadé que sa sœur était ici. Mais comment la retrouver dans une cité aussi grande ? Toutes ses économies étaient parties dans les relais qui longeaient la route. Il ne pouvait même plus espérer avoir une couche décente le temps de retrouver Tilla. La mort dans l’âme, il s’arrêta sur une grande place. Il trouva un pan de mur sur lequel s’adosser et commença à mendier malgré lui, priant pour que sa sœur passât par cet endroit.
Ce fut en fin d’après-midi qu’il aperçut enfin une fine silhouette se faufiler à travers la foule, un sac dans les bras. Il se leva brusquement. La jeune fille sourit à un passant. Une peau blanche, des lèvres fines et des yeux pétillants. C’était bien sa tendre petite sœur. Il courut dans sa direction, maudissant les personnes qui ne s’écartaient pas assez vite. Il la perdit de vue quelques secondes quand elle s’engagea dans une grande artère menant à la porte est. Il redoubla d’effort. Il bousculait et criait avec l’espoir d’avancer plus vite. Il entrevit une cascade de cheveux noirs dans le flot qui descendait la rue. Il tendit le cou pour continuer à la suivre. Elle bifurqua en direction de la place destinée aux caravanes. Qu’allait-elle faire dans un endroit si particulier ? Alarick la rejoignit avec empressement.
 
J’arrivai à l’esplanade des départs, les bras chargés des emplettes que Régis m’avait demandé. Je posai les marchandises dans un chariot, et arrivai près de Pénombre. Je caressai son encolure et regardai ma nouvelle acquisition. Le maître caravanier n’avait pas de selle disponible pour moi, mais il m’avait offert un bel harnachement de cuir sur lequel étaient rattachées deux sacoches qui tombaient sur chaque flanc de la jument. Je pus donc y ranger les quelques affaires qui m’appartenaient. J’étais en train de lui donner du pain dur quand des pas s’approchèrent. Je relevai distraitement la tête, habituée à l’effervescence de la place. Mais cette fois-ci, je me figeai. Il était là. Alarick m’avait retrouvée. Et il avançait vers moi, le visage sévère et le regard autoritaire. Je compris la tornade que j’allais affronter. Je pris cet air buté et teigneux dont mon frère s’était si souvent plaint. Je respirai un bon coup, croisai les bras et l’attendis de pied ferme.
- Par Sigmar, Tilla ! Je te retrouve enfin ! Est-ce que tu as conscience de ce que tu as fait ? Tu as déshonoré toute la famille. Les villageois se rient de nous et les prêtres ne comprennent pas ta réaction. Il faut que tu te rendes compte que tu ne peux pas choisir ton avenir ! Nous ne sommes pas assez riches pour ça ! Et tu as pensé au voyage ? Tous les malheurs qui auraient pu t’arriver ? L’empire n’est pas une terre pacifique où tu peux te promener naïvement ! Tu aurais pu mourir ! Ta fugue a assez duré. On rentre.
- Non.
J’étais restée immobile durant toute sa tirade, imperturbable. Mes yeux bleus comme la glace figés dans les siens. Il me saisit le bas, et je me dégageai d’un mouvement brusque et sans appel. Je le sentis se paralyser, stupéfait. Pourtant, il devait se douter que j’allais refuser de le suivre. Les bras croisés, les yeux plissés et les lèvres pincées, je lui avais répondu avec la force de la simplicité. La détermination de ma voix en était presque effrayante. Pas la moindre parcelle d’hésitation ni de culpabilité. Je sentis ma volonté se planter dans son cœur quand il recula d’un pas.
- … Quoi ?!
- Tu m’as très bien comprise. Non, je ne te suivrai pas. Non, je ne rentrerai pas. Et non, je ne deviendrai pas une pitoyable servante de Sigmar. Tu n’as pas à me dicter ma vie !
Je vis la colère prendre possession du visage d’Alarick. Il ouvrit la bouche pour répliquer, mais n’eut pas le temps de prononcer un mot. Un homme venait de s’arrêter à notre niveau.
- Cet homme vous pose-t-il un problème, mademoiselle ? Dois-je le faire évacuer de l’esplanade ?
- Merci Régis, mais ce monsieur s’en va.
Mon frère m’ignora. Il pensait avoir trouvé un soutien dans le nouveau venu. Cherchant son aide, il déclara :
- Cette jeune fille est ma sœur. Elle n’est pas censée être ici. Elle a désobéi à nos parents et s’est enfuie de la maison, bafouant l’honneur familial. J’ai promis à nos parents de la ramener saine et sauve.
Monsieur Ternein se statufia. Ses yeux se posèrent sur moi. Il se gratta la tête, indécis et extrêmement gêné. Nous le fixâmes tous les deux avec espoir, mêlé à un soupçon de crainte pour moi. S’il prenait le parti d’Alarick, je n’aurais plus de choix. Je serais obligée de le suivre.

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Le prix de la liberté - Page 12 Empty Re: Le prix de la liberté

Dim 26 Jan 2014 - 11:23
Voilà... Les choses sérieuses commencent officiellement... Qui plus est, avec une suite plus grande que d'habitude  Devil 
Bonne lecture !  Sourire 


Le grand jour était arrivé. L’armée s’était arrêtée aux portes de la ville. Un grand silence planait dans les rues. Seuls les rats osaient encore sortir. Le Grand Théogoniste, Willem III, s’était enfermé dans ses appartements depuis deux jours. L’ultime espoir résidait dans un quelconque contact avec le grand Sigmar. Les plaines alentours avaient été envahies par l’ost funèbre, et les gardes en faction ne voyaient plus une tache de vert. Seuls résidaient des bruits de grincements immondes, des cris à vous glacer le sang, et des sortes de miasmes infâmes qui stagnaient dans le camp militaire. Comme si un épais nuage noir avait encerclé la ville.
Le général en chef des armées impériales scrutait le triste horizon depuis les premiers remparts. Le soleil ne tarderait pas à se coucher. Il aperçut soudain une silhouette avancer sur les quelques centaines de pas qui séparaient la capitale de son ennemi. Le seul morceau de terre encore visible. Les archers qui l’accompagnaient encochèrent une flèche. D’un signe, il leur ordonna d’attendre. Les soldats usèrent de leur discipline de fer pour rester en joue sous le froid mordant et le vent glacial qui soufflait sur les remparts. L’homme plissa les yeux. Le cavalier portait une grande bannière sur le flanc gauche. Le pan de tissu déchiré claquait à la moindre bourrasque, cassant le silence pesant qui régnait. Sans doute le messager du comte. Les survivants des autres villes l’avaient prévenu sur le rituel de Von Carstein. Il ne fut donc pas surpris quand une voix s’éleva en bas du mur.
- Dans sa grande mansuétude, l’honorable comte Vlad Von Carstein vous donne le choix. Rendez-vous, et personne ne sera tué, et vous pourrez le servir avec dignité dans la vie. Mais si vous refusez, il rasera cette ville, en tuera ses habitants et vous deviendrez ses esclaves dans la mort !
Cette voix froide et exécrable lui laissa un frisson désagréable dans le dos. Une mine de dégout s’afficha sur son visage. Ce monstre ne méritait que la mort. Mais son honneur l’empêchait de le tuer sur le champ. Le comte vampire avait toujours respecté l’immunité des messagers, et ce n’était pas lui qui allait transgresser cette règle. Mais il fit en sorte que toute sa colère fût exprimée dans sa réponse.
- La garde impériale ne se rend pas, elle meurt !
Le messager murmura une malédiction, observant le général qui se campait fièrement sur les murs de sa ville. Remparts qu’il savait bientôt détruits. Il éperonna sa monture et repartit dans le camp sans autre forme de cérémonie.
 
Debout devant la fenêtre, j’observai Morrslieb, teintée d’une lueur sanguine. Blick s’était réfugié dans mes bras et je le serrais contre ma poitrine. La rumeur de la guerre parvenait jusqu’à mes oreilles. Cette nuit, même les plus nobles de la ville ne pourraient dormir tranquille. Von Carstein avait lancé un premier assaut. La panique avait pris place dans le manoir jusqu’à l’apparition de notre matriarche. Nous nous étions immédiatement calmées. Elle avait prononcé sereinement juste quelques mots pour nous expliquer que la capitale serait encore debout au lever du soleil. Le comte ne faisait que démonstration de sa force pour les faire capituler sans trop de morts. Ce moment passé, ma poitrine s’était remise à pulser environ toutes les heures, comme un écho de mon angoisse. Et mes caresses ne suffisaient pas à calmer celle de Blick. C’était bien la première fois qu’il ne ronronnait pas au moindre câlin. Sous mes vêtements, je sentais le pendentif d’Ulric ricocher contre le collier magique de Diamant que j’avais enfilé à la va-vite pendant mes instants de panique. Je soupirai. Les prochaines vingt-quatre heures allaient certainement être les plus longues de ma vie.
 
Le messager était revenu. Le regard encore plus serein que la veille. Le soleil venait à peine de se lever. Les troupes impériales n’avaient même pas eu le temps de s’occuper de leurs morts. Face au spectacle ahurissant de la nuit, le général peinait à garder espoir. Même le grand stratège qu’il était ne pouvait lutter contre un tel phénomène. Et quand le cavalier lui proposa à nouveau la reddition en prenant compte des pertes que l’empire avait subi en une nuit, il se laissa aller. Sans prendre la peine de réfléchir, il se pencha au-dessus du rempart et hurla.
- Merde ! Voilà tout ce que vous aurez ! MERDE !
Cette pulsion de rage passée, il s’écroula contre les créneaux et son regard se perdit dans le vide. Ils allaient tous mourir. Il n’y avait plus d’échappatoire. Le seul geste qu’ils pouvaient faire, c’était de brûler les corps pour qu’ils deviennent inutilisables. Il fixa la ville qui s’étalait devant lui et soupira. Il reprit conscience de la réalité quand un soldat arriva en l’appelant, essoufflé. Il ne fit que lever la tête, ne trouvant pas la volonté de se remettre debout. Il questionna le garde du regard.
- Mon général… Le Grand Théogoniste est de retour. Il est sorti de sa chambre de méditation. Il prétend que Sigmar lui a donné le seul moyen de vaincre le comte.
Son cœur bondit. Un sentiment qu’il avait oublié depuis longtemps germa dans sa poitrine. L’espoir.
- Conduisez-moi immédiatement à ses côtés.
 
Je me regardai dans le miroir. Mon armure de cuir noir épousait mes formes tout en me laissant une pleine liberté de mouvement. Mes bottes souples me montaient jusqu’aux genoux. Mes yeux rouges flamboyaient plus que jamais. Je pris mon ceinturon et le fixai à ma taille. J’y accrochai mes deux fourreaux et leur lame. L’épée à gauche et le poignard d’Alarick à droite. Je fis coulisser chaque arme plusieurs fois pour m’assurer de leur fluidité. Je vérifiai que tous les artefacts magiques étaient à leur place. Ma main se referma sur le collier d’Ulric. Pour Alarick. Le premier à m’avoir aimer pour ce que j’étais. Pour Pierre. Qui avait offert sa vie pour ma liberté. Pour Firmin. Complice de mon indépendance. Et pour tous mes compagnons, sans qui je ne serais rien.
Ma poitrine pulsa. Mélange d’appréhension et de détermination. Je me tournai et examinai ma chambre. Un infime changement se faisait sentir. Les meubles étaient toujours là, mais vides. Lors de mes dernières escapades, j’avais replacé les sacoches et la selle sur le dos de Pénombre avec tous les objets qui me tenaient à cœur. Ma flûte. Quelques lettres de Firmin. Les grimoires que m’avait offert Emeraude. J’attrapai mes cheveux et les attachai en un catogan latéral. Mes cheveux formèrent une cascade sur mon sein gauche et laissèrent le côté droit de ma nuque à nu. Je ne pouvais me résigner à les attacher avec plus de discipline. Je les savais aussi sauvages que moi. Mais liés ainsi, ils me gêneraient moins pendant mon infiltration. Les derniers biens que je voulais emporter étaient devant moi, posés sur le lit. J’attrapai ma pèlerine et l’accrochai en silence. Je restai un moment interdite à contempler mon arc. Mais je finis par l’installer dans mon dos, en compagnie de son carquois.
Je m’approchai lentement de la fenêtre et observai les nuages qui recouvraient un ciel bien maussade. C’était sans doute la dernière fois que je me tenais ici, à rêvasser. Tout mon être me criait que je ne reviendrai jamais dans cette pièce, dans ce manoir. Je respirai profondément une dernière fois. Je me dirigeai vers la porte, abandonnant cette chambre et tout ce qu’elle représentait. Pour toujours. Je fermai derrière moi, et le bruit feutré de la clenche n’osa pas briser le silence qui régnait en maître dans le manoir.
Encore une pulsation. Prometteuse. J’étais prête.
 
Saleté de jambe. Enfin, non, puisqu’il n’en avait plus. Saleté de béquille en bois. A toujours frotter contre sa cicatrice. Il se demandait comment il allait arriver à se déplacer jusqu’en forêt. Même Dhar n’arrivait pas à soulager la douleur de son moignon. Heureusement qu'Emeraude avait directement arrêté l’hémorragie. Sinon, il n’aurait pas survécu… Stop. Il ne devait plus y penser. Il devait se concentrer sur le moment présent, et toutes les babioles qu’il fallait emmener. Car s’il en oubliait une, la magicienne se mettrait à nouveau dans une colère noire. Il n’aimait pas ça du tout. Il ne savait jamais s’il survivrait à la prochaine perte de contrôle d’une des filles. Mais bientôt, ce pour quoi il travaillait depuis des décennies se réaliserait, et il aurait enfin la paix. Enfin… Il l’espérait fortement.
Il finit de nettoyer le laboratoire et déposa les dernières affaires importantes dans un sac. Emeraude n’avait plus qu’à venir les chercher. Il décrocha son vieux manteau du mur et l’enfila. Il jeta un dernier coup d’œil dans la pièce. Il vérifia la docilité de Dhar qui jouait entre ses doigts. Il sourit. Il était prêt.
 
Assise dans sa chambre, à même le sol, les jambes en tailleur et les yeux fermés, Emeraude se concentrait. Elle domptait, canalisait, accumulait la magie ambiante. Elle sentait les vents de magie qui répondaient avec espièglerie à sa sollicitation. Elle réussit à rassembler un amas de magie pure juste devant son visage. Elle ouvrit les yeux. Le surplus de puissance altérait sa vision, comme si une grosse goutte d’eau restait en apesanteur. Elle récita une courte formule. La goutte s’écroula. Mais au lieu de tomber sur le sol, elle alla se réfugier dans un écrin. Un orbe écarlate au bout d’un bâton d’ébène. La sphère s’illumina un court instant. Le réservoir était rempli au maximum. Satisfaite, elle se releva. Elle revêtit sa légère armure de cuir et plaça à sa ceinture ses deux épées courtes. Elle attrapa sa pèlerine et l’agrafa. Enfin, elle rabattit son capuchon en empoigna son bâton dans sa main droite. Il ne restait plus qu’à chercher le reste des artefacts nécessaires que Gestank avait sûrement fini de préparer. Un sourire confiant se dessina sur ses lèvres et une lueur carnassière apparut dans ses yeux. Elle était prête.
 
A peine rentrée au manoir, elle se dématérialisa. Elle venait de se nourrir et désormais, il n’était plus question de dépenser de l’énergie inutilement. Elle traversa quelques murs et arriva dans sa chambre. Son épée l’attendait. Emeraude avait fait du bon travail. Déjà avec la pèlerine, et maintenant avec sa lame. Et dire qu’il avait fallu juste un échantillon de son ectoplasme… Elle tendit la main. La garde devint éthérée à son contact. Vraiment du bon travail. Elle pourrait désormais rester en sécurité dans le monde immatériel tout en combattant. Et elle prouverait sa valeur à leur matriarche. Et quand Rubis échouerait, dame Diamant n’aurait pas d’autre choix que de la reprendre en tant que favorite. Car Rubis ne pouvait y arriver. Cela était impossible. Une misérable infant de moins de cent ans n’avait pas assez de capacité et de puissance pour réussir une telle mission.
Sûre de son jugement, elle plaça son épée à sa hanche gauche, rabattit son capuchon et sortit. Un sourire cruel flottait sur ses lèvres. Elle était prête.
 
Saphir sortit lentement de sa méditation. Elle ouvrit les yeux et se releva. Son esprit était maintenant prêt au combat. Il ne restait plus qu’à s’occuper du corps… Elle s’approcha de son armure qui était placée sur un mannequin de fer. Elle la vérifia une dernière fois. Impeccable. Entièrement réparée. Plus aucune bosse, même minuscule. Elle passa la main sur chaque partie. Toutes se colorèrent d’un bleu furtif. Le sort était toujours actif et sans disfonctionnement. Von Carstein avait eu une bonne idée de faire le siège en hiver, sous des centimètres de neige… Elle entreprit de la mettre, partie par partie. Avec des gestes répétés depuis des centaines d’années. Elle fut bientôt recouverte par le métal si résistant du nord. Ce n’était pas une armure naine, mais elle avait fait ses preuves depuis longtemps. Elle décrocha son épée longue. Elle répondit à son contact par un léger éclat azuré. Elle hésita un instant, puis se dirigea vers le fond de la pièce. Cela faisait très longtemps qu’elle ne s’en était pas servi. Est-ce qu’elle serait encore capable de… Le bouclier émit une lueur similaire quand elle posa la main dessus. Et dès lors, elle comprit qu’elle savait encore s’en servir. Que les réflexes viendraient par instinct. Elle sourit, confiante. Elle sortit de la chambre. Sa lame sur le côté, son bouclier aux armoiries de Kislev dans la main gauche, et son casque sous le bras droit. Elle était prête.
 
Debout, droite et fière derrière la fenêtre, elle regardait la ville. Les nuages d’Emeraude recouvraient déjà toute la contrée. La ville était en pleine effervescence. Les humains avaient enfin pris conscience qu’ils jouaient leur existence cette nuit. Mais c’était malheureusement trop tard. Ils n’imaginaient même pas la chance qu’ils avaient. Elle, Diamant, allait sauver leurs vies misérables. Avaient-ils conscience qu’une simple vengeance allait basculer le cours de l’histoire ? Certainement pas. Les mortels ne voyaient pas plus loin que leurs pieds. Elle se retourna et observa son bureau. Tout était à sa place. Elle n’avait rien oublié. Elle ne pouvait que réussir. Elle avait tressé ses cheveux blancs en une natte nehekarienne. Ainsi, elle était sûre d’être à l’aise au combat. Elle avait déjà revêtis son armure, et son fourreau pendait sur son flanc gauche. Elle se saisit de sa lame avec un geste expert. Elle contempla quelques instants les glyphes qui ornaient la garde. Le métal émit un léger feulement en glissant dans son étui. Elle boucla le diamant de sa pèlerine avec une sorte de solennité majestueuse et sereine. Elle avait attendu. Pendant des siècles interminables. Mais le moment était enfin arrivé. Et désormais, sa vengeance était sur le point de s’accomplir. Elle referma la porte derrière elle et partit retrouver ses filles, la tête haute. Elle était prête.


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Dim 26 Jan 2014 - 11:39
Cette suite est très intéressante. On sent parfaitement bien la tension monter à l'approche de la bataille. Cela se sent jusque dans la préparation et les pensées des personnages. Du coup, on va se demander ce qui va se passer et comment.
Conclusion : c'est toujours aussi bien.

Et vivement la suite.


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Dim 26 Jan 2014 - 11:56
QUI n'est pas prêt ?
QUI n'est pas encore ### prêt ?
Attendez les gens, à chaque fin de paragraphe tout est prêt et vous n'êtes pas encore prêts ??

GOTT VERDAMMT !

♪ Von Carstein nous invite à la fête ! Soyez prêtes !!! ♪

Non, Ludwig, ça suffit !

Bref, tout le monde est prêt pour la suite  Clap 

J'avais remarqué une ou deux fautes de frappe, mais j'ai oublié où  Shifty
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Lun 3 Fév 2014 - 15:08
*Attache un parchemin à la patte de Rabe et le regarde s'envoler par la fenêtre.*
Ainsi, même notre cher ami vadrouilleur en quête de nappes pourra lire la suite... Je sais qu'il l'attendait avec impatience  Tongue 
Bonne lecture  Smile 

Je vérifiai que la lettre était toujours à sa place. Je respirai profondément. Pulsation. Rabe passa au-dessus de ma tête dans un battement d’aile silencieux. Il tournoya près de mon secteur. Ghur se modifia légèrement. J’étais désormais dans la tête du corbeau et regardai par ses yeux. Que des auras normales et sereines. Je n’avais pas été repérée. C’était déjà un bon début. Je reprenais place dans mon esprit. Je me penchai légèrement et jetai un coup d’œil en dehors de ma cachette. Pulsation. Personne. Les seules étincelles de vies présentes étaient à l’intérieur des tentes. Je m’infiltrai dans le camp.
 
Elle l’avait prévenu que les nuages cacheraient le soleil jusqu’à la tombée de la nuit. Il profitait donc de l’instant, adossé à sa fenêtre. Maigre consolation. En ce moment même, elle risquait sa vie. Seule. Il se concentra. Rien. Toujours pas d’appel. Il espérait juste qu’elle n’avait pas besoin de lui, et que ce silence ne signifiait pas sa disparition…
 
Pulsation. Je me plaquai contre un pan de tente. Une unité faisait sa ronde. J’analysai les étincelles. Des squelettes. Rabe me confirma et me rassura. Ils ne m’avaient pas vu. Ils tournèrent dans une autre allée. J’attendis quelques instants et repris mon chemin.
 
Elles avaient bricolé une sorte de charrette en bois. Et après vérification, elle supportait le poids de Gestank. Ne restait plus qu’à trouver un moyen de la faire avancer. Les deux seules roues qu’elles avaient ne permettaient pas de stabilité pour l’engin. Saphir regarda autour d’elle avant de se tourner vers sa sœur.
- Il n’y a pas de quoi faire d’autres roues ici.
Emeraude acquiesça et fit marcher ses méninges. A l’aide de la magie, elle serait capable d’éroder du bois pour lui donne une forme circulaire. Mais ce serait gâcher de l’énergie pour rien. Elle devait garder le plus de puissance possible pour la bataille. Elle regarda les morceaux de bois restant, juste à côté du chariot. Si des chevaux avaient été disponibles, elle aurait pu faire un attelage. Malheureusement, Saphir avait besoin du sien pour le combat, et celui de Rubis devait l’aider à s’échapper. Son regard se perdit vers le camp militaire du comte qu’elles pouvaient apercevoir à travers les arbres. Lentement, un sourire se dessina sur ses lèvres. C’était une très bonne idée, voire même excellente. Elle se tourna vers sa sœur.
- Saphir, prends le bois qui reste et fais-en un attelage.
- Mais nous n’avons pas de monture !
- Je le sais. C’est pour cela que tu les fixeras plus bas que le dos d’un cheval. Prévois-les pour des humains.
La vampire resta immobile un moment. Elle ne pensait tout de même pas qu’elles allaient servir de bêtes de trait pour le nécromancien… Un mortel en plus… Elle croisa le regard d’Emeraude. Une lueur familière flottait dans ses yeux. Celle qui apparaissait quand une idée de génie venait de germer dans son esprit. Elle décida de lui faire confiance et se mit au travail. 
 
Les tentes que j’avais dépassé ne servaient que d’entrepôt. Et malheureusement, je découvris ce que j’allais devoir traverser avant d’atteindre les tentes des vampires. Cachée derrière des caisses de bois, je ne laissai dépasser que ma tête. Une plaine immense s’étalait devant moi. Envahie par des centaines de régiments de squelettes. Droits. Rangés. Silencieux. Le calme qui planait semblait pire que la mort. Je perçus les silhouettes des tentes de l’autre côté. Presque un mile à traverser, sous les yeux éteints et froids des morts-vivants. Mais même s’ils étaient immobiles et semblaient endormis, mon instinct m’interdisait de m’aventurer sur la lande. Pulsation. Je ramassai une pierre et l’envoyai au milieu d’un régiment. Elle eut à peine le temps de toucher le sol qu’une vingtaine de lances étaient tournées dans sa direction. Les squelettes avaient soudainement pris vie et avaient bougé d’un seul bloc. Ils comprirent au bout de quelques secondes que c’était une fausse alerte. Ils reprirent leur place et se figèrent comme des statues. Je baissai la tête et m’adossai à ma cachette.
Pulsation. Comment faire pour passer ? Aucun artefact que je possédais ne permettait de faire disparaitre mon corps à la vue d’autrui. A peine me verraient-ils que je serais cernée, voire même tuée. Je ne pouvais lutter face à autant d’ennemis. Je me refusais tout espoir de réussite dans un combat traditionnel. Et je n’avais pas d’autre choix que de passer par cette plaine. A moins de faire machine arrière, de sortir du camp et de le contourner pour arriver directement aux tentes. Ce qui signifierait y arriver après le coucher du soleil, et le réveil des vampires. Je regardai à nouveau en direction des régiments. Si je ne trouvais pas un moyen, j’étais finie.
 
Si son cœur battait encore, elle aurait pu avoir une crise cardiaque en arrivant dans la clairière. Devant elle, le chariot bricolé de Gestank… Tiré par quatre zombies.
- Emeraude ! Qu’as-tu fais ?! Il faut attendre le retour de Rubis et l’attaque du comte pour commencer à retourner ses troupes contre lui ! Nous allons nous faire repérer ! Arrête tout de suite !
- Ne vous inquiétez pas, mère. J’ai fait très attention à briser le lien magique avec discrétion. Et je ne comptais pas commencer. J’en ai juste apprivoisé quatre. Nous nous devions de tester mon idée avant la bataille, pour éviter les mauvaises surprises.
Diamant reprit un peu de contenance. Elle l’avait l’impression d’avoir frôlé la catastrophe. Elle entreprit de se calmer les nerfs en s’intéressant à l’espèce de charrette.
- Et cela fonctionne-t-il ?
- Regardez par vous-même… Gestank ?
Le nécromancien, un sourire enfantin sur les lèvres, leur ordonna d’avancer. Les zombies gémirent et se mirent en marche. La satisfaction de Gestank faisait presque peur à voir. Comme un petit enfant découvrant un nouveau jouet. Et dire qu’il suffisait de quelques zombies pour le divertir… La charrette grinçait un peu quand elle était en mouvement, mais elle tenait bien. La matriarche remarqua aussi qu’Emeraude en avait profité pour placer un objet magique dessus, tenu par un bout de bois transversal. Elle la questionna du regard.
- C’est une boule canalisatrice qui permettra à Gestank d’avoir plus d’énergie à disposition, et à moi aussi si je reste à côté.
Elle hocha la tête. Ses filles avaient vraiment fait un bon travail. Saphir sortit d’entre les arbres, une branche à la main. Elle s’approcha du nécromancien, trônant fièrement sur son chariot.
- Tiens, je t’ai taillé une lance, si jamais tu dois repousser quelques cadavres un peu trop attachants.
Il acquiesça et la prit dans un remerciement.


Dernière édition par Arken le Lun 3 Fév 2014 - 16:27, édité 1 fois

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Lun 3 Fév 2014 - 16:10
C'et vraiment très intéressant. J'attends vraiment de pouvoir lire la suite car il n'y en a pas assez ici pour satisfaire ma curiosité. Surtout quand c'est aussi bien.

Don donne-nous rapidement la suite s'il-te-plaît ou je vais faire un malheur dans la ville pas très très loin de la taverne  Lol ! 


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Mer 5 Fév 2014 - 10:39
Shifty 
Bonne lecture...  Shifty 

J’observai encore une fois les milliers de squelettes qui s’étalaient sous mes yeux. Je soupirai, découragée. Mais alors que je regardai vers la plaine, un bruit résonna derrière moi. Un bruit de grognement. Pulsation. Je déglutis et me retournai lentement. Cinq loups funestes se tenaient à quelques pas de moi, et celui qui semblait être l’alpha montrait les dents dans ma direction. Pourtant, je vis Ghur autour d’eux. Même morts, ils restaient des animaux. Alors pourquoi ne voyaient-ils pas que j’étais comme eux ?
J’examinai les vents de magie, et remarquai qu’ils me traversaient tous, même Ghur, comme si je n’existais pas. Les loups devaient donc se méfier d’une créature indifférente à toute magie. J’appelai ma magie, et le vent vint se lover dans ma main. Mais à peine je le lâchai, qu’il faisait comme si je n’étais pas là. Pulsation. Je compris enfin le phénomène. D’un geste lent et mesuré, le levai la main vers mon cou. Je détachai le collier et le laissai tomber à quelques pas. Tout de suite, le vent de la bête reprit son contrôle et revint me faire une jolie aura ambrée. Le loup de sang pencha la tête de côté, étonné. Puis, voyant toute la puissance que j’attirai, il décida de se soumettre. Et dès qu’il fut couché, ses quatre acolytes firent de même.
Je ricanai. Et dire que ce qui était censé me protéger avait failli causer ma perte. Je laissai l’artefact, abandonné dans l’herbe. Puis, ayant trouvé la solution dans la nature de mes nouveaux amis, je me transformai. S’en suivit une conversation, mi-télépathique mi-gémissements, sur l’aide qu’ils pourraient m’apporter. Oui, ils s’amusaient souvent à courir au milieu des os qui bougent, oui, ils avaient le droit de se balader un peu partout dans le camp, mais non, ils n’avaient pas le droit de s’approcher des morceaux de tissus qui servaient de maison aux humanoïdes. Je leur proposai donc d’aller se dégourdir les pattes au milieu des ces milliers de milliers d’os qu’ils rêvaient de grignoter.
 
Depuis des heures, il essayait de la retrouver. En vain. Comme si sa signature énergétique s’était effacée. Il avait fouillé toute la ville sans réussir. Toute la région. Il s’était même évanoui après avoir usé trop d’énergie. Et il s’était réveillé deux heures plus tard avec un sacré mal de crâne. Il s’était autorisé à manger un peu de pain et de fromage avant de reprendre ses efforts. Il ne se le pardonnerait jamais de ne pas l’avoir attaquée directement quand il l’avait repérée. Avoir laissé passer une si belle occasion, et maintenant être dans l’impossibilité de la retrouver. Mais il savait qu’elle n’était pas morte. Il le sentait au plus profond de lui. Si son cœur n’était toujours pas en paix, c’était que l’abomination existait encore. Il se replaça en position de méditation et son esprit repartit dans un monde qu’il connaissait maintenant sur le bout des doigts. Il commença doucement et examina la ville. Toujours rien. Dans le nuage noir de l’ost funèbre, non plus. Il soupira. Allait-il devoir à nouveau dépenser toute son énergie pour fouiller la région entière ? Après réflexion, Il décida de reprendre sa mission sacrée plus tard. Il devait garder ses forces pour soutenir ses frères lors de la prochaine nuit.
Mais alors qu’il allait se retirer du monde spirituel, une lumière vive apparut soudain. La flamme rouge était revenue d’un coup. Déjà étonné, il n’en crut pas ses yeux quand il vit que la créature qu’il cherchait se trouvait en plein milieu du camp ennemi ! C’était impossible… Le journal de sa famille n’avait jamais mentionné un quelconque lien avec la famille Carstein… Que faisait-elle en plein milieu d’un camp militaire sur le pied de guerre ?
Il sortit de sa transe. Il ne pouvait toujours pas l’affronter. Mais cette nuit, quand les combats commenceraient, il aurait certainement l’occasion de la retrouver, et de l’éliminer une bonne fois pour toutes.
 
Pulsation. Je traversais la plaine, entourée par la meute, heureuse d’avoir un nouveau compagnon de jeu. Nous passâmes entre deux régiments de guerriers squelettes.
Pulsation. Quelques soldats tournèrent la tête vers nous avec le grincement caractéristique des os. Ils devaient certainement sentir une anomalie. Heureusement, les simples mort-vivants n’avaient pas d’intelligence. Ils ne comprirent pas ce qu’il se passait. Ils ne firent que nous regarder passer.
Pulsation. Nous nous rapprochions des tentes. J’apercevais désormais les poteaux plantés dans le sol. Les loups commençaient à s’énerver et à m’inciter à faire demi-tour. Je leur demandai de continuer encore un peu.
Pulsation. Nous dépassâmes la dernière unité. Nous traversâmes les quelques pieds qui nous séparaient des quartiers vampiriques. La meute s’arrêta juste avant les premières tentes. Je les remerciai et ils repartirent.
Pulsation. Je trottai derrière un pan de tissu pour être hors de vue des squelettes. Je repris ma forme humaine. Les étincelles de vie qui m’entouraient brillaient dans la nuit. Un frisson parcourut ma peau. Enormément de puissance s’agglutinait ici. Le souvenir de son attirance refit surface. Je devais faire attention de ne plus tomber dans cette fascination magique. Mais je savais que c’était la plus puissante que je devais trouver.
Pulsation. Je remarquai une fluctuation dans les vents de magie, une dizaine de tentes plus loin. Je m’y dirigeai avec précaution et discrétion. Je voulus m’engager dans une nouvelle allée. Je ne fis qu’un pas avant de retourner me cacher. Des gardes. Devant l’entrée d’une des plus grandes tentes. Je touchais au but.
Pulsation. Quelque chose n’allait pas. L’étincelle la plus puissante n’était pas dans la tente gardée, mais dans celle juste à côté. Celle qui était protégée contenait deux étincelles, une moyenne et une grande puissance attirante. Mais la concentration de magie voisine la dépassait de loin. Laquelle était le comte Vlad ? La plus puissante, où la protégée ?
Pulsation. Un bruit. De l’autre côté de l’allée. Comme une pierre qui tombe. Je me connectai à Rabe. L’aura des gardes avait changé. Ils étaient inquiets. Je me dis avec appréhension qu’ils m’avaient sans doute repérée. Mais contre toute attente, ils partirent avec empressement à l’opposé de ma position.
Pulsation. C’était l’occasion rêvée. La voie ne serait pas libre très longtemps. Je décidai de ne pas réfléchir et m’élançai. Sans savoir pourquoi, je délaissai la plus grande énergie et entrai dans la tente qui finalement n'était plus gardée. Je regardai une dernière fois derrière moi. Personne. Je soulevai un pan de tissu. J’entrai.
Pulsation.


Dernière édition par Arken le Mer 5 Fév 2014 - 18:10, édité 1 fois

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Mer 5 Fév 2014 - 12:20
Le suspense est insoutenable. Combien de suite allons-nous avoir avant de pouvoir lire le dénouement de l'histoire ? Parce que là, je commence à m'impatienter un peu.

Sinon, c'est toujours aussi bien à tous les niveaux.

Et à quand la suite ?

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Lun 10 Fév 2014 - 13:36
Voilà la suite... MOUAHAHAHAHAHAHA !!! ...  Vampire 
Bonne lecture  Smile 




Je sus que j’étais au bon endroit dès mon entrée. Il flottait un silence dans la pièce qui me laissait comme vulnérable. Je m’avançai avec timidité. A droite, une armure d’acier et d’or. A gauche, une autre armure finement ouvragée, et forgée pour les courbes d’une femme. Un calice trônait juste à côté. Je sortis la lettre en tremblant. Une petite table d’appoint se trouvait juste à côté de l’armure masculine. Je posai la missive dessus. Pulsation. Je soupirai. Au moins une chose de faite. Je m’immobilisai et me calmai. Ce que j’allais faire maintenant demandait énormément de chance et de concentration. Je m’approchai du bout de tissu qui séparait les deux pièces de la tente. Je respirai profondément une dernière fois et passai le seuil.
J’eus à peine le temps de remarquer deux cercueils imposants. Un homme se tenait devant moi. Habillé en noir. Fin. Frêle. Agile. Il me remarqua immédiatement. De l’étonnement passa furtivement dans son regard, mais il fit vite place à un grand sourire moqueur. Il leva la main pour me saluer avec ironie. Ses doigts s’ouvrirent lentement. Un éclat doré dans sa paume.
Pulsation. Mes yeux s’ouvrirent d’ahurissement. Un petit rire sortit de ses lèvres, totalement incongru dans notre situation commune d’infiltration. Et avant une quelconque réaction de ma part, il se tourna et sauta. Il avait disparu. Retenant une malédiction, je m’approchai du fond de la tente. La toile avait été pourfendue. Voilà comment il était entré et sorti. J’entendais les battements de son cœur s’éloigner progressivement. Je pris enfin conscience de ma situation. Un simple humain venait de me coiffer au poteau dans une des missions les plus dangereuses jamais connues. Et il s’enfuyait sous mes yeux.
«Bouge-toi ! Rattrape-le !»
Pulsation. Sans réfléchir, je partis à sa poursuite. Je courais entre les tentes, sans plus de discrétion. Je ne le voyais pas encore. Seul le bruit de son cœur me permettait de savoir où il allait. Et plus je croyais le rattraper, plus il semblait s’éloigner. Comment un humain pouvait courir aussi vite ? Mes pensées furent vite effacées face au revirement de ma situation. J’étais en train de courir à entre les tentes, sans aucune précaution. Je doutais de sortir du camp indemne. Je me demandai encore comment cet humain avait pu s’y infiltrer avec le handicap assourdissant qu’était son cœur. J’entendis de l’agitation derrière moi. Même s’ils ne m’avaient pas encore repérée, ils savaient désormais que quelque chose d’anormal était arrivé.
Je continuai de courir. N’entendre que mes pas et ses battements de cœur m’angoissait. Et je sentais qu’il me distançait toujours un peu plus. Je ne devais pas le perdre. Et au point où on en était… Je me retrouvais sous ma forme de loup en un instant. Ma course devint galop. Je sentais les muscles puissants qui me propulsaient vers l’avant et qui me permettraient de le rattraper. Et sous cette forme, je pouvais aussi le suivre à l’odeur. Peu après, la distance s’était suffisamment raccourcie pour à nouveau l’avoir de visu. Il était à la frontière du camp. Il hésita à peine et s’enfonça dans les bois. Sûre de moi, je le suivis.
Mais alors que je sortais du camp, un violent choc me projeta à quelques pieds. Je me remis rapidement sur mes pattes et me tournai vers mon agresseur. Je me stoppai dans mon élan. Par Morrslieb, que faisait-elle ici ? Je me retransformai lui chuchotai.
- Tu es folle de venir ici ! On risque de se faire repérer !
Au lieu de me répondre, elle me sauta à la gorge et me bloqua au sol.
- Tu vas me donner cet anneau… Et quand je t’aurais tuée, j’irai dire à Diamant que tu as voulu te sauver avec et que j’ai dû prendre une décision !
Je la poussai de toutes mes forces et Topaze bascula dans l’herbe. Je me relevai, les poings en garde.
- Je ne l’ai pas, cet anneau !
Elle se releva. Hésita un moment. Puis comprit par mon regard que je disais la vérité.
- Diamant manque vraiment de discernement… Tu n’as même pas le mérite d’avoir réussi !
Elle me chargea mais j’esquivai.
- Arrête tes enfantillages ! Ce n’est pas le moment ! L’anneau n’est plus aux mains du comte ! Si je sortais du camp en courant, c’est parce que je pourchasse un deuxième voleur !
Elle s’immobilisa juste avant une autre attaque.
- Un autre voleur ?
- Oui. Et si tu ne me laisses pas le rattraper, nous échouerons toutes les deux ! Alors je te demande d’aller prévenir notre matriarche de la situation, et de commencer la bataille sans moi.
Elle se calma peu à peu. Et après réflexion, elle hocha la tête. Puis elle fit demi-tour et repartit sans un mot. Je ne pris pas le temps de réfléchir à ce qu’il venait de se passer. Je me changeai à nouveau en loup et disparus dans la forêt.
 
Afin d’agir plus vite, il était allé s’installer sur les remparts pour méditer. Il était rentré en transe au milieu des archers et avait suivi les déplacements de sa cible. Il l’avait vue traverser la moitié du camp ennemi avec lenteur, et repartir à pleine vitesse vers la forêt. Son attention s’était alors réveillée. Mais elle était retombée directement. Elle n’était toujours pas seule. Elle s’était arrêtée juste à l’extérieur du camp et semblait être accaparée par une autre créature du mal. Sa frustration grandissait toujours un peu plus. Durant son enseignement, il avait appris que les vampires étaient des abominations plutôt solitaires. Alors pourquoi celle-ci ne se retrouvait jamais seule ? Il en vint même à se demander si ça n’allait pas le rendre fou.
Mais son espoir décida de revenir. Les deux créatures s’étaient séparées. Et elle se précipitait désormais droit vers la forêt. Seule. Il tenait son occasion. Il sortit de sa transe. Se releva sous les yeux des soldats. Reprit son marteau et partit avec détermination.
 
Il se réveilla avec un étrange pressentiment. Désagréable. Pourtant, jamais il n’avait été dans une aussi prodigieuse situation. Il sortit de son cercueil avec majesté. Juste en face, sa bien-aimée faisait de même. Il plissa les yeux. Il avait l’impression d’oublier quelque chose. Il se sentait comme nu. Il passa dans l’autre pièce en silence. Quelque chose clochait. Il regarda tout autour de lui avec attention. Il sentit la main douce de sa femme se poser sur son bras. Elle aussi sentait que quelque chose n’allait pas. Il remarqua enfin un détail. Un objet qui n’était pas là la veille.
- Ma chère… Est-ce à vous la missive posée sur la table ?
- Non, mon bien-aimé. Je pensais que cela vous appartenait.
Il fronça les sourcils. Il s’approcha et la prit avec suspicion. Il examina le cachet de cire. Un air ébahi se peignit peu à peu sur son visage. Il n’avait pas vu ce symbole depuis des milliers d’années. Il jeta un coup d’œil à sa partenaire. S’il présumait juste, l’auteure de cette lettre pourrait même amener des ennuis dans son couple. Mais pourquoi sa première amante lui écrirait-elle après des milliers d’années d’absence ? Il la savait vivante, mais les ponts avaient été coupés depuis bien longtemps…
Il cassa la cire avec appréhension. Non. Ce n’était pas son écriture. Ce ne pouvait être elle. Il se souvenait encore de sa délicate calligraphie. Les symboles néhékhariens dessinés sur la lettre étaient beaucoup plus rigoureux. Faits avec attention. Dessinés un par un avec minutie. Il commença la lecture. D’abord intrigué, son visage passa par l’ahurissement avant de passer à l’inquiétude… Puis à la panique. Il examina ses mains sous toutes les coutures avec fébrilité. Il commença à regarder partout autour de lui en murmurant deux mots. D’abord incompréhensibles. Mais plus l’évidence s’imposait à lui, plus sa voix prenait de l’ampleur. Il retourna précipitamment dans la pièce de repos. Ses cris rivalisaient avec le bruit des meubles qui tombent. La comtesse, surprise par cette réaction, s’approcha de la lettre. Mais elle découvrit bien vite qu’elle était incapable de comprendre le langage qui s’étalait sous ses yeux. Elle osa enfin s’exprimer.
- Que se passe-t-il, mon aimé ?
- Mon anneau ! ELLE A DEROBE MON ANNEAU !!!
Un cri de rage magistral résonna dans tout le camp. Et à peine quelques minutes après, les premières unités se mettaient en marche, prêtes à raser totalement la ville.
 
Quand elle arriva dans la clairière, les derniers préparatifs avaient été achevés. Tout le clan attendait avec gravité. Chacun préparé pour la bataille. Gestank sur sa piteuse charrette. Emeraude dans sa pèlerine, son bâton d’ébène à la main. Saphir, les cheveux attachés, dans son éternelle armure. Et Diamant, majestueuse dans sa tenue de bataille. Elle se composa une figure lourde de déception. Elle s’avança et déclara de façon dramatique :
- Rubis… S’est enfuie. Elle s’est enfuie avec l’anneau.
La nouvelle fit l’effet d’une explosion. Le visage de la matriarche s’était décomposé de façon alarmante. Les deux magiciens étaient frappés de stupeur. Mais elle remarqua que Saphir avait juste froncé les sourcils d’une manière suspicieuse. Elle ne la croyait pas. Elle avait envisagé cette possibilité, et avait déjà imaginé une façon de l’évincer. Mais pas tout de suite. Le clan avait encore besoin de ses capacités martiales. Quand elle se retourna, un sourire machiavélique flottait sur ses lèvres.


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Lun 10 Fév 2014 - 15:02
Arrête des enfantillages !
Plutôt 'tes enfantillages', non ?
Mais pourquoi sa première amante lui écrirait-il après des milliers d’années d’absence ?
Lui écrirait-elle
Elle ne l'a croyait pas.
Dans le tout dernier paragraphe : ne la croyait pas

Voilaa c'est tout Happy 
Et sinon : la première amante de Vlad von Carstein ? Alors là, je demande à voir la suite des Origines  Devil , il y a intérêt à ce que tu nous sortes un fluff en béton armé pour que ça passe !

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Lun 10 Fév 2014 - 15:10
J'avoue, je n'ai pas eu le temps de relire quand j'ai posté, car mon ordi était en alerte rouge batterie  Innocent

Et sinon : la première amante de Vlad von Carstein ? Alors là, je demande à voir la suite des Origines, il y a intérêt à ce que tu nous sortes un fluff en béton armé pour que ça passe ! 

Relis bien...  Tongue 
"Mais pourquoi sa première amante lui écrirait-elle après des milliers d’années d’absence ? [...] Non. Ce n’était pas son écriture. Ce ne pouvait être elle."
Vois-tu de qui je parle maintenant ?  Mr. Green

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Lun 10 Fév 2014 - 15:16
Alors, à part Neferata, qui fut officiellement sa conjointe à Lahmia, et l'autre folle qui va bientôt périr dans les Origines, je ne vois pas qui d'autre pourrait lui écrire en nehekharien et porter un sceau qui lui rappelle une 'amante'.
Et puis bon, l'écriture peut très bien être falsifiée, ce n'est jamais plus qu'un commencement de preuve  Fou 
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Lun 10 Fév 2014 - 20:35
Ce dont on se moque un peu puisqu'il va mourir.

Mais sinon, Arken, c'est vraiment très bien et j'attends avec impatience de voir qui va mourir ou non pendant la bataille à venir et quelle sera la réaction de Rubis.

Et vivement la suite.

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Mer 12 Fév 2014 - 10:01
Ouf, après une petite période "out" je reprends du service!
C'est très naturellement par votre sujet que je commence à me remettre en activité ma chère  respect 
Que dire de ces quelques derniers textes sinon qu'ils sont excellents? L'action est bien amenée et l'histoire colle très adroitement avec le fluff officiel.
Quant à la "remastérisation" des premiers chapitres de l'histoire, c'est une bonne idée et qui est réalisée avec brio.
Bref: toutes mes félicitations une fois encore.

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Ven 14 Fév 2014 - 23:59

Arken a écrit:désolée pour ceux qui n'aiment pas les gros pavés, je sais que celui-ci est pas mal imposant
quant ils me font voyager ainsi je suis entièrement pour les pavés

Comme le note thomov, le lien avec le fluff officiel est rondement mené. Bravo

Et cette topaze que nous avons vu arriver à des kilomètres et dont on se délecte. Diamant ne va pas être contente.

Belle charrette au passage, je vois très bien Gestank comme un gosse avec les pantins de chair

Vivement le dénouement !
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Lun 17 Fév 2014 - 18:34
Von Essen : aurais-je dans ce cas là écrire "sa première femme" au lieu de "amante" ?  Happy 
Merci pour tous vos commentaires messieurs, ça fait plaisir de voir notre section qui reprend vie peu à peu  Smile 
Concernant la suite sous vos yeux... Eh bien, elle est plus courte que prévue. J'ai déjà fait ce genre de stratégie, mais mon sadisme ne s'en lasse pas. Eh oui, elle est plus courte pour ne pas vous révéler tout de suite la prochaine scène très croustillante !  Devil 
Bonne lecture  Sourire 


L’odeur de sa peur me titilla les narines. Il venait de remarquer qu’il n’avait pas réussi à me semer. Je le sentis accélérer encore. Mais son souffle était de plus en plus bruyant. Même un humain aux capacités incroyables avait ses limites. Je me rapprochai inexorablement. Et au détour d’un sentier, je sautai. Je me transformai juste avant de le percuter. Nous nous écroulâmes au sol. Il eut le temps de se mettre sur le dos juste avant que je ne resserre ma prise. Ses yeux me fixaient intensément. Mélange de peur, de curiosité, de sournoiserie et d’intelligence. Cet humain ne me disait rien qui vaille. Je ne devais surtout pas le sous-estimer.
- Qui es-tu ?
- Je me nomme Félix Mann, meilleur monte-en-l’air du moment.
De la fierté transpirait dans ses mots, ainsi qu’un peu d’arrogance. Il avait compris que je ne le tuerais pas tout de suite, et il profitait de cet instant de répit. Il osa même poser une question.
- Et toi, qui es-tu, pour trahir ta propre race ?
- Von Carstein n’est pas mon clan. Il en est l’ennemi.
Une lueur d’intérêt s’alluma dans son regard. Il reprenait confiance. Je devais faire attention au moindre de ses gestes. Il pourrait avoir l’idée saugrenue de vouloir fuir.
- Maintenant, tu vas me donner cet anneau. Et je te laisserai peut-être la vie sauve.
Ses yeux étaient de plus en plus curieux. Il semblait m’analyser avec beaucoup d’intelligence et de ruse.
- Tu n’es pas comme les autres… Tu as du respect pour la vie, et l’envie de pouvoir que tu as n’est pas suffisante pour me tuer… Tu veux cet anneau pour quelqu’un d’autre…
Je restai bouche bée. Cet humain avait un sens de la déduction extraordinaire. Immobile, le tenant au sol, je le laissai continuer.
- Réfléchis, amie vampire. Cet anneau a déjà emmené ton ennemi aux portes de sa victoire, aux portes du chaos. Réfléchis bien. Que penses-tu que cet objet de malheur pourrait réaliser entre les mains d’un autre ? De celui auquel tu le destines ? Pense à la folie qui caractérise ta race… Qu’en ferait son nouveau possesseur ?
Ses paroles firent l’effet escompté. Ma prise se relâcha légèrement, mais il ne bougea pas. Il se sentait en sécurité derrière son discours. Que deviendrait notre clan si Diamant mettait la main sur cet anneau ? Le souvenir de la folie emplissant son regard revint dans mon esprit. Rien de bon ne pouvait en sortir. Sa démence malsaine était à un point de non retour.
- Que proposes-tu ?
- Laisse-moi partir. Avec l’anneau. Je disparaitrai. On n’entendra plus jamais parler de moi. Et grâce à son propre pouvoir, j’en deviendrai le gardien éternel.
Mon esprit était en pleine réflexion. Les secondes s’écoulaient lentement entre nos deux regards. J’analysai la situation sous tous les points de vue. Et je compris que c’était la meilleure chose à faire. Je pris un air sévère et prononçai ces quelques mots avec gravité :
- Que j’entende ne serait-ce qu’une fois un fait étrange qui ait un rapport avec toi ou cet anneau, je te jure que je te retrouverai. Et je saurais en finir avec ton existence.
La peur fit un passage fugace dans ses yeux avant qu’il ne reprenne le contrôle.
- Tu as ma parole. Ma parole de voleur. Plus jamais tu n’entendras parler de Félix Mann et de l’anneau maudit.
Il se passa encore quelques secondes. Puis, enfin, je décidai de le relâcher. Il se releva avec précaution. Sembla hésiter. Il regarda autour de lui et un sourire apparut sur ses lèvres. Il me fit un clin d’œil amusé et détala comme un lapin. Il ne lui fallut pas longtemps avant de disparaitre au cœur de la forêt.
 
Il vérifia une énième fois la fluidité de son fourreau. Il se mordit la lèvre inférieure. Reprit ses cent pas dans la petite pièce. Il n’avait qu’une envie : que cette nuit insupportable s’achève. Par le lever du soleil ou par sa mort. Peu importait tant que ce supplice s’arrêtait. Il se stoppa. Il ne pouvait plus rester ici sans rien faire. Il devait agir. Au moins aider les humains qui devaient lutter en ce moment même. Après tout, le but était que le comte n’entrât pas dans la ville. Alors autant essayer de faire pencher la balance avec un vampire dans le camp des assiégés.
Sa décision prise, il sortit de la maison et se dirigea d’un bon pas vers les remparts. La clameur de la bataille s’amplifiait à chaque nouvelle rue traversée. Il s’engagea dans un boulevard. Un petit contingent de soldats passa en courant. Mais à part eux, l’avenue était déserte. Il suivit l’unité d’un air déterminé. Il ne fit qu’un pas avant de s’écrouler. Il vit les pavés à quelques pouces de son visage. Sa vue se brouilla. Un terrible mal de crâne surgit dans son esprit. Accompagné d’une peur profonde.
Il se releva en titubant. Sa vue revint peu à peu. L’intensité de son mal ne faiblissait pas, et une irrésistible envie de sortir de la ville prit possession de lui. Il comprit avec horreur qu’il aurait préféré attendre toute la nuit que de ressentir cela. Ses pieds se mirent en mouvement. Accélérèrent. Il remonta toute la rue en courant. Les gardes le virent passer avec un hurlement désespéré. Un cri qui le suivit jusqu’à l’extérieur de la ville.
- Rubis ! RUBIS !!


Dernière édition par Arken le Mar 18 Fév 2014 - 11:23, édité 2 fois

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Lun 17 Fév 2014 - 19:15
Bon, je laisse tomber les fautes de frappe que j'ai pu apercevoir (ou était-ce un mirage dû au sang ingurgité ?), pour dire simplement que je suis fatigué de dire que c'est bien et que j'attends la suite et que le prêtre de Sigmar crève enfin et que von Carstein crève enfin et que le dirigeable du Pinacle d'Argent crève enfin et que je crève enfin et que la magie.....

La suite  Fou
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Lun 17 Fév 2014 - 21:19
Je l'ai lue tout à l'heure et je peux dire que le croisement avec le fluff officiel est vraiment bien fait. Comme on ne sait pas ce qui s'est réellement passé, cela colle bien avec.

Sinon, c'est toujours aussi bien. Et j'attends impatiemment de voir quelle sera la réaction de Firmin et quel est le problème de Rubis pour qu'il ait autant mal à la tête. a moins qu'elle ne l'appelle tout simplement.

Et vivement la suite.

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Mar 18 Fév 2014 - 11:02
Ha ha! Serait-il arrivé quelque chose à la demoiselle?  Shifty 

Il est très bien ce passage, et entretenir le suspense en coupant le récit au bon moment est une force non négligeable. Si tu en veux la preuve, je t'invite à lire "Le Trône de Fer" de George R. R. Martin. Ce diable d'auteur à l'art consommé de terminer ses chapitres sur des demi-révélations à vous rendre complètement dingue.  Fou 

Bon, sinon j'ai tout de même relevé une petite faute en début de texte: "Juste avant que je ne ressers". J'aurais plutôt écrit "resserre"; mais c'est sans certitude, à l'instinct.
Et un peu plus bas, en parlant de Félix: "Je ne devais surtout pas le surestimer". Ne faudrait-il pas plutôt ne pas le sous-estimer?

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Mar 18 Fév 2014 - 11:08
Et un peu plus bas, en parlant de Félix: "Je ne devais surtout pas le surestimer". Ne faudrait-il pas plutôt ne pas le sous-estimer?
Mais non, elle veut dire qu'elle ne doit pas le croire plus fort qu'il n'en a l'air. Je suis sûr que c'est cela. Parce que Rubis risque de pêcher par excès de prudence sinon Lol ! 
Maintenant que tu le dis, je le remarque. Personnellement, j'avais lu "sous-estimer" et du coup je n'ai pas relever le truc.

Mais le reste du texte est tellement bien que l'on peut lui passer cela non ?

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Mar 18 Fév 2014 - 11:26
Au départ, j'avais en tête 'ne pas surestimer mes forces par rapport à lui'. Mais j'ai changé la phrase et du coup il en restait un vestige  Happy 
Et oui, effectivement, c'est bien 'resserre'. Ça doit être un résidu de formation de tavernière, puisque 'ressers' vient de 'resservir'  Innocent

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Mar 18 Fév 2014 - 14:57
Yop ! Désolée pour le double poste, mais cette suite voulais absolument sortir de ma tête aujourd'hui  Sourire 
Alors, vous allez savoir ce qui est arrivé à Rubis, mais au détriment de voir la situation s'empirer encore plus  Mr. Green Toujours sûrs de vouloir la suite ?  Innocent 
Bonne lecture !  Smile 


Je me relevai avec difficulté. Le coup m’avait atteint en plein ventre, et je tenais debout que grâce à mon armure de cuir. Trop accaparée par le voleur, je n’avais pas fait attention à d’éventuelles présences belliqueuses. La main autour de mon buste, je relevai la tête, le visage figé dans une grimace de douleur. Je découvris avec stupeur un prêtre guerrier qui se tenait fièrement devant moi. Les cheveux blonds. Les yeux gris. Le regard sévère. Pulsation. Je fronçai les sourcils. Je l’avais déjà vu quelque part. Mais je n’eus pas le temps d’approfondir ma réflexion. Il avait relevé son marteau et un coup puissant allait bientôt s’abattre sur ma poitrine. L’abdomen encore endolori, j’esquivai juste en reculant. Mais j’avais devant moi certainement un des plus experts dans le maniement du marteau. Il fit pivoter son arme et le retour de son élan me faucha les jambes.
Je percutai durement le sol. Pulsation. Ma patience s’effrita. Ce n’était vraiment pas le moment. On avait besoin de moi ailleurs. Je décidai d’utiliser une stratégie qui avait toujours été efficace. Je me relevai et sautai sur lui. Je me changeai en loup en plein vol afin de le surprendre. Mais contre toute attente, la surprise vint de lui. Nullement étonné de mon pouvoir, il avait simplement envoyé un grand coup de marteau qui s’écrasa contre mon flan. J’en perdis toute concentration et retrouvais ma forme humaine. Je restai avachie au sol, incapable de me relever. Une douleur aigüe résonnait dans ma poitrine. Je devais avoir au moins deux côtes cassées. Et ce genre de régénération prendrait trop de temps au vu de ma situation. Je m’étais jurée de ne pas l’appeler, mais c’était désormais mon seul espoir face à un homme si puissant. Et alors qu’il se rapprochait de moi, mon ordre mental fusa. Je sentis mon infant réagir. Bien. Maintenant, le but était de survivre le temps que les renforts arrivent.
 
Il regardait la créature qui gisait à ses pieds. Cela avait été plus facile qu’il le croyait. Elle avait dû perdre en puissance. Sinon, comment expliquer la facilité avec laquelle elle avait tué les deux premiers chasseurs ? Il s’approcha. Le dernier coup l’avait sonnée, et elle était désormais inconsciente. Jusqu’à sa prochaine régénération. Il posa son marteau, le manche en l’air. Puis il sortit une épée courte. La seule façon de s’assurer de sa mort était la décapitation. Mais c’était la première fois qu’il allait faire ce genre d’exécution de sang froid. Il devait se préparer mentalement. C’était une abomination. Mais elle était humaine avant. Et le fait de la tuer lui permettra de retrouver la paix avec Sigmar. Oui, elle serait enfin en paix. Il s’agenouilla et observa son visage. Elle semblait si innocente endormie ! Comme si le démon ne prenait possession de son corps qu’au réveil. Il soupira. Aller. C’était juste un coup de lame. Il en était capable. Il leva son épée. Un rugissement retentit à sa droite. Il eut à peine le temps de tourner la tête qu’une silhouette enragée lui tombait dessus.
 
La première chose que je vis était des brins d’herbes écrasés. Je clignai plusieurs fois des yeux. Mes souvenirs revinrent peu à peu. Je finissais de me réveiller et les sons ambiants retentirent à nouveau dans mes oreilles. Le vent dans les arbres. Des claquements de métal. Un combat ? Firmin était arrivé ? J’essayai de me redresser mais je m’écroulai dans un gémissement. J’étais meurtrie jusqu’au bout des doigts. Je soufflai lentement. La douleur irradiait de tout mon corps. Je regardai autour de moi. Mon épée gisait à quelques pieds. Je l’avais à peine sortie qu’il m’avait désarmée. Je ne comprenais toujours pas ce qu’il s’était passé. Je n’avais pas réussi à lui infliger une quelconque blessure. Je réussis à me déplacer un peu. Je tendis la main. Encore trop loin. Je baissai la tête. J’avais l’impression d’user une quantité énorme d’énergie. Je regardai derrière moi et découvris une trainé rouge. Je devais être blessée quelque part, mais impossible de savoir où avec cette douleur omniprésente.
Soudain, deux silhouettes apparurent dans mon champ de vision. Les rayons de la lune me permirent de voir l’éclat de deux épées. Je reconnus l’habit blanc du prêtre, et la tignasse noire de Firmin. Mes yeux s’écarquillèrent. Pulsation. Je regardai autour de moi et vis le marteau posé près de là où je m’étais réveillée. Firmin avait dû le surprendre et il n’avait pas eu le temps de récupérer son arme favorite. Tant mieux. Ainsi, il aurait peut-être une chance de rester en vie. Mais je devais absolument me reprendre pour aller l’aider. Il pouvait lui tenir tête, mais il n’arriverait jamais à le battre tout seul.
Pulsation. Je réussis à me trainer et à atteindre mon épée. Ma main se referma sur la garde en tremblant. Je la soulevai avec difficulté et la ramenai près de moi. Je respirai profondément et me préparai à l’effort. J’arrivai douloureusement à me mettre assise. Je plantai la lame dans l’herbe et m’en fis un point de soutien pour me relever. Je pris appui sur ma jambe droite. Je soulevai avec peine ma jambe gauche. Mais à l’instant où je voulus m’appuyer un éclair de souffrance me fit pousser un petit cri et je retombai. J’avais trouvé d’où s’échappait tout ce sang. Un coup de marteau avait déchiré le cuir et avait entaillé profondément ma chair. Et avec la bénédiction de Sigmar, il était impossible qu’elle se régénère toute seule. Il me fallait du sang.
Je relevai la tête et regardai le duel avec désespoir. Comment pouvais-je lui venir en aide si je n’étais même pas capable de me tenir debout ? J’essayais de trouver une solution alors que le combat prenait de plus en plus de vitesse. Les deux voulaient en finir pour venir s’occuper de moi après. L’un pour me tuer, l’autre pour me soigner. J’avais appelé Ghur dans l’espoir d’une aide quelconque. Mais même la puissance qu’il possédait au milieu de la forêt resta inutile. J’étais incapable de réfléchir.
Pulsation. Un bruit distinct parmi tous les autres. Le silence prit forme. Un souvenir qui se superposa sur la scène présente. Pierre, se faisant estoqué par un brigand. Qui s’écroulait avec la stupeur dans les yeux. Et devant moi, Firmin. Immobile. Son épée tombant sur le sol. Le prêtre avait réussi à planter sa lame juste en dessous des côtes. Il la retira et le vampire tomba au sol. Le mortel leva l’arme au dessus de sa tête, prêt à donner le coup de grâce.
Pulsation. Un cri de désespoir déchira ma voix. Une toute autre douleur venait s’imposer dans ma poitrine. Bien pire que les pulsations que je subissais depuis la nuit dernière. Je me relevai et retombai, la main ensanglantée tendue vers les deux hommes. La souffrance et le chagrin s’emparaient peu à peu de moi. J’hurlai après un énième soubresaut de ma poitrine. Je me sentais défaillir. Dans un dernier espoir, je relâchai toute la magie que je possédais encore. Ghur répondit à mon appel. Je sombrai dans l’inconscience. 

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Mar 18 Fév 2014 - 18:24
RIP 

Quoi ? De toute façon il y aura un mort  Vampire 
Ou pas  Angelique 
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Mar 18 Fév 2014 - 18:40
Mais si il y aura un mort. C'est juste qu'on ne sait pas qui. J'espère juste que ce sera le prêtre-guerrier et pas Firmin. Je l'aime trop ce personnage.

Sinon, vivement la suite, question que l'on puisse en avoir le cœur net avec toute cette histoire.

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Jeu 20 Fév 2014 - 12:41
Suspense suspense suspense !  Sourire  Clap 
Bonne lecture Smile 


- Saphir, attache-là !
Sensation d’une corde autour des poignets.
- Emeraude !
- Je n’ai pas fini mon sortilège ! Si j’arrête maintenant, il meurt !
Bruit de pas tout autour. La conscience qui revient peu à peu. Une présence juste à côté. Amicale. Qui remonte le lien de mon esprit pour me réconforter. Léger gémissement. La douleur se ranime.
- Où est passée Topaze ?
- Elle est repartie en forêt pour essayer de trouver qui lui a fait ça.
La douleur arrive dans mon esprit. Ravage tout sur son passage et fait ressurgir les images des derniers évènements. La guerre. La mission. Le voleur. Le prêtre. Firmin. Pulsation. Je me réveille en sursaut.
 
J’ouvris les yeux. Je me redressai lentement. Je découvris avec surprise que mes mains étaient attachées dans mon dos. Saphir, juste à côté de moi, me regarda avec un air coupable et désolé. Diamant était en face, droite, pleine de majesté mais le regard sévère et les lèvres pincées. Malheureusement, je n’avais pas encore réfléchi à une excuse pour justifier l’échec de ma mission. Dur de trouver une histoire convaincante en plein milieu d’un combat. Mais ce qu’il se passa alors était bien différent de ce que j’avais anticipé.
- Où l’as-tu caché ?
Surprise, je restais muette. Pourquoi cette question ? Ne voyait-elle pas que j’avais besoin de sang avant tout autre chose ? Sa gifle m’ouvrit la lèvre et sa voix se fit plus pressante. La folie revint briller dans ses yeux.
- Où as-tu caché l’anneau, misérable !
- Mais je ne l’ai pas !
Elle se statufia. Elle me regarda avec suspicion. Je profitai de son silence pour m’expliquer.
- Topaze devait vous prévenir que quelqu’un d’autre l’a volé et que je partais à sa poursuite. Mais il m’a échappé.
Je sentais l’émotion de Saphir changer. Elle était comme gênée. A travers notre lien, elle avait compris que je disais la vérité.
- Dame, ce qu’elle dit est tout à fait possible. Et vous connaissez Topaze et sa tendance au mensonge.
- Il suffit, Saphir. Topaze est justement en train d’examiner l’endroit où nous t’avons retrouvée. Nous verrons bien si elle trouve quoi que ce soit. Mais en attendant, explique-moi qui t’a mise dans cet état.
Topaze. Sur les lieux du combat. Avec le corps de Firmin à proximité. Et le prêtre dont je ne connaissais pas l’état. Avait-il survécu ? Les rouages de mon esprit se remirent lentement en marche. Je devais faire diversion.
- Vous ne pourriez pas me détacher s’il vous plait ?
La matriarche ne fit que croiser les bras et me toiser avec colère. J’aurais au moins essayé. Je me mis donc à raconter la course poursuite en forêt. Mais je modifiai l’histoire et avouai que le prêtre m’avait attaquée avant que je ne rattrape l’autre voleur. Elle m’examina de nouveau. Et face à mes blessures qui ne pouvaient être fictives, elle se calma un peu. Mais pas assez à mon goût.
- Emeraude ! Viens ici !
- J’ai presque fini ! Encore quelques instants !
Une phrase prononcée à mon réveil me revint en mémoire. Je regardai tour à tour Saphir et Diamant.
- Qu’est-il arrivé à Gestank ?
- Il a été gravement blessé lors de la bataille, répondit ma camarade. Emeraude essaye de le sauver.
- Ma puissance magique pourrait grandement l’aider. Laissez-moi y aller.
Ma proposition ne fit que raviver la paranoïa de notre matriarche. Elle se rapprocha de moi et plissa les yeux. 
- Tant que je ne suis pas sûre de ta loyauté, tu resteras sous ma surveillance.
 
Rabe s’ébouriffa les plumes, contrarié. Pourquoi le félin refusait d’intervenir ? Il regarda la jument. Elle non plus ne comprenait pas, mais elle faisait confiance au chat. Quant à Werden, il s’était assis non loin, totalement serein. Il émit un croassement frustré. Il ne voulait pas que sa maîtresse meurt. Il l’aimait bien finalement, beaucoup plus que la vieille femme de la forêt. C’était grâce à elle s’il pouvait encore voler à travers le monde, longtemps après l’appel de la mort. Et si la maîtresse rejoignait la mort maintenant, il devrait la suivre. Et il n’avait pas envie. Il s’amusait bien ici. En plus, depuis sa mort, il n’avait plus besoin de viande séchée, mais il en demandait toujours. Juste pour le plaisir de voir qu’on s’occupait de lui. Ce que faisait la maîtresse.
Perché sur son arbre, il observa la scène avec intérêt.
 
Certes, elle était encore inquiète. Normal, après toutes ces années passées à ses côtés. Mais elle avait confiance. Le chat avait déjà prouvé que ses actions n’étaient que pour le bien de Tilla. Et s’il demandait de ne pas intervenir, c’est qu’il y avait une raison. Mais les blessures qu’elle présentait la peinaient. Pourquoi la dame ne voulait-elle pas la guérir, au lieu de lui attacher les pattes ? Et Tilla n’avait jamais menacé la chef de meute. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi elle réagissait ainsi. Elle tourna la tête vers le félin. Il était assis, toujours aussi calme. Le regard perdu au loin.
Elle décida de faire de même et reporta son attention sur ce qu’il se passait juste devant eux.
 
Il avait entendu l’appel de Tilla percuter toute la région. Il avait d’abord hésité à revenir. Mais quand il avait senti le pouvoir d’attraction de Von Carstein perdre énormément de puissance avant de disparaitre, il avait compris que plus rien ne l’empêchait de la retrouver. Il était donc parti en courant et avait rejoint les autres peu de temps après. Il avaient vu le cadavre de prêtre, charcuté. Ils avaient observé Saphir trouvant Tilla inconsciente. Ils l’avaient suivi discrètement à travers la forêt et étaient restés cachés quand elles arrivèrent dans la clairière. Quand Blick était arrivé, il l’avait soutenu dans la décision de ne rien faire. Elle devait obtenir sa liberté seule. Et il savait qu’elle en était capable. Il avait confiance en ses capacités.
Un sourire se dessina sur son énorme visage tandis qu’il observait son amie.
 
Il sentait le moment arriver, petit à petit. Le temps lui susurrait à l’oreille. Il serait bientôt l’heure pour elle. Mais il ne devait surtout pas intervenir. Ni lui ni les autres. Il ne savait pas pourquoi. Il le sentait et cela suffisait. Elle avait tué le troisième chasseur. Elle était capable de se débarrasser d’une matriarche devenue trop gênante. Et cela le rassurait que les autres animaux acceptent de ne pas intervenir. C’était qu’au fond d’eux ils sentaient aussi que c’était la meilleure chose à faire.
Un bruit. De l’autre côté de la clairière. Une silhouette apparut. Ses oreilles se rabattirent sur sa tête. Topaze. Un léger grognement sortit de sa gorge. Elle n’était pas seule. Les trois vampires présentes se retournèrent quand elle laissa tomber Firmin au sol, un immense sourire cruel sur les lèvres.


Dernière édition par Arken le Ven 21 Fév 2014 - 10:25, édité 1 fois

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Jeu 20 Fév 2014 - 12:56
Pourquoi la dame de voulait-elle pas la guérir, au lieu de lui attacher les pattes ?
Hou le méchant rhume !!!!! Il est vraiment pas gentil celui-là. Va vite chez le docteur  Lol ! 

Je viens juste de lire et c'est étrange car j'avais l'impression de déjà connaître une bonne partie de cette suite. Mais je ne sais ni où ni quand j'aurais pu le savoir  Lol ! 

Sans déconner, c'est vraiment une suite géniale et dont j'attends la suite avec impatience. Surtout il y a non seulement la question de savoir comment elle s'échapper mais aussi de l'état de Firmin. Et cela rend la prochaine suite d'autant plus intéressante à lire quand elle sera publiée.

Et d'ailleurs, elle arrive quand ?
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Jeu 20 Fév 2014 - 20:49
Les règlements de compte, comme je le pensais.  respect 
Il y une chose qui me tape à l'oeil dans plusieurs endroits de l'histoire dans son ensemble : Arken, tu aimes bien utiliser l'expression "sourire carnassier", non ?  Tongue  très évocateur, certes, mais à ton niveau tu pourrais bien trouver des synonymes  Rolleyes 

Et Gilgalad : on ne plaisante pas avec le rhume. Ça peut durer des semaines, un rhume, et je jure que des fois tu te sens plus une âme de varghulf à force de se moucher sans arrêt  Grr 
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