Le prix de la liberté

Eh non, ce n'est toujours pas la scène que vous attendez   Mais je pense que cela saura vous faire patienter... Avec tout ce qu'il s'y passe...
Bonne lecture !   

Nous étions dans le salon. Tous les six réunis. Nous regardions tous au même endroit. Diamant. Assise dans le fauteuil. Un sourire mystérieux sur les lèvres. Un éclat de folie dans les yeux. Nous attendions qu’elle prenne la parole. Elle laissa flotter le silence encore quelques instants. Elle nous observa l’un après l’autre. Son murmure résonna dans toute la pièce.
- Nous allons éliminer Vlad Von Carstein.
Gestank gémit, puis le silence reprit ses droits. Je croisai le regard de Saphir et y vis l’écho de ma pensée. La folie avait-elle eu raison de notre matriarche ? Etrangement, Topaze et Emeraude ne semblaient pas surprises. Anticipant tous nos doutes, elle continua.
- Pas directement bien sûr. La discrétion sera le mot d’ordre. Mais nous n’allons pas agir tout de suite. Il lui faudra encore bien des années pour atteindre Altdorf.
Incapable de me contenir plus longtemps, je posai la question qui me brulait les lèvres.
- Vous voulez qu’il prenne la capitale ? Que l’empire tombe ?
Surprise d’être coupée si rapidement, elle me regarda avec intérêt avant de répondre.
- Je veux le tuer à l’aube de sa gloire. Il ne faut surtout pas que la ville capitule. Les murs de la capitale seront le dernier rempart entre lui et notre clan. Si Altdorf tombe, nous tombons avec.
Un évènement inattendu nous empêcha de digérer la nouvelle. Trois coups, résonnant contre la porte d’entrée. Nous nous regardâmes avec surprise. Qui venait donc nous déranger à cette heure où les humains soupaient ? Diamant prit directement les choses en main.
- Gestank, va ouvrir, et amène-moi le visiteur dans le salon. Les filles, regagnez vos chambres. Emeraude…
La magicienne n’eut pas besoin d’explication. Elle s’approcha de la matriarche et passa la main devant son visage en récitant une courte formule. Diamant cligna des paupières et dévoila des yeux verts. Elle la remercia et nous sortîmes toutes de la pièce, sous un dernier conseil.
- De la discrétion, mesdemoiselles !
 
J’étais installée sur mon lit, les yeux fermés. Saphir, assise par terre, m’observait et attendait avec intérêt. Ma chambre était juste au-dessus du salon. Grâce à Ghur, j’affinai un peu plus mon ouïe et pus écouter ce qu’il se passait en bas.
- Désolé de vous déranger si tard, dame Von Grabstein.
- En quoi puis-je aider la milice ?
Je fis les gros yeux et chuchotai le mot milice à ma camarade. Son visage se décomposa. Je retournai à mon écoute.
- Nous enquêtons sur la mort récente d’un jeune noble. Dimitri Von Epstein.
- Je n’en ai pas entendu parler.
- C’est arrivé la nuit dernière. Et comme monsieur était le jeune frère du maître théogoniste Hans Von Epstein, vous comprendrez aisément la discrétion dont nous devons faire preuve, ainsi que la nécessité de résoudre rapidement cette enquête.
- Bien entendu. En quoi suis-je concernée ?
- Ses proches m’ont parlé d’une certaine Mathilde Von Grabstein avec qui il passait beaucoup de temps. Je crois qu’il s’agit de l’une de vos filles. Et si je me souviens bien, une autre de vos filles, Olga, avait déjà été impliquée dans la disparition du jeune Mathieu, autre noble et ancien ami de la victime.
- Accusez-vous ma fille, monsieur ? Car je vous rappelle que ma chère Olga a été innocentée très rapidement lors de cette enquête.
- Non, enfin... Pour l’instant, je veux juste l’interroger comme témoin.
- Pour l’instant ?! Ma fille est innocente, et je ne laisserai pas l’honneur de ma famille être entachée par un soldat incompétent qui préfère s’attaquer à de jeunes filles sans défense plutôt que d’attraper la crapule qui sévit dans cette ville ! Imaginez le chagrin terrible qu’elle ressentira au réveil, qui deviendra insupportable si vous l’alourdissez par un acte d’accusation !
- Ce n’est pas…
- Sortez ! Et revenez seulement avec des preuves solides qui permettent de l’incriminer, ou ne revenez jamais !
- Mais… Les questions…
- Auriez-vous en plus le culot de la réveiller en pleine nuit pour lui annoncer cette tragique nouvelle, dans le seul but de lui poser des questions auxquelles elle ne serait même pas en état de répondre ?
- Non… Bien sûr que non…
- Sortez.
Elle avait prononcé ce dernier mot avec un calme froid. Je le sentais même accompagné d’une pointe de pouvoir. La capacité d’ordonner des matriarches avaient aussi une influence sur les humains, surtout les non magiciens. Le soldat capitula et sortit de la maison. J’entendis Gestank fermer la porte. Je remerciai Ghur et arrêtai mon sort pour tout raconter à Saphir.
 
- Je… Je n’ai pu faire autrement… Il m’a vue traverser un mur, je devais le tuer…
- Il y a encore moins d’une heure, je vous rappelais le principe de discrétion. Qu’as-tu fais de la tienne Topaze ? Tu l’as enterrée ? Je me demande si tu ne vas pas bientôt la rejoindre…
Je décidai d’entrer dans la pièce. Diamant avait forcé Topaze à se matérialiser, et l’avait piégée contre le mur. Je vis pour la première fois les yeux de ma sœur remplis de terreur. Même si je la détestais, je me devais de convaincre notre matriarche de l’épargner. Après tout, Elle nous l’avait précisé elle-même. Si le plan échouait, Altdorf tomberait. Et avec la ville, c’était nos vies qui s’effaceraient. Je savais que le plan de Diamant reposait sur nous tous, et donc sur Topaze. Je n’aimais pas cette idée, mais ma potentielle survie dépendait de celle de ma sœur.
- Dame, ne croyez-vous pas que…
- Je ne t’ai pas demandé ton avis, Rubis !
- Repensez à votre plan, vous ne pouvez pas…
- Cela ne te concerne pas. Sors !
Je sentis l’ordre arriver. Se heurter à la barrière mentale que j’avais forgé. Diamant, concentrée sur autre chose, n’y avait pas mis toute sa puissance. Mais la magie était tout de même présente. Assez présente pour la briser. Je pris conscience que je n’aurais sans doute plus d’occasion aussi facile. Je me devais de réussir. Je me focalisai sur l’ordre qui se frayait un chemin dans mon esprit. Je récitai mentalement ce que j’avais longuement répété avec Werden.
«Pour elle, Tilla est morte. Cet ordre s’adresse uniquement à Rubis.»
Je sentis le pouvoir freiner devant la puissance de ma volonté.
«Rubis n’est qu’une création. Rubis représente le vampire, le vampire seulement. Mais un vampire ne peut exister sans son passé, sans sa part d’humanité. Rubis n’est qu’un reflet.»
L’ordre était arrivé au cœur de mon être. Là où normalement, il devenait insupportable. Mais je ne sentais qu’une légère gêne. Y croire… Je devais y croire…
«Tilla. Je suis Tilla. Ma seule existence. Entière. Unique. De ma naissance d’humaine à ma disparition totale. Je suis et je serai toujours Tilla. Cet ordre n’a pas lieu d’être… Car Rubis n’existe pas !»
Un claquement de tonnerre. Une corde qui cède. Je posai la main contre le mur. Tout mon corps tremblait. Avais-je vraiment réussi ? Je déglutis, fébrile.
- Vous n’allez quand même pas la tuer ?
- Je t’ai demandé de sortir !
L’ordre bourdonna. S’approcha. Me traversa comme un fantôme. Je chancelai. Je décidai de remonter dans ma chambre. A peine arrivée, je m’écroulai sur le lit. J’avais l’impression d’être dans le même état de faiblesse que si j’avais voyagé mentalement jusqu’en Ulthuan. Mais j’avais réussi. Je souris. Enfin libre. J’entendis alors des pas dans le couloir. Saphir entra dans ma chambre, l’air inquiet.
- Tout va bien ? Je viens de capter une puissante émotion, comme si ton esprit se brisait.
- Je l’ai coupé…
- De quoi ?
- Le lien de sang… Parti…
Elle eut un mouvement de recul et me regarda avec insistance. Je savais que c’était risqué de lui dire, mais j’étais trop faible pour y réfléchir. Et de toute façon, notre lien avait renforcé notre confiance réciproque. Je savais que je pouvais compter sur elle. Elle se passa la main dans les cheveux. Elle murmura une phrase que j’eus du mal à cerner…
- Tu as trahi…
Elle se leva, ne sachant que faire.
- Non ! Saphir… Je n’ai pas trahi, et tu le sais.
Elle me regarda comme un fou racontant des inepties.
- Remonte le courant de notre lien. Analyse mes émotions. Tu comprendras.
Elle ferma les yeux. Se concentra. Je profitai de ce moment de calme pour me reposer. Le contrecoup m’avait vraiment affaiblie. Je sentis de l’amusement alors qu’elle arrivait dans mon esprit. La découverte de la magie était toujours plaisante pour celui qui commençait à l’apprivoiser. Je m’étonnai de voir Saphir comme Emeraude avait dû me voir, des décennies auparavant. Elle rouvrit les yeux. Un sourire de soulagement éclairait son visage.


PS : PAH !! 11ème PAGE !!!        

C'est toujours aussi parfait et bien raconté etc...

Certes ce n'est pas la scène que nous attendions mais elle la vaut largement en attendant. La résistance de Tilla/Rubis à l'ordre de sa mère est très bien décrit. Et la réaction de Saphir est en tous points identique à celle que l'on pourrait s'imaginer.

Sinon, elle est pour quand la suite ?


Gilgalad

Bien bien, sans aucune signification dévalorisante pour cette suite, c'est toujours un os à ronger avant la grande ouverture du rideau !  

Diamant n'aurait elle rien ressenti ? Cela m'étonnerait fort venant d'une matriarche...

Pauvre Topaze... Je me demande sur qui elle peut s'appuyer dans cette vie de dingue   

La suite !  


Mon arrogance causera ma perte. Von Essen.

Arken a écrit:Je croisai le regard de Saphir

Arken a écrit:En quoi puis-je aidé la milice ?

"croisais" & "aider" il me semble non ?   

Très sympathique texte, on en apprend plus que ce que tu veux nous faire croire et l'histoire avance enfin dans la trame principale, le lien de sang brisé est magnifiquement bien détaillé, on en redemande : LA SUITE !!!

Ahah ! Môsieur veut se venger de sa correctrice   
Verbe croiser, imparfait :
Je croisais
tu croisais...
Passé simple :
Je croisai
Tu croisas...
Donc non, ce n'est pas une faute. C'est une action brève, donc passé simple   

Et sinon, la deuxième, tu auras certainement vu dans les anciens commentaires que c'est ma bête noire... Et que je l'ai corrigé à l'instant  

J'aurais essayé, félicitation au passage pour vos 9000 vus ma chère   

Voilà une toute petite suite... Qui finalise le chapitre 12. La tension monte, les détails se peaufinent, le plan se dessine... MAIS QUEL SUSPENSE !!!   Je suis moi-même impatiente...   
Bonne lecture !   


L’intervention de Rubis m’a fait quelque peu reprendre mes esprits. A ses dépends d’ailleurs. Je me demande si mon insistance mentale n’était pas trop puissante. Comme si je l’avais assommée. Car après mon deuxième ordre, elle s’est empressée de sortir de la pièce en tremblant. Mais je suis fière d’elle. Alors qu’elles se détestent, elle a voulu défendre sa sœur face à ma colère incontrôlable. Je vais peut-être réussir à les faire travailler ensemble finalement… Ce qui m’amène à penser à ma récente décision. Face à la dernière erreur de Topaze et à la camaraderie dont a fait preuve Rubis, j’ai choisi cette dernière. C’est Rubis qui accomplira la mission pendant que les autres feront diversion. Elle y arrivera grâce à sa puissante volonté et à l’aide précieuse de ses chers compagnons. Nous ne pouvons que réussir… Et j’aurais enfin ma vengeance !
 
Il regardait la lune par la petite fenêtre de sa chambre. Il poussa un soupir impatient. Maintenant qu’ils assumaient tous deux leur amour, elle lui manquait encore plus qu’avant. Il espérait secrètement que ses projets de liberté aboutiraient. Ainsi, il aurait tout le temps qu’il voudrait pour rester avec elle, sans qu’elle doive rentrer auprès de sa matriarche. Ses cheveux noirs comme la nuit, ses yeux rouges si pétillants… Qui apparurent devant son nez. Il retint un sursaut. Rubis était là, perchée sur sa fenêtre, un sourire lumineux sur les lèvres, accompagné d’une tâche de sang.
- J’ai réussi… J’ai réussi !
Elle se jeta sur lui et l’embrassa. Il en savoura le parfum métallique avant de lui demander des précisions.
- Chhhht…
Elle ré-emprisonna sa bouche avec ses lèvres. Elle fit un pas. Il recula et trébucha. Ils tombèrent sur le lit. Le goût du sang enivré par l’odeur fruité de Rubis lui montèrent à la tête. Il l’enlaça avec fougue. Ce qu’elle avait réussi ? Après tout, ce n’était pas le plus important…

Il l’avait tout de suite senti quand c’était arrivé. Comme un raz-de-marée qui avait balayé tout le monde mental. Il avait attendu son arrivée avec impatience. Mais il avait compris qu’elle passerait d’abord chez son compagnon avant de retrouver la forêt. Il sourit et dévoila une rangée de dents aiguisées. Il avait réussi à l’aider. Elle s’était libérée, comme lui des siècles auparavant. Et comme lui, elle allait bientôt voler de ses propres ailes… Mais cela ne serait possible que quand sa dernière chaîne serait brisée. Il ne lui dirait pas, car elle n’était pas encore prête. De toute façon, l’évidence s’imposera à elle au moment venu. L’évidence de la mort. Son Seigneur devait mourir. 

Mystérieux "il"... Si les spéculations sont permises, je mise sur Blick le chat !

Elle s’était libérée, comme lui des siècles auparavant

Une autre tentative ?  

Ah non, Werden le varghulf... Mais j'imaginais bien le chat comme étant en fait un bon gros seigneur de la nuit bien caché, rivalisant de pouvoir avec les plus anciens de sa race...  

Texte court mais instructif, on en redemande encore et encore !

Je profite de la wifi de la fac pour vous livrer la suite.

Tu as vérifier dans la charte d'utilisation pour savoir si tu pouvais ?   

Sinon c'est aussi bien que d'habitude sur tous les points de vue.
Le fait de voir chaque personnage en un extrait permet effectivement de mettre les choses en place pour la suite.

Et au fait, la suite !!!!!!!



Gigalad

"c'était moi qui allait infiltrer le camp"
"Il est apparu il y a à peine une minute"
Fautes de frappe   

Ah... Tilla qui demande à son conjoint d'être 'docile'... A quand les fouets ?   

Et oui, LA SUITE ! J'attends, moi ! Comme Gilgalad !

Tu as vérifier dans la charte d'utilisation pour savoir si tu pouvais ?

  

Merci pour le repérage Von Essen   Si tu peux juste laisser la faute la prochaine fois, ou la mettre en valeur, ce serait cool... Parce que là je me suis demandé où était le problème jusqu'à ce que je vérifie dans mon texte  

Et en voilà encore une autre    Et non, toujours pas celle que vous attendez... Mais j'ai mis les derniers persos à leur place, et donc il ne me reste que quelques détails scénaristiques à régler, afin de faire une transition logique pour arriver à cette fameuse scène   
Bonne lecture !   


Cela faisait des années que sa vie n’avait plus de sens. Le dernier de la lignée était mort par les mains de celle-qui-vagabonde. Pourtant, la prophétie était claire. La chasse ne se terminerait pas tant que la vagabonde continuait de fouler les terres qui ne lui appartenaient pas. Malheureusement, son élève était mort, et sa descendance disparue. Il ne savait même pas ce qu’il était advenu de sa femme, et son journal était introuvable. Et alors que sa mission de surveillance sombrait dans l’échec, son frère fut retrouvé mort dans le couloir de sa chambre. Comme pour lui montrer qu’il avait échoué devant Sigmar, mais aussi face à sa propre famille.
Il s’enfonça dans son siège et observa la pièce qui lui servait de bureau. Maître théogoniste. Cédant son autorité seulement en présence du Grand Théogoniste, Willem III en l’occurrence, et du conseil des hauts prêtres de l’ordre. Rien que ça. Il soupira. Maître théogoniste qui ne méritait pas sa place. Qui ferait mieux de la laisser à quelqu’un d’autre. Qui ne méritait même plus le titre de prêtre guerrier. Il avait échoué. Lamentablement. Dès le lendemain, il annoncerait son départ. Ne donner aucune explication. Juste partir. Sans doute la queue entre les pattes. Peu importe. Un incapable ne pouvait rester à un poste aussi important, surtout avec l’armée du mal qui serait bientôt aux portes de la ville.
Un bruit sec le sortit de ses noires réflexions. Quelqu’un venait de frapper à la porte. Il leva les yeux et vit un des disciples s’incliner devant lui.
- Un étranger désire vous parler, maître. Il dit avoir un message important pour vous.
- Eh bien qu’il entre !
Le jeune ne se formalisa pas de son ton sévère. Dans le temple, tout le monde était au courant que le Maître théogoniste n’avait jamais quitté son humeur exécrable du jour du départ de son premier élève. Et que son état était allé en s’empirant quand on avait appris sa mort. Le disciple sortit, et un jeune homme d’une vingtaine d’années apparut sur le pas de la porte. Le vieux prêtre se statufia. Récita mentalement une prière. Un visage carré, un nez fin et droit, le regard franc, les yeux gris, et ces éternels cheveux blonds impossibles à dompter. Le fantôme de Pietr revenait-il le hanter pour le punir de son échec ? Devant son silence, le nouveau venu prit la parole.
- Je m’appelle Karl Von Kiel, fils de Pietr Von Kiel et élève du prêtre guerrier Ernin. De par mes vingt ans et de par cette note qui atteste de mon entrainement divin, je sollicite le droit de rentrer dans les ordres.
Il n’en revenait pas. Eberlué, il arrivait à peine à respirer. Sa main réussit tout de même à attraper le message et à l’amener près de ses yeux.
 
A sire Hans Von Epstein, actuel maître théogoniste d’Altdorf.
Excusez-moi de mon audace, mais ma vie reculée a effacé les convenances de ma mémoire. J’irai donc droit au but. Le jeune homme devant vous est mon élève, que j’ai formé de ses cinq ans à ses vingt ans, comme le veut la tradition. Il est donc tout à fait apte à rentrer dans les ordres, et il deviendra un grand guerrier. De plus, j’ai lu le journal des Von Kiel et j’y ai vu votre note. Vous ne pouvez donc nier votre appartenance aux «guetteurs» cités dans la prophétie. Par déduction logique, j’en fais aussi partie. Et vous ne voudriez pas qu’un de vos collègues sorte de sa vieille bicoque, retourne dans une ville qu’il ne voulait plus revoir, tout cela pour vous botter les fesses. Je vous prie donc d’accepter Karl en tant que prêtre guerrier à part entière et de lui faire sa cérémonie officielle dans les plus brefs délais, car le pauvre homme est obligé de se promener avec un marteau aussi vieux et usé que son ancien propriétaire.
Ernin Von Walden.
 
Il posa lentement la lettre sur son bureau avant de lever des yeux ahuris sur l’homme qui se tenait devant lui. Le jeune Von Kiel passa une main sous sa veste et en sortit un vieil ouvrage. Il le posa avec précaution à côté de la note.
- Mon maître m’a dit que si vous me refusiez, ce journal serait à même de vous faire changer d’avis.
Le père Hans déglutit. Le journal de la lignée était là, devant lui, avec son héritier. C’était trop beau pour être vrai. Il allait se réveiller d’ici quelques minutes, pas de doute possible. Il se sentit défaillir. Le rêve devait sûrement être en train de se dissiper…
Karl dut appeler à l’aide quand il vit le vieux maître tourner de l’œil.
 
Le prêtre du village lui avait dit de marcher vers le sud de la ville et de longer la lisière de la forêt jusqu’à un arbre calciné, avant de rentrer dans la forêt et de suivre un petit sentier. Il l’avait écouté à la lettre et avait abouti dans une petite clairière. De l’autre côté se tenait une ancienne construction de bois. La forêt l’avait déjà envahi et on reconnaissait le travail de l’Homme que de par les rondins sortant du sol et la plaque de bois qui avait dû servir de porte. Juste à côté de la ruine, deux tombes. Etrangement bien entretenues. Il s’approcha avec cérémonie. Il se pencha légèrement sur les stèles et y lut les inscriptions gravées dans le bois. C’était bien eux. Il inclina la tête, ferma les yeux et pria en silence. Il fut surpris de sentir une larme couler le long de sa joue. Etait-il possible d’avoir du chagrin pour des êtres qu’il n’avait jamais connu ? Un bruit de feuillage le sortit de ses réflexions. Il se tourna et découvrit un vieil homme qui le fixait.
- Karl ? Pourquoi es-tu revenu ? Il ne t’a pas accepté ?
- Je… Je ne suis pas Karl. Je suis Erik… Son frère.
 
Il posa une autre pierre. Le mur prenait forme peu à peu. Bientôt la maison serait comme neuve. Il posa ses outils et souffla quelques minutes. Ses pensées s’égarèrent et il se rappela son arrivée à Autler. Le vieil Ernin lui avait appris que son frère venait de rentrer dans les ordres. Il était prêtre guerrier. Il avait repris le flambeau de leur père et préservait en quelque sorte leur noblesse. Il n’arrivait toujours pas à réaliser le sang de haute lignée qui coulait dans ses veines. Son humble condition le satisfaisait entièrement. Il avait même décidé de rester dans le village. Le malheur que les habitants avaient subi était encore très présent dans les esprits. Ils lui avaient donc demandé de rester avec eux pour reconstruire les quelques maisons nécessaires, puisque le seul maçon du village était mort cette nuit-là et que personne n’était venu le remplacer jusqu’à ce jour. Il avait donc accepté. Ici, il y avait du travail et il serait son propre chef. A Altdorf le travail était moindre et il aurait dû travailler pour un autre. Et puis, l’ermite lui avait dit que son frère repasserait certainement chez lui à la fin de sa formation. Ce serait l’occasion de le rencontrer.
Même au bout de six ans, il y croyait encore. Pourquoi un vieil homme, ancien prêtre de surcroit, lui mentirait-il ? D’autant plus qu’il était le père adoptif de Karl. En plus, il se sentait bien dans ce village qu’il voyait revivre tous les jours un peu plus. Les premières naissances avaient eu lieu, étincelle d’espoir au milieu de la guerre qui envahissait l’empire. D’ailleurs, une autre étincelle s’était allumée dans son cœur, d’une toute autre nature. Un jour, il était allé aider le bûcheron, seul survivant parmi tous ses collègues. Et alors qu’ils transportaient du bois, une jeune femme était venue leur dire qu’un repas chaud avait été préparé pour eux. Elle avait passé la vingtaine mais n’était pas encore mariée, à cause du peu d’hommes qui étaient encore présents. Elle avait un joli minois et ses cheveux roux brillaient doucement au soleil. Le bûcheron s’était tourné vers lui avec un regard entendu, et lui avait révélé que c’était sa fille. Depuis, Erik la courtisait avec patience. Et au vu du bon travail qu’il effectuait et de l’honnêteté dont il faisait preuve, il savait que le père ne tarderait pas à lui accorder sa main.
Il se remit au travail, le cœur léger.
 
An de grâce 2049. J’avais désormais quatre-vingt huit ans. Je me tenais droite face au bureau de Diamant. Assise derrière, elle me fixait avec intérêt. Je sentais un soupçon de triomphe flotter dans son regard. A moins que c’était de la folie ? Immobile, seules se lèvres bougèrent quand elle me demanda :
- Te souviens-tu du collier que je t’avais envoyée chercher pour ta première mission ?
- Ainsi que de tous les objets magiques que vous avez récupéré par la suite.
Un sourire en coin apparut sur son visage. Elle se leva, s’approcha d’une étagère et prit un gros coffre de bois. Elle le transporta sans aucune peine jusqu’au bureau. Etre vampire avait bien des avantages. Elle l’ouvrit et en sortit ledit collier. Elle me le tendit et le posa dans le creux de ma main. Je sentais la puissance du morceau de malpierre pulser doucement.
- Je crois que tu en as fait la mauvaise expérience lors de cette mission, mais ce bijou permet à son porteur de rester inaperçu face à n’importe quelle magie. Et le petit réservoir de malpierre offre un surplus de puissance de courte durée. A utiliser au besoin. Il se recharge en quelques jours.
- Pourquoi me le confier ?
- Les Carstein ne font pas l’erreur de surveiller les alentours du camp militaire juste avec de simples sentinelles. Si tu veux espérer y entrer, il te faut ce collier. Ainsi que la plupart des objets magiques que j’ai réunis au fil des siècles…
Elle tourna le coffre vers moi, et je découvris un trésor impressionnant. Une dizaine de bijoux, brillants, finement ouvragés, certains sertis des plus belles pierres, d’autres entièrement en or. Mais le plus saisissant était la magie brute qu’ils dégageaient. Beaucoup de magies différentes avaient été utilisées pour les ensorceler, et leur mélange me renvoyait un sentiment de puissance étourdissant. Je fis la grimace. Avec tout ça, j’avais une peut-être une chance de réussir. Mais le problème, c’est que je n’avais le droit qu’à une seule tentative…

Bon bon bon, le cours du temps se poursuit tranquillement, nous voyons la folie de Diamant, le jeune Erik va devenir amant, pour l'instant rien de trop alarmant, et je man je man je man je man-que de mots pour dire que cette suite est aussi bien faite que les précédentes. Voila !  

EDIT : à la fin du premier passage, Karl von Kiel dit : "De par mes vingt ans...etc." Or, "de par" n'appartient pas au bon français proprement parlé, c'est "par" tout simple qui est normalement utilisé. "De par" se voit plus dans la presse, dans le langage courant... Bon c'est un détail, mais ça pourrait toujours t'intéresser de le savoir  

C'est toujours aussi bien. On ne s’ennuie jamais en te lisant, même lorsqu'il n'y a pas d'action comme c'est le cas ici.

Et j'attends la suite avec impatience même si ce n'est pas forcément celle que l'on attend.


Gilgalad

Comme d'habitude peu de choses à ajouter
Autant mon post est cours autant j'apprécie toujours de suivre cette histoire, même si je me manifeste rarement

Que dire si ce n'est bravo et continue ^^

Je comptais faire une suite avec plus de scènes... Mais les trois là sont assez longues pour faire office de suite à part entière    Alors je vous les livre déjà, et je retourne tout de suite écrire les autres   
Bonne lecture !   


Les silences pesants qui avaient accompagné nos réunions n’étaient rien comparés au calme qui régnait désormais dans la pièce. Un lourd sentiment d’inquiétude s’y ajouta quand Diamant arriva. Son immense sourire carnassier ne la quittait plus. Même ces derniers jours, quand nous avions appris que le comte avait à nouveau été défait. Elle n’avait plus de doute sur son retour imminent, et le siège très prochain de la capitale. Mais il n’y avait pas que le triomphe qui ornait son visage. Je décelai dans ses yeux la même folie qui était apparue lors de mon retour de Middenheim. Et je me disais avec angoisse qu’elle avait même gagné en intensité, si cela était possible. Elle nous regarda tour à tour et nous quittait du regard seulement après avoir laissé un frisson d’effroi nous parcourir l’échine.
- Je vais vous expliquer ce que nous allons faire une fois Rubis sortie du camp. Emeraude…
Elle se leva et confia à notre matriarche un rouleau de parchemin. Même elle, la plus ancienne des sœurs, faisait pâle figure à côté de la prestance de Diamant. Comme si elle gagnait en puissance un peu plus chaque jour. J’en étais très perturbée. Comme pouvait-on accumuler un tel niveau de force et de pouvoir tout en restant étranger à une quelconque forme de magie ? Elle vérifia le sceau qui scellait le message et me le tendit.
- Tu poseras ceci en évidence dans sa tente. Ainsi, il le lira à son réveil.
Je hochai la tête, sans savoir la portée qu’aurait cet acte. Je décidai tout de même de lui obéir, puisque ma survie dépendait du bon fonctionnement de son plan. Elle nous fixa à nouveau d’un air mystérieux avant de reprendre.
- Nous sortirons de la ville durant le jour, sous la protection du pouvoir d’Emeraude. Nous contournerons avec discrétion le camp. Nous attendrons sous le couvert des arbres pendant que Rubis exécutera mes ordres. Nous en profiterons pour trouver un moyen plus facile pour que Gestank puisse se déplacer.
Elle me jeta un coup d’œil rapide, mais je pus y voir un léger reproche. Notre nécromancien avait été estropié par ma faute. Elle dût se faire la même remarque car elle se retourna vers moi.
- Est-ce que le Warghulf résistera à l’attrait des Von Carstein ?
- Oui. J’irai m’en assurer dès ce soir.
Elle hocha imperceptiblement la tête puis passa à autre chose.
- Quand la bataille commencera, nous allons aider les mortels. L’attention du comte sera tournée vers la ville. Emeraude et Gestank pourront donc sans mal rallier la piétaille mort-vivante à notre cause. Ramener zombie par zombie, sans que les généraux ne le remarque. Nous créerons ainsi un désordre au sein même de son armée.
- Mais il nous faudra toute notre concentration, nous ne pourrons faire autre chose.
- Je le sais. C’est pour cela que Saphir restera à tes côtés, Emeraude, et que Rubis s’occupera de la protection de Gestank. Ainsi, vous pourrez rentrer de plus en plus loin dans les rangs pour prendre le contrôle. Topaze et moi iront sur un autre flan pour les déstabiliser.
Je vis la tête de cette dernière se relever avec intérêt. Même si Diamant m’avait préférée à elle pour la mission d’infiltration, elle comprit qu’elle pourrait se rattraper en combattant aux côtés de notre matriarche. Je me rappelai de ses compétences lors de notre affrontement. Effectivement, ses capacités de bretteuse n’étaient plus à prouver. Elle méritait sa place sur le champ de bataille. D’ailleurs, je remarquai que je n’avais jamais vu notre matriarche une arme à la main. Prenait-elle Topaze comme garde du corps ou comme simple second ? En fait, je n’avais aucune idée de ce dont elle était capable. Cette idée en tête, je l’observai et croisai son regard à plusieurs reprises. Ce que j’y vis ne me plut pas du tout. Mélangée à sa démence, une lourde menace pesait dans ses yeux. Je me rendis alors compte à quel point je l’avais sous-estimée.
Mon regard inquiet se tourna vers Saphir. Elle fixait Diamant avec incrédulité. Elle osait à peine bouger. Alertée par notre lien télépathique, elle se tourna vers moi. Ses traits figés dans le désespoir, elle cherchait une quelconque aide dans mon attitude. La terreur se lisait dans ses yeux et remontait notre connexion jusqu’à envahir mon esprit. Je déglutis. Qu’allions-nous faire si même la plus valeureuse guerrière de notre clan n’y voyait qu’un suicide collectif ?
 
- Ta lignée possède un grand pouvoir. Tu l’as certainement lu dans le journal de Friedrich.
- Mais je n’ai jamais eu de vision ou de rêve prémonitoire.
- C’est pour cela que j’aborde le sujet avec toi. La capacité est là, tu dois juste la pousser à se révéler.
- Comment ?
- Réfléchis, prie, et médite. Médite beaucoup. De toute façon, la situation de l’empire ne te permet pas de faire autre chose pour l’instant, alors utilise ton temps libre à bon escient. La méditation est la meilleure solution, tu pourras mieux te connecter avec l’esprit divin de Sigmar, qui t’accordera sans doute sa bénédiction.
- Merci, mon père. Si vous le permettez, je vais de suite me retirer.
- Va, mon frère. Que le saint Sigmar te guide.
 
- Rubis…
- Laisse-moi me concentrer s’il te plait. J’ai accepté que tu m’accompagnes, mais il ne faut pas me déranger dans ma réflexion. Nous parlerons après.
- Bien.
Je vis Saphir s’assoir sur une vieille souche. Elle prit Blick dans les bras et le posa sur ses genoux. Elle le caressa distraitement entre les oreilles, me regardant faire. Le chat fut d’abord surpris de la façon dont il était traité. Un familier n’était pas un simple animal. Elle ne devait pas s’en rendre compte. Mais il commença à ronronner au bout de quelques secondes, finalement satisfait de la situation dans laquelle il se trouvait. Je leur tournai le dos et fermai les yeux.
Ghur chantait doucement à mon oreille. Son murmure vibrait partout autour de moi. J’ouvris mon esprit à la forêt qui m’entourait. Le vent s’y engouffra avec plaisir et commença à jouer avec mes émotions. Un fin sourire étira mes lèvres. J’étais dans mon élément. Je me laissai entraîner dans son monde, portée par sa magie envoutante. Les étincelles s’allumèrent une à une autour de moi. Je prenais conscience de la vie qui m’entourait. Les morts-vivants apparaissaient avec une couleur légèrement plus ambrée que les autres. Dans la clairière, seul Blick rayonnait d’une belle lumière jaune, toujours plus flamboyante que les autres animaux.
Je me concentrai sur Werden. Je sentais son esprit s’ouvrir au mien comme l’éclosion d’une rose à l’aurore. Il me laissait un accès total. Sa confiance illuminait le monde de Ghur. Mais je m’arrêtai à la limite de son être. Une légère altération, et le monde mental prit un peu plus de consistance. Une petite poussée de volonté et je pus apercevoir l’endroit où les barrières de son esprit se mettaient en place.
Dans la clairière, mon corps ouvrit les bras en grand pour absorber plus de puissance. Dans le monde de Ghur, mon esprit s’acharnait à déplacer les fluctuations pour les modeler. Des pépites de puissance et des puits de magie s’assemblaient les uns aux autres, obéissant à ma gestuelle. Je sentais une nouvelle barrière se construire. Bientôt, Werden se retrouva protégé par un coussin de magie, un morceau brut du vent de Ghur. Le gigantesque mur ambré chatoyait au rythme des fluctuations. Fière de mon travail, je m’approchai. Je levai la main et l’effleurai d’un doigt. Des ondes se propagèrent sur toute la surface, comme sur de l’eau. Une minuscule rafale de vent vint jouer avec mes cheveux. Je compris alors que Werden ne risquait plus rien, et que j’étais la seule à pouvoir traverser ces barrières. Toute créature voulant lui parler télépathiquement devrait passer par mon lien. Ainsi, mes autres compagnons pourraient toujours communiquer avec lui. Un grand sourire éclaira mon visage. Je ne pris pas la peine de sortir du monde de Ghur et d’ouvrir les yeux. Je dirigeai tout de suite ma puissance vers Pénombre et Rabe. Et au bout de quelques instants, ils furent eux aussi protégés par un coussin impénétrable de Ghur. Ainsi, tous mes compagnons étaient hors d’atteinte du comte, et je n’aurais pas à m’inquiéter de leur sort. Peu à peu, mon esprit réintégra mon corps. Mes bras se baissèrent.
Mais juste avant que je n’ouvrisse les yeux, une dernière rafale de Ghur me percuta. Me cheveux suivirent le mouvement avant de retomber à peine une seconde plus tard. J’avais senti le vent m’effleurer la joue, comme un baiser volé. Surprise, j’ouvris les yeux, toujours l’esprit ouvert. Je découvris quelque chose d’extraordinaire. Je percevais toujours les vents de magies, mais je pouvais à présent voir les étincelles de vie autour de moi. Elles n’étaient pas aussi brillantes que dans le monde de Ghur, mais elles étaient bien là. Je levai la tête et perçus même celle d’un oiseau à travers le tronc. Désormais, je captais la présence de toutes les créatures à quelques pieds à la ronde. Le vent m’avait fait un nouveau présent, qui me serait sans doute fort utile pour ma mission d’infiltration.
Remplie de gratitude, je murmurais un merci qui se perdit dans l’air léger de la forêt.

Arken a écrit:Elle nous regarda tour à tour et nous quittait du regard seulement après nous avoir laissé un frisson d’effroi nous parcourir l’échine.

Je n'y vois pas vraiment d'erreur, mais n'y a-t-il pas un "nous" en trop, plutôt dans la deuxième partie ?   

Arken a écrit:Je décelai dans ses yeux la même folie qui était apparut lors de mon retour de Middenheim.

Qui était 'apparue', il me semble.   


Sinon je me demande bien ce que ça va donner dans la pratique, ce fameux plan   
Et puis à mon avis, von Carstein est un rusé... Il passera par l'esprit de Blick le chat, qui n'est pas protégé par Ghur ! Et s'il n'y arrive pas, c'est que Blick est un ... seigneur vampire déguisé !!    

Edit : j'en oublie mes manières à force de spéculer, mea culpa : La suite, la suite !   

Bon, toujours les mêmes remarques à force. C'est toujours aussi bien. Et effectivement, on sent le suspense monter. A tel point que c'en est presque insoutenable.

Sinon je me demande bien ce que ça va donner dans la pratique, ce fameux plan Camouflé Ninja
Et puis à mon avis, von Carstein est un rusé... Il passera par l'esprit de Blick le chat, qui n'est pas protégé par Ghur ! Et s'il n'y arrive pas, c'est que Blick est un ... seigneur vampire déguisé !!

+1


Ah oui, j'oubliais : la suite !!!!!!!!



Gilgalad

Une fois de plus j'ai rattrapé mon incommensurable retard   
Je te présente toutes mes félicitations pour la progression de ton récit qui gagne en profondeur et en ambiance à chaque nouveau paragraphe   

Et puisque la mode est aux devinettes sur ce qui va advenir, je dirais que Rubis va peut-être avoir la chance de croiser le célèbre Felix Mann au moment de son incroyable larcin...?

PS: je n'avais pas relevé le nom humain de Diamant, il est très rigolo   

Et voilà encore une suite... Normalement, c'est la dernière avant que les choses sérieuses ne commencent...   Normalement   
Du coup, j'en profite pour vous annoncer un truc... Les 'choses sérieuses' ne seront pas en une seule suite, mais en plusieurs morceaux, avec forcément des suspenses à la fin des passages !      
C'est bon, sortez les pierres, vous avez le droit ce coup-ci    
Bonne lecture !     (Mouahahahahahahahahahahaha......  )


Je percevais les doutes de Saphir sans qu’elle ne prononce un mot. Mais parfois, les sensations ne suffisaient pas à tout expliciter. Elle avait posé Blick et m’avait rejointe dans l’herbe.
- En fait, je me demande si tu n’as pas bien fait de te libérer.
- Je croyais que tu voyais ça comme une trahison.
- Un infant se doit d’être loyal… Si son Seigneur l’est aussi. Mais envoyer plusieurs personnes à la mort simplement par vengeance, c’est de la pure folie. De la folie, au sens propre du terme.
Son opinion me rassura. Je n’étais pas la seule à remarquer la démence dans laquelle baignait notre matriarche. Plus expérimentée qu’elle en lien télépathique, je réussis à comprendre ce qui la tracassait. Elle ne parvenait pas à comprendre l’utilité de sauver des gens en les transformant si c’était pour les sacrifier par la suite. Mais malheureusement pour Diamant, l’instinct de survie prenait très souvent le dessus…
- Rubis, comment as-tu fait pour briser le lien ?
- L’idée ne te répugne plus ?
- Si… Mais je veux juste le savoir, au cas où cela deviendrait nécessaire…
- En fait, le principe est très simple… Catérina.
 
Firmin faisait les cent pas dans toute la pièce, nerveux. Il s’arrêta, me fixa, soupira et repartit dans ses réflexions. Il fit deux pas avant d’à nouveau s’arrêter. Il croisa les bras et me regarda dans les yeux.
- Tu veux que je te laisse aller dans la gueule du loup sans réagir ? Tu penses vraiment pouvoir me convaincre de me tourner les pouces pendant que tu risques ta vie ?
- Je ne fais que la risquer. Alors que si je ne le fais pas, je suis sûre d’y passer.
- Diamant te tuerait ?!
- Sans aucune hésitation. Pour elle, mon existence n’a qu’un seul but. Accomplir sa vengeance. Et sans doute la servir indéfiniment.
- Tu serais prête à rester sous son commandement pour toujours ? Cela ne te ressemble pas.
- Bien sûr que non. Mais si j’agis maintenant, je devrais me réfugier en évitant mon clan et le celui des Von Carstein. Et vu la situation actuelle, cela me semble impossible.
- Nous en revenons au même point. Je ne te laisserai pas faire cette mission suicidaire tout en restant tranquillement en ville à attendre de tes nouvelles.
Je fis la moue. Voilà plus d’une heure que notre conversation était devenue stérile. La détermination de Firmin semblait sans faille. Je devais trouver le moyen de mettre tout le monde d’accord. J’avais rompu mon lien de sang, mais je ne pouvais pas me rebeller maintenant. Le clan était encore trop puissant et trop unitaire. Je devais faire cette mission. Mais comment y inclure Firmin avec discrétion ?
- Je ne te comprends pas. Pourquoi te libérer si c’est pour continuer à lui obéir ?
Obéir ? Je plissai les yeux, un sourire se dessinant peu à peu sur mes lèvres. Il venait de me trouver une solution.
- Tu vas pouvoir me venir en aide grâce à notre lien. En tant que Seigneur, je peux t’appeler à distance pour que tu me rejoignes, et ton instinct d’infant me retrouvera automatiquement. Ainsi, si je suis en difficulté, tu pourras intervenir. Cela te convient-il ?
- Soit. Je suppose que je n’ai pas le choix. Mais au moindre malaise que je ressentirai, je te rejoindrai.
 
 Il avait enfin réussi à débloquer ses capacités. Il le sentait, une nouvelle magie coulait en lui. Une magie ancestrale. Celle de sa lignée. D’abord Friedrich, son grand-père, doté de visions. Puis son père, hanté par des rêves. Mais lui, il avait réussi à rendre ce pouvoir actif. Il pouvait désormais le contrôler. C’était un avantage à ne pas négliger. D’ailleurs, il allait tout de suite en profiter. Karl se posa en tailleur sur son lit. Le soleil était haut dans le ciel. Sans doute le meilleur moment pour utiliser un pouvoir venant du divin. Il ferma les yeux et se concentra sur sa respiration. Ses nombreuses heures de méditation lui permettait de rentrer en transe assez rapidement. Il sentit une légère chaleur se dégager de son pendentif. La comète à deux queues semblait à chaque fois l’aider dans ses recherches. Il sourit. Le grand Sigmar était encore une fois à ses côtés. Il plongea dans le cœur de son esprit.
Il avait fini par s’habituer à cet état de flottement. Il en avait remercié l’enseignement d’Ernin qui l’avait préparé à toute sorte de phénomènes inexplicables. Il laissa le temps à son esprit de se matérialiser dans ce monde étrange puis reprit ses recherches. La dernière fois, il avait réussi à localiser l’abomination dans la capitale, mais sa fatigue avait eu raison de lui avant la fin. Mais cette fois-ci, il comptait bien la localiser précisément. Un petit effort de volonté, et son esprit se retrouva au-dessus d’Altdorf. Sous cette forme, il percevait le monde grâce à de simples fluctuations de couleurs et de sensations. Et la première chose qu’il remarqua, ce fut cette masse grouillante, noire comme le néant, et dégageant un bruit diffus d’agonie et de menace de mort. L’armée mort-vivante. Qui était à quelques lieues de la flaque de lumière que représentait la capitale. Il estima avec inquiétude qu’elle atteindrait Altdorf pour l’hiver. Juste après le passage en l’an de grâce 2051. L’armée impériale était déjà handicapée par la peur instinctive des soldats face à un ost contre-nature, et en plus elle serait désavantagée par le froid glacial qui ne tarderait pas à tomber sur l’empire. Cela s’annonçait très mal. Avant de n’être trop découragé, il laissa ce problème de côté. C’était la mission du Grand Théogoniste, et il lui faisait confiance pour trouver une solution. Il devait se concentrer sur sa mission personnelle.
Il tourna son attention sur la flaque de lumière de la ville. Et comme il l’avait découvert la première fois, des petites taches sombres apparurent quand il se rapprocha. Toutes les créatures du mal qui se cachaient dans la ville et qui la contaminaient. Ses mains se resserrèrent sur le journal familial. Il sentait une présence avec lui, comme s’il était entouré de tous ses ancêtres qui le guidaient. Il avait l’intime conviction que c’était grâce à la magie qui coulait dans ses veines qu’il pouvait retrouver la trace de la vagabonde. A chaque fois que son esprit arpentait ce monde, un phénomène magique se produisait et il pouvait pister sa proie au milieu de toutes les autres abominations.
Là, juste dans cette rue, un éclat écarlate. A la fois sombre et étincelant. La marque de cette fameuse Tilla. Celle qu’il devait anéantir. Il se concentra et le quartier se rapprocha de son esprit. Il s’agissait du haut quartier de la ville. De grands nobles vivaient juste à côté de cette source de mal. Il sentit la panique monter en lui. Il devait les prévenir, les sauver de ce danger, ils devaient fuir… Sa raison reprit vite le contrôle. Fuir, pour aller où ? Tant que Von Carstein était vivant, autant rester à l’intérieur des murs. Et puis si elle vivait sous couverture, elle devait sans doute faire preuve de discrétion, et ses plus proches voisins étaient donc ceux qui courraient le moins de risque. Il décida de peaufiner sa recherche. Avec un peu de chance, il arriverait à percevoir la maison précise dans laquelle elle se trouvait avant que la fatigue ne le rattrapât. Un petit effort… Il réussit. Peut-être un peu trop. Il reconnaissait cette maison. C’était celle des Von Grabstein ! Une veuve, ses quatre filles et leur majordome. Qui, comme par hasard, partageaient tous cette même marque noire que l’armée du comte. Un vrai nid de vampire au milieu de la ville. Un filet de souvenir filtra. N’était-ce pas cette famille qui avait été impliquée dans deux affaires de meurtre, dont le frère du maître théogoniste ? Une vague de colère voulut le submerger, mais il la chassa. Il ne pouvait agir maintenant. Il ne pourrait jamais venir à bout de créatures du chaos. Pas tout seul. Et ses supérieurs ne voudront jamais affecter d’autres prêtres à leur traque. Face à la lourde menace qui arrivait aux portes de la capitale, l’ordre des prêtres-guerriers ne pouvait se permettre de perdre des hommes pour une traque mineure, tout en faisant éclater la panique dans la ville si les habitants venaient à apprendre que des vampires avaient réussi à infiltrer Altdorf. Il fixa la petite tache rouge qui semblait le narguer. Il attendrait le bon moment. Il allait la surveiller tous les jours, guettant l’instant où elle se retrouverait seule. Puis, il l’éliminerait. Et une fois sa mission divine réussie, il pourrait partir à la chasse du reste du clan.
Karl Von Kiel sortit de sa transe, le regard déterminé.


PS : désolée pour ceux qui n'aiment pas les gros pavés, je sais que celui-ci est pas mal imposant  

C'est toujours aussi bien. Tu réussis à ménager parfaitement le suspense. On se demande si le prêtre-guerrier va réussi à la tuer ou non.
Je suppose que Firmin va trouver un prétexte pour intervenir non ?

Ah oui, vivement la suite.


Gilgalad

Qu'il y vienne ce petit prêtre; il apprendra qu'un Vampire n'est pas un adversaire à prendre à la légère   

Cette fois nous y sommes ma chère, tout est en place pour passer à l'action!   

Arken a écrit:Face à la lourde menace qui arrivait aux portes de la capitale, l’ordre des prêtres-guerriers ne pouvait se permettre de perdre des hommes pour une traque mineure, tout en faisant éclater la manique dans la ville si les habitants venaient à apprendre que des vampires avaient réussi à infiltrer Altdorf.

Faire éclater la panique ; seule faute de frappe que j'ai remarquée   

Et ceci étant dit, tant pis pour mes deux confrères ! Moi, je jette la pierre, car ça commence à bien faire, hein ?   
Je veux du sang ! Du sang, sans plus attendre !!!
Que cette suite soit la dernière avant l'action ! Que le sang du prêtre coule à flots ! Que périssent les défenseurs d'Altdorf ! Ce calme n'a que trop duré !     

Bon, à présent, question : pourquoi Tilla ? Je veux bien qu'elle soit une vampire, mais de là à ce qu'elle mérite l'acharnement de toute une génération...
L'explication peut venir dans la suite.

Oui, c'est toujours bien écrit   , mais je veux du sang ! Du sang ! DU SANG !!!    

Si ça se trouve, ils terminent tous potes à la fin...
Quoi?   

Une hypothèse qui se tient Thomov A moins que le prêtre-guerrier soit transformé en vampire par Rubis/Tilla et que Manfred s'échappe ( ou meurt on s'en fout un peu nan ?).

Gilgalad

A moins que j'aie raté un épisode, il me semble que le belligérant vampire est Vlad, et non Mannfred   

Par ailleurs, si j'étais à la place de Firmin, je me pointerais au secours de ma bien-aimée dès le prochain paragraphe...
- Firmin, mais, que fais tu là ??
- Ah... J'ai ressenti un mal de crâne... abominable... mon sang n'a fait qu'un tour et me voila...